Disclaimers : Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.

Genre : petite histoire de rien du tout qui donne le sourire ;)

Rating : T

C'est quoi ? un énorme sourire parce que j'ai appris une nouvelle merveilleuse en début de semaine et ça vaut tous les bonheurs du monde. Et en même temps j'ai appris quelque chose de pas super.

Résumé : Timidité quand tu nous tiens :)

Micis ! A toutes les personnes qui ont pensé à moi et qui ont mis un petit mot.

Pour qui ? Pour Natsu qui m'a poksé et que je contrepokes :)

Nouvelle pas super : lors d'un formatage, j'ai perdu plusieurs données, dont la fin d'opération séduction, la fin de Cold Hearted Snake et une grande partie de mes corrections sur Soldats. J'ai essayé les easy recovery et autre pcinspector smartdata, etc… en vain. Peine perdue.

Si je sais que j'aurais le courage de réécrire les deux premiers, je ne vais malheureusement pas me lancer dans Soldats.

Je vais écrire un résumé de la fin et le poster (pas tout de suite). Je suis sincèrement désolée pour ceux qui ont suivi cette histoire ou qui la découvre encore aujourd'hui.

Cette histoire – et je la conçois vraiment comme une histoire et non comme une fic – est bourrée de défauts mais c'était ma préférée, la deuxième que j'ai écrite sur GW (la première je l'avais écrite pour Lilith et je l'ai perdue aussi suite à un formatage…)

Cette histoire, je l'ai commencée pour Zorca et Lilith, parmi mes meilleures amies, à l'époque où je leur envoyais mes reviews, où je découvrais le fandom.

Je me vois encore leur envoyer les chapitres à une époque où je n'imaginais pas une seule seconde mettre en ligne ses écrits. Et cette période a duré plusieurs années.

Soldat était une histoire finie et mon côté trop perfectionniste – et un chapitre qui me dérangeait vraiment, sujet à controverse même pour moi - m'a empêchée de poster. Le formatage a pris la décision à ma place. Je suis très triste, c'est une page qui se tourne.


Timide mode d'emploi

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Quelque part à Paris, 12 juillet AC205, 22h30

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Quatre Raberba Winner et Duo Maxwell étaient d'incorrigibles timides et personne ne s'en doutait.

Et oui, même pour Quatre. On trouvait sa blondeur et sa coiffure féminine jusqu'à ce qu'il les coupe. On trouvait ses rougeurs de bambin très mignon jusqu'à ce qu'il vous vire. On trouvait ses grands yeux adorables jusqu'à ce qu'il vous tue. On le trouvait attachant, tout chétif dans un costume d'adulte jusqu'à ce qu'il grandisse et qu'il achève sa mue.

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- James.

- Oui Monsieur ?

- Vous êtes viré.

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On le trouvait hypocrite au possible donc; passé la première impression de fragilité et de timidité, on se contentait d'avoir très peur. On ne croyait pas à ce qu'il dégageait, on croyait plutôt aux faits et dans les faits, Quatre n'hésitait jamais à prendre une décision professionnelle. On le voyait en une dimension et ce n'était pas celle qui permettait de nouer des contacts un peu plus personnels. C'était difficile d'avoir une relation avec quelqu'un dans ces conditions.

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- Wow, Quatre, t'as une tête d'ange mais t'en es pas un.

- … Je sais…

- On te croirait timide…

- Je suis timide mais je fais avec, parfois difficilement. Je vais vers les autres autant que je peux même si ça me paralyse, tout ça tout ça. Non. C'est la timidité maladive et amoureuse mon problème.

- Ah…

- Mais tu ne peux pas comprendre, Duo.

- Ah bon ?

-

Duo Maxwell c'était une autre histoire et quelque part c'est la même. Lui ne rougissait que très peu et la plupart du temps ce n'était pas son air qu'on trouvait adorable, juste lui.

Tout comme Quatre, on ne le voyait qu'en une dimension, mais contrairement à lui, c'était essentiellement de sa faute.

Victime de ce qu'il dégageait et non tributaire de ce que les gens percevaient.

Duo parlait beaucoup, très fort, un vrai moulin, avec un rire tonitruant. Il débitait des vannes tout le temps, pas toujours fines mais qui faisaient mouche, se faisait remarquer plus par son débit que par son physique atypique, son intelligence ou sa gentillesse.

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- La nana elle avait des nénés on aurait dit des balles de tennis avec des noix de cajou au bout qui pointaient dans le bikini le plus petit du monde.

- Et alors t'as fait quoi ?

- Ben j'aime pas les noix de cajou. Par contre sa copine topless, là, elle avait de belles poires et petites cacahuètes. Et j'adore les cacahuètes.

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Même si le schéma était tout ce qu'il y a de plus banal - quelqu'un qui en faisait beaucoup trop pour cacher sa personnalité - tout le monde tombait dans le panneau quand même.

Duo Maxwell prétendait qu'il ne mentait jamais. S'il ne mentait jamais, pourquoi se faire passer pour ce qu'il n'était pas, ce n'était pas logique. Il ne paraissait pas du tout timide, il ne l'était donc pas. Les gens n'allaient pas plus loin que ce qu'on leur montrait et ce n'était pas toujours un tort.

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- On se comporte pas pareil mais c'est le même résultat. C'est chiant, ça frustre et parfois c'est triste.

- Oui… donc je ne peux pas te conseiller ni te demander conseil vu que nous n'y arrivons pas, d'une manière ou d'une autre.

- Je t'aime buddy, c'est cool d'en parler avec toi… mais t'es inutile.

- Toi aussi, mon ami.

-

Quatre et Duo avaient des vrais amis quand même, heureusement. Leurs compagnons d'arme les connaissaient mieux que personne et ne les voyaient pas en une dimension, heureusement.

Cependant, ils ne percevaient pas à quel point il pouvait être rageant de ne pas savoir s'exprimer, même avec une instruction plus que complète, même avec un bagout surnaturel.

Si forts en gueule fussent-ils, Quatre et Duo étaient tétanisés devant leur petit cœur.

Grand brun à la musculature nerveuse aux yeux bleu indéfinissable qui faisait le café comme personne, avait un sourire aussi craquant que secret et savait écouter plus qu'il ne le laissait paraître, pour l'un.

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- Duo, passe-moi la tasse, s'il te plaît.

- … tu émerges, 'Ro ?

- Je suis debout depuis une bonne heure.

- Alors t'as changé de voix ?

- Pas ces cinq dernières années, Duo. Je vais prendre ma tasse, tu émerges.

- …

-

Très grand châtain roux à la musculature féline, aux deux yeux verts depuis que Catherine avait accidentellement coupé une mèche lors de ce qui serait leur dernier numéro ensemble, qui comprenait plus qu'il ne laissait croire et massait comme un professionnel et surtout, sans la moindre arrière-pensée.

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- Trowa… tu me brises le dos à chaque fois mais tu es très bon, merci.

- Le massage thaï peut être très vigoureux. C'est Wu Fei qui m'a appris.

- Wu Fei ? Et il t'a appris autre chose aussi ?

- Le shiatsu. Arrête de te contracter, Quatre ou je vais te faire plus mal qu'il ne le faut.

- Je ne suis pas contracté, tu touches juste un point sensiblAAAAAAAAAAAAAAAAAAH.

- Désolé. Tu étais prévenu. Maintenant tiens-toi tranquille.

-

Et oui, avoir des difficultés à se faire comprendre c'était parfois compliqué mais ils faisaient avec, les « gens importants » savaient voir, ce genre de conneries que l'on se dit plus pour se rassurer que pour se remettre en question.

Mais quand ceux qui savaient voir ne voyaient rien ? Quand on était partagé entre l'envie qu'ils voient, la peur qu'ils ne le voient et détalent et l'angoisse qu'ils ne le voient et agissent ?

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- C'est chiant d'être timide, hein, Duo ?

- Ouais.

-

Quatre et Duo étaient des timides comme les autres. Ajoutez à cela que c'était compliqué de tomber amoureux d'un de ses meilleurs amis.

D'abord parce que c'était un ami, ensuite parce que c'était un « un », pour Quatre.

D'abord parce que c'était un « un », ensuite parce que c'était un ami, pour Duo. Ce n'était pas parce qu'ils se ressemblaient qu'ils voyaient la situation de la même manière.

Quoiqu'il en soit, ils étaient tous les deux malheureux : il fallait donc faire quelque chose pour que la situation change. Lors d'un magnifique numéro de « j'ai un ami qui est dans ce cas », ils avaient, à quelques mois d'intervalle demandé conseil à un beau chinois aux longs cheveux noirs et à la véritable sagesse malgré son caractère un peu brusque et son comportement confinant à l'arrogance. Lui qui, sous ses dehors abrupts et peu sympathiques avait su attraper une jolie brune aux yeux bleus, aux cheveux courts et apparemment son opposé.

Il les avait conseillé, pas dupe, seulement ignorant de qui était l'objet de leur affection.

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- Il faudrait que… (blablablablablablabla)

- Hm-hm

- Tu m'écoutes, Maxwell ?

- Oui, Wu, merci, t'as raison.

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Il leur avait dit d'en parler à cœur ouvert si ça les touchait à ce point, si c'était vrai et non une chimère, d'être sincère avec eux-mêmes et avec la personne concernée, même si toute vérité n'était ni bonne à dire, ni bonne à entendre.

Qu'un amour non partagé ne pouvait pas gâcher une amitié si c'en était vraiment une; qu'il faudrait évidemment une période d'adaptation quelle que soit la réponse et du temps pour soigner son cœur et ses pensées si celle-ci était négative. Il avait enfin dit que la fuite n'était jamais une réponse parce que dans le cas d'une non toquade, elle vous rattrapait systématiquement et surtout au moment où on s'y attendait le moins, sous une forme parfois inattendue.

Une fuite pouvait être irréparable si on la laissait s'écouler. Une fuite pouvait se payer très cher.

-

- Tu vois ce que je veux dire, Winner ?

- Oui, Wu Fei, merci, je transmettrai tes judicieux conseils à mon ami.

- Ce sont des remarques, non des conseils même s'ils peuvent être appliqués.

- Oh ? Alors je transmettrai tes remarques ou conseil à mon ami.

-

Ce beau discours pétrit de conviction, emprunt de métaphores mais somme toute très clair, Quatre et Duo l'avaient gentiment traduit à leur manière, leur petit cœur battant et la mauvaise foi au bord des lèvres.

-

- Wu t'as dit ça aussi ?

- Hm-hm.

- Alors tu vas faire quoi ?

-

Ils avaient déduit qu'ils avaient deux choix : se faire comprendre sans qu'ils n'aient à se déclarer et assumer les conséquences, ou oublier en espérant que ce stupide cupidon les frappe à nouveau avec quelqu'un de plus accessible.

En fait ils n'avaient rien déduit du tout : ils en avaient parlé tous les deux bien avant et avaient convenu d'agir de cette manière, en bon lâches timides qu'ils étaient. Quand on était timide on avait si peur de la vérité qu'on l'écoutait religieusement, qu'on la comprenait sûrement mais qu'on l'ignorait royalement.

On n'allait pas les changer en cinq minutes non plus et les conseilleurs n'étaient ni les

payeurs ni les meilleurs à se faire écouter.

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- Il paraît que je suis un stratège alors je vais m'en servir en amour… et toi ?

- Il paraît que je suis un serial flirteur hétéro. Alors je vais m'en servir…

- En faisant ça tu vas le conforter dans cette image qu'ils ont de toi…

- En étant calculateur tu fais pareil… attends, on se remet en question, là ? On pose les vrais problèmes ?

- Excuse-moi, je fais n'importe quoi, effet Wu Fei.

- Ouais, je me disais aussi.

- Voilà une question existentielle : et s'il était hétéro et jaloux de tes petites copines ?

- Et si ton tien était casé vu qu'il est si discret sur sa vie privée ?

-

Quatre choisit donc de se faire comprendre sans se compromettre avant de décider, à mi parcours, d'oublier, de multiplier les sorties pour se faire frapper par Cupidon.

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- Alors ?

- J'ai tout essayé, Duo. Les invitations ni oui ni non « j'aimerais que tu viennes mais c'est pas grave si tu viens pas », les cadeaux ni oui ni non « tiens, j'ai vu ce pull en cachemire vert bouteille et il m'a fait penser à (tes yeux) toi, joyeux noël que tu ne fêtes jamais. J'ai pris un pull en cachemire pour ta sœur aussi », les balades à cheval ni oui ni non « viens si tu veux mais tu peux emmener ta sœur ça lui fera du bien », les baisers de remerciement au coin des lèvres ni oui ni non « oops j'ai dérapé, décidément vous avez les joues douces dans la famille »

- T'as dérapé aussi avec sa sœur ?

- Oui mais je n'avais pas fait exprès.

- Et à force de couvrir tes arrières systématiquement il a compris ?

- J'étais parfaitement compréhensible et il fallait être con ou pas intéressé pour ne pas réagir. J'ai tout essayé et il a le tact de vouloir rester mon ami.

- Je pense que dans le doute constant dans lequel tu le laisse, il a pas hésité à te croire intéressé par sa sœur, ouais.

- Mais il est con ou quoi ? Je suis bi, ok, il le sait, ok. Mais sa sœur n'est pas une femme : c'est sa sœur et elle est plus virile que moi !

- … Alors tu vas faire quoi ?

- Multiplier les sorties et passer à autre chose, avec un peu de chance je l'oublierais…

-

Duo avait d'abord choisi de multiplier les sorties pour se faire frapper par Cupidon avant d'essayer de se faire comprendre.

-

- Si j'étais toi, Quatre, j'oublierais les sorties à foison.

- Pourquoi ?

- Parce que j'ai essayé et Heero s'en fout.

- Il te croit hétéro.

- J'ai dit que j'étais bi histoire d'être à la mode.

- T'as menti.

- Ouais mais c'est un tout petit petit mensonge qui fait de mal à personne.

- Juste à toi ?

- Ca me fait pas du mal ce mensonge-là, ça me dessert, c'est différent. Ne pas être vu comme je suis vraiment ça, ça me fait mal. Et en même temps ça me soulage. Alors un tout petit mensonge comme ça, ce petit pansement sur mon cœur c'est une goutte d'eau.

- …

-

Dans les deux cas…

-

- Ca m'a aidé à faire passer le message qu'un mec peut aussi m'intéresser. C'est pas toujours facile d'en parler, tu sais. Pas forcément par rapport aux autres, mais par rapport à moi.

- On vit les choses différemment.

- Oui. J'ai flirtiné avec Heero en soirée et j'ai aussi flirté avec quelqu'un d'autre pour pas qu'il se sente… je sais pas, j'avais peur de sa réaction alors j'ai reculé.

- T'as fait quoi ?

- Je lui ai dit que je l'aimais beaucoup et je lui ai fait un smackou. Je lui ai laissé deux secondes pour réagir avant de dire que j'étais bourré. S'il était intéressé…

- Non mais tu m'embrasses, tu me dis que tu m'aimes beaucoup puis tu me dis que tu es bourré, tu crois que je vais me déclarer ?

- … C'est pour ça que j'ai appliqué ta technique après : les cadeaux et occasions ni oui ni non.

- … Et ça n'a pas marché, hein ?

-

Dans les deux cas ils restèrent incompris, leur comportement restant aux antipodes de leur pensée.

-

- Alors Duo, on fait quoi ?

- …

- Ni la jalousie, ni la stratégie n'ont fonctionné. Alors on fait quoi ?

- Je vois qu'une seule solution…

- Si tu me dis sortir ensemble, je te tape.

- Non, je ne pense pas à ça mais à un truc dont j'ai entendu parler par des collègues… ça peut ptet nous faire du bien… tiens, regarde le prospectus.

- … Non mais tu te fous de ma gueule, là, c'est pas possible.

- On est irrécupérables. Au dernier degré. Désespérés. Tu vois une autre solution, toi ?

- … Un mois de salaire si ça ne va pas.

-

Quatre et Duo arrivèrent dans un entrepôt désaffecté aux allures de bunker. Mais à l'intérieur c'était plutôt charmant quoique spartiate.

Des murs aux tons ocre et orangés qui donnaient une atmosphère paisible. Une vingtaine de chaises confortables à dossier de cuir et siège de cuir marron, disposées à l'ovale, pour favoriser la communication.

Aucun pupitre, juste en fond de salle une immense table blanche avec un joli petit buffet et plein de bonnes choses pas chères, de gobelet en plastique, de bouteilles de jus de fruit et vin bon marché. Chaleureux et simple, avec ou sans porc : ils pouvaient voir le côté club sandwich aux crudités et produits de la mer d'un côté, et les saucissons en rondelles et autres petites saucisses de l'autre.

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Aucun micro, juste un maître de cérémonie, assis parmi la mini foule. Un maître de cérémonie au sourire accueillant et au visage poupon, aux longs cheveux roux rassemblés en chignon lâche et en jeans bleus, chemises et baskets blanches, décontractée.

Certains participants étaient des hommes et femmes d'affaire un brin coincés, là depuis peu de temps, d'autres avaient une allure beaucoup plus détendue, certaines portaient des mini jupes et d'autres des joggings. Certains faisaient semblant d'être à leur aise parce qu'ils étaient à leur avantage, pomponnés, mais leurs traits étaient tendus et leurs sourires figés, même si sincère.

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Il y avait de tout et si Quatre et Duo ne se sentaient pas à leur place, c'était justement parce qu'ils y étaient totalement.

C'était très difficile de voir la réalité en face.

Duo était en boots et treillis propre avec un débardeur noir sous une chemise kaki. Il avait l'air magnifique, comme un piranha aux allures de gentil dauphin.

-

Quatre était en costume italien beige ouvert sur une chemise aussi noire que son pantalon. Il avait tombé la cravate et ouvert quelques boutons du col pour être moins coincé que les autres.

Mais sa rougeur traitresse et son sourire tout aussi figé ne trompait personne. Ça faisait un bien fou et ça faisait froid dans le dos.

Personne n'était dupe.

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Lorsqu'ils prirent place ce ne fut pas un jeu d'enfant, même s'ils avaient l'habitude des audiences. Les yeux qui étaient sur eux, savaient. C'était comme s'ils marchaient vraiment nu, nu comme aucune pudeur ne saurait jamais couvrir.

Le maître de cérémonie se présenta : elle s'appelait Elle et essaya de mettre à l'aise les nouveaux venus… à sa manière.

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- Vous n'êtes pas ici chez des exorciseurs marabouts. On ne vous promettra ni le retour rapide de l'être aimé en 48H chrono, ni la fortune, ni la vigueur sexuelle. Vous n'êtes pas envouté, vous êtes prisonnier de vous-même. Apprivoiser votre timidité ne fera pas de vous des Apollon mais vous permettra d'aller de l'avant.

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Rires constipés de l'audience.

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- Duo c'est du n'importe quoi. Tu me dois un mois de salaire.

- …

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Elle poursuit.

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- Nous savons ce que vous êtes. Nous savons que vous savez ce que vous êtes. Vous savez ce que nous sommes. Vous savez que nous savons ce que nous sommes.

- Au secours, c'est une secte.

- Euh, deux mois de salaire et tu me pardonnes, Quat' ?

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Elle renchérit.

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- Vous êtes libres d'être vous-même ici. Vous apprendrez à n'utiliser votre carapace qu'à bon escient. La peau ne protège que quand il le faut. La porte ne s'ouvre ou ne se ferme que quand il le faut. Ne vivez pas sur un courant d'air. Ne laissez pas vos angoisses dicter votre vie.

- Trois mois de salaire, elle parle comme Wu Fei. Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée.

- Depuis quand tu m'écoutes, toi ? Allez, Cassos.

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Ils se lèvent aussi discrètement que possible et vu la configuration, même en étant discret, tout le monde les voyait.

Tout le monde les voyait partir, s'enfuir. De toute façon ils ne les connaissaient pas, ils n'avaient aucune importance.

Elle continue, imperturbable.

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- Vous apprendrez à ne pas avoir peur d'être vous. Vous êtes libre où que soyez. Vous êtes vous. Qui êtes-vous ?

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Ils sont tous les deux debout et elle les regarde avec un mélange de défi et d'encouragement.

Ses yeux étaient nus : elle savait qu'ils savaient qu'ils fuyaient.

Dans un sursaut d'audace – Quatre était un lâche fini et surtout un sacré macho - et peut-être de bon sens, Quatre dit d'une voix claire qui prit des accents solennels. La salle avait une sacrée acoustique quand même.

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- Bonjour, je m'appelle Quatre. Et je suis très timide.

- Bonjouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur Quatre !

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L'assemblée lui dit bonjour tout en se moquant un petit peu, clin d'œil au cliché.

Quatre ne s'était pas attendu à rougir et à rire en même temps. Ce n'était pas si difficile.

Et pourtant.

Duo allait partir sans demander son reste mais Elle était curieuse.

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- Et vous, qui êtes-vous ?

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Dans cette question il n'y avait aucune accusation, juste ce petit quelque chose de typiquement féminin et agaçant. Ce quelque chose qui faisait réagir au lieu d'agir.

Il s'entendit répondre avant même de réfléchir.

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- Bonjour je m'appelle Duo. Et je suis très timide.

- Bonjouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur Duo !

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Même cinéma.

Duo est tenté d'éclater d'un rire tonitruant. Mais c'est un petit gloussement tout en souffle qui s'échappe de ses lèvres. Ses pommettes rougissent doucement et ses yeux brillent de gêne et d'un petit quelque chose en même temps.

Quatre et Duo se rassoient comme un seul homme et Elle et l'assemblée leur sourient, comme fiers d'eux.

Tu parles. Duo s'exclaffa.

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- On est en train de se faire avoir, y a pas le retour de l'être aimé…

- Duo. Tu ne peux pas te voir retourner quelque chose qui n'a jamais été à toi.

- Votre timidité peut être apprivoisée. Votre timidité fait partie de vous, elle est votre amie. Votre timidité ne vous rend pas plus faible. Elle vous rend juste « plus ». A vous de rendre ce « plus » positif. A vous de vous rendre, selon le cas : « plus » incisif,

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Elle se lève et remet un petit fascicule rouge à un homme d'affaire qui a l'air d'un agneau entre les crocs d'un loup, elle en donne aussi à quelques autres participants,

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- « plus », attachant,

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elle remet un fascicule vert à une femme en jogging qui avait l'air revêche, ainsi qu'à deux jeunes filles au look improbable de l'icône du vingtième siècle, Lady Gaga,

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- « plus » décisif, déterminé à être vous-même. Assumez tout. Vos coups de tête, vos coups de cœur, vos coups de blues, vos erreurs, vos échecs, vos réussites. Tout. Qu'on vous prenne tout entier.

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Elle remit enfin un fascicule blanc à Quatre et Duo, ainsi qu'à ceux qui n'en avaient pas encore reçus.

Elle conclut en retournant à sa place.

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- J'avoue avoir commis pour certain un délit d'apparence, à défaut d'un délit de faciès. Je vous ai remis à chacun un fascicule qui vous donnera, en plus des réunions hebdomadaires, la marche à suivre pendant 4 semaines, pour voir si votre situation change. Si vous pensez que votre fascicule ne vous correspond pas, venez me voir en fin de séance.

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Quatre et Duo virent quelques personnes se lever et poser quelques questions auxquelles ils ne prêtèrent aucune attention : leurs yeux venaient de tomber sur l'intitulé de leurs fascicule.

Timidité et Amour : 4 semaines test pour agir en profondeur puis stabilisation.

Ceci vous concerne si vous savez vous débrouiller avec tout le monde sauf celui ou celle que vous aimez.

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- C'est une blague, on dirait un régime ce truc.

- Euh… apparemment c'est conçu comme un régime.

- Non mais Quat' tu vas le faire ? Je sais que j'y arriverais jamais !

- Je ne suis pas sûr d'y arriver mais… c'est plus motivant à deux, non ?

- Tu l'aimes à ce point ? On est tous nus tout le temps ?

- C'est tout nu pendant quatre semaines…

- Quat' t'es en train de faire une plaisanterie salace pour couvrir ta gêne et t'y as pas droit !

- Non, non, Duo, tu lis mal. D'une, c'est pas maintenant, de deux, à toi je n'ai aucun intérêt de raconter n'importe quoi.

- Trowa… hmmm…

- Ah, tu vois tu fais pareil !Et pas touche. Bref, de trois, j'ai le droit d'être comme avant avec qui je veux, sauf Trowa. Lis bien.

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Dont acte. Sur un format A5 il était écrit en Arial Black parfois gras, parfois pas gras mais en italique, parfois pas gras tout court.

Bref, c'était très moche.

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Phase d'attaque : 4 semaines pour parler clair !

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Semaine 1 : supprimer le mensonge de vos discussions avec l'objet de votre convoitise, ne pas parler, c'est tricher, il faut initier la conversation !

Semaine 2 : supprimer ensuite les plaisanteries de vos discussions avec l'objet de votre convoitise, on peut être drôle sans blagues.

Semaine 3 : aux deux suppressions incorporer des invitations, discrètes mais claires !

Semaine 4 : ajouter une dose de séduction sans excès !

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Clés

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Soyez vrais !

Si vous êtes gêné, dites-le.

Si vous êtes troublé, montrez-le !

Si vous avez envie de l'embrasser… regardez ses yeux au lieu de sa bouche. Ils vous diront quoi faire.

Si votre convoité(e) est aussi timide que vous et qu'il (elle) ne montre rien même après la phase séduction… bonne chance ! Vous serez armé(e) pour le prochain amour !

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Quatre et Duo se regardèrent, dépité.

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- Ah ouais c'est la secte qui sert à rien. Satisfait ou dégoûté jusqu'au prochain coup de Cupidon.

- On sortira tous les deux entre couilles pour fêter notre célibat, buddy.

- On commence par la piquette ici et après on fait la tourner des grands ducs !

- Ok, vu que tu vas le faire, je peux garder mes sous ?

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Oui ils étaient désespérés et en plus devraient venir une fois par semaine raconter leurs avancées, s'entraîner avec leur compagnon d'infortune.

Un peu comme on récitait ses leçons avant de se planter devant la prof.

Le régime Trowabiotique et Heerobiotique allait pouvoir commencer.

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Tzusuku ou Owari, tout dépend parce que j'aime bien la fin XD


J'espère que ça vous aura plu – surtout à toi Natsu ! Biz biz pokisants !

A pluch' tout le monde !

Mithy ¤ J-4 puis vacances ! ¤