Je voudrais remercier énormément ma muse pour son chapitre et les suivants :

Elisabeth Canden…

Ma source d'inspiration après minuit sur msn… lol. Sans toi, les farces de l'après midi n'auraient pas été possibles… MERCI cocotte…

Je tiens à rassurer les lectrices : ce qui c'est passé chez Sirius n'a pas été filmé par les caméras du ministère…

Maintenant , bonne lecture à tous…

Chapitre sixième :

Quand deux familles ennemies se rencontrent sur le Chemin de Traverse/ Un après midi de rêve…


Le Terrier, 6H30.

Pour la première fois de sa vie, Ron n'avait pas du tout envie de manger.

Sous l'ordre d'un ministre encore plus idiot qu'une colonie de veracrasses, une femme riche est venue vivre pour une semaine chez lui, chamboulant toute sa vie. Elle avait, dans le désordre, manqué de les tuer avec un pull-over, failli les empoisonner par le biais d'une nourriture infecte, insulté leur dignité en voulant les faire bénéficier de l'assistance publique et voulu les mettre en couple comme la vulgaire marieuse qu'elle incarnait. Aujourd'hui, le simple fait de devoir aller chercher les vêtements donnés par charité lui donnait l'impression que des insectes répugnants marchaient sur son corps. Même si cela partait d'une bonne intention, un Weasley ne pouvait pas accepter la charité. Il en allait de sa fierté.


Le Manoir Malfoy, 8h30.

Draco Malfoy, lui, se réveilla plus tard que d'habitude, heureux pour la première fois depuis longtemps. Son père avait passé du temps avec lui, même s'il s'agissait d'une activité un peu féminine. Pour la première fois depuis son entrée à Poudlard, Draco, jeune homme extrêmement imbu de sa personne, de son rang et de son sang, se laissait aller de nouveau à l'innocence qu'il avait dû refouler afin de parfaire son éducation aristocratique.

Cette émission, la venue de Molly Weasley dans sa demeure, tout ceci n'avait eu que du bon. Quelle bonne surprise lui réservait cette journée ? La veille, il avait vu son père couvert de pate à gâteau au chocolat, anéantissant par là même cette image digne et stricte qu'il en avait. Contrairement à son éducation, il préférait réellement voir son père céder à ses émotions. En effet, observer l'impuissante colère de Lord Malfoy contre Madame Weasley était plus qu'amusant.


Le chaudron baveur, 10h30.

La famille Weasley, accompagnée de Narcissa Malfoy, Hermione Granger, les deux petites filles trouvées dans la rue et l'illustrissime Harry Potter, venait d'arriver par Cheminette dans le bar/taverne qui servait de frontière entre le monde moldu et le monde sorcier.

Prenant la tête, Arthur Weasley, en patriarche attentif, ouvrit le passage qui menait au Chemin de Traverse et fit passer tout le monde, Narcissa et les deux petites filles en dernier. La blonde sentit un regard brulant sur sa nuque. Elle savait à qui appartenait ce regard, vivant avec cette personne depuis près de vingt ans. Mais elle ne put se retourner, les deux fillettes l'entrainant à la suite des autres, pressées de découvrir ce monde qui allait bientôt devenir le leur.

Lucius, Molly et Draco étaient eux aussi arrivés au Chaudron Baveur. Lord Malfoy eut la surprise de reconnaître la silhouette distinguée qui empruntait le passage vers la plus grande avenue sorcière d'Angleterre. Sa femme. L'amour de sa vie. Celle pour qui il donnerait toute sa fortune rien que pour qu'elle soit saine et sauve était présente. Même s'il était présent en même temps qu'elle en ce lieu, le règlement du jeu était plus que clair : il était hors de question que les couples ne se reforment avant la fin du jeu, sans quoi ce serait la prison pour les quatre. Les Weasley, il s'en fichait un peu. Mais sa si délicate femme à Azkaban, c'était au dessus de ses forces.

Seulement, une question se posait : que faisait son adorable épouse avec deux petite filles blondes ? A qui donc étaient ces enfants ?


Le Chemin de Traverse, 11h00.

Narcissa était réellement outrée. Elle sortait du bureau d'action sociale pour lequel elle dépensait la moitié de sa rente mensuelle où personne n'était présent. En tant que « donneuse majoritaire », elle pouvait avoir accès à toutes les archives. Elle permit donc aux enfants de se promener jusqu'à 11h00 tapantes où ils devaient la retrouver ici. Et tout le monde était présent. Même Ron, la personne la plus butée qu'elle n'ait jamais rencontrée.

-Nous avons un énorme problème les enfants.

-En effet, Madame Malfoy, le ton de Fred et George était clairement taquin, nous avons oublié de prendre Gouly avec nous…

-Fred ! George ! Stop !!!

La voix de Harry avait retenti, sèche et quelque peu agressive. Il les avait prévenus et il allait sévir si ça continuait. Il n'avait pas vaincu Voldemort avec des sorts basiques appris à l'école mais bel et bien avec les sorts les plus humiliants et sadiques qu'il n'avait jamais lu. Et si les jumeaux continuaient à embêter de la sorte Narcissa Malfoy, il allait se faire un plaisir de les remettre à leur place avec les sorts humiliants. « Que se passe-t-il Madame Malfoy ? »

Mais l'aristocrate eut un comportement curieux et peu digne de la Serpentarde qu'elle était.

Ron vit Narcissa rougir comme une écolière et fixer une personne située derrière lui. Il se retourna lentement et vit pour la première fois Lucius Malfoy, l'être le plus froid qu'il connaissait avec un sourire tendre aux lèvres.

Sous le choc, il grimaça de dégoût, et se retourna pour s'éloigner… et tomba dans le caniveau, trempant et souillant ses vêtements.

-----------------------------------------------------------------------

Lucius n'arrivait vraiment pas à y croire. Harry Potter, le jeune homme insolent que son fils lui avait décrit comme rustre et particulièrement arrogant était réellement prévenant et gentil avec SA Narcissa. Le garçon portait la plus petite des deux blondinettes sur ses épaules tout en conversant avec sa femme qui tenait la plus grande des petites filles par la main. Il entendit au loin quelques bribes de leur conversation.

-Vu que je suis majeur, je pourrai aller à la banque maintenant pour notre projet… Vous pensez que votre mari nous laissera le faire ensemble ?

La jalousie de Lucius prit le dessus. Ce jeune homme faisait des yeux doux à SON épouse !!!! Quand on disait « Votre Mari », le sentiment véhiculé à la base par cette expression était la jalousie… Potter voulait s'approprier sa femme… Hors de question !

-Je ne sais pas si mon Lucius va accepter de me laisser m'en occuper… Peut être qu'il voudra bien mettre à notre disposition l'un de ses manoirs… j'espère que Molly pourra s'en occuper, sinon, je prendrai l'un de ceux de mon héritage… même s'ils sont plus petits que les siens…

Apparemment, sa femme n'allait pas le tromper. Mais pire, elle avait un projet en tête… Pauvre garçon… Finalement, non, tant pis pour ce pauvre garçon…

Il aurait voulu en apprendre d'avantage, mais l'armée de rouquins et ses pièces rapportées ainsi que son épouse étaient trop loin, et ces fichues règles de cette fichue émission l'empêchaient d'aborder sa tendre mie avant la fin légale du jeu… c'est-à-dire dimanche.

Poussant un soupir las, il alla rejoindre son fils et Molly Weasley qui étaient restés à la boutique de Quidditch.

Ce fils qui l'avait honteusement trahi en adoptant cette sauvage dans sa maison, en ne tenant pas compte de son avis à lui, en la défendant quelque peu, en facilitant sa tâche…

La conversation qu'il entendit le surprit. A mots couverts, son fils semblait avouer qu'il nourrissait un intérêt particulier envers Astoria Greengrass. Au moins, il n'avait pas perdu son bon goût pour la beauté… Et puis, la conversation avait dérivé sur le Quidditch… chose logique quand on se trouve dans un tel magasin…

-Draco, mon chéri, je ne pense pas qu'essayer de saboter un balai peut te permettre de remporter la victoire ! Au contraire, il faut que ton équipe soit unie contre vos adversaires. Et je pense réellement que c'est votre union qui doit être vecteur de votre envie de vaincre. Ruser n'est pas forcément tricher.

-Vous pensez réellement que cela suffit pour gagner contre Potter ??!?

-Non, mais cela en fait partie… et aussi et surtout l'entrainement et la confiance sans partage entre les membres de l'équipe. Si Harry gagne, c'est parce que toute l'équipe lui a fait confiance. Et cela s'est traduit par le fait qu'il a lui aussi confiance en ses propres capacités d'attrapeur… Et toi aussi, tu devrais plus avoir confiance en toi.

-Se faire confiance n'est pas dans l'esprit des Serpentards. Et je doute que les membres de l'équipe acceptent cette nouvelle façon de fonctionner… Ils préfèrent tricher, et moi, je préfère gagner…

-Des fois, pour vaincre, il faut savoir accepter la défaite… Ah, nous continuerons cette conversation plus tard, voici ton père. Je vais vous laisser entre vous, le temps pour moi d'aller chercher le cadeau d'anniversaire de Charlie qui n'était pas encore prêt…

Molly laissa les deux blonds entre eux, espérant que le malaise s'atténue…


Gringotts, quelques minutes plus tard…

De leur côté, Narcissa et Harry s'étaient rendus à la banque pour discuter de leur projet. Cela les arrangeait que les caméras invisibles du ministère ne fonctionnent point dans l'enceinte de la banque… c'était l'idéal pour que Fudge ne s'octroie pas leur projet.

Harry salua les gobelins comme ils le faisaient entre eux : main droite au niveau du cœur et inclinaison du buste à 25 degrés.

Narcissa sourit et fit de même.

« Bonjour, je voudrais, si possible, voir Monsieur Griphook.

-Et moi, Monsieur Formec s'il vous plait. »

Le gobelin ouvrait grand ses yeux, hautement impressionné par la gentillesse qui émanait de Narcissa Malfoy. Harry Potter, il en avait l'habitude. Ce jeune homme essayait de respecter le plus possible les traditions ce chaque être magique. Mais Narcissa Malfoy, c'était une grande surprise… Finalement, peut être que cet incompétent ministre aura réussi une bonne chose durant son mandat pour le moins désastreux…

Le gobelin se reprit donc et leur demanda de patienter dans un salon pendant qu'il allait chercher les responsables de leurs comptes.

« Euh… en fait, Monsieur, nous voudrions les voir ensemble si possible… Nous aurions dû demander un entretien, mais je me disais que c'était important de le faire maintenant… »

Le gobelin regarda l'humain le plus puissant qu'il lui avait été donné de rencontrer et il les conduisit tous les deux dans une petite salle de réunion.

La banque des sorciers, Gringotts, tenue par des gobelins, était un bâtiment de deux étages située à peu près au milieu du chemin de traverse. C'était un bâtiment haut de trois étages, pourvu d'un immense souterrain où des coffres étaient creusés à même la pierre. De lourdes portes protégées par un sortilège gobelin compliqué ainsi que par la clef du coffre qui était remise au propriétaire, permettait une ouverture en toute sécurité. Les gobelins ne pouvaient se servir dans les coffres des clients, et les clients étaient dépendants des gobelins pour ouvrir les coffres. Cet ingénieux système permettait aux clients d'avoir toujours un compte précis de leurs retraits.

Les coffres des plus anciennes familles étaient situés à ce que les gobelins appelaient entre eux le 36ème dessous… C'était un énorme sous sol composé de non moins énormes coffres et gardés par un dragon aveugle qui était enchainé et qui avait, malheureusement pour lui, la fonction de gardien des coffres. Il s'agissait des coffres des plus anciennes et des plus riches familles sorcières. Et le coffre familial de Harry y était situé tout comme celui de Lucius Malfoy.

Dans les étages, il y avait deux salles de réunion. Une petite, avec des fauteuils à la taille des clients et des gobelins, et une grande salle où trônait une grande table ovale qui pouvait accueillir 156 personnes, c'est-à-dire les employés de la banque.

Harry et Narcissa se trouvèrent dont dans une sorte de petit salon aux murs jaune poussin, qui faisait ressortir le vert profond des fauteuils dans lesquels ils avaient été priés de s'installer. Deux autres fauteuils leur faisaient face, ainsi que des portraits de gobelins.

Un service à thé était posé sur la table basse ainsi qu'un plateau rempli de pâtisseries en tous genres, notamment des petits biscuits un peu bombés qui semblaient avoir de la confiture ou de la crème au milieu. Narcissa indiqua à Harry qu'il s'agissait de macarons, la spécialité française qu'elle préférait.

Les gobelins Griphook et Formec firent leur entrée dans le salon, et les deux humains se levèrent afin de les saluer comme il se doit.

« Monsieur Potter », s'exclama Griphook, « je suis heureux de vous revoir en aussi bonne santé.

-Mais tout le plaisir est pour moi. Comment vous portez vous ? Et votre famille ?

-Oh, mon épouse et notre fils vont très bien.

-En ce cas, saluez-les de ma part… »

Griphook aimait beaucoup ce petit humain qui le respectait et avec qui il avait beaucoup d'admiration. Harry Potter faisait honneur à ses ancêtres.

De leur côté, Narcissa et Formec eurent plus de mal. Après les salutations requises, ils s'étaient rassis et avaient écouté les deux autres parler.

« Bien, Monsieur Potter, j'ai été très surpris d'entendre mon collègue m'expliqué que vous vouliez une réunion avec Madame Malfoy ainsi que mon collègue ici présent qui gère son compte et ceux de sa famille… »

Harry le regarda et lui fit un petit sourire sincère.

« Je tiens à vous présenter mes excuses, dit Harry, un peu contrit. Nous aurions dû vous demander un entretien de façon beaucoup plus formelle. En fait, nous voudrions requérir votre avis sur un projet commun. »

Le regard des gobelins se fit plus curieux. Il fallait avouer que le gobelin Formec était réellement impressionné par le respect qui émanait de Harry Potter. L'on disait également de toute façon qu'il était ami avec un elfe de maison qu'il avait libéré. Le voir présenter ses excuses pour la gêne occasionnée était réellement à transcrire dans les annales des gobelins. Le jeune Monsieur Potter était réellement un être à part. Il les traitait normalement alors que les autres humains étaient odieux avec eux.

Ce fut Narcissa Malfoy qui prit la parole d'une voix douce, en parfaite contradiction avec ce qu'elle laissait voir au monde : « Nous voudrions monter un orphelinat sorcier. »

C'était la première fois que deux humains leur demandaient leur avis à propos d'un projet. De plus, aucun établissement sorcier de ce type n'existait dans le monde sorcier anglais, sans compter la quasi absence des lois relatives à la protection de l'enfance.

Et ces deux personnes, qui avaient été malheureusement opposées lors de la seconde grande guerre et qui, maintenant, avaient été réunies de force par un ministre aux lubies plus que douteuses, avaient décidé de s'allier pour une cause commune : l'aide aux enfants.

« Vous savez, reprit Harry, Voldemort ne serait jamais devenu aussi maléfique s'il avait été pris en charge par un orphelinat sorcier. Et il aurait en plus été un grand mage si toutes les conditions avaient été requises pour ça… Il va sans dire que le monde Moldu a beaucoup plus d'avance que le monde sorcier concernant ce domaine en particulier.

-Et vous souhaitez donc réunir les fonds nécessaires pour mettre en place ce projet d'orphelinat… avait reprit Formec.

-Pas exactement non, l'idéal en réalité serait de trouver tous les autres êtres magiques, d'acheter un immense terrain assez protégé pour en faire un immense complexe où les orphelins des différents êtres magiques se côtoieraient les uns les autres ! Il faudrait aussi du personnel formé pour un accompagnement éducatif et social sans compter des professeurs tant moldus que sorciers, et aussi et surtout que l'enseignement soit commun à ceux qui ont été dotés de pouvoir et ceux qui en sont malheureusement dépourvus. Certes, la plupart des orphelins seront issus du monde moldu mais malheureusement, quelques familles sorcières abandonnent leurs enfants sous l'unique prétexte qu'ils sont sans pouvoirs magiques. »

Narcissa surprit non seulement les gobelins en face d'eux mais également Harry.

Ce dernier lui fit un simple sourire et reprit :

« Quelques fois, et c'est rare, les moldus ont peur de leurs enfants. Soit ils les maltraitent, soit ils sont abandonnés dans des orphelinats où ils se retrouvent complètement livrés à eux même. Pire, ils sont maltraités non seulement par les autres mais également par le personnel de l'orphelinat qui les jugent trop bizarres. Et puis, pour ne rien vous cacher, avant-hier, Madame Malfoy a trouvé deux petites sorcières abandonnées qui essayaient de se cacher de la police sans doute pour ne pas se retrouver séparées… »


Chemin de Traverse, 12h30, du côté des Malfoy...

« Il serait peut-être temps de nous restaurer. Les elfes sont en train de retirer toutes ces abominations que vous appelez décoration, Molly Weasley, et ils n'auront pas le temps de nous concocter un repas digne de ce nom…

-Je vous rappelle, Lucius Abraxas Malfoy, que ce sont mes règles qui sont en vigueur et ce, depuis hier. Si jamais ce sapin ou les décorations sont effectivement enlevées, je ferai de votre vie un enfer pendant les derniers jours… »

Un hippogriffe en tutu rose passa, effectuant gauchement quelques entrechats

Draco, comme d'habitude, essaya de désamorcer la bombe, encore une fois…

« Père, pensez-vous que le Professeur Snape viendra à ce déjeuner ?

-Non. Il a quelques obligations qu'il ne peut décommander… »

Draco soupira silencieusement et marcha derrière les deux adultes. La journée sera longue…


Square Grimmaurd, à peu près à la même heure, hors du champ visuel des caméras…

Severus Snape se retrouvait dans une position un peu délicate. A cause d'un pari perdu, il était obligé de jouer au Twister avec son partenaire de « jeux » habituel.

Flash back

« Je me délesterai d'un chaudron en or si jamais ton infect filleul réussissait à ne pas faire de scandale lorsqu'il apprendra la vérité. Bien que finalement, j'en doute… Ce morveux se révèle aussi stupide que son père…

-Je pense que tu te trompes beau brun, se moqua Sirius, Harry est un enfant très respectueux et très bien élevé. Et si jamais il l'apprend, je pense qu'il va juste l'accepter afin que je sois heureux…et si je gagne, tu garderas ton chaudron, j'ai quelque chose de beaucoup plus passionnant à te faire faire. Un jeu de mon choix dans la tenue de mon choix. Et ce n'est pas négociable. De toutes façons, il n'y aura que nous deux à la maison. Si je perds, je t'offre un immense chaudron bien cher pour tes concoctions nauséabondes. Bon, j'exige un pari magique, sans quoi, tu risques encore une fois de te défiler, Snape…

-Je refuse ! »

Et Severus avait été obligé d'accepter le mini rituel magique qui l'obligeait à honorer les termes de son pari… Seulement, Severus avait perdu…

Fin flash back

Severus avait été obligé de se raser les jambes et les aisselles pour jouer. De toute façon, il n'avait pas le choix. Soit il acceptait tout de suite, soit son Serpentard d'ex-Gryffondor qu'était son partenaire lui donnait un gage qui serait pire, et surtout public…


Boutique de Madame Guipure, chemin de traverse, même heure, du côté des Weasley…

Hermione et Harry essayaient de convaincre Ron de passer sur lui les vêtements dans lesquels Narcissa pensait investir. Ron, en homme viril et fier, refusait de se faire mesurer par une femme qu'il ne connaissait même pas. Jamais il ne s'était fait mesurer par un commerçant, excepté lors de l'achat de sa baguette magique. Et de plus, le sourire moqueur du descendant des maraudeurs, qui lui servait accessoirement de meilleur ami, ne l'encourageait réellement pas à se laisser faire.

Hermione soupira, lassée. Sa main prit de l'élan et Harry entendit juste un « PAFFF » et tout de suite après, le ronchonnement de Ron : « mais qu'est ce que j'ai encore fait Hermione ?

-Tais toi ! Laisse ta fierté de mâle de côté et laisse Madame Guipure te mesurer !!!

-Si on ne peut même plus ronchonner… » bouda Ron.

Harry, lui, éclata simplement de rire.

Trente minutes plus tard, la famille rentrait déjeuner à la maison.


Au 12, Square Grimmaurd…

Les rires de Sirius retentissaient dans le salon alors que Severus tombait une énième fois. Les Maître des Potions soupira, légèrement agacé, mais tout de même excité par le regard concupiscent de son partenaire secret.

Il s'assit à même le tapis, où étaient dessinés quatre rangées de ronds de couleurs, et il enfila une petite culotte de soie noire à la place de son boxer qu'il venait de retirer. Ses cheveux mi-longs, son corps presqu'androgyne, sa peau d'albâtre, son fessier bombé… cette vision alluma un brasier dans les yeux de Sirius. « J'ai hâte que tu enfile enfin ta petite tenue Severus… »


Au restaurant le plus chic du Chemin de Traverse, famille Malfoy…

Le déjeuner se passait relativement bien… si Draco faisait abstraction des piques meurtrières que se lançaient les deux adultes à table. Pires que des enfants. Il soupira imperceptiblement demanda l'autorisation d'aller aux toilettes.

« Vous voyez que vous l'attristez ce pauvre petit » s'écria une Molly clairement remontée contre les idées rétrogrades d'un Lucius aussi borné qu'un âne.

Ce dernier leva les yeux au ciel et répliqua hargneusement : « vous êtes la personne la plus agaçante que Merlin ait mis sur mon chemin, et pourtant, Madame Parkinson est une sérieuse candidate au titre ! »

Les deux adultes se regardèrent, immobiles l'un et l'autre, comme deux ennemis voulant se battre à mort. C'est dans cette ambiance qu'un Draco désespéré retourna à la table, l'envie de les museler et de les enfermer de plus en plus présente dans sa tête.

Ils finirent de déjeuner dans une ambiance électrique et rentrèrent au manoir, Molly maudissant silencieusement l'entêtement quasi suicidaire de l'aristocrate, Draco pensant de plus en plus à les pendre par les pouces dans une des oubliettes du manoir et Lucius imaginant comment torturer délectablement la rousse la plus imbuvable qu'il lui fut donné de rencontrer…


Au 12 Square Grimmaurd, aux alentours de 13 heures 30…

« Je te maudis Black, je te hais de tout mon être !!!

-Pourtant, tu es réellement adorable dans ta tenue de servante dévouée à son maitre… »

Severus, en effet, avait revêtu, de force, en plus de la petite culotte en soie, un porte jarretelles et des bas noirs, une robe noire avec un jupon blanc à froufrous, une petite coiffe blanche de servante sur sa belle chevelure noire et un beau petit tablier blanc bordé d'un volant en dentelle.

Ce qui enrageait Severus, plus que de porter une robe, c'était justement la longueur de cette dernière. Elle arrivait à peine juste en dessous de ses fesses et elle était assez volumineuse pour remonter encore à chaque pas qu'il faisait. Le pire du pire était que Sirius l'avait forcé à revêtir une paire d'escarpins à talons aiguilles et Severus ne pouvait faire un pas sas perdre l'équilibre.

« Tu vas le regretter Black !!!

-Mais non, je te promets que tu es magnifique et sexy dans cette robe ! Je n'ai qu'à passer mes mains en dessous de ton adorable petite robe et…

-Si jamais tu fais ça, je te lance une malédiction qui te rendra impuissant !!! »

Le rire de Sirius remua quelque chose dans les entrailles du ronchon maitre des potions. Une chaleur se répandit non seulement dans son ventre mais également dans tout son corps. Il ferma les yeux un quart de seconde et tenta de se reprendre. Mais peine perdue, les mains de l'ignoble personne voyageaient déjà sur son corps et le faisaient haleter et rougir…

Puis, Sirius le souleva telle une princesse et lui murmura chaudement à l'oreille qu'il voulait qu'il garde à la fois les bas et les chaussures quand il le ferait hurler dans son lit…

« Je ne comprends réellement pas ce que je fous avec toi », avait grogné Severus avant de poser ses lèvres sur celles du cabot…

Il était hors de question que ce dernier ait le monopole des hostilités…


Le terrier, 14 heures 30…

Après un déjeuner assez mouvementé où Narcissa avait confondu poivre et cannelle ainsi que tomates en boite et coulis de cerise, Harry avait pris son balai et avait montré aux deux petites filles, à tour de rôle. Actuellement, les deux petites faisaient une sieste réparatrice et méritée.

Elles ne leurs parlaient toujours pas, mais elles se sentaient réellement en confiance, au point de venir chercher un câlin dans leurs bras ou pour simplement jouer avec eux.

Harry décida de discuter de son projet avec Ron et Hermione, mais pour cela, il fallait veiller qu'ils soient hors du champ des caméras. Aussi, Harry avait préparé une sorte de panier pique nique, avec bien entendu de la nourriture pour Ron, des lanternes à action chauffante ainsi qu'une tente dans laquelle ils pourront se protéger du froid. Il ne lui resta qu'à tendre à Ron son balai en lui disant : « prends Hermione et suis moi… ». Harry avait également pensé à mettre de l'encre, des plumes et des parchemins dans le panier en question.

Après avoir averti la famille qu'ils rentreraient tard, ils se rendirent donc dans une clairière située dans la forêt tous près, mais suffisamment loin pour échapper aux caméras incrustées dans la propriété des Weasley. En plus, ils s'appliquèrent un charme qui rendrait leur conversation confidentielle. Autant dire que personne d'autre qu'eux trois ne saurait ce qui s'est dit.

Après avoir monté la tente, installé tout le bazar et s'être installés, Harry attaqua tout de suite :

« Hermione, tu connais les lois sorcières relatives aux enfants ? »

La jeune fille fronça les sourcils et lui indiqua qu'il n'en existait qu'une seule. « Les parents ont tout droit sur leurs enfants, excepté celui de mort. »

Les yeux de Harry s'écarquillèrent, horrifié. Il se reprit et lui demanda ce qu'elle savait des lois moldues.

« Attends Ry, l'interrompit Ron, tu veux savoir ça pour quoi faire ?

-J'ai un projet que je veux réaliser. Et pour ça, j'ai décidé de m'associer à madame Malfoy.

-Un projet, interrogèrent en cœur Ron et Hermione.

-On va créer un orphelinat sorcier. Et surtout, des lois qui s'appliqueraient afin que ce qui m'est arrivé n'arrive plus aux autres enfants. »

Ron le regarda, incrédule. « J'arrive pas à croire que tu m'aies pas dit ça plus tôt ! Je leur apprendrai les échecs… »

Hermione prit le problème plus sérieusement. Et surtout, elle fit fonctionner son cerveau : « Donc, tu es en train de me dire que des lois seraient nécessaires pour pouvoir définir les conditions d'entrées dans l'orphelinat ? »

Harry la regarda et lui sourit tendrement. L'intelligence de sa meilleure amie l'étonnerait toujours. « Oui, et c'est pour ça que j'ai besoin de l'aide de la plus douée de toutes les sorcières de Poudlard. »

Hermione rougit, heureuse du compliment, mais grogna à Harry que normalement, la flatterie ne marchait pas. Elle attrapa un parchemin, une plume, et se mit à écrire furieusement.

« Beaucoup de maladies sorcières sont causées aussi par la maltraitance ! »

Harry et Hermione s'arrêtèrent immédiatement et regardèrent Ron, incrédules. Leur voix jaillit en même temps : « Ha bon ? Comment ça ??? »

Puis Hermione continua en leur disant qu'ils allaient questionner Mme Pomfresh à la rentrée.

« Non, rétorqua Harry, on n'a plus beaucoup de temps ! Demain, on ira voir un pédiatre sorcier qui va nous en parler. »

Devant le regard interrogateur de ses amis, Harry consentit à être plus explicite. « Les élections ministérielles ont lieu dans quelques mois. J'ai déjà reçu des demandes de Fudge pour que « Le Survivant » le soutienne lors de la campagne électorale. Seulement, hors de question qu'un politicien m'ayant fait passer pour fou pendant une année entière ait droit à mon soutien ! Non, moi, je propose Amélia Bones en tant que ministre.

-Et si jamais Fudge est réélu, s'enquit Ron.

-En ce cas, répondit Harry, l'air d'un chat se délectant d'un bol de lait, Madame Malfoy convaincra son mari d'obliger Fudge à appliquer ces lois.

-C'est brillant Harry ! Je comprends mieux pourquoi tu t'es associée à elle !!!

-Détrompe toi, 'Mione, ce n'est pas que pour ça. Elle a l'appui de toute l'aristocratie, et donc, par conséquent, d'une partie du Magenmagot, l'autre étant sous l'influence d'Albus, elle a la notoriété, le patrimoine immobilier et financier, et surtout, elle sera une ambassadrice parfaite. Et, cerise sur le gâteau, elle adore les enfants. Regardez comment elle agit avec Ichana et Lana…

La discussion d'orienta donc autour des lois à faire promulguer en urgence. Et ce n'est qu'aux premières lueurs du coucher de soleil qu'ils consentirent à rentrer, ayant épuisé leurs réserves de nourriture et de boissons chaudes.


Le Manoir Malfoy, 15h30…

« Lucius, je reconnais avoir fait une erreur hier… Il est vrai que je n'aurai jamais dû vous obliger à faire un gâteau… Mais vu comment vous prenez soin de vos cheveux, je me suis dit que…

-Un mot de plus, femme, et je vous promets qu'il ne vous restera que vos deux yeux pour pleurer. Je ne me soumettrai pas à l'une de vos idées barbares ! Hors de question !!! »

Molly sourit. Elle le tenait !

« Même si mes idées qui ne sont point barbares sont tournées autour de la magnifique écurie de balais de compétition que vous possédez ? Pourquoi ne pas apprendre à votre fils quelques feintes ? »

Et Molly Weasley, hautement agaçante, le planta là, allant se changer, pendant que Lucius, assis dans son bureau, convoqua son fils.

« Bon, retentit la voix froide de Lucius Malfoy, j'ai décide de voir comment tu te débrouilles sur un balai pour essayer de comprendre comment tu arrives à chaque fois à perdre face à Potter. Vu comment tu ne gagnes jamais face à lui, tu auras droit à un entrainement intensif. Tu as 10 minutes pour te changer, prendre ton balai et me retrouver dans le parc. »

Et Lucius était sorti, la tête haute, allant se changer lui aussi ainsi que choisir l'un de ses trésors pour tester sa descendance.


Même Heure, Square Grimmaurd…

Severus se cambrait sous Sirius, ses ongles griffant le dos de son partenaire. Sirius avait remit le couvert deux fois encore, tellement les bas le rendait dingue.

Mais Severus avait un peu mal maintenant, en dépit des potions anesthésiantes qu'il prenait… Seulement, perdu dans le plaisir, il oublia vite tout ce qui n'était pas Sirius et perdit encore une fois le fil des événements, plongé dans un océan de délices, hurlant tel un perdu…

Encore essoufflé, Sirius l'embrassa tendrement et se mit sur le côté, le serrant fort contre lui.

L'animagus chien se demanda comment expliquer à cette tête de mule qu'il était plus attaché à lui qu'il ne s'y attendait au départ ? Severus fuirait le plus rapidement possible et il ne le verrait plus jamais…

Hors de question !!! Jamais il ne le laisserait partir loin de lui !

Severus s'était endormi, plus épuisé que jamais. Quelques heures de repos ne lui feraient pas de mal, au contraire…

Sirius en profita pour se lever. Posant un tendre baiser sur les lèvres de son amour secret, il décida de prendre une douche. Vêtu uniquement d'un boxer, il prit l'appareil photo sur une étagère et mitrailla Severus de photos. Il était si beau ainsi, son corps alangui entre les draps, ses cheveux formant une auréole sur l'oreiller, ses traits tellement détendus qu'il faisait plus jeune que son âge… Severus se retourna, émis une plainte et plongea son nez dans l'oreiller de Sirius. Il arrêta de bouger, poussant un soupir de contentement, et plongea dans un sommeil réparateur. L'une de ses jambes était hors du drap, et Sirius s'amusa à la photographier…

Il pourrait ainsi se repaitre pendant que son amant ne serait pas là, de son image qui le rendait cinglé.

Severus avait beau nier, mais l'attirance qu'ils avaient soudainement éprouvée l'un envers l'autre après la bataille finale était encore là. Il leur suffisait de rester une semaine sans se voir pour que ça dégénère encore en une symphonie de cris et de hurlements de plaisir. Voir Severus se tordre en dessous de lui, perdu dans le plaisir, arrachant les draps, était réellement l'une des raisons pour lesquelles il vivait. Douloureusement, Sirius s'arracha à la contemplation de sa proie et alla dans la chambre de son frère qu'il avait reconvertie en une chambre noire et développa ses photos. Celles-ci, il les garderait précieusement et le mettrait dans un album pour les contempler lors des longues soirées de solitude qui l'attendaient à la rentrée des classes.

Il avait hâte que Severus admette ce qu'il ressentait pour pouvoir lui dire que c'était réciproque. Même si le Serpentard le niait, ça se voyait dans son regard, quand, perdu dans son plaisir, il hurlait son nom…

Severus, lui, rêvait de Sirius…

Mais, il était tout de même curieux que Sirius Black, connu pour se voiler la face lorsque de telles évidences lui tombaient dessus, soit aussi lucide quant à ce qu'il ressentait… Comme si…


Le Terrier, même heure…

Narcissa avait décidé de refaire la décoration de la chambre conjugale des époux Weasley. Chambre dans laquelle elle dormait avec Lena et Ichana.

Pour le moment, les murs, vides, avaient un papier peint délavé et quelque peu désagrégé par endroits. D'un coup de baguette, elle les enleva, mettant à contribution les merveilleux petits anges qui avaient fini leur sieste et qui s'amusaient à rouler le papier peint pour en faire un rouleau. D'un coup de baguette, elle colora les murs d'un beau vert d'eau. Puis elle décida de retirer ces couleurs. En effet, il s'agissait d'une des couleurs de l'intérieur de la maison de Madame Cliffard. Finalement, sa bonne humeur se teinta d'agacement. Elle n'avait pas trop envie de penser à l'aristocrate pour le moment. Il y avait trop de zones d'ombres sur sa gestion des œuvres de charité.

Elle essaya donc de trouver une autre couleur qui irait au couple. Le blanc n'était pas une option. Mais le bleu, oui… Il ne restait qu'à déterminer quelle teinte de bleu. Encore un long moment de réflexion…

Les jumeaux, eux avaient décidé de fouiller les affaires de Hermione, afin de savoir si elle avait un journal intime relatant ses fantasmes envers Ron… Ils étaient certains qu'elle en avait de toute façon… En plus, officieusement, ils s'étaient embrassés quelques fois…seulement, ils n'avaient pas prévu cela, donc ils n'avaient pas de quoi faire du chantage à la preuve compromettante ! Mais là, il fallait qu'ils trouvent, ça devenait vital…


Manoir Malfoy, 16 heures…

Lucius se sentait libre dans les airs. Réellement libre. Les cours de vols avaient été sa matière préférée à Poudlard. Il avait excellé dans ce domaine, bien plus que tous ses camarades de classe. Il avait été un poursuiveur hors pair et il pouvait jouer dans n'importe quel poste, y compris celui d'attrapeur. Plusieurs équipes lui avaient proposé, à la fin de sa scolarité, une place dans leur équipe au poste de son choix et en tant que titulaire. Mais le grand Abraxas Malfoy avait brisé ses rêves, décrétant qu'il s'agissait d'une infamie. Jamais un Malfoy ne ferait partie d'une vulgaire équipe de Quidditch. Non, un Malfoy ne perdrait jamais son temps dans un vulgaire jeu qui risquait de mettre en péril sa plastique parfaite !

Lucius revint brusquement à la réalité en voyant son fils, un peu moins assuré que lui, évoluer dans les airs en cherchant à le rejoindre. Draco était assez doué, même s'il se voyait forcé de reconnaître que son fils l'était moins que ce satané Potter, n'ayant point le niveau du brun, ni son étincelle de folie qui pouvait lui permettre d'effectuer une Feinte de Wronsky à n'importe quel moment du jeu…

Ils avaient commencé par faire une petite course loyale, sans aucun coup bas Serpentard. Et comme Lucius était rouillé par de nombreuses années de pratique solitaire et douce, il se fit vaincre par son fils. Et le sourire narquois qu'arbora Draco Malfoy fit perdre son sang froid au Lord Malfoy, qui décida donc de passer à la vitesse supérieure.

Lucius avait donc métamorphosé dans le parc de sa propriété une aire d'entrainement très spéciale, digne des professionnels du Quidditch. Il y avait d'énormes poteaux qui flottaient de bas en haut et de haut en bas, deux ou trois vifs d'or qui avaient tous trois des sorts intégrés, ainsi que des cognards rebondissants qui étaient ensorcelés pour être toujours dans la limite du terrain.

Draco regarda cette portion de terrain avec une certaine appréhension visible dans son regard.

« Un Malfoy ne laisse pas voir ses états d'âme » claqua la voix de Lucius.

« Bon, jeune homme, voici ce que nous allons faire. Tu vas devoir attraper un vif d'or. Mais, les poteaux, sont ensorcelés pour t'apprendre à esquiver ce qui est prévisible, les cognards, ce qui n'est pas prévisible. Je serai ton adversaire. »

Draco fit un petit sourire. Ce serait facile… tellement facile…

Molly, elle, était assise sur une chaise longue non loin du terrain. Elle pouvait les entendre et voir toutes leurs manœuvres. Ainsi que toute la population sorcière qui se régalait en ce moment.

Le top fut donné, les poteaux se mirent en route de façon aléatoire, ainsi que les cognards, créant réellement une espèce de camp d'entrainement pour commando. Le Quidditch étant sacré, même les entrainements s'étaient arrêtés dans toute l'Angleterre, et un grand joueur, devenu entraineur dit à haute voix que si Malfoy avait voulu, il serait réellement un grand joueur… Seulement, les fils à papa couvés comme pas croyable étaient tellement soumis…

Enfin bref… le vif d'or fut lâché, et la course commença. Feintes, esquives, et tentative hameçonnage de l'ennemi… Lucius se fit un sourire intérieur. Son fils se débrouillait pas mal… Mais il approchait trop du vif. Aussi, sur son éclair de feu version professionnelle, il accéléra et réussit à dépasser son fils pourtant très agile. La partie était serrée, et c'était avec un plaisir non feint qu'il remarqua que son fils était doué. Très doué même, s'il pensait à s'entrainer plus… Les obstacles étaient devenus trop prévisibles, alors, il fallait pimenter un peu plus la partie.

Lucius s'était pris au jeu. Il avait métamorphosé quelques objets en obstacles, et il faisait du vol à pleine vitesse contre son fils. Pour laver son honneur… Il était impensable que son fils gagne…

Et il réussit à prendre la tête de la course. Se retournant pour narguer son fils par un sarcasme, il se cogna la tête contre un poteau volant…

Voyant sa dignité bafouée, il descendit dans un mot de son balai, et rentra dans le manoir. Pour mieux trébucher contre les marches qui se situaient dans le hall d'entrée…


Square Grimmaurd, 17 heures 30…

Severus se réveilla, fourbu et endolori. Il était encore sur les nerfs, encore une fois il avait été obligé de céder à la tentation. Depuis quelques mois que ça dure… Depuis la bataille finale… Ce n'était plus possible ! Il lui fallait réellement trouver une solution ! Et le pire de tout, c'était qu'il ne trouvait aucun livre dessus, et que le sale cabot avec qui il s'envoyait en l'air avait cessé de chercher dans les livres en disant : « On y trouve chacun notre compte Snivellus, si jamais tu ne dis rien, moi non plus je ne dirai rien… »

Et puis, ça avait fini par se muer en une sorte de tendresse malvenue qui obscurcissait réellement toute sa pensée dès qu'il était auprès de ce bâtard. Et c'était encore pire quand il était loin du cabot pendant plusieurs jours… mais, à propos, où encore se situait ce connard ?

« Blaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaack !!!!!!!!!!!!!! »

Sirius, dans sa chambre noire, sursauta en entendant la voix mélodieuse du Severus Enragus Snapus, rare espèce hautement dangereuse et réellement toxique pour l'humanité.

Sa bonne humeur un peu en berne, il quitta son laboratoire personnel et se rendit dans sa chambre qui était hautement dévastée. Coussins et oreillers s'étaient envolés par terre dans une figure géométrique inexplicable lors de leur course à l'orgasme. L'énorme couette douillette avait fini par terre, et le lit était complètement de travers.

Severus, habillé, se retourna pour l'invectiver, puis, ses yeux tombant sur l'accoutrement plus que minimal de sa Némésis personnelle, ravala sa réplique cinglante contre un gargouillement qui ne le rendait pas fier du tout.

A son immense regret, et à sa plus grande rage, une seule phrase lui vint à l'esprit : « Viens ici qu'on puisse jouer au docteur ! »

Oui, c'était réellement néfaste, se dirent sa conscience et son bon sens avant qu'ils ne s'éteignent tous les deux, assommés par le plaisir qui s'infiltrait sournoisement dans ses veines… Pour une fois, se dit-il, perdu dans la luxure, il allait faire payer au jeune homme en dessous de lui toutes les fois où il l'avait dominé.

Sirius, nu sur le matelas ferme, sentit une première claque tomber sur ses fesses…

Ce n'était pourtant pas ça, jouer au docteur pour lui…

Les quelques boursoufflures encore présentes sur son dos se rappelèrent à lui. Le Severus Enervus Snapus était réellement une espèce dangereuse et, par-dessus tout, rancunière… Pourtant, Sirius décida, encore une fois, de se laisser faire…


Manoir Malfoy, 19 heures 45…

Lucius Malfoy, homme fier et obstiné, s'était enfui dans ses appartements, et depuis, il n'avait point bougé. Agacée par cette attitude pour le moins puérile, Molly demanda à l'elfe de maison qui lui avait été attribué, Carrie, d'aller chercher le vénérable et noble Lord Malfoy et de le ramener dans son salon.

L'elfe, obligée d'obéir à un ordre aussi direct, y alla tout de même en ronchonnant… « Eh bien, pensa Molly, ils feraient un couple adorable avec Kreattur… Aussi ignobles l'un que l'autre… »

Mais Molly n'avait point vu les conséquences malheureuses de cet entrainement sur le noble et viril magnifique visage du non moins magnifique Lord. Quand Lucius descendit, torturé par un elfe de maison pour le moins hautement désagréable, la rousse eut un mouvement de recul en voyant l'état du nez de son hôte. Gros, tout rouge, très enflé…

L'instinct maternel endormi de Molly se réveilla aussi vite que Ron lorsqu'il prenait l'odeur de la nourriture et elle s'approcha, baguette en main, afin de lui prodiguer les premiers soins…

« Eh bien, c'est d'un joli ! Vous avez empiré votre état !!!

-Vous y connaissez quoi vous en sorts de soins ? »

Malheureusement pour Lucius, sa voix, nasale à cause de l'état de son aristocratique nez fit sourire Molly.

Draco, caché par la porte, se lança un sort de silence pour rire à son aise tout en mitraillant son père de photos… Il l'avait enfin trouvée sa vengeance… pour toutes les fois où son père l'avait ignoré… Il avait du sang Black, que Diable ! Il fallait bien en faire quelque chose !!!

Il avait seulement oublié que l'état de son père était retransmis en direct dans tous les foyers sorciers d'Angleterre et d'Irlande.

Molly avait fini par remettre le visage de Lucius en état.

« Molly Weasley, plus aucune idée ignoble ne franchira votre bouche tant que vous serez sous Mon toit. A la moindre incartade, non seulement je vous flanque à la porte, mais je me présente moi-même à Azkaban pour votre meurtre. Je vous aurai prévenu !

-Mais, Lucius, ce n'est pas moi qui vous ai mis en tête de vous retourner pour narguer votre fils… et dire qu'à l'époque vous étiez champion de Quidditch, promis à un magnifique avenir… Vous vous êtes réellement rouillé… La première règle en Quidditch est, il me semble de toujours faire attention à votre environnement !

-Weasley, rentrez chez vous avant que je ne vous torture…

-Je n'irai pas en prison pour vous ! Contrairement à vous qui ne semblez pas vous soucier du bien être de votre fils, j'ai encore deux enfants scolarisés qui ont besoin de mon aide…

-Vous les couvez tellement ! Tenez, je vous offre même un dixième de ma fortune si ça peut vous permettre de quitter ces lieux immédiatement…

-Je ne suis pas assez vénale. Maintenant, allez vous changer pour que nous puissions manger. Et arrêtez d'essayer de me faire perdre mon sang froid. Après les jumeaux, plus rien ne peut y arriver… »

Fulminant de rage, pour ne pas avoir eu le dernier mot, comme d'habitude depuis que cette bonne femme dictait les règles de sa maison, Lucius Malfoy alla se changer et revint ronchonner à table.

« Alors Draco, as-tu aimé ta journée ?

-Elle était très agréable Madame Weasley… Je me suis fait des souvenirs impérissables. »

Un petit regard en coin dirigé vers lui, et Lucius laissa éclater son ire envers son descendant.

« De quel droit ose-tu te moquer de moi jeune homme ? C'est à cause de toi si tout ceci est arrivé ! Tu t'es permis d'aider cette bonne femme à faire sa loi sous MON toit alors que c'est MOI qui te nourris, t'héberge et qui prends soin de toi. Et il est hors de question que…

-D'accord, coupa Draco, visiblement excédé. Bonne soirée Madame Weasley, mais je n'ai plus faim du tout. Je me permets de me retirer… »

Et Draco s'était levé dignement, s'était retourné et s'était dignement rendu dans sa chambre avant de tout écraser sur son passage.

Entre son salon personnel et sa chambre, l'on remarqua des traces de son passage : il avait cassé verres, vases et bouteilles, sans compter tout ce qui pouvait être cassé tels les chaises et autres objets.

Et puis, il avait décidé de faire le mur. S'habillant comme un moldu (manteau, jean noir, boots rembourrés noirs ainsi qu'une chemise beige sous un pull noir) il dévala silencieusement les escaliers jusqu'à la porte d'entrée d'où il transplana pour la petite ville la plus proche où résidaient ses voisins moldus.

Pendant ce temps, Molly invectivait Lucius d'une voix stridente à propos de sa conduite pour le moins inqualifiable avec son fils.

« Vous avez fini de faire l'enfant ? Votre propre fils est plus adulte que vous ! Trouvez-vous cela normal ??? »

Après une bonne demi-heure de morale, Lucius était parti dévaster ses appartements. La bonne femme lui avait ordonné, oui, ordonné de mettre sa fierté de côté et de s'excuser auprès de Draco ! Jamais !!!!!


Le terrier, 21 heures...

Ichana et Lana avaient déjà dîné et s'étaient couchées dans la chambre restaurée par les soins de Narcissa.

Cette dernière avait fait une chambre en deux tons : un bleu roy sur la moitié basse du mur et un bleu tendre sur le haut du mur, ainsi qu'une bande de peinture de 5 centimètres blanche qui séparait faisait jonction entre les deux tons de bleu.

Mais elle avait été surprise par ses découvertes. Pendant que les fillettes jouaient avec les autres à faire des bonhommes de neige, Narcissa avait trouvé deux paires de menottes sous les matelas. Pas une mais bel et bien deux paires… Des images cocasses avaient fait irruption dans son imaginaire assez malmené par les enfants Weasley… Molly et Arthur s'attachant mutuellement… L'horreur… Elle avait secoué la tête et s'était affairée à terminer sa rénovation. Et puis, en déplaçant les lits, elle avait trouvé une petite fiole vert bouteille, une fiole à souvenirs…

Ainsi que, dans la vieille armoire branlante, une pensine très chère.

Pourquoi des personnes pauvres iraient investir plus de 2000 gallions dans une pensine, objet hautement non nécessaire au fonctionnement de leur foyer ? La réponse lui vint rapidement. JW. Ces deux lettres étaient gravées dans la pierre. Il s'agissait donc d'un héritage.

La curiosité la taraudait. Elle céda donc à la tentation et plongea sa tête dans le souvenir.

Elle avait la réponse à son interrogation à savoir QUI se retrouvait menotté…

Et c'était Arthur…

Frissonnante du dégout d'avoir vu un autre homme nu que son mari, elle remit le souvenir dans sa fiole puis elle remit la pensine à sa place. Elle finit par remettre tous les meubles, qu'elle avait stockés dans le couloir, dans la chambre, pour se rendre compte que sa malle avait été mal refaite. Une personne avait décidé de regarder ses toilettes. Et elle était certaine qu'il s'agissait d'une fille. Rageuse, elle décida de faire payer la coupable. Surtout que la robe qu'elle avait préparée pour revoir son adorable époux était déchirée sur un côté… Ce n'était clairement pas la jeune Hermione, vu qu'elle avait quitté les lieux dans l'après midi avec ses deux meilleurs amis pour « se retrouver entre nous »…

Elle savait qui c'était, et elle avait décidé de bien rire à ses dépends.

Ginny, elle, n'en menait pas large. Sentant le regard inquisiteur de Narcissa sur sa personne, elle eut quelques gestes brusques qui firent tomber de l'eau dans le plat de Harry, son voisin de table. Les jumeaux, décidèrent d'embêter le couple pas encore naissant en demandant à Harry d'arrêter de troubler leur sœur…

Puis, ils décidèrent de diriger leurs efforts sur Hermione, dont ils avaient enfin trouvé le journal intime.

« Hermione, nous avons décidé de l'ouvrir devant toi… Ton journal intime…

-Quoi ? Rugit Hermione, mais vous êtes malades !!!!!! Rendez-moi mon bien immédiatement ! »

La rage mal simulée par la jeune femme n'attira même pas l'attention des jumeaux, perdus dans leur quête de la vérité à propos du couple Hermione-Ron… Enfin, la vérité, ils savaient déjà, mais c'est surtout d'une preuve dont ils avaient besoin…

Hermione, elle, échangea un sourire complice avec Bill et Charlie. Et les deux petites filles, discrètement réveillées par Percy, s'étaient posées sur les genoux de Harry.

Gred et Forge avaient décidé d'ouvrir le carnet qu'ils convoitaient depuis une éternité.Sans remarquer qu'il était écrit dessus : « ouvre moi ».

Deux secondes plus tard, tout le monde riait à gorge déployée et des photos avaient été prises afin de les humilier un peu… « l'arroseur arrosé », avait dit Hermione.

Le carnet étant fermé par la magie, les garçons avaient utilisé un « alohomora » pour l'ouvrir.

Fred et George s'étaient retrouvés avec de longs cheveux chatains coiffés en deux couettes bouclées, une espèce de robe rose bonbon jurant horriblement avec leurs tâches de rousseurs ainsi que leurs sourcils encore roux. De plus on leur avait collé des chaussettes de jeunes filles qui remontaient juste en dessous de leurs genoux et des chaussures compensées roses.

Hermione sourit, fière de son effet. Les images du quartier de Tokyo où tout le monde était déguisé lui avaient sauté aux yeux quand elle se mit en tête de leur faire une blague.

Pendant qu'ils hurlaient d'horreur suite à la vision de leur accoutrement dans un miroir conjuré pour l'occasion, et que les téléspectateurs se gondolaient, Hermione avait lancé un morceau des Spice Girls, groupe moldu de filles à la mode, et Bill et Charlie s'était chargé de leur appliquer un Tallengrella bien dosé afin qu'ils régalent tout le monde de leur chorégraphie.

De longues minutes plus tard, ils se réfugièrent dans leur chambre, hurlant lorsqu'ils comprirent que leur calvaire ne prendrait fin que le lendemain. Aucune raison de pouvoir retirer la robe. Lorsqu'ils essayèrent de se cacher sous une cape noire, cette dernière se raccourcit à la hauteur de la robe et devint aussi rose que leurs autres vêtements…

Quelle horreur…


Manoir Malfoy, minuit…

Molly essayait désespérément de dormir mais elle n'y arrivait pas. Elle repensait à cette insupportable Madame Cliffard.

Les journaux n'avaient rien encore laissé paraitre. Et cette bonne femme avait pourtant fait tellement de conneries ! Elle était certaine que les journalistes avaient eu un aperçu de leur conversation lors du bal de noel…

Et pourtant, personne ne faisait rien. Pourquoi ? Etait-ce à cause de sa noblesse tant moldue que sorcière ? Ou alors à cause de son lien de parenté avec Fudge ? Car oui, quand on était la femme du ministre, même séparée, ce n'était point compliqué de faire taire les médias…


A suivre…

Prochain chapitre :

Une journée atypique.

Extrait :

Lucius n'avait pas compris pourquoi sa maison lui avait refusé l'accès à sa cheminée pour prendre un document essentiel dans son bureau. Aussi, il décida de prendre quelques minutes, de transplanner dans l'enceinte du parc et de rentrer pour essayer de comprendre.

Dans le hall, la maison l'affubla immédiatement d'un costume moldu qui le rendait, à son sens, ridicule.

Et quand il vit les occupations de son fils, il trembla de rage. Cette dernière atteint son comble quand il comprit effectivement ce que la chair de sa chair faisait exactement :

« Alors, Au temps de la reine Anne, mon ancêtre Scorpius Malfoy était un grand armateur... »