(Fais vite, Snakky, avant de recevoir une grêle de poireaux... Vite, vite vite!)

Je sais que vous ne m'avez rien demandé, mais cette-fois-ci, je suis CONTENTE avec ma fin! Pfiou! Merci pour vos reviews, les filles, qui sont toujours gratifiantes. :)

Pour Kiko, Shyukira, Eve (^^), Tama-abi, Bapades, et incitatus.

Ps: voui, vous pouvez lire en vous disant que je n'ajouterai rien d'autre à cet "OS" (bravo, Snakky...-_-°). Vous pouvez aussi bien aller lire "Richard III", un chef d'oeuvre de démence à mourir de rire...^^'

OoO

Quand on attend, les secondes nous sont d'insupportables Erynies, ces mouches intempestives qui tiquent et taquent, et ne font que vous travestir: vous devenez ces statues de bronze qui attendent un je-ne-sais-quoi pour se ratatiner et s'étirer enfin. Vous n'êtes plus humain quand vous attendez, vous devenez quelque chose.

Quelque chose plus près de Dieu que n'importe quel diacre ou martyr. Quelque chose de plus inanimé que les pierres qui se polissent avec les assauts saisonniers des pluies et des marées.

Je suis dans la rue, j'attends le verdict. Mon oeil agité se pose sur chaque montre qui passe devant moi; et je suis mortifié de constater à quel point les êtres de ma civilisation sont accrochés au temps. Il fait le tour de leurs poignets, il s'amuse de leur inattention momentanée, et il continue de ronfler, inlassable.

Tic tac sur cette vieille qui doit préparer son poulet rôti ce midi, tic tac sur ce jeune garçon qui attend sa copine pour la culbuter dans un hotel sordide, tic tac sur cette maman qui court après ses gamins, tic tac sur cet employé de banque qui se dépêche vers son lieu de travail, tic tac sur cette petite fille qui me gronde du regard, qui s'enfuit pour aller retrouver sa librairie, tic tac enfin, sur ce garçon de café qui sort les poubelles en se pressant de retourner auprès de sa clientèle ivrogne.

Moi, je fais les cent pas.

Tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac.

Potter est en haut, avec son medicomage, qu'il a tenu à rencontrer hors des murs de Sainte Mangouste. Il voulait que je vienne avec lui, alors qu'on me soupçonne déjà de l'avoir enlevé, que les journaux s'arrachent les scoops concernant les indices liés à sa disparition soudaine.

Ils ont interrogé la Premier Ministre, Granger, qui m'a paru très fine: elle a simplement déclaré qu'elle n'avait aucune raison de soupçonner un enlèvement avec un homme qui avait Survécu à quelques désagréments du même ordre.

Son meilleur ami, Weasel, a été moins élégant: il a dit que son ami était un être humain, et que les êtres humains sont fondamentalement susceptibles de désirer un peu de sérénité de temps à autres.

Six mois qu'il vit chez moi, qu'il se terre dans son lit en tapant ses oreillers, en hurlant qu'il veut ses "seringues" et autres divaguations douteuses. Je me suis renseigné en me rendant, moi, dans une bibliothèque moldue. "seringue": nom féminin, instrument servant à injecter ou à prélever du liquide dans les tissus, formé d'un piston et d'un corps de pompemuni d'un embout où l'on adapte une aiguille.

J'ai demandé discrètement à une ado moldue si une seringue était dangereuse pour la santé. Elle était assise à une table et avait sur les oreilles ces fils en plastique étranges que tous les moldus, hormis les moldus âgés, portent en ce moment. Elle m'a jeté un de ces regards. J'avais l'impression d'être un Pitiponk en Détresse.

J'ai demandé à un homme un peu plus âgé que moi. Il ne portait pas ces fils, il a entendu ma question, il a haussé un sourcil. Il a tourné les talons et j'étais de nouveau seul et perplexe. J'ai alors demandé à la bibliothécaire, une femme d'une quarantaine d'années, aimable, qui m'a répondu que les seringues n'étaient que des instruments. Seule leur utilisation par des personnes non assermentées pouvait être dangereuse pour la santé.

Je ne savais que penser.

Elle m'a donné l'adresse d'un "toubib". Un médicomage pour moldu, qui m'a répondu en fronçant les sourcils que seuls les personnes de "milieu médical" pouvait utiliser les seringues, et qu'il fallait une "prescription", et qu'il fallait vérifier que tout se déroulait dans la "légalité". Très enrichissant.

Finalement, c'est un gosse morbide, planqué derrière les poubelles de son école, qui m'a révélé le côté obscur de la seringue.

...

"Drogue": nom féminin, sens numéro un: substance qui modifie l'état de conscience, stupéfiant. Drogue douce: qui a des effets mineurs sur l'organisme. Drogue dure: qui engendre un état de dépendance. Sens numéro deux: archaïque, médicament.

Les moldus... Qu'était-ce donc que ce charabia? Ce môme m'avait bien dit qu'il s'en servait pour les drogues. Il parlait de "médicaments"? Les "toubibs" utilisaient les seringues pour injecter des "médicaments" dans les tissus de leurs patients? "Etat de dépendance". Les médicaments moldus rendaient-ils dépendants? A quoi bon en prendre, alors, s'ils étaient aussi vicieusement conçus?

Je devinais donc ce qui faisait de Potter une bête humaine. Il était maigre, les elfes le nourrissaient pendant qu'il dormait, lui faisaient boire du "Moribond-dos" qui - lui - ne rendait pas le corps dépendant, il était toujours éveillé, ou presque. Je m'asseyais toujours sur mon fauteuil en vis-à-vis de son lit pour lui raconter un conte de Beedle le Barde quand les elfes me suppliaient de les aider.

Il passait son temps à fixer la montre, le seul objet qu'il n'ait pas envoyé par terre, sur sa table de nuit. Il la fixait comme un fou. Il était fou. Il tremblait de partout. Moi, je lisais autant pour me rassurer que pour l'endormir: je prenais mon temps et je soulevais les mots de mon vieux livre avec douceur, avec gravité, et je les faisais jouer langoureusement. Il finissait toujours par s'endormir. Je laissais les elfes accourir vers lui pour profiter du peu de temps dont ils disposaient afin de lui prodiguer les soins nécessaires. Je me prenais la tête entre les mains et malgré l'agitation silencieuse autour de moi, je ne pouvais voir que les minutes défiler au rythme monstrueux des aiguilles.

Potter délirait presque tous les jours: il me demanadait des nouvelles de Ginny, sa petite amie. Je lui répondais qu'elle n'était plus que son ex, maintenant. Qu'elle s'était mariée à ce crétin de Collins et qu'elle lui avait pondu trois descendants plus roux les uns que les autres.

Ca le faisait rire. Dans ce rire, je reconnaissais parfois l'impossible communication, et parfois, je me lassais de cet état d'être: je lui inventais alors une conscience. Il détruisais mon château de cartes en me hurlant qu'il ne voulait pas se battre, qu'il avait trop peur.

Je suis souvent resté immobile en attendant une autre crise de démence, un autre sujet de délire. Ces derniers temps, toutefois, il s'est mis à pleurer et je me suis penché à chaque fois sur lui pour le serrer très fort dans mes bras. J'avais un jour cédé à la tentation de le faire taire avec cette méthode et j'ai été sidéré de voir Potter ravaler ses larmes et poser sa tête comme s'il câlinait sa mère.

Potter se défequait dessus. Les elfes n'ont jamais rechigné à sourire en lui lavant le derrière. Je détournais le regard et mes yeux comme deux aimants se posaient invariablement sur la petite montre. Tic tac tic tac tic tac tic tac.

J'étais pourtant plus vieux, plus éreinté, plus docile. J'aurais dû pouvoir supporter cet aspect de la faiblesse de Potter.

Six mois, donc, qu'il vit chez moi, que les Aurors sont assaillis de courriers de fanatiques qui réclament le retour du Héros, que le mystère se prolonge avec des articles quotidiens spéculant sur les raisons de son silence soudain, et que ses amis se croient tout permis en me rappellant que je ne dois pas lui faire de mal.

OoO

"Vous savez, un peu d'air vous ferait du bien."

Il me sort sa technique d'echolocation. Il se sert de ses yeux.

"Monsieur Potter... Hum... Vous comprenez, n'est-ce pas?"

Ah! Il a remarqué que je ne suis plus tout jeune! Il a dû voir les rides qui ont poussé sur mes oreilles, ou sur mon nez. Sur mon coeur, il s'en fout. Les rides font peur aux gens, à ce que je vois. Il fronçe les sourcils, arque son front, plisse les lèvres. Il n'aime pas mes rides.

Tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac. Le Temps est derrière toi, tu ne le vois pas? Il te vole tes espoirs, il pique tes rêves en douce, il aspire tes plus beaux souvenirs comme du jus de citrouille. Et le voilà qui te glisse une ride sur le visage. Regarde, mais regarde! Il se fiche de toi! Il rigole, et il recommence!

"Monsieur Potter? Quelque chose ne va pas?"

"Vous venez de vous faire arnaquer." lui dis-je.

Ah, je le savais. Je le savais bien que si je l'ouvrais il me lançerait ce regard. Où est Drago? tic tac tic tac. Où est ma seringue? tic tac tic tac.

OoO

Basile ne put s'empêcher de vaciller sous le choc. En six mois, son meilleur ami était devenu une sorte de mollusque, état latent sous le régime de son ex-femme.

"Mais ça va pas, la tête?!?" finit-il par lâcher en plaquant son pion au devant de la reine du blond.

Le feu ronronnait dans la cheminée, il était neuf heures du soir, la partie venait de commençer, les nouvelles venaient de tomber. Drago allait quitter Londres pour aller foutre Potter au bord de la mer, au prétexte que cela pourrait lui remettre les idées en place, sur conseil d'un médicomage croûlant.

"Tu viens de t'auto-mutiler inutilement, Blaise." râla Malefoy en jetant sa dame sur le pion.

Zabini plaqua son poing sur l'échiquier. Jamais, jamais auparavant il n'avait entrevu ne serait-ce qu'une seule fois cette attitude submissive et passive chez son ami. Drago jeta un coup d'oeil sur la pendule. Neuf heures une. Les minutes avec Zabini passaient de plus en plus lentement. Elles courbaient l'échine sous le poids des remontrances, des éclats de voix, des incompréhensions de plus en plus vertigineuses.

"Drago Malefoy! Mais pourquoi tu ne l'envoies pas à Sainte-Mangouste?!? Il est complètement cinglé!"

Drago leva les yeux vers lui: ils étaient inexpressifs.

"Je ne comprends plus rien." articula Blaise en jetant sa tête à droite et à gauche, sous le regard invincible de Malefoy. Ce dernier passa sa langue sur ses lèvres et haussa les épaules:

"Je ne suis pas certain de comprendre moi-même, à vrai dire. Depuis qu'il est ici, je n'arrive plus à éviter de penser à lui. Je ne sais pas trop comment te dire ça, mais je suis à la fois désolé et content qu'il soit dans cet état-là. Il est très amusant, à certains moments. Biensûr, il est aussi capricieux, colérique, il n'a pas conscience de ce qu'il fait... Mais Blaise, et je crois que c'est pour cela que je ne le renvoie pas, il a toujours dans son regard une sorte d'espoir quand il me regarde. Je le garde parce que je suis son seul espoir, que ça me fait jouir, mais aussi parce que depuis quelques semaines, j'ai besoin de lui plus encore. Je me sens tellement seul, et j'ai si peu de goût dans ce que je fais. Les minutes, tu le sais, me sont insupportables quand je suis oisif. Je suis encore jeune, c'est vrai. Mais être confiné ici me rappelle à quel point ma vie est vide."

Blaise se laissa glisser contre le fauteuil, éberlué. Neuf heures deux.

"Tu te rends compte de ce que tu dis?"

Sa voix était rauque, comme si elle-même n'en croyait pas ce que la voix calme du blond avait raconté.

"Tout ce que je sais, c'est que Potter m'aime, et que je lui manque quand je ne suis pas avec lui."

"Tu parles de Potter. Potter! POTTER, DRAGO!"

Zabini, dans la mésentente la plus confuse, s'était levé brusquement. Il pointait son index sur la porte derrière eux. Les pièces de l'échiquiser tremblèrent. Neuf deux minutes et trente secondes.

"Ouais, Potter. Je sais, Zabini. Mais je vois que tu grandis pas. Il a déjà programmé sa mort, il est pire qu'une épave, et même comme ça, il n'attend que moi à son chevet. C'est à la fois tordant et affligeant, je dois dire."

"T'es aussi taré que lui."

"Peut-être parce que depuis qu'il est là, je le vois gâcher un à un les trophées que le monde lui a offert dans des heures et des heures de folie innomable, et que je suis le seul à pouvoir regarder ça en face!"

Drago aussi s'était levé. Neuf heures trois minutes. Blaise soupira. Il sourit, le sourire de l'abandon, et il laissa ses pas le porter jusqu'à la porte. Ses bras s'abattaient dans l'air alors qu'il riait:

"Je te souhaite tout le bonheur du monde avec ton nouveau joujou, Drago! Un beau joujou, ouais! Il a une date de péremption visible sur son front, celui-là! Vas-y, donne-lui son foutu espoir, jusqu'à ce qu'il n'en peuve plus de se voir mourir alors que toi tu respires avec le même mouvement depuis toujours!"

La porte se referma sur lui. L'échiquier était presque en place ; il ne manquait que le pion noir. L'horloge indiquait neuf heures quatre avec un sourire charmant.

OoO

Potter s'est rendu compte qu'on avait déménagé. Il est enfin sorti de son lit. Pas que cela lui soit impossible, mais il ne sortait de ses draps que lorsque je lui expliquai qu'il devait rencontrer le docteur. J'évitais depuis longtemps de dire "visite médicale". Il pleurait comme un gosse, quand il entendait ces deux mots.

La mer lui fait du bien. Il sort tous les jours, il s'assied quelques minutes sur le banc que les elfes ont construit pour lui ( quelles créatures fascinantes: elles n'ont jamais montré aucun signe de dégoût, ni aucune attitude de révulsion à son égard. Elles s'occupent de lui avec ce même sourire ensoleillé et reconnaissant depuis qu'il est comme ça.), il respire et inspire avec avidité l'air marin. L'iode doit avoir un effet magique contre lequel aucun sort ne peut lutter. Il court, parfois, dans le jardin et s'amuse à danser sur les dalles posées dans l'herbe. Il est fou, il a un corps si pâle. Quand il se rend compte qu'il a froid, il revient vers moi et se blottit contre moi. Parfois, je le pousse par terre. Parfois, j'enfile ma veste autour de ses épaules frêles, et parfois, je le prends avec moi sous la même veste.

Le cottage est rustique, mais les elfes le rendent très agréables. Il n'y a qu'une seule pendule, ici. Pas de montre, pas d'horloge, pas de réveil, pas de cadran solaire. On laisse le soleil s'élever, on s'aventure à murmurer qu'il doit être telle heure en fonction de sa position, mais jamais on ne donne l'heure à haute voix. Potter, dans ce cas, s'agite et frissonne de tous ses membres en criant qu'il veut voir sa montre. J'ai dû plaquer mon corps sur le sien, l'autre soir, pour qu'il se calme. Ni les contes de Beedle le Barde, ni les potions que les elfes lui ont fait boire - qui étaient supposées assomer un hypogriffe - n'ont pu venir à bout de sa crise d'angoisse. J'ai serré les dents, et je me suis allongé sur lui.

Il s'est débattu quelques secondes, mais j'ai posé ma tête sur son torse en priant pour que ma manoeuvre soit couronnée de succès. Il a couiné, il m'a poussé de toutes ses forces, et j'ai tenu bon. Il a fini par mes caresser la tête en chuchotant mon nom. J'étais malade de peur, et pourtant, je me sentais à l'aise, ainsi calé.

L'ennui, et je préfère prêter cette réaction à un stimulus physiologique, c'est qu'il a bandé.

Je me suis retiré sans savoir comment gérer ce nouveau problème. Potter ne dormait pas beaucoup, il ne rêvait que de sombres tourments qu'il avait vécu, il ne bandait presque jamais. En tout cas, pas à ma connaissance.

J'ai hésité un moment. Mais accomplir ce que je pensais vaguement faire aurait été inhumain. J'ai laissé Potter seul.

OoO

Tic tac tic tac tic tac tic tac. Où es-tu passé? Je ne vois plus rien que Drago. Il me sourit, mais il a peur. Qui pourrait le blâmer? La folie est comme le Temps, ils existent et nous sont familiers, même s'ils ne nous rongent que petit à petit. Quand on découvre qu'ils sont si nocifs et si vicieux, il est déjà trop tard.

Danser sur une dalle au dessus de l'herbe, tourner, tourner, tourner, tourner jusqu'à en avoir la nausée, ça me rappelle la sensation de vertige de mes pillules. Je suis attiré par le vide, je le désire avec une telle ardeur que c'en est insupportable. Je dois m'arrêter si je veux vivre. Je veux vivre?

Pourquoi? Pour mourir? Mourir d'une mort de chien, en plus. J'aurais aimé mourir ce jour-là, quand je L'ai vu tomber.

"Potter! Les tulipes, par Merlin! Fais attention aux tulipes!"

Drago aime me voir dans un si piteux état. Ca doit le divertir de sa vie poussiéreuse. Il voudrait lui aussi danser au dessus du vide et écraser tout sur son passage, il aimerait bien tout envoyer balader. Il reste assis sur ce banc. Il me fait pitié, je vais m'asseoir avec lui. Il me prend de plus en plus souvent contre lui, sous sa veste.

On est deux idiots qui vivent à l'envers. On ne voit plus le Temps passer, il n'y a plus d'aiguilles. Et pourtant, le soleil irradie le jardin, réchauffe les peaux et nous apaise avec nos angoisses de chronophages. Il fait un tour très lent, lui, atour de notre cadran.

Tic tac tic tac tic tac tic tac. Où es-tu passé, le temps où je savais ce que je voulais?

OoO

Potter est lucide, depuis hier matin. Il reconnaît les elfes de maison, il ne court plus après la pendule de la cuisine, il mange avec une sorte d'appétit, il me sourit. Il ne me souriait pas, avant. Il me prend la main en rougissant, et la pose contre sa joue. Il ferme les yeux.

Il est resté assis assez longtemps sur le banc, aujourd'hui. Peut-être entre sept heures du matin et trois heures de l'après-midi. Il n'a pas dit un mot, mais je sentais qu'il était éveillé. Ses cheveux étaient chassés de son front par les petites bises marines. Il se cramponnait sur le banc, il tendait les jambes.

Potter serait-il guéri?

OoO

Je vis pour toi. Rien que pour toi. Tu me verras te serrer dans mes bras, enfouir ma tête dans ton cou et souffler sur ta nuque frémissante. Mais je n'irai pas plus loin. Mon sang et mon sperme sont des poisons. Ils te tueront s'ils se mêlent aux tiens. Tu le sais déjà, je t'ai vu baisser les yeux, tout à l'heure, sur le banc. Tu mé désirais, pas vrai? Peut-être réussirai-je à manier correctement ce que les moldus appellent "préservatifs". Même alors, nous ne serons pas vraiment l'un dans l'autre, et tu risqueras ta santé, ta vie et ton temps à chaque étreinte.

Je comprends pouquoi les moldus ont inventé de tels artifices. Les seringues, les préservatifs, les téléphones portables, les montres, les laves-vaisselle, les pillules, les alcools, les aspirateurs, les lampadaires, les tablettes de chocolat, les cigarettes, les tondeuses à gazon, les glaçes à la vanille, les vibro-masseurs, les poubelles, les livres et les instruments de musique.

Ils ont si peur du Temps...

OoO

Potter m'aime, il me désire et ses yeux me le crient plus fort que le bruit des vagues sur la grève. Il approche sa main de moi, et moi je le suivrai n'importe où, toujours.

OoO