Oui, je sais, j'ai dit que je finirai pendant les vacances, et puis je n'ai rien fini. C'est pas facile à écrire, le dernier chapitre d'une fic de 350 pages, même si on sait exactement ce qu'il y a dedans. Ca voulait dire que je faisais parler pour la dernière fois Hoacks, Neleia… Que je devais vous laisser une bonne impression, ne rien laisser en suspens.

Du coup, j'ai refais de la « Grand Réveilléite », à savoir faire poireauter les lecteurs brutalement et longtemps, à deux doigts du final.

Mais j'me suis soignée, parce que finir un texte, ça apporte une certaine satisfaction aussi, celle du projet achevé. Voici donc la fin.

Avec mes remerciements pour celles qui m'ont relancée dans cette fic pendant les temps morts : Caprice, Miyu, Chromo, Belmene, BadWolfs… et tous les autres lecteurs.

En espérant que cette conclusion vous plaise...


- Nous partons, déclara l'Athosienne.

Derrière elle, Hoacks suivait. Il avait passé un bras autour de Leia, et avançait, la jeune fille collée à lui.

- Vite, précisa le psychiatre.

Il échangea un regard heureux avec Sheppard qui s'était mis à sourire. Rodney restait bouche bée, et Teyla le tira vers la sortie. Leia suivit, toujours dans les bras de son ami, avançant comme une automate. Elle semblait épuisée, les yeux embués.

En se pressant vers la sortie, Sheppard s'assura auprès d'Henry que la rapidité de leur fuite était bien dûe à la crainte que la jeune fille ne change d'avis, et non à celle que les Furlings les attaquent. Il fut vite rassuré. Mais après quelques mètres dans le couloir, Neleia cessa net. Elle se retourna.

Tous s'en inquiétèrent, et Henry sentit son cœur s'accélérer en la voyant fixer leurs arrières. Pour s'assurer qu'elle ne fasse pas demi-tour, il lui prit la main, puis suivi son regard. A côté de la porte donnant sur le dôme se tenait une dizaine de Furlings, immobiles et calmes. Ils les observaient simplement partir. Neleia leva un bras pour les saluer. Seuls un ou deux des extra-terrestres firent le même geste, comme s'il était inconnu pour les autres. Le mur se colora de rose et de rouge, toujours des signes de Kschhhiiiiiaaarr. La jeune femme les regarda avec émotion et murmura :

- Merci.

Puis elle sera la main de Hoacks et se réfugia à nouveau dans ses bras.

- Emmène-moi. Loin.

En la sentant contre lui, le psychiatre respira enfin. Il réamorça le mouvement. Les autres sourirent, et le groupe reprit sa progression.

Quand ils arrivèrent près de la porte de sortie du vaisseau, Neleia croisa le regard de Ronon, qui se tenait sur le seuil. Il sourit de la revoir, et elle le lui rendit, soulageant le Satédien. Sans se retourner, elle fit un pas dehors.

Elle cligna des yeux sous la lumière du jour.

v

J + 157

- C'est super bien passé quand même.

- Auprès du Caldwell ? Bien sûr : on lui a expliqué que Leia avait été victime du même champignon que les femmes, alors qu'elle se trouvait sur une autre planète, et que du coup elle avait été incapable de rentrer sur la Cité puisqu'elle était amnésique. Elle a été recueillie par des marchands ambulants, qui ont fini par comprendre le but de l'émetteur qu'elle portait sur elle. Après une séance d'hypnose pour tenter de lui faire retrouver la mémoire, elle a composé nos coordonnées et envoyé son code. Seulement, elle l'a fait par automatisme, sans savoir pourquoi. Une sorte d'intuition. Heureusement, vous êtes venus la chercher.

- C'est n'importe quoi, Caldwell a vraiment gobé ça ?

Sam envoya un regard de reproche à Rodney : ils étaient seuls, certes, mais dans les couloirs de la Cité, n'importe quelles oreilles pouvaient traîner. Il valait mieux faire « comme si » tout cela s'était réellement produit.

- Désolé, fit le Canadien.

- L'essentiel, c'est qu'elle aille bien, fit Sam. Et que le SGC et Caldwell soient convaincus qu'elle est fiable. Le rapport médical de Keller à son sujet a bien aidé à étayer l'histoire de sa disparition.

Ils arrivèrent au niveau du secteur des quartiers. Une porte était ouverte, d'où s'échappaient des voix masculines. Ils frappèrent.

- Henry ?

- Entrez !

Le psychiatre, face à John, posa son livre dans le carton et leur sourit.

- Nous sommes venus vous dire au revoir, expliqua Sam.

Les étagères avaient été vidées, le lit défait, les cadres enlevés des murs… Hoacks pliait bagages. Il en avait l'air ravi.

- Merci, c'est gentil. Et merci pour tout ce que vous avez fait pour moi…

- C'est nous qui vous remercions, fit Sheppard. Vous avez drôlement soutenu tout le monde, pendant ces derniers mois. Votre successeur aura sans doute du mal à comprendre de quels problèmes souffrent les hommes ici, mais vu le travail que vous avez effectué auprès d'eux, je pense qu'il ne lui restera pas grand-chose à faire.

Henry sourit. Il partait sans laisser aucun patient en plan, et il en était satisfait.

- Le nouveau psychiatre devrait arriver avec la prochaine vague de recrues, signala l'Anglais. Je lui laisse mes dossiers, mais pas en intégralité, conformément à ce que nous avons convenu avec le colonel Carter.

- De toute façon, tout le monde va bien, assura John. On a pris du recul, cette histoire est loin.

Voyant que la conversation risquait de s'affranchir de mots couverts, Sam préféra fermer la porte.

- Vous avez donné quelle raison, pour expliquer votre départ anticipé de la Cité ? demanda Rodney.

- Oh, je me suis porté volontaire pour être le tuteur de Leia, et ça a suffit au SGC pour accepter que je rompe mon contrat d'un an sur Atlantis… Quoique puisque j'ai passé cinq mois dans un champ de force, finalement je ne suis pas loin d'avoir une année entière dans Pégase.

- « Tuteur » de Leia ? Ne rêvez pas Henry, prévint John : le SGC ne vous lâchera pas, il voudra des informations à son sujet très régulièrement. Ce sera la contrepartie pour avoir accepté que vous retourniez si vite sur Terre : ils vous considèreront entièrement à leur service. Donc ça risque vite de devenir « surveillant » de Leia.

- Je m'en doute, Sam m'a prévenu.

L'intéressée hocha la tête.

- De toute façon je continue en plus à travailler pour eux, ajouta Henry. Au sein de Cheyenne Mountain, en temps que psychiatre. J'ai dû resigner pour un an.

- Ils ne sont pas fous, ils ne veulent pas que vous vous éloigniez de sitôt, remarqua Rodney. Vu ce que vous savez sur le projet…

- Et Leia ne s'éloignera pas non plus, ajouta Sam : le SGC va l'interroger pour recenser tout ce qu'elle sait sur les Furlings. Elle devrait entre autres mettre au point avec Daniel Jackson et quelques linguistes un dictionnaire de traduction.

- Bien sûr, elle coopérera tout en choisissant savamment les informations qu'elle leur donnera, précisa Henry.

Sam sourit :

- Daniel est quelqu'un de bien, il ne la pressera pas pour qu'elle en raconte trop. Et si elle lâche malgré tout une information sur ce qu'il s'est passé sur Atlantis, il sera très étonné, mais il ne dira rien.

- De toute façon je doute qu'elle laisse filtrer quoi que ce soit, observa Hoacks. Elle a donné quasiment toute sa vie pour les Furlings, elle les protègera jusqu'au bout pour ne pas voir son action réduite à néant.

- Et puis, ce n'est plus exactement la naïve petite Leia qu'on avait il y a quelques mois, ajouta John. Elle a découvert les côtés sombres de la nature humaine, elle est bien plus méfiante.

- De toute façon, le SGC ne lui posera pas de question-piège. Il a fermement confiance en ce qu'on lui a dit et pense vraiment qu'on ne lui cache rien et qu'elle coopère pleinement.

La phrase de Sam fit hocher la tête aux hommes.

- Et vous, Hoacks ? Vous ne révèlerez rien ? taquina John.

- Moi ? Oh, je sais que j'ai un côté un peu à l'ouest, mais je sais quand même faire attention.

- Totalement à l'est, je dirais, plutôt.

Sam, John et Henry regardèrent McKay sans comprendre.

- Je… faisais référence au fait que le Royaume-Uni se trouve à l'est du continent américain.

- Aaah.

- Tiens, c'est vrai qu'avec ça, vous allez vous installer sur un nouveau continent !

- En effet, John, mais je pense qu'après avoir vécu dans une autre galaxie, ça ne représente pas un si grand changement que ça.

- Souvenez-vous qu'on roule à droite. Les Américains vous en seront reconnaissants.

L'Anglais sourit à la remarque du militaire.

- Surtout que c'est ma voiture que vous allez conduire les premiers temps ! nota Sam.

- Ne vous inquiétez pas, je ferai attention.

L'échange avait intrigué Rodney et John qui se tournèrent vers Carter.

- Vous lui prêtez votre voiture ?

- Oui, Rodney. Et ma maison. Elles ne me sont pas vraiment utiles ici, autant qu'elles servent à quelqu'un.

- Ce sera temporaire de toute façon, juste le temps de trouver un appartement et de s'acheter notre propre voiture. Mais ça permettra à Leia de ne pas rester confinée dans le SGC au début faute de logement. On ne l'a pas convaincue de quitter les Furlings pour la laisser tourner entre quatre murs à trente mètres sous terre.

Rodney et John acquiescèrent de nouveau, avant que le lieutenant-colonel ne tique :

- Attendez… Vous allez habiter avec elle ?

Sam regarda en coin les joues du psychiatre rosir.

- Oui, fit-il un peu timidement.

- Mais vous… vous en êtes où, exactement, avec elle pour… ? Enfin, si ce n'est pas indiscret…

A la vérité, la question intéressait les trois Nord-Américains qui scrutaient Hoacks, intrigués. Ce dernier lâcha, en haussant les épaules :

- Aucune idée ! C'est difficile à définir. Disons que je prends ce qu'elle me donne et que je ne la brusque pas…

- Il y a deux chambres chez moi, précisa Sam à l'adresse de John et McKay.

- Et pour le moment, elle progresse un peu plus vers moi chaque jour, donc… Pour résumer, je ne sais pas où je vais avec elle ni comment… Mais je suis très heureux d'y aller.

Ses trois interlocuteurs sourirent à la formule, et John lui donna une petite tape encourageante sur l'épaule.

- Je suis quand même surpris que le SGC la laisse quitter la base aussi facilement, remarqua Rodney.

- Sam y est pour quelque chose…

- Oui, expliqua cette dernière, je me suis faite le porte-parole de Leia, et j'ai négocié son autorisation de résidence en ville. C'était une condition pour qu'elle travaille avec le SGC.

- Au nom de son bien-être moral, précisa Henry.

- Exactement.

- Très habile, félicita John.

- Ses connaissances intéressent beaucoup nos supérieurs…

McKay ricana :

- Et dire qu'il a fallu des années à Teal'C pour pouvoir migrer hors du SGC.

- Oui, mais la situation était différente, objecta Sam. C'était un ennemi au départ, et il n'y avait personne pour le prendre sous son aile et venir vivre avec lui dans notre monde, et le surveiller un minimum. C'était aussi sa volonté, de rester prêt de la Porte pour pouvoir éventuellement repartir vers Chu'lak si sa famille en avait besoin, et pour prouver sa loyauté envers la Terre.

McKay fit une moue dubitative, mais n'ajouta rien.

Henry saisit un gros rouleau de scotch pour fermer son dernier carton. Les trois autres le regardèrent faire avec un petit pincement au cœur : avec son départ et celui de Leia, la page se tournait vraiment.

- Vous avez oublié d'emballer quelque chose, signala Rodney en désigna le service à thé qui trônait sur un plan de travail.

- Non… Non, répondit Hoacks. Je l'offre à Teyla.

Une façon de lui dire qu'il penserait à elle et à son désespoir d'avoir perdu son peuple, même depuis une autre galaxie. Les autres hochèrent la tête, approuvant le geste. Puis leurs pensées les plongèrent dans un doux silence.

Le psychiatre jeta un regard autour de lui, dans ce qui avait été sa chambre. Avec vue sur l'océan : il n'avait jamais eu d'appartements aussi originaux. Ses yeux revinrent se poser sur ses collègues, et les cartons qu'il allait devoir trimballer jusqu'au Dédale. John saisit la direction de son regard, et sourit :

- On va vous aider à les porter, ne vous inquiétez pas.

- Merci. Il n'y a pas tellement de choses, de toute façon, le déménagement va être vite fait…

- Vous auriez presque pu partir par la Porte, d'ailleurs, observa John. Vous mettiez tout sur un tire-palette et hop ! Pas besoin de se farcir les deux semaines de Dédale. Vous qui parliez d'éviter les confinements…

- C'est un choix, de rentrer en vaisseau. On passera notre quarantaine à l'intérieur. Et ça me permettra de bien briefer Leia sur ce qu'elle va découvrir sur Terre, de la préparer en douceur.

- Tout en endormant la méfiance de Caldwell au sujet de notre amie, ajouta Sam à voix basse.

Ils comprenaient, et ils sourirent.

- … Vous allez quand même nous manquer, finit par dire John.

- Oui, on vous aimait bien, finalement, ajouta Rodney. Sauf peut-être quand vous commandiez des petits pois à la menthe à la cantine.

L'Anglais rit. On frappa à la porte, et Neleia apparut dans l'entrebâillement.

- Henry ? Je suis prête.

Derrière elle se tenait Chuck. Le sourire de l'Anglais faiblit légèrement, ce que Sam ne manqua pas de regarder. Il y tenait, à sa belle alien, et il semblait avoir encore peur que le doux tournant que leur relation avait pris ne s'écroule. Le technicien avait perçu le changement et en passant à côté de lui, lui murmura :

- J'étais venu lui dire au revoir et lui donner quelques DVD et affiches pour votre futur chez-vous…

L'Anglais se détendit. Il comprit que le jeune homme était simplement gentil.

- Merci…

- Du coup, je vous dis au revoir à vous aussi… Et je vous souhaite… de vous plaire sur Terre.

- J'y ai déjà vécu vous savez… J'y suis même né.

- Oui, enfin… Vous me comprenez.

Il acquiesça, et alors que le petit Canadien quittait la pièce, John saisit un carton.

- Vous n'avez plus votre oreillette, mais pendant que vous parliez à Chuck, nous, nous avons pu entendre Caldwell s'impatienter. Alors on amorce le mouvement sinon vos quinze jours avec lui ne vont pas être des plus agréables.

v

Devant le Dédale chargé et paré à décoller, une foule d'Atlantes faisaient leurs adieux aux voyageurs. Parmi la quarantaine de partants, certains étaient quasiment sûrs de ne jamais revenir, et de petits groupes particulièrement compacts et émus se formaient autour d'eux. Hoacks et Neleia étaient de ceux-là.

La jeune femme regarda tour à tour chacun de ceux qui étaient venus la saluer une dernière fois. John, Carter, McKay, Teyla, Keller, Radek… Lorne les avait rattrapés dans le couloir pour leur dire au revoir à tous les deux tout à l'heure, ainsi que Ronon. Certains s'étaient contentés d'un signe de tête à la jeune femme en passant, et Henry avait trouvé cette attitude positive : malgré ce qu'ils avaient vécu plus ou moins à cause d'elle, ils n'étaient plus hostiles. Juste gênés. Ce n'était pas plus mal qu'ils s'en aillent.

Neleia posa ses mains sur le ventre de Teyla, et l'Athosienne baissa la tête pour que son front touche le sien.

- Soyez heureuse, Neleia.

- Merci. Gardez espoir, Teyla.

Elle releva la tête.

- Je sais d'expérience qu'on peut retrouver un peuple que l'on pense disparu.

L'Athosienne lui sourit tristement.

- J'espère que cela arrivera vite.

En s'approchant du vaisseau, Neleia enlaça chacune des personnes venues assister à son départ, tandis qu'Hoacks serrait des mains en promettant d'envoyer des mails régulièrement. Neleia s'arrêta devant Sam.

- Merci, Sam. Pour tout… Pour m'avoir trouvée. Pour m'avoir fait confiance. Et pour avoir autorisé à ce qu'on vienne me chercher sur Arrivée.

La dirigeante sourit. Un reflet triste passa dans les yeux de Neleia :

- Si jamais vous avez des nouvelles… Un contact…

- On vous préviendra, je vous le promets.

Elle hocha la tête. Elle savait que si tout se passait bien, il n'y aurait pas de manifestation Furling avant quarante longues années. Et évidemment, elle espérait que tout se passerait bien.

- Merci, répéta l'alien.

- Leia…

Sam paraissait embêtée. Elle finit par dire :

- Je me demandais… Maintenant, c'est peut-être un peu tard pour s'affoler mais… pour être sûre que le… projet dans lequel nous nous sommes investies tous ces mois va fonctionner j'ai une… dernière question qui me pèse.

La jeune femme la regarda, attentive. La dirigeante parla à voix basse :

- Vous avez vous-même donné naissance à trois Furlings, il y a bien longtemps… Mais leur race dans la Voie Lactée s'est éteinte malgré tout… Et pourtant le procédé était le même que celui qui… enfin… Est-ce que ça marchera bien cette fois ?

Neleia sourit tristement, et répéta :

- J'ai donné naissance à trois Furlings. Trois garçons…

Sam resta deux secondes pensive, puis hocha la tête.

- Cette fois, il y a eu quatre-vingt-deux filles, sourit Neleia.

- D'accord, souffla Sam, rassurée.

- Tout va bien, tout est bon.

- Oui, tout va bien.

Elles se sourirent.

- Allez…, fit Sam en lui serrant affectueusement le bras. Soyez heureuse dans votre nouvelle vie.

Elle finit par l'étreindre, et en profita pour lui murmurer à l'oreille :

- Et veillez bien sur Henry. Je ne suis pas sûre qu'il sache très bien se débrouiller tout seul.

Neleia rit.

- Je le ferai, promis. Il m'est précieux, je ne veux pas le perdre.

Elles échangèrent un regard complice.

- Nous y allons ?

Le psychiatre était devant elles. Elles se regardèrent une dernière fois avec affection, puis Neleia déclara :

- Oui Henry. Partons.

v

D'où qu'ils soient dans la Cité, en observant le Dédale disparaître dans le ciel, les Atlantes ressentirent un pincement au cœur. La page était tournée. La vie reprenait son cours. Certaines ignoraient même jusqu'à quel point elle avait pu être chamboulée.

v

Quelques heures plus tard, à travers un hublot du Dédale, Hoacks regardait doucement les étoiles défiler, Neleia entre ses bras. Chaque minute les rapprochait lentement de leur nouvelle vie sur Terre. Il lui expliquait déjà certaines habitudes, lui parlait avec enthousiasme des écoles, des enfants, des passages piétons, des magasins de vêtements, des complexes de cinéma. Elle l'écoutait en souriant tendrement et le fit resserrer son étreinte.

v

Ailleurs, dans le Dédale, Caldwell potassait tranquillement les derniers rapports d'état du vaisseau. Sa méfiance envers sa jeune passagère était en train de s'envoler peu à peu. Et l'incident avec son chauffage était bien loin.

v

Au même instant sur Atlantis, Sam ajoutait son nom à la liste des prochains départs vers la Terre, quand l'Apollo serait de retour. Une pause, peut-être en bonne compagnie, qui lui ferait le plus grand bien.

v

A quelques couloirs de là, dans le secteur des quartiers atlantes, Rodney se plaça devant une porte. Un peu hésitant avant d'ouvrir, il tourna la tête et aperçut, à quelques mètres, Jennifer Keller, qui se préparait elle aussi à entrer dans une chambre. Il leva la main à son adresse, dans un salut un peu mélancolique, et elle fit de même en retour. Il appuya ensuite sur la sonnette, et Katie lui ouvrit avec un grand sourire. Il contempla la botaniste, parut satisfait et soulagé, et entra en posant une main sur sa taille.

v

Jennifer, une fois seule dans le couloir, soupira sans trop savoir pourquoi. Elle ressentait une étrange tristesse, un malaise certain. Il durait depuis qu'elle avait appris la vérité sur leur amnésie. Elle se reprit, et ouvrit la porte. Elle se trouva face à une demi-douzaine de femmes riant aux éclats, leurs verres déjà à moitié vides sur la table où s'étalaient des cartes à jouer. Elle ne pourrait pas leur parler de ce qui la taraudait, mais au moins, elle allait pouvoir se changer les idées, essayer, le temps d'une soirée, d'oublier.

v

En tailleur entre quatre bougies, bien droite, les yeux fermés, Teyla tentait elle aussi d'oublier pour un instant. Mais la plissure inquiète de son front ne parvint pas à s'estomper. Elle soupira en s'essuyant les yeux et les rouvrit soudain, en portant une main à son ventre rebondit. Elle finit par sourire en sentant un deuxième coup, et le caressa tendrement, avec tout l'amour d'une mère pour son futur enfant.

v

C'était une autre sorte d'amour que l'infirmière Eva pouvait lire dans les yeux du major Lorne alors qu'il s'arrêtait de l'embrasser pour la contempler. Elle s'abandonna dans la profondeur de ce regard, et il sentit sous ses doigts que le cœur de la jeune femme s'était encore accéléré. Ils se sourirent avec passion et envie, et elle soupira en le laissant déposer des baisers sur son cou, alors qu'il baissait sa bretelle de soutien-gorge dans une caresse. Lorsqu'il sentit les doigts fins déboucler sa ceinture, il ne put s'empêcher de fermer les yeux en pensant qu'enfin, en cet instant, ils étaient sur un pied d'égalité dans la découverte de l'autre.

v

La scène de la Guerre des Mondes qui défilait sous les yeux de Ronon et Amélia était nettement moins romantique. De toute façon, le Satédien ne suivait pas vraiment le film, et jetait de temps à autre des regards en coin à sa voisine, qui lui répondait par un sourire enchanté.

v

Trois rangs devant eux, Chuck essayait de se concentrer sur l'œuvre de Spielberg. Mais son esprit revenait souvent au Dédale et à ses passagers. Après une demi-heure de réflexion, il conclut que tout était au mieux, qu'il avait fait ce qui lui semblait le plus juste, et il se détendit devant le spectacle des vaisseaux tripodes détruisant les Etats-Unis.

v

Le vaisseau que Zelenka venait de couvrir d'un drap ne disposait d'aucun pied, et était d'origine Furling. Il n'avait peut-être pas livré tous ses secrets technologiques, mais il avait fait basculer la vie de la Cité pendant quelques mois. Le Tchèque se dit lui aussi que finalement, tout le monde s'en tirait bien, et partit se coucher, laissant la dernière trace du passage Furling dans le noir.

v

John aurait aimé faire la même conclusion, tout seul sur son balcon, éclairé uniquement par les étoiles. Mais trop d'éléments tournaient encore dans son esprit. Le mensonge lui pesait. Certains choix dont il était partiellement responsable aussi. Et si les Atlantes avaient repris presque normalement le cours de leurs vies, si les Furlings avaient obtenu ce qu'ils voulaient, si Neleia démarrait une nouvelle existence, ailleurs, dans la galaxie, d'autres peinaient encore. Il se perdit dans ses pensées, restant à observer l'immensité du ciel noir.

v

Ford poussa un soupir triste en se rasseyant sur son siège. Devant lui, sa quinzaine d'hommes le questionnait encore sur l'utilisation du C-4, les codes pour l'avant-poste Wraith qu'ils allaient attaquer et l'heure du repas du soir. Il était loin du commando d'élite dont il avait rêvé en désertant. Sa rêverie le mena à songer à Sheppard. Le lieutenant-colonel avait sans doute raison à son sujet. Mais son ancien supérieur lui avait tout de même montré qu'il gardait un peu d'estime envers son ex-subordonné. Aiden se sentit à la fois amer et rassuré sur ses capacités. De toute façon, qu'il le veuille ou non, il était condamné à continuer cette vie-là.

v

De l'autre côté de la galaxie, le jeune Jinto se projetait lui aussi l'image de Sheppard. Appuyé contre les barreaux organiques de sa prison plongée dans le noir, sourds aux murmures et aux froissements de son peuple qui derrière lui s'assoupissait, il espérait du plus profond de son être que son héros viendrait le sauver du cauchemar dans lequel tous s'étaient trouvés plongés, sans bien comprendre comment ni pourquoi.

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Dans une prison tout aussi oppressante, deux yeux bleus grands ouverts luttaient pour percer l'obscurité. Deux lèvres sur le même visage rond murmuraient sans cesse « Ils vont venir me chercher, ils vont venir me chercher », tant pour garder espoir que pour briser une solitude qui pesait depuis des mois à présent. Carson Beckett n'était plus très loin de craquer.

v

Les six petites ventouses de la main papillonnèrent sur le tube bleu où dormait un nourrisson flasque et détendu. Les lignes d'écriture qui apparurent sur le caisson firent émettre au Furling qui les lut un sifflement satisfait. A quelques mètres de lui, un compatriote brun qui effectuait la même opération répondit avec un son similaire. Lentement, les deux se déplacèrent de quelques pas pour vérifier d'autres données. Un nouveau sifflement joyeux déchira l'air. Des lettres roses apparurent sur tous les murs, pour signaler à tout le vaisseau la bonne nouvelle.

Dans quarante ans, ils reviendraient.


Ca y est : j'ai conclu cette fic. Je n'en ferai plus d'aussi longues je pense !

Elle a été commencée à l'automne 2008, et a été achevée le 20 mars 2011. Un travail de longue haleine, très probablement inégal et trop dense, mais au moins mené jusqu'au bout !

J'espère que ça vous a plu jusqu'à la fin.

Merci à toutes celles et ceux qui ont suivi, au moins un temps, et en particulier ceux qui ont reviewé et m'ont ainsi motivée pour livrer la suite, tout en m'aidant à m'améliorer et à bien construire mon/mes intrigue/s.

Je remercie donc (en les félicitant pour leur fidélité et leur motivation devant le nombre de chapitres !) : Miyu, Caprice, Belmene, Veera Grier, Bleeder, Gaia07, Rafikis, Gwenetsi, AngelNott, LaLouisaBlack, dexash, Xyann, yeliria, Chromo, yellou, Melior, BadWolfs, ValandraSmith, Zod'a, Yellow4Star, Edenial, lunastrelle, torrainenoel, ilai, emicrazy, Julie Winchester, Zoubi, Miss Sheppard, zaika, hathor2, Bayas, Midna-sama, schweir4ever, lolOw, sheppard 26, Christelle Sheppard.

Pour l'anecdote finale, j'ajoute que la réalité semble avoir rejoint la fiction, puisqu'au moins trois naissances ont été enregistrées parmi mes lectrices au cours de la publication de cette fic !

Si quelqu'un a un jour envie de refaire vivre Hoacks, Leia, Eva ou d'autres, qu'ils n'hésitent pas après me l'avoir demandé.

J'ai une autre fic « longue » (mais pas de 350 pages !) entamée, mais non achevée. J'ai besoin de votre opinion, chers lecteurs : dois-je commencer à la publier, sachant que j'avancerais lentement dans la publication des chapitres (genre deux-trois par mois), car j'ai un job prenant, ou vaut-il mieux attendre que je l'ai finie pour vous la présenter ?

Merci pour votre avis sur le sujet, sur le final de la fic (en espérant qu'il vous ait plu), et pour avoir tout suivi !

Clio