Un Conte de Noël (A christmas Carol)
- Hermione, tu seras sûrement la seule élève de Gryffondor à rester ici pour Noël! dit Ron en tirant sa valise à travers la salle commune de Gryffondor.
- Et bien tant mieux! Comme ça je serais au calme pour travailler, répondit Hermione d'un ton catégorique.
- Tu pourrais emmener quelques bouquins pour réviser là-bas! suggéra Harry.
Hermione leur avait annoncé une demi-heure plus tôt qu'elle comptait rester à Poudlard pour les vacances, et Harry et Ron étaient à bout d'arguments pour la convaincre de les accompagner au Terrier.
- Non, je préfère rester ici, leur assura-t-elle.
- C'est complètement stupide! s'exclama Ron, consterné.
- Ce qui est stupide c'est de penser à faire la fête et à s'amuser quand on a des examens importants à préparer! lui assena-t-elle sèchement.
Harry et Ron échangèrent un regard exaspéré et lui souhaitèrent tout de même un bon Noël avant de disparaître dans le couloir.
Hermione se laissa tomber sur le canapé de la salle commune à présent déserte. Seul le crépitement du feu dans la cheminée troublait le silence quasi-biblique de la pièce et Hermione se dit qu'elle avait eu raison de rester. Elle sortit ses livres et ses notes de cours et s'installa confortablement. Lorsqu'elle émergea quelques heures plus tard, un coup d'oeil à l'horloge l'informa qu'elle avait manqué le déjeuner. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. Le parc était entièrement recouvert de neige et le lac noir était gelé en surface. Elle distingua trois élèves plus jeunes qui s'adonnaient joyeusement à une bataille de boules de neige. Elle soupira profondément puis retourna vers le canapé et replongea le nez dans ses livres. Ce fut son estomac qui la rappela à l'ordre en début de soirée et Hermione descendit dîner. Lorsqu'elle pénétra dans la grande salle, elle s'aperçut avec étonnement et une pointe de déception, que Ron avait eu tort. Elle n'était pas la seule élève de Gryffondor à être restée au château. Deux jeunes garçons de première année étaient installés à la table. Elle remarqua également un garçon de dernière année à l'air hautain à la table des Serpentard, ainsi qu'une fille de Serdaigle terriblement antipathique, de cinquième année. Enfin, une fillette de Poufsouffle se tenait tristement à une extrémité de l'immense table. Hermione ressentit de la peine pour la fillette, qui, contrairement à elle, n'avait probablement pas eu le choix de rester ou non à Poudlard pour les vacances.
- Professeur Dumbledore? s'exclama Hermione en se levant.
- Oui, miss Granger? répondit Dumbledore.
- Je me disais, puisque nous sommes si peu, peut-être que nous pourrions manger tous les six à la même table!
- Voilà une idée honorable! déclara sereinement Dumbledore. En cette période de fêtes, nous devons nous rapprocher les uns des autres. Créer des liens avec des personnes que nous ignorons habituellement, et resserrer ceux qui nous lient avec les personnes que nous aimons, ajouta-t-il en lui souriant.
Hermione eut la désagréable impression que le directeur tentait de lui faire passer un message et elle dut se forcer à lui rendre son sourire. Mais ce sentiment la quitta presque aussitôt en voyant la fillette de Pousouffle s'installer avec un sourire radieux à coté des deux jeunes Gryffondor. Le garçon de Serpentard se joignit à eux en mettant le plus de distance entre lui et Hermione comme si elle était atteinte d'une maladie contagieuse. Cette dernière adressa un sourire à la fille de Serdaigle qui s'assit face à elle en l'ignorant complètement. Dumbledore leur souhaita un bon appétit et après qu'il eut tapé dans ses mains, les plats se remplirent de mets délicieux. Hermione qui avait sauté le déjeuner, mangea avec appétit malgré l'ambiance morne qui régnait à la table, ou plutôt le manque d'ambiance. Elle avait tenté d'engager la conversation avec ses deux condisciples mais ni l'un ni l'autre ne s'était montré très loquace. Seuls les trois plus jeunes avaient l'air de s'amuser et Hermione se réjouit d'être au moins parvenue à égayer leurs vacances.
Elle fut chargée d'accompagner les deux jeunes Gryffondor jusqu'à leur tour et en profita pour leur interdire l'accès à la salle commune qu'elle se réservait pour réviser. Elle pensa un instant à Harry et Ron qui était sûrement arrivés chez les Weasley et qui devaient rire et plaisanter avec les jumeaux et Ginny. Elle se dit une fois de plus qu'elle avait bien fait de rester à Poudlard. Elle reprit sa place sur le canapé, au milieu des livres et des parchemins qu'elle avait abandonné plus tôt, et se concentra sur les plantes à vertues curatives. Hermione ne releva la tête que plusieurs heures plus tard, la vue brouillée. La journée était passée rapidement et elle se sentait fatiguée. Elle s'aperçut que dehors, la tempête faisait rage. La fenêtre était à présent encombrée par la neige et les rafales de vents lui parvenaient avec des bruits effrayants et Hermione eut une pensée pour la fillette de Poufsouffle qui devait se trouver seule dans son dortoir en ce moment même. Elle décida qu'il était temps de monter se coucher et rangea ses affaires.
Le lendemain et les deux jours qui suivirent se déroulèrent de la même manière. Hermione ne quittait la tour de Gryffondor que pour prendre ses repas ou se rendre à la bibliothèque. Elle déplorait l'attitude des deux élèves les plus âgés qui ne semblaient pas disposés à créer le moindre lien comme l'avait suggéré le professeur Dumbledore. Ni l'un ni l'autre ne fit d'effort particulier la veille de Noël et seuls les rires des trois plus jeunes élèves donnaient à la salle un air de fête. Hermione termina rapidement son repas puis remonta à la tour. Elle se laissa tomber sur le canapé avec lassitude et pensa à ses amis qui étaient certainement en train de s'amuser à cet instant. Elle chassa aussitôt le regret qui s'insinuait dans son esprit et plongea le nez dans un de ses bouquins. Lorsque l'horloge sonna douze coups, elle leva brutalement la tête. Un courant d'air glacé pénétra soudain dans la salle commune et Hermione ne put réprimer un frisson. Elle s'aperçut alors avec stupéfaction que le feu s'éteint éteint dans la cheminée. Alors qu'elle se levait pour le rallumer, l'étrange impression d'être observée la fit se retourner. Elle poussa un cri de surprise.
- Bonsoir, miss Granger! Toutes mes excuses si je vous ai effrayée!
- Bon-bonsoir, Sir Nicholas! répondit Hermione qui avait encore la main sur sa poitrine. Je pensais être seule.
- Oui, je le sais. C'est d'ailleurs pour cela que je suis ici ce soir, annonça le fantôme.
Hermione le regarda en fronçant les sourcils, confuse.
- Tel que vous me voyez ce soir, je suis l'esprit de Noël, annonça-t-il avec fierté.
- Hermione passa de la confusion à une irrésistible envie de rire et se mordit les joues aussi fort qu'elle put.
- Comment! Vous ne connaissez pas cette légende? s'étonna Sir Nicholas.
Devant l'air ébahi d'Hermione, le fantôme poursuivit.
- La nuit de Noël, un défunt se rend chez une personne avec pour mission de l'aider à retrouver l'Esprit de Noël en lui faisant visiter différents Noël à travers le temps. Je suis surpris que vous n'en ayez jamais entendu parler! ajouta-t-il.
- Oh, si! s'exclama Hermione. Si, bien sûr que j'en ai entendu parler. Mais je ne m'attendais pas à en recevoir moi-même la visite! expliqua Hermione en tentant de garder son sérieux.
- Vraiment? fit le fantôme avec surprise. Bien alors, allons-y! Une longue nuit nous attend! Déclara-t-il.
Il lui proposa son bras et Hermione le contempla un moment avec incrédulité. Puis, devant l'air offusqué du fantôme, elle lui prit le bras. Elle s'attendait à traverser un courant d'air mais à son grand étonnement, le corps de Nick-Quasi-Sans-Tête avait une réelle consistance. Il fit un pas en avant et l'entraîna à sa suite. Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent lorsqu'elle reconnut le salon de ses parents. Un immense sapin habillé de rouge et d'or, trônait au milieu de dizaines de cadeaux. Un groupe d'adultes regardaient avec tendresse quatre enfants qui déballaient leurs cadeaux avec excitation.
- C'est chez moi! s'exclama Hermione, stupéfaite.
- Lucy, Hermione! Regardez la belle poupée que le Père Noël m'a apporté! s'écria une fillette d'environ quatre ans, le regard émerveillé.
- Elle est très belle, en effet! s'exclama une autre fillette plus âgée aux longs cheveux blonds. Tu veux que je te montre comment la coiffer?
- Ce sont mes cousines, Sarah et Lucy! s'exclama de nouveau Hermione qui n'en croyait pas ses yeux.
La troisième fillette, aisément reconnaissable à ses cheveux bouclés, adressa un bref regard dénué d'intérêt à la poupée tout en continuant de déballer ses propres cadeaux.
- Oui, Lucy! Fais lui des nattes! poursuivit la plus jeune des fillettes.
- Hermione n'a reçu que des livres! remarqua un petit garçon d'environ six ans.
Et mon cousin Josh! poursuivit Hermione à l'intention du fantôme.
- Moi au moins, j'ai reçu des cadeaux de grands! rétorqua la petite Hermione avec mépris.
Sir Nicholas l'écoutait distraitement, le regard dirigé vers le groupe d'enfants qui s'étaient réunis pour jouer ensemble, à l'exception de la petite Hermione. Elle empila soigneusement ses livres, les prit dans ses bras et disparut dans sa chambre.
- Et là c'est moi! indiqua Hermione. Je me souviens de ce jour! J'avais reçu de très beaux livres! A l'époque, je me passionnais pour les Contes de Fées! Je devais avoir six ou sept ans et j'étais persuadée que j'en étais une parce qu'il m'arrivait de faire des choses étranges.»
Le fantôme observa alors la grande Hermione, celle du présent.
- Pourquoi ne jouez-vous pas avec eux? demanda-t-il.
Mais Hermione ne répondit pas. Elle regardait ses parents échanger un regard triste. La conversation des adultes, bien que tenue à voix basse, semblait animée.
- Vous devriez l'emmener voir un médecin! conseillait la tante Claudia d'un ton alarmé.
- Elle est très épanouie! répliqua la mère d'Hermione.
- Enfin, elle est tellement solitaire! poursuivit la tante Claudia.
- C'est parce qu'elle n'a pas les mêmes centres d'intérêt que les enfants de son âge! prétexta de nouveau la mère d'Hermione.
- J'ai toujours été différente, expliqua Hermione au fantôme.
- Venez, on va visiter un autre Noël! annonça-t-il.
Il lui tendit de nouveau son bras et s'engagea dans le couloir. Une porte était entrebâillée et ils pouvaient apercevoir la petite Hermione allongée sur son lit, le nez dans un énorme livre. Sir Nicholas traversa la porte et incita Hermione à l'imiter. A présent, on pouvait se rendre compte que la petite Hermione était légèrement plus âgée par rapport au Noël précédent. Des éclats de rire leurs parvenaient depuis le salon et la petite Hermione leva les yeux au ciel d'un air agacé avant de reporter son attention sur son livre. La Hermione du présent fronça les sourcils avant de s'approcher du livre qu'elle semblait reconnaître.
- C'était le Noël de ma première année à Poudlard! s'exclama la Hermione du présent.
Le fantôme observait la scène en silence, comme s'il s'attendait à ce qui allait se produire. Josh ouvrit soudain la porte à la volée.
- Qu'est-ce que tu fais? demanda-t-il.
- Dégages de ma chambre Josh! s'écria la petite Hermione d'un air menaçant.
- Qu'est-ce qui se passe ici? demanda une voix de femme, inquiète.
- Il est entré dans ma chambre sans ma permission! s'indigna la petite Hermione.
- Josh, tu devrais laisser Hermione tranquille et rejoindre Lucy et Sarah, conseilla la mère d'Hermione en entraînant le garçon vers le salon.
- Ma mère avait une peur bleue que je jette un sort à l'un de mes cousins! expliqua la Hermione du présent.
- Et pourquoi auriez-vous fait une chose pareil? s'enquit le fantôme avec curiosité.
- Je ne l'aurais pas fait, mais ma mère le craignait. Ça ne faisait que quelques mois qu'on savait que j'étais une sorcière alors...
- Pourquoi tu ne vas pas rejoindre tes cousins, ma chérie? suggéra la mère d'Hermione.
- Je suis occupée! », répondit la petite Hermione d'un air absent en tournant une page de son livre. Il y a quelque chose de très important qu'il faut que je trouve.
La mère d'Hermione fronça les sourcils, l'air inquiet, puis referma la porte.
- Vous vous mettiez vous même à l'écart parce que vous étiez différente? demanda Sir Nicholas.
- Je... je cherchais des informations sur Nicolas Flamel! répondit la Hermione du présent.
- Hum, hum! fit le fantôme l'air sceptique.
- C'est comme ça que j'ai découvert pour la pierre philosophale! insista-t-elle.
- Allons-nous en! annonça le fantôme.
Sir Nicholas dirigea Hermione vers la porte de la chambre qu'ils traversèrent dans l'autre sens. Hermione fut soulagée de se retrouver dans la salle commune de Gryffondor qui lui était devenue bien plus familière et accueillante que la maison de ses parents.
*
- D'accord, je me suis toujours plus ou moins mise à l'écart des autres! avoua Hermione. Mais ce n'était pas facile pour moi d'être différente! Bien, et maintenant, qu'est-ce qu'on fait?
- Allons voir ce qu'il se passe ici! déclara le fantôme.
Il se dirigea vers l'entrée de la salle commune et Hermione le vit passer à travers la porte. Elle le suivit et le retrouva dans le couloir. Des bruits de pas et des chuchotements attirèrent son attention.
- Je te parie qu'elle est encore dans la salle commune au milieu de tous ses bouquins! s'exclama une voix de garçon qu'Hermione reconnut comme appartenant à l'un des deux Griffondor de première année.
- Encore une qui est restée ici par choix! répliqua l'autre garçon avec mépris.
- Par choix? répéta la fillette de Poufsouffle avec stupeur. Pourquoi quelqu'un choisirait de rester ici pour Noël?
- Elle doit avoir un examen très important à la fin de l'année et aura préféré rester ici pour étudier, déclara le premier garçon. Et les deux autres c'est pareil! Mon père dit qu'il faut prendre ses études très au sérieux si on veut réussir dans la vie!
Hermione eut un sourire satisfait en entendant les paroles du garçon mais il s'effaça aussitôt.
- C'est pour ça qu'il n'a pas voulu que je rentre pour les vacances, ajouta tristement le garçon.
- Ben, moi je trouve ça triste de rester ici pendant que tout le monde fête Noël en famille, dit la fillette. Mes parents sont morts l'an dernier et ma tante, chez qui je vis, a jugé que c'était une dépense inutile que de me faire revenir pour les vacances.
Hermione ressentit un élan de tendresse pour la fillette.
- Comme Harry, murmura-t-elle.
- Et toi Michael, pourquoi tu restes à Poudlard? s'enquit la fillette.
- Je vis dans un orphelinat alors ici ou là-bas! répondit piteusement le garçon.
Les trois enfants restèrent silencieux un moment, puis la fillette leur souhaita une bonne nuit et se dirigea vers son dortoir en leur adressant un signe de la main. Hermione semblait décontenancée.
- Venez! lui dit doucement le fantôme. Nous avons d'autres personnes à voir!
Hermione se retourna pour le suivre mais le couloir s'était effacé. A la place, elle reconnut l'humble salle de séjour des Weasley et un sourire illumina son visage.
- On est chez Ron! Ils ne peuvent pas me voir? demanda-t-elle avec espoir.
Nick lui fit « non » de la tête et Hermione eut du mal à dissimuler sa déception. Harry et Ron débarrassait la table tandis que Fred et Georges amusaient la galerie avec leurs inventions. Puis Mme Weasley apporta une énorme bûche sur la table et tout le monde applaudit. Tandis qu'elle découpait d'épaisses tranches de gâteau, Mr Weasley remplissait les verres d'hydromel. Ils trinquèrent.
- Oh, Charly, tu n'imagines pas combien ça me fait plaisir que tu sois venu! s'exclama Mme Weasley au bord des larmes. Je suis tellement contente de vous avoir tous à la maison pour Noël!
- On est très content d'être là aussi, maman, lui assura Percy.
- Quel dommage qu'Hermione n'ai pas voulu venir! déplora Mme Weasley. Je lui avais tricoté un pull. Tu lui donneras, Ron?
Hermione souriait à présent touchée par tant de gentillesse.
- Oui, maman, promit Ron.
- La pauvre chérie, elle doit se sentir bien seule, toute seule à Poudlard! continua Mme Weasley. Tu aurais pu essayer de la convaincre! reprocha-t-elle en adressant à Ron un regard sévère.
- On a essayé! se défendit ce dernier, la bouche pleine de bûche aux marrons.
Harry acquiesça vivement.
- Mais elle n'aurait pas été de très bonne compagnie, de toute façon, fit remarquer Ron avec un haussement d'épaules. Elle est complètement obsédée par les examens!
Hermione sembla offusquée.
- Quoi? Mais c'est- , s'apprêtait-elle à répliquer.
Mais personne ne pouvait l'entendre.
- Elle est nerveuse! Il faut la comprendre! rétorqua Ginny.
Hermione approuva d'un mouvement de tête les paroles de défenses de son amie.
- Les examens ne sont que dans six mois! fit remarquer Ron. Ne me dis pas qu'elle ne pouvait pas prendre quelques jours de vacances!
- C'est vrai qu'elle exagère toujours un peu, admit Ginny.
- Un peu? répéta Harry. On voit que tu n'es pas dans sa classe! railla-t-il.
Hermione sembla déconfite. Elle fulminait de ne pouvoir leur rétorquer quelque chose.
- Elle prend ses études très au sérieux et il y en a ici qui ferait bien de prendre exemple sur elle! rétorqua Mme Weasley avec un regard appuyé.
- Au sérieux! répéta Ron. C'est exactement son problème! Elle est trop sérieuse! Elle ne sait pas s'amuser!
- Ce n'est pas vrai! s'écria Hermione, furieuse.
- Tu ne t'en plaint pas quand elle t'aide à faire tes devoirs! fit remarquer Georges, goguenard.
- Je ne dis pas le contraire. Seulement, c'est la meilleure élève de la classe, je ne sais pas ce qu'elle espère de plus! poursuivit Ron.
- ça lui a demandé beaucoup de travail pour atteindre ce niveau! répliqua Mme Weasley.
- Et elle ne se gêne pas pour nous le rappeler à longueur de journée! informa Harry dans un soupire.
- Et pour nous rappeler à nous, simples cerveaux, combien nous sommes minables! ajouta Fred en riant.
Hermione vit avec stupeur, tous les autres hocher la tête en guise d'approbation.
- C'est faux! s'écria-t-elle, indignée.
Nick la regarda d'un air sceptique.
- Je ne vous trouve pas très charitables! gronda Mme Weasley. Elle vous aime tous beaucoup!
- Mais nous aussi! concéda Ron en se servant une autre tranche de gâteau. Et très franchement, j'aurais préféré qu'elle soit ici avec nous, mais c'est son choix!
- A l'heure qu'il est, elle est sûrement encore à la bibliothèque, dit Harry, peiné. Ou dans la salle commune, le nez dans ses bouquins!
Hermione se sentit soudain très triste.
- Il est temps de partir! annonça Nick.
- Encore une minute! plaida Hermione.
- Nous avons encore d'autres Noël à voir, dit-il en lui tirant le bras.
Ils traversèrent la porte de la maison des Weasley et se retrouvèrent de nouveau dans le salon familial des Granger.
Hermione remarqua tout de suite sa mère qui affichait un air abattu tout en apportant du café au salon.
- Les filles de son âge pensent à faire la fête, à s'amuser, à plaire aux garçons! Regardes ma Lucy! expliquait la tante Claudia.
- Elle est inquiète par l'approche des examens! rétorquait la mère d'Hermione.
- Elle se renferme de plus en plus! Tu aurais du l'emmener voir un médecin il y a bien longtemps! Et quelle idée de l'envoyer dans cette école! reprocha Claudia.
- Elle s'est fait des amis depuis qu'elle est là-bas! assura la mère d'Hermione.
Claudia lui adressa un regard sceptique.
- Elle ne quitte pas sa chambre lorsqu'elle vient pour les vacances! Lucy lui a proposé de sortir avec elle plus d'une fois, elle refuse! Tu vas voir ce que je te dis, elle va devenir une vieille fille aigrie!
- Quelle vieille bique! s'emporta Hermione, furieuse.
La mère d'Hermione ne trouva à rien à répondre. Elle était au bord des larmes et se précipita dans la cuisine en prétextant avoir oublier le sucre. Le père d'Hermione alla retrouver sa femme et Hermione le suivit dans la cuisine.
- Elle aurait quand même pu venir quelques jours, dit sa mère entre deux sanglots. Ses amis sont rentrés dans leurs familles! Et si Claudia avait raison?
- Non, voyons, assura le père d'Hermione en tapotant le dos de sa femme.
- N'importe quoi! s'exclama Hermione. Ils ne comprennent pas que c'est important pour moi de réussir! Ce n'est pas pour autant que je vais finir vieille fille! Je sais aussi m'amuser! »
- Et si nous allions voir un peu ce que sera votre avenir? proposa Nick.
- Vous voulez dire que je vais voir ce que sera ma vie? demanda Hermione avec avidité.
Nick hocha la tête et Hermione prit son bras en souriant.
Ils quittèrent la cuisine étincelante des Granger pour un bureau austère.
- Où sommes-nous? s'enquit Hermione.
Un grand « M » majuscule attira son attention.
- Que faisons nous au ministère? demanda-t-elle.
Elle se promena dans le bureau, inspectant chaque recoin qui aurait pu laisser un indice sur l'occupant des lieux. Sur l'un des murs, un diplôme universitaire était encadré.
- ça alors! Je suis diplômée de l'université américaine de Sorcellerie! lut Hermione.
Au même moment, la porte s'ouvrit sur une jeune femme en tailleur gris, les cheveux impéccablement relevés sur la nuque, l'air strict.
- Mais, c'est... c'est moi! s'exclama Hermione avec stupeur.
La future Hermione s'assit derrière son bureau et fourra le nez dans une pile de documents. La Hermione du présent fit le tour du bureau et remarqua une plaque dorée sur laquelle une inscription était gravée.
- Je suis responsable du département de la justice magique! annonça-t-elle avec enthousiasme à Nick.
- Nous sommes dix ans dans le futur, l'informa-t-il. Vous êtes la plus jeune responsable de département de toute l'histoire du ministère!
Hermione eut un sourire radieux. Deux petits coups retentirent à la porte et une femme plus âgée entra.
- Mr Peterson vous a déposé un nouveau message, annonça-t-elle.
- Très bien, laissez-le moi! répondit la future Hermione d'un air absent.
La secrétaire déposa rapidement un morceau de parchemin sur le bureau puis regagna la porte, comme si elle avait craint de se faire mordre par un chien enragé.
- Quoi encore? demanda sèchement la future Hermione à la secrétaire qui se tenait toujours dans l'embrasure de la porte.
- Il est dix-huit heure, mademoiselle, déclara la secrétaire d'une voix tremblante. Et comme nous sommes la veille de Noël, je rentre chez moi retrouver mes enfants.
La Hermione du futur regarda la pendule.
- Très bien. Alors à jeudi! Et ne soyez pas en retard! prévint-elle.
- Joyeux Noël, mademoiselle! lança la secrétaire.
La porte se referma et la future Hermione jeta un coup d'oeil sur le message. La Hermione du présent se pencha par-dessus son épaule.
Ma chérie,
N'oublies pas que je passe te prendre à 19h pour aller dîner chez mes parents.
Je t'aime.
Sean.
- Oh,mon Dieu! Je sors avec Sean Peterson! exulta la Hermione du présent en portant les mains à sa bouche. Nick, vous avez entendu ça? Sean Peterson! Le capitaine de l'équipe de Serdaigle!
- Hum, hum! fit le fantôme avec un regard sans expression.
Il observait la future Hermione poser le morceau de papier dans un coin de son bureau et replonger dans son dossier.
- Mais qu'est-ce que je fais? s'écria la Hermione du présent, alarmée. Il faut que j'aille me préparer! Il me reste à peine une heure!
- Vous n'irez pas à ce dîner, l'informa Nick.
- Quoi? Mais pourquoi ça? s'exclama la Hermione du présent.
- Parce que vous devez terminer ce dossier et que vous ne quitterez pas votre bureau de la nuit! annonça Nick.
- Non, ce n'est pas possible! protesta la Hermione du présent. Je ne peux pas manquer un rendez-vous avec Sean Peterson!
- Oh, ce ne sera pas la première fois! dit le fantôme avec légèreté. C'est pour ça qu'il a écrit n'oublies pas!
La Hermione du présent sembla consternée.
- Alors je vais passer la nuit ici à travailler? s'enquit-elle incrédule.
- La non plus ça ne sera pas la première fois! souligna Nick. N'êtes-vous pas restée à travailler dans la salle commune de Gryffondor au lieu de passer Noël avec votre famille et vos amis?
- C'est différent! se défendit Hermione. J'ai d'importants examens à réviser!
- Oh, mais ce dossier aussi est très important! Comme la plupart des autres dossiers que vous avez à traiter! ajouta-t-il avec une pointe de sarcasme.
La Hermione du présent observait son homologue du futur qui n'avait pas relevé la tête de son dossier en se disant qu'il était effectivement fort probable pour qu'elle ne la relève pas avant deux ou trois heures, lorsqu'il serait trop tard pour se rendre à ce dîner. Une impression d'immense solitude se dégageait de ce lieu et Hermione s'aperçut alors que les portraits qui jonchaient les murs du bureau étaient tous vides. Leurs occupants étaient certainement aller se rejoindre dans un cadre voisin pour y célébrer Noël.
- Sean ne va vraiment pas venir me chercher? demanda-t-elle avec une lueur d'espoir.
- En réalité, il va vous quitter pour convoler avec la petite amie de son frère qu'il va rencontrer ce soir!
Hermione grimaça de déception et les paroles de la tante Claudia lui revinrent en écho: « Tu vas voir ce que je te dis, elle va devenir une vieille fille aigrie! ».
- Venez, il n'y a plus rien à voir ici, annonça Nick.
Hermione lui prit le bras à contre-coeur, espérant encore voir la future Hermione ranger ses documents et quitter son bureau. Ils traversèrent la porte du bureau et ils furent aussitôt assaillis par un joyeux tumulte. Une dizaine d'enfants jouaient et couraient en tous sens dans d'assourdissants éclats de rire. Il y en avait des roux, des blonds, des bruns, des métisses.
- Qui sont ces enfants? s'enquit Hermione, confuse devant tant d'agitation.
Nick se contenta de hausser les sourcils avec un air énigmatique.
- Allons, allons les enfants, faites attention! prévint une voix de femme avec douceur.
Il fallut un certain temps à Hermione pour reconnaître Mme Weasley qui s'affairait en cuisine. Elle avait prit quelques rides et ses cheveux avaient pâlis.
- Mme Weasley a ouvert une garderie? demanda-t-elle avec incrédulité.
A ce moment là, une jeune femme blonde qu'Hermione avait le sentiment d'avoir déjà rencontrée, descendit l'escalier avec un bébé tout aussi blond dans ses bras.
- Et voilà, il est tout propre! déclara la jeune femme. Besoin d'un coup de main, Molly?
Elle déposa le bébé dans une chaise haute qui trônait dans un coin de la cuisine et prêta main forte à la vieille femme. La porte d'entrée s'ouvrit brutalement sur Arthur et Percy qui pénétrèrent à l'intérieur avec une rafale de vent.
- Bonsoir les Weasley!, s'écria Arthur. Quelle tempête ce soir! J'ai bien crû qu'on n'arriverait jamais jusqu'ici!
Hermione vit Percy se diriger vers la jeune femme blonde qui se tenait dans la cuisine et l'enlacer par derrière en lui plantant un baiser dans le cou.
- Alors, c'est la femme de Percy? s'enquit Hermione en regardant Nick avec incrédulité. Elle était à Poudlard n'est-ce pas?
- Pénélope Deauclair! Une très bonne étudiante! l'informa Nick.
- Et ça c'est leur enfant, comprit Hermione.
- Leurs enfants! corrigea Nick.
Hermione tourna la tête et vit deux petites filles aux cheveux blond vénitien et une petite rouquine se jeter sur Percy avec des acclamations de joie.
- Quatre enfants! Ça alors! s'exclama Hermione, amusée. Et les autres, à qui sont-ils?
- Patience! fit Nick.
- Ah, Papa! s'exclama une voix tonitruante. Te voilà! On voulait te montrer quelque chose!
Trois jeunes hommes entrèrent dans le séjour par la porte de derrière.
- C'est Fred et Georges! Et Harry! s'écria Hermione avec enthousiasme.
Deux jeunes femmes leurs emboitaîent le pas en discutant.
- Angelina Johnson! C'était une de mes amis à Poudlard! s'exclama Hermione.
- Et c'est aujourd'hui la femme de Fred! Ils ont des jumeaux qui rivalisent d'imagination avec leur père en matière de farce!
Hermione reporta alors son attention sur le groupe d'enfant qui jouaient autour du sapin et aperçut deux métisses d'environ six ans.
- L'autre jeune femme est une moldue, poursuivit Nick. Elle est mariée avec Georges depuis deux ans et elle attend leur premier enfant.
Hermione regardait la scène, interdite. Tant de questions se bousculaient dans sa tête mais elle était tellement abasourdie par ces nouvelles qu'elle semblait avoir perdue l'usage de la parole. Elle avait seulement aperçu Harry mais elle n'avait pas encore vu Ron et se demandait s'il allait bien et ce qu'il était devenu. Lui et Harry étaient-ils parvenus à être aurrors comme ils le souhaitaient du temps de Poudlard?
- Tout le monde est arrivé? cria une voix féminine depuis l'étage.
- Pas encore! répondit Molly.
Des bruits de pas résonnèrent et une jeune femme à la chevelure flamboyante et au ventre très arrondi, apparut dans l'escalier.
- C'est Ginny! s'écria Hermione en portant ses mains à sa bouche. Oh, Mon dieu! Mais elle est... elle est... enceinte! balbutia-t-elle.
- Elle vient d'avoir vingt-six ans, lui rappela Nick.
- Ginny! Tu vas remonter te reposer tout de suite! s'écria Molly avec colère.
- Je vais bien, maman, répondit Ginny avec lassitude.
Mais alors qu'Hermione s'apprêtait à poser une autre question, un petit garçon aux cheveux bruns portant des lunettes se planta devant Ginny. La ressemblance avec Harry était à couper le souffle.
- Maman, j'ai faim! Quand c'est qu'on mange? demanda le petit garçon.
Hermione resta bouche bée.
- Harry et Ginny! dit-elle dans un souffle. Si je m'attendais à ça!
- Dès que tonton Ron sera là, répondit Ginny en lui ébouriffant les cheveux.
Hermione tréssaillit. Elle voulait le voir et en même temps, elle sentait ses entrailles se nouer d'appréhension.
Ginny se servit un verre d'eau à la cuisine puis alla s'asseoir dans le canapé entre Fred et Harry. Ce dernier passa son bras autour de ses épaules.
- D'ailleurs qu'est-ce qu'il fiche, Ron? s'impatienta Ginny. Il ne devrait pas être arrivé à l'heure qu'il est?
- Tu sais bien qu'il devait passer la chercher, répondit Molly. J'espère qu'il aura pu la ramener! ajouta-t-elle avec anxiété.
- Qui ça? demanda Hermione avant même de s'en rendre compte.
Une lueur d'espoir transparut dans sa voix. Elle se demandait s'il y avait une chance pour que ce soit elle que Ron était allé chercher.
- Tonton! David, il m'a fait tomber! se lamenta un petit garçon aux cheveux noirs et au teint mate en s'approchant de Harry.
Hermione se demanda qui était cet enfant et remarqua son homologue féminin d'environ deux ans, qui jouait avec les boules du sapin et qui semblait être sa petite soeur. La petite lui faisait vaguement penser à quelqu'un mais Hermione n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
- Ce sont les enfants de Charly? s'enquit Hermione.
Nick ouvrit la bouche mais il fut coupé dans son élan.
- Arthur! Les voilà! s'exclama Molly avec excitation.
Pour une raison inconnue, Hermione sentit son coeur tambouriner dans sa poitrine. Les minutes lui parurent interminables. Son attention fut toutefois détournée par un gémissement de Ginny qui venait de recevoir un coup de pied magistral dans le ventre. La porte s'ouvrit à nouveau et l'enfant aux cheveux noirs s'écria:
- Papa!
Hermione le vit courir vers la porte et se jeter dans les bras d'un beau jeune homme aux cheveux roux. Elle porta une fois de plus ses mains à sa bouche mais ne parvint pas à étouffer un cri de stupeur, ni à refouler les larmes qui lui brouillaient maintenant la vue. Elle ressentit une violente douleur au creux de le poitrine et fut persuadée que son coeur venait de se briser en mille morceau. Ron reposa l'enfant sur le sol et poussa devant lui une magnifique jeune femme au teint mate et aux yeux noirs qu'Hermione reconnut immédiatement. Il s'agissait de Padma Patil qui était en classe avec elle. Elle tenait dans ses bras quelque chose enveloppé dans une couverture mais ne consentit à le découvrir qu'une fois qu'elle se fut installée devant la cheminée. Tout le monde se concentra autour d'elle.
- Je vous présente Jérémy Weasley, le dernier de la famille! s'exclama Ron avec un sourire radieux. Trois kilos neuf cent quarante et cinquante et un centimètres! Un futur gardien de buts! ajouta-t-il fièrement.
- Quel beau bébé! s'extasia Molly. Et quelle chance qu'ils t'aient laissée sortir aujourd'hui, ma chérie! ajouta-t-elle à l'intention de Padma.
- Je ne me voyais pas passer Noël toute seule à l'hôpital! Ce jour là, on doit être avec les gens qu'on aime! répliqua la jeune femme en souriant.
Ron se pencha vers elle et l'embrassa sur le front.
- Je veux m'en aller! déclara Hermione entre deux sanglots.
- Pas encore! dit calmement Nick.
- J'en ai assez vu. Je veux... je veux que vous me rameniez! s'emporta-t-elle.
- Il y a une dernière chose que vous devez voir, l'informa Nick.
- Non, ça suffit, supplia-t-elle, les joues ruisselantes de larmes.
- Maintenant que tout le monde est là, on va pouvoir passer à table! annonça Molly d'une voix chantante. Les enfants, venez par ici!
Tout le monde s'installa autour de la table en bavardant joyeusement. Molly apporta un grand chaudron qu'elle déposa au milieu de la table et commença à remplir les assiettes.
- Merci Molly. J'en ai plus qu'assez! dit Padma en riant.
- Allons ma chérie, il faut que tu manges pour reprendre des forces! lui répondit Molly en lui tendant une assiette pleine à raz bord.
- Moi aussi, elle m'appelle toujours ma chérie, annonça Hermione en reniflant.
- Plus maintenant! répondit Nick tristement.
- Ron, Harry, je ne vous ai pas dit! s'exclama annonça Arthur. La date du procès de Drago Malfoy vient d'être arrêtée! Il aura lieu le dix-huit mars, réservez votre journée!
- Comptes sur nous! fit Ron. On a eu un sacré mal à le coincer celui là!
Harry acquiesça en hochant frénétiquement la tête.
- Et vous ne devinerez jamais qui a traité le dossier! poursuivit Arthur avec une expression énigmatique.
- Qui ça? s'enquit Harry.
- La nouvelle responsable du département de la justice magique, Hermione Granger! annonça fièrement Arhtur.
Harry et Ron échangèrent un regard admiratif.
- J'ai toujours su qu'elle réussirait! assura Harry.
- Tu l'as vu? demanda Ron à son père en se servant de la purée.
- Non, il paraît qu'elle sort rarement de son bureau, répondit Arthur.
- Vous n'avez toujours pas de nouvelles? demanda Molly.
Les deux amis secouèrent la tête en choeur.
- De qui vous parlez? s'enquit Padma.
- Hermione Granger, répondit Harry. Elle était avec nous à Poudlard.
- ça ne me dit rien, fit Padma les sourcils froncés.
- Tu t'en souviens forcément, insista Ron en haussant les épaules. Elle était dans notre classe!
- C'était la meilleure élève! précisa Harry.
- Ah, oui! Je vois! s'exclama Padma. Elle était un peu prétentieuse, non?
Harry et Ron échangèrent un regard amusé.
- Oui, parfois! admit Harry.
Ils étaient inséparables ces trois là, expliqua Molly avec nostalgie. Elle venait souvent à la maison pendant les vacances, avec Harry et Ron.
- Ron était amoureux d'elle! railla Fred.
- N'importe quoi! protesta Ron en reposant la saucière.
- Menteur! lança Harry.
- Toi, la ferme! rétorqua Ron.
Tout le monde éclata de rire.
- Ronald! Modères ton langage! s'écria Molly furieuse. Il y a des enfants à cette table!
- Sale traître! chuchota-t-il à Harry avec un regard amusé.
Puis il perçut l'expression de Padma qui le regardait froidement en haussant les sourcils.
- Eh! Ça remonte à loin, se justifia-t-il. Et je ne l'ai pas revu depuis... combien? demanda-t-il en interrogeant Harry du regard.
- Presque dix ans, assura Harry.
- Tant que ça! s'exclama Molly. C'est tellement dommage! Je l'aimais beaucoup cette petite.
- On a commencé à se perdre de vue après Poudlard, expliqua Harry. Quand elle est partit poursuivre ses études aux Etats-Unis.
- Loin des yeux, loin du coeur! claironna Georges.
- Elle nous écrivait au début, fit remarquer Ron.
- Toutes les semaines! confirma Harry. Ensuite ce n'était plus que tous les mois, puis une fois par an!
- Et puis un beau jour, plus de nouvelles! termina Ron.
- Son hibou s'est peut-être noyé en traversant l'océan! lança Fred.
Tout le monde éclata d'un rire franc.
- Ils sont heureux! Je ne fais plus partie de leurs vies mais ils sont heureux quand même, remarqua Hermione toujours en larmes. Je n'ai même jamais vu Ron aussi heureux, ajouta-t-elle avec amertume.
- C'est vous qui êtes sortis de leur vie, souligna Nick. Si vous voulez faire partie de ce tableau, c'est à vous de changer votre existence.
- Alors, ça veut dire que je peux encore changer ça! demanda Hermione avec espoir.
- Ce que je vous ai montré ce soir, c'est ce qui va se produire si vous continuez sur cette voie. Mais l'avenir n'est pas écrit, c'est à vous de le faire, expliqua Nick. Joyeux Noël! dit-il en disparaissant.
- Attendez! s'écria-t-elle en faisant un pas vers lui.
Elle s'aperçut alors qu'elle se trouvait de nouveau dans la salle commune. Essuyant ses joues, elle s'assit un instant pour remettre de l'ordre dans ses pensées. Elle avait vu trop de choses et ressentit trop d'émotions. Elle décida de noter tout ce qui s'était passé pendant la nuit de crainte d'avoir tout oublier au réveil. Elle prit donc un parchemin et une plume et commença le récit de son aventure.
*