Note

cette fiction est la traduction de Polyjuice Pastime, par Cheryl Dyson. Vous trouverez l'auteur, ainsi que la fic, dans mes favoris.

Trois chapitres sont prévus en tout.

J'ai déjà traduit le deuxième, j'attends que Cheryl finisse d'écrire le 3 pour le poster.


1. Passion Polynectar

Harry était étendu sur son lit et inclinait la flasque d'argent pour qu'elle capture la lumière de la fenêtre. L'éclair lumineux jetait un reflet blanc sur le mur. Harry bougeait lentement la flasque et observait la tâche blanche glisser le long de la cloison.

La porte d'entrée se referma au rez-de-chaussée, signalant le départ des Dursleys (ils quittaient la maison pour se rendre à une quelconque réception ennuyeuse à l'entreprise de Vernon) et le début de la solitude que Harry bénissait. Ils ne seraient pas de retour avant minuit. Harry se délectait du silence. Fini le beuglement de la télé, fini le tintement des assiettes, fini les pleurnicheries irascibles de Dudley. Quand Harry serait adulte, il comptait sérieusement vivre seul pour un certain temps, simplement pour profiter du silence, chaque fois qu'il en aurait envie. Il savait, cependant, que la tranquillité allait de concert avec l'ennui. C'est pour cela qu'il examina à nouveau la flasque, pas certain de savoir s'il allait l'utiliser.

Le Tournoi des Trois Sorciers avait été une sacrée aventure, avec l'irruption inattendue d'Harry dans la compétition, suivie par les Tâches risquées, et enfin, l'incroyable révélation faite par Rogue que Maugrey Fol-Œil était en réalité quelqu'un d'autre, transformé par le Polynectar. Rogue avait apparemment été alerté par l'odeur de la potion que le faux Maugrey ingurgitait continuellement.

Dumbledore avait interrogé l'homme et découvert qu'il n'était nul autre que Barty Croupton Junior, échappé d'Azkaban et caché dans la maison de son père, jusqu'à ce qu'un loyal Elfe de Maison ne machine son évasion. Croupton Junior avait eu pour projet de faire retrouver ses pouvoirs à Voldemort. Harry frissonna en pensant à ce qui serait arrivé si Rogue n'avait pas découvert le complot, même s'il exécrait devoir quelque chose à ce dernier.

Harry avait été présent lorsque l'affaire avait été dévoilée et qu'on avait découvert le vrai Maugrey caché dans une grande malle magique. Tout cela avait été plutôt chaotique, avec Croupton Junior qui hurlait et jurait de se venger ; Rogue qui menaçait dans un murmure sifflant de retourner son cerveau comme une peau de lapin ; Dumbledore qui sauvait le vrai Maugrey de la malle ; et Cornelius Fudge qui était apparu au pire moment possible pour faire une crise de nerfs à moitié en public. Dans la confusion, Harry avait remarqué un grand nombre de flasques d'argent stockées sur une étagère. Des fioles d'argent emplies de Polynectar, si difficile et long à réaliser.

On ne savait jamais quand est-ce qu'on pourrait avoir besoin de Polynectar. C'était une chose précieuse, le Polynectar. Et Croupton Junior n'aurait définitivement plus besoin du sien. Le reste serait probablement récupéré par Rogue, et serait enfermé hors d'atteinte de Harry pour l'éternité. Alors, Harry avait bougé, prit une des flasques, et l'avait faite glisser dans la poche de sa robe. En y réfléchissant à deux fois, il en avait pris une autre. Les deux étaient restées en sécurité dans sa malle, jusqu'à ce que l'école se termine. A l'heure actuelle, l'une était toujours dans la malle, l'autre projetait des rectangles de lumière sur le mur de sa chambre, au quatre, Privet Drive.

Désormais certain que les Dursleys étaient partis pour de bon et ne reviendraient pas pour chercher un objet oublié, Harry s'assit. Il laissa la flasque sur le lit et alla jusqu'à sa malle. Il y farfouilla jusqu'au coin le plus profond et en retira une minuscule boîte en velours. Il s'assit sur ses talons et ouvrit la boîte en ressentant une montée d'adrénaline. Il n'était pas certain de savoir ce qu'il y avait de si attrayant à la pensée de ce qu'il s'apprêtait à faire.

Sa bouche était sèche lorsqu'il plongea sa main dans la boîte et en retira un des cheveux blond-argent. Il le tint fermement, pour être sûr de ne pas le perdre en refermant la boîte. Il ne possédait que quatre cheveux de Malefoy. Quatre cheveux qu'il avait arraché à la tête de Drago lors d'un match de Quidditch impromptu, peu avant que l'école ne se termine. Ils avaient tous deux volé à la vitesse de l'éclair, plongeant en même temps pour le Vif, comme toujours. Malefoy avait effectué un décrochement, percutant Harry, essayant d'empêcher le regain de vitesse qui le propulserait devant Drago, comme toujours. Harry avait décroché aussi, essayant de renverser Malefoy de son balai, comme toujours.

Mais le Vif avait fait demi-tour, rasant la tête de Drago, et Harry avait suivi le mouvement tandis que Drago essayait de s'arrêter. Il avait tendu la main pendant que Drago s'interrompait, avec une secousse vers le haut. La main de Harry n'avait attrapé qu'une poignée de cheveux platine, tandis que le Vif avait effleuré le bout de ses doigts avant de disparaître.

Malefoy avait hurlé comme la sorcière dans le Magicien d'Oz lorsque Dorothée l'avait aspergée d'eau. L'espace d'un instant, Harry avait pensé que le Serpentard était mortellement blessé, avant de voir la folie rageuse dans les yeux de Malefoy, qui l'avait avertie que Drago voulait du sang. Apparemment, les cheveux de Malefoy étaient sacrés.

Le Vif d'Or oublié, Harry avait fait tournoyer son balai, et s'était enfui, le Serpentard aux intentions meurtrières collé au derrière de son Eclair de Feu. Heureusement, on avait mis fin au match à l'heure du repas, et Malefoy avait été contraint d'abandonner sa poursuite. Ce n'était que lorsque Harry était descendu de son balai qu'il avait remarqué les fins cheveux entortillés autour de ses doigts. Quatre fils délicats comme de la gaze. De l'extrait de Malefoy.

Harry avait mis les cheveux de côté précautionneusement. Ce n'est que nettement plus tard qu'il s'était rappelé du Polynectar. Et qu'il avait concocté son plan.

Il était assis sur le lit, maintenant, se sentant nerveux sans raison particulière. Il ne faisait rien de réellement mal, après tout. C'était juste un peu… bon, bizarre. Ok, plus que bizarre, ca frôlait l'obsession. Harry fronça les sourcils et entreprit de se défendre. Même s'il réalisait que se défendre contre lui-même était presque aussi bizarre que d'être obsédé par… Je ne suis pas obsédé. Je suis simplement curieux, asséna-t-il pour son seul bénéfice.

Ignorant soigneusement le rappel que la curiosité tuait le chat, il retourna à son lit, déboucha la flasque d'argent, et enfonça le long cheveu blond dans le goulot. Il revissa le capuchon et agita un peu la fiole. Il jeta un œil à sa montre. Seulement sept heure trente. Il avait tout le temps qu'il voulait avant le retour des Dursley. Tout le temps qu'il voulait, et rien de mieux à faire.

De la simple curiosité, se rappela-t-il. Il dévissa le capuchon et but. Immédiatement, les sensations qu'il avait oublié depuis sa deuxième année le submergèrent : le goût (étonnamment bon), la nausée (peu étonnamment mauvaise), l'impression effrayante que sa chair fondait. Harry se replia sur le lit, et pria pour que les effets passent. Ils s'évanouirent rapidement, et il se rassit avec un hoquet de soulagement. Il se sentait déjà différent.

Malefoy était un peu plus grand et un peu plus mince. Les vêtements d'Harry semblaient plus lâches… et ses manches étaient légèrement trop courtes. Il tint ses mains devant lui et les examina. La peau était fine et délicate, et les doigts étaient stupéfiants. Harry ne s'était jamais rendu compte que des mains pouvaient être belles, mais celles de Malefoy étaient la perfection. Chaque doigt semblait une œuvre d'art. Ils étaient longs et fins, et absolument impeccables. C'était presque incroyable. Harry avait des cals durs sur chaque pouce, à force d'agripper son balai. Drago volait autant que Harry, et pourtant, il n'avait à cet endroit qu'une petite zone où la peau était un peu brillante. Harry eut un sourire méprisant. Sans aucun doute, le Serpentard faisait des manucures régulières pour se débarrasser des légères imperfections, telles que les ampoules causées par le balai.

Oubliant les mains, il se précipita soudain vers le miroir en pied monté sur la porte de l'armoire. Il étouffa un sursaut en se voyant lui-même, grand, blond, royal. Les yeux gris clignèrent, et il resta se fixer avec incrédulité. Quelque chose n'était pas exactement juste… Ah, oui. Il se jeta un regard mauvais, et releva le coin de sa bouche dans une moue arrogante. Juste parfait ! Il était vraiment Malefoy ! Harry rit de plaisir, et cette vision lui coupa le souffle. Les yeux d'argent s'élargirent de surprise, et Harry releva à nouveau ses lèvres en un sourire. Bon sang, Malefoy était époustouflant quand il souriait. Littéralement époustouflant. Comment se faisait-il qu'il ne s'en soit jamais rendu compte auparavant ? Ah oui, probablement le fait que Drago Malefoy n'avais jamais souri une seule fois en présence d'Harry Potter. Souri en coin, oui. Souri de dédain, absolument. Grimacé, souvent. Mais un vrai sourire, franc et heureux ? Jamais.

Harry recommença et sentit son cœur quasiment s'envoler. Il fit un léger mouvement avec sa tête et s'émerveilla de la façon dont les cheveux blonds et lisses se soulevèrent, avant de retomber en place, sans qu'une seule mèche ne soit dérangée. Cela tenait du miracle. Saleté de Serpentard ! Il avait de la chance de n'avoir pas à passer des heures à triturer ses cheveux, pour essayer de les aplanir et de leur donner un semblant d'ordre.

Harry se lécha les lèvres et se figea, choqué par la sensualité inattendue du geste. Il recommença et sentit un sursaut dans son aine. Bon sang, voilà qu'il était excité par Drago Malefoy. En quelque sorte. Il se gratifia d'un coup d'œil de type « viens par là » et commença à déboutonner sa chemise. La réponse soudaine le submergea – son sexe fut instantanément dur. Il lui apparut que les vêtements n'étaient pas bons du tout. Malefoy ne porterait jamais une chemise à carreaux bleus et blancs. Sur Harry, ça lui donnait un air décontracté et tranquille – sur Drago, on aurait dit un prince déguisé en paysan.

Il se débarrassa rapidement de la chemise, et la jeta sur le lit. Il fallait admettre, toutefois, que Malefoy était épatant en jean. Harry baissa légèrement la fermeture éclair et prit la pose. Il avait l'impression d'être un mannequin dans une pub de parfum pour homme. Cette vision rendit ses genoux flageolants, et il recula pour s'asseoir au bord du lit un instant. Le jean trop serré comprimait son érection, alors il le retira. Sans y réfléchir, il ôta son caleçon également, se demandant ce que Malefoy portait en-dessous. Probablement quelque chose en soie.

Il se tint à nouveau devant le miroir et se rapprocha. Wahou. Malefoy était vraiment incroyablement beau. Harry leva ces mains parfaites et les fit lentement glisser sur sa poitrine, effleurant les tétons. La sensation lui tira un hoquet. Les tétons de Harry n'étaient pas particulièrement sensible, mais ceux de Drago… seigneur, la bouche de quelqu'un sur eux conduirait probablement Malefoy droit à l'orgasme. Harry les tordit pour voir, et sentit la pulsation se répercuter directement dans son sexe. Il frissonna et glissa ses mains vers le bas, par-dessus les côtes et le ventre plat. Il baissa la tête pour examiner le sexe durci, évaluant les différences entre celui de Drago et le sien. La longueur était presque la même, pour autant qu'il puisse en juger, mais celui de Drago était légèrement plus mince. Il émergeait d'une masse de boucles pâles – définitivement un vrai blond, pensa Harry avec un petit rire.

Il voulait le toucher, mais s'interrompit, désireux de prolonger le jeu. Il avait l'impression d'avoir enfin Malefoy sous son contrôle, et il voulait en profiter le plus possible. Il tira la chaise du bureau et l'installa devant le miroir. Il s'y assit et essaya de réfléchir. Comment Malefoy s'asseyait-il, normalement ? Il avait une façon unique de le faire. Harry ramena ses fesses vers l'avant, jusqu'à ce qu'elles soient proches du bord de la chaise, et se laissa aller en arrière, dans une pose semi-avachie. Il souleva une jambe, et croisa sa cheville sur son genou. Presque parfait. Il laissa reposer ses mains de façon détendue sur les accoudoirs, et pencha légèrement la tête de côté. Un sourire moqueur fit s'incurver ses lèvres. Oh oui, c'était ça. Une grâce aristocratique et décontractée.

— Qu'est-ce que tu veux, Potter ? demanda-t-il en imitant Drago.

Il lui fallut plusieurs essais pour le faire bien, avec cette inflexion patricienne, et la façon dure qu'il avait de cracher le nom de Harry.

— Je veux que tu te branles, Malefoy, pendant que je regarde, répondit-il avec sa propre voix.

Il décroisa les jambes et abaissa la main pour – enfin – saisir la hampe palpitante. Il ne pouvait croire à quel point c'était excitant, la main de Malefoy touchant le sexe de Harry, ou bien Harry touchant celui de Malefoy, ou quelque chose comme ça. Harry se caressa en regardant le superbe corps dans le miroir. La tête pâle se rejeta en arrière et fixa la glace à travers des yeux gris à moitié clos. Les lèvres s'écartèrent pour révéler une rangée de dents parfaites, et Harry souhaita soudainement pouvoir embrasser cette bouche.

— Bon sang, tu es tellement sexy, Malefoy, murmura Harry. (1)

— Merci Potter, soupira le blond dans le miroir, et il sourit avec Harry.

La vue de ce sourire lui envoya une décharge de plaisir, et ce fut plus que Harry n'en pouvait supporter. Il sentit la bienfaisante libération monter en lui, et le liquide épais gicla sur son ventre ferme. Il s'affaissa contre la chaise et resta fixer le plafond un moment. Il venait de connaître l'expérience la plus érotique de sa vie, et ça avait été avec Drago Malefoy. Il rit à voix haute en pensant à ce que Malefoy aurait eu à dire à propos de cela.

oOo

Drago était étendu sur son lit et lisait quelque chose à propos d'un sortilège de Magie Noire qui aurait dû être intéressant, mais qui ne l'était pas. Pas assez intéressant pour retenir l'attention de Drago, en tous les cas. Il avait relu le même paragraphe quatre fois, et il ne se souvenait toujours pas de ce qu'il racontait. Il se demandait si les autres gens s'ennuyaient autant pendant l'été. Poudlard lui manquait. Il y avait toujours quelque chose à faire ; il y avait toujours des gens à tourmenter. Comme Potter.

Drago venait à peine de penser le nom qu'un mouvement vif attira son attention vers la fenêtre. Elle était ouverte pour profiter de la brise – il avait fait une chaleur étouffante, dernièrement. Ses sourcils se soulevèrent d'étonnement. Une chouette blanche. La chouette de Potter, si Drago ne se trompait pas.

Un colis était attaché à sa patte. Drago se leva et marcha jusqu'à elle pour retirer le paquet. Il garda un œil soupçonneux sur l'oiseau, et la chouette sembla lui rendre un regard torve. Cette saleté ferait mieux de ne pas lui donner de coup de bec, ou Drago lui tordrait le cou et la renverrait à Potter dans une petite boîte. Il retira le colis et recula. La chouette ne resta pas attendre pour une friandise, mais se laissa tomber dans le vide et disparut.

— Je suppose qu'il n'attend pas de réponse, murmura Drago en regardant le paquet brun.

Il le posa sur le bureau et s'en éloigna le plus qu'il était possible sans quitter la pièce. La chose était sûrement configurée pour exploser.

Drago fit les cent pas. Pourquoi diable Potter lui enverrait-il quoi que ce soit ? C'est-à-dire, quoi que ce soit de non-mortel ? Il soupira et s'avança pour déchirer l'emballage. A l'intérieur se trouvait une flasque d'argent et un petit mot.

Il en rit presque. Si Potter s'attendait à ce qu'il boive quelque chose qu'il lui avait envoyé, le Gryffondor était encore plus stupide que Drago ne le pensait.

Il ouvrit le mot.

M.

J'ai joué à un petit jeu, et je me sens un peu coupable de m'être amusé à tes dépens. Ce doit être cette noblesse Gryffondor dont tu parles sans arrêt, je suppose. J'ai pensé que tu pourrais vouloir participer. Utilise en privé. P.

Les mots ien privé/i avaient étaient soulignés trois fois. C'était vraiment une énigme pour Drago. Un jeu ? A ses dépens ? Peut-être que la raison de Potter l'avait finalement abandonné. Ça devait fatalement arriver un jour ou l'autre, à être la cible d'un Mage Noir ni mort ni vivant, et tout ça. Drago dévissa le capuchon et renifla précautionneusement. Ses sourcils se soulevèrent de stupéfaction. Du Polynectar. A quoi ça rimait ?

Il regarda à nouveau le mot. Attaché au bas de la note avec un Sortilège UHU se trouvait un unique cheveu noir. Les yeux de Drago allèrent de la potion au cheveu, tandis que son esprit se débattait pour suivre la logique de Potter. Un jeu. A tes dépens. Il comprit d'un seul coup, et recula pour s'asseoir au coin de son lit.

Bon sang, Potter avait utilisé du Polynectar pour se changer en Drago ! Pour quoi faire ? Déambuler sur le Chemin de Traverse ? Non… d'après ce qu'il en savait, Potter était virtuellement prisonnier pendant l'été. Il était à peine autorisé à rendre visite aux Weasley sans surveillance. Les yeux de Drago s'étrécirent. Ce devait être un piège. Ce foutu Gryffondor voulait que Drago fasse semblant d'être Harry, et espérait que son père ou un autre des Mangemorts tombe sur lui et le tue par accident, le prenant pour Potter. Les mots en privé semblaient contredire cette idée, mais Drago les chassa de son esprit.

Ayant établi un mobile satisfaisant, Drago mit fermement la potion de côté, et rangea le mot avec le cheveu au fond de sa malle d'école. Il emporterait tout ça à Poudlard à l'automne et les mettrait à bon usage. Avoir l'apparence de Potter à l'école lui permettrait de monter de sacrés mauvais coups. Il avait plus d'un mois pour y réfléchir.

Il éteignit la lumière et alla au lit.

Il était plus de deux heures du matin lorsque Drago se releva d'un bond dans son lit. Au milieu d'un rêve dont il avait émergé trempé de sueur, il lui était apparu précisément ce que Potter avait bien pu faire pendant qu'il avait l'apparence de Drago. C'était une révélation plus que stupéfiante.

— Non, souffla-t-il. C'est pas possible. La Vierge des Gryffondor ne ferait jamais… et sûrement pas avec mon corps.

Mais à cette heure-là du matin, non seulement cela semblait plausible, mais c'était surtout la seule explication possible. L'idée aurait dû lui donner la nausée, mais il était étrangement excité à la pensée des mains de Potter glissant sur son corps… enfin, façon de parler.

Drago rejeta les couvertures de côté, alluma la bougie d'un sort, et se précipita vers sa malle. Il en retira le cheveu avec précaution et l'introduisit dans le Polynectar, espérant que ce n'était pas une espèce de piège retors. Seul le fait que Potter n'avait jamais concocté un seul piège retors de toute sa vie poussa Drago à lever la potion jusqu'à ses lèvres, et à l'avaler.

Les effets étaient déplaisants, mais pas pires que ce à quoi il s'attendait, et il se trouva fasciné quand sa chair commença à changer, s'épaississant et prenant une teinte plus sombre presque partout, se contractant et se rétrécissant à d'autres endroits. Il marcha jusqu'au miroir en pied le plus proche et sa mâchoire se décrocha.

Harry Potter lui rendait son regard, l'air bizarre sans ses lunettes. Drago leva la main et écarta les cheveux épais de devant son front. Les boucles sombres étaient étonnamment douces, malgré leur aspect désordonné. La cicatrice était bien visible. Drago la toucha d'un doigt, avant de faire courir ses doigts sur le visage lisse, sentant les pommettes ciselées, la mâchoire carrée, et les lèvres douces.

Potter avait l'air idiot dans le pyjama de soie noire de Drago. Les manches étaient trop longues. Et un peu trop serrées aux épaules. Drago déboutonna la chemise et l'ôta. Potter avait un torse plutôt agréable à regarder, et son ventre était parfait, musclé par le Quidditch. Par contre, cet imbécile n'avait clairement pas l'instinct de survie. En témoignaient de nombreuses marques et égratignures, dont une longue cicatrice à l'aspect peu engageant sur son bras droit. Drago se demanda comment il avait récolté celle-là.

Il posa à nouveau les deux mains sur son visage, avant de les faire descendre, sur le cou de Harry puis son torse, suivant la ligne de poils d'une douceur duveteuse jusqu'à la ceinture de son bas de pyjama, qui se révéla soudainement être un obstacle. Drago s'en débarrassas immédiatement.

Ses sourcils se soulevèrent à nouveau à la vue d'un Harry Potter nu. Il avait vainement espéré que Potter serait moins bien pourvu que la moyenne, mais il supposait que le Gryffondor n'aurait jamais envoyé la potion, si cela avait été le cas. Potter était tout aussi long que Drago, et peut-être un peu plus épais. Les boucles là étaient aussi denses que celles de sa tête, et Drago passa timidement le bout de ses doigts dans les poils sombres. Il inspira brusquement lorsque ses doigts passèrent sur le membre en train de durcir, surpris par la bizarre sensation de se toucher lui-même en même temps que Potter.

Il caressa le sexe velouté et descendit jusqu'aux testicules, ce qui lui tira une inspiration brève. La vache, Potter était sensible à cet endroit-là. Les caresser simplement ainsi envoyait de petits éclairs de plaisir qui se répandaient dans tout le corps de Drago. Il joua avec elles pendant un moment, jusqu'à ce qu'il se sente dangereusement près de jouir, et qu'il arrête. Il alla jusqu'au lit et enchanta le dessus du baldaquin pour le transformer en miroir, avant d'augmenter l'éclairage. Il écarta les jambes de Potter et pressa d'une main paresseuse le sexe turgescent.

Drago rit.

— Regarde ce que je vais faire avec tes mains, Potter. Je vais t'enculer avec tes propres doigts.

Là-dessus, Drago jeta un sortilège de lubrification et enfonça l'un des doigts d'Harry Potter dans le cul d'Harry Potter, mais ce fut Drago Malefoy qui se cambra, tremblant de surprise devant cette vision incroyablement érotique. Harry Potter était mortellement sexy.

— Baise-moi, Drago, chuchota-t-il.

Et Drago satisfit à sa demande, observant chaque halètement et chaque cambrement jusqu'à ce que le corps de Harry Potter jouisse sur le lit de Drago.

Le satané Gryffondor était parvenu à avoir une bonne idée, pour une fois.

oOo

L'été se déroula sans évènement notable pour Harry, à part ses rares utilisations du Polynectar, chaque fois qu'il en avait l'occasion. Il se sentait très anxieux quant à la façon dont Malefoy avait pris la potion qu'il lui avait envoyée. Très certainement, il allait se prendre un maléfice majeur, serait réduit à coups de poing en une bouillie sanglante, ou bien serait attaqué par des sous-fifres aux mines de tueurs à gage au moment même où il embarquerait dans le Poudlard Express.

Harry se sentit malade l'espace d'un instant, alors qu'il se tenait avec les Weasley et attendait de monter à bord du train. Molly Weasley lui tapota le bras.

— Harry, mon chéri, ça va ? demanda-t-elle.

Il hocha la tête, avant d'apercevoir un éclair de cheveux argent. Son cœur remonta presque jusque dans sa gorge, avant de s'apercevoir que Malefoy lui tournait le dos.

— Heu… allez-y sans moi, tous les deux. Je veux parler à Neville, une minute, dit-il. Gardez-moi une place.

Il n'attendit pas l'accord de Ron et Hermione, mais se précipita dans la direction opposée à Malefoy, se perdant dans le flot des étudiants qui embarquaient dans le train.

Harry fut l'un des derniers à monter à bord. Il pensait que Malefoy et Compagnie se seraient octroyé un compartiment, à l'heure actuelle, aussi, il commença à traverser le couloir, se dirigeant vers le dernier wagon. Il y était presque lorsqu'une porte s'ouvrit et qu'il se trouva face à face avec sa blonde Némésis.

La porte se referma derrière Drago, les laissant seuls dans le couloir, se regardant fixement avec la même expression de stupeur muette. Les yeux de Harry voyagèrent sur le visage de Malefoy. Il en avait mémorisé chaque contour, chaque aplat. Il avait vu ces lèvres hoqueter de passion, et ces yeux d'argent rendus liquides de désir. Il savait que les cheveux platine étaient plus doux que de la soie blonde. Il connaissait chaque centimètre carré du corps dissimulé sous la robe d'école trop convenable et l'écusson de Préfet.

Un troupeau mugissant d'étudiants plus jeunes qu'eux se mit soudain à galoper dans le couloir, et Harry se retrouva à devoir bondir de côté ou être piétiné. Il se retrouva violemment projeté pile contre Malefoy. Bon dieu… Leurs regards étaient toujours accrochés l'un à l'autre, et Malefoy ne lui avait pas encore jeté de maléfice, ni même son poing dans la figure. Des portes claquèrent derrière les élèves, et le silence revint.

Incapable de s'en empêcher, Harry introduisit une main dans la robe de Malefoy, sachant qu'il risquait d'être assassiné à tout moment, mais il avait décidé de s'en moquer. Il chercha rapidement jusqu'à ce qu'il trouve l'un des tétons de Malefoy, et il le pressa doucement entre ses doigts. La tête de Malefoy se rejeta en arrière et frappa le mur du couloir dans un bang retentissant. Harry leva son autre main et la glissa effrontément dans les cheveux soyeux pour masser le point que Malefoy venait juste de cogner.

— Potter, dit Malefoy d'une voix à la limite de l'incrédulité, et ses lèvres s'écrasèrent sur celles de Harry.

Ces mains, oh bon sang, ces incroyables, magnifiques mains couraient sur tout le corps d'Harry, pétrissant son dos, sa taille, ses fesses, ses cuisses, et les lèvres de Malefoy qui,… et bien, l'embrassaient étaient mille fois meilleures que tout ce qu'il avait imaginé durant ses séances torrides de tripotage Malefoyen devant le miroir. Harry était perdu, complètement perdu.

— J'ai… réunion… Préfets… gémit Malefoy.

Il léchait et mordait le cou de Harry tandis que lui essayait d'ôter à Malefoy le lobe de son oreille au moyen d'une succion déterminée. Ses mains étaient emmêlées dans les cheveux à l'allure angélique.

— Retrouve. Après… Tu me retrouves après ? haleta-t-il.

— Compartiment des bagages ? murmura Malefoy.

— Seigneur, oui.

— Tu aurais dû être à Serpentard, sale con, fit Malefoy d'une voix défaite, tandis qu'il repoussait Harry.

— Je sais.

Ses yeux caressèrent la silhouette mince tandis que Malefoy tentait de rajuster ses vêtements avec des mains tremblantes. Le blond essaya d'avoir un de ses sourires dédaigneux, mais n'y parvint pas réellement. Harry sourit largement. Malefoy ferma les yeux, grogna, et fit demi-tour. Il traversa le couloir sans regarder en arrière.

Harry se laissa aller contre le mur, légèrement étourdi. Ça promettait d'être une année intéressante.


NdT :

(1) Je me suis longuement torturée pour traduire cette phrase qui, en anglais, donnait :

"You're incredibly fucking hot, Malfoy"

En principe, rien de compliqué, mais je trouve que hot rend tellement mieux en anglais que tous les équivalents qu'on peut trouver en français. Bref, cette note n'est pas là pour vous faire part de mes dilemmes de traductrice, mais simplement parce qu'une amie m'a proposé ceci :

« Foutredieu, tu es chaud comme une marmite, Malefoy »

Et que j'ai trouvé ça définitivement hilarant. Je voulais donc vous en faire profiter. ^^

Ah tiens, les gens, tant que je suis là : vous avez vu, j'essaye de me calmer sur les petites notes mais pour autant, n'oubliez pas les reviews : je les lis, j'y réponds, et surtout, je frétille de plaisir quand je les reçois ! ^^