Trop longtemps ? Oui surement.

Je suis vraiment désolée de cette très longue attente. Un gros coup de... fatigues, blues, mou...? Tout ça à la foi. Mais l'histoire me trottait toujours dans la tête , et il faut que je la finisse.

Merci pour vos messages d'encouragements, engueulades et autres . Vous n'avez pas oublié et moi non plus. Merci à Brume froide et F'sS tout particulièrement.

La suite de Noir Désir chapitre 8.

"Banquet" de Bloc Party.

http:// musique . ado .fr /Bloc-Party/ Banquet-t18416 .html

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Ses yeux d'un bleu glacé le fixait. Rieur.

Merde, merde ...

"Arrête ça."

"Non."

"Tu sais que je déteste quand tu fais ça."

"Je sais."

" Alors, pourquoi tu le fais ? "

"J'adore t'emmerder. Sans compter que je gagne toujours à ce jeu là."

"Mais, c'est tes yeux là..."

"Tes yeux toi même."

"Ce jeu ne me fait plus rire."

"Tu sais ce que tu risques si tu t'arrêtes."

"Je prends le risque."

"Non ! Fais pas ça. "

"Pourquoi ? "

"Parce que."

Un sourire étira la face de Sirius. Il leva un sourcil provocateur et décroisa ses jambes. Sans la lâcher des yeux il se redressa pour très vite se retrouver debout sur son lit.

"Sirius ! T'as pas le droit de bouger ! "

"C'est écrit nul part. Et en plus j'ai envie de pisser, donc si tu veux pas perdre, tu vas devoir me suivre..." Et il recula jusqu'au bout du lit et en descendit toujours à reculons, sans la quitter du regard, la défiant de ses prunelles grises. Junes plissa le nez et inspira une grande bouffée d'air.

"T'es vraiment qu'un... "

Le sourire de Sirius s'étira de plus belle et il lui tendit une main. Elle le jaugea du regard quelques secondes avant de l'attraper et de le suivre, lui à reculons, elle marchant à petits pas, veillant à ne pas trébucher sur les cadavres de bouteilles amoncelées un peu partout dans la pièce. Elle était légèrement plus petite que lui et devait donc lever le regard pour ne pas perdre. Il la fixait, ses yeux plus aguicheurs que jamais, et chantonnait à un rythme légers des mots d'anglais qu'elle commençait à connaitre par cœur..

'' A heart of stone, a smoking gun
I'm working it out, im working
Why'd you feel so underrated?
Why'd you feel suffocated?
''

Il l'attrapa par la taille et, sa main dans la sienne, la fit tourner dans une valse étrange et burlesque. Il chantait de plus en plus haut ces mots qui si fort, si fort, lui détruisaient peu à peu le cerveau. Et elle riait, la gorge rejetée en arrière entièrement prise par la valse, par le tourbillon de son odeur, de ses mains, de ses mots... D'un demi tour habile, elle se retrouva plaquée contre son torse, leurs mains se levant au dessus de leurs têtes, imaginant sans peine la guitare électrique et les coups rythmés de la batterie. Il lui chantait sa chanson dans le creux de l'oreille d'une voix grave et légèrement fausse (pas que légèrement), mais elle s'en moquait.

"Turning away from the light
Becoming adult
Turning into my soul
I wanted to bite not destroy
To feel her underneath
Turning into the light"

D'un geste Sirius la retourna et la fixant dans les yeux, la poussa un grand coup sur le lit où elle s'effondra, de grand éclats de rire s'échappant de sa bouche.

"T'as perdu p'tite tête ! Tu crois vraiment que tu vas venir me regarder pisser. Tss..." Il croisa les bras sur ses pectoraux. "C'est le tue l'amour par excellence."

Junes qui essayait en vain de se sortir de l'enchevêtrement que formait ses cheveux leva un sourcil septique avant de partir à nouveau dans de grands éclats de rire. Elle se jucha sur un coude et le regarda à travers son rideau de cheveux doré.

"Amour, crois moi, tu fais bien pire que ça ! Tu n'es pas aussi sexy que tu le penses... "

Elle avait pris durant sa phrase un visage impassible et très sérieux comme pour conférer à ses paroles un soupçon de vraisemblance. Sirius sembla alors se décomposer sur place et pour la première fois de sa vie, il ne su quoi répondre. Junes profita de ce moment de répit pour l'observer. Il avait détacher ses cheveux qui lui tombait sur les épaules en de grandes mèches indomptables, son jean n'était qu'à moitié boutonné laissant apercevoir un caleçon rouge et son torse dénudé était un appel aux caresses. Il était à lui seul un appel à la luxure, au désir... Sirius sembla remarquer son regard perdu et appréciateur car, c'est avec un sourire arrogant fiché sur le visage qu'il s'adressa à Junes .

"Sale menteuse. Je suis le mec le plus sexy que t'as jamais connu... "

"Non. Il y en avait un plus sexy. " Elle lui lança un sourire carnassier.

"Sale menteuse..."

Sirius se ravança vers elle et, à quatre pattes grimpa sur le lit son visage au dessus du sien.

"Non je mens pas. Il était vraiment sexy, et il faisait l'amour divinement..." Junes se mordit la lèvre inférieure lascivement, fermant les yeux dans une jouissance feinte. Sirius crispa les yeux et lui attrapa une mèche de cheveux pour qu'elle le regarde.

"Si tu me laissais te monter ce que c'est que faire l'amour en même temps..."

Il se pencha alors et posa avec délicatesse ses lèvres sur celles de Junes qui frémit. Ce n'était pas la première fois que Sirius l'embrassait mais comme à chaque fois elle se sentait défaillir.. Il s'allongea sur elle lui faisant par la même sentir son excitation, et enfonça sa main dans ses cheveux blonds. Il força le passage de ses lèvres et caressa sa langue langoureusement.

C'était toujours la même chose.

Toujours la même danse.

Et comme toujours, quand la main de Sirius descendait sur son sein et l'empoignait vivement, quand sa langue se faisait violente, quand son sexe devenait dur et pressant, elle le repoussait doucement et partait dans la salle de bain. Elle fermait ensuite à double tour .

''Rahhhh !'' Grogna t-il férocement. Il se leva prestement.

''Ouvre Junes ! " cria t-il en tambourinant sur la porte.

''Non.''

''Putain mais ouvre ! J'ai envie de toi...'' Sa main se crispa sur le bois de la porte.

''Je n'entends toujours pas ! '' cria t-elle sa voix cachée par le bruit de la douche.

Il se décida finalement à abandonner, maudissant à voix basse cette petite allumeuse qui le faisait tourner en bourrique. Cela faisait trois jours qu'elle vivait chez lui. Ils mangeait, dormaient, jouaient, sortaient et buvaient ensemble. C'était comme si elle avait toujours été là. Il l'avait découvert sous toutes les coutures: ses petites manies, ses cheveux en bataille au réveil, son goût prononcé pour les suhis...

Elle aimait beaucoup la peinture et Paris. Alain Souchon, ses chanson d'amour et la fureur tangible de Metalica, les crêpes suzette et les cunnilingus... Elle aimait les lèvres de Sirius et le regarder s'endormir. Sa voix au réveil et l'odeur dans son cou. Elle aimait quand saoul, il lui disait à quel point il la désirait et souhaitais la prendre dans toutes les positions possibles et imaginable.

Non pas qu'elle lui ai avoué tout ça, non.. Il l'avait deviné à force d'études physionomistes, et de longues heures de conversation.

Il était amoureux.

Ah ça..

Ce putain de ras de marrée lui revenait à la face à chaque fois qu'elle le regardait ou qu'il avait le malheur de poser les yeux sur le dessin grotesque au dessus de son lit. Un semblant de fleurs gribouillé par une nuit sans lune au rouge à lèvre rouge vif.

Violent.

Et lui qui quelques jours plus tôt traitait son meilleur ami de poulpe lobotomisé par l'amour...

Junes sortit de la salle de bain enveloppée dans une serviette blanche un peu courte. Elle le fixa quelques instants, lui sourit de toutes ses dents et se dirigea vers la cuisine à petits pas. Sirius se redressa sur un coude et mata ses petites fesses s'éloigner de lui.

Voilà. Le problème était là.

Junes ne voulait pas de lui. Enfin elle l'embrassait, mais tout ça restait bien trop sage à son goût. Et après avoir gouté à la chaleur de ses lèvres sur son sexe, tout ça le rendait dingue. Littéralement. Alors il la harcelait. Il inventait mille jeux stupides, où le perdant aurait un gage choisit par l'autre et, soit elle gagnait, soit elle s'arrangeait pour ne jamais exécuter ses demandes.

''Sirius ? Il reste du lait ?''

''Sais pas.'' Souffla-il en se tournant boudeur de l'autre coté de son lit.

''Je n'entends toujours pas !''

Il se redressa vivement et cria :

''J'en sais foutre rien ! Si tu veux ton putain de lait va te le chercher !'' Et il retomba sur le lit enragé.

Quelque instants plus tard, Junes revint un verre de lait à la main. Elle s'assit tranquillement sur le bord du lit, et buvant son verre, Sirius lui tournant toujours le dos, dit :

''Que de grossièreté Black. ''

''Va te faire.''

''Quelque chose vous contrarierait-il, Monsieur ?''

Non mais c'était quoi ça? Elle se prenait pour son psy' maintenant?!

Sirius se retourna vivement et la fixa avec rage. Elle buvait toujours son lait, dans une parfaite expression d'indifférence, attitude qu'il lui connaissait bien. Pendant un moment il bafouilla devant cette statue de marbre puis pris d'un violent accès de fureur il lui attrapa le poignet qui continuait de porter à ses lèvres le verre de lait. Dans le mouvement ce dernier s'écrasa au sol. Elle ne sursauta même pas, continuant de le fixer, un léger sourire flottant désormais sur ses lèvres.

''Un truc qui me contrarie ? Ta pas une petite idée, Junes ?'' sourit il méchamment. Il serrait son poignet et la tirait imperceptiblement vers lui.

''Non. Éclaire ma lanterne, Black.''répondit elle en souriant.

Mon dieu qu'elle l'énervait ! Il la lâcha d'un coup et se leva dans un bond. Il fit trois pas, puis revins en arrière, tournait en rond comme un lion dans une cage. Junes reprit son attitude posée en le regardant faire des aller retours dans la pièce. D'un coup il s'arrêta et la fixa:

''Tu joues avec moi.''

Constatation.

''Oui.'' répondit elle piquante. Puis voyant qu'il ne décolérait pas elle ajouta : ''Tu ne voulait pas jouer Sirius ?''

''Je veux te baiser !'' cria t-il. ''J'en ai assez de tes manigances et de tes jambes, de ton corps.. Tu joues avec moi et je déteste ça. Je déteste ça...'' Il s'effondra sur le lit les yeux rivé sur la fleur rouge, vite remplacé par le visage de Junes encadré par ses longs cheveux doré. Elle semblait perplexe.

''Que veux tu ?'' demanda t-elle.

''Junes...''

''Dis moi ce que tu veux ? Que je m'offre à toi sans retenu les jambes grandes ouverte et les lèvres humides ? Me fais pas rire.. Tu m'as clairement fais comprendre que tu détestait les filles comme ça. Qui t'étais toute acquises. Moi je suis pas à toi. Alors remet en et viens boire du lait.''

Il détestait quand elle le remettait en place comme ça. Elle était devenue la plus forte.

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Il était toujours le plus fort. Comme un combat sans fin il la fixait, colérique et stupéfait. Puis d'un souffle il abandonna. Elle avait gagné. Réfreignant un sourire de vainqueur bien mérité, elle fit demi tour vers la cuisine le laissant boudeur et frustré sur le lit.

Sirius était un gros gros problème. Il était surement le garçon le plus tentant et le plus sexy qu'elle n'est jamais vu. Un véritable appel à la débauche, et aux longues nuits de baise. Mais, parce qu'il y avait un mais, Sirius était aussi charmant, galant, doux, drôle, gentil, beau, prévenant, tendre... Non. Définitivement, Junes ne voulait pas d'une histoire d'un soir avec ce garçon. Elle ne voulait pas qu'il la « baise » comme il le disait si bien, mais qu'il lui fasse l'amour... Et oserait elle le dire ?

Oui.

Oui, qu'il l'aime.. rien qu'un peu.

Depuis trois jours qu'elle était chez lui, il ne cessait de vouloir aller plus loin, la cherchant tout le temps, inventant des jeux stupides, des devinettes, des histoire à dormir debout pour pouvoir la toucher, l'embrasser…. Mais le pire c'était la nuit. Sirius n'avait qu'un lit. Grand certes, mais définitivement pas assez pour Mr Black. Il se collait à elle, se frottait à elle, les mains plus que baladeuses et il fallait un effort de volonté surhumain à Junes pour ne pas craquer, se retourner et lui voler ses lèvres.. Mais ça aurait été trop simple.

Elle avait compris à la longue à l'analyser. Et, bien que Sirius soit différent des autres garçons par certaines qualités énumérées ci-avant, il n'en restait pas moins un homme. Et Junes avait compris qu'un seul proverbe s'appliquait aux hommes : Suis moi je te fuis, Fuis moi je te suis.

Un proverbe qu'elle peinait à appliquer. Le suivre aurait été tellement plus facile, et tellement plaisant....

Appuyé contre la fenêtre de la cuisine, Junes regardait dans la rue les gens marcher. C'était un tellement beau quartier... qu'en trois jour elle s'en était faite reine. Du haut de son étage, elle observait, les gens, leur manies, leur robes Chanel, chaussures Versace et sac Dior ..

En bas, dans cet rue elle se serait sentie si différente de ses gens riches. Mais d'ici, de son étage, elle était la reine. Et tout ça grâce à Sirius. Elle seule avait le droit d'être ici, avec lui. Pas une des ses pimbêches dorées d'en bas, non, elle. Et sans Sirius, sans Sirius... La conclusion était difficile à avaler mais sans Sirius elle ne serait rien. Elle n'était pas catastrophiste ni rien mais, il était évident qu'elle serait regardée de haut et reconduite à la frontière de leurs mondes assez rapidement. Sans lui.

Elle ne le voyait pas comme un sauf-conduit, un passeport vers un monde meilleur, non ça, ça n'était qu'un bonus... Mais Hey ! Même cette garce de cendrillon n'avait pas cracher sur le château et les belles robes !

Toujours sirotant son lait appuyée contre la fenêtre, Junes fut sortie de ses réflexions par la sonnette de la porte. Elle regarda l'horloge murale qui indiquait 19h28 et posa sa tasse dans l'évier pour aller voir qui était là.

Dans le salon se tenait un Homme, grand, fin, des cheveux châtain clairs, il parlait avec Sirius à voix basse de façon très animé à grand renfort de gestes. Il semblait terrorisé.

Sirius quant à lui, fixait le nouveau venu, figé.

« …... et sans aucun autres maléfices ! Mon dieu ils venaient d'avoir un fils Sirius.. Que va t-il faire avec des parents fous ? Fous Sirius ! Elle les a rendu dingues ! »

« Calme toi Rémus... » Il s'appelait donc Rémus. « Que font James et Lily en ce moment ? »

Le dénommé Rémus s'attrapa les cheveux à pleine mains et dans une expression de pure folie cria :

« James est partie la chercher ! Bellatrix ! Il veut la tuer ! Par merlin Sirius, il va se faire massacrer et...et....» Et c'est là qu'il la vit.

Junes se tenait dans l'entrebâillement de la porte de la cuisine, sa serviette de bain toujours autour de son corps, ses cheveux humides tombant sur ses épaules. Au regard médusé de Rémus, Sirius se retourna pour à son tour la fixer.

« Qui... » commença Rémus.

« ...Junes .»

« Oh. » Ce simple son avait des intonations d'évidence.

Elle était perplexe, son regard allant de Sirius à Rémus, et ainsi de suite. Ses sourcils aussi froncés que possible elle s'avança vers le nouveau venu. Quelle attitude adoptée ? Leur conversation avait l'air grave et, il fallait l'avouer, vraiment bizarre... Un bonjour ? Une bisou sur chaque joue ? Un 'Enchantée de rencontrer un ami de Sirius ! ' ? Non. Elle opta pour la plus logique des question.

« De quoi vous parlez...? Qui va mourir ? » Elle s'arrêta à quelque pas d'eux, la peur se lisant sur son visage.

Le dénommé Rémus la fixait, détaillant son corps de bas en haut, puis son visage, sondant ses yeux bleu pâles, comme s'il y cherchait quelque chose d'important. Junes lui rendit son regard et quand leurs yeux se croisèrent elle pu remarquer la couleur étrange de ses prunelles. De l'or. De l'or chauffé à blanc.

« Ridicule... » souffla Rémus en se détournant d'elle. Sans attendre un mot de sa part, il se dirigea vers la cuisine, passant à coté d'elle sans la toucher. Elle le regarda passer, médusée, et quand il eu quitté son champ de vision, elle se rabattit sur Sirius.

Il était planté à un mètre d'elle, les bras ballants, fixant l'endroit ou Rémus se tenait peu avant. Il semblait tétanisé, assaillit de toute part, par des doutes et des peurs. Junes se rapprocha de lui et posa sa main sur son épaule nue; il était glacé. Elle aurait jurée que ses lèvres avaient bleui, et que ses mains tremblaient.

«Sirius...» tenta-elle timidement, se rapprochant de lui comme on approche un animal blessé. Elle se positionna en face de son visage, se baissant pour capter son regard gris acier. De sa main libre elle lui relava le visage, doucement, et quand ses yeux rencontrèrent les siens, elle eut un mouvement de recul. Elles les avaient connu tempête, nuages, acier.. La colère, le désir, et la joie s'y relayant, mais jamais, jamais elle ne lui avait connu un regard pareil. Pâle, froid, vide. Il la fixait sans la voir, comme on regarde à travers une vitre dans la train, quand toute sa vie défile sans qu'on y fasse vraiment attention, son esprit trop occupé pour se fixer. Sirius était ailleurs, bien trop loin pour qu'elle le récupère. Elle n'avait vu ce regard que sur une seule autre personne au monde ; elle même. Avant de prendre ses doses, avant de tomber, de sombrer dans la facilité et l'oubli...

«Sirius...Regarde moi... Regarde moi, je t'en prie...»

Elle lui caressa la joue du bout des ongles, effleura ses lèvres de ses lèvres, passa la main dans ses cheveux noirs et petit à petit il revint à lui. Sans bouger, les yeux dans les yeux et dans un unique souffle il lui murmura :

«J'ai froid Junes...Je meurs de froid...»

Il se fixèrent un moment, lui tremblant désormais de froid, ses lèvres bleus, les larmes coulant sur ses joues par dizaine, sans qu'un seul son ne sorte de sa bouche. Il allait s'écrouler. Son sang ne fit qu'un tour.

« Ne bouge pas d'ici. Je reviens. »

D'un pas résolu elle se dirigea vers la cuisine où Rémus, était assis, la tête prise entre ses deux mains. Il se balançait imperceptiblement d'avant en arrière, des sanglots secouant son corps mince.

Toute la fureur de Junes retomba d'un seul coup.

Elle n'avait absolument rien comprit à leur discutions, mais sans aucun doute, cet homme, ce Rémus, avait annoncé à Sirius une nouvelle bouleversante... Et il en tremblait lui aussi.

« Rémus.. » souffla t-elle. Il leva son regard doré vers elle, surpris dans un premier temps, ses yeux s'agrandissant sous la vision, puis en colère.

« T'es encore là ?! Qu'est ce que tu veux ? T'as pas encore compris ? Casse toi ! Fous nous la paix ! Reviens demain soir quand Sirius aura envie de baiser, mais là... mais là... »

Sa voix se brisa. Les larmes se remirent à couler de plus belle, et il recommença à se balancer sur lui même, plus fort, ne retenant plus ses sanglots.

OK. Là elle était mal. Il était hors de question qu'elle s'en aille. Elle ne savait que trop bien ce qu'on pouvait faire dans un moment de désespoir comme celui ci. Des gens étaient sans doute mort, et même si cela ne la concernait pas directement, elle ne laisserai pas Sirius seul.

Pas seul avec lui.

« Je venais juste savoir si vous aviez besoin de quelque chose. Un thé, une couverture... Mais apparemment non. Je ne veux pas vous chassez d'ici, déjà parce que je n'y habite pas, et ensuite parce que vous êtes l'ami de Sirius. Sachez seulement, que si les circonstances étaient différentes, pour avoir tenu des propos pareil sur moi, vous vous prendriez mon poing dans la gueule. »

Sur ce, elle fit demi tour.

Sirius avait glissé le long de la porte d'entrée et il tremblait toujours. De ses yeux vides, il fixait un point entre le plafond et le mur et ses lèvres remuait imperceptiblement, comme s'il chantait une chanson sourde. Junes s'agenouilla devant lui, et lui prit les mains. Il était toujours glacé.

« Viens. Suis moi. »

Elle l'aida à se relever, passant son bras gauche sur ses frêles épaules, elle le guida jusqu'à la salle de bain. Elle l'appuya sur le lavabo, et pendant qu'il se fixait dans le miroir, elle déclencha l'eau de la douche, la réglant sur la température maximum. De la buée commençait à se formait un peu partout, dans la salle de bain. Elle le retourna face à elle et entreprit de défaire son jean, bouton par bouton. Il se laissa faire, trop occupé à fixer un point sur le mur d'en face. Quand Junes s'agenouilla devant lui pour faire passer le pantalon sous ses jambes, des larmes virent s'écraser sur son front blond et elle sentit qu'il n'allait pas tarder à s'effondrer. Elle fit descendre son boxer le long de ses jambes fines et le poussa sous l'eau brulante. Il releva la tête sous le jet, ouvrit la bouche pour inspirer, mais de l'eau lui rentra dans les poumons et se fut un gémissement à la fois de douleur et d'étouffement qui naquit entre ses lèvres.

Gémissement premier d'une longue série.

Il cria longtemps, ses mains s'agrippant dans le vide de la douche, frappant le carrelage blanc, l'eau brulante lui coulant sur le corps. Ses jambes tremblaient de plus en plus fort, et quand l'eau devint de plus en plus rouge, et le carrelage qu'il laminait de coups de moins en moins blanc, Junes enleva la serviette qui l'enveloppait et entra dans la cabine de douche à son tour. Elle ferma la porte vitrée pour que la bouée n'enveloppe qu'eux, et laissa l'eau couler quelques instant sur son corps la temps de s'habituer à la température. Elle lui saisit les poignets. Il la fixa, les yeux défoncés, il respirait bruyamment, la bouche ouverte, cherchant un souffle unique, un recours à sa souffrance. L'eau lui coulait sur le visage, sur ses lèvres, sur ses mains ensanglantées. Il était là nu, devant elle, plus beau qu'elle ne l'avait jamais vu, plus perdu qu'elle ne l'avait jamais senti et ce n'est qu'a moitié étonnée qu'elle se retrouva plaquée contre la paroi en carrelage.

Sa tête heurta de plein fouet le revêtement, et sous le coup sa bouche s'ouvrit pour crier, cri qui mourut entre les lèvres de Sirius.

Sa langue la pénétra avec force et ses mains saisirent ses cuisses pour la soulever. La tête de Junes tournait encore du choc, et elle ne put donc pas résister quand deux doigts rentrèrent en elle de force. Sirius mordait son cou, le creux de ses épaules, ses lèvres, ses seins, chaque parcelle de peau était meurtrie de ses dents, pendant que ses doigt s'enfonçait plus profond encore.

« Sirius arrètes ! Non ! » Elle le repoussa de toutes ses forces en vain. « Pas comme ça... Pas comme ça s'il te plait... »

Agacé par ses gesticulation, Sirius attrapa ses longs cheveux ruisselants et les tira en arrière, la retournant face contre la paroi.

« Arrête ! Je t'en prie, Sirius ! » Junes se mit à sangloter de peur, et lorsque Sirius frotta son érection contre elle, et qu'il empoigna son sexe pour la pénétrer Junes se mit à hurler.

« Rémus ! Rémus s'il vous plait! Je vous en prie ! Rémus ! Rémus ! »

Dans l'instant, la porte de la salle de bain s'ouvrit à la volée, puis celle de la douche. Rémus, empoigna Sirius par le bras et l'envoya contre le carrelage. Il attrapa Junes encore sous le choc et la serrant contre lui, l'enleva de la douche. Cette dernière s'agrippa à son pull, et s'effondra en de lourds sanglots.

« Lache la... » Sirius se relava un sourire sur les lèvres. « Laisse la c'est bon Rémus. Je lui faisait rien. Elle gueule pour rien. »

« En général Sirius, les femmes ne crient pas pour rien. » Rétorqua Rémus d'une voix calme, en resserrant son étreinte sur le corps nu de Junes.

« Ah oui ! » Sirius éclata d'un rire tonitruant. « Parce que toi tu t'y connais en femme c'est sur. » Son hilarité n'avait de cesse.

« La ferme Black. Je t'interdis de lui faire du mal, tu m'as compris ? »

« Oh... Tu m'interdis maintenant Moony, c'est nouveaux ça...Comme quoi toutes ces années passées dans nos ombres à James et à moi n'ont pas été vaines ! Tu as finalement réussi à avoir de la personnalité ! » Il riait de lui même, mais voyant que Rémus ne la lâchait toujours pas, la colère monta.

« Mais bordel Rémus, qu'est ce que ça peut bien te foutre ! T'en a entendu d'autre crier pendant toutes nos années de lycée, et certaines plus forts que ça ! S'en est qu'une parmi d'autre ! Une putain comme les autres ! »

Sous ces paroles, les mains de Junes se crispèrent un peu plus sur le pull de Rémus, et elle enfouit son visage dans son cou. Il avait une odeur apaisante, comme celle du miel, mais en plus fort.

« Ce n'est pas ce que tu m'as dis l'autre jour. Je ne te laisserai pas gâcher ça. Pas encore. Pas cette fois. »

Leurs regards se croisèrent, l'acier le plus dur rencontrant l'or le plus doux. Un instant. Un souffle.

Sirius s'effondra. Il glissa le long du carrelage et un gémissement s'échappa d'entre ses lèvres, comme un chien blessé. Il se mit à pleurer de toute ses forces, de toute son cœur, ses mains empoignant ses cheveux noirs, les larmes roulant sur ses joues mal rasées.

Rémus ne laissa pas le temps à Junes de faire demi tour pour le consoler, il la tira vers le salon, attrapant une grande serviette de toilette au passage. Il l'assit sur la lit et l'enroula dedans .

« Ne bouge pas... » souffla t-il en s'éloignant vers la cuisine. Quelques instants plus tard, il lui ramena une tasse de thé fumante qu'il lui déposa dans les mains avant de s'assoir par terre devant elle. Ils ne la quittait pas des yeux, la fixant d'un regard doux, apaisant. La où Sirius était force et détermination, Rémus était calme et patience.

Il attendrait qu'elle parle en premier.

Junes prit quelques gouttes du liquide dans sa gorge. Il avait rajouté du miel.

Elle se décida enfin à le regarder. Sur son visage un très léger sourire flottait, comme une invitation à se confier.

Dans la salle de bain, Sirius pleurait toujours.

« Pourquoi... » commença t-elle avant que sa voix ne se brise. Rémus lui indiqua d'un léger mouvement de tête la tasse de thé encore fumante, conseil qu'elle suivit. Quelques gorgées plus tard, elle put enfin parler.

«...Pourquoi a t-il fait ça ? » murmura t-elle.

Rémus soupira avant de se passer une main dans ses cheveux bruns dorés.

« Sirius fait toujours des choses... Il a toujours des réactions incompréhensibles. Il est impulsif, crétin et parfois violent. Tu étais là, contre lui et je suppose...qu'il a voulu trouvé le réconfort là où il le pouvait... »

« Mais! Mais j'étais prête à l'aider !» Cria t-elle

« J'étais là j'aurai pu l'aider ! Il n'a pas besoin de ça ! Il n'a pas besoin de me faire ça.... » Elle sentit les larmes lui remonter aux yeux, les essuya d'un revers de main rageur. Main que Rémus attrapa au vol. Il la força à le regarder dans les yeux. Des yeux plus qu' incroyables...

Ils se fixèrent un moment, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre. Rémus plissait les yeux de temps en temps, comme s'il lisait en elle... C'était à la foi troublant et très agréable...

Comme s'il lisait en elle...

Il passa une main dans ses cheveux trempés, remettant une mèche derrière son oreille, caressant sa joue d'une main papillon... Tant de douceur après tant de fureur l'emmure au plus haut point.

« Rémus...? » souffla t-elle, le regard légèrement interrogatif.

Dans l'instant il recula sa main, se racla la gorge pour cacher sa gène. Il baissa les yeux et se releva, époussetant ses vêtements au passage.

« Je vais vous laisser. » Il prit la direction de la porte. Junes bondit sur ses jambes.

« Attends ! S'il te plait, Rémus. » Elle lui saisit le bras alors qu'il attrapait la poignée de la porte d'entrée.

Rémus soupira avant de se retourner vers elle. Il semblait épuisé.

« J'ai beaucoup de travail. N'aie aucune crainte pour Sirius. Jamais plus il ne posera la main sur toi. »

Il se détourna vers la porte.

« Je sais. »

Un silence.

« Je le sais. Tu as...quelque chose. Quelque chose dans les yeux, qui fait qu'on comprend, qu'on sait où sont nos erreurs, pourquoi l'on souffre... Sirius a compris. Je t'ai mal jugé, j'en suis désolée. »

« C'est réciproque.. » murmura t-il en la regardant à nouveau en face. Junes lui sourit doucement.

« Reste. Reste s'il te plait. Tu pourras repartir tout à l'heure. Demain matin. »

« J'ai beaucoup de travail... »

« Oh... » Elle baissa les yeux, son regard se portant rapidement vers la salle de bain ou Sirius gémissait encore, comme un réflexe.

« Mais je peux le remettre à demain.... » Junes le vit se détendre, ses épaules tombant plus bas, ses lèvres s'étirant en un léger sourire.

« Super ! Je vais nous faire à manger et après on pourra regarder un film ou jouer à un jeu ou.. »

« Tu as l'air épuisée... » souffla t-il.

« Non ! Non ça va ! Ça va même bien. » Elle lui sourit de toutes ses dents.

Il se dirigea lentement vers l'armoire d'où il tira un grand t-shirt et un caleçon qu'il lui lança.

« Mets ça. Je vais préparer à manger. » Sur ce il se dirigea vers la cuisine, fermant la porte de la salle de bain au passage. Les gémissements de Sirius furent alors étouffés par le bois blanc. Junes laissa tomber la serviette au sol et elle enfila les affaires de Sirius. Elles sentaient lui...

Une odeur forte, piquante... Tellement différente de celle de Rémus.

Se mordant la lèvres, et non sans un dernier regard vers la porte de la salle de bain, Junes prit la direction de la cuisine.

Rémus était de dos, un tablier noir autour de la taille, il s'occupait du contenu d'une poêle sur le feu. Ils avaient les épaules plutôt carrées, une taille fine, bien moins costaud que Sirius. Pourtant il possédait en lui une force qu'elle n'avait jamais vu chez personne. Une force tranquille.

Elle s'approcha doucement et se pencha au dessus de son épaule droite pour admirer le contenu de la poêle. Des steaks.

« Je suis végétarienne... » murmura t-elle dans un sourire. Elle s'attendait à le voir sursauter mais il n'eut aucun mouvement de surprise.

« Oh.... Je mangerai le tien alors. » Un sourire s'allongea sur son visage. « J'ai fais des pâtes aussi. »

« Miam. » Elle se mit à rire, et alla s'assoir sur le bar. Elle alluma une cigarette qui trainait là et commença à aspirer la fumée acre. En voyant que Rémus se pinçait le nez elle demanda:

« Tu ne fumes pas ? »

« Non. J'ai l'odorat très sensible et c'est une odeur qui m'indispose vraiment.»

« Oh. » Elle ouvrit de grands yeux avant de s'empresser de l'éteindre. Elle jeta le mégot par la fenêtre.

« Fais attention. Tu risque de mettre le feu aux perruques des passantes en bas. »

« Oh, je ne me fais pas trop de soucis pour elles... » Elle sourit en s'appuyant contre le rebord de la fenêtre. « Elles ont les moyen de s'en racheter d'autres. » Il rit avant de lui tendre une assiette de pâtes énormes. Lui ne s'était servis que les steaks.

Le repas se passa dans le calme. Junes sentait la fatigue monter en elle et elle apprécia le calme dont Rémus faisait preuve. Ils n'avaient pas besoin de discuter pour combler le vide entre eux, car aucun vide n'existait, aucune gêne. A la fin du repas Junes fit la vaisselle, tout en lui racontant ses jobs, ses mésaventures avec certains clients, les potins qu'on lui racontait souvent. Il riait de bon cœur quand c'était drôle, l'écoutait attentivement quand il le devait et se taisait quand c'était nécessaire.

Il ne parla pas de lui, mais ça Junes ne le remarqua que plus tard.

Au bout du vingtième bâillements il lui tendit la main et dans un sourire la guida jusqu'au lit où ils s'allongèrent, elle en dessous des couvertures, lui au dessus.

Ils discutèrent de tout de rien, et quand le sommeil arriva, c'est apaisée que Junes s'assoupit.

Rémus tourna son regard vers la salle de bain puis sur Junes. Quand il sut qu'elle était profondément endormi, il passa un doigt dans son cou, caressant sa peau blanche, diaphane.

« Tu peux sortir. Elle dort. » souffla t-il.

La porte de la salle de bain s'ouvrit doucement et Sirius en sorti, habillé seulement d'un caleçon. Il s'approcha du lit et posa ses yeux sur elle. Son souffle régulier indiquait qu'elle était en paix.

« Merci.. » murmura Sirius en regardant son ami dans les yeux.

« Elle est incroyable. »

« Je sais... » Sirius s'assit au bout du lit. « Elle me rend dingue Rémus... »

« Mmh... » Il repassa les doigts dans son cou, se penchant pour sentir son odeur. Il inspira doucement, fermant les yeux.

« Je peux le comprendre. » Un éclat surnaturel venait de passer dans son regard. « Elle est la vie même, pour nous qui sommes déjà morts. »

Sirius aquieça. Quelques instants passèrent avant qu'ils ne reparlent.

« Elle ne me pardonnera jamais... »

« Elle l'a déjà fait. »

« Non... Non, pas après ça... » Il se passa la main dans les cheveux, son regard fixé sur Junes.

« Que lui as tu dis ? »

« Que tu étais un connard. »

« Bon résumé. »

« Merci. »

Un silence.

« Tu vas passer la nuit ici Rémus ? »

« Oui. C'est ce qu'elle désire. »

Sirius acquiesça. Il s'approcha, effleura du bout des doigts ses cheveux blonds, embrassa sa gorge, sentit son odeur. Il aurait pu rester là des heures sans le regard menaçant de Rémus. Junes bougea dans son sommeil, remua les lèvres en d'incertaines paroles puis le silence. Sirius s'allongea à coté d'elle et posa sa main sur son ventre.

« Tu vas la protéger n'est ce pas ? »

« Oui. C'est ce qu'elle désire. »

« Tu as lu en elle? »

« Comme dans un livre ouvert.... »

Un silence.

« Tu la désires n'est ce pas, Rémus ? »

Un silence.

« Oui... Elle est la vie même. » Sirius acquiesça.

« Dans ce cas, moi aussi je la protégerai. De toi. »

Et Rémus acquiesça.

L'amour Humain ne se distingue du rut stupide des animaux que par deux fonctions divines :

La caresse et le baiser.

Pierre Louÿs