(Essaye de se cacher derrière son écran)…Oui je sais…Je suis TRES en retard. Pardon à tout ceux qui pensaient ne jamais voir ce chapitre et qui ont finit par se dire que j'avais arrêté. Non je n'ai pas arrêté, la preuve. Mais j'arrête de suite les gens qui oseront me faire des reproches quant à mon retard…Désolée mais écrire des fics ne fait pas partis intégrante de ma vie…J'aime beaucoup écrire, mais quand j'ai le temps et que ma tête suit. Donc…Vous êtes prévenus…Houa quelle autorité ! Je sais je sais je fais très peur… (Personne n'y croit _ _ ") Donc voilà cet avant-dernier et non dernier chapitre de cette fic que j'aime beaucoup. Je remercie tout ceux qui ont lus et apprécié ma fic, mais je remercie surtout ma Verity et ma Shiva qui m'aident énormément et me donnent l'envie d'écrire…Grâce à un bon coup de pied dans le derrière. Et je remercie aussi ma beta, Adralya…Qui me pousse bien aussi pour avoir la suite de toutes les fics que j'ai entamé. Et qui m'aide à avancer…Don voilà, merci à vous tous, et j'espère que vous prendrez plaisir à lire ce chapitre tout comme moi j'ai eu plaisir à l'écrire ! Ja na !

Murasaki-kun

Genre : Yaoï/ Lemon / AU / Songfic/ heu….Thriller ?

Couples : SasuNaru

Disclaimer : On m'a dit…Je ne fais que vous rapporter hein…Mais on m'a dit que Naruto appartenait à Kishimoto….Si si je vous jure ! Quoi ? Comment ? Vous aussi ça vous étonne ? Je me disais aussi…

Now

I Just want You

Quatrième partie

...dEaR LoNeLineSs

Je regardais distraitement les arabesques que dessinait la fumée de la cigarette que je tenais entre mes doigts. La forte odeur de son eau de Cologne irritait mon odorat…Et je pouvais sentir son regard dur et froid qui me transperçait, débordant de contrariété. Pour la énième fois depuis mon arrivée, je soupirais, las de cette situation qui commençait à devenir vraiment exaspérante….Je n'avais pas à me justifier, et surtout pas devant lui.

« Et tu as décidé de tout arrêter, comme ça, du jour au lendemain ? Tu es mon meilleur élément ici, tu le sais bien. Je ne t'ai jamais fait de coups bas ni quoi que ce soit…Alors pourquoi ? »

Un autre soupir m'échappa…Et je tirais longuement sur ma cigarette en ayant l'espoir que la nicotine pourrait refreiner cette douce colère qui s'immisçait lentement en moi.

« Je n'ai pas à me justifier… »

Agacé, il poussa un grognement tout en se pinçant l'arête du nez. Je le toisais longuement du fond de son fauteuil en cuir. Je ne l'avais jamais vraiment bien regardé…Après tout, Hatake-san n'était qu'un homme d'une trentaine d'années bien passées. Ses traits étaient fins, son visage était simple…De fines rides venaient creuser son faciès qui pourtant paressait encore jeune. Ses cheveux déjà gris ne le vieillissaient pas, au contraire cela lui conférait un certain charme…De plus on pouvait clairement voir sous ses vêtements hors de prix, qu'il prenait énormément soin de son corps…

Le cuir du fauteuil grinça doucement tandis que je croisais les jambes… Il doit sûrement être un superbe amant…

« Bon fais comme tu veux, après tout le Waku-Waku marchait très bien avant toi, il marchera très bien sans toi…

-C'est trop d'honneur. »

Soulagé d'en avoir finis aves lui, je me levai de son fauteuil et m'avançai vers lui…Petit cadeau d'adieu oblige. Je passai ma main derrière sa nuque, entremêlant mes doigts à ses cheveux, et posai doucement mes lèvres contre les siennes…Elles étaient rêches et chaudes…Comme je me les étais imaginé. Doucement je léchais ses lèvres, et pouvais sentir son souffle chaud caresser les miennes. Je vis sa main s'apprêter à venir caresser mes hanches, et c'est à ce moment là que je m'arrachai de sa bouche et quittais son bureau sous un sourire goguenard, et son regard complètement abasourdit.

Je retraçais un parcourt que j'avais fait des milliers de fois, et que je faisais pour la dernière fois. Muettement, et sûrement inconsciemment, je disais adieu au Waku-Waku qui avait fait partit de ma vie…Mon regard se posait sur chacune des portes, chaque meuble, chaque détail comme pour imprimer comme il se doit, une dernière et parfaite image de cet endroit. J'avoue, j'avais tout de même un léger pincement au cœur de laisser tout ça derrière moi…Je disais adieu à une partie de moi, je disais adieu à cette vie, pour mieux embrasser la nouvelle qui alors s'offrait à moi…Haaa ce que je pouvais détester me sentir comme ça !...Alors, je me rallume une cigarette, comme à mon habitude, et je traverse lentement les grandes portes, en ayant une dernière pensée pour tout les gens que j'ai pus rencontrer dans cette vie…Une dernière pensée pour Neji. Je ne me suis jamais excusé pour ce qui c'était passé…Tant pis…En tout cas désormais il pourra reprendre sa place de numéro un…Je l'aimais bien Neji…

La douceur de l'eau caressant légèrement mon corps…Les fins rayons du soleil qui commençaient juste à percer l'horizon, venant lécher délicatement la surface de l'eau chlorée… La douceur de la solitude, avoir cet espace pour moi seul…J'avais la tête vide, vide de toutes ces pensées qui venaient m'assaillir à peine levé, jusqu'au soir où mes paupières venaient à peine de se fermer. J'étais bien, tranquille, apaisé…J'avais décidé, alors que je n'arrivais pas à trouver le sommeil, d'aller faire quelques longueurs à la piscine privée de ma résidence…Il devait être six heure moins le quart…Heure à laquelle personne ne viendrait me déranger…Le silence…Troublé seulement par le son de mes bras transperçant l'eau…Je fermais les yeux, laissant mon corps se laisser caresser par les doux mouvements de l'eau. Cela devait bien faire des années que je ne m'étais pas levé aussi tôt. Lorsque je travaillais au Waku-Waku, c'était généralement à cette heure-ci que je rentrais chez moi, pour ensuite m'effondrer dans mes draps. Mais c'est décidé…Ma vie allait changer…Après tout, Itachi avait raison…Quel avenir pouvais-je entrevoir en faisant ce genre de travail ? Il fallait que je grandisse, que je passe à autre chose…Que je devienne quelqu'un : avoir un travail respectable, une femme, des enfants….Mais qu'est-ce que je peux raconter comme conneries moi ?...Me marier ? Puis quoi encore, je déteste et ne veux surtout pas, faire partis de ces gens qui pensent que se marier et fonder une famille, fait de vous un homme qui a réussit sa vie…Le mariage ne sert à rien, c'est juste un prétexte pour pouvoir se dire faire partie de la société, d'un groupe d'individu que tout le monde qualifierait de normal…Et des enfants…Je hais les enfants…Ca ne sert à rien à part vous pourrir la vie….Non…Si je veux changer ma vie…C'est bel et bien pour réussir à…A l'oublier….Et merde…

Bien malgré moi, ces sombres pensées étaient revenus au galop…Douce torture…Excédé je nageai jusqu'au bord, et me hissai sur mes avant-bras pour pouvoir sortir du bassin. Je laissais mon regard se perdre par la grande baie vitrée… Tokyo était vraiment magnifique au lever du soleil…Un doux sentiment de nostalgie me prit…Je ne sus pourquoi…Je passais alors ma main dans mes cheveux trempés, et m'allumais une cigarette, faisant mine de na pas avoir vus le panneau juste à côté de moi indiquant l'interdiction formelle de fumer en ce lieu.

Pour la énième fois depuis le début de la semaine, je jetais excédé le journal dans la poubelle la plus proche. Impossible…Impossible de trouver un boulot potable au milieu de ces annonces de merde !...Serveur dans un bar ? Et puis quoi encore…Aide aux personnes âgées ?...Je ne peux pas les supporter…Comptable ?…Nan mais vous m'avez regardé ?...Las, je m'asseyais à la terrasse d'un café, distraitement je regardais le nom de l'établissement sur la devanture…Kyuusoku… (Détente) Je laissais un petit sourire se dessiner sur mes lèvres…

« Vous désirez monsieur ?

-Un Whisky…Sans glace.

-Bien monsieur. »

Je suivais le serveur du regard…Puis laissais mes yeux se perdre sur la foule qui se muait face à moi. L'air était déjà lourd à cette heure matinale, et je regardais pensivement tout ces gens partir au travail…Je m'étonnai moi-même de les plaindre…D'avoir pitié pour ces pauvres gens qui vont rester enfermer toute la journée dans une boîte d'à peine quelques mètres carrés, à travailler sans relâche, comme de simples machines…A ne ressentir ni joie, ni plaisir, à faire ce qu'ils font…A se faire rabaisser par une personne qui, de par son statut, se croit bien supérieur…Se croit plus humain que vous…Rester enfermer sans voir une once du magnifique ciel de Tokyo en plein mois d'été…Oui j'ai pitié pour ces gens…Moutons sans berger…

Sous un soupir las face à cette détresse humaine, je sortis une cigarette de mon paquet et la coinça entre mes lèvres, je m'apprêtais à sortir mon briquet lorsque je sentis mon portable vibrer contre ma cuisse. Etonné, je sortis tout de même mon briquet, et m'allumai ma cigarette avant de décrocher.

« Oui ?

-Uchiwa Sasuke ?

-Oui.

-Je suis la secrétaire de Katsubou-san de la maison Kyouraku. »

…Ce nom me disait quelque chose…Katsubou…Katsubou…Ayako Katsubou…Oui ça y est je me souviens. C'était une de mes clientes…Un vieille femme qui n'a jamais était mariée ni eu d'enfants, préférant mettre sa carrière en avant. Cette vieille femme m'a toujours considéré comme son fils me disait-elle…Mais couche t'on avec son fils ?...Un fin sourire naquit sur mes lèvres.

« Katsubou-san souhaiterait s'entretenir avec vous, cet après-midi si possible. »

S'entretenir avec moi ?...Après tout, je n'ai rien à perdre…

« Bien sûr…

-Merci monsieur, veuillez passer une agréable journée, au revoir. »

Que me voulait cette femme ?...Si je me rappel bien, Ayako Katsubou, se trouvait être la PDG d'une des plus grandes maisons de lingerie du Japon…

Il devait être environ quatorze heures lorsque je franchis les grandes portes de la maison Kyouraku. L'immeuble était immense, et l'intérieur richement décoré. Tout était de marbre blanc et chacun des meubles tirés des derniers catalogues des designers à la mode…

« Uchiwa-san ? Madame vous attend dans son bureau, cinquième étage.

-Merci beaucoup mademoiselle. »

Je lui fis un clin d'œil sous mes lunettes de soleil aux verres pourpres, agrémenté d'un sourire séducteur avant de me diriger vers l'ascenseur. Je pus voir avant que les portes de fers ne se referment sur moi, non sans plaisir quelques rougeurs teinter les douces pommettes de la jeune femme. J'aimais jouer à ce petit jeu, surtout avec les femmes…

Lorsque les portes de l'ascenseur se rouvrirent, la décoration était devenue moins sobre. Tous les murs étaient recouverts d'affiches de publicités que la marque avait données depuis sa création. D'un œil vide, je laissais mon regard glisser sur celles-ci…Des femmes aux courbes sublimes, aux corps de rêve tout simplement vêtus de ces simples bouts de tissus fait de soie et de fines dentelles…La femme en elle-même n'existait plus, seule les formes, le dessin sensuel des courbes et des couleurs venait vous caresser voluptueusement la rétine…De simples femmes devenues œuvres d'art…

Lorsque mes yeux se posèrent sur la dernière affiche, une immense porte aux vitres teintées se dressa face à moi. Un simple bureau était placé juste à côté…Vide…Où seul trônait un ordinateur dernier cri. Je pus lire sur la porte en lettres d'or Katsubou Ayako…Ecrit à l'occidentale, de suite, cela paraissait plus chic…Levant la main, je m'apprêtais à frapper, lorsqu'une voix au timbre grave et suave s'éleva de derrière la porte…

« Je vous en pris, ne me faites pas attendre plus longtemps Uchiwa-kun…Entrez. »

Un sourire naquit délicatement de sur mes lèvres…Et, décidant de ne pas me faire désirer plus longtemps, je poussai doucement la porte.

La pièce était sublime, une immense baie vitrée donnait sur un magnifique panorama de Tokyo…Je jetais furtivement un regard sur l'ensemble…Sur les murs étaient posées de nombreux tableaux de peintres impressionnistes, les couleurs de la pièce allaient du brun au gris…Quelques plantes venaient égayer celle-ci…

« Uchiwa-kun… »

Je levais les yeux vers elle…Cette femme…Elle devait bien avoir la cinquantaine, et pourtant, elle restait toujours aussi désirable. Ce fut bien une des seules femmes d'affaires de Tokyo et même du monde, à n'avoir jamais eu recourt à la chirurgie esthétique. Cette femme avait malgré les années passées garder ses formes de jeune fille…Un taille fine…Une poitrine ferme et rebondie…Dû à une hygiène de vie irréprochable, beaucoup d'heures de sport…Et quelques injections de botox de temps en temps. Ses traits étaient durs…Son visage était ferme…Ses cheveux de jais contrastaient admirablement bien à sa peau opaline dont la douceur me revint en mémoire. Ses yeux vifs me regardaient amusés, et ses lèvres roses et fines s'étirèrent en un sourire aguicheur…

« Quelle ne fut pas ma surprise lorsque arrivé au Waku Waku, j'appris que le meilleur d'entre eux avait capricieusement quitté les lieux….J'en fut très désolée… »

Sourire aux lèvres, je m'avançais vers elle d'un pas nonchalant.

« Vous m'en voyez navré madame…Loin de moi l'idée de vous faire de la peine. »

Son sourire s'étira, alors qu'elle croisait ses longs doigts fins sous son menton, me dévoilant subtilement son superbe décolleté.

« Ne vous en faites pas mon garçon…Vous avoir là face à moi réussit à me faire oublier toute la peine que j'eus éprouvé. »

Un rire léger m'échappa, tandis que je prenais place dans le fauteuil qui se trouvait face à elle.

« M'avez-vous convoqué juste dans l'espoir de pouvoir me revoir ?

-Non bien évidement…En fait, je vous ai fait venir ici pour vous faire une proposition…

-Une proposition ? »

Je la regardais perplexe à la vue de son sourire. Elle croisa alors ses jambes, me laissant contempler ses magnifiques cuisses… Et je pus au passage entrevoir qu'elle ne portait aucuns sous-vêtements.

« Et bien voyez vous, je suis débordée en ce moment. Nous croulons sous les nouveaux contrats et la maison risque de s'agrandir encore. J'aurais donc besoin d'un assistant…Qui m'aide à gérer tout ce travail…Mais aussi qui puisse m'aider à me détendre lorsque le stress devient trop oppressant. Bien sûr vous avez conscience que cette offre est exceptionnelle… Alors j'appliquerais une condition… »

J'haussais un sourcil….

« Si vous voulez ce poste, vous devrez me tenir compagnie à tout les galas et autres fêtes ennuyeuses auxquelles je suis souvent conviée … »

Je la fixais longuement…Pesant le pour et le contre. Si elle voulait de moi auprès d'elle lors de ces soirées mondaines pour vieux coincés, c'était juste pour pouvoir se pavaner avec un bel éphèbe à son bras…Histoire de leur prouver qu'elle a encore la côte…Et puis c'est vrai qu'un ancien gigolo accroché à votre bras c'est tellement élégant. J'admets que la proposition était plutôt alléchante. Moi qui cherchais un boulot, celui-ci me convenait amplement. Mais en y regardant bien, tout comme au Waku Waku, je resterais un objet, un objet assouvissant tout les désirs…Et servant d'accessoire dans certaines occasions…Je voulais changer de vie…M'ouvrir à d'autres choses, entrevoir un avenir….Concevoir une vie, ma vie…Mais après tout…Pourquoi pas…Même si je dois encore jouer les objets, j'aurais comme excuse d'avoir en prime trouver un travail plus…Décent... ? C'est déjà un début….Et quitte à choisir entre ça ou comptable…Je crois que la question ne se pose même pas…

« Bien…J'accepte.

-Vous m'en voyez ravie…

-Mais à une condition…Vous me laissez faire ce que je veux. Je peux venir à l'heure que je souhaite et partir quand ça me chante. »

Un rire cristallin lui échappa…

« Entendu, entendu… »

Elle se leva de son fauteuil, et vint s'asseoir sur son bureau, face à moi. Elle posa son pied sur l'accoudoir de mon fauteuil et prit entre ses doigts le premier bouton de ma chemise qu'elle enleva…Je ne bougeais pas, aimant la voir prendre les rennes pour ensuite lui prouver que c'était moi et moi seul qui dominait la partie. Un sourire caressa mon visage, tandis qu'elle se léchait les lèvres avec gourmandise…J'aimais jouer ce jeu avec elle…Sa poitrine ferme et rebondie…Le tissus de sa jupe glissant doucement contre cette cuisse que j'avais tant envie de caresser…De mordre…Cette douce fleur rose que je pouvais entrapercevoir et que j'avais envie de goûter…

« Vous pouvez commencer dés maintenant Uchiwa-kun… » M'intima t'elle en attrapant d'une main ferme mon érection.

Mon sourire s'agrandit et avant qu'elle ne puisse réagir, je jetais tout ce qui pouvait se trouver sur son bureau, lui arrachais son chemisier, et l'allongeais sans ménagement sur le meuble.

…trois petits coups secs se firent entendre à la porte…Une voix douce et fluette suivie…

«Heu…Hm…Katsubou-san….Excusez-moi de vous déranger mais j'aurais voulus vous montrer quelques patrons pour la dernière collection. »

…Des gémissements à peine étouffés…Des bruits sourds et répétitifs…

« J…Je…Vous voudriez bien….A….Attendre….Je….Je suis o…Occupéééée…Pour…Haaa….Le…Moment…

-Ha heu…Oui je…Je reviendrais plus…Plus tard alors….

-Haaaaaa Uchiwa-kuuuuun ! »

Quarante-cinq minutes plus tard, je quittais le bureau…

« J'étais ravie de cet entretien Uchiwa-kun…Vous commencerez demain. »

Fit-elle d'une voix qu'elle voulait ferme mais qui se faisait sourde, alors qu'elle remettait maladroitement en place son chemisier ainsi que sa jupe sous le regard embarrassé de son directeur artistique.

« Bien sûr… »

Je pris une cigarette de mon paquet et me l'allumai…

« Heu monsieur il est int… »

Il fut interrompu par le regard irrité que lui jeta sa patronne. Un léger rire m'échappa, tandis que je passais nonchalamment la main dans mes cheveux, avant de reboutonner ma chemise.

« A demain…Katsubou-san… » Lui lançais-je d'une voix suave non sans un clin d'œil.

« Oui à demain… »

Je tirais longuement sur ma cigarette et recrachai la fumée au visage de cet homme chétif et simplet qui lui servait de directeur artistique. Je l'entendis tousser et pester tout seul alors que j'entrais dans l'ascenseur….Décidément, je sens que je vais bien me plaire ici.

Cela faisait environ quatre mois à présent que j'offrais mes services à la maison Kyouraku…Mais surtout à Katsubou-san. Je dois bien avouer que cela ne me déplaisait guère de prendre quelques heures de mon temps pour pouvoir…Aider ma nouvelle patronne. Le bureau que j'avais pus entrevoir lors de ma première visite m'avait été assigné. Je répondais parfois nonchalamment aux appels, envoyant souvent paître je dois l'avouer, mais courtoisement cela va de soit, certains indésirables…Katsubou-san m'avait bien avertit que bon nombre de concurrents convoitaient inlassablement les bénéfices dont la boîte avait à envier aux autres sur le marché. Certains employés étaient réticents quant à la place que m'avait accordée leur patronne…Tous sans exception savait bien en quoi consistait réellement mon travail au sein de l'entreprise…Je fus affublé du doux surnom de « chienchien de Katsubou »…Personnellement je m'en fichais comme de mon tout premier coup…J'avais une très bonne place, recevais un très bon chèque tout les mois, et n'étais aucunement enchaîné à quelconques responsabilités. De plus je pouvais prendre mon pied autant que je le voulais avec l'une des femmes les plus belles de tout Tokyo…Que demander de plus ?

« Uchiwa-kun, j'ai besoin de vous, venez dans mon bureau je vous pris. »

Sa douce voix vint me sortir de mes pensées…J'écrasais alors ma cigarette dans le cendrier en verre posé face à moi, et me penchai vers l'interphone…

« Bien madame. »

Je m'avançais alors vers son bureau et poussai la lourde porte.

« Que puis-je pour vous madame ? »

Lui demandais-je d'une voix qui se voulait innocente et qui n'était pourtant qu'un jeu auquel nous aimions nous adonner depuis ces quatre mois que je travaillais pour elle.

« …Vous avez le don de me faire perdre la tête rien qu'en soufflant ce mot…« Madame »…Dans votre bouche cela fait si…Erotique…J'en frissonne déjà… »

Un malicieux sourire glissa sur mes lèvres, tandis que je m'avançais vers elle, sentant palpiter contre ma cuisse, ma verge qui déjà ne désirait rien d'autre en cet instant que de glisser lentement entre ses cuisses…

« J'aurais voulu avoir votre avis sur…

-Mais vous portez l'ensemble que vous m'aviez montré hier… »

Mon corps contre le sien, je me délectais de sa douce chaleur enivrante, de son souffle chaud qui caressait légèrement mes lèvres, de son cœur qui battait de manière saccadée contre ma poitrine…Une douce moiteur nous enlaçait…Mes doigts avaient délicatement glissé sous l'étoffe de sa jupe pour venir effleurer le fin tissus du porte-jarretelle qu'elle portait.

« Cela vous sied à merveille madame…Mais ce n'est qu'un ornement destiné à ne vous rendre qu'encore plus désirable que vous ne l'êtes déjà… » Lui susurrais-je doucement à l'oreille, tandis que mes mains prenaient fermement ses fesses rebondis entre mes doigts…

« Vous m'en voyez ravie…Cet ensemble fait donc son travail comme il se doit… »

Ses lèvres pulpeuses me suppliaient muettement de les dévorer…Mon bassin caressa doucement son entrejambe…Mes doigts commencèrent lentement à faire glisser le tissus qui n'était alors qu'une simple barrière à notre plaisir…

« …Katsubou-san il faut impérativement que nous parlions des collections que nous devrons présenter demain pour… »

Mes yeux s'écarquillèrent sous la surprise…Ce con n'a pas encore apprit qu'il fallait frapper avant d'entrer ?…Enfoiré.

« Soboku-san…Entrez. »

Frustré, je sortis du bureau non sans avoir jeté un regard assassin à cet assistant artistique de mes deux, lui promettant mille morts la prochaine fois qu'il me faisait un coup pareil. Mais avant de franchir la porte, j'entendis derrière moi la voix grave et suave de Katsubou…

« N'oubliez pas pour demain Uchiwa-kun. Nous assisterons à un gala de la plus haute importance pour Kyouraku…Comme d'habitude, mettez quelque chose de simple… »

Elle me fit un dernier sourire taquin avant que je ne franchisse la porte, trop frustré pour répondre.

Une demi-heure plus tard je sortis des toilettes pour hommes, suivit de l'hôtesse d'accueil qui essayait de remettre maladroitement sa jupe correctement, la sueur perlant encore son front et les joues légèrement rosées. Ses cheveux étaient désordonnés mais elle n'y fit attention, toujours perdue sur le doux nuage post-orgasmique.

Je passais paresseusement ma main dans mes cheveux et tira sur la cigarette que je venais de m'allumer…C'est fou comme la nicotine pouvait faire du bien après un tel effort physique. Ca avait été plus fort que moi, je ne supportais aucunement la frustration…Alors en désespoir de cause, je m'étais rabattue sur cette mignonne petite secrétaire qui ne rêvait depuis mon arrivée que d'une seule chose, celle de se retrouver dans mon lit…J'admets que baiser une femme dans les toilettes pour hommes n'a rien de romantique…Mais y a bien quelque chose d'excitant quand on y réfléchit.

C'est alors totalement détendu que je quittais le bâtiment pour me diriger vers ma Jaguar qui m'attendait sagement à sa place réservée sur le parking privée de la boîte.

Maintenant que j'y repense, c'est vrai que demain est un jour important pour Kyouraku. Katsubou-san allait présenter sa nouvelle collection devant de nombreux gens importants du milieu et venant des différents coins du globe. Je n'aimais pas particulièrement ces soirées mondaines…Mais je devais bien pourtant honorer mon contrat comme je le devais…Alors, j'enclenchais le contact, et fit ronronner le moteur de la Jaguar. Il fallait que je me trouve une tenue pour demain…Quelque chose de simple…

Finalement, non, je haïssais ces soirées. Ce fut la première pensée qui me vint, tandis que nous montions les marches d'un grand palace, acclamés par une foule de pauvres gens qui avaient en admiration ces personnes qu'ils considéraient comme venues d'un autre monde…Un monde fictif, emplie d'argent et de gloire…Adulés aux yeux de ces simples gens comme des dieux. Car pour eux ce n'était que de simple figures idylliques qui avaient atteint une perfection que jamais ils ne pourraient toucher….J'avais tout simplement pitié d'eux. C'est alors aveuglé sous les nombreux flashes que nous gravîmes les marches, nous arrêtant de temps à autres, tandis que Katsubou faisait quelques signes pour la forme et cela sous un faux sourire qui se voulait amical…Oui je haïssais ces soirées…

Comme à son habitude, Katsubou se tenait à mon bras, me traînant plus qu'autre chose…Je lui lançais un regard morne, las de la voir si enhardit de me présenter toutes les personnalités dont elle connaissait chaque nom et chaque secret…Elle aimait les ragots…Ils aimaient tous les ragots…Tous sans exception se souriaient hypocritement lorsque qu'ils se trouvaient en face, pour ensuite vomir sur chacun d'eux une fois le dos tourné…J'avais tout simplement pitié d'eux. Les gens d'en bas les adulaient et pourtant, ils ne valaient pas mieux qu'eux…Eux ils avaient l'argent…Le pouvoir…Mais qu'en était-il de leur humanité ?…Si humanité il y a encore…Et moi tout comme eux, je n'étais qu'une sangsue…Une sangsue qui ne faisait que de se nourrir des malheurs des autres…De leur malheur à eux…Mais j'aimais ça…J'aimais voir ces pauvres gens si grands devant les autres, devenir si petits tandis qu'il se dénudaient de leurs masques face à moi une fois leurs désirs comblés. Malgré moi Katsubou faisait bien partie de ces gens là et je me suis bien rendus compte, non sans un goût amer au fond de la bouche, que rien n'avait changé…Je ne vendais peut-être plus mon corps aux plus offrants, mais j'assistais toujours à cette pièce de théâtre qu'était la vie, regardant et écoutant bien malgré moi toujours les mêmes protagonistes jouer encore et encore la même scène…Mais je dois bien avouer qu'au plus profond de moi, j'aimais ça. Je n'étais qu'un simple spectateur essayant de se fondre dans les ténèbres, ne laissant que mes yeux et mes oreilles se gorger de ces scènes burlesques qu'étaient la vie…Une fois, une seule, je me suis laissé emporter…Jusqu'à monter sur cette scène bien malgré moi pour les rejoindre et laisser les mots, les sentiments m'envahir. ..Et cette comédie c'était belle et bien finie en une tragédie pathétique des temps modernes. Alors j'ai quitté la scène, essayant de retrouver mon siège dans cette salle sombre et vide…Ce siège que j'occupais avant, ma place…J'essaye encore, à tâtons de la retrouver…Reprendre ma place et me laisser me gorger à nouveau d'une nouvelle pièce…

Le défilé venait à peine de commencer, et l'irrésistible envie de m'en griller une me rongeait le corps. Las de ne pouvoir assouvir mon désir, je soupirais et m'accouda à mon siège tout en me tenant le menton dans ma paume droite. Agacé, je laissais mes doigts danser nerveusement sur mon accoudoir, faisant glisser mon regard sur les formes présentes tout autour de moi. Je n'en avais que faire de ces pauvres filles devenues de simples poupées seulement bonnes à servir de cintres pour de simples bouts de tissus sans intérêt….

Mon regard happa soudain un visage intéressant. Une femme. Jeune. Sûrement un peu plus de la vingtaine …Un visage qui paraissait dur …Frigide…Des yeux fins. Un regard perçant encadré par de simples lunettes à montures fines. Des lèvres…Petites…Pulpeuses…Ses cheveux roux étaient retenus en un chignon, laissant quelques mèches encadrer son visage. Tout en elle respirait l'assurance…L'intelligence…Le mépris…L'arrogance…Elle portait un chemisier noir, taillé simplement….Sobre…Et pourtant, mon regard glissa non sans intérêt, accompagné d'un petit sourire aux lèvres sur ses cuisses que le tissus de sa longue jupe fendue laissait entrevoir.

« Sondai Karin. » Me souffla Katsubou à l'oreille.

« Pardon ?

-La jeune femme que vous dévorez du regard…C'est Sondai Karin, alias le faucon de Kanojo. C'est une très grande journaliste, appartenant à l'un des plus grands magazines de mode du japon. Un véritable rapace pour ce qui est de dénicher les plus beaux modèles. D'ailleurs tous les plus grands créateurs de mode redoutent sa critique. Il lui suffit de dire un mot, un seul pour vous retrouver au sommet de votre gloire ou au contraire finir au fond du caniveau sans que personne ne se rappel de votre nom. »

Sondai Karin. Ce que venait de m'avouer Katsubou ne me surprit en rien. Cette femme incarnait l'arrogance et le mépris…Il émanait d'elle un sentiment de supériorité sans pareille. Cette femme aimait le pouvoir…Domination, fut le mot qui me vint de suite à l'esprit. Mon sourire s'élargit…J'ai toujours eut un faible je l'avoue, pour les dominatrices.

Lorsque le défilé prit fin, les convives furent invités à se joindre à la salle de réception. Salle immense à la mode occidentale. Tout était de marbre blanc, surmontés de colonnes grecques immenses. La pièce était drapée de draps de soie rouges, parsemée de ci-de-là de vases emplis de lys blancs…Des chandeliers de cristal caressaient la foule de leur lumière artificielle. Les invités s'étaient rassemblés en petits groupes, chacun allant de ses compliments les plus pompeux et les plus hypocrites. Une irrépressible envie de vomir me prit…

Un serveur glissa vers moi, je pris au passage une coupe de champagne sur son plateau. Mon regard happa alors le visage de cette femme…Karin…Un sourire naquit sur mes lèvres et c'est d'une démarche nonchalante que je me dirigeais vers elle. Cette femme, je la voulais…Et à aucun moment le doute ne s'installa dans mon esprit…Je la voulais, et je l'aurais.

Je la trouvais en grande conversation avec un styliste français, d'après ce qu'avait pus me dire Katsubou. Je n'avais pas retenu son nom…Il était tout bonnement imprononçable. Deux grands hommes d'affaires les accompagnaient…L'un était américain si mes souvenirs étaient justes, quand à l'autre je crois qu'il était hongkongais.

Je me glissais prés d'elle et porta la coupe à mes lèvres tout en lui faisant comprendre par mon regard toutes les choses les plus délicieuses et inavouables que je lui ferais subir lorsqu'elle serait dans mes draps…Personne…Homme ou femme, n'avait sus y résister. Ses yeux glissèrent alors vers moi…Et au travers de ses fines montures, elle me lança le regard le plus froid, le plus dédaigneux qu'il m'ait été donné de recevoir. Mon sourire se figea…Mon visage se crispa.

Je rêve ou je viens de me prendre le plus beau vent de toute ma vie ?...Moi…Moi me faire jeter, là comme ça d'un simple regard !...J'aurais pus penser de suite à ce qu'elle fut de l'autre bord, mais non je ne pouvais y croire…Mon amour propre, vous avouerais-je, ne pouvait y croire. Un peu…. Vexé, je tournais les talons et me dirigeais vers l'orchestre qui entamait un air de Debussy.

« Venez Uchiwa-kun, cela fait plusieurs minutes que je vous cherche. Je tenais à vous présenter l'instigateur de cette merveilleuse soirée ! »

La mine renfrognée, je la suivis sans un mot, la laissant me traîner ça et là tout le long de la soirée, me présentant comme son « assistant personnel ». Chacun ayant aisément compris le sens caché de la fonction qu'il m'était assigné.

J'étouffais, je n'en pouvais plus. Toute cette mondanité, ces fioritures verbales sans aucune once de vérité, ces visages grimaçant de vulgarité me donnaient envie de gerber. Exténué et passablement énervé par le râteau que je m'étais prit en début de soirée, je sortis sur le grand balcon, et laissais mes poumons se gorger de la sainte nicotine. Mon corps entier se décontracta…Je poussais un soupir de contentement, alors que je laissais mon regard se perdre au-delà de l'immensité de la ville qu'était Tokyo. Une brise fraîche vint me caresser le visage. Je fermais les yeux et me contenta de simplement savourer ce moment. Mon esprit était vide, le bourdonnement provenant de la salle de réception chantait à mes oreilles…C'était bon…Un peu de paix…Oublier…Tout…Juste…Savourer…Vivre…Une angoisse sans nom m'enserra le cœur...Des sentiments auxquels je ne voulais plus me laisser prendre, contaminèrent mon âme. Excédé, je me repris une autre cigarette, et m'entrepris de chercher mon briquet. C'est en enfouissant ma main dans la poche de mon pantalon, que je sentis une caresse sous mes doigts. Intrigué, je sortis alors un petit bout de papier. D'où venait-il ? Je m'entrepris de le dérouler…

«1H30 Vestiaire. »

Un rendez-vous ?...

Quatre cigarettes plus tard, je rejoignais la salle emplis de ces gens que j'exécrais au plus haut point. Durant tout le reste de la soirée, je me surpris à mirer le cadran de ma Rolex, attendant plus par curiosité que par impatience, l'heure du rendez-vous qui m'avait été donné.

L'heure fatidique arriva.

Je jetai dernier regard vers Katsubou. Plongée alors dans une discussion des plus fastidieuses avec trois grands stylistes européens, elle ne put voir ma silhouette se diriger d'un pas qui se voulait nonchalant vers la grande entrée.

Lorsque j'eus refermé les lourdes portes derrière moi, un doux silence m'accueillis. La salle était vide. L'hôtesse devait être partie se payer du bon temps à l'insu de ses supérieurs. Adossé au comptoir j'essayais de faire fi du trouble qui m'habitait depuis la découverte de ce maudit petit bout de papier. Je me faisais violence…J'essayais bien malgré moi et pourtant, l'idée avait effleuré mon esprit…Et si…Et si c'était…Mon dos heurta alors violement le bord du comptoir. Un corps chaud se pressa contre le mien, tandis que des lèvres s'écrasèrent contre les miennes et qu'une langue vorace vint manger la mienne. Mon cœur, vous avouerais-je, dû à ce moment là manquer un battement ou deux. L'effet de surprise passé, mon regard put plonger dans celui de mon assaillant. Ces yeux qui quelques heures auparavant m'avaient lancé le regard le plus méprisant qu'il m'ait été donné de recevoir, reflétaient à présent la luxure même. Mon âme se gonfla d'orgueil…Je savais…Je l'avais voulus…Et je l'avais.

Mes doigts se perdirent dans sa longue chevelure rousse. Mon autre main vint s'aventurer sous sa jupe. La suite, vous vous en doutez, se termina sur le comptoir. Le tout accompagné de soupirs lascifs et de murmures suggestifs. Elle était bien plus que je n'avais pus m'imaginer. Bien malgré moi, je me retrouvais comme étant devenu la proie. A l'image même d'une lionne elle me dévora littéralement de la tête aux pieds…Et je succombai. Mon esprit fut recouvert d'un drap blanc...Chaque parcelle de mon corps était en émoi. Mes angoisses, mes peurs, ma colère, plus rien n'existaient. Mon corps seul vivait, ressentait…Je continuais alors à me gorger de ses courbes, de ses caresses et de sa langue, espérant ainsi faire taire toutes mes souffrances. Pourquoi…Pourquoi ici, maintenant et avec elle… ? Je ne sais pas. Ma frustration et cette douleur qui enserrait mon âme depuis tant de mois déjà, se fut sur elle seule que je pus la déverser…Combler ce vide. Des sentiments bien plus fort qu'avec Katsubou…Peut-être…Je crois…Oui je suis sûr…

C'est ainsi que, et j'en fus moi-même étonné, cette première nuit ne fut pas la dernière. Au bout de deux semaines nous étions, selon elle, officiellement un couple. Oui, moi Uchiwa Sasuke, ancien numéro un des gigolos de tout Tokyo, vouant un culte à la seule notion de liberté même, me retrouvais enchainé à un concept, une idée totalement en désaccord à mes soi-disant principes. Je ne sais trop moi-même pourquoi je m'étais laissé entraîner dans cette histoire. Je voulais, je pense, adhérer totalement à ce qu'avait pus me dire Itachi…. « J'aime ce que je fais, j'aime ce que je suis. »…Ces propos que je lui avais alors tenus me reviennent souvent à l'esprit. C'est vrai, pour rien au monde je ne voulais changer…Ce que j'étais, mes convictions qui me permettaient de rester en retrait de ma famille et non de finir comme eux. Cantonné dans une vie qui m'était déjà désignée, écrite. Et pourtant…Cette vie n'avait pus m'apporter qu'un vide immense, qui me dévorait chaque jour encore un peu plus. Non ce n'est pas à cause de Lui. Juste…Je veux juste pouvoir oublier et pourquoi pas, trouver dans cette relation la chose qui comblera alors ce manque qui me dévore.

Bien entendu, elle exigea que je quitte Kyouraku. Décision tout à fait légitime de sa part. Katsubou ne rechigna pas…Sûrement à cause des menaces à peine voilées qu'avait pus lui faire Karin. D'elle-même elle me dégotât un job au sein de sa boîte, de...Heu…Comment dire ?...Comment peut-on qualifier un job qui consiste à resté enfermer la plupart du temps dans un local de 9m², avec pour seule compagne une énorme photocopieuse capricieuse et des étagères remplies de vieux dossiers poussiéreux ? J'avais même le droit parfois de sortir de mon trou pour apporter les thés et cafés à ces messieurs dames…J'entends déjà d'ici l'indignation de certains et même les railleries de mon frère…Oui, Uchiwa Sasuke jouait les larbins…Pourquoi ?...J'en sais rien. Je me laissais juste entraîner par le courant de la vie. Laisser les choses se faire d'elle-même. Après tout ce…Travail entre plus dans les critères de la normalité…Non ? Et puis bon, je vous avouerais avoir accepté plus parce qu'elle m'y avait poussé qu'autre chose. Elle me voulait tout le temps prêt d'elle…J'ai accepté. Ce n'est pas ce qu'un couple est sensé faire ?

Un son itératif et strident coupa court à mes pensées. Excédé je donnai un violent coup de pied dans la machine désuète qui une foi n'est pas coutume, rechignait dans sa simple tâche. « Saloperie de photocopieuse de merde. » J'en avais marre, je n'en pouvais tout bonnement plus. Ces 9m² allaient me rendre claustrophobe et l'idée de dépiauter l'engin qui me faisait face à coup de batte de baseball commençait à gentiment me chatouiller l'esprit.

Mon regard croisa la pendule. Las, je poussais un soupir à fendre l'âme. Il était apparemment l'heure pour moi d'aller servir les cafés avant le début d'une réunion importante, à ce qu'avait put glisser Karin au travers de ses piaillements habituels. Je m'entrepris donc dans ma tâche et me retrouvai vingt minutes plus tard à distribuer les boissons respectives aux grands chefs et autres subordonnés que pouvait constituer le journal au sein duquel ma si tendre « compagne » daignait travailler. Bout de paperasse soit dit en passant que je n'avais jamais lu.

Et c'est ainsi que je me retrouvai aux toilettes. Apparemment la caféine était autant diurétique pour les consommateurs que pour ceux qui la servaient.

La pensée d'aller en catimini sur le toit de l'immeuble pour me fumer une bonne cigarette me traversa l'esprit. Ma vie pour une simple…

Le grincement de la porte coupa court à mes pensées. Le nouvel arrivant sifflotait gaiement et vint prendre place à mes côtés. Impassible je jetai un coup d'œil et vit agacé qu'il s'agissait du tout nouveau stagiaire australien. Aller savoir pourquoi, mais il existe des personnes comme ça que vous ne pouvez tout simplement pas encadrer. Et ce gaïjin de me deux était l'une d'entre elles. Lui et ses vêtements négligés, sa peau beaucoup trop tannée, et sa tête de surfeur. Oui je sais c'est à la limite du racisme mais ses yeux trop bleus et sa chevelure trop blonde me sortait pas tous les pores de la peau. Mais le pire c'est que cet enfoiré avait des vues sur moi. Déjà que je pouvais sentir son regard caresser ouvertement mes parties…Ca faisait quoi ? Deux semaines qu'il était là…Deux semaines que monsieur me faisait ouvertement du rentre dedans. Des œillades, des gestes. Heureusement la barrière des langues me permettait de l'insulter sans que celui-ci ne comprenne vraiment. Oui je sais c'est assez vil de ma part mais il n'avait qu'à apprendre correctement notre langue avant de venir faire un stage au Japon. Au bord de la crise de nerfs, je refermai rageusement ma braguette et quitta les lieux non sans avoir claqué la porte au préalable.

Et ma journée continua ainsi…Lente, morne, vide. Jamais le temps ne m'ait parut aussi long au court de ma misérable vie, et j'en vins à rire moi-même pour les pensées dépressives que, moi, Sasuke Uchiwa pouvait se laisser à avoir. Merde…Comment j'ai pus en arriver là ?...Mon visage se crispa de colère et ma prise sur la photocopieuse se raffermie…Tout ça…Tout ça c'est à cause de…

« Heu…Hum…Je…Pardon, je…Je vous dérange mais. Mais il faudrait…Heuu…Shit ! What's the word ?... »

Merde, ce connard de stagiaire a faillit me faire avoir une crise cardiaque. Et regardez le, là, ses piles de dossiers sous le bras alors qu'il n'arrive plus à trouver ses mots en japonais. Un sourire glissa sur mon visage.

« Tu tombes bien finalement, j'en avais trop marre de ta tronche. Faut que j'me défoule. »

D'un pas vif je m'approchais de lui.

« Wh…What ? »

Sous son regard empli d'inquiétude, je refermais violement la porte du local et lui agrippai le col avant de le plaquer contre celle-ci.

Seuls quelques centimètres nous séparaient. Je pouvais sentir glisser contre mon visage son souffle devenu erratique d'appréhension…Mon regard croisa le sien…Et ce fut la fin. Je n'ai pas compris ce qu'il m'arrivait. Mon corps seul bougeait.

Je le poussai violement contre la photocopieuse et me plantai devant le stéréotype de surfeur. Lui était prostré, n'ayant pas encore vraiment réalisé ce qu'il lui arrivait. J'ouvris ma braguette. Lui intimant d'un regard froid d'accomplir cette tâche qui lui incombait. Il me fixa, déboussolé, et ses pauvres neurones firent la connexion…Son regard devint chaud, provoquant. Il s'agenouilla face à moi, murmurant vite fait des mots que je ne compris pas. Ses mains tâtonnaient goulument mes fesses tout en faisant glisser mon pantalon et mon boxer. Un doux frisson me parcourut l'échine…Frisson que je ressentis jusqu'au bout du gland. Mes sourcils se froncèrent et j'agrippais rageur sa chevelure dorée pour que sa bouche fasse enfin son travail…Et il s'y prit à merveille…Je fermais les yeux…Rejetai la tête en arrière et poussai un long râle…Merde putain c'que c'est bon.

Sa langue mutine caressait avec gourmandise mon membre gonflé comme jamais. Ses lèvres se pressèrent avec envie, suçant avidement ce qu'il rêvait depuis déjà deux longues semaines. Ma prise se raffermie dans ses cheveux. Sa plainte étouffée vibra contre mon membre. Je me léchais les lèvres et prit le contrôle de sa cadence. Je regardais comme hypnotisé sa bouche engloutir avidement mon sexe, la bave couler doucement de la commissure de ses lèvres… Merde putain c'que c'est bon.

…Mon corps seul bougeait…

De mes doigts toujours entremêlés à ses cheveux, je lui relevai le visage et le poussai violement contre cette photocopieuse de merde. Mon sourire s'élargit. Je lui arrachais littéralement son pantalon ainsi que ses sous-vêtements. Glissant tout de même un regard sur ce superbe fessier qui me faisait face, j'insinuai sans ménagement index et majeur couvèrent de salive en lui. Un couinement plaintif me répondit, suivit de prés par des gémissements à peine contenu tandis que je faisais aller et venir mes doigts. Les décibels montèrent d'un cran…Prostate…Sublime organe. Je n'ai pas perdu la main apparemment.

Je quittais son antre chaud et recouvris rapidement mon sexe de salive. Sans attendre d'autorisation de sa part, je le pénétrais brutalement. De ma main, je fis taire le cri de douleur qui se perdit contre la paume de ma main. Mes reins entamèrent alors une danse vive et effrénée.

…Mon corps seul bougeait…

Ses gémissements vibraient contre ma paume tandis que mon autre main maintenait fermement ses hanches contre la photocopieuse. Je le pénétrais avec frénésie, laissant mon corps se gorger de ces sensations retrouvées…Laissant ma rage et ma frustration déborder…

Ses hanches frappaient lourdement contre la machine. Le bruit mat de celles-ci accompagné de mes râles ainsi que de ses gémissements étouffées me berçaient seul dans cette bulle que je m'étais créée. Et j'étais bien…Si bien…Euphorique…Fou… ?...J'étais bien, enserré par cet anneau de chair si doux et si chaud. Le voir ainsi, totalement soumis à moi…J'étais devenu fou…

Puis, comme frappé par la foudre, l'orgasme arriva, me ravageant de toutes parts. Ce fut…Comme si je me libérais…Comme si tous ces sentiments qui m'assaillaient depuis déjà trop longtemps venaient d'éclater en cet orgasme rédempteur…Et pourtant…

Je titubais jusque la porte, laissant mon corps ankylosé glisser contre celle-ci. Lui, retomba lourdement à terre, essayant tant bien que mal de retrouver une respiration normale, le ventre couvert de sa propre semence.

Les yeux dans le vague, les brumes post-orgasmiques se dissipèrent…Et la vérité me fit face…Comme un uppercut de Kazuto Ioka…Et pourtant…Pourtant je refoulai tout cela au fond de moi…Consciemment…Et mis ça sur le compte de mon ancienne vie…

Et les jours s'étaient écoulés, tout aussi machinalement qu'à l'accoutumé. Ma vie se résumait au même schéma depuis déjà deux mois. Je laissais glisser…Les heures, les jours défilaient…Toujours la même rengaine…Le même train-train. Je me laissais emporter par ce torrent qu'est la vie, comme inerte. Je ne me crois pas malheureux…Après tout n'ais-je pas un travail ? Une…Compagne qui se donne corps et âme ? Et pourtant…Je ne sais pas…Je ne comprends pas…Il y a…Quelque chose, et je ne saurais définir quoi….Oui quelque chose…

« Ne, ne Sasuke-kun, ça va faire deux mois maintenant qu'on est ensemble et tu ne m'as toujours pas présenté à tes parents ! »

Blasé par cette nouvelle lubie, je lui fis part de mon silence fixant d'un œil morne les chaînes câblées que je m'évertuais à changer toutes les deux secondes.

« Je veux rencontrer tes parents ! Il est normal non de rencontrer les parents de l'autre quand on est en couple ? »

Agacé par le son de sa voix, j'éteignis la télé et me levai prestement du canapé dans lequel je me laissais choir depuis déjà deux longues semaines.

« J'les appellerais d'main. »

Firent mes lèvres avant que mon cerveau ne leurs en donne l'autorisation.

Une exclamation de joie me répondit…Et merde…Ho et puis après tout. Cela faisait des années que je n'avais pas revus mes parents. Revoir Itachi aussi me ferait du bien…Oui du bien.

Chose promise, chose due, le dîner fut prévu le vendredi suivant à la résidence Uchiwa. Karin fut folle de joie aux premiers abords et bien entendu complètement stressée par la suite. Vous vous rendez compte ? Comment avoir le temps en une semaine de trouver une robe digne d'être portée en la fameuse présence de papa et maman Uchiwa…Non mais franchement…Et les chaussures ? Et les bijoux ? Celui-ci peut-être ? Ou celui-là ? Blasé je la regardais me présenter pour la énième fois des vieux bouts de tissus et autres conneries de bonne femme dont elle n'arrivait tout bonnement pas à faire le choix.

Ennuyé je pointai du doigt une robe quelconque.

« Han ! Mais oui tu as raison ! Comment n'y avais-je pas pensé plus tôt ? »

J'haussais un sourcil, dubitatif et la laissai repartir dans ses babillements incessants.

Vendredi soir arriva bien assez vite. J'étais planté, là, devant la grande porte de la demeure qui m'a vue grandir, et des murs au travers desquels j'ai vécu tant de choses. Mon cœur se serra et un petit sourire ourla mes lèvres…Mon chez moi

Karin me broyait littéralement la main d'angoisse, tandis que j'appuyais sur la sonnette. Le carillon retentit. Trente seconde après ma mère se tenait face à nous.

« Sasuke. Je suis contente de te revoir. »

Serait-ce idiot de dire qu'à mes yeux elle n'avait pas changé ? Si ce n'est qu'elle était encore plus belle qu'avant…Ma mère avait tout de la beauté japonaise. Ses longs cheveux aux reflets bleutés encadraient magnifiquement un visage délicat et opalin. Tout son être respirait de grâce et de douceur.

« Mère. »

Le ton de ces simples mots reflétait à lui seul mes sentiments. Son regard s'adoucit. Elle avait comprit.

« Enchantée mademoiselle. Uchiwa Mikoto. Si vous voulez bien me suivre. »

Le reste de la soirée se passa sans encombre.

Bien que nous nous étions quitté en très mauvais terme, mon père me parut pourtant calme et serein. Je serais prêt à parié que tout ceci était dû à ma nouvelle situation…Nouveau travail, nouvelle compagne…

Je me présentais à présent devant ses yeux comme un homme normal, avec son travail normal et sa petite femme…Normale. Un haut-le-cœur me prit.

« Ca va Sasuke ? Tu n'as pas très faim ? »

Me demanda ma mère, inquiète de trouver face à moi une assiette à peine entamée. Je jetais un bref regard à Karin alors en pleine discussion avec mon frère et lui répondis d'un sourire forcé :

« Ne vous en faites pas mère. Je n'ai juste pas très faim.

-Soit…Cela me fait très plaisir mes garçons si vous saviez, de nous retrouver là, tous, comme avant. »

Son sourire me gonfla le cœur…

« Moi aussi mère, cela me fait plaisir d'être auprès de vous. »

Le dîner se termina aux sons des discussions passionnées que pouvait avoir ma mère ainsi que Karin sur la dernière Tokyo Fashion Week et de mon père et d'Itachi sur une nouvelle loi qui apparemment venait d'être abrogée.

Je me levai de ma chaise et traversai la baie vitrée pour rejoindre le jardin. Le son du trafic au loin était atténué par la végétation dense dont s'évertuait à entretenir religieusement ma mère depuis toujours, je crois bien.

Je me pris une cigarette et me l'allumai, m'asseyant mollement sur un rondin de bois qui faisait face à l'étang. Le menton dans une main, mon regard se perdait dans le reflet que me renvoyait la lune…Elle si belle, si ronde…

« On peut dire que tu m'as sacrément surpris Sasuke. »

Sans montrer le moindre geste, je laissai Itachi s'installer auprès de moi.

« Quand je t'avais parlé de changer de vie…Je ne pensais pas que tu irais aussi vite et aussi loin. »

Je ne fis aucun commentaire, rien. Je restais là, inerte, le regard perdu sur la surface de l'eau, tandis que les grenouilles se mettaient doucement à chanter.

« Tu sais…Je vois bien que tu vas mal. Ce n'est pas ta place, ce n'est pas toi tout ça…Tu l'aimes vraiment ? »

Aimer…. ?Karin…. ?

« …Oui tu l'aimes…Pour qu'il te mette dans des états pareils. » Soupira mon cher frère.

Et ces mots me prirent aux tripes…Je me pinçais les lèvres et me relevai avec empressement voulant éviter à tout prix cette discussion.

« Ecoute. Lorsqu'on s'est vus la dernière fois, j'ai pris son nom tu sais. J'ai fait ma petite enquête. Je sais ce ne sont pas mes affaires, mais si je pouvais t'aider alors…. »

Mon corps entier se crispa, redoutant d'entendre ce qui allait suivre. Pourtant au fond de moi, j'avais envie de savoir…Je voulais savoir.

« C'est assez compliqué…Je ne sais pas comment dire. Déjà tu t'es embarqué dans une sacrée histoire. Les dossiers étaient difficiles d'accès il m'a fallut faire des pieds et des mains pour y arriver. Pour tout te dire son histoire est assez flou…De plus je suis étonné que le nom d'Uzumaki ne t'ai pas interpelé. Ils étaient deux apparemment…Deux frères. L'un des deux a disparu. Son nom ne figure plus sur aucun de nos registres. Je dois t'avouer que venant d'une famille aussi prestigieuse les falsifications de dossiers c'est assez courant pour eux. Et puis même…Rien n'est mentionné à propos de leurs parents…C'est assez étrange. »

Mon regard s'était agrandit tout du long de ses révélations…Mon cœur battait la chamade…Non, non, non, stop, arrête ! Merde…

« Je ne veux plus en parler. C'est fini tout ça maintenant. Regarde-moi. J'ai changé. »

Itachi posa alors sur moi un regard que je n'arrivais pas à déchiffrer.

« Oui et c'est bien cela qui m'inquiète. » Soupira-t-il en se relevant.

Il épousseta son pantalon et vint se poser face à moi. Le visage baissé, je ne pouvais pas lui faire face…Je ne voulais pas qu'il sache, qu'il me voit, qu'il comprenne comme il savait si bien le faire. Il se pencha alors et déposa doucement son front contre le mien.

« Je serais toujours là pour toi petit frère. »

Sa main se pressa doucement contre ma nuque, accentuant notre étreinte.

Je me mordis les lèvres….

« Arigatou…Nii-san. »

Furent les seuls mots, les seules pensées cohérentes que je pus lui exprimer….Oui merci grand frère.

Suite à cela…Ce fut pire, bien pire. Itachi avait je pense, ouvert un peu plus la plaie qui m'entaillait l'âme. Chaque fois que je fermais les yeux, je le revoyais, lui, du moins l'image flou que mon inconscient essayait de reconstituer. Je pouvais sentir ses mains sur mon corps, ses lèvres, son odeur…Et sa voix, ce regard, ces derniers mots…J'essayais pourtant d'oublier, de faire fi de tout cela. Alors…Alors, le soir, prétextant aller retrouver d'anciens amis, je me retrouvais là, accoudé au comptoir de ce bouge miteux qu'était Ichiraku

Ichiraku n'était qu'un bar encastré entre de vieux immeubles dans les bas fonds de Tokyo. La population était assez hétéroclite. La plus part des gens ici étaient venus comme moi, rechercher la solitude et la rédemption au fond de leur bouteille d'alcool…Et un peu de compagnie aussi, n'était pas à proscrire.

Je sentis mes doigts me brûler et regardai d'un œil vide ma cigarette entièrement consumer. « Merde qu'est-ce que je faisais là ? » Se demandait mon cerveau assombrit par l'alcool…Ha oui c'est vrai…Comme à mon habitude maintenant, je venais de passer du bon temps…Du bon temps au fond d'une ruelle sordide, entre deux poubelles avec une énième pute à la chevelure blonde et aux yeux bleus…De sexe masculin qui plus est. Je sais un blond aux yeux bleus à Tokyo c'est assez rare mais j'arrivais toujours à mes fins…

Un rire fatigué m'échappa. Oui moi le grand Uchiwa Sasuke, anciennement le gigolo numéro un de tout Tokyo, se retrouvait, là comme le plus ignoble des ivrognes, à noyer son chagrin dans les putes et l'alcool…Merde putain…Voilà à quoi j'en suis réduit…A me retrouver là, comme lui auparavant…Pire encore, il avait la décence de se payer un gigolo…Moi je fourre des putes…Minable…Ecœurant… Un hoquet me prit…Je refoulai un sanglot…

Mon regard glissa mollement sur ma montre…Je devrais rentrer je crois. Prenant appuis sur le comptoir, je tentais de relever ma carcasse, laissant mes oreilles se distraire de la musique que quelqu'un venait de mettre dans le jukebox. (Foo Fighters – Stranger Things Have Happened)

« Goddamn this dusty room

« Bordel, cette chambre poussiéreuse…

This hazy afternoon
Cet après-midi brumeux

I'm breathing in this silence like never before
Je respire dans ce silence comme jamais auparavant

This feeling that I get
Ce sentiment en moi

This one last cigarette
Cette toute dernière cigarette

As I lay awake and wait for you to come through that door »
Comme quand je suis allongé, les yeux ouverts et que j'attends que tu passes cette porte »

Mon malaise s'intensifiait à la mélodie et aux paroles de cette foutue chanson, accrue aussi sûrement par l'alcool qui parcourait mon sang. Je tentais de repousser certaines personnes au passage et me prit de plein fouet le bord d'une vieille table. Je me mordis les lèvres….Minable…Je suis vraiment minable…

« Oh maybe, maybe, maybe I can share it with you
« Oh peut-être, peut-être, peut-être que je peux le partager avec toi

I behave, I behave, I behave so I can share it with you »
Je me comporte, je me comporte, je me comporte de telle sorte que je puisse le partager avec toi. »

Je trouvais alors enfin la sortie, me retenant tant bien que mal au chambranle. Je pris une profonde inspiration et me redonna le courage d'avancer…Je rentrerais à pieds…Comme tous les soirs.

« You were not alone, dear loneliness
« Tu n'étais pas seule, chère solitude

You forgot but I remember this
Tu as oublié mais je m'en souviens

Oh stranger, stranger, stranger things have happened I know
Oh de drôles, drôles, drôles de choses ce sont passées je sais

I'm not alone, dear loneliness
Je ne suis pas seul, chère solitude

I forgot that I remembered this
J'ai oublié que je m'en souvenais

Oh stranger, stranger, stranger things have happened I know »
Oh de drôles, drôles, drôles de choses ce sont passées je sais »

Je m'entrepris alors de laisser mes jambes me porter, laissant mon regard glisser au travers des vitrines de restaurants et autres bars…Je sais bien pourquoi…Tu sais bien pourquoi. Au fond de moi je veux savoir, je veux te revoir….Je veux te dire, te hurler au visage toutes ces choses que tu m'infliges…Toute cette haine, cette souffrance qui m'assaille…Ces sentiments…Ces sentiments que bien malgré moi je ressens encore pour toi.

« We'll dream about somewhere, our smoke will fill the air
« Nous rêverons de quelques-part, notre fumée rempliras l'air

As I lay awake and wait for you to walk out that door
Comme quand je suis allongé, les yeux ouverts et que j'attends que tu passes cette porte

I can change, I can change, I can change
Je peux changer, je peux changer, je peux changer

But who do you want me to be?
Mais qui veux-tu que je sois?

I'm the same, I'm the same, I'm the same

Je suis le même, je suis le même, je suis le même

What do you want me to be? »
Que veux-tu que je sois? »

J'ai essayé tu sais…J'ai essayé de t'oublier. J'ai essayé…De changer…Non pour toi…Mais pour moi. Pour t'oublier… Faut croire que je t'ai dans la peau et que je suis condamné…Condamné à errer ainsi dans les rues sombres et humides de Tokyo…Enivré de toi…De tes souvenirs…De tout ça…A jamais…

« You were not alone, dear loneliness
« Tu n'étais pas seule chère solitude

You forgot but I remember this
Tu as oublié mais je m'en souviens

Oh stranger, stranger, stranger things have happened I know
Oh de drôles, drôles, drôles de choses ce sont passées je sais

I am not alone dear loneliness
Je ne suis pas seul, chère solitude

I forgot that I remembered this
J'ai oublié que je m'en souvenais

You were not alone dear loneliness
Tu n'étais pas seule chère solitude

You forgot but I remember this
Tu as oublié mais je m'en souviens

Oh stranger, stranger, stranger things have happened I know
Oh de drôles, drôles, drôles de choses ce sont passées je sais

I am not alone, dear loneliness
Je ne suis pas seul, chère solitude

I forgot that I remembered this
J'ai oublié que je m'en souvenais

Oh stranger, stranger, stranger things have happened I know »

Oh de drôles, drôles, drôles de choses ce sont passées je sais »

Le lendemain ma décision fut prise à peine le pied posé au dehors du lit. Il me fallait partir…Loin, très loin. Tout refaire, tout oublier…Il fallait que j'expose les choses à Karin, comme il se doit. Je n'avais pas encore réfléchis à la manière dont je devais lui annoncer mon départ et dans la foulée même que je la quittais. Je vois déjà venir l'esclandre, les larmes, les suppliques…

Décidé je m'engouffrais dans la douche échafaudant dans mon esprit la manière la plus simple et la plus courtoise de lui annoncer tout ça.

Arrivé dans la cuisine, serviette autour du coup, je mis en marche la cafetière et allumais le poste de télévision sur la chaîne d'informations.

Je n'avais pas encore décidé de l'endroit où j'allais refaire ma vie. Le monde était vaste et j'ai toujours eu envie de voyager. D'ailleurs durant mes années de travail au Waku Waku j'avais amassé un pécule assez important…Je pouvais bien me faire le plaisir de choisir n'importe quelle destination.

Je regardais le liquide brunâtre se déverser dans mon mug alors que j'énumérais les différents endroits sur terre qui m'avaient toujours attirés…L'Europe ?...Pourquoi pas…L'Afrique…Sûrement…Amérique du sud… ?...Brésil…Oui je pense.

Je me promis d'aller regarder sur internet le prix d'un billet d'avion lorsque mon regard fut attiré par un flash spécial que diffusait la chaîne d'informations.

« Messieurs dames bonjour, aujourd'hui comme tout le monde le sait, le nouveau dirigeant des entreprises vient d'être annoncé. Non sans surprise nous vous annonçons qu'il s'agit du petit fils de feu Hashirama Senju, Naruto Uzumaki. Un mot monsieur s'il-vous-plaît !

-Bien sûr.

-Monsieur, cela n'est-il pas insolite de passer de simple employé, dans une firme qui plus est qui n'était pas celle de votre famille, à celui de PDG d'une aussi prestigieuse entreprise qu'est la ? »

Mon cœur partit à cent à l'heure…Merde putain c'est quoi ça ?

Trois coups succincts vinrent de ma porte d'entrée. Encore dérouté par ce que je venais de voir et d'entendre, je titubais vers celle-ci.

J'ouvris la porte…Personne. Je cherchais une dernière fois du regard et essayais d'entendre les pas de la personne qui venait de m'importuner. Je m'apprêtais à fermer la porte lorsqu'un petit bout de papier coincé sous la semelle de mon chausson retint mon attention. Je me baissai alors et le prit entre mes doigts.

Mon regard s'écarquilla. Mon cœur s'arrêta…Non…Non. J'accouru alors dans ma cuisine et vit effaré, effrayé même, les mots « en direct » inscrit au-dessus de sa tignasse blonde. Impossible c'est quoi ça ? Une putain de farce ? Pourtant….Je me souviens très bien…Il s'agit de son écriture…Incrédule je reposai encore mes yeux sur le petit bout de papier…Petit bout de papier sur lequel était seulement inscrit :

« Sauve-moi. »

A suivre…

Je peux me laisser mourir ! Enfin ! Oui mesdames messieurs ! Mura a enfin triomphé de son chapiiiiitre ! J'en pleure de joie…

Bon alors…Que dire ? Bah encore un chapitre et c'est fini ! En tout cas comme je vous l'avais promis je ne laisse pas tomber. J'aime énormément cette fic et après tout je me suis bien démonté le cerveau (Oui, oui démonté XD) j'ai crus faire une apoplexie en me grillant les neurones pour vous concocter un scénario digne de ce nom ! En tout cas je m'excuse encore et toujours et sachez que je suis toujours là. Le chapitre ne sera sûrement pas à la hauteur de vos espérances et je m'en excuse…Soyez indulgents envers un pauvre auteur de fanfictions meurtrie.

Je remercie en tout cas mon Adralya et ma Shiva qui sont toujours là pour me soutenir. Merci à vous tous aussi…

PS : Freya…J'ai bien reçus ton message et tenais à te dire que je suis désolée de n'avoir pas pus te prévenir pour le chapitre par mail, mais le message n'a pas prit ton adresse en compte…Haha…Les joies de l'informatique.

Sur ce, ja na !

Murasaki-kun