DISCLAIMER : Sasuke appartient à Naruto... et ils sont tous les deux à Masashi Kishimoto ! (la vie est trop injuste je veux Sasuke !)

COUPLE : NaruSasu / SasuNaru et d'autres...

RATING : K+ pour l'instant mais le rating sera variable d'un chapitre à l'autre.

Bêta-lecter par Ernia ! 1000 mercis à toi, Ô ma vénérée Bêta pour avoir corrigé mes chapitres. Merci pour ton soutien, tes encouragements et tes conseils :-)


CHAPITRE PREMIER : Appréhensions


Suna Gakure no Sato – Kaze-no-Kuni (Village caché du Sable - Pays du Vent)

L'homme marchait d'un pas vif dans les rues de Suna, entièrement vêtu de noir à l'exception d'une spirale écarlate au dos de son tee-shirt et du sang séché qui couvrait ses avant-bras par endroit. Il se blessait souvent pendant ses entraînements ces derniers temps, incapable de se concentrer correctement. Perdu dans ses pensées, il répondait machinalement aux nombreux saluts qui ponctuaient sa route jusqu'au palais du Kazekage, ignorant les gloussements et les rires ainsi que les invitations à peine voilées des adolescentes qui se massaient sur son passage en espérant qu'il les remarque.

L'une d'elle, plus hardie que les autres lui attrapa le bras. Brusquement ramené sur terre, il la fixa sans comprendre et sursauta lorsqu'il sentit un liquide frais sur sa peau. Elle enlevait le sang séché sur ses bras, paraissant ne pas pouvoir fixer directement l'homme qu'elle venait d'arrêter. Elle leva finalement les yeux vers lui, un éclat plus que séducteur dans son regard. Celui-ci vacilla lorsqu'elle se rendit compte qu'il se laissait faire avec indifférence, à nouveau dans ses pensées.

L'audace de l'adolescente fit enrager les autres. Elles se mirent à invectiver la jeune fille et se regroupèrent autour de l'homme. Leurs voix aigues le ramenèrent à la réalité. Il s'empara du linge humide avec un sourire absent pour les filles et reprit son chemin, tâchant de repousser d'anciens souvenirs où un garçon aux cheveux bruns tentait d'échapper chaque jour à la horde grandissante de ses fans. Il serra les poings et jura entre ses dents.

Il grimpa les marches du palais quatre à quatre tout en faisant disparaître les dernières traces sur ses bras et jeta le chiffon au sol avant de s'engager dans les couloirs. Complètement immergé dans son monde, il ne remarquait pas les saluts des gardes sur son passage et ces derniers, habitués depuis quelques temps à son inattention ne s'en formalisaient pas. Certains le suivirent des yeux avec inquiétude, n'aimant pas cet air sombre et préoccupé qu'affichait celui qui avait sauvé leur maître. Arrivé devant les portes du bureau du Kazekage, l'homme entra sans frapper. Le Kazekage de Suna repoussa le rapport qu'il étudiait pour fixer son ami, lequel poussa un soupir à fendre l'âme en se laissant tomber sur un siège. Gaara se pencha en avant, le menton calé dans sa main droite et sourit.

- Est-ce que tu serais finalement nerveux, Naruto ?

Ce dernier passa une main lasse dans ses cheveux blonds et planta ses yeux devenus violets dans ceux de Gaara.

- Un peu, grimaça t-il.

- Tu n'as pas à t'inquiéter, tes amis seront heureux de te revoir.

- Ce n'est pas ça…

- C'est Lui ? s'exclama Gaara d'une voix plus froide qu'il ne l'aurait voulu. Il ne L'avait pas nommé, mais même ainsi le regard de Naruto s'assombrit et il serra les poings.

- Non.

- L'Autre alors ?

- Kiyomaro et Kaname, coupa Naruto, agacé par le talent de Gaara pour appuyer là où ça faisait mal.

Le Kazekage soupira, rassuré.

- Ils sont surexcités à l'idée de vivre à Konoha, continua Naruto, la mine de plus en plus sombre.

En fait, plus la date de son retour approchait et plus il était en proie aux doutes. Il remettait même en question ce qu'il savait être inévitable. Vraiment très nerveux, pensa Gaara et quoiqu'en dise Naruto, ce n'était pas qu'à cause des deux gamins… ce qui rappela à Gaara ses propres raisons d'être nerveux. Surexcités ?

- J'espère que tu as trouvé de quoi les calmer, intervint-il. S'ils détruisent encore quoique ce soit, je ne suis pas sûr que l'amour que te porte le peuple de Suna suffise à leur épargner sa colère.

Naruto fit la grimace.

- Ils ne sont pas agités à ce point là, rassura t-il Gaara.

- Attends que tu partes ! Subaru a intérêt à les surveiller de près cette fois !

- Subaru est parfait, contra avec un sourire Naruto face à l'expression dubitative de Gaara. C'est toi qui cède toujours.

- Pour éviter les émeutes ! s'exclama Gaara avec une mauvaise foi qui fit sourire Naruto.

En vérité il s'amusait beaucoup (trop) des aptitudes et du caractère des deux enfants.

- ... La dernière fois, poursuivait Gaara, ils ont détruits plusieurs bâtiments…

- … qui devaient être rasés dans les jours suivants, compléta Naruto d'une voix affaiblie en repartant dans ses pensées.

Gaara ne lui en laissa pas le temps. Il détestait voir ce voile de tristesse dans les yeux de son ami.

- Naruto… qu'est-ce qui te trouble alors ?

- Ils n'ont connu que ce foyer et ici personne ne m'est hostile… Il laissa sa phrase en suspens et Gaara hocha la tête. Il comprenait parfaitement.

- Ils sont assez solides pour affronter cette situation et toi aussi, dit-il d'une voix apaisante, mais après tout il ne faisait que pointer l'évidence.

Naruto s'agita sur sa chaise, ressemblant à l'enfant qu'il était lors de leur première rencontre. Gaara comprit que son malaise était plus profond qu'il ne l'avait cru et surtout que l'Autre n'y était pour rien pour une fois. Il s'ajoutait à la peur qu'il voyait luire dans les yeux de Naruto. Gaara se leva et fit le tour de son bureau pour saisir les mains de Naruto. Ce dernier inspira profondément et enlaça ses doigts à ceux de son ami, essayant de s'expliquer plus clairement.

- Si je rentre, ils appartiendront à Konoha…

- Tu ne veux plus être Hokage ? coupa Gaara pour le faire réagir. Il ne fut pas déçu du résultat.

- Il n'est pas question de mes rêves, s'exclama Naruto avec humeur. Même si je devais ne jamais être Hokage, Konoha c'est chez moi !

Il écarquilla les yeux en fixant Gaara d'un air stupide en se rendant compte de ce qu'il venait de dire. Il n'avait pas réalisé qu'après tout ce temps il éprouvait encore ce genre de sentiments pour son village natal. Ce n'était pas l'endroit d'où il venait mais sa maison.

J'ai laissé mon cœur à la maison, pensa Naruto.

Il ferma les yeux mais un visage à la peau pâle se forma sous ses paupières et il les rouvrit précipitamment pour plonger dans ceux de Gaara.

- Ils se sentiront chez eux là où tu décideras de t'installer, lui dit ce dernier en souriant. Et ils ne seront pas seuls puisque tu seras avec eux.

- Je suppose que tu as raison.

- Tu voudrais les laisser ici, questionna prudemment Gaara, sachant que le village du sable risquait de ne pas survivre à l'énergie conjuguée de Kiyomaro et de Kaname.

- Ce n'est pas une option, dit Naruto d'une voix catégorique, sortant enfin de son état troublé.

- Alors arrêtes de t'en faire ou je vais finir par croire que sous toutes leur vantardise les Uzumaki ne sont en fait que des couards.

Naruto le frappa à l'épaule avec un sourire et Gaara appuya son front contre le sien, les yeux sérieux et pleins de tendresse.

- Tu vas me manquer Naruto, souffla t-il contre sa bouche.

- Merci de nous avoir accueillis, sourit ce dernier.

- Tu n'as pas à me remercier, répondit gravement Gaara. Je n'aurai pas assez de cette vie pour payer ma dette envers toi.

- Je te rappellerai cette phrase, dit Naruto. Son rire amusé résonna dans la pièce. Il se releva :

- Je vais aller les voir avant la réunion.

- Ce n'est pas la peine que tu sois présent, je te raconterai. Tu ferais mieux de te reposer en vu de la soirée qu'ont préparé Kankurô et Subaru pour ton départ.

Le cœur de Naruto se crispa mais il n'en montra rien. Il s'engagea dans le couloir qui menait à l'aile de la famille du Kazekage où il logeait. Il devait partir. Quitter Gaara et ce village où tout le monde l'aimait, quitter Kiyomaro et Kaname, même peu de temps, quitter la présence chaleureuse de Subaru… Revenir à Konoha. Retrouver Tsunade, Kakashi, ses amis, Sakura… Sasuke. Le dernier nom lui fit mal et il le chassa de sa tête. Il s'en occuperait plus tard. Pour l'instant, il voulait juste serrer ses fils dans ses bras.


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