Hello,

Comme on me l'a fait remarquer, le dernier chapitre différait du POV Edward. Voici la suite de la journée de Bella qui permet de retrouver le chapitre Soho du POV d'Edward… le chapitre précédent concernait ce que Bella avait fait de sa journée avant d'aller retrouver Jasper et Edward au British Museum…

Bon il se passe pas grand-chose dans ce chapitre si ce n'est un certain rapprochement entre deux protagonistes.^^

Bonne lecture !

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Pas de plan A, pas de plan B, j'aviserai au moment voulu mais l'opération bodyguard free était lancée.

Bien.

Maintenant que cette partie de ma vie était – presque – réglée, je pouvais me consacrer à mon ami qui dévorait sa pizza. Je lui fis mon sourire le plus innocent.

- Bon alors… et si tu me disais vraiment comment ton épreuve s'est passée ? Tu as réussi à placer des mots de plus de deux syllabes ?

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Lorsque je retrouvai Edward et Jasper au British Museum, ils furent surpris que ce ne soit pas uniquement un point de rendez-vous. Cela faisait quelques années que j'avais mon pass et des clefs pour tout le musée – j'y avais même un bureau - y compris pour les immenses sous-sols remplis de pièces uniques et de trésors. Ce que je préférais, c'était profiter des pièces ouvertes au public sans le public. Visiblement les deux fantômes appréciaient aussi.

La conversation, à mon grand plaisir, tourna essentiellement autour de l'Histoire, en général mais également de celle de nos travaux respectifs. Malgré mes aventures dans les grandes universités américaines, le directeur de ma thèse était depuis le début un des professeurs de l'université d'Oxford.

Je 'découvris' sans surprise qu'Edward avait eu le même mentor. Alistair m'avait souvent parlé de deux jeunes qui lui en avaient fait voir des vertes et des pas mûres. J'avais fait le rapprochement avec mes nouveaux bodyguards, fantômes de leur Etat, après ma rencontre avec Carlisle. Mais c'était plutôt sympa d'avoir les anecdotes en direct.

Jasper avait beau avoir axé ses études sur l'Histoire américaine et plus précisément sur la guerre civile, il avait une excellente connaissance de la période qui nous reliait, Edward et moi. La conversation était passionnante et il y avait longtemps que je n'avais pas passé un aussi bon moment, mêlant travail et plaisir.

Le temps passa extrêmement rapidement en si bonne compagnie. Dire que j'avais eu une grande introspection sur mes habitudes alimentaires le midi même… Un hamburger frites après une plâtrée de pâtes…

Avant que je ne comprenne exactement pourquoi et comment, je me retrouvai seule avec Edward sur la route de mon appartement. Jasper avait pris congé pour retrouver sa fiancée qui n'était autre que la sœur d'Edward. Les fantômes étaient une affaire de famille.

Une famille…

Une famille très soudée mais de laquelle je ne m'étais pas sentie exclue lorsque je m'étais retrouvée au milieu d'eux la veille. Avec étonnement je me rendais compte a posteriori que je m'y étais même très bien sentie.

Pas bon. Pas bon tout ça. Bodyguard free, Bella. Bodyguard free.

Je soupirai et me concentrai sur mes pas, tentant sans succès de ne pas prêter attention à mon compagnon.

Marcher quasiment en silence aux côtés d'Edward avait un certain degré d'intimité qui ne laissait intérieurement pas indifférente. Il posait délicatement sa main dans le bas de mon dos pour me faire passer devant lui et contourner les quelques passants encore dehors à cette heure tardive, les voitures mal garées ou encore les poubelles du quartier. Main qui m'embrasait la peau à travers mes vêtements et qui m'arracha un ou deux frissons heureusement passé inaperçus.

Pas bon. Pas bon tout ça.

Enfin pas bon pour mes affaires et mon opération… ni pour mon self control… parce que d'un autre côté, avoir Edward pour moi toute la soirée…

Le jeune homme me tira de mes pensées. Je lui fus reconnaissante étant donné la direction qu'elles ne manquaient pas de prendre et que je voulais à tout prix éviter.

- On ne va pas à Kensington ?

- ça fait longtemps que je n'y vis plus. T'es allé là-bas ?

- Oui.

- Alors tu comprends.

Je n'avais rien contre les appartements immenses et luxueux. Entre l'argent et l'empire des Volturi, la fortune de la famille de mon père, la mienne qui était plus que conséquente, j'en avais même plutôt l'habitude, bien que je dorme tout aussi bien à la belle étoile en pleine montagne. Mais cet hôtel particulier était vraiment too much.

Et le majordome qui répondait à la porte, au téléphone, qui annonçait tout le monde comme au début du siècle dernier, c'était marrant au début mais après plusieurs remontrances de Charlie pour mon 'manquement au protocole', ça m'amusait beaucoup moins. Une maison est faite pour vivre, pas pour être un musée. Je n'avais aucune intention de me transformer en mannequin de cire. Même mes grand-père et grands oncles ne vivaient ainsi.

Mon compagnon de route s'arrêta brusquement et baissa des yeux étonnés vers moi. J'étais sûre que le nom de ma rue allait faire réagir Edward. C'était quand même une sacrée coïncidence que j'habite à Carlisle Street, non ? Je levai les yeux au ciel.

- Oui. J'habite dans une rue qui porte le prénom de ton père… Ne lui dit surtout pas.

Son sourire me troubla. Les papillons du désir firent leur réapparition et je rougis. Je détournai rapidement le regard et me dirigeai vers la grande porte bleue de mon immeuble. Plus je m'avançai, plus je me disais que faire monter Edward dans mon appartement – à deux pas de ma chambre où je lui avais dit ne me servir que de mon lit – était une mauvaise idée. Les images du Caire revenaient un peu trop facilement à mon goût.

Quoi que Jacob en dise sur mon incapacité à comprendre les sentiments des gens à mon égard, je n'avais pas été longue à décrypter la lueur fugace qui avait brillé à plusieurs reprises dans les magnifiques émeraudes d'Edward au cours de la soirée. Pendant que je discutais avec Jasper, j'avais senti plus que vu son regard sur moi. Et malgré mes efforts, je n'avais pu m'empêcher de vouloir que cette attraction entre nous a priori parfaitement réciproque soit de nouveau assouvie.

Pas bon. Pas bon du tout.

Je m'étais morigéné en me rappelant mon propre discours intérieur du matin. Bodyguard free, Bella, bodyguard free…

A présent seuls dans mon escalier, mon corps entier était bien trop conscient de la présence d'Edward derrière moi. On gravit les marches des trois étages en silence. Un silence des plus étouffants.

Je poussai un soupir de soulagement quand je vis que Jacob n'était encore pas parti pour le musée. Je n'avais plus qu'à trouver le moyen de renvoyer rapidement Edward dans ses pénates avant que nous nous retrouvions seuls.

Nugget me fit fête comme si je ne l'avais pas vu depuis des jours. Mon coloc provisoire s'approcha et m'embrassa chastement sur la bouche.

- Salut ma belle.

L'éclat malicieux dans ses yeux m'expliqua ce geste très familier et m'indiqua qu'il avait remarqué mon soulagement.

Le salaud.

Il jouait avec Edward, cherchant ce que je ne voulais pas qu'il cherche. Avec son sourire aux dents bien trop nombreuses pour ne pas montrer son amusement face à la situation, il salua Edward.

- Salut euh… Edward, c'est ça ?

Le dos tourné vers les garçons, je secouais la tête intérieurement. Comme s'il ne savait pas !

- C'est ça.

- Oh ben, il rigole pas ton nouvel ange gardien. Bee, j't'ai piqué un tee-shirt, je trouve plus les miens.

Je levai les yeux au ciel. Colocater avec Jacob n'était pas de tout repos. Il n'était pas ce qu'on pouvait appeler une fée de logis. Pas plus que moi d'ailleurs. Mais on s'entendait bien.

- Ben si tu les lavais, ils ne s'entasseraient pas dans le linge sale.

- J'ai fait le lit, tu devrais être contente.

Je détestai son clin d'œil et la lueur lubrique qui brillait dans ses yeux. J'eus beau lui faire les yeux les plus noirs que je pus sans me faire capter par Edward, je ne réussis qu'à le faire sourire davantage.

- ça ne se voit pas ? A tout de suite les mecs.

Je rentrai dans ma chambre et me préparai à aller courir.

D'une pierre deux coups, je me débarrasserai de ma frustration à ne pouvoir faire vivre mes envies, et je me débarrasserai d'Edward qui ne pourrait rester dans l'appartement puisque je n'y restais pas moi même. J'allais malheureusement découvrir la faille de mon plan assez rapidement.

- Tu veux boire quelque chose l'ange gardien ?

- Scotch, tu as ?

- Of course.

Alors que je repassai devant ma porte avant de retrouver ma salle de bain personnelle, j'aperçus le regard d'Edward et ce que j'y lus me fit à la fois frémir de plaisir et de peur.

Jaloux.

Il était jaloux de Jacob et le fusillait du regard alors que ce dernier lui tournait le dos pour lui servir un verre. Je ne voyais rien d'autre que la jalousie pour expliquer cette attitude de mon 'ange gardien'. Le plaisir prenait le pas sur ma peur de me laisser aller.

Pas bon. Pas bon tout ça.

Si je voulais m'en tenir à mon objectif, il fallait que je quitte cet appartement le plus vite possible et que je fasse attention à ne pas rester plus que mesure aux côtés d'Edward pendant les prochains jours à Chatworth. Je doutais de mes capacités à résister à la tentation si je me retrouvais sans chaperon et que cette tentation esquissait le moindre geste. Il fallait que je me persuade que ce n'était pas de la jalousie, c'était… euh… je trouverai bien autre chose pour expliquer son regard.

Fin prête, mes armes planquées dans mon sweat shirt que je gardai à la main, je retrouvai les deux hommes dans la pièce principale de mon appartement. Jacob était prêt, lui aussi. Et à en croire son sourire, il préparait une dernière petite répartie de son cru.

- Bon ma Belle, j'y vais. Soyez sages. Ne faites rien que je ne ferais pas.

Tiens, que disais-je ?

- Tu me connais !

- Justement !

Je ne pus m'empêcher de sourire en réponse à son énième clin d'œil qui se voulait tout aussi lubrique que les autres.

- T'oublies rien ?

- Quoi ?

- C'est ton tour de descendre les poubelles.

Vengeance quand tu nous tiens.

- Bee, t'exagères. C'est ta semaine.

- Oui, mais t'as perdu.

Eh oui, dit comme ça avec une petite moue de triomphe, c'était plutôt puéril. Mais tellement tentant…

- Tu me tues, tu le sais, ça ?

- Oui. Mais c'est pour ça que tu m'aimes.

Mon meilleur ami et grand frère de cœur déposa un baiser sur mon front et serra la main d'Edward.

- Ciao Bee. Ravi de t'avoir revu, Ed.

Oula… si un regard pouvait tuer…

Bon ce n'était pas que sa compagnie ne me plaisait pas, voire même le contraire, mais il fallait que je fasse repartir Edward chez lui. Ou du moins loin de moi. Très loin.

Je finis par dénicher mon Ipod sous le bazar régnant en maitre sur notre table à manger et me tournai vers ma tentation. Tentation à laquelle il fallait que je trouve un nouveau surnom, bien moins… tentant justement…

Parfait, son scotch était fini, direction la sortie. Avec subtilité…

- Bon, voilà mon appart. On se retrouve à Chatsworth demain ?

… ou pas.

Ce qui s'appelle se faire mettre à la porte purement et simplement.

- Ok.

Le suivant jusqu'à la porte, j'attrapai mes baskets sans lâcher mon sweat et son précieux contenu. Edward s'arrêta et se tourna vers moi.

- Mais où tu vas ?

- Je vais courir.

Il gronda.

- Quoi ? NON !

- Hein ?

- Tu ne vas pas aller courir à… 23h45 un mardi soir dans Londres.

- Pardon ?

S'il y avait quelque chose que je ne supportais pas, c'était que l'on me donne des ordres. Que l'on me dise ce que je devais faire ou ne pas faire. Je l'acceptais à peine en mission, et uniquement pour la cohésion de groupe. Je ne l'acceptais pas beaucoup lorsqu'il s'agissait d'ordres déguisés comme une certaine demande de participer à une… certaine soirée. Mais des ordres directs ? Concernant ma vie privée ? Je n'accepterai certainement pas.

- C'est hors de question. Pas toute seule.

- Ecoute Edward, je ne suis pas seule, j'ai Nugget et je cours avec elle dans Hyde Park depuis que je suis rentrée des Etats-Unis et…

Bon ok, j'avais dressé Nugget à aller chercher de l'aide et à ne pas se mettre entre mes problèmes et moi-même. Ça avait été long mais elle avait fini par ne plus essayer de me défendre, mon adorable boule de poils. D'ailleurs, elle avait filé dans ma chambre dès les premières minutes de notre dispute.

La voix du fantôme siffla.

- Parce que tu comptes aller jusqu'à Hyde Park ?

Le grand parc londonien était mon endroit préféré pour courir et il était à peine à plus d'un kilomètre de Soho.

- Et tu comptes entrer dans le parc à cette heure. Non ! Tu n'iras pas.

Les mots claquèrent dans l'appartement et je sentis mon sang bouillonner.

Edward réussissait un peu trop facilement à me faire perdre mon self control sur des émotions et sensations que je maintenais enfouies au fond de moi somme toute depuis un bon nombre d'années. Cela faisait bien longtemps que personne ne m'avait mise en colère, Agamemnon et ses sbires exceptés – quoi que pour eux, j'éprouvais plutôt une haine glaciale et sans nom – même les Volt Bro ou Charlie n'y étaient pas parvenus.

Je fis de mon mieux pour garder mon calme mais ne put empêcher ma propre voix de devenir acide. Je le fusillai du regard.

- Edward, tu n'as rien le droit de m'interdire ou de m'autoriser. Même demain, lorsque tu seras officiellement chargé de ma protection, je ne compte pas rester enfermée dans ma chambre !

Alors que ma main était sur la poignée de la porte d'entrée, Edward attrapa mon bras pour me retenir. Mon autre main fusa et claqua sur sa joue. Tiens, c'était la première fois que je mettais une claque à quelqu'un. Habituellement je serrais le poing…

Je fus prise au dépourvu quand, de nouveau prête à sortir, je me sentis happée vers l'arrière et projetée contre la porte que mon amant du Caire avait refermée d'un coup de pied. Sa bouche fondit sur la mienne et la dévora, transmettant toute la rage de son propriétaire. Je fus aussi stupéfaite par ce baiser que par ma propre réaction. Quelques secondes immobile, je finis par céder et répondre activement aux mouvements de ses lèvres et de sa langue.

Je finis par réagir enfin à la torpeur qui m'avait envahie. Depuis quand me laissais-je faire comme cela ? Coincée contre une porte, mes mains tenues par les siennes au dessus de ma tête, sa bouche contre la mienne, nos langues s'explorant mutuellement… Je ne sais combien de temps cela dura mais je repris le dessus et repoussai Edward de mes deux mains.

Face à face, on resta un long moment à s'affronter du regard.

Flute et zut. Moi qui détestais plus que tout perdre le contrôle n'avais pas arrêté de la soirée de laisser mes émotions me guider. C'était pas bon, vraiment pas bon. J'étais en train de perdre la tête et je détestais ça. Et puis s'il pensait qu'il pourrait décider comme ça à ma place ce que je pouvais et pourrais faire ou non, il se mettait le doigt dans l'œil. Je tentai de conserver ma colère parce que cette émotion là était moins dérangeante que le désir que je ressentais pour lui.

Mais peine perdue.

Son corps entier m'appelait. Sa respiration courte, ses joues rougies, ses lèvres gonflées, son corps tendu… tout en lui n'était que sensualité et je ne pus résister. Je ne me rendis qu'à peine compte des mots que je soupirais, ma foi d'une élégance qui semblait me caractériser depuis que je vivais dans un monde d'hommes-machines à tuer.

- Et merde.

Et en deux pas, j'étais dans ses bras, mes lèvres contre les siennes. Sa réponse fut immédiate et en miroir de la mienne, aussi passionnée, aussi… sauvage, je pense que c'est le bon mot. Je me retrouvai serrée entre lui et la porte, ses bras autour de moi, sa bouche se mouvant toujours contre la mienne.

Passion. Désir. Envie.

Ses lèvres glissaient dans mon cou, mordillant la peau sensible au dessus du col de mon teeshirt. Ses mains embrasaient le creux de mes reins où elles tenaient fermement mon vêtement. Je sentais son sexe durcir contre mon ventre et c'était foutument excitant.

Mais le doute m'envahit comme une seconde peau. Cette vieille habitude de m'apercevoir que tout ce qui m'était agréable finissait par se retourner contre moi. Des exemples, j'en avais à la pelle. Mes pensées virevoltèrent un instant, s'enfonçant dans les coins les plus sombres, avant que je ne me ressaisisse.

Oh et puis après tout. Une nuit c'était une aventure. Mais deux n'en faisait pas une relation suivie pour autant, si ? Ne pouvais-je pas me laisser aller contre lui une seconde fois sans qu'il n'y ait de conséquences autre qu'une nuit de plaisir dans ses bras ? Mon corps prenait la décision pour moi. Tout en moi me criait de le laisser continuer cette exquise torture.

Sauf que l'exquise torture avait cessé sans que je m'en rende compte. Pas plus que je ne m'étais aperçue avoir cessé tout mouvement de mon côté. Ouvrant les yeux, je découvris le doute dans les yeux d'Edward. Et je mis quelques secondes à comprendre qu'il attendait mon consentement pour poursuivre ses délicieuses intentions.

Comment pouvais-je résister à cet homme qui, malgré son envie, attendait mon bon vouloir pour se laisser aller ? A nouveau, je remarquai son regard. Personne ne me regardait jamais comme ça. Son regard dans lequel je lisais que, pour quelques instants, il n'y avait plus que nous et que le monde extérieur n'existait plus.

- Edward.

Ma voix ne fut qu'un murmure mais lui donna l'accord de poursuivre ce que nos corps nous dictaient. Ses lèvres se firent impérieuses et les miennes se firent pincer, mordre, lécher. Sa langue se fraya sans difficulté un chemin jusqu'à retrouver la mienne. Mon dos heurta de nouveau la porte tandis que son corps se pressait contre le mien.

Lorsqu'il retira mon tee-shirt, il se recula légèrement pour m'observer. Rougissante, je fermai les yeux pour échapper à cette flamme qui cajolait presque autant mon corps que ses caresses. Sa main vint caresser le tatouage sur ma hanche recouvrant la cicatrice laissée par deux balles lors de la 'bataille' qui avait suivi la mort de mon frère. Le geste emprunt de douceur et de sensualité me fit frissonner et mon ventre se contracta.

Je me cambrai sous la sensation et mon ventre vint à la rencontre de son érection coincée dans son jean. Ce contact lui arracha un grondement et je commençai à me frotter contre son bas-ventre. Je sentis ses mains remonter de mes hanches qu'il tenait jusque là fermement et se refermer sur mes seins, m'arrachant un long gémissement.

Mon corps entier réagissait sous ses caresses. Il me semblait que la tension qui m'habitait ne cessait d'augmenter et n'aspirait qu'à certains gestes de sa part pour être libérée.

Le désir tambourinait dans mes veines, sauvage, incontrôlable. Et je n'avais plus envie d'y résister. Je voulais le caresser aussi et lui faisant cesser cette exploration de ma poitrine, je lui retirai son teeshirt.

Par de simples frôlements, je dessinai le haut de son corps avec mes mains. Le creux de son cou, ses larges épaules, la petite bosse de ses clavicules, le sillon entre ses deux pectoraux, ses abdominaux.

Il fit coulisser ma brassière de sport – vive le glamour, le strass et les paillettes – et je levai les bras pour l'y aider.

- Putain Bella !

Son regard s'assombrit encore s'il pouvait. Son expression de pure convoitise exacerba davantage encore mon désir.

Ses mains se glissèrent sous mes fesses et il me souleva. J'enroulai mes jambes autour de lui. Sa bouche se retrouva à hauteur de ma poitrine et il s'appliqua à mordiller, lécher, aspirer la pointe durcie de chacun de mes seins.

Je m'agrippai à lui tandis qu'une de ses mains vint masser le sein délaissé par sa bouche, son pouce en taquinant la pointe. Son autre main était je ne sais où mais je m'en moquais pas mal tant qu'il continuait ce mouvement. Un bras autour de son cou, ma main vint se poser sur la sienne pour accentuer cette pression qui semblait augmenter encore la chaleur au fond de moi.

Je renversai ma tête en arrière, manquant de peu de me cogner contre la porte et ondulai de plaisir contre lui. Les pauvres murs du contrôle que j'avais mis si longtemps à bâtir se fissuraient joyeusement et, bizarrement, pour le moment, je n'en avais cure. Je n'avais pas même la moindre intention d'attendre plus longtemps qu'il vienne éteindre le brasier qui brûlait en moi.

- Putain Bella !

- Oui… Continue…

Je passai la main entre nos deux corps s'épousant l'un l'autre. Glissant rapidement sur ses abdominaux, j'atteignis l'objet de mes désir et pressai la bosse qui déformait son jean.

- Je veux ça…

Ma voix se fit plus rauque encore tandis que je réitérai mon geste sur son érection.

- En moi.

Ma pudibonderie – comme aimait l'appeler Jake – s'accommoderait sans doute avec difficulté avec cette demande quand j'y repenserai avec la tête froide. Mais mon corps et mon esprit avaient levé pour le moment toutes mes inhibitions.

Ses mains se glissèrent de nouveau sous mes fesses pour m'aider à descendre. Nous finîmes promptement et impatiemment de nous déshabiller, Edward s'accroupissant pour me retirer short et sous vêtement. Il remonta en laissant ses lèvres embrasser et ses dents mordiller mes jambes.

Haletante, mon désir encore trop inassouvi, j'attrapai ce que je pus, en l'occurrence ses cheveux, et le remontai à moi pour un baiser passionné qui me laissa encore davantage pantelante et fiévreuse.

Sans interrompre le baiser, il empauma mes fesses et me souleva de nouveau. Je m'accrochai à lui de mes mains et de mes jambes. Son bras autour de ma taille me serra fermement tandis qu'il s'appuya d'une main sur le mur.

Pendant quelques instants, je le sentis se frotter contre moi et je l'accompagnai dans son geste, nous faisant gémir de concert. Gémissements étouffés par nos bouches se dévorant toujours l'une l'autre. Je sentais la tension monter encore et encore.

- Bella ?

- Oui maintenant… viens… viens en moi…

Et dans un lent et doux mouvement il entra en moi. C'était autrement plus intense qu'au Caire. Douleur et plaisir n'étaient ce soir que plaisir. Et je me sentais bien. Si bien entre ses bras, dans notre étreinte, contre lui et lui en moi.

Il commença à bouger en moi et siffla son contentement.

- Putain, mon amour, t'es si étroite… C'est trop bon…

Trop bon… oui…

Ses va-et-vient commencèrent lentement et nous nous embrassâmes. Tout aussi doucement, mon corps et mes mouvements épousèrent les siens. Je resserrai l'étreinte de mes jambes, et lâchai son cou pour me tenir à ses épaules. Son sexe me pénétra plus profondément et l'envie de plus – plus fort, plus vite – me prit. Semblant lire dans mes pensées, il accéléra le rythme. Nos lèvres se séparèrent et il plongea son visage dans mon cou tandis que je laissai ma tête retomber en arrière.

- Plus fort, Edward, encore.

- Tu me rends fou…

Edward bougea plus fort, plus vite. Mon dos tapait contre la porte. La tension atteignait son paroxysme et je sentais mon intimité se refermer et vibrer autour de son membre. Je lâchai son épaule et attrapai son menton toujours dans mon cou. Le baiser que nous échangeâmes fût aussi doux et délicat que notre union était intense. Je sentis sa jouissance tandis que je me laissai submerger par la mienne.

Je dénouai mes jambes, libérant sa taille et il se retira lentement de moi. Il me prit dans ses bras et me serra contre lui. Je lui rendis son étreinte, appréciant ce moment paisible après l'ardeur dont nous avions fait preuve. Ma joue se posa sur sa poitrine, collant mon oreille à l'endroit où se trouvait son cœur.

Nous restâmes un moment ainsi. Nos respirations retrouvèrent leur calme et les battements de nos cœurs reprirent un rythme plus lent et plus régulier.

Il me souleva une dernière fois et me porta jusqu'à ma chambre où il me déposa sur le lit. Il s'écroula littéralement à mes côtés et ses lèvres vinrent chercher un dernier baiser. Il ne tarda pas à s'endormir.

Après l'avoir longuement observé, et avoir chassé toute pensée pouvant gâcher ce moment, je finis par m'endormir également et rejoignis Edward dans les bras de Morphée.

Demain était un autre jour et le samedi arriverait bien assez vite.