Le Clan Maudit II: L'Amour Aveugle

Auteur: BlackVision

Beta-lectrice: COC

Disclaimers: Aucun des personnages de Bleach ne m'appartient.

Voici la suite du Clan Maudit ou l'histoire de Byakuya Kuchiki. Je vous conseille de lire Le Clan Maudit I avant de commencer cette suite, de plus, la fic a été recorrigée ^^. Je vais tout de même en faire un rapide résumé pour que la suite soit plus compréhensible:

Le Clan Kuchiki a longtemps été considéré comme maudit. La cause? Leur Chef de Clan est toujours mort jeune et jamais de cause naturelle. C'est ainsi que Byakuya a perdu son frère ainé, sa mère puis son père. Dans sa jeunesse, il n'a eu qu'un soutien: Ukitake Jûshiro, son capitaine. Leur relation a évoluée jusqu'à ce qu'ils deviennent amants. Mais malheureusement, leur histoire prit fin lorsque Jûshiro éloigna Byakuya de lui, pensant agir pour le bien du noble. Cependant, quelques années plus tard, dans le Bleach actuel, Jûshiro se rendit compte qu'il avait fait une erreur et tenta de revenir vers Byakuya mais ce dernier ne fait plus confiance à l'homme qui l'a fait souffrir malgré ses sentiments...



Chapitre 1 : Mort et Remords

'Et si je mourrais cette nuit ?'

La cruelle hypothèse envahissait l'esprit d'Ukitake Jûshiro qui ne parvenait pas à s'endormir. Ses toux devenaient de plus en plus fréquentes bien qu'il tentait de ne pas montrer son état de fatigue à son entourage. L'épuisement était intense, à tel point qu'il n'avait même pas la force de se lever pour boire, ni même de gémir à cause de la douleur qui envahissait sa poitrine. La respiration du capitaine devenait de plus en plus saccadée.

Il sentait la mort couler sur ses lèvres, matérialisée par ces gouttelettes de sang au goût métallique. Une violente toux brisa le silence. Existe-t-il une vie après la Soul Society ?

« Et si je mourrais cette nuit, que pourrais-je retenir de ma vie ? »

Beaucoup de regrets rongeaient Ukitake. En y réfléchissant, sa vie n'avait pas été bien heureuse. Sa maladie s'était déclarée quand il était très jeune, changeant irrémédiablement la couleur de ses cheveux en ce blanc qui lui rappelait à quel point il était fragile. Pourtant, cela ne l'avait pas empêché de rejoindre l'Académie des Shinigamis et de réussir brillamment ! Il était l'égal de tous les capitaines, mais était pourtant le seul à se demander chaque jour si le jour qu'il vivait était le dernier.

Jûshiro avait le sentiment qu'il n'avait pas accompli tout ce qu'il voulait dans sa vie. Cette dernière avait un goût d'inachevé. En fait, s'il n'avait pas peur de la mort, il craignait de la subir seul. Bien sûr, son meilleur ami était là mais Ukitake souhaitait l'amour. Hélas, Kuchiki Byakuya, l'homme qu'il aimait, l'avait repoussé quelques semaines auparavant… Ukitake comprenait bien que c'était de sa faute s'il avait perdu sa confiance. Des larmes perlèrent sur ses yeux. Il serait seul toute sa vie et toute sa mort.


'Et s'il mourrait cette nuit ?'

Byakuya se réveilla en sueur après un terrible cauchemar tâché de sang et de sanglots. La santé de Jûshiro hantait le shinigami. Et s'il mourrait ce soir ? Byakuya n'osait pas formuler clairement cette question dans sa tête, comme si le simple fait d'imaginer porterait malheur. S'il mourrait cette nuit, Byakuya serait définitivement seul.

Ce soir, Byakuya s'était enfermé dans sa solitude pour faire le point sur sa vie.

«Et si c'était moi qui mourrait ce soir ? »

Il y a une chose qu'il aimerait accomplir avant sa mort : un acte courageux. Pas un combat, ou quelque chose dont il avait l'habitude, non… Mais plutôt quelque chose qui lui paraissait impensable aujourd'hui : pardonner à celui qu'il aime. A chaque fois qu'il songeait à ce sentiment d'amour qu'il n'éprouvait que pour une personne, une peur sans nom le paralysait. Souffrir, être déçu, souffrir, honneur, noblesse… Tout se mélangeait : craintes, interdits, mais pourtant envie. Car combien de doux rêves avaient été construits autour d'Ukitake ?

Bien sûr, Byakuya refusait de l'admettre, préférant mettre une barrière entre ses désirs et ses devoirs. Il ne devait pas l'aimer, mais s'il mourrait cette nuit ? Pourquoi cette nuit ? La vie de l'être aimé ne tenait qu'à un fil… Et s'il cassait ? Et si le sourire bienveillant de son amant onirique se perdait à jamais dans le néant de la mort ?

Byakuya secoua la tête, s'interdisant de telles pensées. Il verrait bien demain… Demain semblait si loin…


Une fine silhouette perchée sur le toit de la demeure des Kuchiki dominait le paysage. Renji avait du mal à distinguer le visage de la personne, tout ce qu'il voyait, c'étaient des cheveux sombres et des vêtements clairs bougeant au gré du vent. Était-ce un garde de la famille Kuchiki ? Qui que cela puisse être, il ne semblait pas voir Renji, ce qui était plutôt bien puisque celui-ci voulait rendre visite à Rukia en secret; il n'était pas forcement la bienvenue chez son capitaine…Ne prêtant plus attention à la silhouette, Renji passa par la fenêtre de la chambre de Rukia pour la rejoindre.

Pourtant, si on s'approchait de plus près, on pourrait s'apercevoir que la personne debout sur le toit n'était personne d'autre que le capitaine Kuchiki de dos, sans son uniforme formel ni son Kenseikaan; le noble était peu reconnaissable ainsi… Se retournant face au vent, sans doute gêné par ses cheveux qui venaient dans ses yeux grands ouverts, il commença à marcher au bord de la paroi dangereusement glissante du toit…

« Bon, je vais y aller moi. Si j'arrive en retard demain, le capitaine Kuchiki va me tuer… » Déclara Renji en riant à sa meilleure amie.

Rukia se contenta de sourire.

« Je te raccompagne un peu, j'ai besoin de prendre l'air, » dit-elle en passant par la même fenêtre qu'avait utilisée Renji pour venir.

Sur le chemin vers la sixième division, là où résidait Renji, les deux Shinigamis continuèrent leur discussion qui déviait sur plein de choses: le monde réel, Ichigo…

Ce fut dans la bonne humeur que Rukia fit le chemin inverse pour rentrer chez elle tout en regrettant de ne pouvoir avoir les mêmes discussions avec son frère.

Rukia entra dans sa chambre par la fenêtre mais décida d'aller s'asseoir dans la cour intérieure pour admirer les étoiles, sachant qu'elle ne réussirait pas à trouver le sommeil.

Noyant ses yeux dans le ciel sans nuage, elle sursauta quand elle entendit le bruit d'un choc violent. Ne sachant pas d'où cela venait, elle se leva et parcourut des yeux la vaste cour. Son regard s'attarda alors sur une masse à demie éclairée par la lueur de la lune. Elle s'approcha prudemment puis accéléra lorsque qu'elle reconnut Byakuya.

« Nii-sama ?! » Cria-t-elle en le secouant. Elle posa alors une main sur le visage de son frère et fut horrifiée de sentir la texture poisseuse du sang sous ses doigts…

« Venez m'aider ! » Hurla-t-elle à l'attention des gardes et des domestiques…


Allongé dans un lit de la quatrième division, Jûshiro se réveillait lentement. Il ne se souvenait plus de comment il était arrivé ici mais une chose était sûre, il n'y était pas parvenu seul. C'est alors qu'il vit le visage inquiet de son meilleur ami, assis à ses côtés.

« Tu nous as fait peur, » révéla Kyôraku Shunsui l'air soulagé.

Jûshiro le regarda d'un air étonné. Son meilleur ami lui clarifia la situation : ne le voyant pas à la réunion des capitaines, il s'était rendu chez Jûshiro pour savoir ce qui n'allait pas. C'est là qu'il l'avait trouvé inconscient, il l'avait donc emmené à la quatrième division.

« D'ailleurs, le Capitaine Kuchiki n'était pas à la réunion lui non plus. Cela fait un drôle d'effet de voir un vide à sa place, » informa-t-il Jûshiro.

« Byakuya, manquer une réunion ? Cela ne lui ressemble pas, » dit Ukitake d'une voix faible.

« Ce n'est pas le moment de t'inquiéter pour lui ! N'oublie pas ce que tu avais dit… » Prévint Kyôraku.

« Je sais, j'avais dit que je ne chercherai plus à l'approcher, que maintenant c'était à lui de revenir vers moi… » Affirma Ukitake comme un enfant récitant sa leçon. Pourtant il semblait peu convaincu.

Son meilleur ami acquiesça et le regarda avec compassion.

« N'empêche, je me demande quand même ce qui lui est arrivé… » Conclut Shunsui.


Des coups semblaient résonner dans la tête de Byakuya. Ces coups semblaient de plus en plus forts au fur et à mesure qu'il émergeait du sommeil. Cela devenait insoutenable ! Par réflexe, il prit sa tête entre ses mains et appuya sur ses tempes : pourquoi y avait-il un bandage ? Dans un effort intense, il ouvrit les yeux pour y voir… Du noir. Faisait-il nuit ? Il avait pourtant l'impression d'avoir dormi très longtemps !

Il décida alors de se lever afin de prendre un verre d'eau, malgré la douleur étrange qu'il ressentait à son bras droit et à ses côtes. Connaissant sa demeure par cœur, le fait qu'il fasse noir ne le dérangeait nullement. Marchant sur le sol qu'il trouvait plus froid que d'habitude, il trébucha sur quelque chose qu'il ne parvint pas à identifier. Il ne se souvenait pas de la présence d'une chaise à cet endroit ! Il se releva avec difficulté, son mal de tête amplifiant.

A l'endroit où devait se trouver la porte, il tomba sur un mur. Le tâtonnant jusqu'à une ouverture, il lui sembla distinguer le loquet d'une fenêtre. A ce moment, une voix le fit sursauter :

« Vous devriez vous recoucher capitaine Kuchiki. »

C'était le capitaine Unohana. Instinctivement, il se retourna vers elle, guidé par sa voix. Alors elle était par là la porte ! A coup sûr, il était sorti de son futon du mauvais côté!

« Que faîtes-vous chez moi en pleine nuit ? » demanda Byakuya tout en se disant que c'était étrange que ses yeux ne s'habituent pas à l'obscurité.

« Vous êtes à la quatrième division et il fait jour… » Dit-elle doucement en regardant le soleil par la fenêtre comme pour ponctuer ses mots.

Byakuya porta les mains à ses yeux. Le Capitaine médecin sembla alors comprendre ce qui se passait. Elle vint à la rencontre du capitaine et le guida vers le futon afin qu'il s'allonge. Byakuya n'opposa aucune résistance.

«Cette nuit, votre sœur m'a appelée car elle vous a trouvé inconscient dans votre jardin. Elle pense que vous êtes tombé du toit… » Expliqua la jeune femme.

« Tombé du toit ? » Demanda-t-il en tentant de se souvenir à quel moment il était monté sur le toit.« Cela doit être une erreur, jamais je ne serais monté dessus en pleine nuit ! Je me suis sûrement simplement évanoui, » assura-t-il.

« Vu vos blessures, cela m'étonnerait. Tout laisse penser à une chute d'une hauteur plutôt considérable… »

Fronçant légèrement les sourcils, il se mit à réfléchir.

« Mais pourquoi restons-nous dans le noir s'il fait jour ? » Finit-il par demander, ne comprenant vraiment pas ce qui se passait.

« Il ne fait pas noir… Votre vue a peut-être été affectée par la chute, » dit-elle en fronçant les sourcils. Elle trouvait cela étrange car quelques heures auparavant, quand elle avait examiné le noble, elle était persuadée que sa blessure à la tête était beaucoup moins grave que cela.

«Oh…» Dit-il avec sa neutralité habituelle. Un noble devait rester impassible en toute circonstance, même face à un événement difficile...