Coeur de pierre


Edward et Bella. Ils représentent pour moi l'idéal complet d'un amour total, l'inconditionnelle passion, l'éternelle tendresse. J'admirais ce qu'ils étaient, ce qu'ils sont, et ce qu'ils seront encore pendant de longues et infinies années - Claire Cullen.


Chapitre 1 :

Oscar Wilde a écrit qu'il n'était qu'une chose horrible en ce monde, un seul péché irrémissible. L'ennui.

Je songeai alors avec ironie que je devais être en train de me damner avec d'autant plus d'application que mes chances de rédemption avoisinaient zéro. En tant qu'humaine, il était vrai que mon existence était on ne pouvait plus simple et candide. Mais dès le début de ma nouvelle… existence, c'était une tout autre affaire. J'avais fait souffrir, je m'en étais exaltée, j'avais joué, et j'avais tué. Rien que la dernière partie de cette liste suffisait à me condamner à… au sort qui nous était réservé, à nous autres vampires.

Edward, mon frère d'adoption, pensait que le prix de notre éternité était notre âme, et que nul pardon n'était accepté par conséquent. Carlisle, mon mentor, mon père, croyait en Dieu, et en nos chances d'expiation, de part notre choix de vie. Si je ne voyais aucune raison pour que Carlisle ne puisse en revendiquer le droit, j'étais persuadée que cela n'était pas mon cas. Mais, de toute façon, à l'heure d'aujourd'hui, mourir d'ennui était l'unique mort que je pouvais envisager.

Face à moi, Edward, qui fixait les zébrures du mur fissuré de la cantine, eut un mince sourire. Mes pensées devaient l'amuser, à moins que cela n'ait aucun rapport avec moi. Il haussa légèrement les sourcils, comme pour répondre à mon interrogation. Je souris intérieurement.

Cela devait être difficile pour lui. J'insinuai par là qu'entendre les pensées de tout le monde dans son esprit, essayer de les bloquer, avoir ce brouhaha dans la tête, ça ne devait pas être agréable. Les humains faisaient déjà naturellement beaucoup de bruit en parlant, ou en bougeant, je n'osais même pas imaginer à quoi devait ressembler leurs pensées.

Le sourire d'Edward s'accentua. Et il me jeta un bref coup d'œil amusé. Je savais qu'il préférait se plonger dans mes pérégrinations intérieures ou celles d'Emmett plutôt que les autres, parce que nous ne pensions jamais tous les deux à quelque chose que nous n'aurions pas dit.

Ça aussi, ça devait être dur, connaître exactement ce à quoi pense une personne et également savoir que jamais elle ne le révèlera. Mais c'était tout de même très… galant de la part d'Edward, de faire tout ce qu'il pouvait pour tenter de nous instaurer un minimum d'intimité. Quoique au bout de soixante ans, on finissait par s'habituer. Et avec Alice qui était en mesure d'avoir une idée plus ou moins précise de notre avenir, selon nos choix respectifs, Jasper qui ressentait toutes nos émotions, et moi qui était en mesure de savoir ce que chacun faisait et où il se trouvait à chaque instant, l'intimité n'entrait plus vraiment dans notre vocabulaire courant.

Cela ne me dérangeait pas plus que cela. Mais j'étais une des protagonistes, alors, mon avis ne comptait peut-être moins que ceux de Rosalie ou Emmett…

Je vis alors un changement dans l'expression d'Edward, imperceptible si je ne l'avais pas fixé. Puis, à peine une seconde plus tard, il tourna lentement le visage vers la gauche, soupira, dirigea son regard sur la droite. Je compris qu'il… discutait, faute d'un meilleur terme, avec Alice. Leur conversation silencieuse s'avérait parfois passionnante dans leur mimique commune. Cela eut le mérite de me sortir de mon ennui qui avait tendance à me rappeler que trop ma soif, inconfortable en ce moment présent ; d'où mes pensées que je dirigeai ailleurs, même si cela n'était pas très jouissif.

Je ne pris pas la peine de tenter de capter l'esprit d'Edward, leur conversation ne me regardait pas.

Au bout de la table non loin de la nôtre, une fille passa ses doigts dans ses cheveux, et le radiateur nous envoya directement sa fragrance. Absolument… je ne savais pas trop comment qualifier cette impression. Mes muscles qui se raidissaient automatiquement, l'excès de venin dans ma bouche, la souffrance désagréable dans ma gorge, le désir et l'envie insupportable du sang dans mon estomac. J'y étais habituée, mais cela n'en était pas moins très déplaisant. Cela ne m'était pas aussi… simple que pour Edward ou Alice – je n'osais même pas me comparer à Carlisle. Eux deux n'avaient manifesté aucune réaction, bien que je savais qu'ils avaient ressenti exactement la même chose que moi. Quelque part, je les enviais. Mais je supposais que mon degré de retenue était plutôt positif étant donné mon passé, bref mais chatoyant, de traqueuse. Un temps où les humains n'étaient non plus mes camarades de classe, mais mes proies. Un temps révolu.

Edward donna un coup de pied dans la chaise de Jazz. Je supposais que ses pensées avaient flirté vers d'autres eaux peu recommandables, surtout lorsque la soif devait emplir chacune de ses pensées.

- Désolé, marmonna Jasper.

Nous avions chassé deux semaines auparavant, cela était trop pour lui. Il devrait chasser ce soir. Je décidai que j'irai avec lui. La soif me brûlait la gorge d'une manière assez douloureuse. Inutile de jouer avec le feu.

- Tu n'allais rien faire, murmura Alice. Je l'aurais vu.

A voir la mine trop impassible d'Edward, je devinai que c'était un pieu mensonge, destiné uniquement à le rassurer. Je me retins d'utiliser mon don, pour voir ce qu'il percevait d'Alice.

- Cela t'aiderait un peu si tu pensais à eux comme à des personnes, continua Alice avec un débit bien trop rapide pour qu'un quelconque humain la comprenne. Elle s'appelle Whitney. Elle a une petite soeur qu'elle adore. Sa mère a invité Esmé à une Garden party, tu te souviens ?

- Je sais qui elle est, répliqua sèchement Jazz.

Je ne m'étonnai pas de son irritation. Edward et Alice faisaient preuve de beaucoup de sympathie en le rassurant de la sorte, mais c'était agaçant lorsqu'on s'en révélait être l'objet. Son ton indiquait que la conversation était close, et Alice se leva souplement, emportant son plateau intact. Jasper en avait assez de ses encouragements, qui ne lui rappelait que trop ses faiblesses.

Personne ne pipa mot, comme toujours. Nos… repas se différenciaient de ceux des humains par un silence presque continu, que seules quelques rares paroles venaient briser. Déjà, après des décennies passées ensemble, nous nous connaissions presque sur le bout des doigts. Et puis, au lycée, nous n'étions pas vraiment libres d'être nous-mêmes. Nous affichions une série de faux-semblants destinés à tromper ceux qui auraient du constituer nos proies, pour masquer notre véritable condition. Il n'y avait qu'à la maison que nous pouvions être émancipés de notre masque. Aussi, nous ne paraissions sans doute pas très prolixes. De toute façon, c'était mon cas. Mon passé m'avait appris à me taire et à observer – ce que je voyais, et ce que je pouvais percevoir -, à me fier à mes sens, et pas seulement mon odorat, plutôt que de fanfaronner comme Emmett pouvait le faire.

Il était le plus jovial de la famille. Quelque part, je l'enviais pour cela. Il avait un peu des allures d'ours. C'était un véritable grand frère. Blagueur, toujours le mot pour rire, moqueur. Il formait un couple très… charismatique, avec Rosalie. Avec le tout d'extravagance, de passion, et de complémentarité qui leur seyaient à ravir. Un amour assez physique.

Je trouvais que Jasper et Alice avaient établi une relation d'autant plus mystérieuse et intrigante. Ils étaient ceux qui se comprenaient le mieux et qui étaient capables de lire dans l'esprit de l'autre aussi bien que s'ils possédaient l'un et l'autre le don d'Edward.

Il y avait aussi Carlisle et Esmé. Leur relation était emplie de tendresse, à l'image de ce qu'ils étaient. J'aimais énormément Esmé. Elle avait cet amour maternel qui me rappelait celui que ma grand-mère – humaine - avait eu pour moi. Un point d'ancrage. Ou au moins c'était l'impression que cela me donnait. Je ne me souvenais pas beaucoup de ma vie d'avant ma transformation. Les premières années, je n'avais pas cherché à sortir des souvenirs des méandres d'images floues que je conservais de cette époque, et ils s'étaient perdus au fil du temps.

Restait Edward. Lui aussi était seul. Comme moi. Cela nous rapprochait… un peu. En ce que nous partagions tous les deux cette solitude qui nous éprenait. Ce n'était pas un manque, ce n'était pas dérangeant. Mais cette impression de délaissement était tout de même là, lorsque je voyais Alice et Jasper, Rosalie et Emmett, Esmé et Carlisle. Mais j'aimais ma solitude ; elle m'avait forgé depuis le tout début de ma vie, ma vie de vampire, s'entend. Et j'avais appris à vivre avec et à l'apprécier avec délectation. Je ne parvenais pas à m'imaginer autrement.

Je le connaissais presque aussi bien qu'Alice. Je ne possédais pas cette espèce d'intimité, qu'ils partageaient, leur faculté de communiquer silencieusement. Et puis, mon don ne consistait pas réellement une intrusion constante dans les vies et esprits telle que les leurs. Mon pouvoir, je pouvais… l'amorcer ou non. Le mettre en veille, et saisir ce dont j'avais envie. Ce en quoi consistait mon don était… complexe à expliquer.

Je pouvais discerner certains sens, certaines perceptions d'une personne, à l'instant même où elle les… vivait : j'entendais ce qu'elle-même entendais et je voyais ce qu'elle voyait. Pour cela, il me fallait… saisir l'esprit de la personne, rechercher… son aura, la pénétrer, puis m'en imprégner, pour percevoir ces deux sens, la vue et l'ouÏe. Cela nécessitait une grande concentration pour percevoir… l'esprit de la personne que je désirais… voir, observer, contempler. Espionner, pourrait-on dire. Je ne m'en servais pas réellement souvent, c'était… prenant. Je ne pouvais me consacrer qu'à cela, lorsque je le faisais. Mais c'était relativement utile. Je pouvais, approximativement, déterminer l'endroit où la personne se trouvait ; je l'avais beaucoup utilisé, au début de mon existence, bien que je le maîtrise mieux aujourd'hui.

Ce qui était assez intéressant, c'était observer l'esprit d'Edward – autant que celui d'Alice. Je voyais ce qu'il voyait, et entendait ce qu'il entendait. C'est-à-dire que je pouvais percevoir les pensées qui tournoyaient autour de lui, telles que lui les percevait en l'instant. Et en ce qui concernait Alice, je percevais ces visions, de la même manière qu'elle. C'était extrêmement… captivant.

- Jessica Stanley donne des informations à la nouvelle Swan ainsi que le linge sale de la famille Cullen, murmura Edward, à notre attention, histoire de détendre l'atmosphère.

Seulement à Emmett et moi. Rosalie possédait cette douce ignorance de l'espèce humaine, à la hauteur de son envie d'en être une. Jazz était concentré sur sa soif.

Je souris.

Elle fait preuve d'un peu d'imagination, au moins ? demandai-je silencieusement, à l'adresse d'Edward.

Il répondit d'une même phrase. Nos pensées devaient être proches, avec Emmett.

- Ce n'est pas très imaginatif. Juste le minimum d'allusion au scandale. Pas même une pointe d'horreur. Je suis un peu déçu.

Isabella Swan. Elle était dans mon cours de civilisation, ce matin. Je devais bien être la seule à ne pas l'avoir lorgnée. L'arrivée de la fille du chef de police provoquait une véritable frénésie chez les humains, alors que cet évènement relevait pour moi les couleurs de l'insignifiance ; aussi, je ne pris pas la peine d'utiliser mon don. Edward nous renseignerait, si besoin était.

Bientôt, nous nous levâmes, sous l'allégation de Rosalie. Emmett interrogea Edward sur les impressions de la nouvelle, et il haussa les épaules.

Emmett, Jasper et Rosalie étaient en terminale, tandis qu'Edward, Alice et moi n'étions qu'en première. Ma sœur aurait aisément pu se faire passer pour une élève de dernière année, mais elle avait tenu à ce que nous ne soyons pas seuls, Edward et moi, en classe inférieure. Elle trouvait que nous avions un peu trop tendance à nous renfermer dans notre solitude, elle qui était une véritable pile électrique d'enthousiasme.

Edward se dirigea vers son cours de biologie tandis que j'allais au gymnase pour mon cours de sport.

C'était toujours très compliqué pour moi, cette matière, comme pour nous tous. Aucun de nous n'aimait cela. Retenir ses capacités autant que possible était complexe, et franchement dégradant. Sans compter qu'en tant que membres du sexe féminin, nous n'étions pas censées apprécier le sport au-delà, ni être plus douée que les garçons, comme la plus grande majorité de nos camarades féminines. Cependant, ce fâcheux compromis était compensé par leur mine toujours étonnée. Il était très jouissif de voir l'endurance des humains faiblir alors que la mienne n'en pâtissait aucunement. Extrêmement intéressant, et purement moqueur pour eux.

En règle générale, cela m'amusait, me divertissait, tout au moins. Cependant, la proximité physique que cela impliquait, encore plus pour un jour tel que celui-ci, où la soif me rongeait à petit feu ; des tentations parvenaient à filtrer mon esprit vampirique, et le désir de déguster leur sang me tenaillait l'estomac.

Je fus contente lorsque l'heure toucha à sa fin. Je me changeai rapidement, sous les regards envieux des autres filles. J'esquissai un sourire en songeant à la tête que ses camarades de classe devaient faire, mesurées à Rosalie. Elle arriverait presque à me faire ressentir un complexe d'infériorité. Presque étant le mot-clé. Si elle me surpassait au niveau physionomique, je pouvais me targuer de lui être supérieure en capacités physiques. J'avais pour moi l'expérience de combat contre des vampires expérimentés, alors que celle de Jasper se trouvait dans les rixes contre les nouveaux-nés – différences non négligeables qui avaient fait perdre quelques paris à Emmett, qui croyait bien plus en son frère qu'en moi-même. Raisonnement typiquement masculin à mon goût. En revanche, Emmett était bel et bien le plus fort d'entre nous, comme Edward était le plus rapide, ce qui m'agaçait mais cela ajoutait du piment, lorsque nous chahutions.

Bien qu'il me tardait d'achever cette journée, qui égalait les autres en lenteur et en longueur, en élève exemplaire, je me rendis à mon cours d'anglais. Le dernier de ma journée, et j'en attendais impatiemment la fin. Non pas que je n'aimais pas cette matière, bien au contraire, mais je connaissais déjà par cœur les moindres lignes de chaque livre au programme. Je pouvais même lui réciter les Misérables, en langue de Molière – ma langue maternelle -, ou Le Rouge et le Noir ; et même les Fleurs du Mal, si Mr Mason prenait la peine de me le demander.

L'heure me parut encore plus longue que la précédente. Je songeai qu'il était heureux que je n'eusse personne à côté de moi, cela m'aurait été très… dérangeant ; et je ne voulais pas passer pour plus folle que ce que je paraissais déjà étrange aux yeux des humains. Non que cela ait une importance quelconque, mais il était préférable d'éviter les soupçons. Nous avions trouvé ici, à Forks, un endroit où nous pouvions vivre la journée, sans avoir à nous cacher à cause du soleil ; et j'aimais cette ville pour l'espèce de liberté qu'elle représentait pour moi. Je ne voulais pas la quitter à cause d'éventuelles suspicions des humains sur notre véritable nature.

La cloche sonna finalement la dernière heure de la journée ; et je sortais rapidement de la classe pour me diriger vers le parking. Alice, Jasper, Rosalie et Emmett étaient déjà là. J'ouvris ma voiture, une Alfa romeo GT, pour information, noire. Personne d'autre que moi, et Alice à l'occasion, n'avait le droit d'y monter, et encore moins de la conduire. Surtout depuis qu'Emmett l'avait traitée de voiture de femmelette. Il n'emporterait pas au paradis, celle-là… Enfin, façon de parler.

- Votre chauffeur n'est toujours pas là ? me moquai-je avec un léger rictus moqueur, posant mes bras sur le toit de la voiture.

J'eus droit à un regard peu amène d'Emmett et Rosalie. Cette dernière m'en voulait car, en prenant ma propre voiture, elle n'avait aucune raison d'exhiber sa BMW, qu'elle affectionnait et bichonnait littéralement. J'estimais que cela était une espèce de vengeance acceptable à l'encontre d'Emmett pour ses remarques moqueuses.

Ils montèrent dans la Volvo d'Edward et j'attendis de le voir nous rejoindre. Je fronçais imperceptiblement les sourcils. Il marchait bien plus rapidement qu'un humain normal, et il arborait un visage soucieux, concentré, inquiétant. Je ne l'avais vu ainsi que lorsqu'il… non, ce n'était pas possible. Pas Edward.

Il ne me jeta pas un coup d'œil et entra précipitamment dans la Volvo avant de démarrer en trombe. Je le suivis de près. J'accélérai pour lui coller au train. Je ne pouvais me permettre d'utiliser mon don en conduisant, pour savoir ce qui se disait dans la voiture devant moi, et le vrombissement des moteurs m'empêchait d'entendre.

Il ramena les autres à la maison, et je m'arrêtai brutalement à côté. Il repartit aussi sec. En une seconde, je fus à côté des autres. Nous nous tournâmes tous vers Alice, pour savoir ce qu'il se passait.

- Bella Swan, dit simplement Alice. Il était avec elle en classe de biologie.

Emmett s'apprêta à demander des précisions, Alice le devança.

- Il fera le bon choix. J'ai confiance en lui. Il ne lui fera rien.

- Où est-ce qu'il part ? demanda Jazz en se tournant vers moi.

Je fermai les yeux, et me concentrai un instant.

- Il est en voiture… Il se dirige vers Forks.

C'était tout ce que je voyais. Alice entra dans la maison, et Jasper l'y suivit, bientôt imités par Rosalie et Emmett. Je fixai une dernière fois le chemin, avant de retourner à la voiture pour la ranger dans notre immense garage. S'y trouvaient la grosse Jeep d'Emmett, la M3 de Rose, la Vanquish d'Edward. L'absence de la Mercedes indiquait que Carlisle n'était pas encore rentré.

Peu après cinq heures, assise dans le canapé, les doigts sur mes tempes, genoux repliés contre moi, j'essayai de distinguer Edward. Alice nous avait dit qu'il était allé voir Carlisle à l'hôpital. Je voulais en avoir le cœur net. Et en savoir un peu plus. Cela rassurerait Esmé, et moi, bien sûr.

Je le voyais dans la voiture de Carlisle, à la frontière canadienne, montrant ses papiers. Je supposai qu'il partait pour Denali.


A ce moment-là, j'ignorai que cette journée allait modifier notre existence à nous tous. Et, je ne savais pas encore jusqu'à quel point.