Disclaimer: Rien ne m'appartient, tout revient à C.S Lewis.

Repère Chronologique: Petit OS qui prend place suite au Passeur d'Aurore, à la rentrée.
Ou comment Lucy apprend elle aussi que grandir n'est pas une partie de plaisir...
OS écrit il y a très longtemps. J'espère que vous apprécierez quand même. =)
Bonne lecture!


Lucy n'aimait pas les trains, les gares, les quais des gares et tout ce qui avait trait de près ou de loin aux gares en général. Sans doute parce qu'à chaque fois qu'elle mettait les pieds dans l'une d'elle, elle avait toujours l'impression que l'autre côté du quai allait se transformer en une plage paradisiaque où elle pourrait aller courir comme bon lui semblerait.

Vaine espérance.

A chaque fois qu'elle mettait les pieds dans une gare, c'était pour aller au pensionnat. A ce pensionnat qu'elle détestait. Qu'elle haïssait. Parce qu'au début, il lui avait pris sa sœur. Et que maintenant il la prenait, elle. La formatait aux exigences de la société anglaise. La formatait en une parfaite jeune fille soit disant bien élevée, comme toutes ces garces qu'elle détestait encore plus que ce fichu pensionnat si c'était possible. Oh mon Dieu qu'elle pouvait détester toutes ces filles hypocrites, mal élevées et superficielles!

Qu'elle pouvait… Oh et puis zut! Elle n'avait pas envie de faire l'inventaire de ce qu'elle pouvait détester, haïr ou encore simplement ne pas aimer. Pas là, pas sur ce quai de gare où elle était échouée, complètement perdu. Comme à l'abandon. Abandonnée par elle-même.

Parce qu'il lui arrivait de ne plus se reconnaître des fois. De se regarder dans le miroir et de se dire qu'elle était perdue. Qu'elle s'était perdue. Définitivement ou pas… Elle n'en avait aucune idée. Elle se disait qu'il fallait juste qu'elle essaye de rester elle-même, de ne pas perdre de vue la fille qu'elle était, celle qu'elle voulait devenir. Mais comment pouvait-elle, entourée de toutes ces filles hypocrites, enveloppées d'une couche épaisse de déguisement? Comment?...

Elle avait envie de se perdre dans ses souvenirs, de se dire qu'ils étaient une part entière de la réalité, qu'il n'y avait pas d'autre réalité qu'eux. Mais elle était grande maintenant. Trop grande pour pouvoir se voiler la face comme elle l'aurait voulue. Pour avoir encore le loisir de rester éloigné de la vie sociale ou simplement, pour encore avoir le loisir de rêver à Narnia…

Narnia. Pourquoi? Pourquoi? Elle pouvait aligner de cette façon des pourquoi à l'infini. Des pourquoi qui resteraient pour toujours sans réponse. Parce qu'elle ne pouvait pas leur en donner, parce qu'elle ne voulait pas leur en donner. Parce que l'ignorance était la meilleure solution. Parce qu'elle ne voulait pas être blessée. Ne voulait pas se faire de mal. Simplement. Parce que…

Trop de pourquoi, trop de parce que, trop de tout. Trop de cette vie où elle n'arrivait pas à trouver sa place. Trop de ces gens qu'elle n'arrivait pas à aimer. Trop… L'entrée en gare d'un train la fit sursauter. Mais ce n'était pas le sien. C'était celui du quai d'en face. Lorsqu'il repartit et que tous les voyageurs qui en étaient descendus quittèrent la gare, elle put apprécier, l'espace de quelques minutes, la vue d'un quai vide, sans brouhaha ni tumulte. Un quai pour un quai.

Apprécier parce qu'elle aimait ce dépouillement. Ce grand rien, ce vide. Parce qu'on pouvait combler un vide. Mais qu'il était beaucoup plus dur de remodeler quelque chose déjà existant. Une main sur son épaule la fit à nouveau sursauter. Mais non, il ne fallait pas, ce n'était qu'Edmund qui la regardait mi anxieux mi amusé devant son air ébahi. Lui il était encore là. Lui, il ne partirait pas. Pas avant un moment en tout cas. Il ne la laisserait pas seule comme l'avait fait Peter et Susan.

Ce n'était pas de leur faute mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir trahie. Ils étaient partis étudier dans des universités à Londres, bien loin d'elle. Ils étaient grands maintenant. Mais Edmund était encore là. Peut-être pas pour longtemps, mais pour l'instant, sa main était posée sur son épaule et il semblait lui parler. Lui parler?

"Oh pardon Edmund, je ne t'écoutais pas!" S'excusa-t-elle soudain, un air paniqué s'affichant sur son visage. "Je suis désolée, tu peux répéter?"

"Lu, calme-toi." La rassura son frère. "Je t'ai juste dit qu'il était annoncé que nos trains aient du retard. On peut sortir s'acheter quelque chose à manger si tu veux, pour passer le temps?"

"Oui. Oui, j'aimerai bien. Mais maman ne m'a pas donné d'argent." Lui répondit-elle.

"Ce ne fait rien, j'ai un peu d'argent de poche. Tu viens? On peut laisser nos valises à la consigne pour ne pas avoir à les porter."

Lucy savait bien qu'il économisait cet argent de poche, pour s'acheter elle ne savait quoi. Elle ne comprenait pas pourquoi il allait le dépenser pour elle.

"Mais Ed, tu l'économises cet argent!" Tenta-t-elle de le retenir alors qu'il commençait déjà à se frayer un chemin à travers les personnes agglutinées de leur côté du quai.

Il se retourna vers elle un demi sourire aux lèvres. Un demi sourire parce qu'Edmund ne souriait plus pleinement. Elle ne savait pas pourquoi. Il se contentait toujours de demi sourire, à peine un léger froncement des commissures des lèvres. Elle ne comprenait pas pourquoi.

"Allez viens, petite idiote et arrête de te tracasser à propos de chose qui ne le mérite pas!" La taquina-t-il en continuant son chemin.

Alors elle le suivit, commençant à rire parce qu'elle aimait quand son frère agissait sur des coups de tête. Parce que dans ces cas-là, elle se sentait bien. Bien entourée, dans des situations généralement improbable. Ce qui faisait tout le charme des imprévus. Elle ne pensait pas en arrivant à la gare qu'une heure d'attente plus tard, elle se retrouverait à la terrasse d'un café, en train de boire un chocolat chaud avec son frère alors qu'ils étaient supposés être tous les deux dans un train en partance vers leurs pensionnats respectifs. Leur mère en aurait fait une syncope. Leur père aurait rit aux éclats. Et c'était bien pour ça que le chocolat chaud qu'elle buvait avait ce léger goût doux amer.

Peter était son frère préféré, il avait toujours prit soin d'elle comme un père presque. Il la chouchoutait et était toujours de son avis face au monde entier s'il le fallait. Mais Edmund était vraiment le frère auquel elle pouvait tout raconter. Tout dire, ses pensées les plus secrètes. Ses envies. Tout. Elle pouvait à ce point tout lui raconter parce qu'il ne la jugeait jamais. Se contentant de l'écouter d'une oreille attentive. Jamais il ne la contredisait lorsqu'elle parlait du pensionnat qu'elle détestait, des filles qu'elle détestait tout autant. Et il trouvait toujours les bons mots lorsqu'elle allait se réfugier dans ses bras en pleurs parce qu'elle voyait bien que leur parent lui préférait largement la belle et magnifique Susan. Parce qu'elle voyait bien que tout le monde lui préférait la belle et magnifique Susan.

Elle n'était pas jalouse. Elle était incapable d'être jalouse de sa sœur. Mais elle en voulait à toutes ces personnes qui la faisaient se sentir si mal. Et Edmund ne lui disait jamais qu'elle se faisait des idées, il n'essayait jamais de la consoler en usant de la facilité. Il l'écoutait attentivement, lui posait des questions sur la façon dont elle voyait les choses, encore et encore pour finalement trouver un mot adapté à chaque situation. Il ne lui cachait pas la vérité mais essayait de la faire grandir tout en lui évitant le plus de peine possible. Il savait que ce n'était pas forcément facile et qu'il y aurait de la casse en chemin, mais il essayait en espérant faire de son mieux.

Peter aussi savait l'écouter. Mais lui… Elle était incapable de lui dire ce qu'elle ressentait par rapport à Susan. Il aurait cru que c'était de la jalousie alors que ce n'était pas du tout le cas. Il aurait usé de quelques phrases toutes faites: "Mais non Lucy, personne ne te préfère Susan, tu te fais des idées. Ne t'inquiète pas." Elle savait que ce n'était pas volontairement qu'il faisait ça, mais dans son esprit il n'arrivait pas à comprendre qu'elle avait grandi. Elle était, et resterait toujours, sa toute petite sœur, qu'il fallait à tout prix protéger du monde extérieur. Là où Edmund essayait de lui ouvrir les yeux, Peter persistait à les lui garder fermer en pensant la protéger.

Et Susan… Avec Susan, elle pouvait parler de beaucoup de choses. Elle lui racontait sa vie au pensionnat, elle ne lui cachait pas ce qu'elle ressentait pour ses habitantes et Susan la comprenait. Sa sœur elle aussi voyait que le petit bout de chou qu'elle avait en guise de petite sœur grandissait et l'aidait. Elle était à un âge où il lui fallait une présence féminine à ses côtés pour la guider et Susan s'acquittait à merveille de ce rôle. Mais il lui semblait qu'elle était plus la confidente de sa grande soeur que sa grande soeur n'était sa confidente. Elle connaissait chaque détail de la vie de Susan. Sa grande sœur avait besoin qu'on l'écoute. Qu'une oreille familière soit là pour répondre à son appel. Susan devenait une femme et elle avait besoin de repère stable. Sa petite sœur remplissait cet office.

Donc voilà sa situation familiale. Sa position par rapport au reste de sa famille. Elle ne savait pas si elle devait voir la chose comme étant affligeante ou alors simplement normal. Elle ne savait pas. Son regard était plongé au fin fond de son verre de chocolat chaud, comme si elle pouvait y trouver la réponse. Mais rien à faire, la surface en restait définitivement opaque.

"Lucy… Ton chocolat va refroidir." La rappela à l'ordre Edmund.

Il était assis en face d'elle, un bras négligemment posé sur la table, tenant sa tasse de café, l'autre sur le dossier de sa chaise. Beaucoup de filles du pensionnat, des amies à elle, parlaient de lui. Au début, Lucy s'énervait, elle ne savait pour quelle obscure raison, elle ne voulait pas qu'une fille s'approche de son frère. Avant de prendre le parti d'en rire. Elles n'avaient aucune chance avec lui.

"Que ferais-je sans toi Ed?" Plaisanta-t-elle en portant la tasse à ses lèvres.

"Dieu seul le sait." Lui répondit-il prosaïquement.

"Il semblerait que tu sois aussi enchanté que moi de retourner en pensionnat." Lui dit-elle alors qu'elle sentait la chaleur bienfaitrice du chocolat descendre dans sa gorge.

"Il semblerait, effectivement."

Elle eut même droit à un de ses demi sourire pour souligner sa phrase. Un demi sourire qui pour le plus grand plaisir de Lucy resta plaqué sur le visage de son frère.

"Maman tomberait raide en sachant qu'alors que je suis supposé veiller sur toi jusqu'à ce que tu sois dans le train, je t'emmène dans un café près de la gare." Continua-t-il.

"Oh… Sans doute. Mais merci en tout cas. C'est vraiment gentil de te part."

"Lucy… Arrête de me parler avec ce ton là." Lui reprocha-t-il soudain. "Garde le pour tes professeurs ou pour les frères de tes amies qui viennent te parler. Les "merci en tout cas" et "c'est vraiment gentil" prononcés du bout des lèvres, je m'en passe aisément. Dis-moi que ça te fait plaisir que je ne t'ai pas obligée de rester dans la gare en attendant le train, que tu es contente que je t'ai payée un chocolat chaud avec mon argent de poche alors que tu es supposé avoir le tien, mais les phrases toutes faites et les minauderies, tu peux les garder."

Lucy ne put s'empêcher de sourire à cette tirade.

"Ed…" Commença-t-elle sans savoir quoi dire.

"Quoi?" Lui demanda-t-il en voyant qu'elle ne poursuivait pas.

"Tu es une catastrophe." Lui répondit-elle.

Au moins était-elle réellement honnête et il lui sembla que le demi sourire de son frère s'épanouissait un peu plus. Peut-être un effet de son imagination, peut-être pas.

"C'est bien pour ça que tu m'adores, non?" Lui rit-il au visage après avoir avalé d'un trait le fond de son verre. "Dépêche-toi, ils n'ont prévu qu'un retard d'une demi-heure, il faut se bouger. Je ne veux pas rater les trains."

Elle aussi avala le fond de son verre d'une traite et se releva. Ils traversèrent la rue en courant car il commençait à pleuvoir mais Lucy ne put s'empêcher de chercher du regard cette tête de lion à l'entrée de la gare. Elle l'avait toujours vu et ne pouvait s'empêcher de s'imaginer qu'elle représentait Aslan. Le contraire lui aurait paru impossible. De plus, ce n'était pas une coïncidence si la deuxième fois qu'ils étaient tous allés à Narnia c'était à partir de cette gare. Elle ne put s'empêcher de s'arrêter quelques secondes pour contempler cette statue d'un air mélancolique.

Une bourrasque de vent rejeta sa capuche en arrière mais elle n'y fit pas attention. Tant pis si elle tombait malade… Edmund aussi s'était arrêté pour regarder la statue et il devait sembler bien bizarre aux personnes qui couraient de tous les côtés près d'eux de voir deux enfants immobiles sous la pluie.

Il sembla alors à Lucy que le visage du lion se tournait vers elle. Elle n'était pas sotte et mit cela immédiatement sur le compte de son imagination. Cela jusqu'au moment où le museau du lion s'étira en un sourire. Là, elle commença à se poser des questions et se tourna vers son frère qui lui était déjà tourné vers elle.

"Je deviens folle?" Lui demanda-t-elle.

"Si toi tu deviens folle, je le suis aussi." Lui répondit-il.

"Il a sourit, hein?"

Son frère se contenta de hocher la tête mais au moment où ils se tournaient à nouveau vers la statue, celle-ci avait reprit sa position d'origine et il ne restait plus rien qui pouvait leur dire qu'ils n'avaient pas rêvé. Ils restèrent encore un moment ainsi, sous la pluie, à regarder fixement cette tête de lion qui les narguait.

"Viens Lucy. Je ne pense pas qu'il aura la gentillesse de bouger à nouveau rien que pour nous."

Edmund fut le premier à sortir de sa contemplation.

"Oui, tu as raison."

Et ils reprirent leur course vers l'entrée de la gare. Mais au moment d'en franchir le seuil Lucy ne put s'empêcher de jeter un dernier regard à cette tête de lion. Elle n'avait pas bougé. Elle s'engouffra alors sans un autre regard dans la foule où son frère s'était déjà glissé. Ils arrivèrent sur le quai avant le train mais pas de beaucoup semblait-il. Lucy entendit certains voyageurs dirent que le train était annoncé dans une dizaine de minutes.

Elle put reprendre ses esprits et arranger sa jupe et sa veste. Edmund ne prit même pas cette peine. Un silence pesant s'était installé maintenant que leur séparation était tangible. Lucy allait se retrouver vraiment toute seule.

"Tu pourras venir me voir de temps en temps?" Lui demanda-t-elle à mi-voix.

Comme avant, eut-elle envie d'ajouter. Comme quand Peter et Susan étaient encore avec nous et qu'un week-end sur deux, toi et Peter preniez le train pour venir nous voir au pensionnat. Elle pensa qu'il ne l'entendrait pas. Elle l'espérait même un peu. Depuis que Peter était parti, ils ne le faisaient plus. Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais c'était comme ça. Mais il l'entendit.

"J'essayerai. Je ne sais pas si je pourrai, mais promis j'essayerai. Mais je ne pense pas que je pourrai venir aussi souvent qu'un week-end sur deux." Lui dit-il honnêtement, comme à son habitude.

Il ne lui mentait jamais, ne lui donnait jamais de faux espoirs.

"Oh mais non!" S'empressa-t-elle de se corriger. "Je ne veux pas dire comme avant. Juste si une fois pendant le trimestre tu pouvais venir qu'on puisse passer un dimanche ensemble."

"J'essayerai. Je pourrai quand même venir plus d'une fois je pense." La réconforta-t-il.

Lucy lui sourit d'un sourire heureux, épanouie et il ne put s'empêcher de lui sourire en retour. Une gamine. Sa petite sœur était une vraie gamine dans l'âme et elle le resterait pour toujours. Elle pouvait grandir tant qu'elle le voulait, elle serait toujours une enfant. Quoi qu'il arrive.

Ils entendirent alors le train entrer en gare et il vit Lucy sursauter et son sourire se crisper.

"C'est bon Lu, il ne va pas te manger tu sais." Essaya-t-il de plaisanter sans y réussir le moins du monde.

"J'ai pas envie d'y aller, Ed. J'ai pas envie d'aller supporter toutes ces filles. D'aller supporter ce pensionnat. Je veux juste…" Commença-t-elle, complètement perdue.

"Lu…"

Combien de fois avait-il eut cette conversation avec elle? Mais aujourd'hui il ne pouvait malheureusement pas entamer un long discours pour lui remonter le moral.

Elle regardait son grand frère, complètement perdue, alors qu'elle voyait ce train s'avancer vers elle. Ce n'était plus une peur, c'était une phobie à ce stade-là. Elle voulait qu'il trouve une solution, qu'il puise la sortir de là. Mais elle savait que c'était impossible. Alors elle se surprit à penser qu'elle voulait Susan. Là, près d'elle, lui serrant la main puis l'aidant à monter sa valise dans ce train. Elle voulait sa grande sœur. Pour l'aider à supporter cette peine. Elle voulait… Elle voulait tellement de chose, sans pouvoir avoir aucune d'elle.

Alors la vérité la frappa de plein fouet. Il n'y avait pas d'échappatoire, il fallait monter dans ce train. Il fallait réunir son courage. Parce qu'il n'y avait pas d'autre choix. Parce que… Parce que l'espérance que cette gare immonde se transforme en plage n'avait aucune raison d'être depuis qu'Aslan le lui avait dit, il y avait moins d'un an de ça. Mais qu'un an ne lui suffisait pas pour l'admettre. Qu'elle avait encore besoin de temps. Mais on ne lui laissait pas ce temps, alors il fallait grandir vite. Plus vite qu'elle ne l'aurait voulu. Il fallait qu'elle monte dans ce train, oublie les plages, les espoirs, les envies. Il n'y avait pas d'autre choix.

Elle se jeta au cou de son frère et chuchota contre son oreille:

"Je vais être forte. Mais je veux que tu viennes me voir, s'il-te- plaît, Ed. Mais je serai vaillante… Promis."

Il la serra contre lui.

"Je viendrai Lu."

Et ça valait toutes les promesses pour elle. Elle se détacha de son frère et attrapa la poignée de sa valise. Elle monta dans le train et se dirigea vers un compartiment vide pour le moment. Elle sortir sa tête par la vitre et tenta de faire passer son bras. Son frère lui fit un autre de ses demis sourire alors qu'il devenait de plus en plus petit à mesure que le train s'éloignait. S'éloignait et s'éloignait… Au bout d'un moment, il disparut totalement mais elle continua d'agiter son bras quand même.

Mais elle finit pas s'asseoir. Elle retira sa veste mouillée et s'assit sur un des bancs. Elle ferma les yeux.

"Je serai vaillante…" Répéta-t-elle comme une litanie réparatrice du bout des lèvres, alors qu'elle tentait de sombrer dans un sommeil sans rêve qui l'emporterait loin de tout ça…

"Je serai vaillante…"


J'espère que vous avez aimé! ;)