Le Clan Maudit II: L'Amour Aveugle

Auteur: Black Vision

Beta-lectrice: COC

Disclaimers: Aucun des personnages de Bleach ne m'appartient

Note : merci à celles qui m'ont suivie en espérant que ce dernier chapitre vous plaise !

Un grand merci à COC qui a pris le temps de relire et corriger mes chapitres. Merci!


Chapitre 12: Épilogue et Fin

Deux jours plus tard...

« Jû-chan ? Tu es réveillé ? » Demanda doucement Shunsui en penchant la tête vers le shinigami.

Jûshiro ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Sa gorge lui semblait affreusement sèche et douloureuse.

« Tu as beaucoup toussé, ta gorge est irritée... Alors n'essaie pas de parler. »

Jûshiro acquiesça faiblement. Ce qu'il voulait savoir à cet instant, c'était où se trouvait Byakuya... Il fit mine d'écrire avec sa main dans pour demander de quoi communiquer efficacement. Shunsui comprit et s'empressa de lui apporter le nécessaire.

Jûshiro traça difficilement quelques kanji avant de lui tendre la feuille.

« Où est qui ? Je ne comprends pas... Haku (1)? Hakupatsu, cheveux blancs (2)? Désolé, j'ai du mal à lire le deuxième kanji... Mais tes cheveux sont bien sur ta tête, » plaisanta Shunsui.

Jûshiro secoua la tête avec un léger sourire et réclama de nouveau la feuille. La fatigue rendait ses traits beaucoup moins lisibles, c'est pour cela qu'il décida d'écrire en hiragana (3).

« Ahh ! Byakuya ? Je ne sais pas où il est, ça fait un petit moment que je ne l'ai pas vu... »

Shunsui se demanda pourquoi son ami paraissait si déçu et lui proposa immédiatement d'aller le chercher s'il le voulait. Mais Jûshiro refusa sans vouloir dire, ou plutôt écrire pourquoi.


Jûshiro se sentait triste. Cela faisait deux jours qu'il était réveillé et pourtant il n'avait reçu aucune nouvelle de Byakuya. Peut-être avait-il rêvé, peut-être que le noble ne l'avait jamais sauvé et encore moins embrassé. Ses souvenirs restaient flous car la fièvre et ces deux jours de coma les avaient quelque peu malmenés. C'était pour cela qu'il avait demandé à Shunsui ce qui s'était passé, ce à quoi son meilleur ami avait répondu que Rukia avait alerté le capitaine Unohana alors qu'il combattait le Hollow. Jûshiro ne se souvenait pas avoir fait cela...

« Capitaine Ukitake ? Je ne vous dérange pas ? » Demanda Rukia en entrant dans la chambre après avoir toqué.

« Non, entre Rukia, ça me fait plaisir de te voir, » fit Jûshiro d'un ton aimable malgré sa voix enrouée.

« Je suis venue prendre de vos nouvelles, et vous apporter quelques douceurs, » expliqua la jeune fille en secouant la boite de bonbons qu'elle tenait dans la main.

« Merci, c'est très gentil. »

Les deux shinigamis discutèrent un petit moment mais Jûshiro n'osa pas un seul instant lui parler de Byakuya. Cependant, alors qu'elle allait partir, la jeune fille fit demi-tour.

« J'allais oublier ! Nii-sama m'a demandé de vous remettre ceci. Il aurait voulu vous rendre visite mais il a beaucoup de fièvre depuis qu'il a combattu... » Dit-elle en lui remettant une boite.

« Je n'ai donc pas rêvé ! » Fit le shinigami, soulagé.

« Nii-sama ne veut pas que les autres sachent qu'il est intervenu. Il n'a pas voulu me dire pourquoi, » ajouta Rukia.

Quand la jeune fille fut partie, Jûshiro examina la boite et se mit à sourire. Il la connaissait et pour cause, elle lui avait appartenu. C'est pour cela qu'il ne fut pas surpris de trouver le peigne qu'il avait donné à Byakuya des années auparavant. Il ne comprit pas pourquoi le noble le lui rendait mais il fut tout de même heureux de savoir qu'il pensait à lui. Il regrettait cependant de ne pouvoir visiter le jeune homme souffrant pour prendre de ses nouvelles.

Il se mit à jouer machinalement avec la boîte et retira le double fond comme il avait l'habitude de le faire quand il était en sa possession. Il fut alors étonné d'y trouver un morceau de papier plié en quatre. Il le défroissa et reconnut la calligraphie parfaite de Byakuya.

Je n'ai rien oublié.

Jûshiro ferma les yeux et laissa son sourire s'agrandir. Byakuya n'avait pas oublié et mieux encore, pensait à lui. Évidemment, Jûshiro avait beaucoup trop de fierté pour montrer à quiconque sa joie, il ne voulait pas passer pour l'amoureux transi, mais au fond, il rayonnait...


Plus tard et plus loin

Byakuya ne sut pas l'heure qu'il était quand il se réveilla. Son sommeil était irrégulier à cause de la fièvre mais le rapide coup d'œil qu'il jeta par la fenêtre lui indiqua qu'il faisait nuit. Le noble se redressa dans son futon et fut ravi de constater qu'il n'avait plus aucun vertige, signe que sa température était revenue à la normale.

N'ayant plus envie de dormir, il se leva et regarda longuement le ciel sombre. A chaque moment, il avait l'impression de redécouvrir les choses et les visages et s'émerveillait de toutes ces lumières et ces couleurs. Il n'avait pas pu profiter de ces spectacles à cause de la fièvre qui l'avait terrassé peu après son retour au manoir deux jours avant. Le noble se remémora cet événement, posa les doigts sur ses lèvres et se mit à réfléchir. Avait-il pris la bonne décision ? Évidemment, le choix de sauver Jûshiro était totalement logique, mais la suite ? Était-il vraiment prêt pour une relation ?

Byakuya secoua la tête. Pourquoi ne pas vivre au jour le jour sans se ronger l'esprit ? Sa décision était prise et le noble eut l'idée d'aller rendre visite à Jûshiro. Mais avant cela, il devait discuter avec elle et faire son deuil. Car désormais, il ne serait plus fidèle à Hisana...


Plus tard, à la Quatrième Division

« Jûshiro... » Murmura Byakuya à l'oreille de l'homme endormi.

« Hum ? » Fit le shinigami en émergeant lentement de son sommeil. Quand il ouvrit les yeux, il reconnut immédiatement Byakuya. « Que fais-tu ici, ne devrais-tu pas être couché ? » Demanda Jûshiro sur un ton de reproche.

Byakuya se recula légèrement : n'était-il pas content de le voir ?

« Je peux repartir si tu veux, » lança le noble plus sèchement qu'il n'aurait voulu.

Jûshiro fut surpris par le tutoiement mais songea que désormais, il faudrait s'y habituer et que ce n'était pas une mauvaise chose. Cela ne faisait que confirmer leurs liens...

« Non, bien sûr que non. Mais on m'a dit que tu étais fiévreux... » Répliqua le shinigami.

« Je vais mieux. Et toi, comment te sens-tu ? » Demanda Byakuya en se rapprochant du lit.

Le capitaine se redressa sur les coudes et alluma la lampe à son chevet. Le noble plissa ses yeux encore peu habitués à ce changement brusque de luminosité.

Jûshiro ne put s'empêcher de sourire devant une telle grimace et surtout en apercevant la coiffure peu élaborée de son ancien élève. Aujourd'hui, cela lui faisait toujours bizarre de le voir sans Kenseikan car c'était comme si cet objet faisait parti du noble.

« Comment te sens-tu ? » Répéta Byakuya en ne cachant pas son agacement face au sourire idiot de son interlocuteur.

« Je vais mieux aussi, beaucoup mieux, » assura Jûshiro, amusé de constater que Byakuya n'était pas très doué pour prendre des nouvelles.

« Tant mieux... » Fit le noble, radouci. Légèrement embarrassé, il tourna sa tête vers la fenêtre d'où il était entré et y fixa son regard.

« Assied-toi, » invita le shinigami en désignant le siège à côté du lit.

Sans un mot, Byakuya s'exécuta mais s'obstina à ne plus regarder Jûshiro. Ils restèrent silencieux un long moment jusqu'à ce que l'aîné prenne la parole :

« Pourquoi as-tu caché ton intervention lors de mon combat ? »

Byakuya leva ses yeux gris vers Jûshiro et le fixa un moment sans répondre. Il semblait choisir ses paroles mais au bout d'un moment, il déclara :

« C'était ton combat... »

« Ne dis pas cela Byakuya, je n'ai pas la même notion de fierté que toi. Tu sais très bien que je ne me serais pas senti déshonoré que tout le monde sache que tu m'as sauvé, » dit-il doucement, mais fermement.

Pendant un instant, la colère passa sur le visage de Byakuya et Jûshiro se mit à craindre d'avoir été trop loin. Mais il avait l'intime conviction que la raison invoquée par Byakuya n'était pas la vraie.

« J'ai pris peur, » avoua Byakuya. « Quand Rukia est arrivée, j'ai paniqué car elle savait ce qui se passait entre nous… Elle nous a vu quand tu es venu me rendre visite chez moi... »

« Oh... » Fit Jûshiro étonné.

« A ce moment là, j'étais effrayé à l'idée que d'autres personnes puissent nous voir ainsi... Je me suis enfui, lâchement. J'ai demandé à Rukia de prévenir le capitaine Unohana et de lui dire que tu avais vaincu ce hollow. Je n'aurais pas dû la mêler à cela mais je l'ai fait et malgré tout, je ne regrette pas, » expliqua Byakuya avec conviction.

« Autrement dit, tu as honte qu'on puisse nous voir ensemble... » Résuma amèrement Jûshiro.

« Ce n'est pas de la honte Jûshiro, mais un principe. Chez les nobles, il est mal venu de montrer un signe d'affection à quelqu'un et encore pire à une personne du même sexe... » Fit le noble.

« Cela signifie donc que ça ne te poserait pas de problème que tout le monde sache, du moment que tu n'as pas à montrer de signe d'affection ? » Demanda le shinigami avec ironie.

« Non. Cela signifie que certaines choses doivent rester privées. Nous sommes des capitaines, nous avons sous notre commandement de nombreux shinigamis, alors je pense que notre autorité en pâtirait si notre situation amoureuse était exposée. »

« Pas la mienne, crois-moi ! »

« Tu n'as pas tort... Tes shinigamis t'apprécient tellement qu'ils trouveraient le moyen d'être heureux pour toi... Les miens te plaindraient sûrement... » Lâcha Byakuya froidement.

« Et ils auraient raison. Tu es une vraie tête de mule... » Répliqua l'aîné avec une moue faussement contrariée.

« Je ne crois pas que ce serait pour cela... Je les ai entendus dire des choses négatives sur moi. Je te passerai les détails mais disons que les mots 'froid' et 'frigide' reviennent souvent… » Répondit honnêtement le noble.

« J'espère pour toi que tu n'es pas ainsi ... » Fit Jûshiro, hilare.

« Je ne trouve pas cela amusant, » dit Byakuya, vexé.

« C'est donc pour ton égo que tu préfères te cacher ? » Demanda le shinigami en reprenant son sérieux.

« Oui, mais surtout par pudeur. Ne me demande pas de jouer le rôle du parfait petit ami... Il ne faudra pas t'attendre à des balades main dans la main ou ce genre d'absurdités. Je ne suis absolument pas ce genre de personne, » prévint le jeune homme en fronçant légèrement les sourcils.

« Parce que tu crois que je suis comme cela ? Détrompe-toi, je suis peut-être expansif dans mes sentiments mais aussi pudique que toi concernant ma vie amoureuse. Je te taquine depuis tout à l'heure mais n'en pense pas moins que toi... Du moment que ce n'est pas par honte... »

Ils restèrent un petit moment à discuter ensemble. Byakuya ne pensait pas être capable de tenir une conversation aussi longue mais avec Jûshiro cela semblait naturel, il ne réfléchissait pas à ce qu'il devait dire ou ne pas dire. Alors que la discussion revenait sur le retour de la vue de Byakuya, Jûshiro demanda :

« Comment a réagi ta famille ? »

« C'est plutôt simple : une partie est ravie, mais mon oncle Takeshi me crèverait les yeux s'il le pouvait. Il a peur que j'obtienne les faveurs des anciens de la famille et de ce fait ma place de chef de clan... » Expliqua le noble.

« Tu comptes essayer de récupérer ton titre ? »

« Évidemment ! Mon père m'a transmis ce devoir à sa mort, je ne compte pas me défiler, » conclut Byakuya avant de se lever.


Une semaine plus tard...

Jûshiro se cala confortablement dans les bras de Byakuya, essoufflé par l'effort commun qu'ils venaient de fournir. Le noble se mit à caresser longuement les cheveux emmêlés de son aîné qui se mit à soupirer d'aise, le faisant sourire.

Au bout d'un moment, Jûshiro se redressa avant de s'allonger sur le corps chaud de Byakuya. Ce dernier ferma les yeux et répondit au baiser que lui donnait son amant même si leurs corps fatigués les empêchaient de recommencer à se prouver leur amour.

« Il faut que je te montre quelque chose, » fit Jûshiro qui, toujours étendu sur Byakuya, tendit le bras jusqu'au tiroir de sa table de nuit. Il l'ouvrit et en sortit un objet enveloppé dans du tissu. Il bascula sur le côté afin de se replacer sur le dos et tendit le paquet au noble. Perplexe, celui-ci enleva délicatement le morceau de soie et afficha une mine surprise.

« Mon peigne... Tu l'avais finalement gardé, » constata-t-il.

« Tu ne croyais tout de même pas que j'allais le vendre ! » Fit Jûshiro en feignant l'indignation.

« Non, mais tu aurais pu t'en débarrasser, » remarqua Byakuya en retournant l'objet pour l'observer. « Garde-le, » dit-il ensuite en le reposant dans la main de son amant.

Jûshiro esquissa un sourire avant de remettre le peigne dans le tiroir. Byakuya se redressa et s'assit sur le futon.

« Tu t'en vas ? » Demanda Jûshiro en posant une main sur le dos du noble.

« Mon oncle n'appréciera pas si je découche, » Expliqua Byakuya avec ironie.

« Mais tu es un grand garçon... »

« Un grand garçon qui, en tant que membre de la famille Kuchiki, doit se soustraire à l'autorité du chef de clan. »

Jûshiro remarqua l'amertume dans les paroles de Byakuya et fit glisser sa main jusqu'au bas du dos du noble, lui arrachant un frisson.

« Essaierais-tu de me retenir ? » Demanda Byakuya en tournant sa tête vers Jûshiro.

« Peut-être bien... » Susurra celui-ci à l'oreille de son amant.

Byakuya prit alors Jûshiro par les épaules et le fit basculer en arrière avant de s'allonger sur lui. Il l'embrassa ensuite avec tendresse en glissant ses mains le long des flancs de son aîné.

« Je dois vraiment y aller... » Dit le noble en se reculant.

« Tu es cruel... vraiment... » Répondit Jûshiro en riant.

« Je sais... Mais ce soir, je compte avoir une discussion avec mon oncle et les anciens de la famille. C'est vraiment important. »

Byakuya commença à enfiler ses vêtements mais fut interrompu par Jûshiro qui lui saisit la main avant de déclarer :

« Dans ce cas, ne reviens ici pas avant d'avoir obtenu ce que tu veux... »



Le lendemain....

« Byakuya-kun ! » Fit Jûshiro en quittant la salle de réunion.

Byakuya pressa le pas, excédé par la façon dont Jûshiro lui parlait. Mais en même temps, il ne pouvait pas lui en vouloir de préserver leur intimité en ne changeant pas sa façon de s'adresser à lui.

« Capitaine Ukitake... » Dit alors Byakuya en évitant le capitaine Kenpachi qui marchait d'un pas décidé.

« Tu es si formel ! » Se plaignit Jûshiro avant d'être rejoint par Kyoraku. « Viens manger avec nous ! Shunsui a des choses à te dire... »

Le capitaine Kyoraku, meilleur ami de Jûshiro mais aussi un alcoolique de service. Byakuya tâcha de cacher sa 'joie' de déjeuner en si bonne compagnie. Cependant, il devait bien avouer que Shunsui avait été son seul soutien parmi les nobles ce qui changea en un instant l'opinion qu'il avait de lui.

Byakuya suivit donc les deux amis tout en restant en retrait.

« Byakuya-kun, » commença Shunsui quand ils furent installés et servis. « J'ai parlé avec ton oncle ce matin. Il m'a dit que tu avais réclamé une audience avec les anciens de ta famille, qu'ont-ils dit ?»

« Je ne crois pas que les affaires de mon clan vous regardent, » répliqua Byakuya avec froideur. Jûshiro se retint de soupirer face au mauvais caractère de son cadet.

« Ça s'est si mal passé ? » Fit Kyoraku en portant sa coupe de saké à ses lèvres, en réprimant un sourire.

« Les anciens sont satisfaits de mon oncle... Ils admettent que j'étais un bon chef de clan mais refusent pourtant ma légitimité ! » Laissa finalement échapper Byakuya en tâchant de maitriser sa colère.

« Je pense que cela va évoluer Byakuya-kun. J'attends juste ton autorisation pour agir... »

« Agir ? » Demanda Byakuya en saisissant ses baguettes.

« J'ai contacté les familles nobles du Sereitei, que ce soit de la petite à la haute noblesse. Nous sommes tous d'accord sur le fait que la place de chef de clan te revient et sommes prêts à faire pression sur ta famille, » expliqua le shinigami.

Byakuya regarda brièvement Jûshiro, qui demeurait silencieux, et fut contrarié de voir qu'il avait adhéré aux idées de son meilleur ami.

« Je ne souhaite pas récupérer mon clan de cette façon. C'est indigne, » répondit froidement le noble.

« Je comprends que cela t'offusque, mais je n'ai eu à convaincre personne... Toutes les familles étaient déjà de mon avis sur ce point ! En tout cas, ma famille refuse catégoriquement de traiter avec la tienne tant que tu ne retrouveras pas ta place. Ce n'est pas moi qui ai pris la décision mais le conseil des anciens... »

« Mais cela ne risque-t-il pas de nuire à la famille Kuchiki ? » Intervint alors Jûshiro.

« L'idée n'est pas d'affaiblir le clan, seulement de montrer notre mécontentement. Le rétablissement des impôts du Rukongai est un problème bien trop important pour rester muet. Je pense que le conseil des anciens de la famille Kuchiki ne sera pas assez fou pour risquer de perdre toutes ses alliances uniquement pour garder Takeshi comme chef... »

« Ma famille résistera à la pression, les anciens seront bien trop fiers pour céder à un caprice des autres familles, » dit Byakuya, peu convaincu.

« Et bien dans ce cas, je serai obligé de leur rappeler le code de la noblesse qui explique que si l'héritier légitime est vivant et en bonne condition physique, nulle autre personne ne peut prétendre prendre sa place... »

« Mon oncle plaidera ma folie et rappellera les soucis que j'ai eu quand j'ai perdu ma vue... »

« Il nous suffirait de prouver que tu es en parfaite santé physique et mentale... » Indiqua Jûshiro.

« Cela ne coûte rien d'essayer... » Admit le noble en soupirant. Après tout, peut être que cela allait marcher…


Deux semaines plus tard...

Les rideaux dansant au vent ressemblaient à des fantômes blancs, perchés en attendant le bon moment pour tourmenter l'homme allongé. Ce fut la première pensée qui vint à l'esprit de Jûshiro quand il ouvrit les yeux, réveillé par un claquement sec. C'est à ce moment là qu'il s'aperçut que la fenêtre de sa chambre était grande ouverte, provoquant un grand froid dans la pièce. Intrigué et encore hébété par le sommeil, Jûshiro se leva puis ferma la fenêtre avec lenteur.

La tête appuyée sur la surface froide, le shinigami se mit à sourire avant de déclarer :

« Tu es finalement revenu… »

Il sentit alors une main chaude se poser sur son épaule dénudée et des lèvres parcourir sa nuque.

« J'ai obtenu ce que je voulais… » Annonça Byakuya en se reculant.

Jûshiro se retourna et observa son cadet avec attention. La pénombre ne lui permettait pas de le voir complètement mais il remarqua pendant moins d'une seconde un léger sourire sur le visage du noble.

« Le conseil des anciens vient de se terminer et ils m'ont soutenu à l'unanimité. Mais je dois admettre que le capitaine Kyôraku y est pour quelque chose… »

« Je suis heureux pour toi, Byakuya, » déclara Jûshiro avec sincérité avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres.

Le noble se raidit et détourna le visage.

« Qu'est ce qui ne va pas ? » Demanda alors le shinigami en fonçant ses sourcils.

« Tout est parfait… » Laissa échapper Byakuya après quelques instants de silence.

« Je ne comprends pas… »

« Tout va trop bien, ça ne durera pas… » Expliqua le noble en regardant dans le vide.

« Il ne faut pas avoir peur du bonheur, Byakuya. Profite-en, tout simplement ! »

« Mais si… »

« Chuuut… » Souffla Jûshiro en posant son index sur sa bouche, comme s'il s'adressait à un enfant. Il se mit ensuite à rire joyeusement, laissant Byakuya à la fois perplexe et fasciné. « La vie est beaucoup trop courte pour s'inquiéter de l'avenir. »

« La vie est trop courte… » Répéta Byakuya. « Je ne m'inquiétais pas de l'avenir quand j'étais avec Hisana… »

« Je vois d'où tu veux en venir… » Murmura Jûshiro en cessant de sourire. Il posa sa main sur la joue de Byakuya pour l'inciter à se confier.

« Toutes les personnes à qui je faisais confiance ont fini par partir… Ma mère est morte, Yoruichi a fui avec Urahara, Hisana est partie elle aussi… »

« Moi je resterai, » assura le shinigami.

« Ta maladie… »

«…ne m'emportera pas de sitôt ! Je suis très bien soigné tu sais… » Rassura Jûshiro.

Byakuya soupira, torturé entre son envie de rester auprès de Jûshiro et sa peur de l'avenir… Il songea alors que tout était beaucoup plus simple quand il n'y avait personne à qui penser… Était-ce mieux de rester seul ?

« Byakuya… Je comprends ce que tu ressens… C'est évident que je finirai par mourir un jour, et toi aussi… Mais au lieu de te refermer sur toi-même, nous devrions profiter du temps que nous avons ensemble. Tu ne crois pas ? » Fit doucement le capitaine en esquissant un sourire rassurant.

Byakuya acquiesça silencieusement tout en s'efforçant de garder un visage impassible.

« Bien… Je vais faire du thé, attends-moi ici, » annonça joyeusement Jûshiro en se dirigeant vers le salon.

Byakuya s'agenouilla en face de la petite table réfléchissant aux paroles de son aîné…

Quelques minutes plus tard…

« Ça y est, c'est prêt ! J'espère que je n'ai pas été trop long ! » Déclara Jûshiro en entrant dans la pièce. Il fut étonné que Byakuya n'ait pas allumé la lumière mais comprit pourquoi quand il vit le noble recourbé, la tête posée sur la table.

Avec un sourire, il s'avança, plaça la théière et les tasses sur le meuble puis regarda silencieusement le noble dormir. Mais jugeant que ce n'était pas un bon endroit pour se reposer, il le réveilla doucement en lui tapotant la joue.

« Hum ? » Fit le jeune homme en se redressant. Quand il se rendit compte de son assoupissement, il se frotta le visage des mains et dit : « Je vais rentrer… »

« Tu peux rester ici si tu veux… » Proposa Jûshiro en désignant son futon.

Byakuya hésita un instant, se demandant s'il était correct de passer la nuit entière avec son amant et ainsi, découcher… Mais vaincu par la fatigue, il finit par accepter et commença à se dévêtir. Jûshiro se dirigea vers son armoire et tendit des vêtements au jeune homme, lui assurant qu'il serait plus à l'aise dedans pour dormir.

Byakuya entra ensuite dans le futon, bientôt rejoint par Jûshiro. Naturellement, ils se blottirent l'un contre l'autre.

« Byakuya… Merci de m'avoir redonné une chance, » Souffla Jûshiro à l'oreille de son amant.

« Hum… » Répondit le jeune noble, somnolant, avant de se serrer un peu plus contre son aîné.

« Je t'aime Byakuya, » murmura-t-il en fermant les yeux.

Alors qu'il allait rejoindre Byakuya dans le sommeil, il entendit la voix endormie de son amant déclarer : « Moi aussi… »

Fin



(1) le premier Kanji du prénom de Byakuya peut se prononcer soit « Byaku » ou « Haku »

(2)« Hakupatsu » signifie «cheveux blancs», comme Shunsui n'arrive pas à lire le second Kanji, il suppose qu'il s'agit du Kanji « patsu » qui veut dire cheveux.

(3)L'hiragana est un syllabaire japonais, Jûshiro l'utilise en secours parce qu'il n'arrive pas à écrire ses Kanji.


Note finale :

J'espère que cette fic vous a plu ! Tout au long du Clan Maudit I et II j'ai fait tout mon possible pour respecter les caractères de Byakuya et Jûshiro malgré leur relation. J'espère ne pas avoir échoué car ce n'est pas évident de rendre Byakuya amoureux et surtout, d'anticiper ses réactions par rapport à cela.
En tout cas, n'hésitez pas à me donner votre avis !

Merci de m'avoir lu!