HellOo !

J'ai enfin réussi à le faiiire ! mdr Réunir toutes les scènes bOnus déjà écrites & écrire toutes celles que j'imaginais encOr' mais que j'avais eu la flemme d'écrire ! A vrai dire, le fait que plusieurs me relancent depuis plusieurs mois -et que je n'arrête pas de repousser l'écriture de ces scènes...- m'a encOuragé à finalement le faire ! Il y'avait 8 scènes... Il y'en a désormais 17. Certaines dOnt je vous avais parfois parlé... que j'avais dit devoir écrire... & bOn maintenant que c'est fait... C'est FAIT ! mdr Vu le nombre de quasi harceleur [y'en a qui doivent se sentir visés là hein !? =p] ... j'espère que ça vous plaira & que je n'ai rien oublié... ^^' vOus pouvez remercier MaryTherese -qui m'a encOr' parlé de BJ pas plus tard qu'avant hier... lOl J'avoue que c'est elle qui m'a vraiment fOrcé à m'y remettre ainsi que plusieurs autres...

Sur ces mOts... bOnne Lecture !

Belahan Jiwa - Tekanan di Asmara... [Scène bOnus des années Hermione-Drago]

1er Septembre 1997.

Hermione Granger colla son front à la vitre glacé du Poudlard Express qui se déplaçait à travers les paysages anglais vers l'Écosse -et son école. Pour la première fois de son existence, elle ne semblait pas impatiente à l'idée d'étudier encore de nouvelles formes de magie, ou encore de discuter avec ses amis qui chahutaient autour d'elle. Harry et Ginny était en pleine séance de bécotage, sous le regard courroucé mais impuissant de Ron qui discutait en même temps avec Luna et Neville. Hermione ne participait pas à la conversation.

Depuis quelques semaines déjà, elle ressentait une étrange pression au niveau du cœur, comme si celui-ci ne battait plus. Elle savait bien sûr que c'était impossible mais cette impression ne la quittait pas. Et maintenant qu'elle était assise dans ce train… ça s'accentuait. Elle qui n'avait jamais cru aux impressions -nébuleuses- elle se retrouvait à penser que ce mauvais pressentiment avait bien une raison d'être.

« J'ai besoin de prendre un peu l'air… » Murmura-t-elle finalement en se levant, sous les regards surpris de ses amis.

Elle ne leur laissa pas le temps de la rattraper ou de lui poser une quelconque question qu'elle se retrouva dans le couloir séparant les multiples cabines des élèves. Elle avança un peu, se déplaçant sans voir les autres. La pression sur son cœur s'accentua encore et encore.

Puis plus rien.

Elle releva les yeux en le remarquant, croisant celui d'un autre élève. Sa vision se troubla alors qu'une bouffée de désir lui torturait le bas ventre. Elle dut se raccrocher au mur d'une cabine alors que son regard englobait enfin tout le couloir. Drago Malefoy lui faisait face, des cernes sous les yeux, l'air aussi épuisé… aussi vide qu'elle. Elle eut envie de lui sauter dessus à proprement parler et s'empressa de tourner les talons, son souffle se givrant dans ses poumons. Elle s'enferma dans les toilettes, heureuse que la sensation d'attrait que lui provoquait Drago eut disparu… Puis elle réalisa que sa pression au cœur au contraire avait refait surface. Sans qu'elle ne sache exactement pourquoi, son souffle forma des mots entre ses lèvres entrouvertes.

« J'ai besoin de lui… »

O0°00

18 Septembre 1997.

Drago Malefoy entra dans la bibliothèque faisant fit du silence concentré, sifflant un air connu chez les sorciers en s'installant. Théodore Nott parcourut à une vitesse ahurissante l'espace le séparant de son meilleur ami dès qu'il le vit apparaître.

Brusquement, la chaise face au blond grinça et il fut surpris de voir Théo s'asseoir. En général, ils ne se parlaient guère en public. Ils n'étaient simplement pas du même monde. Théo aurait sans doute été plus à l'aise chez les Serdaigles, et Drago -prince des Serpentards- n'avaient pas de temps à perdre avec ses devoirs. Ce qui amena le brun à se demander ce qu'il faisait au centre de la tranquillité et du savoir -comme disait Mme Pince.

« Qu'Est-ce que tu fais à la bibliothèque ? Articula-t-il d'un air sévère qui arracha une grimace à Drago.

- Je viens étudier. »

Son ton était si résolu que même Théo faillit y croire. Drago espéra bêtement que son ami allait le laisser tranquille mais c'était sans compter la détermination du plus étrange des Serpentards.

« Étudier ? Toi ? »

Une pointe d'ironie. Un sourire railleur. Drago eut la très désagréable impression de se parler à lui-même. Il était tout de même fier d'avoir su inculquer quelques valeurs fondamentales de la maîtrise -ou méprise- à son ami d'enfance.

« Oui, étudier. C'est l'année des ASPICS tu sais ! »

Théo haussa un sourcil et Drago baissa très nettement les yeux sur son livre de Métamorphoses. Le brun le dévisagea et chuchota en se penchant un peu.

« Tu es là pour Granger ?

- Qui ? Pouffa Drago, gamin comme toujours lorsque le sujet 'Granger' revenait sur le tapis.

- Hermione Granger. Jane… je crois que c'est son deuxième prénom… Réfléchit Théo en plissant le front. Elle est dans la Réserve. Apprit-il à son ami qui avala difficilement sa salive avant de reprendre contenance.

- En quoi le lieu où se trouve la Sang-de-Bourbe peut-il m'intéresser ?

- Tu as passé le cours de Potion à la regarder. Tu devrais être plus discret ! Se moqua le brun pour seule réponse.

- Je ne l'observais pas. Siffla Drago d'un ton si menaçant que les poils des avant-bras de son ami s'hérissèrent involontairement.

- Si tu le dis… »

Drago jeta un coup d'œil à Théo qui -les bras croisés sur son torse- s'était avachit sur son siège. Il le jaugeait si sévèrement que le Prince des Serpentards eut l'impression d'être face à son père. Brusquement, il laissa tomber le masque.

« Ok, je suis là pour Granger. Je me sens mieux quand elle est dans la même pièce que moi. Content ?

- Ravi ! Ironisa Théo. J'ai pensé à quelque chose…

- Tu as pensé ? Quelle excellente nouvelle ! S'esclaffa Drago. À quoi as-tu pensé mon cher ami ?

- Que tu es un crétin de première, mais passons… sourit Théo. Et si… pour une fois, cette histoire de Belahan Jiwa n'avait pas sauté quelques générations ? Et si…

- Ouais. Grimaça le blond en l'avachissant lui aussi sur son siège.

- Ouais ? Répéta Théo. Ouais, ça veut dire que t'y as pensé ? »

Drago acquiesça distraitement. Théo parut soudain très enthousiaste.

« Mais… c'est génial ! »

Drago planta son regard d'acier dans celui bleu océan de son meilleur ami. Il parut si méprisant que le sourire de ce dernier s'évanouit, laissant place à un rictus assez triste. Un silence de plomb pesa quelques instants sur la table et Théo finit par le briser.

« Qu'Est-ce qui t'a amené à penser ça ?

- Sois réaliste. Gronda Drago. Soit, c'est cette histoire de Belahan Jiwa, soit je suis en train de tomber véritablement amoureux de Granger ! À ton avis, quelle solution est la plus plausible ?

- Les Belahan Jiwa. Acquiesça Théo avec un sourire complice. Ça doit être fantastique…

- Je te demande pardon ? Souffla Drago, exaspéré.

- Pas besoin de chercher l'amour de ta vie. Tu l'as devant les yeux. Tu ne te rends donc pas compte de la chance que tu as ?

- Granger est la femme que mon âme a choisi, et tu trouves que c'est une bonne nouvelle ? On parle de Granger, bon sang ! »

Il parlait si bas que Théo dut se pencher en avant pour l'entendre. Le ton du blond était pressé et agacé, presque comme si prononcer ces mots lui était physiquement douloureux.

« Tu te rends compte de ce que ça veut dire ? Je vais devoir… convaincre Granger de… coucher avec moi ! Sinon, je vais devenir fou! J'ai passé la nuit à penser à elle… Je meurs d'envie de la toucher à chaque seconde qui passe ! J'ai rêvé d'elle ! Et la voir avec Weasley me rend fou de rage ! Et pourtant, je la déteste toujours autant… Je ne l'aime pas… j'ai juste besoin… besoin d'elle. »

Il avait balbutié ces mots avant de cesser de respirer, anxieux. Théo soupira profondément -comme à court de mots- mais finit par chuchoter.

« Ce n'est pas si grave… Vous pourrez toujours vous voir juste… pour faire l'amour. Ne dis pas coucher, c'est vulgaire ! Ajouta-t-il avant que Drago ait le temps de le reprendre. Ce que je veux dire, c'est qu'il faut que tu lui en parles. Ou que je le fasse si tu le souhaites. Il faut qu'on vérifie cette hypothèse avant de s'angoisser.

- Mais… et si elle ne ressent pas la même chose… ça voudra dire que… »

Il baissa les yeux, vaguement gêné, honteux d'oser penser à une telle chose. Théo acquiesça brièvement, et d'une voix douce conclut :

« Que tu es vraiment en train de tomber amoureux de Granger. Mais ça m'étonnerait vraiment, Drago. L'amour ne provoque pas d'électricité. Ou du moins, pas une électricité que les autres puisse ressentir ! »

Drago hocha vigoureusement la tête et sentit une présence dans la pièce. Hermione venait de quitter la réserve et passa près de lui. Son parfum lui tourna la tête et il inspira à en perdre l'esprit.

Hermione se retourna brièvement -les bras chargés de bouquins- et s'avança vers leur table, à la surprise des deux garçons. Elle ne prêta guère attention à Drago -malgré son désir de le faire- et dit simplement à Théo.

« Tu te charges des rondes dans les cachots ce soir. Un Serpentard s'amuse à me suivre. Je trouve ça légèrement angoissant… alors… si tu pouvais… »

Si au début de sa phrase, elle avait parut assez sûre d'elle, comme si elle voulait traiter Théo comme n'importe quel serpent, elle bafouilla ces derniers mots. Drago baissa la tête pour cacher son rire. Principalement car il était le Serpentard qui l'avait suivi la nuit précédente. Théo observa Hermione, surveillant la réaction de son ami du coin de l'œil et acquiesça.

« Bien sur. Certains Serpentards peuvent être d'une maturité exemplaire. Je toucherais un mot ou deux au coupable. Mais si tu préfères que je m'en charge…

- C'est surtout pour avoir à éviter de jeter un sort au dit responsable. Précisa Hermione avec un sourire courageux.

- Je comprends. Acquiesça Théo en jetant un regard furieux à Drago. Je m'en occuperai dans ce cas.

- Merci, Théodore. » Sourit Hermione, sincère avant de se détourner.

Avant de s'éloigner, cependant, elle chuchota un vague:

« Bonne journée, Malefoy. »

Elle quitta les lieux d'un pas soudain très vifs et nerveux sans se retourner, ni attendre de réponse. Drago la suivit du regard et s'exclama :

« Elle m'a bien dit « bonne journée » ?

- Tu l'as suivi hier soir ? Riposta Théo sans répondre à la question stupide de son ami. Qu'Est-ce qui t'as prit ? »

Drago étouffa un rire mais le regard sérieux de Théo lui arracha un sourire désolé.

« J'ai pas put m'en empêcher… »

Il avait l'air si soumis, si mièvre en cet instant que Théo ne put empêcher un grand éclat de franchir ses lèvres. Mme Pince lui lança un regard furieux, et Drago fit la moue.

« Je vais devenir dingue…

- C'est tellement mignon de te voir amoureux mon Dragounichou chéri ! » Minauda Théo.

Il reçut un livre en pleine tête, et le cri perçant de la bibliothécaire ne put le faire cesser de rire.

O0°0O

7 Octobre 1997.

Hermione était assise sur le canapé de la salle commune qu'elle partageait depuis quelques semaines avec Théodore Nott - son condisciple en tant que Préfet en chef avec lequel elle vivait presque tout le temps. Elle s'entendait étonnamment bien avec lui, même si les petites soirées qu'il organisait avec d'autres Serpentards avaient tendance à lui donner des envies de meurtres.

Elle se redressa en entendant la porte d'entrée s'ouvrit derrière elle, se demandant qui pouvait venir à une heure pareille alors que Théo dormait déjà profondément. Elle n'eut même pas besoin de voir le visage du visiteur qu'elle comprit de qui il s'agissait. Drago Malefoy apparut avec un petit sourire presque amical. Bien qu'il soit très tard, il était aussi beau que d'habitude, aussi propret -trop même- comme s'il était une sorte de star qui ne devait jamais apparaître sans être parfait. Comme toujours, elle eut envie de courir vers lui, de se blottir dans ses bras, de l'embrasser à pleine bouche… Elle avait même envie qu'il lui fasse l'amour encore et encore, pendant des heures, des jours, des semaines… Pour l'éternité.

Au lieu de ça, elle se leva d'un bond, renversant ses livres et manuels sur le sol avant de se diriger vers la porte de sa chambre sans même prendre le temps de le saluer. Elle ne voulait pas passer trop de temps avec lui, de peur de ne plus se retenir. Malheureusement, il l'arrêta.

« Suis-je devenu invisible ? »

Elle se retourna brusquement en dodelinant de la tête -bien que ce soit parfaitement inutile de répondre à une telle question. Il se rapprocha dangereusement d'elle et elle se cogna à un meuble.

« Je ne veux pas te faire de mal. Railla-t-il sans faire attention à la pression atmosphérique dont il connaissait trop bien la provenance.

- Je… Il est tard… Je dois aller… dormir… Bégaya-t-elle en ouvrant et fermant la bouche comme un poisson, ce qui la rendit risible.

- Tard ? L'heure a-t-elle changé dès l'instant où je suis entré ? Parce que tu avais l'air plongée dans ta lecture auparavant.

- Non, je…

- Tu m'évites. »

Il n'était plus qu'à quelques dizaines de centimètres d'elle, se rapprochant encore et encore sans prêter attention à l'air qui bouillonnait autour d'eux comme si un feu les enveloppait ou simplement -c'Est-ce qu'elle pensa- qu'ils avaient mit leurs doigts mouillés dans une prise électrique. Il cessa son avancé, ne voulant pas la brusquer bien que la Tekanan di Asmara le fasse à sa place. Il voulait que ce soit elle qui plonge vers lui pour l'embrasser. Hermione ferma les yeux, tentant de faire fi de ses envies -ou même besoins. Elle sentait le souffle de Drago sur sa joue. Mais plus encore l'électricité de l'air qui n'avait aucune explication… Elle avait passé des heures à la bibliothèque : mais rien ! Pas un mot à propos d'un tel sentiment.

« Je… je… bafouilla-t-elle en absorbant l'air brûlant, humant à s'en éclater les poumons ce parfum qu'il dégageait et qui ressemblait étrangement à ce qu'elle sentait face à l'Amortencia depuis quelques temps.

- Oui ? Susurra-t-il, volontairement sensuel.

- Tu… tu devrais t'éloigner…

- Pourquoi ?

- Parce que… tu… »

Les lèvres de Drago frôlèrent les siennes et elle n'y tint plus. Elle posa ses lèvres avec violence sur les siennes et l'air sembla exploser tout autour d'eux, comme s'ils étaient au beau milieu d'un feu ardent. Ils s'embrassèrent à pleine bouche, profitant de ce premier instant où la pression dans leur poitrine sembla disparaître. Ils étaient enfin ensemble… Et même s'il s'agissait de quelques minutes à peine, ils ne s'étaient pas sentis aussi complets depuis bien longtemps.

O0°0O

15 Octobre 1997.

Hermione s'assit au pied du lit de Théodore qui ronflait légèrement. Elle chuchota :

« Théo… Théo, réveille toi, s'il te plait. »

Elle posa sa main sur son épaule, et la secoua un peu:

« Théo ! »

Il ronchonna quelque chose qu'elle ne comprit pas avant de se retourner dans son sommeil. Il ouvrit doucement les yeux, remarqua l'ombre d'Hermione au pied du lit, sursauta et alluma la lumière.

« Hermione ? Qu'Est-ce que tu fais là ?

- Je n'arrivais pas à dormir. » Dit elle dans un souffle.

Il se releva dans son lit en baillant, passant sa main dans ses cheveux. Il la dévisagea un millième de secondes.

« Tu vas bien ? T'as fait un cauchemar ?

- Non. J'ai fait… un beau rêve.

- Ok… maugréa-t-il. Alors pourquoi tu fais cette tête ?

- Parce que je suis réveillée, sans doute. » Dit elle avec logique.

Il esquissa un sourire.

« Je suis vraiment fatigué… Et on a le devoir de Potion demain…. On ne peut pas voir ça plus tard ? »

Elle baissa les yeux, mais se leva sagement, traînant des pieds jusqu'à l'entrée de la chambre du préfet. Celui-ci la regarda sortir, la mort dans l'âme.

« Hermione ! Reviens… On peut parler maintenant. T'as des chocogrenouilles ? »

Elle se retourna avec un grand sourire, acquiesça, fila dans sa chambre et revint avec des paquets de bonbons. Elle s'installa près de Théo, lequel engouffra un chocolat après avoir enfilé un t-shirt.

« Alors, que t'arrive t-il ?

- C'est Drago. » Admit la petite brune en rougissant.

Théo fronça les sourcils, la dévorant soigneusement du regard, cherchant à la comprendre. Il insulta le mur derrière elle en y voyant plus clair.

« Me dis pas que t'es tombé amoureuse de lui ? S'exclama-t-il.

- Non ! Hurla-t-elle. Pas du tout. Ce n'est pas ça… C'est plus compliqué.

- Ouf… J'ai eut peur. Haleta-t-il.

- Ce serait mal si je l'aimais ? Se surprit l'adolescente.

- Et bien… pour toi, ça serait horrible. Drago ne te considérera jamais comme ça… Il ne croit pas qu'il puisse aimer qui que ce soit. Même si je suis sur que si il en était capable… ça tomberait sur toi. »

Elle s'appuya sur l'oreiller, entortillant ses doigts et mordillant sa lèvre inférieure, signes de grand stress.

« C'est différent. Je ne l'aime pas… comme je sais que je pourrais aimer.

- Je ne comprends pas. Admit il.

- Je n'espère pas… avoir des enfants ou me marier avec lui un jour… Ça ne m'intéresse même pas. Je ne l'aime pas comme j'ai pu aimé Viktor Krum en quatrième année, ou Ron. Je… »

Elle semblait buter sur les mots, pour la première fois depuis qu'il la connaissait. Il l'encouragea du regard en mordant dans un bonbon multicolore. Elle parut réfléchir quelques instants puis se lança :

« Tu sais… Quand tu te réveilles au milieu de la nuit avec l'envie de quelque chose de particulier ? T'as tellement envie de cette chose -nourriture, j'entend- que tu as l'impression d'avoir l'arrière goût dans la bouche. Tu vois ce que je veux dire ?

- Ouais, ça m'arrive.

- Et bien, c'est ça que je ressens pour Drago. Il est l'envie qui me réveille au milieu de la nuit. Comme si… je savais exactement quel effet aura sa peau sur la mienne, ses lèvres contre les miennes… Comme si … chaque fibre de mon corps était irrémédiablement attirée par chaque fibre du sien. C'est débile à dire, mais ce n'est pas une envie, c'est… un besoin. »

Il esquissa un sourire devant sa mine torturée.

« En quoi est-ce si mal ? Soupira-t-il.

- Et bien… Je ne devrais pas ressentir ça. Ça m'empêche de dormir, m'empêche de réfléchir… à chaque fois que je me retrouve dans la même pièce que lui, j'ai envie de lui sauter dessus. C'est assez compliqué. Ça devient invivable. Faire l'amour avec Drago, est devenu un besoin comme manger ou dormir pour moi. Quoi que… Je pourrais même de passer de dormir et de manger si j'avais Drago… »

Elle cacha son visage entre ses mains en jurant et il éclata de rire. Elle le fusilla du regard, mais sa moue exaspérée gâcha un peu l'effet désiré. Il prit une de ses mains, l'enfermant dans l'étau des siennes. Il comprenait exactement d'où venait son mal être mais n'avait pas réellement le droit de lui dire… Drago l'aurait assassiné en faisant passer ça pour un accident.

« Je comprend exactement ce que tu veux dire. Drago me bassine avec ça depuis des semaines…

- C'est vrai ? S'enquit elle en écarquillant les yeux comme deux soucoupes.

- Oui. Sourit il. Il n'en dort pas la nuit… Il essaie de se retrouver dans la même pièce que toi le moins possible par peur de ne pas résister à l'envie de te toucher devant tout le monde. »

Elle croisa les bras sur sa poitrine, s'allongeant entièrement.

« On est dingues. C'est comme… une maladie ! Comment est-ce qu'on peut faire ? On ne va pas s'éviter tout le temps ! »

Il plissa le nez, repoussa quelques mèches folles du visage rose d'Hermione et finit par annoncer la solution la plus simple qu'il distinguait pour résoudre le problème

« Vous n'avez qu'à céder ! »

Elle le regarda comme si il était l'être le plus idiot de la planète.

« Qu'on passe nos journées à faire l'amour ? C'est ça ta solution ? »

Il éclata de rire, et elle se leva, apparemment vexé.

« Hermione ! Attend… On va trouver autre chose ! »

Il la suivit dans la salle commune où Drago venait d'entrer. Le regard du blond oscilla entre eux deux, se figeant finalement sur Hermione.

« Vous faisiez quoi ? »

Il paraissait presque jaloux, et serra les poings. Théo désamorça la bombe avant que celle-ci n'explose.

« On discutait, Drago. D'ailleurs, c'Est-ce que vous devriez faire tout les deux. J'en ai marre de servir de messager ! Bonne soirée. Et essayez de vous dire quelques mots tout de même avant d'enlever vos vêtements. »

Il s'enferma dans sa chambre. Hermione et Drago se jetèrent un coup d'œil, et elle montra la porte de sa chambre d'un doigt. Ils y entrèrent, s'allongèrent de travers sur le lit, les décharges électriques traversant déjà la pièce entre leurs deux corps. Sagement, Hermione commença :

« Théo a raison… Nous devrions parler. »

Drago se tourna vers elle, son cœur s'emballa dans sa poitrine et elle s'accrocha brusquement à lui alors qu'il l'embrassait à pleine bouche. En une respiration, elle haleta, prête à passer une nouvelle nuit de câlins et de baisers avec lui :

« On parlera demain ! »

O0°0O

17 Octobre 1997.

Hermione entra dans sa chambre en retirant son blazer d'un geste brusque -si bien qu'elle risqua de le déchirer. Elle était au bord de la crise de nerfs, « à fleur de peau » comme l'avait dit Ginny un peu plus tôt dans la journée. Ses envies de passer du temps avec Drago augmentaient de plus en plus et elle avait du mal à ne pas le coincer aux détours des couloirs pour l'embrasser -ou parfois plus, bien que le jeune homme ne semble pas vouloir passer à l'étape supérieure. Sa frustration était telle qu'elle ne suivait plus rien en cours et qu'elle était toujours somnolente. Elle s'écroula sur son matelas qu'elle martela de coups en étouffant ses cris dans son oreiller. Elle avait envie de Drago. Besoin de lui.

Elle sentit un objet carré et dur contre son ventre et se redressa légèrement en s'emparant du livre. Elle fronça les sourcils en remarquant qu'il ne lui appartenait pas. Théo voulait peut être qu'elle le lise… Elle lu rapidement le titre. Belahan Jiwa. Elle ne connaissait pas du tout la signification de ces termes et elle se rallongea entièrement, commençant sa lecture. Sa frustration disparut lentement mais sûrement alors qu'elle découvrait la vérité de son existence, la vérité sur elle et sur Drago, sur ce tout nouveau désir qu'elle ressentait face à lui.

Le jeune homme en question entra dans la chambre et la rejoignit sur son lit sans qu'elle n'y fasse véritablement attention, trop abordée par sa lecture. Il se colla à elle, caressant son ventre par-dessous sa chemise. Ils passèrent ainsi des heures collés l'un à l'autre sans se soucier des mouvements du monde autour d'eux. Elle avait même l'impression de ne plus respirer, que tout s'était figé.

Lorsqu'elle reposa le livre sur le matelas, il dormait profondément, apaisé par sa présence à ses côtés.

« Drago… Drago… murmura-t-elle près de son oreille pour le réveiller.

- Mmh… Quoi ?

- C'est vrai ? Tout ça ? C'est la vérité ?

- Oui… Ronronna-t-il en calant son visage contre ses seins -parfait oreiller.

- Mais… toi et moi… ça veut dire qu'on doit… passer notre vie ensemble ?

- Nous sommes en guerre, Hermione. Murmura-t-il, éludant la question dont il ne connaissait pas lui-même la réponse. Notre vie risque d'être bien courte. »

O0°0O

10 Novembre 1997.

Comme tous les soirs depuis quelques courtes semaines -deux pour être exact- Hermione Granger et Drago Malefoy étaient installés sur un lit -celui de la Gryffondor.

Comme tous les soirs depuis quelques courtes semaines, Drago embrassait passionnément la Gryffondor en passant ses mains pâles aux longs doigts fins sur ses hanches nues.

Comme tous les soirs depuis quelques courtes semaines, ils étaient à demi nus, l'un emmêlé à l'autre, leurs peaux nues se touchant sournoisement à chaque mouvement.

Comme tous les soirs depuis quelques semaines, Hermione glissa ses doigts sur le dos nu du Serpentard, enfonçant ses ongles dans sa peau.

Comme tous les soirs depuis quelques semaines, l'électricité se renforça, comme si elle sentait elle-même que les choses pouvaient s'accélérer brutalement… Faire passer le couple à la vitesse supérieure.

Mais… Comme tous les soirs depuis quelques semaines, Drago se redressa brusquement, et quitta le lit avec un sourire las, laissant Hermione allongée sur le lit, en jean et soutien-gorge.

« Bonne nuit. » chuchota-t-il en se baissant légèrement pour l'embrasser chastement.

Il se redressa et ramassa sa chemise qu'il enfila, les doigts fébriles -ce qui était extrêmement rare chez lui. Elle le regarda faire, une moue dépitée sur les lèvres.

Ils étaient là, à se comporter comme des imbéciles depuis des semaines… Après avoir passé des journées à juste se frôler… puis à s'embrasser… puis à se câliner… Elle espérait que peut-être, il réaliserait qu'elle n'était pas si Miss-Je-Sais-Tout que ça…

Il commença à sortir, et elle se redressa en position assise sur le lit, et l'interpella, la voix tremblante de honte et de rage.

« Drago !

- Oui ? S'enquit il en se retournant, tentant de faire fit de la pression dans oppressant l'atmosphère brûlante.

- Non, rien… Bredouilla-t-elle avec une mine défaite, perdant tout à coup confiance en elle. Juste… la stupidité doit être un gène dominant chez la gente masculine…

- De quoi tu parles ? Pouffa-t-il, surpris par ces mots en se rapprochant.

- Du fait que… »

Elle cessa de parler, cherchant ses mots alors qu'une lueur amusée brillait dans le regard du Serpentard. Elle aimait cette lueur, elle le rendait plus… humain. Et ça l'empêcha encore davantage à trouver ses mots, qui pour une fois lui manquaient cruellement. Puis, le barrage céda, et elle avoua enfin ce qu'elle pensait.

« Tu es Drago Malefoy ! Un salop de première avec toutes les filles de ce château ! J'ai un troisième œil au milieu de front ou quoi ?

- De quoi…

- La ferme, laisse moi finir ! Le coupa-t-elle, laissant enfin libre court à son agacement jusque là contenu. Je ne suis pas en sucre, d'accord ? Alors traite moi comme tu traites les pouffiasses avec qui tu couches dès que tu me quittes tous les soirs s'il le faut… »

Il se retrouva face à elle en moins d'une seconde, une ride soucieuse au milieu de son front d'albâtre.

« Hermione… ça ne va pas dans ta tête ?

- Je ne suis pas en sucre ! Répéta-t-elle avec foi, posant ses genoux sur le matelas, se redressant pour être à sa hauteur.

- Je le sais… s'exclama-t-il, ne voyant pas où elle voulait en venir, ne la comprenant pas.

- Alors, qu'Est-ce que tu attends ? Faut-il que je te viole pour que tu acceptes de faire l'amour avec moi ? Je ne suis pas en sucre… Répéta-t-elle comme une litanie. Alors cesse donc d'attendre…. Je n'en peux plus de t'attendre… La pression… »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Les lèvres de Drago se posèrent avec avidité sur les siennes, l'air explosant littéralement alors qu'il la traitait enfin comme elle le souhaitait… Avec plus de douceur que d'ordinaire. Elle sourit contre ses lèvres, et l'entendit chuchoter:

« C'est demandé si gentiment… »

Sur ce, il glissa ses mains sur la ceinture de son jean pour le lui enlever…

O0°0O

25 Novembre 1997.

Allongée sur le canapé de la salle commune des préfets en chef, Hermione attendait impatiemment le retour de Drago et de Théo du stade de Quidditch où s'était déroulé le premier match de l'année Serpentard-Gryffondor. Elle tapotait nerveusement le bras du canapé en secouant son pied -donnant des coups dans la table basse.

La porte s'ouvrit à la volée et Drago apparut, un immense sourire sur les lèvres. Un sourire fier de vainqueur. Elle se leva d'un bond et se rua dans ses bras, l'embrassant à pleine bouche. Il éclata de rire en la repoussant légèrement.

« Pourquoi n'es-tu pas venu au match ? J'avais bien besoin de ta présence sur ce coup là…. J'ai manqué d'air pendant tout le match.

- Désolée. J'avais peur que tu prennes un coup et que… je le sente.

- De toute façon… J'ai gagné ! J'ai attrapé le vif d'Or avant Potter ! S'écria-t-il avec un sourire qui décollait jusqu'à ses oreilles ou presque.

- Il faut que j'aille le voir… Il doit être effondré… »

Elle s'apprêtait à sortir quand il la rattrapa, la calant contre son torse en l'embrassant langoureusement, profitant des quelques filaments électriques restants de leur nuit de la veille où ils s'étaient étourdis de leur présence.

« Reste avec moi pour fêter ça… La supplia-t-il en se détachant d'elle sans desserrer son étreinte pour autant.

- Mais…

- Pour te faire pardonner de ne t'être même pas déplacé… Pas parce que tu avais peur de ma douleur mais parce que tu ne savais pas qui soutenir ! Et pour te faire pardonner de n'être habillée que de rouge… »

Elle fut secouée par un rire et se déplaça de côté pour lui échapper, répliquant d'une voix claironnante et sensuelle.

« Je ne suis pas habillée que de rouge… »

Il fronça les sourcils en la détaillant du regard, ne voyant pas une nuance de vert dans sa tenue. Elle sortit sa baguette de sa poche, lança un sort à la porte pour prévenir Théo de leur présence -et lui signifier qu'il ne devait pas entrer. Elle commença à se déshabiller. D'abord son t-shirt qu'elle fit passer par-dessus sa tête, dévoilant de fait son soutien gorge… vert. Il esquissa un sourire. Elle retira ses chaussures -des bottines, et il put voir qu'elle portait des chaussettes vertes également. Puis, elle fit glisser son pantalon le long de ses cuisses, le retirant en plantant son regard dans le sien. Il découvrit alors son boxer d'un vert brillant où était brodé un petit serpent. Il la dévora du regard. Le vert lui allait bien.

Hermione se rapprocha lentement de lui, collant sa poitrine presque nue sur son torse, mordillant sa lèvre inférieure avec une moue coquine.

« Tu vois… C'est toi qui étais au plus près de moi… Juste toi. »

O0°0O

18 Décembre 1997.

Assis sur le lavabo, Drago Malefoy -à demi nu- grignotait inconsciemment des céréales moldus. Le réveil n'ayant pas sonné, Hermione Granger et lui avaient ratés le petit déjeuner. Elle avait plein de boites de ces céréales avec elle et avait accepté de les partager avec lui… Elle avait même précisé qu'il était un grand privilégié, ce à quoi il avait répliqué : « On partage notre âme et tu hésites à me donner quelques céréales ? ».

Le bruit de la douche cessa, puis celui du tuyau battant contre les parois glacées retentit dans la salle de bain.

Hermione apparut dans le plus simple appareil, ses boucles brunes trempées dévalant sur sa nuque. Le regard d'acier du Serpentard la brûla aussi sûrement que si elle avait plongé son corps dans la braise, et elle s'empourpra. Il avait beau la voir nue aussi souvent qu'elle se voyait elle-même nue, elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'il la scrute aussi intensément.

« Tu me passes la serviette, s'il te plait ? » articula-t-elle avec d'inutiles balbutiements.

Il attrapa le tissu d'un blanc immaculé et le lui lança prestement, sans un mot. Elle s'était habituée à son silence. Il continua à plonger ses longs doigts pâles dans le paquet de céréales alors qu'elle se séchait. Il ne la lâchait pas du regard, et elle finit par chuchoter:

« Arrête de m'observer. »

Il esquissa un sourire railleur -comme toujours et se plongea dans le paquet de céréales. Elle se planta devant le miroir, emballée de sa serviette et s'empara de sa brosse pour démêler ses boucles brunes. Il prit une poignée de céréales et les porta aux lèvres de la jeune fille qui ouvrit la bouche en se penchant en arrière. Il lui offrit les petites pétales jaunes orangées couvertes de sucres glaces, remarquant qu'il lui avait laissé un suçon dans ce coup. Cette constatation lui insuffla une bouffée de fierté. Il l'avait marqué… Il se sentit étrangement puissant. Ses céréales craquèrent sous les dents d'Hermione, l'extirpant de ses pensées. Elle tourna son regard doré vers lui, et maugréa une seconde fois:

« Arrête de me regarder.

- Pourquoi ? Murmura-t-il d'une voix veloutée.

- C'est gênant. Tu me regardes comme si… tu allais me déshabiller. »

Il éclata de rire. Elle baissa les yeux sur sa brosse en rougissant légèrement. Il répliqua alors:

« Mais j'en meurs d'envie.

- Je n'en doute pas. Siffla-t-elle en le fusillant du regard, soudain plus sûre d'elle.

- Tu es belle quand tu es en colère. Remarqua-t-il sans se départir de son sourire. Tes yeux brillent encore plus…

- C'est donc pour ça que tu tentes par tous les moyens de m'agacer ? »

Elle paraissait véritablement énervée et ça semblait amuser le Serpentard au plus haut point. Avec une moue d'excuse, il lui susurra:

« J'adore te mettre en colère. Tu as cette veine qui palpite sur ton front. C'est assez drôle… »

Elle ne l'écoutait plus… Ou du moins, faisait semblant de ne pas le faire. Il continuait à blablater de son admiration sur cette veine palpitante, un sourire moqueur aux lèvres. Il s'amusait sérieusement à l'agacer, et c'est d'un ton aussi taquin que le sien qu'elle lui répliqua:

« Drago, veux tu que je te passe un miroir pour que tu puisses te voir en train de te parler à toi-même ? »

Le blond se figea momentanément et replongea sa main dans le paquet de céréales, soudain très silencieux. Elle recommença à se coiffer, fière d'avoir put le faire taire. Pourtant, elle remarqua très vite qu'il continuait à la reluquer. Elle finit par se retourner vers lui.

« Qu'Est-ce qu'il y a encore ? »

Il lui adressa alors un sourire éblouissant et fit mine de réfléchir, comme si il se posait une question de la plus haute importance.

« En fait… j'étais en train de me demander comment une aussi petite chose que toi pouvait être aussi agaçante… »

O0°0O

12 Janvier 1998.

Hermione était allongée sur le canapé de la salle commune des Préfets, ses pieds reposant sur les cuisses de Théo qui lisait, la surveillant du coin de l'œil comme si il s'attendait à la voir exploser. Inquiet, il n'arrivait pas à la lâcher du regard. La jeune fille bailla à s'en décrocher la mâchoire.

« Drago ne viendra pas ce soir, n'Est-ce pas ?

- Non… Il est… occupé ailleurs. Bredouilla Théodore avec une grimace.

- Il m'énerve ! Il maîtrise trop bien ces émotions parfois. Du coup, je n'arrive pas à percer ses sentiments parce que je ne les ressens pas ! Expliqua-t-elle en se redressant. Je vais me doucher et me coucher. S'il revient, dis lui de me rejoindre… »

Théo acquiesça, ne tentant même pas de la retenir bien qu'il en ait envie, ne désirant pas la laisser seule. De plus, Drago lui avait fait promettre de ne pas la quitter des yeux. Pourtant, il ne voulait pas lui paraître trop collant. Il se contenta donc de la surveiller de loin.

Hermione s'enferma dans la salle de bain en soupirant, mal à l'aise. Elle se sentait étrangement surveillée.

Elle s'appuya aux lavabos, étourdie par elle ne savait quoi. Elle ferma les yeux en percevant l'approche d'un haut le cœur. Rouvrant les yeux, elle sursauta face à son reflet… Ou plutôt à ce qu'elle apercevait dans le miroir. Pas son reflet mais l'image de Lord Voldemort. Elle referma les yeux pour échapper à cette hallucination. Elle inspira profondément avant de retirer son pull, la pièce tournant à nouveau autour d'elle. Elle s'accrocha au robinet, frissonnant à cause des sueurs froides parcourant sa peau. Elle vacilla. Sa peau grattait au niveau de son avant bras et alors qu'elle posait sa main dessus, elle remarqua qu'elle était couverte de sang. Hallucination…

Elle avança vers la porte du salon pour rejoindre Théo, s'interrogea sur les activités de Drago ce soir là pour qu'elle se sente aussi bizarre dans une situation plutôt normale et habituelle. Elle n'eut pas le temps de l'atteindre qu'un cri sortit de sa gorge. Un cri de douleur inhumain alors que son bras semblait être détaché de son corps. Elle s'écroula au sol, secoué par des spasmes incontrôlables. Elle était simplement décharnée, comme possédée.

Théo ouvrit la porte à la volée en se ruant sur elle, tentant de maintenir sa nuque pour qu'elle arrête de se cogner la tête. Il ne savait pas quoi faire, n'ayant pas prévu que sa réaction lors de l'apposition de la marque des ténèbres sur Drago soit aussi violence. Il la fit léviter jusqu'à son lit avant de lui lancer plusieurs sorts censés permettre qu'elle arrête de souffrir. Les cris et les larmes de la jeune fille ne se tarissaient pas, malgré ses efforts pour la calmer.

Puis soudain… plus rien. Théo soupira de soulagement avant de réaliser qu'Hermione ne bougeait plus du tout. Il se rapprocha du lit, posant sa main sur son front, puis devant sa bouche et son nez. Elle ne respirait plus. Plus du tout. Toute trace de couleur disparut sur le visage du brun alors qu'il murmurait le prénom de sa meilleure amie comme si ça allait la faire ressusciter. Il devait prévenir Drago… Mais si Hermione mourrait, Drago mourrait non ? Cette mort n'était pas naturelle alors… Son cerveau s'emballait sous la pression alors qu'il était envahit par son envie de pleurer.

La porte de la chambre d'Hermione s'ouvrit brusquement et la silhouette tremblante de Drago apparut. Il était livide et sa peau était couverte de sueur froide. Théo bredouilla :

« Elle… elle… »

Drago fut auprès d'Hermione en trop peu de temps pour le dire. Il posa sa paume moite sur le front de la jeune femme qui était glacée. Il se pencha au dessus d'elle, embrassant doucement ses lèvres.

« Respire… » La supplia-t-il.

Il aurait dû mourir lors de sa mort. Mais il respirait toujours alors… La poitrine d'Hermione se souleva brusquement, se remplissant d'air. Drago soupira, ses joues se colorant de rose alors qu'une larme glissait sur sa joue. Théo bredouilla vaguement plusieurs injures.

« Putain… tu… comment… Pourquoi t'es là ? Comment tu as fait pour…

-Ma mère me couvre. Haleta Drago en tenant à peine sur ses jambes, ses yeux injectés de sang le rendant assez effrayant.

-Tu… tu devrais t'allonger. »

Drago acquiesça en rejoignant Hermione sur son lit, la jeune fille semblant évanouie. Elle respirait mais n'ouvrait pas les yeux. Vu l'état dans lequel se trouvait Drago, Théo comprit qu'il allait bientôt la rejoindre. Il esquissa un sourire presque attendri en regardant le couple, et quitta la chambre, refermant la porte derrière lui, en se posant mille questions sur les événements des dernières minutes. Les Belahan Jiwa avaient encore pleins de secrets pour lui… Encore bien des mystères à découvrir donc.

O0°0O

14 Février 1998.

La fête battait son plein dans la Grande Salle du collège Poudlard en cette année 1998. La saint Valentin était célébrée pour une fois… comme si c'était la dernière fois.

Les Serpentards dans un coin ne se mêlaient à personne comme toujours… Et peut-être plus encore. Les autres élèves les évitaient comme la peste.

Le seul contact de la soirée qu'avait eut un Serpentard avec un élève était la danse -première ouvrant le bal- qu'avait accordée Hermione Granger à Théodore Nott, en bons préfets qu'ils étaient. Ils se devaient de montrer l'exemple.

Ron dansait avec Lavande Brown dans un coin de la grande salle. Hermione avait rompu quelques jours plus tôt, et il ne lui avait pas adressé la parole depuis. Harry et Ginny étaient installés à une des petites tables peintes en roses installés pour créer une atmosphère romantique. La rouquine était simplement éblouissante dans sa robe noire. Harry la dévorait du regard, et Hermione se demanda si leur relation n'avait pas passé un cap important quelques temps plus tôt.

Elle se tourna vers une autre table où Drago Malefoy discutait avec une jolie Serpentard de cinquième année. Elle sentit une bouffée de jalousie enserrer son cœur. Elle croisa le regard de Théo et il lui adressa un sourire. Il se moquait un peu d'elle apparemment. Il avait dut comprendre qu'elle n'appréciait que très moyennement que Drago parle avec une fille aussi jolie.

L'électricité envahissait la Grande Salle à chaque mouvement du couple, et Théo s'approcha de son meilleur ami en passant sa manche sur son front humide de transpiration.

« Ça commence à se sentir, Drago… Il voudrait mieux que vous sortiez. »

Drago releva la tête vers lui et se leva, s'excusant auprès de sa jeune cavalière au regard bouillant de désir. Il s'éloigna avec son meilleur ami, et siffla entre ses dents :

« Je peux encore tenir !

- C'est l'atmosphère et mon pauvre cœur qui n'y résisteront pas, Drago ! Répliqua Théo avec une grimace. Éclipsez vous quelques instants au moins… »

Un sourire goguenard apparut sur les traits du Serpentard:

« Voyons, Théo, tu me connais… Il me faut plus de quelques instants. Je ne suis pas ce genre d'homme. »

Un rapide sourire échappa au brun, mais il tenta de recouvrer son sérieux.

« Drago, vas y ! Même si ça te prend trois heures ! »

Le blond fit la moue.

« Je ne suis pas superman non plus hein… Je ne tiendrais pas trois heures avec Hermione nue devant moi ! »

Théo leva les yeux au ciel, mimant l'exaspération. Quand Drago prendrait t-il cette histoire au sérieux ? La réponse lui sauta aux yeux en voyant le blond admirer le dos nue d'une fille passant par là : jamais !

« Tu fais ça pour énerver Hermione, n'Est-ce pas ? » maugréa-t-il finalement, presque en colère devant l'immaturité de son ami d'enfance.

Drago se retourna vers lui, croisa le regard troublé d'Hermione à l'autre bout de la salle et se sentit presque fier d'avoir put la bouleverser à ce point. Il aimait avoir le sentiment de tout contrôler… Et Hermione était si facilement maîtrisable ces derniers temps. Il avait simplement envie qu'elle… se rebelle un peu peut-être ? Il voulait retrouver la fougueuse Gryffondor avec qui il s'amusait à faire l'amour. Mais depuis sa rupture -quasi forcée- avec la belette, elle semblait presque inconsolable. Si il la brusquait un peu, elle redeviendrait peut-être elle-même ?

« Ouais, je fais ça pour Hermione.

- En attendant, l'électricité se renforce… » Grimaça Théo.

Drago ne l'écoutait déjà plus. Il suivit Hermione du regard alors qu'elle lui accordait une œillade pleine de tentations et quittait la salle après avoir chuchoté quelques mots à l'oreille de la fille Weasley.

Il tapota l'épaule de son meilleur ami avant de s'éclipser. Il se faufila à travers la foule et Théo rejoignit sa conquête de la soirée, l'air se faisant déjà plus léger.

Arrivé dans le hall, Drago fut étonné de voir qu'elle ne l'attendait pas. Hermione gravissait déjà quatre à quatre les marches menant à l'étage, sa robe admirable remontant sur ses cuisses. Il mordilla sa lèvre inférieure, impatient. Pourtant, il ne put s'empêcher de songer qu'elle ne voulait peut être pas qu'il la suive… autrement, l'aurait elle sans doute attendu. Il la suivit néanmoins, ne voulant pas douter d'avantage. Drago Malefoy ne doutait pas, se rasséréna-t-il.

Il se retrouva devant un couloir vide, et failli se mettre à jurer. Ça y était… Il devenait si fou -d'elle- qu'il la voyait partout, tel un mirage si éphémère qu'il n'aurait même pas le temps d'en profiter. Il s'avança, se disant que Théo l'aurait prévenu si il avait simplement rêvé. Et puis, il la sentait… Elle était là, prés de lui, bien qu'il ne sache pas exactement où…

« Derrière toi. »

La voix douce et tremblotante de sa Gryffondor le fit sursauter, et le rire cristallin de cette dernière retentit près de son oreille. Il se retourna, et elle était là. Mirage ou non, elle était magnifique. Ses joues étaient plus roses que d'ordinaire… comme quand ils venaient de faire l'amour. Mais il sut que c'était juste à cause de l'électricité cette fois ci.

Pendant un bref instant, la gêne prit le dessus pour eux deux. Ils se rendirent compte que c'était la première fois qu'ils se retrouvaient si proches l'un de l'autre hors des quartiers des préfets. Ils se sentaient si petits dans ce grand couloir vide. Leur souffle se fit plus haletant quand l'électricité se renforça. Drago passa ses doigts sur la nuque d'Hermione qui ne put réprimer un frisson. Il l'attira vers elle pour l'embrasser.

Elle s'éloigna brutalement.

« On est dans un couloir, Drago… » Le réprimanda-t-elle avec un demi sourire.

Il prit sa main dans la sienne, et l'attira vers la porte la plus proche. Le bureau du professeur McGonagall. Hermione adressa une grimace à Drago mais il se contenta d'hausser négligemment les épaules.

« Tu ne vas pas me dire que tu t'inquiètes ? McGo est en train de danser avec le professeur Dumbledore… Ou avec Rogue… Enfin, bref… aucune chance qu'elle débarque !

- C'est une question de respect, Drago… Chuchota Hermione alors que les mains de ce dernier parcouraient déjà la peau nue de ses cuisses sous sa robe.

- Trouillarde ! Se moqua-t-il gentiment. On ne touchera absolument rien… le sol suffira…

- Le sol ? Haleta-t-elle difficilement alors qu'il se penchait pour mordiller la peau de son cou, l'atmosphère devenant plus lourde à chaque seconde.

- Le sol... » Répéta-t-il sournoisement.

Elle n'avait même pas le courage de protester. À quoi bon ? Le sol… ce n'était pas une si mauvaise idée. Elle savait que dans tout les cas, elle aurait put faire l'amour avec Drago à peut près n'importe où. Juste parce que c'était lui.

Leurs corps glissèrent à terre, et elle ne put s'empêcher de rire devant l'absurdité de la situation. Drago se retrouva appuyé sur elle, ses lèvres papillonnant contre sa poitrine. Elle le poussa pour se retrouver au dessus.

Malgré le lieu, malgré le danger -ou peut-être à cause de lui- la scène était parfaire, simplement… inoubliable. Chaque fibre de leurs corps semblaient déjà connectées avant même qu'ils ne s'unissent véritablement, et elle se souvint brièvement des raisons qui la poussait à trouver l'instant incroyable.

Il souleva sa robe encore un peu, et fit glisser sa petite culotte contre ses cuisses. Elle cessa instantanément de respirer et plongea son regard dans celui de Drago qui lui accorda un petit sourire dans la semi pénombre…

Si quelqu'un lui avait dit un jour qu'elle coucherait avec Drago Malefoy dans le bureau de sa directrice de maison, elle l'aurait fait interner…

Mais le pouvoir des Belahan Jiwa annihila toutes pensées cohérentes et elle se laissa plonger toute entière dans les bras de son Serpentard… L'air sembla exploser, et ils ne firent rien pour arrêter le brasier…

O0°0O

15 Avril 1998.

Hermione s'étala de tout son long sur le canapé de la salle commune des préfets en chef -dont elle faisait partie. Drago, assit sur le même fauteuil passa un bras autour d'elle alors qu'elle s'allongeait. Des petits courants électriques traversèrent leur peau quand ils se touchèrent, mais habitués, ils n'y prêtèrent pas plus d'attention que ça. Drago enroula quelques mèches de cheveux bruns autour de son majeur alors qu'Hermione s'emparait d'un livre.

Il ne bougea pas d'un pouce. Elle n'y prêta pas la moindre attention également, habitué à cette manie incroyable de la part de son… petit ami ? Amant ? Belahan Jiwa… Elle s'était surprise au départ de voir qu'il pouvait passer des heures sans bouger, à contempler un point imaginaire sur un mur ou dans le ciel… Mais Drago Malefoy était comme ça… incroyablement patient quand il n'attendait pas quelque chose de particulier de la part d'une personne particulière. Il lui avait un jour expliqué qu'il ne se sentait bien que dans les moments comme celui-ci, où il n'avait plus à faire semblant de quoi que ce soit pour jouer un rôle, faire plaisir à quelqu'un… Il réfléchissait, pensait… Et ça lui suffisait amplement.

Son doigt s'enroulait toujours aux boucles d'Hermione quand celle-ci -beaucoup moins patiente que lui- brisa la quiétude du silence. Habitué à ce qu'elle le fasse, il ne se montra ni désagréable, ni en colère quand elle se redressa pour lui parler.

« Dis moi à quoi tu songes ? »

Il contempla sa mine inquiète, se demandant à quoi elle pouvait bien penser. Il n'était pas soucieux lui ! Mais son anxiété l'angoissa… comme toujours. Il avait du mal à s'y faire, mais les émotions d'Hermione étaient si puissantes comparés aux siennes -qu'il avait depuis longtemps apprit à maîtriser- qu'il était à chaque fois désarçonné. Il pencha la tête sur le coté, et chuchota la première chose qui lui vint à l'esprit pour ne pas avoir à lui dire la vérité.

« J'ai envie de te faire l'amour sur ce canapé. »

Elle s'empourpra derechef, et lui asséna un petit coup de poing à l'épaule. Il fit mine de souffrir le martyr et elle posa ses lèvres chaudes sur sa joue extrêmement douce.

Pendant quelques instants, elle resta silencieuse mais ne pouvant le faire très longtemps, elle lui demanda:

« Raconte moi quelque chose… »

Il la scruta, se demandant à quoi elle jouait. Elle voulait quoi ? Qu'il lui raconte une histoire ? Il maugréa finalement:

« Que je te raconte quoi ?

- J'en sais rien… Quelque chose que tu n'as jamais dit à qui que ce soit. Un truc que tu aurais fait étant petit par exemple. »

Il réfléchit quelques instants, s'interrogeant. Devait il ou non accéder à sa demande ? Finalement, il répliqua:

« Je n'ai jamais été petit. »

Elle fit mine de le croire, partant dans un délire dont elle seule avait le secret.

« Oh mon dieu ! Je couche avec un vampire ! C'est incroyable, impensable ! Je vais vieillir et pas toi ! Je vais mourir de vieillesse, te laissant seul… »

Il la coupa avant qu'elle ne perde complètement la tête, se retenant de lever les yeux au ciel… ou d'éclater de rire.

« Hermione, arrête toi maintenant, tu délires ! »

Hermione lui adressa un vague sourire, mais continua sur sa lancée, faisant fit de la moue railleuse s'inscrivant sur les traits du beau blond.

« Mais, Drago… si tu es un vampire, il va falloir que je te demande quelque chose. Une chose que je n'avais jamais imaginé te dire. »

Il fronça les sourcils, mais l'éclat de malice allumant le regard chocolat et or de la jeune fille l'intrigua. C'est d'une voix faussement détachée, d'où suintait impitoyablement une pointe d'ennuie qu'il s'enquit :

« Oui ? »

Elle se pencha vers lui et l'air se chargea d'une électricité bouillante, sensuelle, enivrante. Elle pinça langoureusement ses lèvres l'une contre l'autre. Il s'approcha pour l'embrasser, mais elle s'échappa. Il n'embrassa que l'air. Elle lui souriait toujours, et c'est d'une voix incroyablement douce, pénétrante, excitante, qu'elle lui répondit :

« Mords moi. »

O0°0O

25 Mai 1998.

Installés dans leur salle commune, Hermione Granger et Théodore Nott étudiaient sagement. Affalé sur son siège, Théo avait grandement besoin de sommeil mais tant que la Gryffondor n'irait pas se coucher, il n'aurait sans doute pas le droit de lui fausser compagnie. Il regretta presque l'époque où ils s'ignoraient.

Un bayement sonore lui échappa et Hermione leva les yeux de son manuel de potions. Il s'attendait à ce qu'elle lui propose gentiment d'aller se coucher, mais elle n'en fit rien. Se contentant d'un regard effrayant, elle lui fit signe de se taire. Il se cacha derrière son livre, se demandant comment Drago avait put échapper à cette séance de torture. Plus proche de l'acharnement intellectuel que des révisions lycéennes, la gryffondor n'irait pas dormir avant que ses yeux ne se ferment tout seuls. Théo frotta ses yeux quand sa vision devint flou. Il était plus de deux heures du matin. Combien de temps pourrait elle encore tenir sans dormir ? Il la vit boire sa dixième -ou onzième- tasse de café et grimaça, obtenant la réponse à sa question : longtemps !

Il se racla la gorge et demanda d'une voix pâteuse.

« Euh… tes copains… ils ne pourraient pas étudier avec toi ? »

Hermione le jaugea d'un regard sévère et il eut l'impression d'être face au professeur McGonagall. Seigneur dieu, comment s'y prenait elle ?

La lionne sembla réfléchir quelques minutes avant de répondre:

« Qui ?

- Bah, Potter et Weasley par exemple. » Tenta-t-il avec un sourire.

Brusquement, elle éclata de rire. Effet du café ? Ou folie prématurée ? Théo s'inquiétait déjà de devoir prévenir quelqu'un quand Hermione s'esclaffa :

« Tu as bien parler d'Harry et de Ron en train de réviser ? »

Théo sourcilla légèrement avant d'acquiescer, ce qui renforça le rire de la jeune fille. Qui avait il de si amusant ?

« Où est le problème ? »

Hermione le regarda, un sourire railleur digne de Drago Malefoy sur le visage.

« Voyons, Théo… Parler de Ron et d'Harry en train de réviser plus de trois jours avant un devoir c'est comme… (Elle sembla réfléchir et finit par lui soupirer:) Est-ce que tu pourrais associer le nom de Drago au mot « abstinence » ? »

O0°0O

17 Juin 1998.

Hermione était assise dans la cabine du Poudlard Express, ses larmes lui brouillant la vue alors que les paysages défilaient devant ses yeux. Ses amis discutaient, tentant d'oublier qu'ils venaient de quitter Poudlard pour la toute dernière fois, quittant le monde paisible et protégé de l'école où ils avaient grandi. Ginny et Luna avaient encore une année à passer à Poudlard, mais sans leurs amis, la vie serait sans nul doute très différente. Ron avait les yeux rouges et Harry -bien qu'il fasse mine d'aller bien- semblait presque sur le point de fondre en larmes. Il tapota la main d'Hermione en la voyant pleurer.

« T'inquiète, Hermione… on reviendra un jour ! Et puis, comme l'a dit le professeur Dumbledore « Notre vie nous attend hors de ces murs ! »… »

La jeune Gryffondor acquiesça en tentant de sourire. Elle avait l'impression de fondre, d'être à la limite de la crise de nerfs, de l'explosion… Drago et elle s'étaient quitté depuis à peine quelques heures mais elle se sentait déjà en manque de lui… de son parfum, du goût acre de sa peau, de la douceur de son épiderme… Elle ferma les yeux, tentant d'échapper aux mille souvenirs qui la harcelaient continuellement.

La porte coulissante de la cabine s'entrouvrit et le visage de Théodore apparut, avec un petit sourire.

« Granger, on a des papiers à remplir ! Quelques boulots de dernières minutes ! »

La jeune fille fronça brièvement les sourcils, ne comprenant pas comment ils pouvaient encore avoir des choses à faire alors qu'ils n'étaient plus à proprement dit des élèves. Mais le jeune serpentard lui adressa un regard. Elle ne devait pas poser de questions. Elle se leva donc, s'excusa auprès de ses amis et quitta la cabine, suivant Théo dans le couloir. Il s'arrêta devant la porte d'une cabine avec un sourire.

« Profite en bien ! » murmura-t-il près de son oreille avant de la pousser à l'intérieur.

Elle était stupéfaite de le voir agir de cette manière mais la porte se referma dès qu'elle fut dans la cabine et -se retournant- elle découvrit Drago, qui l'attendait. Il sourit, presque railleur en vue de sa réaction d'étonnement.

« Tu ne croyais tout de même pas que je ne te dirais pas au revoir !?

- Je… non… J'avais pensé que… hier soir…

- J'ai été retenu. Contre ma volonté. Alors… Parée pour des adieux dignes de ce nom ? Nous avons encore quatre heures rien pour nous jusqu'à l'arrivée du train à Londres.

- Quatre heures… Répéta-t-elle avec une étrange mélancolie dans la voix.

- Quatre siècles ne suffiraient pas… Mais… Nous devrions… Profiter de ce que nous avons !

- Quatre heures donc. »

Il tendit la main vers elle et elle l'attrapa sans réfléchir, le rejoignant le sur le canapé pour les adieux qu'elle attendait depuis ce qui lui semblait être une éternité.

O0°0O

19 mai 2000.

Hermione Granger quitta le 12 Square Grimmaurd d'un pas pressé, sans faire attention, contrairement à d'ordinaire au nombre de personne pouvant la voir ou non. Le soleil lui tapait le dos, en cette journée bouillante du mois de juillet mais elle avançait toujours, sa tête lui tournant. Elle ne pouvait croire ce qui lui arrivait.

Elle allait tourner à gauche dans une rue, vers l'appartement de Drago quand elle comprit qu'elle ne devait pas aller le voir. Elle tourna à droite et ses pas l'amenèrent devant une maison. Celle de Théodore Nott. Elle s'avança vers la porte et frappa doucement, craintive. Et si Drago était là ?

Mais c'est Théo qui apparut face à elle. Il se figea en la voyant, et parut interdit. D'une voix étonnée, il lui demanda :

« Que fais tu ici ? »

Il jeta un coup d'œil derrière elle, s'attendant peut-être à voir des membres de l'Ordre venus pour l'arrêter, tout en sachant qu'elle ne l'aurait jamais dénoncé.

« Je peux rentrer ? » chuchota-t-elle d'une voix timide, honteuse.

Il s'effaça pour lui céder le passage et elle entra en souriant. Il referma la porte derrière elle après avoir jeté un dernier coup d'œil à la rue, s'apprêtant à lancer un sort à quiconque passerait par là si ça devait le protéger… protéger Jared qui dormait à l'étage… Protéger Hermione.

Elle le suivit au salon. Il resta sans bouger quelques secondes avant de tenter de se rappeler quelques règles de politesse qu'on lui avait inculqué.

« Tu… Tu veux boire quelque chose ? » S'enquit-il d'un ton poli.

Hermione -qui s'était assise sur le fauteuil où elle était installée quelques semaines plus tôt quand ils s'étaient vus pour la dernière fois- releva la tête. Son regard était humide de larmes et il s'approcha d'elle. D'une voix hachée, elle prononça alors trois mots. Trois mots qui changeaient tout.

« Je suis enceinte. »

Théo se figea avant de se retrouver -en un millième de seconde- sur le canapé à ses cotés, un bras par-dessus les épaules d'Hermione qui étaient secoués de sanglots.

« Je sais que ce n'est pas le meilleur moment pour une grossesse, Hermione… Mais si tes amis s'en sortent, pourquoi pas toi ? S'enquit il. Ça sera affreux pour Drago bien évidemment… Je suppose que tu seras marié à Krum avant la fin de la guerre… »

Il continua à parler quelques secondes, avant qu'elle se tourne vers lui, incertaine, comme choquée par ce qu'il disait. Il s'empourpra -comme toujours quand elle le regardait avec un air si courroucé, et balbutia:

« Qu'Est-ce que j'ai dit ?

- Je ne suis pas enceinte de Viktor. Je suis enceinte de Drago. »

Théo blêmit si violement qu'elle pensa qu'il pourrait s'évanouir, mais il n'en fit rien, se contentant de la serrer plus fort dans ses bras.

« Que veux tu faire ? » lui demanda-t-il, prêt à faire tout ce qu'elle désirait.

Elle resta silencieuse un long moment, calant son front contre l'épaule de son meilleur ami.

« Je veux mourir… »

Théo soupira, en caressant les boucles brunes d'Hermione.

« Je vais appeler Drago, et à nous trois, on va trouver une solution. Peut être pourriez vous partir…

- Non ! »

La voix d'Hermione claqua brutalement l'air et il grogna.

« Hermione, je ne peux pas cacher ça à mon meilleur ami !

- Je t'en pris. »

Elle fronça les sourcils, suppliante. Ses yeux étaient trempés de larmes et il caressa sa joue du bout des doigts, les essuyant.

« D'accord. D'accord, je ne dirai rien… Mais nous devons trouver une solution…

- Je ne quitterai pas la guerre…

- Alors, élève cet enfant ici. Dans la guerre… explique tout à tes amis…

- Non… susurra-t-elle, la voix tremblante, trop rauque.

- Alors… je ne sais pas Hermione. Avortement ? Maugréa-t-il, apparemment guère emballé par cette idée.

- Je… je ne peux pas tuer cet enfant sans une raison valable. J'ai tout ce qu'il faut pour l'élever. Tout… J'ai le choix. Et ce ne sera pas celui la. »

Un long silence pesa sur l'air.

Théo songeait à Drago, qui aurait tout fait pour cet enfant s'il savait. Il n'avait pas eu un merveilleux père, et aurait voulu en être un bon… Le meilleur qui soit. Quitte à prendre tout les risques, à tuer, à torturer -n'importe qui, même ses parents, même son meilleur ami… il aurait fait n'importe quoi pour cet enfant.

Pas question de le tuer par conséquent…

N'importe quoi… Tout sauf la mort…

« Nous pourrions la placer en orphelinat ? »

Un silence plus lourd encore accueillit cette proposition. Orphelinat… Ce mot avait trop de sens dernièrement. Des dizaines d'enfants qui étaient placés à la mort de leurs parents, quand personne ne pouvait -ou ne voulait- les prendre en charge. Orphelinat… Des dizaines d'enfants dans les mêmes chambres… Des vêtements vieux de quinze ans… De la nourriture mal saine et ragoûtante…

Mais entre ça et la mort, Hermione n'hésita guère longtemps.

« L'orphelinat alors… »

O0°0O

12 Décembre 2000.

« C'est trop bon ! Tu es un géni ! S'exclama Hermione en ingurgitant le plat préparé par Théo, son assiette posée sur son énorme ventre rond.

- Et toi, tu es un estomac sur pattes ! Laisse m'en un peu ! Et pour Jared aussi ! » S'esclaffa Théodore depuis la cuisine avant de rejoindre la jeune femme au salon.

Ils avaient prit la très mauvaise habitude de manger affalés sur le canapé, discutant de tout et de rien, évitant les sujets tels que la guerre ou Drago. Jared -bambin d'un an et demi- babillait au sol avec une petite baguette magique pour enfants qui dessinait quelques étincelles autour de lui. Hermione l'observait, attendri par cet adorable bout de chou. Elle se surprit à penser que sa fille s'entendrait extrêmement bien avec lui quand ils seraient grands mais s'arrêta, ne voulant se faire trop d'idées sur un futur qui n'existerait jamais.

« À quoi penses-tu ? S'enquit Théo avec un petit sourire amical, tout en surveillant son fils du coin de l'œil.

- Je me demandais… tu crois qu'ils me laisseront choisir son prénom… Même si je ne la garde pas.

- Oui. Enfin, tu pourrais dans tous les cas… Avoir un prénom juste pour toi. Même si ça la rendrait plus réelle… Et que ce n'est peut-être pas la solution. Mais… »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un bruit provenant de l'entrée interrompu leur discussion. Théo se leva d'un bond, comme monté sur ressort et couru jusqu'au hall de sa maison, regardant par le trou permettant de voir l'extérieur.

« Théo ! Hurla Drago en comprenant qu'il était de l'autre côté de la porte. À quoi tu joues !? Ouvre moi ! Je sais que tu es là ! Allez ! Je ne partirais pas cette fois ! »

Théo fit signe à Hermione, laquelle se dirigea vers la cuisine aussi vite qu'elle le pouvait -l'énormité qu'était son ventre ne lui permettait pas de courir. Elle s'y enferma, collant son dos à la porte en soupirant. La voix de Drago lui parvint et des sueurs froides parcoururent sa peau, ses yeux lui picotant légèrement alors qu'elle tremblait. Sa main se posa instinctivement sur son ventre et elle tenta de se calmer, ne voulant pas faire de mal à son bébé. Elle tenta ensuite de capter des brides de conversations entre les deux Serpentards. Son ami. Son amant.

« Je commence vraiment à m'inquiéter ! S'égosilla Drago. Je ne l'ai pas vu une seule fois sur le champ de bataille ! Depuis des mois et… Je n'entends plus parler d'elle ! Et… Elle…

- Drago, t'inquiète ! Elle doit être en train de… de… Elle doit être en train de bosser sur un truc avec…

- De quoi tu parles !? Ça fait… huit mois, douze jours et quatre heures que je n'ai pas eu une seule nouvelle d'elle. Et ce que je ressens… ce qu'elle ressent… ce n'est pas normal. Je n'arrive pas à l'analyser ! J'ai… besoin de savoir comme elle va ! Il faut que tu m'aides !

- Drago, je… je ne peux pas. Murmura Théo. Tu sais bien que… je ne peux pas. Hermione et toi… ça ne me concerne pas, je ne m'en mêle pas.

- Quoi ? Tu… Théo, s'il te plait ! Tu peux… tu peux essayer de la contacter ! De la revoir ! Moi, elle ne voudra jamais… Enfin, ça sera plus compliqué alors que toi…

- Sérieusement, il vaut mieux que tu t'en ailles. J'ai… pleins de trucs à faire. »

Hermione laissa ses larmes couler sur ses joues alors qu'elle entendait Drago qui tournait dans le salon comme un lion en cage, son angoisse étant palpable. Hermione sentait sa fille bouger à l'intérieur de son ventre, donnant coup sur coup comme si elle tentait de s'échapper. Hermione se cramponna au meuble le plus proche en serrant les dents -et les cuisses inconsciemment. La voix de Drago était toujours audible, celle de Théo également, et Jared se mit à pleurer. Apparemment, les deux Serpentard étaient en pleine dispute, mais Hermione -aveuglé et assourdie par la douleur- ne saisissait plus leurs mots. Elle s'écroula sur le sol, ses larmes coulant sans vergogne sur ses joues alors qu'elle s'évertuait à ne pas crier. Elle perçut un claquement de porte puis des bruits de pas. Théo apparut à ses côtés en quelques secondes alors que la douleur s'apaisait soudainement.

« Mione !? Mione, qu'Est-ce qu'il y a ?

- Je… Je crois que Layla voulait voir son père…

- Layla ? Répéta Théo en plissant le front.

- Layla… Si tu veux bien.

- Oui. Bien sûr que oui. Sourit-il. Layla… »

O0°0O

3 Février 2001.

« Hermione… Je crois vraiment qu'il est temps de… Engagea Théodore en regardant l'orphelinat depuis la forêt encerclant le bâtiment si austère.

- Je sais. »

Hermione serra néanmoins plus fort le petit corps de sa fille âgée d'une semaine contre sa poitrine. Emmitouflée dans sa couverture rose, Layla dormait profondément, ne prêtant garde aux larmes de sa mère, trop habituée sans doute à les voir. En effet, Hermione avait sans doute plus pleuré durant les sept derniers jours que pendant sa vie toute entière. Théo souffla dans ses mains pour les réchauffer, luttant lui-même contre les larmes. Luttant contre son envie de prendre Layla dans ses bras, Hermione par la main et de transplaner chez Drago où il lui expliquerait tout -ses réactions des derniers mois et la grossesse d'Hermione. Ils fuiraient tous ensemble : eux -le trio d'Argent, Jared et Layla dans un autre pays où ils vivraient tous ensemble, heureux. Il se prit à rêver à un futur impossible et ferma les yeux, se tournant ensuite vers sa meilleure amie.

« Mione… c'est maintenant ou jamais. »

Elle acquiesça sans quitter Layla des yeux, se rassasiant encore et encore de ce moment qui déterminait toute sa vie, toute son existence. Qui déterminait qu'elle genre de femme elle était, quelle genre de mère aussi. Elle était simplement une lâcheuse, une trouillarde…

« Théo… s'il te plait… tu peux… »

Elle ne finit pas sa phrase, mais Théo comprit. S'approchant d'elle, il passa ses bras à côté des siens pour récupérer Layla, la prenant dans ses bras en prenant bien garde à la serrer très fort. Il s'éloigna ensuite, sans un regard de plus pour Hermione qui s'écroula dans l'herbe, son corps secoué par des sanglots incontrôlables.

Théo rejoignit l'orphelinat en serrant Layla contre son torse, tentant de ne pas laisser ses émotions l'envahir davantage. Arrivé sur le porche, il hésita quelques secondes puis se pencha, déposant la fillette au sol. Il resta agenouillé devant elle quelques secondes, puis posa ses lèvres sur le front de cette petite poupée toute rose.

« Bonne chance, Layla… Tout ira bien pour toi. »

nOte - vOilà ! BOn, c'en est bel & bien fini avec Belahan Jiwa & j'espère que ces ptits trucs vOus aura bien plu ! =D Pour ceux qui ont aimé cette fictiOn -mais pas fOrcèment mes autres fics, je pense qu'Attrape mOi si tu peux l'une de mes prochaines fics vOus plaira ! -même genre avec plusieurs couples & tout... ^^' & pis vOilà ! Sur ces mots & ces ptites scènes, j'vous dis...

bisOus, bisOus, reviews, reviews ! =D

Bewitch _ Tales -anciennement Kitty See Pour cette fic... ralala... j'ai l'impression que ça date trOp !