La nuit était calme sur Privet Drive. Le ciel était dégagé et aucun nuage ne venait troubler la beauté des étoiles. Aucun son ne se faisait entendre mis à part celui des grillons qui se livraient à des concerts mélodieux sur les pelouses parfaites bordant les maisons. Tous les habitants étaient profondément endormis, plongés dans leurs rêves banals de citadins de la banlieue de Londres. Tous sauf un seul.

Harry Potter était assis à califourchon sur le lit de la plus petite chambre du numéro quatre. La respiration haletante, il essayait d'oublier les images terribles du rêve qu'il venait de faire. Depuis qu'il était revenu chez sa tante et son oncle, Harry n'avait pas dormi une seule nuit sans faire de rêve abominable sur la mort de son parrain, Sirius Black. Il avait suivi les conseils de ses amis et essayé d'oublier ce sentiment de culpabilité qui avait empli son âme à la fin de l'année scolaire.

Il était arrivé à une conclusion. Il ne pouvait tout simplement pas oublier mais il devait apprendre à vivre avec. Il ne pouvait pas se permettre de se morfondre sur son sort.

D'abord, il était certain que ce n'était pas ce qu'aurait voulu Sirius. Sirius s'était sacrifié pour lui, comme sa mère et son père tant d'années avant lui, et ce n'était sûrement pas pour qu'Harry sombre dans une dépression en ne profitant pas de la vie.

Ensuite, il y avait une autre raison, plus sombre et moins réjouissante mais ô combien plus importante. Il avait appris, à la fin du trimestre, qu'une prophétie faite 16 ans auparavant liait son destin et sa vie à celle de Voldemort, l'assassin de ses parents, de Cédric, de Sirius et de tant d'autres même si c'était indirectement qu'il les avait tués. Harry n'avait pas le droit de condamner tous ses amis, tous les sorciers et tous les moldus à une vie dans la crainte et l'esclavage. Il était de son devoir d'affronter Voldemort et de gagner même s'il devait y laisser sa vie.

Cette résolution était prise depuis déjà quelques semaines, mais Harry n'arrivait pas à se débarrasser de sa tristesse en pensant à la disparition de Sirius, qui lui avait servi à la fois de parrain, de père et de confident pendant les deux courtes années où il l'avait connu.

Toutes les nuits, Harry retournait dans ses rêves à la bataille du Département des Mystères et regardait Sirius tomber une nouvelle fois à travers le voile. Chaque nuit, il devait supporter les cris victorieux et hystériques de Bellatrix Lestranges alors que son parrain commençait sous ses yeux son long voyage sans retour vers la mort.

Même s'il essayait de se dire que les choses étaient comme cela et que le fait de passer ses nuits sans dormir ne les changeraient pas, Harry ne retrouvait jamais le sommeil après ses rêves et il était forcé de rester étendu en regardant le plafond jusqu'à ce que les gazouillements des oiseaux lui indiquent qu'il était l'heure d'aller préparer le déjeuner…

Mais cette fois-ci, Harry se sentait bien plus mal que les fois précédentes. Il n'arrivait pas à se calmer et il s'effondra sur son oreiller en sanglotant. Cette nuit pour la première fois de l'été, Harry n'avait pas rêvé de Sirius, mais de Hermione.

Il avait revécu le moment où Hermione avait été touchée par un sort de Dolohov. Cependant, dans son rêve Hermione n'avait pas survécu et elle était restée sans vie sur le sol, ne répondant pas à ses appels désespérés… Il lui fallut quelques minutes pour revenir à la réalité et se calmer un peu.

Hermione… Harry se demandait souvent comment il vivrait sans elle à ses côtés. Elle avait toujours été là pour lui, même quand tout le monde lui avait tourné le dos, y compris Ron. Hermione, depuis l'épisode du Troll lors de leur première année avait toujours était sa meilleure amie, avait toujours veillé sur lui, couvrant ses erreurs et le soutenant dans les moments difficiles.

Mais ce qui était le plus important pour lui qui était vu de tous comme un dieu vivant, c'était qu'elle l'avait toujours mieux connu que personne, et peut-être même que lui ne se connaissait. En contre partie, il était sûr qu'il était le seul à la comprendre vraiment, au-delà de ce voile de Je-Sais-Tout qu'elle se donnait. Il savait qu'elle était en réalité une fille sensible et qu'elle tenait à ses amis et sa famille beaucoup plus qu'elle ne tenait à ses bons résultats, ce qui était quelque chose. Pas même Ron ne pouvait prétendre les connaître aussi bien qu'Harry et Hermione se connaissaient, il était certain de cela.

A ses yeux ces simples faits ne faisaient qu'aggraver son malaise. Tout le long de l'année précédente, Harry avait été sur les nerfs et l'avait souvent prise pour cible de son courroux. A vrai dire, Ron avait aussi souffert, mais bizarrement, cela ne le gênait pas tant que cela. Il avait même fini par l'entraîner dans un voyage périlleux où elle avait failli trouver la mort. Etait-ce comme cela qu'il récompensait une amie si fidèle ?

Une amie… Harry commençait à se demander si c'était ce qu'elle était vraiment pour lui à présent. Si Hermione n'avait pas survécu au Département des Mystères, même la vie de Sirius n'aurait pas suffi à l'empêcher de devenir fou. Il éprouvait beaucoup plus que de l'amitié pour Hermione.

Il ne savait pas ce que c'était d'aimer ou même d'être aimé, n'ayant jamais eu l'occasion de le vivre, mais il était certain que c'était ce qui rapprochait le plus de ce qu'il ressentait pour Hermione. Il se demandait comment il avait pu être aussi aveugle aussi longtemps. Tout ce temps où son cœur avait fait des bonds pour Cho alors qu'Hermione, si parfaite, avait été à ses côtés depuis le début…

Harry se leva sans bruit et regarda son réveil qui lui indiqua qu'il était une heure de matin. Il ouvrit la porte sans bruit et s dirigea vers la salle de bain en prenant garde de ne pas réveiller les Dursley. Une fois qu'il se fût rafraîchi le visage, il retourna vers sa chambre.

Sur son lit l'attendaient quatre hiboux. Il faillit crier tellement il fut surpris. Quand son cœur reprit son rythme normal, il alla s'asseoir et entreprit de détacher les lettres pour libérer les oiseaux. Il reconnu immédiatement Hedwige, sa chouette effraie qui le salua d'un hululement joyeux, comme si elle était fière d'avoir accompli sa mission. Deux autres hiboux décollèrent dès qu'il les eût libérés de leur lettre.

-Cela doit être des lettres des Poudlard, pensa Harry.

Le dernier hibou était le plus petit et certainement le plus difficile à enthousiaste quant à sa mission. C'était Coq, le hibou de Ron. Harry finit quand même par l'attraper dans un réflexe digne de l'Attrapeur qu'il était. Le petit oiseau se dirigea vers la cage d'Hedwige pour se reposer et boire un peu. Celle-ci le regarda hautainement, ce qui fit sourire Harry.

Il décida d'ouvrir les lettres de Ron et Hermione en premier, car il était sûr qu'Hedwige revenait de chez Hermione.

Salut vieux,

Joyeux anniversaire !

Harry se tourna alors vers son calendrier et se rendit compte que c'était effectivement son anniversaire. Il avait seize ans… Quelle pensée étrange ! Il n'avait pas vu le temps passer depuis qu'il était entré dans le monde des sorciers…
Il tourna à nouveau son regard vers la lettre et reprit sa lecture.

Je suis avec ma famille là où nous avons passé l'été dernier…
Alors désolé mais nous n'avons pas pu t'acheter de cadeau. J'espère que cela ne t'ennuie pas trop. Ma mère a quand même fait quelques gâteaux et Fred et Georges ont voulu t'envoyer quelques uns de leurs produits. J'espère que tu vas bien et que tu n'es pas trop triste. Je comprends très bien ce qui t'arrive et je t'assure que tu devrais en parler pour alléger ta peine. En tout cas, Dumbledore nous a dit que tu ne pourrais sûrement pas venir ici cet été, Hermione non plus ne viendra pas…

J'ai essayé de la convaincre mais elle dit qu'elle a trop de souvenirs de Sirius pour passer son été dans sa maison. En tout cas, j'espère que tu vas bien et que tu ne t'ennuies pas trop. On se revoit à la rentrée…

Ciao, Ron.


PS : Tout le monde te dit bonjour et joyeux anniversaire dans la maison.


Harry soupira. Cette lettre était parfaitement représentative de Ron. Elle manquait totalement de subtilité. Il lui reparlait de Sirius et lui annonçait qu'il devrait passer son été à Privet Drive le jour de son anniversaire. Même, si Harry savait déjà cela, il n'était pas forcément très content de se l'entendre dire, surtout le jour de son anniversaire. Mais surtout, il affirmait qu'il comprenait parfaitement ce qu'il ressentait ! Harry laissa échapper une exclamation d'incrédulité.

D'après ce savait Harry, Ron n'avait jamais perdu de membre de s famille ou d'être cher. Au contraire, à chaque fois que cela avait failli arriver, Harry avait été là pour sauver Ginny et M. Weasley. Il ne regrettait rien de ses actes mais Ron l'agaçait profondément en prétendant tout savoir sur les épreuves que Harry traversait.

Harry soupira une novelle fois pour se calmer. Ron n'était sûrement pas au courant du manque de tact de sa lettre. Il avait fait cela pour essayer de lui remonter le moral, il ne fallait pas lui en vouloir…

Harry se tourna vers la lettre d'Hermione, en espérant qu'il aurait un meilleur moral après l'avoir lue.

Et il ne fut pas déçu. En relevant la tête, des larmes d'émotions coulaient le long de ses joues, tachant la lettre et effaçant en partie la belle écriture d'Hermione.

Bonjour Harry !

Comment vas-tu ? C'est une question un peu bête, je sais, mais je ne savais pas comment commencer ma lettre autrement sans paraître malpolie.

Tout d'abord je voudrais te souhaiter un joyeux anniversaire, Harry, même si j'imagine que tu n'as pas trop la tête à cela en ce moment. Mais je tenais quand même à te le souhaiter parce que ma mère m'a toujours dit que les anniversaires étaient les jours pendant lesquels personne ne doit être seul et se sentir abandonné. Alors sois sûr que tu n'es pas seul aujourd'hui et que je pense à toi (même si je pense aussi à toi les autres jours…).

Ton cadeau est quelque chose qui m'était très précieux, et même si ce n'est pas grand-chose, je pense que cela te sera plus utile qu'un livre. Ne te moque pas, je sais que je t'offre toujours des livres et que tu dois penser que pour moi, rien n'est plus utile qu'un livre, mais je t'assure que cette chose m'a beaucoup aidé dans mes chagrins. J'espère que cela te plaira et que cela pourra t'aider à toi aussi. Au cas où tu te le demanderais, je te l'offre parce que je pense que tu en as plus besoin que moi.

Sinon, à part ça je vais aussi bien que les conditions me le permettent, et j'espère que toi aussi. Au fait, j'ai reçu les résultats de mes BUSE et même si je me suis rendu compte que c'était assez dérisoire à côté de certaines choses, j'ai eu les notes maximales dans presque toutes les matières. J'aimerais bien connaître tes résultats pour pouvoir prendre mes cours de l'année prochaine avec toi, ou au moins le maximum d'entre eux…Pourras-tu mes les faire connaître si tu me réponds s'il te plaît ?

J'aimerais tant pouvoir alléger ta peine, Harry. Je sais que je ne peux pas comprendre ce que tu ressens, et j'espère ne jamais le comprendre, car j'imagine que cela voudrais dire que je devrais perdre mes parents ou toi, mais je voudrais tant te remonter le moral…S'il y a quoique ce soit que je peux faire, n'importe quoi, fais moi le savoir, Harry, s'il te plaît. Je te promets qu'à partir d'aujourd'hui, je ne me disputerai plus jamais avec toi (sauf si cela peut te sauver la vie), je te jure que je serai à tes côtés quoiqu'il arrive.

J'avais pensé qu'on pourrait se rencontrer sur le Chemin de Traverse pour faire les achats pour Poudlard, ou ce que tu veux d'autre… On pourrait dire à Ron et Ginny de venir avec nous, si tu veux…Fais moi savoir si tu es d'accord…Tu me manques…

Tendrement, Hermione.

Harry sécha ses larmes et serra le cadeau d'Hermione contre sa poitrine. C'était un simple pendentif avec une photo à l'intérieur, une photo de Ron, Hermione et Harry pendant leur cinquième année. Ron paraissait mal à l'aise sur la photo et Harry paraissait triste. Mais Hermione était resplendissante. Ce long mois passé loin d'elle avait renforcé les sentiments de Harry, si bien qu'il en avait presque mal. En ce moment même, son cœur débordait d'amour et de joie. Hermione venait de lui écrire la plus belle lettre et la plus belle preuve d'amitié qu'il n'ait jamais reçu.

Hermione le considérait au même plan que ses parents…Il était aux anges. Hermione s'inquiétait pour lui, Hermione lui avait promis d'être à ses côtés. Il ne voyait pas ce qui pouvait le rendre plus heureux, hormis qu'elle partage ses sentiments pour lui. Mais il ne faisait pas d'illusion, pour elle, il était un ami, ou peut-être le frère qu'elle n'avait jamais eu. Mais il était prêt à garder ses sentiments pour lui de peur de l'effrayer et de la perdre. Elle lui promettait son amitié et il s'en contenterait…

-Pour l'instant, pensa-t-il avec espoir.

Après avoir repris ses esprits, Harry se promit de répondre à Hermione et de se confier à elle comme elle le demandait. Il accepterait bien sûr son invitation même s'il ne savait pas comment il se rendrait sur le Chemin de Traverse. Il faudrait prévenir l'Ordre. Peut-être qu'il prendrait le Magicobus.

Enfin, quelque chose frappa son esprit. Hermione avait parlé des BUSE dans sa lettre. Cela voulait dire qu'une des deux lettres restantes devait être ses résultats. Il sentit un nœud se former dans sa gorge. S'il avait de trop mauvais résultats, il ne pourrait pas devenir Auror.

-Je n'ai pas besoin d'être un Auror pour venger mes parents et Sirius, pensa-t-il avec ferveur. Et en plus, Hermione semble décider à prendre les même cours que moi, je ne serai pas seul au moins.

Mais quelques secondes plus tard il se sentit mal en pensant qu'il obligerait peut-être Hermione à sacrifier sa carrière, car il ne pensait pas pouvoir la faire changer d'avis. Hermione pouvait être aussi têtue que lui quand elle s'y mettait. Il fallait que ses résultats soient bons, pas pour lui, mais pour Hermione.

En tremblant un peu, il ouvrit la lettre en s'attendant au pire.

Cher M. Potter,

Nous sommes heureux de vous annoncer que vous avez reçu 10 BUSE. D'après ce que nous a dit le Professeur Mac Gonagall, vous semblez intéressé par une carrière d'Auror. Nous sommes donc heureux de vous apprendre que cela est possible vu vos résultats.
Nous vous conseillons donc de prendre les matières suivantes dans le but de vous préparer le mieux possible aux concours d'entrée des Aurors :

-Défense contre les Forces du Mal

-Potions

-Métamorphose

-Sorts et Enchantements

-Soin aux Créatures Magiques

Notez bien que ces matières constituent aussi les bases de l'enseignement pour devenir Guérisseur.
Avec nos salutations distinguées,
Griselda Marchebank.

Harry fut prit par une vague de soulagement. Finalement, Hermione ne serait pas obligée de sacrifier sa carrière. Elle pourrait même devenir Guérisseur comme il la soupçonner de vouloir.

Il était assez fier de ses résultats, même s'ils n'étaient pas aussi brillants que ceux d'Hermione. Il avait largement le temps de s'améliorer et, avec l'entraînement de Dumbledore qu'il était pratiquement certain de recevoir, il espérait pouvoir devenir l'un des tous meilleurs Aurors de sa génération et de pouvoir faire honneur à son nom.

Il remarqua alors que l'enveloppe qui avait contenu ses résultats n'était pas vide. Il en retira deux autres lettres. L'une était la lettre habituelle qui lui annonçait que la rentrée se ferait le premier septembre à 11 heures à King Cross, voie numéro 9 trois quarts, et l'autre était courte mais lui fit extrêmement plaisir.

Cher M. Potter,

Félicitations pour vos résultats de BUSE. Je savais que je pouvais compter sur vous pour m'aider à tenir ma parole envers Dolorès Ombrage. Continuez sur cette voie.
Je voulais aussi vous annoncer que tous les décrets publiés l'année dernière par le Ministère ont été annulés. Par conséquent, vous êtes autorisé à reprendre votre place d'Attrapeur dans l'équipe de Griffondor. J'attends de vous que vous montriez à toute l'école pourquoi on vous considère comme le meilleur à votre poste depuis la naissance de Poudlard (à égalité avec votre père bien entendu) en nous aidant à gagner la coupe cette année encore.
Encore bravo, et bonne fin de vacances.

Minerva Mac Gonagall.

Le meilleur Attrapeur de toute l'histoire de Poudlard ? Harry était aux anges. Enfin quelque chose qu'il ne devait pas à son nom. Ses parents et Sirius auraient été fiers de lui et cela lui réchauffait le cœur.

Enfin, il se tourna vers la dernière lettre en se demandant qui pouvait bien l'avoir écrite sans attendre de réponse.

Harry,

J'espère que ton séjour chez ton oncle et ta tante se passe bien. Je t'écris pour te faire savoir que la lecture du testament de Sirius se fera le 2 août à 10 heures. J'ai joint un Portoloin à cette lettre. Il s'activera cinq minutes avant notre rendez-vous devant Gringotts. Je t'y attendrai avec Rémus et Tonks. Je souhaite y être présent et faire tout mon possible pour t'aider à surmonter les résultats de mes erreurs. D'ici là porte-toi bien.

Albus Dumbledore.

Sirius avait un testament ? Ce serait sûrement très dur d'y assister sans craquer. Mais Harry était touché par la sollicitude de Dumbledore. D'ailleurs, Harry n'arrivait pas à blâmer quelqu'un d'autre que lui-même, Voldemort et Lestranges pour la mort de Sirius. Il se dit qu'il devrait s'excuser pour son attitude lors de sa dernière rencontre avec le Directeur.

Harry n'avait toujours pas sommeil, même si son rêve était désormais bien loin dans sa mémoire. Ces lettres, surtout celle d'Hermione, avaient fait de son seizième anniversaire le meilleur qu'il ait jamais passé. Il regarda son horloge et vit qu'une heure était déjà passée depuis son réveil.

Il se dirigea vers son bureau, pris du parchemin vierge, sa plus belle plume (offerte par Hermione) et déboucha son encrier.

Chère Hermione,

Ta lettre m'a fait énormément de bien, et c'est avec plaisir que je réponds. Je te remercie d'être une aussi bonne amie. Je me demande ce que j'ai fait pour te mériter.

Tout d'abord, je vais plutôt bien, et encore mieux après ta lettre. Merci de penser à moi. Je pense aussi très souvent à toi cet été et cela me permet d'alléger un peu ma peine pour la mort de Sirius.

Je voudrais aussi m'excuser de mon attitude envers toi l'année dernière. Je suis désolé de t'avoir crié dessus alors que tu essayais d'être là pour moi. Je suis aussi terriblement désolé d'avoir causé ta blessure au Département des Mystères. J'espère que cela ne te fait plus souffrir. Tu m'avais averti que ce n'était qu'un piège, et je ne t'ai pas écouté… Je suis surpris, même si content, que tu m'adresses encore la parole après tout cela, et encore plus que tu me fasses un serment de fidélité sans rien demander en retour.

Je vais te promettre quelque chose en retour : plus jamais je ne me mettrai en colère contre toi (sauf évidemment si cela te sauve la vie) et je jure de te protéger peu importe le prix que je dois payer. Plus jamais tu ne seras blessée tant que je suis en vie car je serai toujours sur la route de tous les dangers qui t'attaqueront. Tu seras ma confidente, tu connaîtras tous mes secrets, car je pense que je ne peux pas trouve quelqu'un qui me connaisse mieux que toi et qui puisse me donner de meilleurs conseils.

Je te remercie aussi pour ton cadeau. Je crois pouvoir dire que c'est le meilleurs cadeau d'anniversaire que l'on m'a jamais offert. Tu peux être sûre que la prochaine fois que tu me verras, je le porterai autour du coup.

En parlant de prochaine fois, j'adorerais te voir sur le Chemin de Traverse. Le 2 août, il y aura la lecture du testament de Sirius et je devrai m'y rendre. Je te propose de me retrouver à midi au Chaudron Baveur. On prendra le repas et on fera nos courses après. Qu'en dis-tu ?

J'ai une faveur à te demander. S'il te plaît, n'invite pas Ron. J'ai reçu sa lettre pour mon anniversaire. Tout ce qu'il a trouvé à me dire c'est qu'il comprenait ce que je traversais, qu'il n'avait pas de cadeau pour moi, qu'il passait son été en famille dans la maison de Sirius et que je devrais rester à Privet Drive pour la fin de l'été (même si je le savais déjà). Tu peux inviter Ginny si tu veux, je ne pense pas qu'elle soit aussi maladroite que Ron, mais fait lui garder le secret. Ron deviendrait fou s'il savait que l'on se voyait sans lui.

Pour mes BUSE, j'ai le plaisir de t'annoncer que tu n'auras pas à sacrifier ta carrière pour tenir ta promesse. J'ai obtenu les résultats nécessaires pour devenir Auror et je prendrai même les cours qui sont nécessaires pour être Guérisseur. Je sais que c'est ce que tu veux faire au fond de ton cœur. Je suis content pour toi car je pense avoir raison en disant que je n'aurais pas pu te convaincre de ne pas faire ce que tu avais dit.

Bref, je pense que je t'ai tout dit. Je te remercie encore pour être qui tu es. Reste comme cela, Hermione, tu es la meilleure.

Tu me manques aussi.

Tendrement, Harry.

PS : Dis-moi si la date et l'heure te conviennent.

Après avoir relu sa lettre plusieurs fois, Harry, sentit la fatigue arriver enfin. Il appela Hedwige.

-Excuse-moi, je sais que tu viens juste d'arriver d'un long voyage, mais c'est très urgent, j'ai besoin qu'Hermione reçoive cela avant demain. Cela ne te gêne pas ?
Hedwige le rassura en lui mordillant affectueusement le doigt et tendit sa patte pendant qu'il accrochait sa lettre.

Harry la regarda s'envoler comme si elle était pressée d'arriver, et il se dit qu'elle ne devait pas recevoir que des lettres chez Hermione.

Avec un sourire sur les lèvres, Harry se dirigea vers son lit. Pour la première fois cet été, il fut capable de se rendormir.