Coucou à tous ! Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'années !

Je voudrais remercier Coralie91, et plus spécialement Mordax6 ! Et d'avoir pris leur mal en patience ! Je suis désolée de l'attente que je vous ai fais endurer... Je vous présente toutes mes excuses...

Tous les chapitres ont été revus et corrigés, et plus particulièrement le chapitre 3. Cap'tain Rily a eut la générosité de me faire partager son savoir faire, et ainsi de me faire des corrections ou bien remarques très pertinentes sur ce chapitre sur lesquelles, je me suis basée pour le retravailler. Voilà, en espèrant que ce chapitre vous plaira encore plus !

Alors un énorme merci à Cap'tain Rily pour ses conseils, son humour... Bref, une fille épatante que j'adore !

Juste une dernière chose avant de vous laisser tranquille, j'ai écris un épilogue pour cette histoire, mais j'aime assez la façon dont elle se termine. A vous de voir...

Allez bonne lecture !!!

*** ***

Un léger grincement indiqua à Rose que la porte s'ouvrait. Elle leva les yeux lentement entre espoir et agonie. Le Docteur se tenait la tête basse, pieds nus, les pans de la chemise hors du pantalon, les manches retroussées, pas de cravate -lui qui était toujours tiré à quatre épingles- comme si il s'était habillé à la va vite, pressé de fuir...

Leurs regards se croisèrent fugitivement dans un échange particulièrement intense qui les déstabilisa autant l'un que l'autre.

Le gallifréen baissa les yeux devant ce regard remplit d'une telle douleur, d'une telle détresse... Il enfonça les mains dans ses poches avant de les retirer aussitôt. Il se passa une main tremblante sur la nuque nerveusement. Il se savait pas comment se tenir face à sa compagne. Bien qu'il était certain qu'il n'y avait pas réellement d'attitude qui convenait à ce genre de situation. Il se sentait si misérable.

Le Docteur savait qu'un retour en arrière était impossible. Les choses avaient irrémédiablement changées. Un cap venait d'être franchit. Plus rien ne pouvait être pareil dorénavant. Il ne pouvait pas faire comme si il ne s'était rien passé, ni même tenter d'oublier. Comment le pourrait-il, d'une certaine manière, lorsque son esprit était sans cesse tourné vers la jeune femme, avec qui il venait de faire l'amour quelques heures auparavant, tellement intensément qu'il en avait perdu tout sens des réalités, toute raison, toute notion du temps. Il était allé trop loin. Trop haut avec elle. La descente n'en était que brutale. Et au fond de lui, il aurait préféré ne jamais redescendre en sachant qu'il n'y aurait plus jamais d'autre fois que celle-ci, d'autre moment aussi parfait...

Rose ferma les yeux, tentant de refouler un nouveau spasme. Le regard du Docteur était porteur d'une certaine angoisse inhabituelle. Une chose qu'il n'avait pas l'habitude de montrer. Et cela la troublait. Une intensité presque douloureuse. Il avait mal, lui aussi. Pourquoi ? C'était lui qui ne voulait pas. Ce n'est pas elle qui fuyait. C'était lui le traître dans l'histoire. C'est lui qui venait de briser, une nouvelle fois, son cœur. Alors comment pouvait-il avoir mal comme elle ?

Un sanglot secoua les épaules de la jeune femme. Elle fut incapable de le contrôler. Elle ne voulait en aucun cas pleurer devant lui. Mais les larmes se mirent à couler abondamment, sans qu'elle puisse les retenir, laissant des traces humides sur leurs passages.

Le gallifréen tressaillit en la voyant dans cet état. Il sentait sa douleur. Il devait faire quelque chose. Il ne pouvait pas rester là sans rien faire, juste à observer ce qu'il avait provoqué. Mais quoi ? Il n'avait jamais été à l'aise dès qu'il s'agissait de parler de lui, de ce qu'il ressentait. Il avait désespérément esquiver ces situations en allant toujours de l'avant, sans regarder derrière lui. Sauf que dans ce cas présent, c'était Rose. Il avait pris conscience qu'il ne pourrait pas la fuir éternellement. Il faudrait à un moment ou un autre l'affronter. Tenter même si il savait que c'était perdu d'avance de la garder à ses côtés. Rose lui était tellement précieuse à ses yeux. Elle était celle qui donnait un sens à sa vie, à son combat depuis longtemps.

Alors poussé par une impulsion, il se précipita vers elle. Il s'agenouilla devant elle avant d'entourer de ses bras sa taille et de poser sa tête au creux de son ventre.

- Je vous en prie, Rose, ne pleurez pas à cause de moi. Je n'en vaux pas la peine.

Une chose dont il était sûr, il ne lui demanderait pas de lui pardonner. Ce serait l'offenser et lui faire un peu plus de mal. Il avait déjà provoqué trop de dégâts qui ne pourront certainement être jamais réparés. Il allait la perdre, si ce n'était pas déjà fait. C'est de ça dont il avait le plus peur. Lui s'en voulait énormément parce que même si c'était elle qui était passée à l'offensive, il aurait dû la repousser, lui résister. Il n'aurait jamais dû se laisser aller de cette façon là. Surtout avec elle. De plus, il était responsable quelque part, de lui avoir fait espérer que malgré tout quelque chose puisse un jour se passer entre eux. Il n'était qu'un égoïste. Un immonde égoïste. Car quelque part lui faire espérer vainement qu'un jour un « nous » puisse exister, cela lui permettait de la garder auprès de lui. Alors lui demander pardon pour ces quelques heures, qu'il avait toujours profondément désiré au fond, ce serait lui être irrespectueux. Même si cela avait été une erreur. Cela en était une magnifique. La plus belle de son existence.

Rose retient un hoquet de surprise quand le Docteur l'agrippa. Elle avait le cœur au bord des lèvres. Elle n'était pas prête à l'affronter. Pas encore. C'était trop douloureux pour le moment. Elle voulait avant tenter de panser cette blessure. Sans jamais y parvenir puisque les sensations, les images, reviendraient sans cesse la raviver. Elle ne pourrait oublier. Juste essayer de vivre avec. Ses mains empoignèrent les épaules du gallifréen et commença à le repousser fermement.

- S'il vous plaît, le supplia-t-elle, pas maintenant. Pas encore.

Le Docteur ne bougea pas, résistant en serrant plus fort sa taille. La jeune femme le sentait trembler contre elle. Il avait mal, lui aussi. Sinon, il ne serait pas là, s'accrochant à elle comme si il avait peur de sombrer dans le gouffre qui semblait s'étendre sous leurs pieds. C'était la première fois qu'elle le voyait ainsi. Fragile. Vulnérable. Presque brisé. Sans cette carapace derrière laquelle il se cachait sans cesse. Et au fond d'elle, cela la toucha. Une envie de le consoler la submergea, de lui prouver malgré tout qu'elle l'aimait envers et contre tout. Elle cessa de le repousser en lâchant ses épaules et passa ses doigts doucement et tendrement sur sa joue mangée par une légère barbe.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle après un long moment de silence.

- J'ai peur de vous aimer, répondit le Docteur d'une voix quasiment inaudible.

Peur de l'aimer. C'était si idiot. Tellement stupide. Seulement, il en était terrifié de tout cet amour qu'il portait à l'égard de la jeune femme. Cela lui était tombé dessus comme ça, au moment où il s'y attendait le moins. Sans le vouloir. Sans trop y croire. Sans pouvoir l'éviter. Contre son grès. Et en y perdant tout contrôle. Avec elle, c'était... Aucun mot dans l'univers pouvait décrire ce qu'il ressentait. Il ne croyait pas qu'on pouvait aimer à ce point là. Il ne l'avait jamais soupçonné. Et, il pensait sincèrement que cela ne pouvait lui arriver, qu'il n'était pas fait pour cela. Mais c'était avant que Rose Tyler débarque dans sa vie.

Pourtant dès le début, il avait su. Quelque chose de doux et de violent s'était produit en lui, comme une immense réaction chimique sur laquelle il n'avait aucun contrôle, avec cette jeune femme qu'il venait de rencontrer au hasard, dans le sous-sol de ce grand magasin. Mais était-ce vraiment un hasard ? Il se posait souvent la question parce qu'il n'avait jamais cru aux coïncidences.

Dès qu'il avait rencontré son regard, il avait eut le sentiment qu'il n'était plus tout seul. Dès qu'il lui avait pris la main, celui de lui appartenir. Et cela l'avait complètement bouleversé au plus profond de son âme. Il en avait été comme foudroyé sur place. Les humains appelaient cela un coup de foudre. Il n'avait jamais cru à ses sottise. Pourtant, c'était bien ce qui s'était passé. Il ne pouvait pas le nier. Ses cœurs avaient cesser de battre à peine le temps d'une seconde avant de se mettre à cogner tambour battant dans sa poitrine. Il avait sentit ses entrailles parcourut par une immense vague de chaleur enivrante, apaisante et familière qui ne l'avait plus quittée depuis ce jour.

Il n'avait pas compris au début ce qui se passait en lui. Il avait tenté de ne plus y penser, d'enfouir ces étranges émotions quelque part dans les méandres de son cerveau. Sauf qu'il n'y était jamais parvenu. Des images ne cessaient de venir hanter ses pensées, un sourire ravissant, une magnifique chevelure blonde, un tendre et chaud regard chocolat...

Et puis par une incroyable suite d'événements, elle lui avait sauvée la vie.

A ce moment là, il avait prix conscience d'une chose. Il avait besoin d'elle. Il voulait l'avoir prés de lui. Elle, Rose Tyler. Il fallait que ce soit elle, sa nouvelle compagne. Ses cœurs en avaient décidés pour lui. C'était elle et personne d'autre.

Rose était devenue sa bouée de sauvetage à laquelle il s'accrochait éperdument pour ne pas se laisser envahir par ses ténèbres. Rose lui était devenue vitale. Ses sentiments avaient pris une telle ampleur que tout ce qui comptait pour lui, c'était de la voir lui sourire, l'entendre rire aux éclats, prendre la main dans la sienne. Il devait à chaque seconde s'assurer de sa présence.

Lui, le dernier Seigneur du Temps, était complètement fou amoureux, de Rose Tyler, un jeune humaine ! Comment une telle chose avait pu se produire ?

- J'ai peur de vous aimer si fort, reprit-il, que si je devais vous perdre, je ne pourrais pas y survivre.

Perdre Rose était sa plus grande angoisse. Son pire cauchemar. Sa peur la plus profonde. Cette même peur qui le tourmente dès que quelqu'un ose s'approcher d'un peu trop près d'elle. Il avait été terrifié à chaque fois que Mickey, Adam, ou même Jack la lui prenne, qu'il le lui arrache. Tout comme, il redoutait que Jackie se décide de lui reprendre sa fille. La même peur l'habitait que Rose trouve quelqu'un qui assume ses sentiments au lieu de les fuir et d'en avoir peur, pas comme lui, le lâche. Et qu'elle décide de le quitter pour un autre homme parce qu'elle ne resterait pas éternellement à ses côtés, quoi qu'elle en dise. Un jour, elle en aura assez de l'attendre, de l'aimer en silence, de souffrir et d'endurer toutes les peines qu'il lui causait.

Si elle ne lui était pas arrachée, ce serait elle qui décidera de le quitter de son plein gré. Et de l'abandonner à son sort. Et même si au fond de lui, cette pensée le faisait atrocement souffrir, il savait qu'elle aurait raison de le faire. Il n'était pas bien pour elle. Elle méritait, et il le pensait sincèrement, mieux que lui. Un homme capable de l'aimer, de la chérir, d'être là pour elle, de lui offrir une belle vie.

Tout ce qu'il ne pouvait pas lui donner.

Rose était une magnifique et intelligente jeune femme qui avait toute la vie devant elle.

Lui n'était qu'un vieux Seigneur du Temps, déjà si las...

Ils étaient si diffèrent. Et pourtant, ils se complétaient l'un et l'autre en une parfaite symbiose.

Il n'avait jamais été dépendant d'une personne dans sa vie, parce qu'il ne pouvait pas se le permettre. Hormis qu'avec Rose, c'était diffèrent. Peut-être parce qu'il l'aimait plus que tout, et qu'il avait une confiance absolue en elle. Il croyait tellement en elle. Dépendre à ce point d'elle, ça le terrifiait. C'était dangereux. Si elle devait le quitter ou bien le trahir, il ne s'en relèverait pas.

Sa chère Rose. Sa tendre et merveilleuse compagne. Sa moitié. Son âme sœur. Encore une autre bêtises des humains. Mais c'était si vrai...

Le Docteur aurait tant aimé être moins lâche, d'assumer pleinement et sans retenu son amour, de construire quelque chose avec elle. Sauf, qu'il en était incapable. Du moins, il en était persuadé.

- Vous êtes si savant, déclara Rose soudainement. Et pourtant, vous savez si peu de choses...

La jeune femme entoura le visage du gallifréen de ses mains et le leva vers elle. Puis, elle plongea dans son regard dans le sien pour retenir son attention. Elle voulait qu'il lise dans ses yeux, tout ce qu'elle ressentait à son égard, son amour, sa tendresse, ainsi que le mal qu'il lui faisait.

- Peur d'aimer, peur de souffrir, reprit-elle d'une voix douce. Que vous reste-t-il finalement ? Rien. C'est l'amour, la peur, le désir, l'envie, la douleur entre autre qui nous font vivre. Cela en est même l'essence de la vie. A quoi cela sert de vivre, si vous ne voulez pas éprouvez vos émotions ? Pourquoi avoir un cœur, deux qui plus est dans votre cas, si il ne bat pas pour une personne particulière ?

- Je... Vous... Rose... Bredouilla le Docteur.

Rose approcha son visage de celui du gallifréen. Il tenta de reculer mais elle le retient. La tournure de la conversation le déstabilisait. Il s'était attendu à essuyer sa colère, sa rage. Qu'elle crie, qu'elle hurle. A tout. Excepté à ça. Ils se retrouvaient là, si proche de l'un et de l'autre. Quasiment à chuchoter.

- Oui, les émotions font mal. C'est comme ça. Personne n'est à l'abri de souffrir. Même vous, Docteur.

Le Docteur ferma les yeux, incapable de soutenir plus longtemps le regard de sa jeune compagne.

- Rose, je veux plus souffrir. Je ne veux plus avoir mal. J'ai déjà trop perdu.

La jeune femme comprenait. Elle en savait la raison. La perte de son monde, de son peuple, ce sacrifice auquel il avait dû consentir, lui faisait toujours autant de mal. Une blessure dans son âme dont elle ne pourra jamais complètement le guérir, ni cicatriser entièrement. Et maintenant, il n'avait plus cette sensation d'être désiré par qui ce soit, ou d'être chez lui quelque part.

Sa rencontre avec Sarah Jane Smith avait brutalement ramenée Rose à la réalité que tout n'était pas acquis et principalement que tout n'était pas éternel. Elle avait saisit beaucoup de choses. Notamment ce besoin que son compagnon éprouvait de se cacher derrière une façade, de voyager sans cesse sans revenir sur ses pas, en allant toujours de l'avant. Sans jamais s'arrêter pour ne pas se faire rattraper par le passé au risque de sombrer dans les ténèbres qui le hantaient.

Ainsi que la brève histoire qu'il avait eut avec Madame de Pompadour lui avait fait comprendre sa peur de s'attacher trop à une personne et de se la faire arracher brutalement et d'en souffrir énormément. La jeune femme avait enfin comprit pourquoi il la gardait éloignée de lui. C'était pour se protéger pour plus tard...

Elle posa son front contre celui du Docteur, puis laissa glisser à nouveau ses doigts sur cette joue qu'elle aimait tant. Elle voulait tant le protéger, l'aimer, le prendre dans ses bras et sécher ses larmes. Elle voulait qu'il sache qu'elle avait besoin de lui, tout comme il avait besoin d'elle.

- Je sais, souffla-t-elle. Tout comme j'ai pris conscience que je ne pourrais vous accompagner jusqu'au bout, même si je le désire plus que tout. J'ai compris que le temps n'avait pas d'emprise de vous. Moi au contraire, je vais vieillir. Le temps pour vous de cligner des yeux, je serais morte la seconde suivante. Alors oui, je vais disparaître un jour. Peut-être demain, dans des semaines, ou bien des années... C'est comme ça. Ce qui devra arriver un jour ou l'autre arrivera. Personne n'y pourra rien changer. Même vous et moi.

Le gallifréen consentit à rouvrir les yeux pour tomber dans ceux de sa compagne, face aux propos qu'elle venait de tenir. Comment pouvait-elle avoir de telles pensées si sombres ? Elle avait encore tant de temps devant elle. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose. Mais aucun son ne franchit ses lèvres. Il était tétanisé. Il avait peur. Il avait mal. Et comme si elle lisait dans ses pensées, elle répondit à sa question.

- Peu importe... Alors le peu de temps que nous ayons, vivons le ensemble. Tout ce que je souhaite, c'est de vous aimer...

Le Docteur était incapable de lui répondre. Trop perdu. Trop bouleversé. Il se noyait dans le regard de sa compagne. Des yeux débordant d'amour et de sincérité. Comment pouvait-elle avoir un regard tel que celui-ci, alors qu'il venait de la faire souffrir ? Comment même pouvait-elle l'aimer autant ?

Et si il se trompait ? Et si il passait à côté de quelque chose ?

Rose venait de voir le regard du gallifréen changer. Imperceptiblement. Mais quelque chose venait bien de bien de se modifier. Il commençait à douter. Tout n'était donc pas perdu. L'espoir venait de renaître dans le cœur de la jeune femme.

Quand elle y repensait, il avait toujours évité les confrontations, de s'ouvrir un peu à elle, la coupant d'un « je vais bien » ou détournant la conversation. Elle lui avait toujours trouvée des excuses jusque là. Il n'était pas prêt. Il avait besoin de temps. Hormis qu'en quelques mots, en quelques gestes, il venait de lui dévoiler son âme que très peu de personne sans aucun doute connaissait. Sauf que si à chaque fois, ils devaient en arriver à cette extrémité pour qu'il se mette à nu, elle n'y parviendrait pas. Rose ne l'attendrait pas plus longtemps. Son cœur se serra douloureusement à cette pensée. Elle était tellement bien avec lui. Elle l'aimait plus que tout. Mais pourquoi donc, pouvait-il la rendre aussi heureuse et la briser la seconde suivante ? Pourrait-elle le supporter encore longtemps ? Voulait-elle continuer à l'aimer douloureusement ? Était-elle prête, aussi, à renoncer à cet homme pour lequel, elle s'était tant battue ? Elle savait qu'il l'aimait. Elle l'avait toujours su. Elle s'en était contentée jusque là. Mais aujourd'hui, elle en voulait plus. Elle voulait être à lui, qu'il soit à elle, entièrement.

Rose était prête à faire des sacrifices pour eux. N'avait-elle pas changée pour lui ? Parce que si il se donnait la peine d'essayer, elle était persuadée qu'ils y arriveraient.

- Laissez-nous une chance... Murmura-t-elle.

Le Docteur regardait intensément la jeune femme. De nouvelles larmes se formaient le long de ses cils. Il leva la main et effaça de son pouce les perles qui menaçaient de rouler. Elle ferma les yeux sous la tendresse de ce contact.

Une chance... Elle leur donnait une chance... Elle voulait encore de lui... Comment était-ce possible après tout ce qu'il y avait eut entre eux ? Il était temps pour lui de s'arrêter de courir, de réfléchir à ce qu'il voulait vraiment dans sa vie. Il se devait de faire un choix. Mais es-ce que les choses pouvaient évoluer positivement ? Il l'aimait tant. Il la voulait tant dans sa vie. Encore plus, maintenant, qu'il venait de goûter à la douceur de sa peau, à la saveur si sucré de ses lèvres. Elle était tout ce qu'il pouvait désirer. Une amie et une amante. Mais pouvait-il s'abandonner à elle entièrement ?

Il était un homme, certes. Mais un Seigneur du Temps avant tout. Le denier qui plus est. Ce qui lui conférait des responsabilités envers cet univers qu'il devait tenir. Lui seul avait le droit de prendre certaines décisions pour en maintenir l'équilibre. C'était un lourd fardeaux. Et, il ne voulait pas l'imposer à la jeune femme. Elle le savait et l'avait comprit. De plus, il ne voulait pas qu'un jour, prendre la plus terrible des décisions : sacrifier Rose pour sauver cet univers. Il ne le supporterait pas. Il n'y survivrait pas.

Il ne la méritait pas. Il n'en était pas digne. Non, vraiment. Elle avait placée en lui toute sa confiance. Il ne faisait que la trahir. Il lui promettait tant de choses comme celle de ne jamais l'abandonner. Et lui qu'est ce qu'il faisait le lendemain ? Il reniait sa promesse, la laissant derrière lui, pour aller sauver Reinette, tout en sachant pertinemment qu'en le faisant, il ne pourrait jamais revenir vers elle...

Et pourtant Rose lui avait pardonnée sa trahison...

Elle, au moins, ne trahissait pas ses promesses. Elle ne l'abandonnait pas. Elle lui avait même prouvée qu'elle était prêtre à se sacrifier pour lui.

Le Docteur avait toujours su qu'elle serait unique, qu'elle ne ressemblerait à aucun de ses précédents compagnons.

Et, si il leur laissait une chance ? Était-il encore temps ? La jeune femme avait tant à lui offrir. Mais lui avait-il quelque chose à lui offrir ? Pas grand chose en fait. A part son amour. Un amour profond, éternel, indicible, incommensurable. Mais cela suffirait-il ? Peut-être au début, mais qu'en serait-il par la suite ?

- Je ne peux pas vous donner la vie que vous souhaitez, se confia-t-il.

Rose ouvrit les yeux et rencontra le regard du gallifréen, brun, chaud, et si tendre, mais aussi inquiet et craintif.

- De quelle vie ? Lui demanda-t-elle doucement.

- Une vie stable, une maison, des enfants...

- Si j'avais réellement voulue une vie comme celle-ci, je n'aurais pas tout lâchée sur Terre pour vous suivre sur un coup de tête. J'ai laissée ma mère, Mickey, sans me soucier d'eux, derrière moi pour vous...

La jeune femme avait tout quittée pour lui. Une petit ami avec lequel, elle se serait probablement mariée. Une mère qu'elle laissait complètement seule. Sans se soucier des conséquences de son acte. De la peine qu'elle pouvait causée. Cependant durant toute sa vie, elle avait attendue quelque chose. Et une opportunité s'était offerte à elle, alors elle avait saisie cette chance.

Elle avait vue tant de merveilles avec le Docteur. Il lui avait montré une nouvelle façon de voir la vie et de la vivre. Cependant comme tout autre chose, il y avait un revers à la médaille : la mort. La plus fidèle des compagnes du gallifréen, mais elle en avait pas peur. Elle en avait acceptée cette fatalité depuis un moment. Toucher au Docteur ne se faisait pas sans conséquences...

- Vous pensez vraiment, reprit-elle, que si je n'aimais pas la vie que je mène à vos côtés, je serais encore là ?

- Non... Vous êtes encore là. Pourquoi ?

- Comme l'a dit une très grande philosophe, je dois aimer les problèmes, chuchota-elle en plaisantant.

Le gallifréen nota le léger sourire qui étirait les fines lèvres de sa compagne. Elle était toujours là, à ses côtés. N'était ce pas le plus important ? Il reposa la tête sur son ventre et elle se mit à lui caresser les cheveux avec beaucoup de tendresse. Le silence qui suivit fut très agréable et apaisant.

- Ce ne sera peut-être pas pour toujours, ajouta-t-elle. Mais pour un moment. Un très long moment...

Le Docteur leva les yeux et rencontra le regard brun de la jeune femme, caressant, chaud et doux. Il sentait en lui une force nouvelle et libératrice. Son regard s'attarda sur ses traits angéliques qu'il adorait tant, sur son corps qu'il connaissait dorénavant par cœur, et dont il avait aimé embrasser et caresser chaque parcelle.

Il avait tant de chose à lui dire en cet instant, qu'il éprouvait le besoin de lui dire et qu'il n'avait jamais eut le courage de le faire. Ou bien avait-il juste besoin d'être là avec elle, d'être près d'elle, de la serrer contre lui tout simplement.

Pour la première fois de sa vie, le gallifréen se sentait libre et léger. Il sourit. Un sourire timide mais serein. Il se releva un peu et embrassa sa compagne sur le front, puis tout en se redressant, il la fit basculer avec lui sur le lit. Rose n'y opposa aucun résistance, se laissant volontiers faire. Il la prit dans ses bras, l'étreignant contre lui aussi fort qu'il le pouvait, passant un bras peu assuré sur sa taille. Il enfouit le nez dans dans son cou, s'enivrant à nouveau de son parfum et du contact de sa peau. Il ne lui en fallut pas plus pour le plonger dans un état de béatitude. Rose sourit à son tour. Elle se sentait bien, retrouvant enfin cette chaleur douce et rassurante qui l'enveloppait, et si familière.

- Ma Rose... Chuchota-t-il.

La jeune femme enfouit ses mains dans ses cheveux. Un geste tendre qu'il lui paraissait bien naturel. Dorénavant tout irait pour le mieux. Elle en était sûre car elle ferait tout pour que cela soit le cas. Cependant, elle éprouvait le besoin de le rassurer encore sur une chose, qu'elle le débarrasse de ses doutes et de ses peurs une bonne fois pour toute. C'était essentiel pour eux. Elle lui chuchota quelques mots au creux de l'oreille.

Le gallifréen sourit. C'était bien sa Rose. Il la reconnaissait bien là. Elle se permettait de lui dire des choses, qu'aucun de ses anciens compagnons ne se serait permis de faire. Mais Rose était spéciale. Elle avait déboulée dans son existence comme une tornade si pétillante de vie, pleine de fraîcheur, resplendissante, bousculant tout sur son passage. Elle lui avait insufflée une nouvelle force, et permis de retrouver le goût à la vie. Il avait tellement de chance de l'avoir à ses côtés. Et, il en réalisait que l'ampleur maintenant. Il quitta son cou pour lever son visage vers le sien. Il voulait se perdre à tout jamais dans son regard.

- Tu est magnifique, lui déclara-t-il.

Rose sourit tendrement, touchée par cette déclaration. Tout l'art du Docteur d'être capable de tout dire en quelques mots sans totalement le faire. Une déclaration à sa façon. Une confidence indirecte mais tellement sincère. Elle savait ce qu'il voulait lui dire. Il avait prononcé « tu est magnifique » pour lui dire « je t'aime ». Même, si il ne lui avait pas dit, elle le savait. Il lui avait montré il y a quelques heures et elle le lisait en ce moment dans ses yeux. Le Docteur était un être très pudique, contrairement aux apparences. Mais ça. Juste ça. Cela lui suffisait amplement.

D'une extrême lenteur, le gallifréen rapprocha ses lèvres de celles de la jeune femme. Il vit qu'elle fermait les yeux, anticipant ce qu'il allait suivre. Il sourit devant tant d'impatience. Sa tendre et douce Rose. Que serait-il devenu si il ne l'avait pas rencontré ? Si, elle avait refusée de devenir sa compagne ? Il ne préférait même pas l'imaginer, parce que ce ne serait pas connaître l'ivresse de l'aimer, ni de sentir ses cœurs battres la chamade en sa présence, ni de connaître cette douce chaleur l'envahir.

Il n'était plus question pour lui d'être un lâche quand il s'agirait de Rose, ni d'avoir peur et de douter. Il savait qu'il venait de faire le bon choix. Un sentiment étrange et troublant le submergeait. Mais également rassurant à la fois. Il se sentait chez lui près d'elle, contre elle, après des siècles d'errances. Il était temps pour lui -aussi- de tourner la page de son passé et de commencer à écrire une autre page de son histoire avec elle. Il réalisait que les plus beaux moments de sa vie allaient venir.

A partir de cet instant, il fera tout pour en être digne.

Le Docteur se rendit compte qu'il s'était perdu dans ses pensées quand il rencontra le regard de Rose. Elle avait ouvert les yeux, et le regardait avec un air malicieux. Elle attrapa son visage entre ses mains pour l'attirer à elle, afin de faire disparaître l'espace qu'elle trouvait intolérable entre eux. Quand ses lèvres furent contre les siennes, il lui murmura un « pardonne-moi » avant de les sceller. Elle prit possession de sa bouche pour un baiser tendre et amoureux au début, puis passionné quand il y répondit en la plaquant davantage à lui. Leurs langues se rencontrèrent dans un frisson avant d'entamer une danse sensuel. Les lèvres se séparèrent pour déposer des baisers sur le cou, le début d'une poitrine, un menton, avant de se rechercher avidement déjà en manque...