Epilogue : Chronique de fin d'année

En cette fin d'année, nous revenons vers vous avec les trois plus grands succès en librairie de CE75. Notre mission était de désigner les meilleurs livres, tous genres et tous pays confondus. Le résultat est sous vos yeux : il ne reste que l'excellence, que nous vous invitons à découvrir sans tarder…

SMITH Leo, Le dernier des Coordinateurs, Februarius One, Presses ZC, CE75.

Après les frasques de son dernier bal, l'héritier des Industries Biochimiques Smith nous revient avec un excellent livre de science-fiction, où son héros, un jeune Coordinateur s'éveillant seul au milieu d'un complexe abandonné, tente par tous les moyens de découvrir qui il est et parcourt un chemin initiatique à travers les colonies, la Terre et la Lune.

Son œuvre poétique remet au goût du jour le questionnement des expériences sur la vie humaine et de leurs conséquences. Sa maîtrise de la langue a été saluée par tous les critiques : les mots coulent sous sa plume, les réflexions sur l'humain se marient à la perfection avec la candeur du jeune homme en quête d'identité. Tout un chacun retrouvera sa part d'enfance dans les pérégrinations du héros.

Dans une interview où il confiait son assurance à être élu au siège de Februarius One – siège actuellement occupé par Dearka Elthman, ndlr – il nous livre que « le grand mystère des relations de nous autres Coordinateurs avec l'univers ne sera jamais résolu. Il nous reste à découvrir ce que nous ne savons pas encore, et j'espère pouvoir mener ces réflexions au niveau sociétal, notamment au travers d'un rôle de Conseiller ». Interrogé sur ses plans d'avenir, Smith dit vouloir apprendre à conduire une navette spatiale ou se lancer dans la collection des voitures de courses, tandis que son agent a déclaré qu'il se consacrerait entièrement à l'écriture de son prochain livre. Une chose est sûre : le riche héritier continuera de faire parler de lui dans les semaines à venir.

EANRIG Niamh et HAW Miriallia, Vers le désarmement total, utopie ou réalité ? Le cas de Gibraltar, Orb, Graham Edition, CE75.

On ne présente plus Miriallia Haw ni Niamh Eanrig. Leur travail journalistique a été salué dans le monde entier. Elles font partie de ceux qui construisent la légende des chiens de garde de la démocratie, prouvant que le pouvoir ne cachera pas tout aux simples citoyens. Leurs révélations les ont propulsées vers une renommée qu'elles gèrent avec simplicité.

Une vulgarisation remarquable des enjeux en présence, une compréhension aigüe de la problématique d'après-guerre, le livre se veut accessible au grand public, sans pour autant faire les raccourcis qui sont monnaie courante avec ce genre d'ouvrage. Les photographies couleur présentées dans l'encart central donnent énormément de poids aux propos tenus dans le livre. La conclusion amenée par les deux femmes se veut pratique et politique : nous ne pouvons qu'espérer que leurs recommandations seront examinées par les autorités compétentes.

Eanrig est pressentie pour prendre la suite de l'actuel rédacteur-en-chef de L'Echo. Elle s'est refusée à tout commentaire. Lors d'une récente interview à propos de ses nouvelles activités – Haw s'est retirée du monde journalistique pour entrer dans la photographie, ndlr – Haw déclarait : « Oui, je ne suis plus active dans le mouvement pacifiste. Oui, c'est à cause de mon fiancé, mais pas dans le sens où vous l'entendez. Le conflit est terminé. Le monde entier tourne la page et regarde vers l'avenir, moi aussi. La preuve ultime que le conflit a été dépassé, vous l'avez sous vos yeux : un couple formé par un Coordinateur et Naturelle. » Plus assurée que jamais, notre photographe semble assumer sereinement la tempête médiatique déchaînée autour de sa relation avec le Conseiller Elthman, récemment élu au siège autrefois occupé par son père. En voilà deux qui ont mérité de savourer leur paix !

PAL Rosetta, La voix du vent, Panama, Atla Edition, CE75.

Et notre jeune écrivain est parvenue à se faire une place parmi les grands ! Du haut de ses jeunes années, Pal a transporté la jeunesse avec les aventures la fratrie Delval, jeunes Naturels de l'ère de Jésus-Christ devant faire face à la conquête de l'Europe par les hordes de Huns. Les trois enfants – deux garçons et une fille – se découvrent des pouvoirs de chamanisme au cours du siège de leur ville, puis parviennent à se glisser parmi les Auxiliaires de l'armée des Huns et apprennent à vivre selon les lois des tribus des steppes. Ils sont rapidement acceptés comme des prodiges, commencent une formation auprès du devin officiel du Khan, et forgent des liens d'amitié et de rivalité parmi les enfants des guerriers. Le livre n'est que le premier tome d'une série que nous espérons aussi excellente que cet avant-goût prometteur.

Pal affirme avoir travaillé sur des documents historiques conservés à December One, colonie spécialisée dans l'histoire. Elle répond volontiers aux questions sur son contexte, mais aime à rappeler le rôle de soutien de sa famille et de ses amis : « Sans Romero – son frère, ndlr – je n'aurais jamais rêvé de pouvoir rencontrer la présidente du Conseil Suprême des PLANTS, ni la Représentante en Chef de l'Union d'Orb, ni le Commandant Zala, et je n'aurais jamais eu accès à toute cette merveilleuse documentation conservée dans les colonies spatiales – le père de Zala occupait le siège de December One, ndlr. Tous ceux que j'ai rencontrés au cours de mes recherches ne m'ont jamais méprisée parce que j'étais Naturelle, et j'ai moi-même appris que les Coordinateurs dépassent les clichés répandus pendant les guerres. » Un témoignage touchant qui ranime l'espoir.

Pour ces fêtes de fin d'année, espérons ensemble que le conflit est définitivement derrière nous. Il ne nous reste qu'à vous souhaiter le meilleur pour CE76, et filons vous préparer de croustillants nouveaux articles !

L. V.-Y.


Et avec cet ultime aperçu du futur commun de nos deux héros, gentiment relu par , je mets un point final à cette histoire. La reconversion de Dearka dans le monde politique peut surprendre : il me paraît toutefois naturel que des sacrifices soient consentis des deux côtés. Un dernier mot sur l'ambiance musicale. La chanson qui m'a inspirée pour cette histoire est sans hésiter Je suis un homme, de Zazie. On y retrouve l'évolution de Dearka dans ce que je vois comme une sorte de confession à Miriallia. Je vous remercie de m'avoir suivie au long de ces années d'attente et d'écriture. Lire vos commentaires a été un réel plaisir !