Disclaimers: Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.

Genre : Yaoi, univers alternatif - si vous n'aimez pas, fuyez, y a pas de Gundam là-dedans, je prends le temps de poser un univers :p, fic à 3 ou 4 chapitres.

Rating : T, mignon.

Micis ? A tous !

Pour qui ? à ma Lunanamoi parce qu'elle est elle :p et un peu pour moi parce que happy b-day to me :p

Conseil : allez sur deezer .com ou sur youtube et regardez le clip de Carlos Santana feat. Rob Thomas. Smooth. Vous aurez une idée de la chose (guitare :p)


Fausses notes et vrais coups de coeur

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Chapitre I : le Syndrome Spanish Guitar

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Le T Club, Paris, 23h30, le jeudi 12 juin 2008

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- Tu ne sors pas, mon, ami.

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Un soir de vent doux et de lune en croissant, un jeune homme avait eu envie de casser la routine quotidienne métro ou voiture aux aurores, boulot jusqu'à plus d'heures et nuits sans trop de sommeil.

D'accord, l'un de ses plus proches amis lui avait fait un petit lavage de cerveau méthodique qui avait eu le don de l'énerver. Ce n'était pas le jour pour lui prendre la tête.

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- Ne me dis pas « si, tous les jours », un loisir c'est quelque chose de gratuit ou que tu payes pour te divertir. Jusqu'à preuve du contraire tu n'es pas payé pour t'amuser.

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Un soir de vent doux et de lune en croissant, un jeune blond avait décidé de ne pas dîner au bureau en tête à tête avec son ordinateur portable, de prendre le métro à la station plus loin.

Ok, de marcher une dizaine de minutes de plus pour se donner l'illusion qu'il faisait autre chose que gagner de l'argent pour payer son loyer ou aider la famille.

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- Depuis quand n'as-tu pas pris un verre ?

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Un soir de vent doux et de lune en croissant, un jeune homme en costume gris perle était passé pour la première fois dans une petite rue et y avait vu ce qu'il avait pris au premier abord pour un pub-boîte.

Le « T - Club », comme le montrait l'enseigne noire et le nom inscrit à l'écriture stylisée bleu fluorescent.

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- Je sais que je te gonfle avec mes commentaires. Je sais que toi et moi on est pareils et ce n'est pas une référence.

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Il avait allumé sa cigarette, à deux pas des physionomistes devant la porte : il avait le droit, après tout il était sur le trottoir.

Encore un endroit qui lui était devenu inaccessible depuis que le diktat des non fumeurs avait été érigé en loi. Bon, une petite voix lui disait que les restaurants étaient bien plus agréables, il faisait parti de ces fumeurs qui n'aimaient pas se faire enfumer.

Mais tout de même, cette loi était parfois extrême.

Il finit tranquillement sa cigarette et s'approcha de l'un des colosses : il y avait un cendrier d'appoint près de lui, comme ils étaient prévenants.

Mais ça tombait bien, il n'aimait pas lâcher ses mégots par terre.

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- Si je me trompe, prouve-le.

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Au lieu de le dévisager, les armoires à glace lui demandèrent s'il avait sa carte de membre.

Ah, c'était un club ? Le dernier endroit où on pouvait fumer sans amende ?

Avec sa tête de premier de la classe, ses verres percés rectangulaires et son portable sagement rangé dans son étui de cuir noir, il n'avait pas l'air de créer des problèmes.

L'air ne faisait pas la musique mais bon, si les physios devaient parler à tous ceux qui voulaient entrer en boîte, les queues seraient bien plus longues qu'elles ne l'étaient déjà.

Aussi injuste et arbitraire que cela puisse être, il fallait bien (mal) juger à un moment ou à un autre sur les apparences.

Il n'avait pas de carte. Il n'avait pas menti. Il se pensait déjà chez lui.

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- Et si…

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Les deux Morphéus – même tête, même lunettes, même long manteau, même muscles, pour le cerveau il ne savait pas – se regardèrent quelques secondes avant d'acquiescer.

Celui de droite lui demanda alors s'il souhaitait s'inscrire au club le plus « cool » et le « moins cher de Paris » pour pouvoir fumer en toute tranquillité sans être trop enfumé.

A son haussement de sourcil, Morphéus de gauche lui expliqua que le règlement limitait la consommation de cigarettes à 2-3 par heures dans les salles-lounge pour ne pas couvrir l'action du système d'aération.

Morphéus de droite ajouta que la consommation était illimitée dans les fumoirs-bars.

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- Et si tu n'as rien à me prouver

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Ils mirent en avant le côté convivial de l'endroit et parlèrent de l'ambiance musicale vraiment éclectique tous les jours sauf le jeudi qui était plutôt blues/jazzy et réservé au live.

Et le hasard faisant parfois très bien les choses, sa montre lui indiquait qu'on était un jeudi.

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- Si t'as rien à me prouver…

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Il avait demandé le prix et ce n'était vraiment pas grand-chose et ça avait l'air sympa.

Il avait pris une carte de membre pour lui et vu le tarif dérisoire, une pour son meilleur ami au cas où, qu'ils soient « cools » à deux.

Qu'il arrête de lui rabattre les oreilles avec son statut de no life alors qu'il était dans la même situation.

Il s'était promis de l'amener une prochaine fois, avait remercié les physionomistes et la dame du comptoir, gentiment décliné d'utiliser le vestiaire avant d'emprunter le couloir.

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- … prouve-le.


Le T Club – il apprendrait sur place que le T se prononçait « Ti », comme un « ptit » Club existait depuis les années 40 et avait accueilli de prestigieux jazzmen et bluesmen et d'illustres inconnus tout aussi talentueux.

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Le club avait fermé dans les années 80, à la mort du propriétaire qui était endetté. La famille avait épongé les dettes péniblement et résisté tant bien que mal aux pressions de promoteurs immobiliers sans scrupules ou de patrons de chaînes de restaurant.

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La famille souhaitait que l'endroit ne perde pas son âme. Mais la bonne volonté avait un prix et au moment où tout espoir était perdu de voir le T Club rouvrir ses portes sans perdre de son essence, un jeune couple s'était manifesté.

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Oh oui ils étaient jeunes. Oh oui ils avaient économisé. Oh oui, ils s'étaient endettés à l'époque où on le pouvait encore.

Mais ils étaient motivés, étaient tombés sous le charme de l'endroit, de son histoire, de sa musique et étaient déterminés à respecter le lieu tout en apportant leur touche personnelle – les chaises et tabourets étaient laqués noirs quand avant ils étaient en bois ou en fer par endroits. Ils avaient conservé le nom T Club et pas seulement pour des questions de notoriété.

Ils avaient gardé la photo du fondateur, Howard J King et ajouté quelques portraits en pied d'artistes qui étaient venu se produire. Mais pas trop quand même, il ne s'agissait pas de se faire mousser sur les gloires passées. Laisser quelques empreintes pour pouvoir apposer les leurs. Les nouveaux propriétaires étaient des gens bien.

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Les promoteurs et autres chaînes de restaurant durent ranger leur carnet de chèque et liquide parfois mafieux. Le T Club rouvrit au début des années 2000 et renoua avec un succès sans tapage en surfant sur leur petit pain béni – Norah Jones, jeune, jolie et jazzy - s'adaptant dernièrement aux lois contre le tabagisme en prenant une licence Club - il n'avait auparavant de club que le nom, c'était plus un pub -, ce qui leur apporta un peu plus de flux.

Au T Club on n'était ni « gay friendly » ni « hétéro friendly »

On était juste bienvenus.

Ceux qui étaient dérangés pouvaient repartir. Ce cas de figure ne s'était jamais produit. Coup de chance ou évolution des mentalités. Un peu des deux ?

Tant mieux.

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L'intérieur du T Club était assez spacieux : une fois qu'on avait passé le vestiaire, au bout du couloir on se retrouvait devant 3 choix :

- rester au rez de chaussée et aller directement à la salle lounge

- rester au rez de chaussée et aller au fumoir

- aller à l'étage pour aller dans la seconde salle lounge s'il n'y avait plus de place en bas.

- aller aux toilettes de club les plus propres du monde, que ce soit à l'étage ou au rez de chaussée.

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Comment ça ça faisait 4 ? Jusqu'à preuve du contraire, les toilettes n'étaient pas une attraction et ce même si on pouvait payer pour y accéder.

Certaines personnes devraient revoir leur définition de loisir.

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C'était au rez-de-chaussée que se tenait le concert alors notre blond s'y rendit.

La musique était forte mais pas assourdissante, ce qui était un bon point.

Dans la salle du bas il y avait comme dans presque tous les pubs d'aujourd'hui un écran plat qui retransmettait des émissions… sans le son sauf le jour du live où la télé restait éteinte.

Ceux qui préféraient regarder la télé les jours de live pouvaient aller à la salle lounge du haut… qui retransmettait le concert avec le son.

On a bien dit regarder la télé, pas préciser le programme :p

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La petite scène et un haut tabouret au siège bleu se trouvaient à quelques mètres de l'espace restauration.

Les tables pour 2 à 4 personnes étaient rectangulaires et encadrées par des chaises pliantes de réalisateurs assez confortables, ou les plus chanceux pouvaient semer leurs fesses tout au fond des fauteuils ou du canapé de velours, idéalement placés près de l'un des deux mini bars d'appoint avec derrière chacun une ravissante hôtesse.

Le tout était noir bordé de bleu, comme l'enseigne.

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Le concert allait commencer apparemment : le temps qu'il se pose à la seule table de libre, qu'une jolie brune aux cheveux courts lui demande ce qu'il voulait boire et qu'il réponde « un café, je ne vais pas rester », laissant un pourboire absolument hallucinant pour qu'on le laisse tranquille, la musique s'était arrêtée.

Le temps que sa commande arrive, la rumeur de la salle s'était muée en un « ça va bientôt commencer » rempli d'excitation.

Les lumières tamisées d'or s'étaient parées d'un manteau de nuit velouté.

Les deux petits spots au-dessus de la scène diffusent une lumière blanche qui réussit à être douce, à ne pas agresser…. Et surtout ne pas aveugler le musicien.

Mais à quel moment s'était-il installé ?

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Il portait des bottes qui ressemblaient beaucoup à des santiags, mais il ne s'y connaissait pas des masses.

Il portait un jean clair pas fatigué pour deux sous, dans lequel il se sentait à l'aise mais pas suffisamment lâche pour être passé.

Il avait une fine chemise blanche cachée en partie par une jolie guitare électrique rouge et noire.

La chemise était ouverte aux premiers boutons. Il avait un corps d'athlète.

Il avait près de la bouche un petit micro noir et sa tête légèrement inclinée cachait la couleur de ses yeux, mais vu la distance avec les toutes premières tables, personne n'aurait pu la définir.

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Ses doigts avaient fait naître quelques accords et le chuchotement s'était fait silence.

Le musicien s'était mis à fredonner gentiment dans son micro, d'une voix chaude.

Un air qui ressemblait dangereusement à « joyeux anniversaire »

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Il se rappellerait toute sa vie de la première fois qu'il avait entendu ce musicien, de ce qu'il avait dit.

Du sourire en coin qui avait caressé le micro.

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- Bonsoir les gens. C'est gentil d'être venus me voir ce soir. Y a jamais eu autant de monde à mon anniversaire.

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Les habitués avaient ri à la boutade avant de comprendre que si la dernière phrase était dite sur le ton de la rigolade, elle n'en était pas moins basée sur des faits réels.

La foule avait alors souhaité un heureux anniversaire à l'artiste, plein de chaleur.

Lui était resté tétanisé par la voix.

Les cordes ronronnaient sous ses doigts.

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- Ce soir j'ai envie de casser mes habitudes. Ce soir je ne commencerai pas par du blues. J'ai envie de jouer… autre chose.

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La pause qu'il avait prise après « jouer » lui donnait encore le frisson et il savait que ce frisson le poursuivrait des mois et des mois après.

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- J'ai envie de vacance. J'ai envie de Mexique. J'ai envie de la jouer… smooth… Carlos Santana.

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Et il commençait à jouer les premiers accords.

Irrésistiblement latino.

Il se défendait pas mal.

Enfin il avait l'air, notre blond ne connaissait rien à la musique, il savait juste aimer et délicieusement apprécier quand ça ne lui cassait pas les oreilles.

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- J'ai envie de percussions.

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Deux musiciens supplémentaires s'étaient mystérieusement matérialisés derrière lui.

Oui plutôt l'éclairagiste les avait mis en lumière.

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- J'ai envie de basse. J'ai envie de vous faire danser sur votre chaise... ou avec votre partenaire. Ça vous dit ?

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Personne n'avait répondu non.

Notre jeune ami s'était retrouvé à fumer les yeux rivés à l'artiste et les oreilles rivées à la musique.

Au point qu'à un moment il avait fermé les yeux pour juste se laisser bercer.

Il était dans un autre monde.

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And just like the ocean under the moon
Well thats the same emotion that I get from you
You got the kind of lovin that can be so smooth
Gimme your heart make it real
Or else forget about it

Extrait de Smooth – Carlos Santana et Rob Thomas, écrit par Rob Thomas et Itaal Shur, disponible sur l'album « Supernatural » de Carlos Santana.

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Donner son cœur pour de vrai ? Ou tout oublier.

Il avait oublié plein de choses oui et en premier lieu son café qui s'était retrouvé tout tiède à la fin du récital.

Il avait oublié qu'il était sur une chaise - à trop danser il avait failli tomber.

Il avait ouvert les yeux et oublié de respirer en regardant cet homme superbement s'approprier une chanson difficile en se payant le luxe de ne pas faire honte au virtuose qu'est Carlos Santana.

Il avait oublié son cœur sur la scène du T Club ce soir de vent doux.

Et il n'était pas prêt de le récupérer.

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Il avait soupiré, parfaitement lucide pour le coup.

Il était victime du Syndrome Spanish Guitar, comme dirait son ami.

C'était tiré d'une chanson de Toni Braxton qui racontait l'histoire d'une jeune femme folle amoureuse d'un musicien qu'elle venait voir jouer.

Un homme qui jusqu'au bout ne saurait jamais qu'elle existe, puisqu'il ne l'avait jamais vue, noyée qu'elle était dans la foule.

Et même s'il l'avait vue, il n'était pas sûr qu'elle lui ait plu.

Elle s'imaginait dans ses bras, comme sa guitare, s'imaginait que ses longs doigts tireraient de son corps des accords sensuels, rêvait d'être une chanson entre ses lèvres.

Sa chanson.

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Contrairement à l'interprétation, il n'était pas triste qu'il ne le voie jamais.

Au contraire.

Ce n'était pas du tout le syndrome de la groupie mortifiée dans son coin.

Cela allait lui permettre de vivre par procuration, de s'offrir une vraie parenthèse tous les jeudis, sans se faire de mal.

Aller jusqu'au bout de son attirance musicale et physique, mais seulement dans sa tête.

On pouvait être très attiré et n'avoir strictement aucune envie d'aller plus loin.

Une parenthèse tous les jeudis. Le 4ème jour de la semaine. Une jolie coïncidence... quand on s'appelait Quatre.

Il avait bien ri quand il avait fallu montrer les papiers d'identité pour prouver que ce n'était pas une blague. D'ailleurs, son ami devra montrer ses papiers pour valider l'abonnement parce que lui aussi était vernis de ce côté-là.

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Parlant de l'énergumène au grand coeur... cette parenthèse allait lui permettre de se focaliser sur autre chose que sur sa vie sociale.

D'ailleurs il ne lui dirait rien à propos de « Spanish Guitar », sinon il n'aurait pas fini d'en entendre parler.

Mais lorsqu'il viendrait... le silence consentira, parce que si Quatre restait dans les mêmes dispositions, il ne saurait pas lui cacher.

Il n'en aurait pas forcément envie à ce moment-là.

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Il avait fini son café froid et en regardant l'heure par hasard s'était aperçu que, de Carlos Santana à John Lee Hooker, en passant par Eric Clapton et B.B King, d'interprétation en interprétation, d'un pays continent à l'autre, que sur sa petite Europe il était déjà 2h du matin. Le pouvoir absolu du taxi, mais ça en avait valu la peine.

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Il savait que désormais le jeudi il devra prendre sa voiture.

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Il s'était levé au moment où un homme grand, brun aux cheveux courts aussi en bataille que sa tenue était impeccable avait fait son entrée sur scène.

Costume noir sur mesure glissant sur un corps taillé au laser, lunettes de soleil et oreillette, il portait un immense gâteau d'anniversaire avec une classe folle. Parfait.

Parfaite occasion pour lui de s'esquiver.

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Il laissa Spanish Guitar à celui qui ressemblait fort à un bodyguard, même si ce brun-roux n'avait rien de Whitney Houston – ou peut-être le talent.

Il était parti, aussi discrètement que le lui permettait sa sacoche à portable en sifflotant du Carlos Santana.

Il garderait le musicien sans nom – il ne s'était pas présenté après tout – sur les lèvres en même temps que sa mélodie.

Smooth…

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Un soir de vent doux et de lune en croissant… un homme allait redécouvrir ses rêves…

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Tzusuku


Happy bday to me avec un peu de retard !

J'espère que ça vous aura plu. Cette fic, je l'avais racontée à Luna et m'a été inspirée alors que j'écoutais LFM (ex Lausanne FM) dans sa voiture.

Spanish Guitar est passé, du coup l'idée m'a trottiné dans la tête.

Je pensais m'en être débarrassée en lui racontant. Tu parles.

Les muses se sont assises sur mes neurones et m'ont dit : « t'as oublié de dire ça à Luna et ça et ça et ça et ça… »

Plein de détails supplémentaires se sont ajoutés et du coup il y en a eu tellement que j'ai été obligée d'écrire pour que mes muses arrêtent de me faire c…

Et donc voilà !

J'espère que ça vous aura plu, surtout à toi ma Lunanamoi ! Merci d'être toi, merci pour tout, ce séjour a été un joli cadeau d'anniv'. La suite bientôt (elle est au ¾ écrite)

Mithy Mini Globetrotter ¤ rentrée de Suisse mardi, objectif Moselle fin Novembre :p ¤