Bonsoir à toutes et à tous.
Voici le premier chapitre d'une fic qui m'est venue comme ça alors que je m'ennuyais ferme durant une pause déjeuner à la fac, il y a quelque semaines.
C'est ma première fic yaoi alors soyez indulgents avec moi, s'il vous plaît.
Je ne suis pas encore très à l'aise et je vais faire des chapitres plus courts que d'habitude.
Pour l'instant, il n'y a que six chapitres écrit et je publierai certainement le week-end.
TITRE: Après la Pluie
COUPLE: Byakuya/Gin
RATING: Certainement M plus tard
RESUME: Un an s'est écoulé depuis la fin de la guerre. Aizen a été exécuté. Gin, qui croupit en prison depuis tout ce temps, est très malade et Unohana décide de l'aider à s'en sortir. Grace à son action, le jeune homme est libéré mais à condition qu'un capitaine le surveille et c'est Byakuya qui s'y colle. Vivant désormais sous le même toit, les deux jeunes hommes vont-ils apprendre à se connaître ou se déchirer jusqu'à ce que l'un d'eux y laisse la vie?
AVERTISSEMENT: Attention violence, accidents, tentatives de suicide et mention de viol (mais rien d'explicite sur ce dernier point rassurez vous).
Evidemment, BLEACH ne m'appartient pas sinon l'histoire aurait certainement tourné autrement!
Bonne lecture.
Bises.
Chapitre 1:
APRÈS LA PLUIE...
La porte de la cellule s'ouvrit en grinçant et plusieurs hommes entrèrent à l'intérieur de la minuscule pièce, armes en mains comme s'ils craignaient d'être attaqué à tous moment. Il faut dire que le prisonnier avec lequel ils devaient traiter était connu pour être extrêmement dangereux. Ils ne risquaient rien, cependant, le prisonnier était allongé sur le lit, profondément endormi. Enroulé dans les couvertures, comme s'il avait froid, il ne laissait entrevoir que le haut de sa tête et ses longs cheveux argentés répandus sur l'oreiller. Un instant, les gardes se concertèrent du regard essayant de déterminer ce qu'ils devaient faire. Celui qui semblait être le chef de leur petit groupe s'avança vers le lit et, sans aucun ménagement, secoua le dormeur après lui avoir saisi l'épaule. Le prisonnier grogna mais ne daigna pas ouvrir les yeux. Impatient, l'homme secoua plus rudement le corps affaibli niché sous les couvertures. Comme l'homme ne bougea pas plus qu'avant, le shinigami furieux empoigna les couvertures et les tira d'un coup sec, les arrachant du lit. Le corps fragile apparut devant lui, roulé en boule sur le maigre matelas. Le prisonnier était revêtu d'un yukata blanc en tissus rêche qui semblait être trop grand pour lui. Cette fois, l'homme ouvrit les yeux et cligna des paupières, hébété, avant de fixer les shinigami debout devant lui. Il fut surpris de les voir. Il y avait beau temps que les shinigami ne s'intéressaient plus à lui et ne venaient plus le trouver dans sa cellule pour l'interroger. Ils ne venaient même plus pour l'insulter en toute impunité. Ça Unohana y veillait personnellement.
Encore un peu groggy, il se redressa lentement, essayant de ne pas forcer son corps rouillé par une longue inaction et affaibli par la maladie. Il s'assit sur le matelas et frotta doucement ses yeux, aveuglé par la luminosité ambiante, puis regarda de nouveau ses visiteurs. Malgré ses paupières mi-closes, il voyait clairement sur leurs visages le dégoût qu'il leur inspirait. Auparavant, c'était la crainte, la méfiance ou la peur qu'il pouvait voir sur les visages des shinigami l'entourant mais il semblait que cette époque était finie à présent. Aujourd'hui, il ne voyait plus que dégoût ou pitié dans leurs yeux. Au débout, ça le répugnait. Aujourd'hui, il s'en moquait. Il voulait juste qu'on le laisse en paix.
Il ne regrettait pas vraiment l'époque où il était l'un des capitaines les plus puissants et les plus craints du Gotei 13. Il avait aimé cette période comme il avait aimé le pouvoir qu'il avait eu entre les mains. Peut-être qu'il avait abusé de ce pouvoir, à certains moments, mais qui pouvait sincèrement dire qu'il ne l'avait jamais fait? Il s'était attaché à son poste, à ses devoirs et au prestige de son haori. Mais, pire que tout, il s'était aussi attaché à certains de ses collègues: Rangiku, son amie de toujours, Izuru, le fidèle vice-capitaine, il les considérait comme ses amis les plus proches, mais aussi Kyoraku, qui ne manquait pas de l'inviter à boire avec lui, Ukitake, l'ami officiel de tout le Gotei 13, mais aussi Byakuya Kuchiki, qui semblait apprécier de venir discuter avec lui malgré la peur maladive que sa petite soeur éprouvait à son encontre. Tout ça lui manquait et il ne pouvait y penser sans ressentir un pincement au coeur. Lui, l'orphelin de Rukongai, l'enfant étrange et effrayant dont personne n'avait jamais voulu, il avait enfin eu l'impression d'appartenir à une famille avec eux. Mais il avait tout perdu. La seule chose qui lui restait aujourd'hui était son esprit vacillant sous les assauts de la fièvre.
Son seul réconfort, dans l'obscurité de sa prison, était qu'il était enfin libéré du joug de l'oppresseur qui l'écrasait depuis si longtemps. Depuis que Aizen était mort, son esprit était enfin libre. Même si son corps était prisonnier dans les geôles des shinigami, mourant lentement consumé par la maladie et par la fièvre, ça lui faisait du bien de penser qu'il mourait l'esprit libre et non en étant la marionnette d'un mégalomane.
Secouant la tête pour écarter de ses yeux les longues mèches qui tombaient sur son visage, il observa les shinigami venus le déranger dans son sommeil. Ils étaient six et semblaient effrayés comme s'ils avaient à faire au plus vicieux des hollow. C'était ridicule, dans son état actuel, il aurait été incapable de lever le petit doigt contre eux.
- Qu'est-ce que vous me voulez? Soupira-t-il d'une voix faible et éraillée par la toux.
Il était fatigué, il voulait dormir.
- Ichimaru Gin, vous allez être transféré, annonça l'un des shinigami. Suivez nous.
A ces mots, un violent frisson traversa Gin de la tête aux pieds. Il fut saisit de vertige. Transféré! Où? Pour quelles raisons? Il s'était tenu tranquille, il n'avait jamais causé d'ennuis, jamais tenté de s'échapper. Il ne se faisait pas remarquer pour qu'on le laisse rester à la quatrième division. C'était une sorte d'accord tacite entre Unohana et lui.
- Qu'est-ce que j'ai fait? Demanda-t-il d'une voix tremblante.
- Ça n'a pas d'importance. Suivez nous.
- Pour allez où?
- Tu poses trop de questions pour un prisonnier, grogna l'un de shinigami.
Gin ne répondit rien et fixa le grincheux du regard. Il n'y avait pas si longtemps, un seul regard aurait suffit à faire trembler cet imbécile comme une feuille mais plus maintenant. Aujourd'hui, il n'y avait plus aucune force dans son corps et il était tout à fait incapable de leur tenir tête.
- Je ne retournerai pas là-bas, annonça Gin. Si c'est pour m'y ramener que vous êtes venus, vous pouvez me tuer tout de suite.
- C'est pas l'envie qui nous manque, répliqua la grande gueule.
Gin n'y fit pas attention. Un nouveau frisson le traversa et il serra les bras autour de son corps pour essayer de retenir le peu de chaleur qu'il éprouvait encore. Les menace de ce shinigami ne lui faisait ni chaud ni froid. Ils pouvaient le tuer si ça les amusait tant que ça. Il ne retournerait pas au Temple des Regrets, sûrement pas. C'était là qu'il avait passé le début de son emprisonnement et ce fut un enfer.
Complètement vidé de son réiatsu, son corps c'était rapidement affaibli et n'avait pu résister au stress, aux interrogatoires, à l'épuisement et au froid. Il était tombé malade. Au début, les shinigami n'y prêtèrent pas attention, songeant certainement qu'il jouait la comédie pour essayer de les adoucir. Un matin, ils le trouvèrent inconscient dans sa cellule et le transportèrent d'urgence à l'hôpital de la quatrième division où Unohana le prit personnellement en charge. Il resta près d'un mois à la quatrième division. Pendant ce temps le procès des traîtres survivants, c'est à dire Aizen et lui, se déroulait au Seireitei. Il n'assista pas au débats. Trop faible, on ne l'amena au tribunal du Central 46 que trois fois: pour ses interrogatoires et pour le verdict final.
Après plus d'un mois de convalescence, il sembla aller mieux. Ramené au Temple des Regrets, il y resta trois mois supplémentaire avant d'être à nouveau malade. Cette fois, si gravement qu'il faillit mourir. Unohana le soigna comme elle soignait tout autre patient, avec dévouement. Elle parvint à lui rendre suffisamment de force pour qu'il soit à nouveau ramené à sa cellule mais cette perspective le terrifia tellement que la femme capitaine décida de le garder dans la prison sous l'hôpital jusqu'à ce qu'il se remette complètement. Ça faisait cinq mois maintenant et aucune trace d'amélioration n'était visible dans son état. La femme capitaine convint que le garder plus longtemps enfermé dans une cellule froide, hors de porté du soleil et de l'air frais, revenait à l'exécuter lentement. Pour elle c'était inadmissible et inhumain.
Sans accorder plus d'attention aux shinigami plantés devant lui, Gin se laissa retomber sur son matelas où il se roula en position foetale. Un instant, les gardes le regardèrent avec stupéfaction, puis l'excité de service s'énerva.
- Eh! Tu vas remuer ton cul, oui!
Gin fit comme s'il n'avait rien entendu, ce qui agaça le type encore d'avantage.
- Debout! Gronda-t-il.
Il attrapa le prisonnier par le col de son yukata et le tira violemment hors du lit. Gin poussa un cri de douleur et lutta vainement pour se libérer.
- Maintenant que t'es debout, tu vas nous suivre, beugla la brute.
Il secoua Gin avant de le projeter contre le mur du fond. Les jambes faibles du prisonnier se dérobèrent sous lui et il s'affala le long du mur. La brute revenait à la charge lorsque Gin fut pris d'une violente crise de toux qui secoua rudement son corps fragile. Il lutta farouchement pour reprendre son souffle tandis que des lames semblaient lui déchirer les poumons. Il cracha du sang. Les shinigami inquiets reculèrent jusqu'à la porte de la cellule. Lorsque sa toux se calma enfin, il fallut près d'une minute à Gin pour parvenir à reprendre sa respiration, précipitée et douloureuse. Un râle rauque se faisait entendre à chacune de ses inspirations et un sifflement aigu à chacune de ses expirations. Lorsqu'il releva la tête et qu'il vit les shinigami regroupés à l'autre bout de la cellule, un air apeuré sur le visage, un sourire sans joie étira ses lèvres pales et ensanglantées.
- Ne vous inquiétez pas, fit-il de sa voix brisée. C'est pas contagieux. Ça ne ronge que moi.
Il tira un mouchoir de son yukata et essuya ses lèvres et les paumes de ses mains.
- Voilà pourquoi je ne tiens pas à retourner au Temple des Regrets.
Les shinigami le regardèrent sans rien dire. Ils ne s'attendaient vraiment pas à ça quand on leur avait ordonné de ramener Ichimaru à la treizième division. Le cruel et détestable capitaine n'existait plus. A la place, ils se trouvaient face à un jeune homme malade et pathétique.
Ça faisait un an que la guerre était terminée, un an que Ichimaru Gin, traître envers le Gotei 13, était prisonnier des shinigami. Lors de la bataille au dessus de la fausse Karakura, le jeune homme s'était battu comme un démon contre ses adversaires jusqu'à ce que Matsumoto Rangiku s'interpose entre son capitaine et lui en le suppliant de rendre les armes. A ce moment, le jeune homme commença à se comporter bizarrement. Il se mit à trembler et à s'agiter, luttant contre lui même, comme s'il menait un intense combat intérieur. Il supplia Rangiku de s'éloigner et de se mettre à l'abri avant qu'il ne soit obligé de la tuer. La jeune femme ne bougea pas, assistant stupéfaite à ce combat qu'il semblait mener. Elle ne comprenait ce qui se passait sous ses yeux ni pourquoi son ami semblait tellement souffrir.
Lorsque Aizen fut blessé par le commandant Yamamoto et le capitaine Kuchiki, et qu'il fut évacué du champ de bataille par ses loyaux arrancars, la lutte de Gin s'acheva. Il se laissa tomber au sol, épuisé, et ne songea même pas à s'enfuir. Il se laissa arrêter par les shinigami sans opposer la moindre résistance. Ramené au Seireitei et enfermé au Temple des Regrets, il fut longuement interrogé sur les plans d'Aizen et sur son comportement. Il leur révéla tout ce qu'il savait et les aida à dresser des plans approximatifs de Las Noches. Il leur révéla également qu'il était placé sous l'influence de l'hypnose d'Aizen, dont la domination mentale l'obligeait à agir contre son gré. Seule la vision de Rangiku face à lui durant la bataille lui donna suffisamment de force pour essayer de combattre les ordres de son maître: tuer tout le monde. Une fois Aizen blessé et inconscient, la domination fut brisée, le libérant. D'abord sceptiques face à cette excuse, les shinigami durent réviser leur jugement lorsque l'enquête menée par Urahara et Kurotsuchi prouva que les déclarations du prisonnier étaient vraies.
Grâce aux informations et aux plans fournis par Gin, les shinigami purent envahir Las Noches, éliminer les arrancars restant et trouver le Hogyoku. Submergé par ses adversaires, Aizen fut vaincu et arrêté vivant pour être jugé au Seireitei. Le procès se déroula en grande partie sans Gin, malade, mais Aizen y fut présenté tous les jours. Sa défaite ne l'incita pas à faire profil bas, et il se comporta avec les shinigami comme il se comportait avec les arrancars, en tyran arrogant et sûr de lui. Il fut condamné à mort et exécuté après le délai légal d'un mois. Beaucoup de monde assista à son exécution, tous les officiers survivants, les shinigami sans grades et même les familles de ses victimes. Seuls deux absences furent remarquées, celle de Hinamori incapable de supporter de voir mourir son capitaine bien aimé, quand bien même fut-il un traître ayant essayé de la tuer, et celle de Gin, pensionnaire de la quatrième division, trop faible pour pouvoir être amené sur les lieux de l'exécution, bien qu'il eut demandé à y assister.
L'enquête avait prouvé que Gin agissait contre son gré sous la domination et la contrainte. Elle permit également aux shinigami de comprendre à quel point Aizen avait été cruel et sadique avec lui. Une partie des tortures qu'il avait subi au cours de ses années d'esclavage mental leur fut révélée. La majorité des shinigami en fut écoeurée et ça contribua à changer leur opinion sur la trahison du jeune homme. L'exécution lui fut épargnée, remplacée par de nombreuses années de prison à l'issue desquelles il serait libéré... s'il survivait. Vu ce qu'une seule année d'emprisonnement avait fait de lui, il était évident pour Unohana, la seule à s'inquiéter pour lui, qu'il ne survivrait pas plus de quelques mois. Mais Gin s'en moquait. L'idée de rester enfermé dans sa minuscule cellule lui était insupportable. Il voulait revoir le soleil, sentir sa chaleur sur sa peau, sentir le vent sur son visage, il voulait retrouver tout ce qu'il avait perdu, récupérer toutes ces années qu'Aizen avait gâché. Mais il savait que c'était impossible, il ne sortirait jamais de sa cellule. Il savait que la prison le tuerai et ne faisait rien pour l'empêcher. Il y avait longtemps qu'il avait sombré dans le désespoir et qu'il ne luttait plus pour s'en sortir. Il n'en avait plus la force, et son désespoir ne faisait que hâter le processus d'autodestruction qu'il avait entamé.
Personne au Seireitei n'imaginait une chose pareille possible. L'image du capitaine pervers, joueur et désinvolte était bien trop ancrée dans l'esprit des shinigami pour pouvoir l'imaginer autrement. Le seul témoin de sa lente agonie était Retsu Unohana qui essayait de trouver une solution pour épargner sa vie. Elle seule semblait comprendre à quel point il avait souffert et à quel point il souffrait encore. Les autres shinigami s'en moquaient, ou ne voulaient pas le savoir, histoire ne pas entacher leur nouvelle paix avec ce genre d'idées déprimantes. Les six gardes ne dérogeaient pas à cette règle.
- Ce n'est pas au Temple des Regrets qu'on vous emmène, annonça le leader. Le commandant veut vous voir.
Ce n'était guère plus rassurant que la perspective de retourner au Temple des Regrets.
- Qu'est-ce qu'il me veut?
- On t'a déjà dit que tu posais trop de questions, fit la grande gueule.
Gin soupira avec lassitude. Cette discussion stérile le fatiguait. Il voulait que ça se finisse vite et qu'on le laisse en paix. Prenant appui contre le mur, il se releva difficilement et resta un instant adossé à la surface froide, le temps de permettre à ses jambes de cesser de trembler. Lorsqu'il se sentit plus stable sur ses jambes, il fit quelques pas vers les shinigami. Leur leader exhiba une paire de menottes capable de sceller le réiatsu de leur porteur.
- Vos poignets, ordonna-t-il.
- Vous croyez que c'est vraiment indispensable?
L'autre ne répondit pas et Gin lui tendit ses mains avec un soupir résigné. Lorsque ses poignets furent entravés, les shinigami lui firent signe de sortir de sa cellule et se déployèrent autour de lui pour prévenir toutes tentatives de fuite.
Le petit groupe remonta les longs escaliers quittant la prison puis suivirent plusieurs couloirs menant aux grandes portes de la division. Sur leur passage, plusieurs shinigami se retournaient pour les regarder passer et Gin pouvait les voir le regarder avec stupéfaction et les entendre murmurer à toute vitesse à voix basse sans le quitter des yeux. Il se fichait pas mal de ce qu'ils se disaient et il ne leur accordait aucune attention. Il gardait la tête baissée, autant pour voir où il posait les pieds que pour ne pas avoir à voir leurs réactions, leur pitié ou leur colère.
Ils arrivaient dans le hall d'entrée de la caserne lorsqu'une ombre se projeta sur le sol, juste au pieds de Gin. Celui-ci, surpris, leva les yeux et vit le visage souriant de Unohana. La femme capitaine s'approcha doucement. Les gardes essayèrent de l'en dissuader mais elle fit taire d'un geste impérieux et se planta devant Gin.
- Courage, fit-elle de sa voix douce. Tout va bien se passer.
Gin ne répondit pas. Unohana se contenta de se saisir du yukata du jeune homme, largement ouvert sur la poitrine suite à son altercation avec la brute, et le referma correctement afin de cacher sa maigreur. Il ne put grimacer en retour qu'un faible et pale sourire.
- Prenez bien soin de vous et ne vous laisser plus mourir de cette façon, conseilla-t-elle.
Avant que Gin ait pu lui poser la moindre question, elle s'en alla en direction de son bureau. Il la regarda s'éloigner en se demandant ce qu'elle savait de ce qui l'attendait. L'un des shinigami le poussa dans le dos et il reprit sa marche avec eux sans opposer de résistance.
Lorsque le groupe quitta la caserne, Gin fit mine de prendre l'une des route qui se présentait devant lui mais l'un des shinigami se mit en travers du chemin et lui fit signe de suivre les autres. Gin regarda un instant autour de lui, sans comprendre. Ou diable voulait-ils l'emmener? Avaient-ils l'intention de l'entraîner dans un coin désert du Seireitei pour le tuer? Cette pensée provoqua en lui une sueur froide qui le fit frissonner.
- Ce n'est pas la direction de la première division, fit-il remarquer avec méfiance. Où m'emmenez-vous?
- Nous n'allons pas à la première division mais à la treizième, informa le shinigami qui lui barrait la route.
Cette nouvelle laissa Gin perplexe.
- A la treizième? Mais vous avez dit que le commandant voulait me voir.
- C'est le cas, répondit le leader en se tournant vers lui.
Voyant la perplexité et la confusion sur le visage du prisonnier, il haussa un sourcil.
- Vous n'êtes pas au courant? Le commandant Yamamoto est mort peu après avoir assisté à l'exécution du traître Aizen, ses blessures étaient trop graves. C'est le capitaine Ukitake qui a été désigné pour lui succéder.
Gin cligna plusieurs fois des yeux. C'était peut-être bon signe pour lui. Ukitake n'était pas aussi enragé avec l'ordre et la loi que Yamamoto. Il était plus doux, plus compréhensif et surtout moins vindicatif que le vieux. Il allait peut-être lui permettre d'effectuer toute sa peine dans sa cellule médicalisée de la quatrième division.
Malheureusement pour Gin, la route vers la treizième division était beaucoup plus longue que celle qu'il pensait devoir parcourir. Il manquait d'exercice et ses jambes avaient du mal à le porter, sa petite cellule ne lui laissant même pas suffisamment d'espace pour faire les cents pas. Il ne marchait pas vite et s'arrêtait de temps à autre pour reprendre son souffle. A chaque fois, la brute lui donnait un coup dans le dos pour le forcer à reprendre la marche. A un moment, il frappa si fort que Gin s'effondra sur les genoux en se mettant à tousser et à cracher du sang. Les shinigami qui les observaient assistèrent à la scène outrés, malgré la répugnance que le prisonnier inspirait encore.
- Ça suffit, ordonna le leader à son collègue. Nous ne sommes pas là pour le torturer. Tant qu'il ne nous menace pas, pas besoin d'utiliser la force contre lui.
Furieuse, la brute cracha au sol devant le prisonnier. On permit à Gin de reprendre son souffle et de se relever avant de se remettre en route. L'autre n'osa plus lever la main lorsque Gin faisait halte pour se reposer une minute mais le jeune homme prit garde de ne pas abuser de la patience des ses gardiens et se força à avancer plus vite.
Après une heure de marche dans les rues du Seireitei, là où ça leur aurait prit quelques minutes à peine en temps normal, ils arrivèrent devant la caserne de la treizième division. Ils entrèrent dans le bâtiment sans prêter attention aux regards curieux que les shinigami leur lançaient. Alors qu'ils approchaient du bureau de Ukitake, Gin put voir Rukia Kuchiki au milieu d'un groupe qui commentait bruyamment son arrivée. Elle lui lança un regard de reproche, comme s'il avait fait quelque chose d'insultant à son encontre, auquel il ne répondit pas.
Arrivé devant la porte du bureau du nouveau commandant du Gotei 13, le leader frappa trois coups brefs avant d'annoncer à travers le battant fermé:
- Le prisonnier, commandant.
Gin put entendre la réponse de Ukitake.
- Faites le entrer.
Le leader ouvrit la porte et s'effaça pour laisser passer Gin qui entra d'un pas un peu hésitant. Ukitake congédia les shinigami qui se retirèrent en refermant la porte derrière Gin. Un mouvement sur sa gauche attira l'attention du prisonnier. Lorsqu'il se tourna dans cette direction, Gin se retrouva à regarder dans les yeux gris, froids et scrutateurs de Byakuya Kuchiki.