Arf, désolée, je suis vraiment étourdie en ce moment, j'ai fini de traduire cette histoire il y a 3 jours et j'ai oublié de publier!

Voici sans plus attendre la suite et fin! ^^


Dernière Impasse, 6ème partie et épilogue
Version originale : Wholly to be a fool, par Bluestocking79

Eileen ne pouvait se résoudre à simplement entrer dans la chambre de Severus et venir se planter à côté de son lit comme si elle avait un quelconque droit d'être là. Une peur grandissante lui soufflait que maintenant qu'il était capable de la reconnaître et de la rejeter, il le ferait. Elle resta près de la porte par précaution, à moitié dissimulée par un groupe de Weasley. Elle pouvait se voir dans un miroir sur le mur d'en face.

Tobias était à côté d'elle et son calme apparent était réconfortant. Quand il lui tendit la main, elle l'accepta avec reconnaissance.

Il semblait presque surnaturel de voir Severus réveillé et mouvant, ses grands yeux sombres scintillant d'intelligence, d'impatience et de vie. Il eut besoin d'aide pour le simple fait de s'asseoir, mais une fois qu'il fut redressé et calé dans une montagne d'oreillers, il eut l'air d'un roi sur son trône, jaugeant son assistance impatiente d'un air souverain. Comment pouvait-il paraître imposant vêtu d'une chemise de nuit, les cheveux gras et ébouriffés... c'était un mystère que seul Severus connaissait.

Cette vision attendrit étrangement Eileen : elle résista à la ridicule tentation d'arranger ses cheveux, de toute façon trop réservée pour faire ce genre de chose.

Severus était très affaibli physiquement et sa voix était à peine plus qu'un chuchotement rauque, mais Poppy Pomfresh était quand même très satisfaite du résultat de ses analyses et annonça que son patient était en bonne voie de guérison.

« Tant qu'il est grognon et chiant, il n'y a aucune raison de s'inquiéter. » fit-elle remarquer en hochant la tête devant les résultats de ses derniers charmes médicaux. « Cela veut dire qu'il revient à la normale. »

« Allez vous faire voir, espèce de vieille vache enquiquineuse! » grommela Severus, le visage plissé par un regard noir qui rivalisait avec celui d'Eileen. C'était vraiment bizarre de voir le reflet de sa propre expression sur le visage de quelqu'un d'autre. C'était une marque tangible de sa contribution à son existence. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu ne pas le remarquer toutes ces années auparavant ; en tout cas la ressemblance était douloureusement claire aujourd'hui. C'était son fils... leur fils, en fait, la somme du meilleur et du pire qu'ils étaient capables de faire.

S'il leur demandait de partir, Eileen n'était pas certaine de pouvoir le supporter.

Tout fut expliqué à Severus : sa maladie, son sauvetage, sa convalescence, son diagnostic, sa situation actuelle. Contre toute attente, les deux derniers étaient excellents : Poppy s'attendait à ce que Severus guérisse complètement, et Potter fut visiblement fier de lui annoncer que d'ici deux semaines, Severus serait non seulement totalement blanchi et pardonné, mais recevrait aussi une pension coquette et l'Ordre de Merlin. Eileen soupçonnait que le fait d'être redevable à un Gryffondor de dix-huit ans pesait sur l'estomac de Severus, mais il était évident que sous une partie de ses ronchonnements se cachait de la gratitude.

Les nouvelles de Potter étaient hors du commun, mais pourtant ce qui fit le plus réagir Severus, ce ne fut pas sa quasi-mort (ça, il semblait s'y être attendu) ou la reconnaissance remarquable de sa bravoure, mais plutôt le fait que des gens se soient préoccupés de le sauver, sans parler de s'être occupé de lui comme ils l'avaient fait.

Eileen sonda l'expression de Severus : c'était un mélange saisissant d'incrédulité, de respect, de cynisme et de tentative de montrer sa gratitude. C'était là exactement le garçon si lointain dont elle se souvenait, avide de reconnaissance mais peu habitué à en recevoir. A cet instant, elle se détesta pour ce qu'elle et Toby avaient fait à Severus. Personne ne méritait d'être choqué de se rendre compte que sa vie avait de la valeur.

L'instant suivant, elle écarta ce regret et se résolut à faire mieux à l'avenir. Ce qui était fait ne pouvait être défait, mais leur futur était grand ouvert.

Cette résolution se renforça au moment où Severus aperçut les visages de ses parents dans la foule de sympathisants. Ses yeux s'écarquillèrent presque comiquement avant de se plisser en un regard acéré et ses lèvres se retroussèrent en une grimace dédaigneuse. « Vous! Qu'est-ce que vous faîtes là? Pourquoi maintenant? »

« Je leur ai dit de venir... » commença à expliquer Granger, mais Toby la coupa.

« Tu avais besoin de nous - dit-il simplement - voilà pourquoi. Et on n'ira nulle part. »

Severus resta estomaqué un long moment, puis il finit par fermer la bouche et tourner lentement le dos à ses parents, en remontant les couvertures jusqu'à son cou comme en une sorte de coquille. C'était un geste plus digne d'un adolescent boudeur que d'un homme adulte, mais alors qu'il se retournait, Eileen perçut un semblant de satisfaction dans son expression, très léger mais présent. Le reniflement vaguement amusé de Toby lui fit penser qu'il l'avait vu aussi.

Leur Severus était en colère contre eux de toute évidence, et il avait de bonnes raisons pour cela. Les semaines à venir seraient sans aucun doute remplies de remarques grincheuses et méprisantes et de silences accusateurs, pour leur montrer combien il leur en voulait... c'était leur fils après tout. Mais pourtant, Eileen avait le sentiment qu'il n'était pas mécontent de voir ses parents à son chevet.

Le jeune Malfoy attrapa la main de Severus d'un air protecteur et possessif (et ce que cela pouvait bien signifier, Eileen ne voulait pas se le demander pour le moment) mais les yeux noirs de Severus restèrent fixés sur le miroir devant lui, sur le reflet d'un vieux couple des plus ordinaires se tenant la main. Severus ne leur ordonna pas de quitter sa chambre, ni la maison qu'il avait reconstruit à partir des ruines qu'ils lui avaient laissées, et son expression ne montrait aucune haine, mais de l'émerveillement... de l'émerveillement, et une pointe d'espoir.

Quelque part à l'intérieur d'Eileen, quelque chose qui était resté pendant longtemps vide et froid se remplit soudain d'une chaleur fulgurante, comme une source jaillissant de la roche. Elle ferma les yeux à l'encontre de ces sentiments longtemps enfouis, sa gorge se serra et les larmes menacèrent de couler, mais pourtant elle ne pouvait se rappeler la dernière fois qu'elle avait été si heureuse. Toby serra sa main un peu plus fort en signe de soutien, englobant sa petite main entre ses doigts plus larges et plus forts.

Quand elle ouvrit les yeux, la femme dans le miroir lui souriait.

oOo§oOo

Epilogue

Poppy Pomfresh déclara que Severus avait besoin de repos, tout le monde se retira donc avec réticence dans la cuisine. Draco Malfoy fit la tête quand on le sépara de Severus, mais il se ragaillardit bien vite à l'idée de jouer les hôtes. Son pouvoir de persuasion était tellement grand qu'il convainquit même Hermione Granger de mettre de côté ses principes pour la journée et de laisser les Elfes de Maison des Malfoy préparer un festin pour leur fête improvisée.

En un rien de temps, la cuisine fut remplie de petits canapés à la mousse de saumon et (à la grande satisfaction de Toby) de feuilletés aux saucisses. Elle était également bondée de corps, de sourires et d'histoires, et de rires dûs aussi bien aux plaisanteries qui circulaient qu'au soulagement. L'euphorie était contagieuse, et bien que l'espace fut trop petit et qu'Eileen n'ait jamais aimé la foule, pour cette fois elle s'en fichait, surtout quand elle pouvait sentir en plus la main sécurisante de Toby dans le bas de son dos.

Il y avait quelque chose à célébrer, après tout : leur fils était réveillé, et il ne les détestait pas.

D'autres Weasley arrivèrent (Eileen ne pouvait plus les compter : pour elle il y avait juste une masse de tâches de rousseur de de cheveux couleur carotte) et il y eut alors trop de bruit et de chaleur pour elle. Elle s'esquiva vers le jardin pour se rafraîchir et calmer ses nerfs. Elle avait ressenti tellement de choses aujourd'hui qu'elle se sentait maintenant hypersensible et commençait à avoir mal à la tête. Elle n'était plus habituée à vivre tant d'émotions fortes après tant d'années passées sans.

La terrasse en béton était plus désolée que jamais, mais dans son triste petit bout de jardin, les premières pousses fragiles s'étaient frayées douloureusement un chemin vers la lumière à travers le sol rocailleux. Contre toute attente, les graines avaient développé des racines et donnaient maintenant une petite touche de vert tendre à cet espace morose. On était loin des plantes fortes et magnifiques qu'elle avait fait pousser au fil des années au cottage, mais c'était un début prometteur. Eileen se promit de bien s'en occuper.

Elle entendit quelqu'un ouvrir la porte et se retourna pour trouver Toby, qui sortit et referma silencieusement derrière lui. On pouvait la fermer en toute confiance maintenant : la maison n'avait plus enfermé personne dehors depuis des semaines.

« Je pensais bien te trouver ici. » La voix de Toby était aussi chaude que l'été, elle apaisa la migraine d'Eileen et éveilla d'autres choses en elle, des choses plus intimes. Il se glissa auprès d'elle, il sentait la cigarette et le thé noir, et ses doigts s'entremêlèrent aux siens. Le soleil faisait briller ses cheveux argentés et scintiller ses yeux bleus. Il n'était ni jeune ni très beau ni même charmant, mais après tout, elle non plus.

Elle se rendit compte que ça ne la dérangeait pas le moins du monde.

« Est-ce que tu es heureuse maintenant, Leenie? » demanda Toby.

Ce surnom était tellement ridicule ; elle ne pouvait comprendre pourquoi cela lui donnait un tel frisson chaque fois qu'il le disait. Il lui faisait se sentir jeune, comme si elle avait de nouveau vingt-six ans, avec un monde plein de possibilités devant elle. Il lui faisait se sentir insouciante, une chose qu'elle s'était juré ne plus jamais être.

Mais la main de Toby était tellement bien dans la sienne... Et quand il la prit enfin dans ses bras et l'embrassa contre le mur de briques de l'Impasse du Tisseur, elle se dit que l'insouciance avait peut-être droit de citer après tout. A travers la fine étoffe de sa chemise, elle sentit réellement le coeur de la maison battre, enfin satisfaite de l'état de ses habitants.

« Oui, » murmura-t-elle contre la bouche souriante de Toby en enroulant une jambe autour de lui pour le rapprocher d'elle « Oui. Je ne me suis jamais sentie aussi bien. »

FIN


Voilaaaaa! ^^
Je vais vérifier que j'ai mis le lien vers la VO dans mon profil, vous pouvez aussi adresser vos commentaires à Bluestocking, en anglais c'est mieux, mais elle comprend plutôt bien le français.
Merci d'avoir suivi cette traduction et mes excuses pour l'irrégularité de la publication... -_-

Je ne finirai pas "Comment capturer un S." avant mon départ, à moins d'une inspiration aussi soudaine que productive, lol, ce sera pour l'année prochaine, désolée...

Bonne continuation à tout le monde, que ce soit dans la lecture ou l'écriture!

Bises

Siryanne

PS: ce n'eeeeeeest qu'un au revooooir... ;)