Note : Finalement, j'ai décidé de faire un texte qui ferait suite à « Red Heart », la seconde partie en quelque sorte bien qu'il ne s'agisse que de l'enterrement de nos deux jumeaux. Dois-je rappeler que cette fic est notée M, donc inappropriée aux âmes sensibles ? - j'avoue que le système des pensées est un peu désordonné ; il y a celles de Tamaki [enfin un très vague aperçu], Kaoru & Hikaru. Elles sont donc en italique, mis à part celles du Prince.
Auteur : Ad Vitam
Song : Lacrimosa – Mozart ; Two worlds [russan version / ça n'a rien à voir avec le sujet]
Disclaimer : Le monde de Ouran n'est certainement pas à moi mais à Bisho Hatori.
Lacrimosa Dies Illa – petites paroles d'outre tombe :
Il pleuvait. C'est le temps habituel aux enterrements ; un crachin ignoble qui assombrissait le paysage, ensevelissait les montagnes derrière un rideau gris, et inondait les tombes. C'était étrange cette manie qu'avait la pluie de tomber toujours lorsque les humeurs étaient au plus bas, les respirations ralenties par une sourde douleur au nom de Mort. Mort. Cette sombre dame qui errait dans les foyers, pour enlever les âmes. Elles laissait des familles larmoyantes. Qui avaient eu l'impression de mourir en même temps que leurs chers proches :
« On les a retrouvés... Ils... ils étaient... enfin... Sur leur lit. Nus... Visiblement, ils n'ont pas essayé de faire...face au feu. Les flammes ont du les tuer après que la fumée les ait asphyxiés » avait déclaré d'une voix troublée Tamaki. Il avait perdu ses petits démons. Ses vrais incestueux finalement. Et tout le monde avait accepté cette vérité sans broncher ; c'était tellement évident finalement. Qui n'avait pas remarqué cette petite lueur amoureuse au fond des yeux de Kaoru ? Qui avait pu ignorer la main insistante d'Hikaru sur les hanches de son double ?... Mais maintenant c'était trop tard. Ne restait que leur souvenir lumineux. Un éclat de rire sadique, de nombreux sourires échangés. La mise en scène était superbe, jusque dans leur mort.
A présent, les membres du cercle se demandaient s'ils n'étaient pas morts avec eux. Après tout, ils avaient été importants, sensationnels dans leur rôle parfait. Mais le jeu dépassait la réalité.... Et personne au final n'avait vraiment compris qui ils étaient. De beaux démons ? De petits anges aux rictus sarcastiques et aux mains toujours mêlées ?... La mort s'était glissée dans le cercle pour frapper chacun au coeur.
Quelques personnes, à peine, savaient à quel point les jumeaux Hiitachin pouvaient être doux, avant. Le portrait affiché entre les bras d'Harui ne contrariait pas cette belle rumeur. Deux anges roux souriaient, l'air un peu moins sournois que dans la réalité, leurs yeux écarquillés par le rictus délicat qui fendait leur visage.
D'autres encore se souvenaient de leurs mauvais tours. Ils parvenaient si facilement à faire pleurer ou à rire... Maintenant qu'ils n'étaient plus, on ne se rappelait pas de ce qu'ils étaient vraiment. Des êtres à double facette qui avaient gardé leurs mystères entiers jusqu'à la fin. Si précoce...
A présent, tous versaient des larmes indistinctement. Kyouya, bien sûr, regardait le vide d'un air absent, Tamaki appuyé sur son épaule. Le jeune blond affichait une mine exténuée ; de larges cernes s'étalaient sous ses yeux d'un gris brouillé par les pleurs. Le Kings semblait détruit. Et il y avait de quoi ; peut-être n'était-il pas aussi intéressé par l'argent que Kyouya, il tenait seulement aux jumeaux. Quoi, un club sans « incestueux gays » ??! Vous avez cru que mon cercle était un cercle de bas-étage ?... Nous souffrons bien assez de leur perte pour qu'en plus il y ait de VOUS là dedans !
Les autres lycéennes étouffèrent de vagues sanglots, le visage plongé dans de grands mouchoirs de flanelle noire. Les parapluies fleurissaient dans le cimetière, pointillant le ciel gris de grands ombres malfaisantes.
Et il faisait si froid... Les dernière croûtes de neige craquaient sous les pas des jeunes gens endeuillés. Le portait était le seul à afficher des sourires resplendissants de vie.
Dis Hikaru... C'est ça... la mort ? Je cherche ta main mais elle m'échappe en permanence. Je suis content. Même dans cette expérience, aussi lugubre soit-elle, nous sommes ensemble. Même si je ne peux pas te toucher, je sais que tu es là. Il me suffit de fermer les yeux et de sombrer pour te sentir à côté de moi. Je ne songe pas à ce qui me serait arrivé si tu étais parti sans moi... En fait, on avait pas le droit, c'est ça ? J'ai senti ma chair grésiller mais je ne parvenais pas à ouvrir les yeux. Et puis, cette fumée épaisse... J'avais un goût de cendre dans la bouche, horrible saveur. Mais j'essayais de n'avoir conscience que de toi. Tant pis si ce que nous faisons est mal. Nous sommes un. Ce n'est pas un crime ; c'est comme se toucher soi-même, nan ?... Je ne comprends pas je crois, pourquoi je parler de ça alors que je ne parviens même pas à sentir ta main dans la mienne ?
Ils regardaient les tombes jumelles, se souvenant parfaitement des derniers sourires des jumeaux Hiitachin. Honey pleurnichait, ses petits mains accrochées au pantalon de Mori. Les larmes débordaient sur ses joues rosies ; il sanglotait à ne plus s'arrêter, quémandant presque les bras puissants de son ami pour s'y réfugier comme un enfant :
« Paix à leurs âmes... Hikaru et Kaoru Hiitachin... »
Harui écrasa une larme sur sa joue. Elle avait revêtu le costume de deuil ; chemise grise, pantalon et veste noirs, cravate sombre. Tout cela reflétait à la perfection son humeur trouble. Ses grands yeux marrons gardaient une trace de pleurs. Il n'y avait plus rien à dire. Peut-être s'étaient-ils laissés mourir pour échapper aux persécution de leur acte ?... alors qu'ils auraient pu lui en parler. Elle les aurait écoutés paisiblement. Pourquoi avaient-ils décidé de tout garder pour eux-même ? Leur fierté ?... Celle d'Hikaru ?
Je ne voulais pas être éloigné de toi. Quand j'ai senti le feu venir lécher ma peau, j'ai glissé mes mains autour de ta gorge si tendre. Tu ne devais mourir que par moi. Qu'importe notre acte... Je me sentais envahi d'une telle lassitude que je n'ai pas eu la force de te réveiller pour fuir. Ils nous auraient vus nus. Ils auraient ri. Je refuse l'humiliation. Et mes mains ont serré impitoyablement ton cou. Tu as hoqueté en ouvrant brutalement les yeux. Ton corps se refusait à la mort. Tu as commencé à me supplier en voyant le feu autour de toi. Tu voulais qu'on rôtisse ensemble. Kebab de jumeaux. Quelle idée comique tu avais Kaoru !... Mais je ne t'ai pas écouté ; j'ai continué à serrer jusqu'à sentir ton corps trembler face à l'agonie, ta langue s'agiter hors de tes lèvres et ton souffle te manquer. Ton coeur devenait frénétique. J'ai serré à faire blanchir mes phalanges. Ta dernière semence a arrosé ma jambe avant que tu ne fermes les yeux. Tu ne t'étais pas tant débattu que cela. J'avais encore le goût de ta chair en bouche lorsque je me suis mis à rire de toi. Tu étais si drôle !... Ta peau était devenue blanche et tes lèvres rouges de sang reflué. On aurait dit un clown. Un petit clown triste ; tu avais les yeux révulsés. Et je me suis demandé si j'aurai la même tête que toi lorsque les flammes viendraient prendre ma vie... Toi au moins, tu es mort beau.
Tu te rappelles Hikaru ? De la première fois où on s'est touchés... On jouait par terre. Tu m'as souri bizarrement. Tu as toujours été plus précoce que moi sur ces choses là [rire]
Tu étais beau oui, quand tu es mort Kaoru...[sourire] Peut-être que c'est ma propre... perversion qui nous a perdus. Je n'aurai pas du essayer de t'embrasser.
On s'est effleurés, à peine. Tu m'as dit « tssk.. ça rime à quoi d'être deux si on peut pas être un ? » et puis tu t'es penché. Sur le coup, je ne me suis pas demandé si on faisait quelque chose de bien ou pas... Y repenser m'aide à rester entier. Je ne veux pas abandonner ces souvenirs. C'est mon identité d'être unique, même si je n'ai pas ta main dans la mienne pour compléter le puzzle.
Le prêtre s'avança et jeta dans les caveaux une maigre poignée de terre. Tamaki tenta de retenir ses larmes, glissant sa main dans celle d'Harui.
A se demander si après cela, le cerclee serait encore soudé. Pour la beauté de ce monde. Pour les jeunes filles en floraison. Plus de bel Hikaru pour courir dans les couloirs, poursuivi par un Kyouya furieux de s'être fait surprendre durant ses rares heures de sommeil. Ils déglutissaient mal lorsqu'ils se disaient que tout ça faisait parti du PASSE. Cette notion insipide que chacun essayait d'ignorer. Mais il fallait bien avancer ; le ténébreux Kyouya se demandait déjà qui serait assez fou pour prendre la place des jumeaux...
Ah... Je me rappelle des tes mains sur ma gorge. Tu m'as tué pour me protéger ?... Je cherche ta main, je fouille l'obscurité. Il y avait des flammes. Si brûlantes. Tu m'as embrassé aussi avant de chercher à m'étrangler... Je peux te pardonner parce que je sais pourquoi tu as fait ça. Oh, je sens ta main. Je la saisis.
Kaoru, tu me pardonnes, vrai ? J'ai senti l'odeur de ta chair qui brûlait. Je t'aime petit clown.
Vers des prairies débordantes de miel. Le Paradis les attendait. Ou cette illusion merveilleuse que l'on pouvait appeler Au-delà. C'était aussi une notion futile. Personne ne voyait les méchants jumeaux courir en riant sur un ciel de nuages. Pour eux, il n'y avait que...
Le Vide. Conclusion logique à l'histoire ?... Je veux rester avec toi. Tu m'as tué. Tu m'as dévoré. Il fait si noir, Hikaru. Je ne sens que ta main moite dans la mienne et j'entends ta respiration, apaisée. Pourquoi sembles tu si calme ?...
C'est parce que nous sommes enfin un, Kaoru...
Fin...[quand je relis ce chapitre, je me dis que c'est vraiment stupide ; personne ne peut prétendre à la connaissance de Là Haut. Donc, ce n'est qu'un petit essai, 'faut être indulgent u.u. N'oubliez pas l'auteur en sortant 8D]