Disclaimer : ceci est la traduction d'une fic de Iago96. J'ai bien sûr obtenu la permission de traduire et de publier son travail en français.

Que ceux qui attendent la suite de ma fic Héritage ne s'inquiètent pas elle arrive!

'pensées'

Chapitre 1

« Tu as fais QUOI ? » Le hurlement du jeune homme résonna à travers la maison toute entière. Juste à côté, les voisins tressaillirent et se demandèrent ce que Mr Potter avait bien pu dire à son fils. Leur pied-à-terre londonien commença à trembler sous le coup de la rage du jeune homme.

James Potter était suffisamment malin pour se mettre hors de portée de son fils – à présent livide – avant de répéter son commentaire. « J'ai arrangé un mariage pour toi. »

Les yeux émeraude de Harry Potter étincelèrent de colère. ' Marié ! ' Il commença à aller et venir sans cesse dans la pièce. Marchant lentement de la cheminée allumée au bureau de la bibliothèque, il réussit à contrôler son mouvement d'humeur avant de détruire quelque chose. Sa magie brute était particulièrement puissante lorsqu'il était énervé, et, énervé, il l'était assurément en cet instant. « Qu'est ce qui te fais penser que tu as le droit de me fiancer ? » demanda Harry d'une voix sourde.

Son aîné déglutit. Puis il se reprit et se leva de son bureau, criant à son fils : « Parce que je suis ton père. Tu as vingt-six ans, Harry. La plupart des hommes de ton âge sont déjà mariés et ont des enfants. » Lui-même était marié depuis l'âge de vingt ans et ne s'en portait pas plus mal.

« Je n'ai pas encore rencontré la bonne personne. » déclara Harry. Une pensée horrible lui vint à l'esprit. « Père, je t'en prie, dis moi que la personne que tu as choisie est mâle ? » 'Si ce n'est pas un homme, je m'enfuirai, la famille et l'honneur peuvent aller au diable. Il est hors de question que je me retrouve casé avec une nana !' Son mouvement se gela dans l'attente de la réponse.

James Potter roula des yeux, irrité contre son fils : « Bien sûr qu'il s'agit d'un homme, Harry. » Se sentant plus en sécurité sur ce terrain, James se rassit : « Ta mère et moi sommes parfaitement au courant de tes préférences. J'ai négocié avec Mr Snape depuis quelque temps maintenant et nous sommes tombés d'accord sur le fait que son plus jeune fils et toi serez mariés avant la fin de l'année. » Ces fiançailles avaient nécessité de très prudentes négociations des deux côtés. La dot, le lieu où le couple allait vivre, tout avait été pris en considération. Harry avait de la chance de ne pas avoir à s'occuper de ces détails lui-même. Si seulement son fils pouvait le voir de cette manière…

L'esprit d'Harry bogua. On était déjà fin août ! Cela signifiait qu'il allait être marié dans les quatre prochains mois ! « Une date a-t-elle été retenue ? » cracha-t-il. Comment son père osait-il diriger sa vie comme cela ? Il savait, et comprenait, qu'il était de son devoir, en tant que fils unique de James Potter du Derbyshire, de se marier et de perpétuer la lignée, de maintenir le respect dû au nom des Potter, mais voir tous ses choix lui être retirés d'un seul coup était insupportable. Que se passerait-il s'il ne pouvait souffrir cet homme ? Il serait malheureux pour le restant de sa vie, sans aucune consolation, aucun moyen d'y échapper ? Et des héritiers seraient attendus !

« Courant décembre. Nous nous sommes mis d'accord sur une date provisoire, le 15. » Une fois encore, James attendit l'explosion programmée de son fils mais Harry le surprit : il ne s'énerva pas. Il hocha brièvement la tête et sortit. Il ne claqua même pas la porte. La maison arrêta de trembler. Harry avait très clairement travaillé son self-contrôle. Une bonne chose. Une fois, pendant son adolescence, il avait presque détruit une pièce entière dans un accès de colère. James en avait depuis longtemps oublié la cause mais des marques roussies étaient toujours visibles derrières les étagères de la bibliothèque et quelques livres étaient brûlés sur les bords.

Secouant la tête, confus, James décida d'aller discuter avec sa femme de la manière dont leur fils avait pris la nouvelle. Il la trouva dans le salon, installée avec son ouvrage. Elle avait ensorcelé le piano pour qu'il joue ses airs favoris et chantonnait doucement.

« Et bien, il l'a pris mieux que je ne l'espérais en fin de compte. Il a certainement hérité de mon tempérament et, Dieu merci, de mon bon sens quant à l'opportunité de le laisser le submerger. » commenta Lily Potter, née Evans, dans un soupir. Elle ne souhaitait pas que son fils chéri la quitte mais elle voulait désespérément des petits-enfants et Harry n'était pas prêt à les lui donner prochainement sans un ferme encouragement. Honnêtement, ce garçon était incorrigible.

Elle était presque certaine qu'Harry n'était pas dénué d'expérience mais il ne s'était encore jamais engagé. Il avait vingt-six ans – bien sûr cela était toujours jeune, l'âge mûr sorcier se situant vers soixante-cinq ans – mais il était dans les mœurs de se marier jeune. Tous ses amis étaient mariés maintenant, il restait le seul célibataire. Les gens commençaient commérer. Ronald Weasley avait épousé Hermione Granger cinq ans auparavant, un mariage d'amour, ne surprenant personne. Ces deux-là étaient amoureux l'un de l'autre depuis leur première rencontre huit ans plus tôt, mais Ron étudiait pour sa licence de droit à cette époque et ne pouvait supporter financièrement une épouse. Les autres amis proches d'Harry s'étaient tous mariés encore plus tôt. Il y a six ans, Dean Thomas avait épousé son amour d'enfance Seamus Finnigan. Neville Longbottom s'était fiancé et, peu après, marié avec Luna Lovegood il y a huit ans et Draco Malfoy avait été fiancé à Geneva – Ginny – Weasley plus de neuf ans auparavant, bien qu'ils ne soient mariés que depuis six ans. Tous les autres Weasley, sept enfants au total, étaient également mariés. Cette famille était très grande, malheureusement leurs revenus n'étaient pas aussi abondants mais cela ne les avait jamais arrêté. C'étaient des gens adorables bien que sans la magie qui caractérisait les gens de la classe supérieure, les Sang-Bleu, comme ils étaient surnommés. Les jeunes Weasley avaient tous de bons emplois et étaient plus que capables de subvenir aux besoins de leurs familles.

« Quand doit-il rencontrer son futur mari ? » demanda la belle rousse à son propre époux. Elle était curieuse de connaître le jeune homme que son fils allait épouser.

« Dans deux jours. Je les ai invité à dîner. » répondit James Potter.

Lily sourit douloureusement et déclara : « Que la partie commence. »

James retourna dans son bureau et s'assit lourdement. Il ne voulait pas forcer son fils unique à se marier mais une alliance entre les deux familles serait extrêmement profitable pour les deux parties. Mr Snape était un homme riche, certes peut-être pas autant que James lui-même, mais il l'était devenu sans les nombreux contacts nécessaires dans cette ville, que James, quant à lui, possédait.

Il n'avait pas énormément entendu parler du plus jeune fils de Snape, seulement des rumeurs indiquant qu'il était … difficile et plutôt solitaire. James avait confiance dans le fait que Maître Snape et son fils s'entendraient. Après tout Harry pouvait être incroyablement têtu à l'occasion et généralement très agréable. Beaucoup de gens tentaient de 'mettre le grappin' sur son fils, à la fois pour son allure et son argent. Le jeune Potter disposait de 10 000 gallions par an et avec le décès de ses parents – par Merlin, le plus tard possible – cette somme augmenterait.

Deux jours plus tard, Harold James Potter se trouvait dans sa chambre, marchant de long en large de la fenêtre à la porte. Il ne prêtait pas attention à l'éblouissante vue de sa fenêtre et ne réalisait pas à quel point la collision avec le bois dur et impitoyable de la porte était proche tant il était perdu dans ses pensées. Il ne voulait pas rencontrer le fils de ce Mr Snape ! Il voulait rester célibataire ! Il n'était pas prêt à se marier, et ce, certainement pas avec quelqu'un qu'il n'avait jamais rencontré auparavant. 'Mon Dieu, et que ce passera-t-il si je ruine sa vie ? Il est poussé là-dedans aussi… Je suppose qu'il nous faudra en tirer le meilleur parti.' décida-t-il finalement. 'Par pitié, laissez moi au moins être capable de respecter mon partenaire pour la vie.' Un mariage dans lequel aucun des partenaires ne peut aimer ou respecter l'autre n'est certainement pas agréable. Il avait vu bien des preuves de cet état de chose au fil des ans. Sa tante Pétunia et son mari Vernon Dursley ne pouvaient pas se supporter. La seule chose qu'ils aimaient tous les deux était leur seul fils, Dudley, un jeune homme plutôt corpulent avec lequel Harry s'entendait suffisamment lorsqu'il le fallait. Sa tante avait été mariée à l'age de seize ans à un homme beaucoup plus âgé. Son père n'avait pas pu refuser l'offre de Dursley étant donné qu'à ce moment la famille se trouvait dans une position relativement inconfortable.

Maintenant qu'il avait décidé d'attaquer le problème bille en tête et de tirer le meilleur parti possible de cette situation, Harry trouva la force de quitter sa chambre. Juste à temps car, à l'instant où il atteignit le salon, la bonne, Lavande, entra et annonça l'arrivée de Mr Snape, Mrs Snape et de leur fils Maître Snape.

Harry se raidit et se leva de son siège, suivi de sa mère et de son père, prêts à accueillir les Snape.

Mr Snape entra le premier, suivi de sa femme et finalement, derrière eux, de leur fils. Harry regarda chaque membre de la famille avec curiosité. Après tout, ils allaient bientôt faire partie de sa famille également.

Mr Snape était un homme très grand. Il avait des cheveux sombres attachés en une queue de cheval soignée - comme la mode actuelle le dictait – et ce que l'on pouvait poliment appeler un nez romain. Son visage n'était pas particulièrement agréable. Il faisait incontestablement son age, lequel était proche des soixante-dix ans, et les lignes de son visage étaient plutôt dures. Il ne semblait pas être homme à facilement tolérer les erreurs.

Mrs Snape était beaucoup plus petite, et surtout bien plus jeune, que son mari avec des cheveux blonds et des yeux d'un brun très sombre. Elle semblait très frêle, comme si toute son énergie avait été drainée. Son apparence était plaisante mais pas belle.

Au contraire, son fils était presque aussi grand que son père. Il avait les mêmes cheveux noirs, ramenés en arrière par un lien de cuir, mais avait les yeux de sa mère bien qu'ils soient quelques teintes plus sombres, les faisant apparaître presque noirs. Les mêmes lignes, qui durcissaient le visage de son père, rendaient le sien plaisant de par leur apparence délicate. Son visage était jeune. Des questions qu'il avait posées un peu partout en ville, Harry savait que le jeune Mr Snape ne sortait pas souvent et avait la réputation de posséder une langue acérée. Comme il regardait les Potter, son visage arborait une expression circonspecte. Ses yeux entrèrent en contact à peine une seconde avec ceux d'Harry avant qu'il ne détourne timidement son regard sur le sol.

'Bien. Au moins il n'est pas laid.' pensa Harry alors que Mr Snape continuait de fixer le sol. 'Je ne sais toujours pas son prénom.' réalisa-t-il. Harry allait devoir corriger cette sérieuse omission très rapidement. Il était fiancé à cette personne, il se devait au moins de connaître son prénom, quitte à ne pas l'utiliser. Après tout, beaucoup de gens, qui n'avaient pas fait de mariage d'amour, s'appelaient par leur nom de famille. Harry savait que les parents de Draco s'appelaient respectivement Mr Malfoy et Mrs Malfoy, ce qu'Harry trouvait plutôt étrange. Ses parents s'appelaient James et Lily mais Harry savait que l'amour s'était développé entre eux après leur mariage. Sa mère avait été incapable de supporter son père lorsqu'il lui faisait sa cour et pendant la première année de leur mariage. C'étaient seulement les soins qu'il lui avait prodigué lorsqu'elle avait été malade qui avait fait changer son point de vue sur cet arrogant vantard. Dieu merci, l'age et Lily Potter avaient fait de James Potter un vrai gentleman.

James Potter s'avança : « Mr Snape, ravi de vous revoir. J'espère que votre famille et vous-même allez bien ? »

« Très bien, je vous remercie. Je peux voir que vous aussi. » répliqua brièvement Mr Snape avec un petit mouvement de tête.

« En effet. Puis-je vous présenter ma femme, Lily, et notre fils, Harold. » déclara James, étendant la main vers sa famille.

Lily fit la révérence et Harry s'inclina devant les Snape qui successivement répondirent, s'inclinant ou faisant la révérence à leur tour. Les yeux d'Harry n'avaient pas quittés le plus jeune Mr Snape plus de quelques secondes. Il voulait capter son regard et peut-être commencer une conversation avec lui, après tout ils allaient être mariés dans l'année. Harry était déterminé à devenir ami avec ce jeune homme et si Harry était quelque chose, il était bien têtu.

Ils prirent tous un siège et s'assirent en silence car, quelques minutes après les civilités d'usage, les invités admirant le mobilier, la maison et son cadre, plus personne ne fut capable de trouver quelque chose à dire. Finalement, Lily Potter se tourna vers Mrs Snape et lui demanda si elle serait présente au bal des Malfoy, le 14 septembre.

« Nous avons bien reçu une invitation, en effet. » répondit-elle calmement. Puis, suivant les exigences des conventions sociales, elle demanda à son tour : « Y assisterez-vous ? »

Lily opina : « Certainement. Harry est un bon ami de Mr et Mrs Malfoy. Nous sommes souvent chez eux et quand nous n'y sommes pas, Harry s'y trouve. Votre fils ne devrait pas avoir besoin de compagnie. »

A ce moment, le regard de Maître Snape se détacha du sol et se fixa sur Mrs Potter comme s'il n'avait jamais entendu parler de ce mariage.

« Severus ne sort pas souvent, j'en ai peur. » commenta Mrs Snape.

'Alors son prénom est Severus. Tellement peu courant.' Harry décida de prendre pitié du jeune homme et de l'entraîner dans la conversation. Il savait qu'il était plutôt inconfortable d'entendre les gens parler de vous comme si vous n'étiez pas là et pourtant tout le monde semblait le faire. C'était une manière, socialement acceptée, d'embarrasser les autres, tout spécialement les jeunes.

Il se pencha de son fauteuil vers le canapé sur lequel Mr Snape était assis à côté de sa mère et dit : « Maître Snape, allez-vous bien ? »

Severus rencontra son regard sans tressaillir, bien qu'avec un peu de méfiance, et répondit : « Je me porte bien. Et vous ? »

« Je vais très bien, merci. » lui sourit Harry. Il voulait désespérément découvrir ce que le jeune homme pensait de leurs fiançailles mais la bienséance et la proche présence de ses parents l'en empêchèrent.

« Aimez-vous lire, Maître Snape ? »

« Oui. » répondit simplement Severus. C'était vraiment bizarre, il n'était pas habitué à parler à des gens qu'il ne connaissait pas. Son père l'avait toujours gardé à la maison, ne lui permettant même pas d'aller à l'université, parce qu'il avait décidé que, comme son plus jeune fils était gay, il serait marié à un homme riche. Depuis ce jour, Severus avait été traité pratiquement comme une femme. Il allait même être marié avec une dot, à son plus grand désarroi.

Harry grogna en son for intérieur. Dieu que cela devenait difficile. Il était très dur de converser avec quelqu'un qui ne vous donnait que des réponses monosyllabiques. Il essaya à nouveau : « Aimez-vous la musique ? »

« Oui. » Puis il ajouta de son propre chef : « Je joue du piano. »

Harry remercia silencieusement tous les dieux auxquels il put penser. Il avait enfin une conversation. « Quelle musique pratiquez-vous généralement ? »

« Principalement Beethoven et Mozart. Vous aimez la musique ? » Severus avait décidé que si Mr Potter faisait l'effort d'essayer de le connaître, alors il pouvait répondre à ses questions, et peut-être également commencer à connaître son futur époux. Qui sait, peut-être qu'ils pourraient même devenir amis. Après tout, ils allaient passer le reste de leur vie ensemble. Il n'y avait aucune autre option possible, aucun choix dans cette affaire. Severus avait déjà été prévenu par son père que cet homme était un prétendant qu'il n'était absolument pas autorisé à fuir sous peine de se voir déshérité. Non pas que Severus se préoccupait vraiment de cela mais sans une éducation universitaire, il n'avait aucun contact pour avancer dans ce monde. Il serait dépourvu de tout et n'avait nulle envie de finir dans un bordel à se vendre ou mort dans la rue. Il était incroyablement difficile d'aller où que ce soit dans ce monde sans quelqu'un pour vous supporter, louer vos mérites.

« Oui, bien que je doive confesser jouer du piano extrêmement mal en fait. Ma mère a tenté de m'apprendre quand j'étais jeune mais a échoué. Je n'avais ni le talent, ni l'envie de pratiquer et aucun de mes tuteurs ne savait jouer. Je lis la musique assez bien mais mes doigts manquent de la grâce nécessaire pour réaliser de beaux morceaux. » admit Harry avec un sourire embarrassé.

Severus lui retourna légèrement son sourire : « Comme cela est dommage. »

Alors qu'il parlait, le maître d'hôtel entra dans la pièce et annonça que le dîner était servi. De ce fait, Harry se leva, offrant son bras à son fiancé et le guidant vers la salle à manger derrière sa mère et son père.

C'était une grande pièce, richement meublée. Mr Snape était très heureux que son fils se marie dans une telle richesse. Lui-même n'était pas aussi riche, ce qui était justement l'intérêt de marier Severus. Malgré la dot qu'il donnait à son plus jeune fils, les contacts qu'il allait gagner à être lié aux Potter augmenteraient grandement ses affaires et les cercles dans lesquels elles évoluaient seraient plus élevés et plus variés.

Harry était assis en face de Severus qui semblait déchiré entre devoir baisser timidement les yeux et l'envie de les planter directement dans le regard d'Harry. Si Harry était honnête envers lui-même, Severus Snape l'intriguait énormément. Il était presque féminin dans certaines de ses manières et pourtant Harry pouvait voir dans ses yeux d'onyx qu'il se restreignait souvent. Harry avait entendu des histoires sur les fils les plus jeunes de certaines familles qui étaient traités comme des femmes, entraînés à être soumis et timides, puis mariés à des hommes riches. Il savait aussi que Tobias Snape avait deux fils, l'un récemment marié avec une jeune femme de bonne famille, laissant Severus le seul fils encore non marié, mais sûrement Mr Snape ne se conduirait pas comme ces hommes ne se préoccupant que de l'argent et pas de leurs fils. Cela serait si démodé.

Harry était déterminé à connaître le fin mot de cette affaire. « Maître Snape, puis-je m'enquérir du fait que vous n'ayez pas de profession ? » demanda-t-il doucement pour ne pas alerter le reste de la table.

Il se senti mesuré et évalué par un regard calculateur. Finalement Severus sembla prendre une décision : « Je n'ai pas eu la fortune d'aller à l'université. »

« N'appréciez-vous point l'étude ? » continua Harry. Tout ce qu'ils disaient se trouvait chargé de double sens, les comprendre et être capable d'y répondre lui signifiait bien que Severus était un homme très intelligent. Un manque d'intelligence n'était sûrement pas la cause de cette négligence dans son éducation.

« Au contraire, j'affectionne l'étude. J'ai passé de nombreuses heures très heureuses dans notre bibliothèque. »

« Alors je présume que d'autres obligations vous ont empêché de fréquenter l'université ? » Il lança un bref coup d'œil en direction du père de Serevus.

Les coins de la bouche de Maître Snape se relevèrent de manière infime et il hocha la tête.

« Eh, de quoi parlez-vous si discrètement vous deux ? » questionna Tobias Snape d'une voix forte. Il avait déjà pas mal bu. Il voulait s'assurer que son plus jeune fils se conduisait correctement, il avait déjà effrayé deux soupirants. Tobias avait été excessivement heureux d'être présenté à James Potter qui cherchait à marier son fils rapidement. Par chance, Severus ne semblait pas être en train d'insulter ou de rabaisser le fils Potter, pas pour le moment en tout cas.

Adriana Snape, d'un autre côté, pouvait voir que son fils chéri était intéressé par le jeune Potter. 'Merci Merlin ! Je ne pourrais jamais être satisfaite si mon Severus était marié à quelqu'un qu'il ne puisse pas apprécier.' Elle savait que son fils n'était probablement pas la personne avec laquelle il était le plus facile de s'entendre. Il avait un esprit mordant et un sens de l'humour sarcastique mais il était un homme bien. C'était une honte que son mari ne lui ait jamais permis d'aller à l'université. Severus aurait été un membre très respecté de la société aujourd'hui, mais non, Tobias, sachant que son fils préférait les hommes, l'avait gardé à la maison et entraîné à être une épouse. Cela tuait Adriana de voir Severus, son jeune fils à la volonté si forte, agir comme une jeune femme timide. C'était presque naturel pour lui maintenant bien qu'elle sache qu'il devait constamment s'empêcher de faire des commentaires. Il fallait qu'elle garde un œil là-dessus. Croisant le regard de Mrs Potter, Adriana pensa qu'elle avait au moins un allié.

Après le dîner, Severus fut supplié de jouer du piano pour eux pendant qu'ils jouaient au whist. Il était évident à la ligne de ses sourcils que le jeune homme était très mal à l'aise à l'idée de jouer devant des étrangers. Dans une tentative pour, d'une part, échapper à la conversation de ses parents et pour, d'autre part, engager une discussion avec son futur mari, Harry rejoignit le pâle jeune homme au piano, s'improvisant tourneur de pages.

Tout en gardant un œil sur la page de musique pour savoir quand la tourner, Harry débuta son incursion dans les rapports conversationnels : « Alors Maître Snape … »

A la fin de la nuit, tout ce qu'Harry avait appris de son futur mari était qu'il aimait la musique, lire mais n'aimait pas jouer aux cartes. Il pensait aussi que l'homme était plutôt sarcastique mais comme il n'avait pas dit grand-chose, il ne pouvait en être sûr.

Les Snape partirent. James se tourna vers son fils et leva un sourcil curieux.

« Je ne le déteste pas. » prononça Harry avant de partir.

James détourna son regard de la silhouette de son fils vers sa femme avec un léger sourire sur les lèvres : « C'est une bonne nouvelle n'est-ce pas ? »

Lily roula simplement des yeux. 'Vraiment les hommes !'

Dans la voiture, Adriana Snape regarda son fils. Son visage était, comme toujours, impénétrable. Il croisa son regard et haussa élégamment les épaules. Elle soupira mentalement. Cet enfant serait sa mort.