Le pasteur Camden était un homme bien. Tout le monde était d'accord là-dessus. Tout le monde se plaisait à le dire et personne n'aurait pu le contester. Personne. C'était un homme aimé, avec une belle et large famille. Une famille avec son lot de problème et de galères. Il avait une épouse merveilleuse et des enfants matures pour la plupart. Il avait un métier qui l'épanouissait en accord avec ses convictions profondes et une petite maison splendide. Il avait un gentil chien... heu non... il n'avait plus de chien. Celui-ci ayant été mis en pièce par un monstre sortit droits de ses pires cauchemars. Et c'était bien ça le problème.

Prenez un homme. N'importe lequel, un homme qui a tout, à qui il ne manque rien. Un homme bien dans sa peau. Et enlevez-lui sa foi, son étincelle, ce qui le fait se lever chaque jour.... Vous obtiendrez sans doute notre bon révérent en l'état actuel des choses.

Dieu existait et veillait sur les hommes. C'était sans doute une des seules choses sur laquelle Eric n'avait presque jamais douté. Pas de manière inéluctable et indélébile. Pas de manière permanente. Pas de cette manière-là....Maintenant il se la posait la question fondamentale: Est-ce que Dieu existait? Est-ce que la force de bonté pure à laquelle il avait toujours cru était capable de faire de la vie de deux enfants innocent un enfer pavé de monstres et de sang? Est-ce qu'il était capable de laisser ces gosses affronter l'obscurité avec pour seules armes la force de leur fraternité, du sel, du sang et de la sueur? Etait-il capable d'obliger un père à choisir entre la paix de ses fils et le souvenir de sa femme?Etait-il capable de tolerer la cruauté de ces bêtes et l'horreur grandissante dans l'obscurité?

Il ya une semaine, Eric aurait répondu non. Que chaque chose avait une raison d'être même si nous n'étions pas capable de la voir empêtré dans notre condition humaine. C'était peut-être vrai. Mais Eric ne pouvait pas acceper que le Dieu de Bonté qu'il s'était figuré créée de telle rouages. Des rouages où des enfants étaient sacréfiés. Des rouages où des enfants étaient tués pour que des adultes ignorants restent en vie. Cela ne pouvait pas être. Et Eric comprenait juste maintenant la colère de Dean. Lui qui n'avait pas de mère, de maison, de vie de famille, de sentiment de sécurité ne pouvait tolérer d'être juger par des ignorants.....

Eric soupira bruyamment. En rentrant de l'hopital, il avait entérré Happy et le loup-garou dans le parc. Il avait nettoyé le sang et avait refusé que Simon l'aide. Il avait rangé les affaires des deux frères et les meubles qui avaient été cassés. Annie était rentrée à la maison ainsi que les filles et malgré les demandes incessante, il n'avait rien dit. Aujourd'hui, il mourait d'envie de savoir comment Dean allait mais ne trouvait plus le courage d'aller le voir. On sonna à la porte. Personne n'alla ouvrir. On resonna. Eric soupira encore et se leva. Il se sentait tellement vieux maintenant. Il eut la respiration coupée quand il découvrit Dean devant chez lui. Une vieille chevrolet attendait devant la maison et Dean et Sam étaient devant la porte.

-Hey... Souffla Dean doucement.

-Hey.... Répondit le pasteur, abasourdis.

Le garçon semblait aller bien malgré une certaine pâleur. Sam était avec lui et le petit semblait quelque peu morose même si un sourire se déssinait sur ses lèvres.

-On est venu chercher nos affaires....

-Ho.... Allez-y....

-J'y vais! Lança Sam en bondissant dans la maison.

-Il était content de revenir.... Souffla Dean apparement mal à l'aise.

-Merci. Merci Dean. Lança abruptement Eric en ne se souciant pas de la remarque de Dean.

-C'est moi qui doit vous remercier... Répondit-il.

-Quoi? Coassa Eric.

-D'avoir fait de votre mieux avec nous et d'avoir donné à Sammy un semblant de vie normal.... Il a vraiment adoré. Expliqua Dean d'une voix calme.

-C'était normal... Reprit le pasteur.

-Sans doute mais il a vraiment apprécié... Et je voulais vous dire....

-Oui?

-Sammy m'a dit ça vous avait plutôt retourner.....Lança-t-il.

-bien oui....Je dois dire....

-Je n'ai jamais plus cru en Dieu, révérent, plus depuis que ma mère est morte... Expliqua doucement Dean en surveillant que Sam ne revienne pas. C'est une des ces choses qui l'a tué. Brulé. Et croyez-moi que je voudrais vraiment que Dieu existe mais je ne peux pas y croire....

-Je comprend... Souffla le pasteur.

-Non. Le coupa Dean. Non, vous ne voyez pas. Je ne peux pas me permettre de croire que quelqu'un ou quelque chose veille sur nous. Je ne peux me reposer sur personne. Je dois veiller sur Sammy. C'est mon job. Expliqua-t-il. Mais vous....Vous vous pouvez encore.

-Je ne crois pas. Répondit le pasteur difficilement.

-Sammy y croit encore. Je fais tout, chaque jour, pour qu'il puisse y croire. Le père Jim y croit mais ça fait longtemp qu'il sait que c'est peine perdue avec moi.... Les paraboles c'est à Sammy qu'il les raconte. Souffla-t-il. Et puis, il faut bien que des personnes y croient, non?

-.....

-Le père Jim dit souvent que si l'obscurité existe, la lumière aussi. Moi je crois que ce que je vois. J'ai vu l'obscurité. Pas la lumière. C'est une histoire de foi, pasteur..... Expliqua-t-il avec un petit sourire.

-Merci. Souffla encore le pasteur, ému alors que Sammy descendait chargé.

-Donne ça... Lança Dean à son petit frère.

-Nan, ça va je peux le porter... Rétorque le cadet, farouche faisant rire son aîné.

-A plus, pasteur! Lança Dean avec un signe de la main.

-A bientot, peut-être... Souffla Sam en se dirigeant lui aussi vers la voirture.

Les deux frères entre dans la chevrolet, le moteur vrombit, il entrevoit John Winchester qui le regarde à peine avant que la voiture ne démarre et ne file.

Le pasteur referma la porte, le coeur un peu plus léger.

C'est une histoire de foi......