Bienvenue, et merci de venir jeter un coup d'oeil à ma fic !
Ceci est ma toute première fanfiction, et je suis trèèèès nerveuse à l'idée de la poster. J'espère qu'elle vous plaira....
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Série :Yami no matsuei / Descendants des Ténèbres
Disclaimer : Les personnages de Yami no matsuei ne m'appartiennent évidemment pas. Ils ont été créés par Yoko Matsushita. Je les lui emprunte pour m'amuser un peu avec eux, et je promets de les lui rendre dans l'état où je les ai trouvés...
Genre : YAOI ! ! (Comment ai-je réussi ce mélange de romantisme mélo et de sado-masochisme ?? *rougit et va se cacher*) Le tout assaisonné d'une légère touche d'horreur et d'enquête policière pour coller au style de l'original...
Couple : Tsuzuki/Hisoka (et Muraki/Hisoka, si on peut appeler ça un couple...)
Rating : M, définitivement, puisque le dernier chapitre est un lemon. Donc, réservé aux lecteurs avertis ! (Ceci dit, à part les chapitres 5 et 7, ça reste très gentil.)
C'est la toute première fois que j'écris un lemon ! *^_^*;; Donc, soyez indulgents...
Et, au fait, je poste cette histoire, avec un rating M et un avertissement au lecteur, parce que j'ai vu des tas d'autres fics très explicites sur FFNet. Mais si jamais quelqu'un trouve que j'ai dépassé les bornes, n'hésitez pas à me le faire savoir et je posterai une version expurgée. Ce n'est certainement pas mon intention d'enfreindre les règles ou de choquer qui que ce soit !
Warning : Cette fic contient une scène de viol explicite (ou un lemon à tendance SM marquée). S'il vous plaît, ne lisez pas si vous pensez que vous allez trouver ça dérangeant ! (et ne me flamez pas, parce que je vous ai honnêtement prévenus.)
Ceci dit, rassurez-vous, je ne crois pas avoir écrit quelque chose de vraiment horrible. En fait, je pense que le plus grand avertissement pour cette histoire devrait concerner les copieuses doses de guimauve dégoulinante de sucre qui l'imbibent... Diabétiques s'abstenir !
Notes : L'histoire commence à la fin de l'animé, donc à la fin du volume 8 du manga. Je n'ai pas tenu compte de ce qui se passe par la suite.
Si vous n'avez pas encore vu cet animé, courez vite le faire ! ^^ Il est malheureusement inédit en français, mais Le Monde du Yaoi a réalisé un excellent Fansub.
Les chapitres 1 à 3 ont été bêta-lus par la très talentueuse Roshieru, et Merle a eu la gentillesse de corriger de nouveau les chapitres 1 et 2. Merci mille fois à toutes les deux ! ^_^ (Le reste de l'histoire, par contre, contient encore toutes mes erreurs... ^^;)
Pardon pour cette longue introduction. Merci encore de lire mon histoire, j'espère qu'elle vous plaira !
Et si vous me laissez un petit message, j'en serai très heureuse...
États d'Âmes
Prologue
La brise tiède faisait frémir les branches des cerisiers en fleur, figés dans l'éternel printemps du Meifu. Le front collé à la vitre, Hisoka contemplait la haute silhouette de l'homme qui déambulait dans les allées du parc. Les pétales tourbillonnants l'entouraient d'un halo rose pâle, s'accrochant à ses cheveux bruns, se glissant entre les plis de son pardessus noir, sans que le promeneur solitaire, perdu dans ses pensées, ne leur portât la moindre attention.
Depuis leur retour de Kyoto deux mois auparavant, depuis que Hisoka l'avait arraché au brasier destiné à l'emporter dans la mort en compagnie de Muraki, Tsuzuki avait subtilement changé. Pour ses collègues du Département des Invocations, il était toujours le même jeune homme enjoué, impulsif et un peu immature malgré ses soixante et onze ans de service à l'Enma-Cho. Mais lorsqu'il pensait ne pas être observé, une expression lointaine et douloureuse assombrissait ses yeux d'améthyste.
Ses habitudes aussi avaient changé. En particulier, il avait remplacé ses visites quotidiennes à la pâtisserie par de longues promenades solitaires sous les cerisiers du parc. Et jour après jour, Hisoka l'observait depuis la fenêtre de leur bureau commun, témoin impuissant de la souffrance de son partenaire.
« Non, pas seulement témoin. Cause. »
Hisoka serra les dents et ne prit pas la peine d'essuyer la larme qui roulait sur sa joue. Il se sentait envahi de dégoût pour lui-même. Pour sa lâcheté. Pour être le seul à voir la douleur de celui qui, en moins d'un an, était devenu pour lui la personne la plus importante au monde, son seul ami et sa seule famille, et pour l'abandonner à ses démons. Pour lui refuser ce dont Tsuzuki avait désespérément besoin en ce moment : une main tendue, des mots de réconfort, une épaule sur laquelle pleurer, l'assurance qu'une personne au monde ne le jugeait pas, n'attendait rien de lui, mais était là pour lui, inconditionnellement.
« Pourquoi l'ai-je sauvé, si c'est pour le rejeter ? »
La silhouette noire fit demi-tour au bout de l'allée et revint sur ses pas, se dirigeant lentement vers la porte monumentale du capitole qui abritait les bureaux de l'Enma-Cho. Avant de quitter l'ombre des cerisiers, Tsuzuki s'arrêta pour se passer lentement les mains sur le visage. Et Hisoka, imitant inconsciemment son mouvement, prit lui aussi un moment pour essuyer ses yeux et faire disparaître de son visage les traces de ses larmes, goûtant l'amère consolation de partager au moins ce geste avec son partenaire.
CHAPITRE 1 : Une macabre enquête
Lorsqu'il pénétra dans la grande salle de conférence, Hisoka arborait de nouveau son expression d'adolescent boudeur et aucune trace d'émotion n'était plus visible dans ses yeux verts. Tsuzuki, qui avait précédé Hisoka de quelques instants, était debout près de la porte d'entrée. Souriant, apparemment relaxé, il était engagé dans une discussion animée avec Watari, qui semblait porter sur sa dernière invention. Un peu en retrait, Tatsumi suivait la conversation avec intérêt.
Tsuzuki s'interrompit en voyant son partenaire entrer dans la salle et s'avança dans sa direction, un large sourire aux lèvres.
— Salut, Hisoka ! Ça va ? Où étais-tu passé ? Je ne t'ai pas vu de la journée !
En quelques pas, Tsuzuki avait rejoint Hisoka, et ses doigts effleurèrent la main du jeune homme. Ce n'était qu'un contact fugace, mais il n'en fallait pas plus pour que les images provenant de l'esprit de Tsuzuki n'assaillent Hisoka, accompagnées d'une vague d'émotions si forte qu'il faillit en tomber à genoux :
Peur.
Douleur.
Sentiment de culpabilité.
Dégoût de soi jusqu'à la nausée.
Et, plus fort que tout, ce désir aigu de se fondre dans le néant.
Des enfants au visage haineux etgrimaçant, jetant des pierres à un adolescent aux yeux violets.
— Monstre ! Anormal ! C'est de ta faute ! Fous le camp, tu n'as rien à faire ici !
La petite Kazusa, blanche et immobile, écrasée sous une colonne gigantesque, ses grands yeux sans vie fixés sur lui dans une accusation muette.
— C'est de ta faute !
Hisoka lui-même, impuissant et terrifié, attaché à une stèle de marbre par de fines cordelettes pénétrant dans sa chair jusqu'au sang.
— C'est de ta faute !
Hisoka encore, sauvagement éventré à coups de hache par un Tsuzuki aux yeux froids et au sourire cruel, tandis que, prisonnier dans un corps qu'il ne contrôlait plus, le véritable Tsuzuki assistait à la scène, hurlant de terreur impuissante.
— Monstre !
La dernière vision de Tsuzuki fut accompagnée d'une vague de douleur et de désespoir plus intense que les autres. Ceci, s'ajoutant au très mauvais souvenir que la scène évoquait également chez Hisoka, donna enfin à ce dernier l'impulsion dont il avait besoin pour s'arracher à sa contemplation horrifiée du monde intérieur de son partenaire. Le jeune shinigami fit un bond en arrière, murmura quelques mots inintelligibles en réponse au salut de Tsuzuki, et se réfugia à l'autre bout de la salle. L'expression de douleur et d'incompréhension qui traversa les yeux de son ami ne lui échappa pourtant pas, et son cœur se serra. Quant à Tatsumi et Watari, ils regardaient alternativement les deux shinigami avec stupéfaction.
Encore tremblant sous le choc, Hisoka se laissa tomber sur une chaise avec un soupir. Il ferma les yeux et respira profondément, s'efforçant de chasser de son esprit les visions qui hantaient son partenaire. Lorsqu'il eut retrouvé un semblant de calme, il ne put s'empêcher de jeter un regard à la dérobée en direction de ce dernier. Tsuzuki s'était assis à l'autre bout de la table, aux côtés de Tatsumi. Il avait de nouveau son expression enjouée. Hisoka ne pouvait que ressentir de l'admiration devant la force de volonté d'un homme qui réussissait à présenter au monde un visage souriant alors même que son esprit était en proie à ces images de cauchemar. Et nul, sinon peut-être Tatsumi qui le connaissait si bien, n'était capable de s'apercevoir que le sourire de Tsuzuki n'atteignait pas ses yeux.
Admiration, mais aussi agacement et frustration, car Tsuzuki avait évidemment oublié le peu enviable talent de son partenaire : Hisoka percevait les émotions de quiconque l'approchait. Son don d'empathie avait été le fléau de son existence, mais jamais le jeune homme ne s'en était lamenté aussi amèrement que durant ces dernières semaines. Depuis leur retour de Kyoto, en effet, chaque fois qu'il s'était approché de son partenaire, le jeune empathe s'était retrouvé assailli par les émotions négatives de ce dernier. Lorsqu'ils s'étaient accidentellement touchés, la puissance des souvenirs qui tourmentaient son ami avait forcé Hisoka à battre en retraite. Ainsi, au moment où son partenaire avait le plus besoin de lui, Hisoka lui tournait le dos, sachant qu'il le blessait, sachant qu'il exacerbait son sentiment d'isolement et de culpabilité, mais incapable de faire face aux démons qui hantaient son ami.
Une série de coup secs frappés sur la table d'une main nerveuse par Konoe arracha Hisoka à ses sombres pensées. Il ne se sentait absolument pas d'humeur à se concentrer sur les détails de la nouvelle affaire que le chef voulait leur présenter. En fait, sa ferme intention était de ne faire acte que de présence physique à la réunion et de laisser son esprit vagabonder, ressassant la situation sans issue dans laquelle il se trouvait vis-à-vis de son partenaire. Cependant, le regard froid et appuyé que lui lança Konoe força Hisoka à se redresser sur son siège, à essuyer nerveusement ses paumes moites sur la toile de son pantalon et à prêter attention aux paroles de son supérieur.
— Bien. Maintenant que j'ai l'attention de tous, je voudrais vous faire part du nouveau cas dont nous a chargé le Comte. Il s'agit une fois de plus d'une disparition d'âmes, mais cette fois-ci l'affaire s'annonce assez problématique. Trois âmes, dont les flammes se sont éteintes dans la Salle aux Chandelles au cours de la dernière semaine, manquent toujours à l'appel. Après une rapide enquête auprès de nos informateurs humains, nous avons réussi à localiser ces trois personnes. Et c'est là que les choses se compliquent, car il semblerait qu'elles soient toujours vivantes.
Un murmure parcourut l'assemblée des shinigami, qui échangèrent des regards interrogateurs.
— Mais, chef... comment est-ce possible ? Si ces personnes sont réellement vivantes, leurs chandelles devraient toujours brûler, non ? s'exclama finalement Watari.
— En théorie, oui... Cependant, quand je dis qu'elles sont vivantes, c'est assez relatif. Toutes les trois ont été victimes d'un enlèvement. Dans chacun des cas la disparition n'a duré que quelques jours, mais lorsqu'on les a retrouvées, toutes avaient perdu l'esprit.
— Perdu l'esprit ? Que voulez-vous dire ? demanda Tatsumi d'une voix tendue.
— Notre informateur n'a pas été très clair à ce sujet, donc aller visiter les victimes est une priorité. Néanmoins, d'après ce que j'ai compris, il semblerait qu'elles aient... perdu toute conscience, toute capacité de communiquer avec autrui ou même de réagir à ce qui les entoure. Ça, ce sont les séquelles psychologiques de leur enlèvement. Quant à ce qu'elles ont subi durant leur captivité, sur le plan physique...
Konoe poussa un lourd soupir et se passa la main sur le visage. Les membres de l'assistance s'agitèrent nerveusement sur leur siège, inquiets de l'expression anormalement grave qui marquait le visage de leur supérieur.
— Enfin, le mieux est encore de vous montrer. Grâce à l'un de nos contacts dans la police locale, nous avons pu nous procurer les rapports de police ainsi que les dossiers médicaux des trois victimes, qui se trouvent à présent hospitalisées dans une clinique de Nagasaki.
Konoe alluma le projecteur et le visage doux et un peu mélancolique d'une jeune fille aux longs cheveux noirs apparut sur l'écran.
— Michiko Aoki, 19 ans, étudiante en seconde année de littérature classique, énonça Konoe.
Après quelques secondes, le directeur de l'Enma-Cho projeta la diapositive suivante. Au centre de l'écran, la photo d'une jeune femme au regard vif et énergique souriait aux shinigami.
— Mayumi Tenjoh, 22 ans, serveuse dans un bar du port.
Après une courte pause, Konoe projeta le portrait de la troisième victime :
— Et enfin Ichirô Oyama, 17 ans, élève de terminale et fils cadet d'une famille aisée de la ville. Les trois victimes ne se connaissaient pas et, à première vue, elles n'avaient en commun que le fait d'être jeune et en bonne santé. Elle semblent avoir été choisies au hasard, ce qui semble indiquer que nous ayons affaire à un criminel en série. Lorsqu'on les a retrouvées, toutes les trois présentaient, en plus de leur état mental, de nombreuses séquelles physiques....
La photo suivante fut accueillie par des exclamations étouffées. Konoe déglutit avec peine. Lorsqu'il reprit la parole, ce fut du ton froid et clinicien d'un médecin légiste, mais il ne pouvait entièrement dissimuler le tremblement de sa voix.
— Les trois victimes présentaient des marques de coups sur tout le corps, et en particulier sur le dos et la partie postérieure des cuisses. Ces marques ont probablement été produites par un fouet ou un objet similaire. Leur nombre, leur superposition et leur état de cicatrisation varié attestent du fait que les victimes ont été battues de façon répétée durant leur captivité. Des cicatrices plus fines, qui ont pu être produites par une corde d'acier, marquaient l'intérieur des cuisses ainsi que la plante des pieds des trois victimes. Toutes trois présentaient également des plaies et ecchymoses aux poignets et aux chevilles, indiquant qu'elles ont sans doute été entravées durant une longue période.
Konoe enchaînait les photos, les décrivant d'une voix monocorde, sans croiser les regards de son audience.
— De nombreuses brûlures, sans doute de cigarettes, sont visibles sur leur torse, en particulier sur les seins des deux femmes. Les victimes ont aussi souffert des mutilations. En particulier, trois ongles manquaient à la main droite de Michiko Aoki.
Seul le bruissement de respirations angoissées rompait le silence de l'assistance. Le malaise était palpable. Hisoka n'avait pas besoin de tourner les yeux en direction des autres shinigami pour deviner l'expression de leurs visages. D'incessantes vagues d'émotions l'assaillaient. Le dégoût, l'horreur, la colère éprouvés par ses collègues déferlaient sur lui sans répit, submergeant ses propres émotions, le faisant suffoquer.
Avec un gémissement étouffé, Hisoka se recroquevilla sur sa chaise, les bras croisés devant la poitrine, les mains agrippant convulsivement ses épaules. Haletant, il tenta de combattre la nausée qui montait en lui.
Konoe, cependant, poursuivait son exposé.
— Enfin les trois victimes ont également subi des assauts sexuels violents et répétés, qui ont entraîné déchirures et hémorragies internes. L'agression sexuelle, cependant, ne semble pas avoir été le but premier du criminel. Le but... pour autant que l'on puisse se faire une idée des motivations d'un tel individu... semble avoir été d'infliger la douleur la plus intense possible à ses victimes.
Konoe sortit un mouchoir de sa poche, s'épongea le front, et prit une longue inspiration.
— Bref, nous sommes en présence d'un criminel en série à tendance sadique marquée, et indubitablement dangereux. Je laisserais très volontiers cette enquête à la police humaine, s'il n'y avait ce problème des chandelles. Pourquoi se sont-elles éteintes, si les trois victimes sont encore vivantes ? Si elles ne le sont plus, par quoi leurs corps sont-ils animés ? Et que sont devenues leurs âmes ? Le triple incident ayant pris place dans le district de Nagasaki, c'est donc à Tsuzuki et Hisoka que revient l'honneur de tirer cette affaire au clair, le plus efficacement possible. Le Comte veut des résultats rapides, et surtout pas de vagues. Donc... faites de votre mieux. Compris, vous deux ?
— Oui Chef ! répondit Tsuzuki, mais sans son enthousiasme habituel.
Hisoka n'était pas en état de répondre et se contenta de hocher la tête. Puis il se leva brutalement et, marmonnant entre ses dents un "honneur, mon oeil !" rageur, il se précipita hors de la salle, manquant de renverser Tatsumi dans sa hâte. Tous les regards se braquèrent sur la silhouette mince du jeune homme qui s'éloignait dans le couloir d'un pas mal assuré.
L'un après l'autre, les shinigami quittèrent la salle de conférence et bientôt Tsuzuki, Watari et Tatsumi se retrouvèrent seuls. Tsuzuki semblait figé sur place, les yeux toujours fixés sur l'extrémité du couloir où son partenaire avait disparu. Watari et Tatsumi échangeaient des regards nerveux. 003, le petit hibou de Watari, énervé par la tension inhabituelle entre les trois hommes, volait en cercles au dessus de la tête de son maître.
Finalement, Watari rompit le silence :
— Hum... Tsuzuki... qu'est-ce qui se passe avec Hisoka, au juste ? Il agit d'une façon plutôt bizarre, ces derniers temps.
Les épaules de Tsuzuki s'affaissèrent et toute trace de sourire disparut de son visage.
— Je sais... Il est encore plus réservé que d'habitude. Il y a visiblement quelque chose qui ne va pas, mais je ne sais pas ce que c'est. Il... Il ne me parle presque pas... termina Tsuzuki dans un murmure, les yeux rivés au sol.
— Vous vous êtes disputés ?
— Non, non... Enfin, oui, peut-être... Je ne sais pas... Je veux dire, j'ai probablement fait quelque chose pour qu'il m'en veuille à ce point. Mais quoi...
Tsuzuki soupira et secoua la tête.
— J'ai l'impression d'être revenu des mois en arrière, lorsque nous commencions tout juste à travailler ensemble. Il était comme ça, à l'époque : silencieux, défensif, toujours méfiant... Je croyais que les choses avaient changé, mais dernièrement...
Le cœur de Tatsumi se serra en voyant la détresse de son ancien partenaire. Il glissa un bras autour des épaules de Tsuzuki et l'attira gentiment vers lui. Tsuzuki ne résista pas et s'inclina contre Tatsumi, la tête au creux de son épaule. Les deux hommes restèrent ainsi quelques instants, Tatsumi soutenant son ami, caressant son dos en petits cercles légers, essayant de lui communiquer un peu de force, de chaleur, de réconfort. Finalement, Tsuzuki se redressa. Avec une dernière pression des doigts autour de son épaule, Tatsumi le laissa aller. Tsuzuki lui adressa un petit sourire de reconnaissance.
— Remarque, reprit Tsuzuki, aujourd'hui il semblait avoir retrouvé un peu de sa mauvaise humeur habituelle. C'est peut-être bon signe...
— Moi, je trouve qu'il avait plutôt l'air malade, répliqua Watari. Il était un peu vert. Rien d'étonnant, remarque, après toutes les horreurs que nous a montrées le chef...
Tatsumi secoua la tête.
— Quoi qu'il en soit, tu ne devrais pas laisser les choses dans cet état. Essaie de lui parler. Il faut savoir ce qui lui arrive et tu es le mieux placé pour ça, même s'il t'évite en ce moment. Tiens, à propos, reprit le secrétaire de l'Enma-Cho après quelques instants de réflexion, vous partez pour cette mission dès demain, non ?
— Euh... Oui, probablement, pourquoi ? demanda Tsuzuki, que l'apparent changement de sujet avait pris par surprise.
— Eh bien, vu l'état désastreux de nos finances, il est totalement hors de question que le Département vous paie deux chambres d'hôtel. Donc, vous partagerez une chambre, c'est un ordre, termina Tatsumi, arborant sa plus froide expression en remontant d'un doigt ses lunettes sur son nez. Mais, derrière les verres, ses yeux noisette pétillaient de malice.
— Tu es diabolique.
— Ça ne t'étonnera pas... mais merci quand même.