Salut !

Alors voilà, le site sur lequel j'avais commencé à poster cette fic va fermer, et ça m'a décidé à poster sur celui là, ce que j'avais prévu de faire depuis un petit moment. Donc voilà, je n'ai rien de particulier à dire, mis à part que j'espère que vous aimerez cette fic ! Les six premiers chapitres sont déjà écrits, alors je les posterai rapidement.

Tous les personnages appartiennent à JK Rowling, sauf quelques exceptions.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me donner votre avis ! =D


Chapitre 1

« - Astoria, lève toi, flemmarde ! »

J'ouvris un œil, ensommeillée, tentant d'ignorer la voix suraiguë de ma sœur.

« - Laisse moi, Daphné, marmonnai-je. Je te rappelle que ça ne fait que deux jours que je ne suis sortie de Poudlard… Laisse moi profiter de mes vacances…

- Comme tu veux, mais quand ce sera mère qui arrivera, ne viens pas te plaindre. »

Cette réplique eut l'effet escompté, et je me précipitai hors de mon lit. Ma sœur émit un rire moqueur et sortit de la chambre, la démarche chaloupée. Je n'eus que le temps de voir sa longue chevelure blonde se balancer dans son dos.

Je me ruai vers la salle de bain et me préparai. Après avoir enfilé une robe d'été vert anis, je coiffai mes cheveux bruns et m'inspectai dans le miroir. Je ne me trouvais pas particulièrement jolie, mais la gent masculine semblait me trouver du charme, puisque durant ma scolarité à Poudlard, j'avais eu un certain succès. Pourtant, j'avais des yeux marrons en amande que je trouvais banals, un nez normal, peut-être un peu trop long, et un visage que je trouvais trop rond. Et ce que je détestais par-dessus tout, quelques tâches de rousseurs sur mes joues, que je trouvais hideuses sur ma peau pâle. Je n'étais pas spécialement mince, mais j'avais quelques formes.

Cependant, j'étais bien loin, du haut de mes dix huit ans, d'égaler ma sœur Daphné en matière de beauté. Elle, elle était sublime. Elle était plus âgée de seulement deux ans, mais se prenait déjà pour une dame. Elle, elle était mince, quasiment filiforme, avec toutefois une poitrine opulente – du moins pour sa corpulence, parce si l'on comparait vraiment, elle en avait moins que moi. Daphné avait des jambes interminables, un une taille fine, de longs cheveux blonds lisses, et un visage fin et gracieux. Elle, elle avait un nez parfait, des yeux gris et une bouche pulpeuse. Elle aurait pu faire pâlir d'envie n'importe quel mannequin. Daphné était sublime, et je paraissais juste mignonne à côté. Mais en ce temps là, je m'en fichais.

Je m'en fichais parce que je n'avais jamais cherché à attirer l'attention. Je m'en fichais parce je ne voulais pas aguicher et séduire comme ma sœur. Je m'en fichais parce que je n'étais pas une fille facile, et que c'était ce que j'avais de plus que ma sœur. C'était ce qui nous différenciait. C'était ce qui faisait que je ne lisais pas de mépris dans le regard des filles que je croisais, ni de lubricité dans le regard des hommes. Et cela me suffisait, et comblait pour moi toutes les différences qui nous séparaient.

Oui, Daphné était une fille facile. Cela avait commencé quand elle avait eu quinze ans et qu'elle avait pris conscience de sa beauté. Je n'aimais pas cette attitude, et pour l'avouer, j'en avais parfois honte. J'avais honte, à Poudlard, de la voir embrasser un garçon différent à chaque fois que je la croisais, j'avais honte quand je surprenais les conversations des filles qui la critiquaient. Mais elle restait ma sœur. Envers et contre tout.

Je descendis dans le salon du manoir familial, où ma mère m'attendait. Nous devions aller sur le chemin de Traverse pour me trouver une robe pour une soirée, et elle détestait que je sois en retard. Hors, j'étais en retard. Ma mère était assise dans un fauteuil près de la cheminée, et Daphné écrivait une lettre, assise au petit bureau.

« - Tu es en retard, nota ma mère.

- Désolée, mère, fis-je face à son regard sévère. »

Elle conserva néanmoins son regard noir. Nous partîmes bientôt pour le Chemin de Traverse par la Poudre de Cheminette, ma mère, ma sœur et moi. Je détestais essayer des robes, et je savais que maintenant que j'avais quitté Poudlard, j'y aurais souvent droit : étant jeune et à marier, ma mère tenait à me présenter à la société des sang pur.

Après la défaite de Lord Voldemort et la victoire de Harry Potter, tout laissait supposer que les mœurs changeraient, et que les mariages entre sang purs ne seraient plus de rigueurs. Mais la haute société des sorciers, c'est à dire les sang purs pro Seigneur des Ténèbres n'étaient pas encore prêts à se mélanger au commun des mortels. Et je n'allais pas y échapper.

Chez Madame Guipure, l'une des boutiques les plus huppées, ma mère s'attela au choix de ma robe, aidée par la patronne. Ma sœur flânait dans les rayons. Dès sa sortie de Poudlard, mes parents l'avaient fiancée à Théodore Nott, qu'elle n'avait de cesse de tromper ouvertement. Pourtant, le mariage approchait, et lui restait muet. J'aurais pourtant pensé qu'il protesterait, pour son honneur, mais rien. Peut-être restait-il indulgent jusqu'à la cérémonie…

« - Mrs Greengrass, j'ai trouvé la robe parfaite pour votre fille ! »

Je tournai la tête pour voir la robe que la couturière montrait à ma mère, et je fus contrainte de l'essayer. Lorsque je sortis de la cabine, je me regardai dans le miroir. Il était vrai qu'elle était plutôt jolie, mais j'étais loin de partager l'enthousiasme de ma sœur et ma mère.

La robe était noire, avec un bustier brodé, et s'évasait sous la poitrine jusqu'aux pieds. Sobre mais chic. Ma mère semblait ravie. Apparemment, elle me mettait en valeur, et elle et ma sœur débattaient déjà de la coiffure que je porterais ce soir là.

Je dissimulai un soupir qui aurait froissé ma mère. Merlin que je détestais ces soirées…

oOo

« - Merlin, cette fille est impossible ! Maugréa mon père. »

Je l'approuvai mentalement. Nous attendions Daphné depuis un quart d'heure maintenant, et nous étions presque en retard. Ma sœur était toujours très longue pour se préparer, mais aujourd'hui, cela me paraissait plus long. Peut-être avait-elle une proie plus difficile ce soir… Je confirmai cette thèse lorsqu'elle descendit, portant une robe rouge seyante au décolleté assez profond. Mon père désapprouva et ma mère secoua la tête, mais ils la laissèrent, sachant pertinemment que leurs réprimandes ne changeraient pas le comportement de Daphné.

Après avoir transplané, nous arrivâmes au manoir Nott, chez qui se déroulait la petite sauterie. J'essayai tant bien que mal de cacher mon appréhension. La dernière soirée à laquelle j'avais assisté remontait à deux ans, et je n'avais pas bien été intégrée. En fait, j'étais restée avec les plus jeunes, mais j'avais eu le plaisir de revoir Caroline Rosier, une de mes amies d'enfance, aussi gênée et en retrait que moi.

Mais ce soir, c'était différent. Ce soir, je serais présentée comme un parti, une dot à saisir. Etrangement, ça ne me dérangeait pas. Bien sûr, ce n'était pas mon rêve de me fiancer dès ma sortie de Poudlard, et bien sûr j'aurais aimé épouser quelqu'un que j'aimais. Mais je n'étais pas assez rebelle pour protester, et je m'étais assez accoutumée à l'idée. Avec un peu de chance, je tomberais sur quelqu'un de bien.

Lorsque l'on pénétra dans le salon, débarrassés de nos manteaux, je resserrai l'étole noire autour de mes épaules, gênée. Evelyn Nott nous accueillit avec un sourire chaleureux. La future belle mère de Daphné était plutôt sympathique pour une sang pur, et ses soirées étaient très réputées. Depuis l'arrestation de son mari, elle avait repris avec succès les affaires familiales, aidée de son fils Théodore. Toutefois, elle laissa son sourire s'évaporer lorsque Daphné la salua, et je le compris parfaitement : vu l'attitude de ma sœur envers son fils, elle réagissait comme n'importe quelle mère.

« - Ravie de te revoir, Astoria, me dit Evelyn. »

Elle arborait un sourire avenant que je lui rendis. Apparemment, Evelyn Nott m'appréciait, et selon ma mère, elle avait beaucoup insisté pour que je vienne ce soir. Mes parents, eux, n'étaient pas emballés par les soirées mondaines, et elle se faisait un devoir de m'introduire à la bonne société.

Evelyn nous accompagna, Daphné et moi, vers un petit salon, nous présentant ma sœur et moi à quelques personnes au passage. Dans ce salon se trouvaient tous les jeunes sang pur d'environ mon âge. Je vis Théodore s'avancer vers nous. Il se planta devant nous, la silhouette filiforme, et nous fixa, ma sœur et moi, de ses grands yeux noirs. Il détailla la tenue de Daphné un instant, et parut mécontent.

« - Bonsoir, Daphné, fit-il froidement. »

Ma sœur lui adressa un rictus moqueur avant de s'éloigner sans plus de considération. Dire qu'ils allaient se marier dans quelques mois ! Il la suivit des yeux avant de se tourner vers moi, qui me tenais bêtement au même endroit.

« - Bonsoir, Astoria, me salua-t-il aimablement. Bienvenue. Viens, je vais te présenter. »

Il me sourit et plaça une main dans mon dos, me guidant vers un groupe de personnes, où ma sœur était plus que visible dans sa robe rouge. Dire que j'étais anxieuse était un euphémisme, et je me maudis d'être si timide.

« - Ne t'inquiète pas, se moqua mon futur beau frère. Ils ne vont pas te manger ! »

Je lui fis un sourire forcé et il rit tandis que bous atteignions le groupe. Pour mon plus grand malheur, tous se tournèrent vers nous.

« - Je vous présente Astoria, la sœur de Daphné, fit Théodore. »

Les hommes me détaillèrent, et un noir aux yeux en amande émit un petit rire.

« - Et elle est aussi… Amicale que sa sœur ? Demanda-t-il. »

Je haussai les sourcils, et ma sœur prit un faux air outragé alors que Théodore se raclait la gorge.

« - Certainement pas, répliquai-je froidement. »

Pour qui me prenaient-ils ? Je n'étais pas une allumeuse, et je tenais à ce que ceci soit clair dès le départ. Il y eut un petit blanc, puis le jeune homme sourit.

« - Dommage, fit-il. Je m'appelle Blaise Zabini.»

J'hochai la tête par politesse, étalant sur mon visage un sourire de convenances. Puis Théodore me présenta. Je notai un grand nombre de fils, de neveux, de cousins de mangemorts arrêtés dont les noms étaient parus dans le journal, puis d'autres de familles assez connus. J'eus du mal à retenir les prénoms, en revanche, mais les noms de Crabbe, Goyle, Rosier, Avery, Yaxley, Selwyn et bien d'autres restèrent en ma mémoire.

« - Et voilà Drago Malefoy. »

Evidemment, son nom ne m'était pas inconnu. Je fis un signe de tête au blond platine à qui se collait ma sœur, puis détournai la tête, gênée par les regards langoureux que ma sœur lui lançait devant son fiancé. Puis, par politesse, Théodore me conduisit vers un petit buffet et me tendit un verre d'Hydromel.

« - Astoria ? »

Je me retournai. Une petite blonde un peu boulotte me fixait en souriant. Ses cheveux bouclés retombaient sur ses épaules, et sa robe violette lui donnait un air juvénile.

« - Caroline ! M'exclamai-je en souriant. Je suis contente de te revoir ! »

- Je vois que tu connais quelqu'un, remarqua Théodore. Je dois aller voir un ami, excuse moi. »

Il me laissa avec Caroline, ce qui ne me dérangea pas. Je l'avais rencontrée il y a deux ans, et nous étions restées en contact à Poudlard, malgré nos deux maisons différentes, et j'étais soulagée de voir un visage connu. De plus, elle semblait tout aussi perdue que moi.

« - Je suis contente de te trouver ici, tu es superbe, remarqua-t-elle.

- Moi aussi, avouai-je. Je me sens tellement mal, ici… Je ne connais quasiment personne et les gens que je ne connais pas me prennent pour une fille facile… »

Nous discutâmes de nos ASPIC que nous avions passé quelques semaines plus tôt, puis nous fûmes distraites par le rire strident de Daphné. Celle-ci se collait à un Malefoy à l'air blasé, appuyé sur le rebord de la cheminée. Visiblement, Théodore, juste à côté, ne semblait pas les préoccuper.

« - Merlin, elle me fait honte, murmurai-je.

- Il ne faut pas, me rassura Caroline. Tu n'es pas comme elle… A propos, tu connais déjà le nom de ton fiancé ?

- Non, répondis-je. Mes parents me présentent officiellement ce soir. Et toi ? Tu m'avais dit qu'ils étaient décidés…

- Oui, je le sais, et je n'aurais pas pu mal tomber…

- Qui est-ce ? Demandai-je.

- Blaise Zabini, m'apprit-elle d'un air triste. »

Je lui lançai un regard désolé. Zabini était le jeune homme qui m'avait demandé si j'étais aussi amicale que ma sœur. Quel crétin ! Il faudrait que j'en demande plus sur lui à ma sœur…

La soirée passa lentement, trop lentement, et je bénis Caroline pour sa présence. Ma mère me présenta à plusieurs personnes, et je me fis aborder par plusieurs jeunes hommes. Je dois avouer que j'étais déçue. Je n'avais rien contre l'idée du mariage arrangé, et je me rendis compte ce soir que j'avais vraiment quelque peu romancé l'affaire. Je ne m'étais pas attendue à être accostée en étant vue comme un produit ou un apport d'argent, et je trouvai ça humiliant.

Je fus invitée à danser plusieurs fois, et je détestai ça à chaque fois. Et ce manoir, Merlin qu'il était grand ! J'avais peur de quitter les deux pièces que je connaissais par peur de ne plus pouvoir y retourner… Je dus pourtant m'éloigner, pour aller aux toilettes. Après avoir déambulé dans de nombreux couloirs, je les trouvai enfin, mais j'eus plus de mal pour revenir. Je me maudis ! Pourquoi n'avais-je pas pris garde aux couloirs que j'avais empruntés ?

Je commençai à paniquer, et me mis à ouvrir des portes au hasard, cherchant un escalier ou une quelconque sortie. J'ouvris une énième porte, et à ma grande stupeur, je restai figée sur place. Ma sœur était à moitié déshabillée sur un Drago Malefoy torse nu. Ils se retournèrent vers moi, qui restais bêtement plantée sans bouger.

« - Astoria ! Haleta ma sœur. Qu'est-ce que tu fais là ? »

J'ouvris la bouche et la refermai plusieurs fois, intimidée par le regard glacé de Malefoy.

« - Je… Je me suis perdue… Balbutiai-je. Mais je suis désolée… »

Je refermai la porte d'un coup sec et partit d'un pas rapide sans savoir vraiment où j'allais. Je savais que ma sœur n'était pas fidèle envers son fiancé, mais là, de la voir à l'acte, c'était comme si j'étais complice désormais. Je ne pouvais pas vendre ma sœur, et je faisais semblant de ne rien savoir, mais maintenant, je l'avais vue, de mes propres yeux, et j'avais la désagréable impression de cautionner ses actes, alors que j'en étais loin.

Je ne sus jamais comment, mais je parvins à retrouver mon chemin. Lorsque je pénétrai dans la salle de bal, ma mère, que je n'avais pas vue, m'accosta.

« - Astoria, où diable est passée ta sœur ? Demanda-t-elle.

- Hem… Je ne sais pas, mentis-je. Je ne l'ai pas vue. »

Elle se satisfit de cette réponse et s'éloigna, et je pus rejoindre Caroline. Evidemment, pas de trace de ma sœur, ni de Malefoy. J'avais espéré m'être trompée, ou les avoir finalement empêchés de continuer, et ainsi je n'aurais pas été en quelque sorte leur complice.

Mon sentiment de culpabilité augmenta lorsque Théodore, accompagné de Zabini, vint nous rejoindre.

« - Où est Daphné ? Demanda-t-il. »

J'haussai les épaules, détournant le regard. Je remarquai que Zabini me fixait, alors que Caroline, sa future fiancée, était à côté de moi.

« - Pourquoi ne nous sommes nous jamais croisés à Poudlard ? Demanda-t-il. Je t'aurais assurément remarquée…

- J'étais à Serdaigle, répondis-je d'un air indifférent. Et j'étais plutôt discrète… »

Et je t'aurais assurément évité, espèce de pervers, ajoutai-je mentalement.

Pourtant, même s'il m'était déplaisant, je ne pouvais nier que Blaise Zabini était beau garçon. Sa peau noire était claire, et ses yeux noirs étaient animés d'une passion qui le rendait captivant. De longs cils recourbés les surmontaient. Ses cheveux coupés à ras dégageaient un front grand, et son visage était assez mince. Il était grand, et je devais lever la tête pour le regarder. Mais il était beau, et je me pris à penser que se blottir dans ses bras devait être rassurant et agréable. Je chassai cette pensée coupable de mon esprit, plus par égard pour Caroline qu'autre chose.

« - Et donc, tu fais ton entrée dans la bonne société ce soir ? »

Il me jaugea d'un regard visiblement appréciateur, et je rougis, gênée. Caroline était à côté de moi !

« - En effet, dis-je.

- Et tu as déjà un fiancé ? Demanda-t-il.

- Pas encore.

- Intéressant… »

Intéressant ? Il osait me demander si j'avais un fiancé alors que sa future femme était à côté ? Il osait se déclarer intéressé ? Je regardai Caroline, qui baissait les yeux. Il y eut un énorme blanc, et je ne cessai de chercher à rencontrer le regard de Caroline, en vain. Zabini dut alors prendre conscience du fait que je savais, alors que Théodore décida de changer la conversation.

« - Et les ASPIC, ils se sont bien passés ? Demanda-t-il. »

J'hochai la tête et ajoutai quelques banalités, puis il demanda à Caroline, qui timide, répondit d'une voix faible.

« - Eh bien, Caroline, tu pourrais quand même être plus vive, c'est agaçant de te voir aussi coincée, fit froidement Zabini. »

Je restai choquée, alors que je voyais les lèvres de Caroline trembler.

« - C'est parfois bien d'avoir un peu de retenue, lançai-je. »

Je fixai d'un regard noir Blaise, qui me regardait, surpris, avec un petit rictus.

« - Eh bien, eh bien, qu'est-ce que c'est que cette ambiance ? Interrompit la voix de ma sœur. »

Je tournai la tête, la bénissant de venir sauver l'ambiance et la maudissant pour ce qu'elle avait apparemment terminé. Malefoy nous regardait, un sourcil levé, et son regard passait de Zabini à moi.

« - Je crois que nous avons raté quelque chose, chantonna Daphné.

- Eh bien il ne fallait pas s'absenter, lançai-je d'une voix faussement légère. »

Ma sœur me jeta un regard noir et Malefoy un regard d'avertissement, et j'eus un peu peur. Puis je saisis Caroline par le bras, et nous nous éloignâmes.

« - Je suis désolée, murmurai-je.

- Il ne faut pas, ma rassura-t-elle. Merci, plutôt. J'aurais dû répondre, mais je n'en ai pas eu le courage. Je suis stupide…

- Tu dois protester ! Tu dois demander à tes parents de trouver quelqu'un d'autre !

- J'ai déjà demandé à me trouver un autre fiancé, mais ma mère dit que nous avons besoin des Zabini, et que c'est impossible. »

Je la plaignais tellement ! J'étais persuadée que si j'insistais vraiment, mes parents, eux, accepteraient de revoir leur choix. Pauvre Caroline ! Elle serait tellement malheureuse !

« - N'empêche, j'ai du mal à croire que tous ces mangemorts soient ici à faire la fête comme si la guerre n'avait jamais eu lieu… Remarquai-je en balayant la salle du regard.

- Tous n'étaient pas des mangemorts, m'apprit Caroline. Sympathisants, certes, mais pas mangemorts. A part les Malefoy, mais eux…

- Mais eux ?

- Tu sais bien ce qu'on raconte non ?

- Pas vraiment… Juste qu'ils ont aidé Harry Potter, mais pas plus. Mes parents ne se sont jamais vraiment engagés, mais ils n'ont jamais cachés leurs opinions, il y a même eu des enquêtes… Mais mes parents ne m'ont jamais parlé de rien…

- A ce que je vois, observa mon amie. Et ta sœur ?

- Daphné ? Ricanai-je. Elle et moi n'avons pas les mêmes opinions, sauf qu'elle clame les siennes haut et fort, alors que moi je préfère me taire. Elle a été plus au courant que moi, ça c'est sûr… Mais de toutes façons, ça m'est égal, et puis, plus je suis loin de tout ça, mieux je me porte. »

Caroline m'approuva vivement.

oOo

« - Astoria, change de robe voyons ! S'exaspéra ma sœur. »

Je haussai les épaules et observai mon reflet dans le miroir. Je portais une robe d'été blanche à bretelles cintrée à la taille puis ample jusqu'au dessus des genoux. Pour ma part, je la trouvais tout à fait respectable pour un déjeuner, et puis elle m'allait plutôt bien. Elle camouflait mes hanches que je trouvais un peu larges et mettait en valeur ma poitrine, sans pour autant qu'elle soit très décolletée.

Je suis sûre qu'elle est jalouse, maugréai-je intérieurement.

Je me trouvai aussitôt sotte à cette pensée, regardant ma sœur, vêtue d'une robe rose pâle plutôt seyante. Elle avait lissé ses cheveux blonds et portait un serre tête de la même couleur de la robe. Elle se donnait un air de petite fille sage qui était assez pervers et très vulgaire à mon goût.

Elle sortit, agacée par mon refus alors que j'attachais mes cheveux ondulés en demi queue. J'entendis ma sœur chantonner. Visiblement, elle semblait ravie de nos invités du jour. Quant à moi, je ne savais même pas qui c'était. De toutes façons, mes parents avaient la fâcheuse habitude de tout me dire au dernier moment.

Lorsque je descendis, ma mère et mon père étaient assis dans le petit salon, et du grand hall d'entrée je voyais que la table était dressée.

« - Astoria, tu es là, fit ma mère. Nous devons te parler, viens. »

J'avançai prudemment, tandis que mes parents me détaillaient.

« - Tu es tout à fait convenable, me dit mon père. Je suis ravi que toi, au moins, tu saches t'habiller. »

Je hochai la tête et remerciai mon père, puis m'assis face à eux.

« - Tu as toujours été une jeune fille sage, commença mon père. Et nous avons parlé à plusieurs reprises des fiançailles et du mariage. »

Merlin, nous y étions… Le mariage arrivait. En moi, tout était bizarre. Je savais que le mariage n'était pas aussi idyllique que ce que je m'étais imaginé, et que je serais sûrement malheureuse, mais je me trouvai à ressentir une sorte d'excitation pour savoir qui serait mon fiancé. Serait-il beau ? Merlin, faites que oui ! Serait-il gentil ? Attentionné ?

J'eus tout de suite honte, en pensant à Caroline qui était si malheureuse. Avais-je le droit de prendre tout ceci à la légère ? Pouvais-je vraiment prendre tout cela pour un jeu ?

« - Oui, dis-je.

- Eh bien, il se trouve que nous t'avons trouvé un fiancé, et lui et ses parents sont nos invités à déjeuner. »

Cette information ne me surprit guère vu la manière dont ils avaient abordé la chose.

« - Oh, fis-je. Et qui… »

Je fus interrompue par des coups frappés à la porte, et ma mère s'empressa de me faire remonter pour que je m'arrange un peu. Lorsque je redescendis, quelle ne fut pas ma surprise de voir Drago Malefoy dans le hall ! Se pouvait-il que ce soit lui ? J'étais tellement déçue ! Puis je repris espoir, après tout, mon fiancé devait venir avec ses parents, or lui était tout seul. Il s'avança vers moi, et monta les marches qui nous séparaient. Je m'aperçus alors que je m'étais arrêtée. Je le dévisageai, curieuse.

« - Tu es venu voir Daphné, je suppose, dis-je d'une voix plus condescendante que je ne l'aurais voulu.

- Pas vraiment, me dit-il sur le même ton.

- Comment ça ? Demandai-je d'un ton plus curieux. »

Son rictus sembla indulgent. Quel crétin ! Voilà qu'il me prenait pour une abrutie !

Daphné descendit et me bouscula presque, allant se coller à Malefoy.

« - Je suis si contente de te revoir ! Minauda-t-elle. »

Le blond platine saisit ses mains qu'elle avait posées sur son torse, alors que, un sourcil levé, j'assistai à la scène d'un air moqueur. Mais Daphné, pour mon plus grand plaisir, se colla à Malefoy. C'est à cet instant que mes parents, accompagnés d'un couple bien connu, firent irruption dans le hall. Tous fixaient d'un air incrédule et surpris Daphné et Malefoy qui paraissaient enlacés et moi qui leur faisais face.

« - Eh bien… Fit celui que j'identifiai comme Lucius Malefoy. »

Drago repoussa immédiatement ma sœur, et je vis l'air gêné de mes parents. Le couple Malefoy, et spécialement Mrs Malefoy, avaient l'air choqués.

Une minute… Les Malefoy étaient là aussi ? Ce qui voulait dire que ce crétin qui couchait avec ma sœur était là aussi ? Horrifiée, je regardai Malefoy fils qui avait un regard glacial.

« - Eh bien, Astoria, fit mon père, je crois qu'il est temps de te présenter ton futur fiancé. Enfin, officiellement, parce que je vois que Drago et toi avez fait connaissance. »


A suivre dans le chapitre 2.

Alors, ça vous a plu ? Une petite review ? Merciii =D