Un grand merci à Aloyse Anastasy, sevy, Zelenill, Caramelise et Vozrozhdenyie qui ont laissé une review pour le treizième chapitre.
Voici le dernier chapitre de cette histoire.
Je vous souhaite une bonne lecture.
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Auteur : Sephora85
Titre en anglais : Until the day you die
Titre en français : Jusqu'au jour de ma mort
Traducteur : DiagonAlleyParis
Disclamer : Les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling
Beta Reader : Lily Petite Etoile qui me relit et corrige mes imperfections.
Sujet : La guerre est terminée. Voldemort a gagné et Ginny Weasley est donnée en tant qu'esclave à Lucius Malfoy. Cette histoire est racontée selon le point de vue de Ginny Weasley.
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Jusqu'au jour de ma mort
Chapitre 14 - La fin n'est que le commencement
Parfois, j'ai l'impression que je vais étouffer, que les ténèbres s'abattent sur tout le monde sorcier et celles-ci s'imposent lentement sur le monde Moldu, que l'obscurité est en train de prendre possession de tout mon être et je ne suis pas assez forte pour la combattre. Ce monde où la haine, l'envie et la cupidité sont considérées comme des qualités et même des vertus, ce monde-là ne sera jamais le mien, car je n'arriverai jamais à le transformer en un lieu où je me sentirai en sécurité ou même heureuse.
Parfois, quand je regarde dans les yeux verts de Victoire, je me demande si ses parents auraient voulu la voir grandir dans un tel endroit, si mon frère avait imaginé une telle vie, quand il m'avait fait promettre de m'occuper d'elle et de son épouse. Fleur est morte et Victoire est en vie, mais parfois, je pense que Fleur et Bill sont dans un meilleur endroit que leur fille et moi.
Je tiens à la garder en sécurité, la tenir éloigner des horribles crimes et de la haine mais comment faire si je ne peux même pas garantir ma propre sécurité ?
Des mois se sont écoulés depuis la dernière bataille, depuis la victoire du mal en personne, et même si je pensais que c'était impossible, la situation s'est encore dégradée depuis les premières semaines du règne des mangemorts. Les gens qui n'ont que les pires qualités, qui ne comprennent pas l'amour, la compassion ou la pitié, ces gens-là sont censés faire travailler le monde sorcier mais tout ce qu'ils font, c'est lutter les uns contre les autres pour l'argent, le pouvoir et l'appréciation de Voldemort. Maintenant que la résistance et les opposants au côté obscur sont quasi inexistants, les mangemots ont commencé à s'opposer les uns les autres dans leurs désirs aveugles de réussite.
Je me demande comment ils parviennent encore à garder le Ministère en main en dépit de toutes les luttes de pouvoir qui ont lieu au sein des rangs les plus élevés des fidèles de Voldemort. Ce monde est en train de sombrer dans l'obscurité et ses habitants le suivent.
Il y a eu quelques moments au cours des dernières semaines où j'ai pensé que je pourrais peut-être apprendre à vivre avec ce nouveau monde, que je pourrais même apprendre à tolérer la proximité de Lucius, mais les quelques aperçus de l'humanité que j'ai entrevu en lui n'étaient rien d'autre que l'effet de mon imagination, de mon esprit désespéré, de quelqu'un qui recherche la lumière et l'espoir dans la plus sombre des âmes. Peut-être y a-t-il un peu d'humanité et de bien dans les profondeurs de son âme mais je suis trop fatiguée et trop faible pour les rechercher et je sais qu'il ne se permettra jamais de montrer cette partie de lui-même quand il a besoin d'être impitoyable et cruel afin d'avoir plus de pouvoir.
Depuis que les luttes de pouvoir ont commencé au sein du Ministère, il n'a été là que pendant quelques heures la nuit et il est même devenu plus froid qu'auparavant. Il ne me parle pas et s'il le fait c'est pour me crier dessus ou me menacer. Je n'aurai pas pensé que ces luttes pour le pouvoir puissent encore assombrir davantage son âme, que cela le transformerait en un homme encore plus froid et plus cruel, mais tout cela l'a fait.
Parfois, je pense que c'était dès le début le plan de Voldemort de voir s'écrouler le monde sorcier, de le voir sombrer dans le chaos, de détruire un monde qui ne lui a jamais été très favorable, quand il avait été un enfant oublié dans un froid orphelinat et quand il avait essayé de le changer plus tard. Peut-être est-ce son plan pour détruire un monde et son peuple qui ne l'avait jamais compris et vice-versa.
Si tel était son plan, il faudra que je le félicite la prochaine fois que je le verrais parce qu'il a fait un fabuleux travail. Ce monde s'écroulera avec ses mangemorts et lui et je ne pense pas qu'il existe aucun autre pouvoir assez fort pour l'empêcher.
Je ne veux pas m'écrouler avec eux, pas dans un tel monde qui n'est plus le mien. Je ne le veux pas.
Un bref coup me tire de mes pensées et je regarde autour de moi pour voir de ce qui a causé ce bruit lorsque j'aperçois un grand-duc qui se trouve sur le rebord de la fenêtre et dont le bec martèle la vitre. Lentement, je me lève en faisant attention à ne pas réveiller Victoire qui dort paisiblement sur le canapé dans un coin de la bibliothèque.
Quand je m'approche de la fenêtre, je remarque le plumage tout ébouriffé du hibou puis reconnaît le sceau d'Azkaban sur la lettre qu'elle porte. Ma respiration devient légèrement saccadée et j'hésite un instant avant d'ouvrir la fenêtre car je sais qu'il n'y a qu'une seule raison pour qu'un courrier me parvienne de ce triste lieu. Il n'y a rien d'autre que la mort et la misère qui soient jamais parvenues de cet enfer.
Mes mains tremblent quand je retire la lettre de la patte du hibou puis je la déplie et la lit en vitesse.
Je ferme les yeux pendant un bref instant, ma main la recherche d'un appui sur la fenêtre afin de me soutenir.
Non. Non, non, non !
J'ouvre de nouveau les yeux et relie une nouvelle fois la lettre ne voulant pas croire ce qu'elle m'a annonce.
Avec cette lettre, l'administration d'Azkaban vous informe des suicides de Molly et Arthur Weasley, traîtres de leur propre race. Leurs corps seront jetés dans la mer du nord dans une semaine. Un recours contre cette décision doit être présenté dans les deux jours.
C'est tout. Aucun mot de condoléances, rien.
Je ne peux pas blâmer mes parents pour s'être donner la mort parce que rien d'autre que la mort et la douleur ne les attendaient. Je veux me consoler avec l'espoir qu'ils sont désormais dans un meilleur endroit, mais tout ce que je peux ressentir c'est la tristesse et un complet désespoir. Que reste t-il dans ce monde pour moi, pour Victoire, pour nous deux ?
Rien, rien, que l'obscurité qui est devant nous.
Je ne peux pas. Je ne laisserais pas lier son destin cruel avec nous. Il doit y avoir un moyen de mettre fin à tout cela sans douleur, sans risque. Il est surprenant de constater que maintenant après cette terrible nouvelle, il me semble que je sois en mesure de penser clairement pour la première fois depuis des semaines, voire des mois.
Je prends une profonde inspiration et je marche vers les étagères où je sais que je vais trouver des dizaines de livres avec tous les moyens pour tuer les autres ou soi-même. Dans l'un de ces livres, il y aura la solution, il doit y avoir une solution, une manière de se libérer de cet enfer.
Je ne sais pas combien de temps j'ai feuilleté ces livres quand soudain la solution à tous mes problèmes semble apparaître. Le livre est âgé de centaines d'années et je ne sais pas s'il est vraiment fiable, mais c'est tout ce que j'ai, une lueur d'espoir. Je ne cesse de lire la page poussiéreuse dans ce livre.
Le voile dans la Chambre de la Mort
Il existe de nombreux mythes entourant la voile, qui est caché au plus profond du Ministère de la Magie et des centaines de sorciers et sorcières ont probablement perdu la vie dans leur tentative de révéler ses nombreux secrets, mais aucun n'a été couronnée de succès.
Il est dit que le voile apporte la mort, mais certains pensent que le voile n'est pas la fin, loin de là. Que c'est la porte à une nouvelle dimension, à une réalité parallèle ... Certains pensent que ce n'est pas la fin, mais un nouveau départ ...
"Un nouveau départ," dis-je dans un murmure.
Je me rappelle encore ce jour dans le Département des Mystères lorsque Sirius ait tombé à travers le voile. Nous l'avions cru mort, disparu à jamais, mais que faire si le voile n'est pas la fin? Je ne sais pas ce qui se trouve derrière celui-ci, mais une chose est sûre selon moi, cet endroit est meilleur par rapport à ce nouveau monde.
Je regarde Victoire qui dort paisiblement et je me demande si je peux risquer sa vie en traversant le voile. Je n'hésite pas avant de donner une réponse. Oui, ça vaut la peine. Tout sera mieux que cet enfer. Comment pourrais-je laisser Victoire rester dans ce monde? Peut-être aurons-nous toutes les deux la chance de commencer une nouvelle vie, et même si c'est la fin, ce sera la fin de la misère et de la douleur.
Je ferme le livre, un petit feu plein d'espoir s'enflamme en moi pour la première fois depuis des semaines. Je dois simplement trouver un moyen d'entrer dans le Ministère de la Magie. Peut-être pourrais-je convaincre Lucius de m'emmener avec lui si je fais semblant de vouloir faire appel en ce qui concerne mes parents. Il me croira si je lui dis que je ne veux pas qu'ils soient jetés à la mer, mais la question est de savoir s'il me permettra de l'accompagner.
Je me lève, déterminée à faire cela dès que possible. Je prends Victoire dans mes bras, la balance doucement afin d'éviter qu'elle se réveille lorsque que je quitte la bibliothèque et marche en direction du bureau de Lucius. Il est déjà tard dans la soirée, mais je ne suis pas certaine s'il soit déjà revenu de son travail.
Avec hésitation, je tends le bras, frappe à la porte en bois et attend nerveusement sa réponse.
« Entrez », crie-t-il et je peux entendre qu'il n'est pas dans sa meilleure humeur.
Lentement, j'ouvre la porte, me dirige vers son bureau et le regarde avec anxiété. Il est occupé avec des papiers qui sont posés sur son bureau et il ne lève même pas les yeux quand je traverse la pièce pour m'arrêter juste en face de lui.
« Une lettre d'Azkaban est arrivée, elle m'informe que mes parents se sont suicidés », dis-je dans un murmure, ma voix est légèrement brisée.
Il ne réagit pas, son regard reste rivé sur ses papiers.
« Ils veulent les jeter dans la mer du nord, mais je peux faire un recours contre cette décision. J'ai besoin d'aller au Ministère pour cela », dis-je
« Hm » C'est la seule réaction que je reçois de lui, et je ne suis même pas sûre qu'il m'ait écouté.
Je m'efforce de rester calme, car lui crier dessus ne servirait à rien. « Pourriez-vous m'emmener avec vous au Ministère demain? », je lui demande et j'attends avec impatience de sa réponse.
« Oui, oui. Maintenant partez. J'ai du travail à faire », répondit-il distraitement sans même lever la tête.
Je ne peux pas croire ma chance. Il est probablement au courant de ce qu'il a accepté, mais je sais qu'il va être trop fier pour changer sa décision demain, quand il réalisera ce qu'il a permis. Il n'admettra jamais que l'une de ses décisions soit erronée.
Je quitte précipitamment son bureau, un petit sourire apparaît sur mon visage. Malgré l'incertitude sur ce qui se trouve derrière le voile, je me sens libre pour la première fois depuis des semaines. Peu importe ce qui m'attendra derrière celui-ci, car je sais que je serais à l'abri de ce monde horrible, de cette inébranlable obscurité et de cette cruauté sans faille.
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J'ai à peine dormi la nuit dernière, penser au voile m'a maintenu éveillée. Mes sentiments sont un mélange d'espoir, de peur et de soulagement, et c'est tellement mieux que le désespoir, la tristesse et le vide qui m'avaient empli au cours de ces derniers mois.
Lucius n'est pas très heureux que je l'accompagne au Ministère, car je dois prendre Victoire avec moi, mais je savais qu'il ne reviendrait pas sur sa décision. Sa fierté sera sa chute. Il n'a même pas été difficile de lui expliquer la présence de la Victoire compte tenu du fait que Alvará est occupée avec les préparatifs d'une grande fête qui se tiendra dans le manoir, ce soir, de sorte qu'elle ne peut pas s'occuper de l'enfant.
Tout se passe comme prévu, mais je sais qu'il sera difficile de se rendre dans le Département des Mystères. L'endroit a toujours été très surveillé et je ne pense pas que cela ait changé depuis le règne de Voldemort.
Nous transplanons Victoire et moi avec Lucius juste devant le Ministère où une énorme statue de Voldemort domine tout. Les rues qui entourent le Ministère étaient toujours très animées, mais aujourd'hui elles sont désertes, vide de tout bonheur et de toute vie. Je peux pratiquement sentir l'obscurité prendre possession de moi-même et de mon environnement. Je frissonne un peu et suis Lucius précipitamment dans l'énorme bâtiment.
Lorsque nous entrons dans le hall d'entrée du Ministère, je suis choquée de voir que la salle est tout aussi déserte que les rues autour de l'immeuble, seul un petit nombre de personnes traversent celle-ci à toute allure, ce sont tous des mangemorts qui ont l'air stressés.
« Je ne veux pas être ennuyé avec votre problème », dit Lucius d'une voix traînante et distraite, en regardant tout autour de lui d'un air suspect. « Rendez-vous lorsque vous aurez terminé, alors je vous ramènerai au manoir en transplanant. »
Je n'ai pas le temps de lui dire quelque chose avant il se retourne et se précipite vers les ascenseurs, il disparaît de ma vue dans l'un d'eux, à jamais je l'espère. Et qu'est-ce que j'aurais pu lui dire de toute façon?
'Au revoir' n'était pas une option. 'A bientôt'? Certainement pas. 'Allez brûler en enfer' ? Ne convenait pas non plus. Il valait mieux que mes pensées restent secrètes.
Avec Victoire encore dans mes bras, je regarde les alentours, à la recherche de quelqu'un qui pourrait m'observer mais heureusement personne ne semble se soucier de moi. Ils sont trop occupés par eux-mêmes, par leurs luttes pour le pouvoir et la gloire. Je n'ai jamais été aussi heureuse par rapport à leur cupidité.
En faisant attention de ne pas être remarquée, je marche vers un ascenseur, entre dans celui-ci et appuie sur le bouton qui le met en marche. Je sens qu'il descend et j'espère que le chaos qui règne dans le Ministère aura également atteint le Département des Mystères. Je retiens mon souffle lorsque la porte s'ouvre et je regarde le couloir sombre dont je me souviens. Il n'y a pas la moindre personne ici, et cette constatation me donne envie de rire, mais je reste silencieuse. Sur la pointe des pieds je traverse l'apparent couloir sans fin, je me rappelle de chaque contour et de chaque porte, alors que cela fait des années que je suis venue ici pour la dernière fois.
Je pénètre dans la salle octogonale avec ses huit portes et dès que je suis au milieu de celle-ci, la porte par laquelle je suis entrée se referme et les consœurs commencent à tourner autour de moi, jusqu'à ce qu'elles s'arrêtent. Maintenant, je dois juste trouver la bonne porte qui me conduira à la Chambre de la Mort avec son voile. J'ouvre la première salle et Victoire commence à gémir, l'atmosphère sinistre de la chambre bleue miroitante l'effraie comme elle le fait pour moi-même. Je referme la porte en hâte, sachant que ce n'est pas la bonne salle.
Les portes recommencent à tourner et quand enfin elles s'arrêtent, je ne sais plus laquelle d'entre elles j'ai déjà ouverte.
J'ai l'impression que des heures se sont écoulées quand finalement j'ouvre la porte qui mène à l'énorme pièce qui ressemble à un amphithéâtre. J'entre dans celle-ci et contemple le voile qui est maintenu par les moyens invisible au milieu. Lentement, je descends les marches qui me conduisent à lui, j'ai la chair de poule tandis que je contemple celui-ci qui bouge légèrement malgré l'absence totale de vent.
Victoire commence à pleurer et je la presse encore plus étroitement contre ma poitrine, mais rien ne peut la calmer. Je sens mon cœur qui bat frénétiquement et la peur m'envahie peu à peu. Je m'approche du voile jusqu'à ce que je ne sois qu'à quelques centimètres de lui, puis je les entends, les voix, des centaines de voix qui m'appellent. Je ferme les yeux, essayant de discerner celles-ci et je crois que j'en reconnais certaines.
Ce sont les voix de mes amis, de ma famille, de mes anciens professeurs et à cet instant, je sais que si je passe à travers ce voile, je risque seulement de les voir à nouveau, même si cela signifie que je dois mourir.
Mon regard se pose sur Victoire qui est très calme, tout à coup, elle me regarde avec ses grands yeux verts. Je me penche vers elle et lui donne un baiser sur le front avant de commencer à marcher vers le voile. Le bout de celui-ci effleure mes chevilles en douceur et la fraîcheur de son contact a un effet apaisant sur moi. Je n'éprouve pas de crainte, de doute et n'ai pas d'inquiétude.
Peu à peu tout mon corps entre en contact avec le voile et je ferme les yeux, ressentant seulement sa fraîcheur qui semble m'engloutir entièrement, mon environnement devient silencieux, le monde autour de moi s'estompe, puis tout est noir.
J'ai l'impression de flotter à travers le néant.
L'obscurité, l'obscurité, elle semble infinie.
Mais, soudain, il y a un bruit et je sens de la douceur sous moi.
« Ginny ! »
J'entends mon prénom que l'on prononce et on dirait que c'est la voix de ma mère, mais c'est impossible. Je dois être en train de mourir et mon esprit doit être en train de me jouer des tours, c'est tout.
« Ginny, lève-toi ! »
Un autre appel.
C'est la voix de ma mère, j'en suis sûre. Respirer est tout à coup très difficile et j'ai très peur d'ouvrir les yeux. Que faire si je rêve? Je suis peut-être morte. Lentement, avec crainte mais aussi pleine d'espoir, j'ouvre les yeux et ce que je vois fait bondir mon coeur. Je contemple le poster des Harpies dans ma chambre au Terrier, c'est ma chambre, telle qu'elle était avant la guerre.
Je m'assieds, cligne plusieurs fois des yeux et me pince même pour être sûre que je ne rêve pas. Je me lève prudemment, regarde dans le miroir qui me retourne mon reflet, je porte mon vieux pyjama rose. J'ai toujours la même tête, je parais même un peu plus jeune et je n'ai pas de cernes autour des yeux. Mais où est Victoire? Si tel est le passé, mon passé, peut-être n'est-elle pas encore née. Mais si tel est mon passé, tous les événements horribles vont-ils se répéter? Ma respiration devient saccadée à cette simple pensée qui m'effraie plus que tout.
« Ginny ! Le petit déjeuner est prêt ! Tout le monde attend ! Gideon et Fabian sont déjà arrivés ! Descend ! », crie ma mère du bas des escaliers.
Gideon et Fabian ? Je déglutis en essayant de comprendre ce que je viens d'entendre. Ces sont les frères de ma mère, mais ils ont été tués lors la première guerre contre Vous-Savez-Qui. Comment peuvent-ils être ici ?
Mon Dieu, s'il y avait effectivement une réalité parallèle ? Y a-t-il d'autres différences ? S'ils sont encore en vie, peut-être que les parents d'Harry le sont également ! J'ai besoin de savoir, de les voir, de constater de mes propres yeux qu'ils ne sont pas morts. J'ouvre la porte à ma chambre et me précipite dans les escaliers, arrive en hâte dans la cuisine.
Je m'arrête net, mes yeux s'écarquillent et j'ai beaucoup de mal à respirer. Là, juste en face de moi, assis autour de la table de la cuisine, se trouve toute ma famille. Chacun d'entre eux est sain et sauf, heureux et surtout en vie. Fleur et Bill sont assis le plus près de moi et Victoire est dans les bras de sa mère, elle me regarde curieusement.
« Ginny ? Ca va ? », demande doucement ma mère, en me fixant d'un air inquiet tandis qu'elle prépare des crêpes.
Je cligne les yeux, la regarde et apprécie la manière avec laquelle elle me sourit. Comme il m'a manqué ce sourire ! Je me rends compte que je n'ai rien dit ou fait quand toute ma famille me fixe.
« Je vais bien », dis-je rapidement.
« Assied-toi ! », exhorte ma mère.
Lentement, je m'approche de la table, ne croyant toujours pas que toute ma famille, tous les gens que j'aime soient ici avec moi. Même Gideon et Fabian, que je ne connaissais que par les photos que ma mère m'avait montré il y a des années me sourient. Je pense que je n'ai jamais été aussi heureuse que je le suis présentement.
Tous mes frères et mes parents sont en vie, c'est un magnifique constat que j'en oublierai presque de respirer.
« Tu agis étrangement, Ginny », commente Ron, qui est déjà en train de manger une saucisse et qui de me regarde avec un léger intérêt. Il a toujours cette habitude dégoûtante de manger avec sa bouche légèrement ouverte et je me souviens bien de celle-ci mais aujourd'hui c'est la plus belle vision que j'ai jamais vue.
Je souris simplement, sans doute stupidement mais je ne peux pas m'en empêcher. Mes yeux rencontrent ceux de mon père et j'ai l'impression que je peux voler. Lentement, je me force à me calmer et poser les questions qui doivent être posées. « Où est Vous-Savez-Qui ? » je demande anxieusement.
Les autres échangent des regards confus et me fixe avec inquiétude. « Voldemort a disparu et la guerre s'est terminée avant même ta naissance, Ginny. Il est mort », répond mon père.
Je regarde, incrédule. « Et qu'en est-il de Lucius Malefoy ? » Maintenant, ils me fixent comme si j'étais devenue folle mais peut-être le suis-je devenue ; car c'est trop beau pour être vrai.
« Lucius Malefoy a passé quelques années à Azkaban après la bataille finale comme la plupart des autres mangemorts. Mais après sa libération, il s'est installé en France avec sa femme et son fils », déclare papa.
« Et ... et Harry ? Harry Potter », dis-je dans un murmure.
« Tu l'as vu hier, quand il était ici pour déjeuner avec ses parents, tu ne t'en rappelles pas ? » Ma mère s'assied à côté de moi et me touche le front pour voir si je n'ai pas de la fièvre.
« Oui, oui, je me souviens », répondis-je en hâte.
« N'est-ce pas mignon ? Ces amoureux …. Ils se manquent déjà l'un l'autre », plaisante Fred avec un large sourire tandis que George me donne un clin d'œil et que je ne peux pas m'empêcher de rire. C'est si bon de rire à nouveau.
« Je vous aime ! Tous ! », dis-je en souriant largement.
« Ma chérie, es-tu sûre que tu vas bien ? », redemande maman.
« Oui, j'en suis certaine », répondis-je.
Bien, cela ne concerne pas toutes ces choses. Mais je suis la personne, la plus heureuse en ce monde. Dans quelques années, toutes ces horreurs que j'ai vues me paraîtront n'être qu'un mauvais rêve, qu'un souvenir très lointain. Je me moque si ce n'est qu'une réalité parallèle ou si le ciel a simplement envie de me jouer un tour, aussi longtemps que cela ne s'arrêtera pas. Le voile n'est pas la fin, c'est simplement un nouveau commencement. Un nouveau départ pour chacun d'entre nous.
-FIN-
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Suite à un décès dans ma famille, je ne pourrai pas publier de nouveaux chapitres d'ici la mi-septembre. Je suis vraiment désolée pour ce contretemps, acceptez toutes mes excuses.
A bientôt.
DiagonAlleyParis