Note de moi:

... Non, non ce n'est pas un mirage, c'est bien mon dernier chapitre! Oui... J'ai mis du temps, je m'excuse, vraiment, je suis honteuse, j'ai pas updaté cette fic depuis... Aôut dernier... Pas d'inspiration... Trop de trucs à faire aussi, que ça soit personnel ou autre.

Mais j'ai reçu une review il n'y a pas longtemps qui m'a dit " ca serait bien un chapitre pour Noël ". Et là, je me suis dit " Oui, pour Noël, c'est possible... " Alors j'ai effacé le début que j'avais écrit il y a des mois ( oui, je l'avais déjà commencé ) et j'ai écrit... Je ne sais pas ce que ça vaut, parce qu'entre nous, cette fic a d'ENORMES points faibles... Mais j'espère que ça vous plaira, parce que j'ai assez souffert, surtout sur la fin.

C'est donc avec émotion, que je tourne définitivement la page sur cette fic... J'avais en tête une séquelle quand je l'écrivais régulièrement, je ne sais pas si je le ferai, peut-être plus tard. Quand mes exams seront passés, notemment. Je viens d'apprendre que j'ai eu 16 en Littérature comparée hihi ^^ Oui, je sais, on s'en fout, mais bon, petite fierté personnelle...

Je remercie tout le monde du fond du coeur. Tout ceux qui m'ont lue, tous ceux qui m'ont reviewée, je vous adore! Passez de très bonnes fêtes de fin d'année et comme on dit chez moi: PACE E SALUTE! Bizouxxx!


Que La Vérité Soit.

oOoOo - oOoOo

Harry et Ginny s'observèrent durant de longues secondes avant que l'un des deux ne consentent à ouvrir la bouche.

Aucun des deux n'avait bougé.

Aucun des deux n'avait détourné le regard.

On aurait dit qu'ils attendaient. Qu'ils attendaient que les mots sortent simples, durs, peut-être même froids et blessants.

Harry se sentait horriblement coupable. Pris en faute avec la fiole ouverte posé sur le bureau derrière lui. Il regardait le visage blafard parsemé de plaques rouges de sa femme et il se rappela ce qu'il avait vu dans la Pensine quelques minutes plus tôt.

La lettre de Draco, commencement de la dernière partie du puzzle.

Son amour.

Beau, intact et grandissant.

Sa détresse.

Tangible et douloureuse.

" Ca y est? Tu sais tout? " Murmura enfin Ginny d'une voix sourde.

Harry ouvrit la bouche pour lui répondre non, mais se ravisa en voyant les larmes pénibles couler le long des joues de sa femme.

Sa femme.

La mère de ses enfants.

Celle qu'il avait promis d'aimer toute sa vie.

Celle qu'il devait rendre heureuse jusqu'à la fin de ses jours.

Celle qui était devenue peu à peu une étrangère au fil du temps.

" Il fallait bien que ce jour arrive, de toute façon... Je suis... désolée, Harry. " Enchaîna la rousse en baissant les yeux au sol.

Le Survivant sentait son coeur battre sourdement dans sa poitrine.

Il ne comprenait pas.

Il ne comprenait plus.

" Je t'aime tellement, tu sais... " Chuchota Ginny en s'essuyant maladroitement les yeux.

Il aurait aimé répondre que lui aussi. Qu'il l'aimerait toujours. Qu'elle avait été l'un des moments les plus beaux de sa vie. Qu'elle lui avait fait présent du plus beau cadeau qu'un homme puisse espérer, ses enfants. Mais il se contentait de la regarder, sans parler ni bouger. Sans trouver de mot pour la réconforter.

" Je vais déménager...

_ Pourquoi? " Demanda-t-il d'une voix cassée.

Harry s'éclaircit la gorge et rougit devant le regard éloquent que Ginny lui lança à travers ses larmes.

" Parce que... Je t'ai fait souffrir. Chuchota-t-elle.

_ Moi aussi...

_ Je t'ai menti.

_ ... Moi aussi. "

Ginny s'avança d'un pas hésitant et s'élança dans sa direction en voyant qu'il ne réagissait pas.

Machinalement, Harry passa ses bras autour de sa taille et la pressa étroitement contre lui en fermant les yeux.

Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas étreints de cette façon?

Depuis combien de temps n'avaient-ils pas parlé simplement?

" Tu ne m'as pas menti, Harry... Je... Je sais tout. "

L'ancien Gryffondor écarta un peu sa femme de lui et l'observa sans trop comprendre.

" Tu sais tout?...

_ Oui... Harry, c'est à cause de... "

A ce moment-là, la porte du bureau directorial s'ouvrit une nouvelle fois et Harry sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine.

Il était là.

Devant lui.

Surpris, semblait-il.

Gêné.

Un voile dans les yeux.

" Je suis désolé. Je pensais que le Professeur Mac Gonagall était dans son bureau. Marmonna Draco en détournant le regard et en faisant demi tour.

_ Non! " Crièrent Harry et Ginny d'une même voix.

Les deux époux se détachèrent complètement et échangèrent un coup d'oeil embarassé.

Draco resserra machinalement ses doigts d'un geste nerveux et attendit.

Il ne s'était pas attendu à ça. Il ne pensait pas qu'Harry serait encore là quand il viendrait à Poudlard. Même s'il l'avait espéré, il ne le pensait pas. Et surtout, il ne pensait pas le voir enlacé amoureusement avec sa femme dans le bureau directorial.

En lui donnant son souvenir, il avait tenté le tout pour le tout. Il avait cru que peut-être, avec de la chance, le brun se souviendrait de quelque chose. D'eux. Il s'était toujours imaginé qu'ils finiraient par se retrouver. Que leur amour était plus fort que tout. Même après un Obliviate Maxima. Que le temps ferait son oeuvre. Qu'il lui suffirait d'être patient, de guetter la moindre venue d'un hibou, la moindre visite dans son Manoir.

Ginny regardait ses pieds, comme si elle avait honte, et il se rendit soudain compte que la dernière fois qu'il avait été dans la même pièce qu'elle, remontait à des années en arrière. A une époque aussi heureuse que douloureuse.

Draco regarda alors Harry et vit que celui-ci l'observait avec insistance. Presqu'avec... Amour?

Il ne fallait pas qu'il se fasse trop d'illusions.

Il ne fallait pas qu'il s'imagine une fin trop heureuse à leur histoire.

A en croire la scène dont il avait été témoin, les Potter semblaient s'être enfin réconciliés. Peut-être même se mariraient-ils une deuxième fois? Peut-être voulaient-ils qu'il assiste à leur deuxième mariage?

La seule pensée d'Harry embrassant amoureusement sa femme devant lui fit naître une étrange douleur dans sa poitrine.

" Il sait. " Dit simplement Ginny d'une voix un peu dure.

Draco fronça légèrement les sourcils, son estomac se tordant douloureusement.

" Félicitation. Tu as gagné... J'espère que vous serez heureux. Et tu as intérêt à ne pas le faire souffrir. Enchaîna la rousse en le regardant droit dans les yeux cette fois.

_ Ginny, de... Commença Harry.

_ Non! Non, Harry... Ce n'est pas grave. Je m'en remettrai... ou peut-être pas. Je savais depuis le début que c'était mal. Que je n'avais pas à m'opposer à... ça. Mais tu l'as haï pendant tellement d'années, je n'ai pas compris ce qui t'arrivait. Je ne pensais pas que c'était possible. Je pensais qu'on était faits l'un pour l'autre. Que je te suffirai... C'était écrit, Harry. Toi et moi, c'était logique. C'était ce que tout le monde attendait. Ce que tout le monde espérait. Et puis, il y a eu ce soir où tu es rentré si tard... Le jour des cinq ans de l'anniversaire de la mort de Severus... A partir de ce moment, je ne t'ai plus reconnu. Tu étais ailleurs, distant, tu sortais beaucoup, ou tu étais enfermé dans cette chambre sordide... Ca a duré des mois... Je n'en pouvais plus... Puis, il y a eu cette lettre... De lui... "

Ginny parlait, parlait sans s'en rendre compte.

Les larmes avaient recommencé à couler le long de ses joues, mais elle semblait ne pas les sentir. Elle était plongée dans ses souvenirs. Des souvenirs qu'Harry avait oubliés.

" Je me suis dit stupidement qu'il devait y avoir une erreur. Il y avait écrit " Mon amour ", ça ne pouvait pas t'être adressé. Il ne pouvait pas t'appeler de cette façon! Pas lui! J'ai lu la lettre en entier, même aujourd'hui, je me demande comment j'ai fait. Je sentais mon coeur tomber en lambeaux. Ma vie s'écrouler. J'étais en train de tout perdre, tout ce qu'on avait commencé à construire ensemble. Il parlait de ses sentiments envers toi. Qu'il était prêt à tout quitter pour toi. Il parlait aussi de ce que vous aviez fait la dernière fois que... vous vous étiez vus... Ensuite, j'ai appelé Kreattur. S'il devait y avoir quelqu'un au courant de ce qui se passait dans notre maison, c'était bien lui, n'est-ce pas? J'étais sa maîtresse autant que toi, il devait m'obéir et donc, tout me révéler. Ca n'a pas été facile, il ne voulait pas que tu n'aies plus confiance en lui. Il voulait te rester fidèle, mais j'ai fini par lui soutirer des renseignements. Pourquoi tu restais enfermé dans cette chambre tout ce temps, par exemple. Pourquoi tu ne recevais ton courrier que dans cette pièce... "

Harry avait la tête qui tournait, il n'arrivait pas à parler. Il ne voulait plus entendre sa femme.

Il ne voulait pas qu'elle raconte tout.

Pas elle.

Il voulait comprendre, mais par lui-même. Parce que si elle continuait, il avait peur de finir par la détester, et il ne le voulait pas. Pas la mère de ses enfants.

Il jeta un coup d'oeil à Draco qui était figé sur place, de plus en plus blafard à mesure que Ginny avançait dans son monologue.

" ... Me pardonneras-tu, Harry? Me pardonneras-tu quand tu sauras que si tu as été plus ou moins malheureux dans ta vie, c'est à cause de moi? De mon égoïsme?

_ Ca suffit ! » La coupa Draco d'une voix sourde.

Ginny le regarda à travers ses larmes alors qu'Harry ne bougeait toujours pas.

Le blond soupira et détourna les yeux. Il ne pensait pas que ça se finirait comme ça. Pas de cette façon. Pas aussi brutalement.

« Il ne sait rien. Dit-il dans un murmure.

_ ... Quoi ? Fit Ginny sur le même ton.

_ Il ne sait rien !

_ ... Mais... Le souvenir...

_ Oublies-tu que je ne suis pas en mesure de lui révéler quoi que ce soit ? »

Harry écoutait cet étrange échange sans trop comprendre. Il sentait juste qu'il était fatigué. Qu'il voulait s'allonger avant de tomber.

« Je te dois des excuses à toi aussi, alors...

_ Inutile.

_ Tu as souffert.

_ Inutile, j'ai dit ! Regarde-toi ! Regarde ce à quoi tu es réduis aujourd'hui ! Regarde ce à quoi tu dois t'abaisser ! Tu es pathétique !

_ Je l'aimais !

_ Et moi ? Et moi, Ginny ? Je ne l'aimais pas ?

_ ... Tu aurais pu... l'oublier. Et puis, c'est avec moi qu'il a fait sa vie !

_ A cause de qui ? Si tu ne m'avais pas obligé à...

_ A quoi ? Tu étais consentent à faire ce Serment Inviolable !...

_ Vous avez fait quoi ? » Murmura alors Harry de plus en plus étourdis.

Draco se tourna vers lui, la respiration hachée, presque surpris de le voir là, et Ginny devint tout à coup blême, comme si elle se rendait compte de qu'elle avait avoué.

Harry se laissa tomber dans le fauteuil juste à côté de lui, à peine conscient.

C'était un cauchemar. Un cauchemar dont il allait inévitablement se réveiller, c'était juste une question de secondes.

Sa femme n'avait pas pu lui faire ça. Même par amour. Même pour lui.

« Vous avez fait quoi ? Murmura-t-il à nouveau.

_ Eh bien vas-y ! Finis ce que tu as merveilleusement commencé, Ginny ! Dis-lui pourquoi tu m'as forcé à faire ça ! Cracha Draco.

_ Harry... Je... Je ne voulais pas. A l'époque, je pensais que c'était la meilleure chose à faire...

_ Notre mariage... Tout ça... C'est faux ?

_ Non ! Non, Harry ! Nous avons été heureux, ensemble ! Tu ne peux pas dire une chose pareille ! Pense à nos enfants ! »

Ses enfants... Oui. Ses enfants qu'il aurait dû avoir avec un autre.

Il ne voulait plus la regarder.

Il ne voulait plus penser.

Il voulait sortir de cette pièce qui devenait de plus en plus oppressante, aller dans les jardins comme quand il était élève, peut-être même rendre visite à Hagrid, ou mieux. Aller sur la tombe à ses parents à Godric's Hallow. La plus belle preuve d'amour à ses yeux.

Harry se dirigea d'un pas titubant vers la sortie sans mot dire, sans un regard pour les deux personnes qui se trouvaient avec lui dans le bureau.

Il entendait vaguement sa femme pleurer de plus en plus bruyamment et une respiration sourde.

« Quand tu partiras de la maison, dis à Kreattur de brûler nos photos de mariage si tu ne les prends pas. » Dit-il d'un voix étrangement claire avant d'ouvrir la porte et de la refermer sèchement sur lui.

oOoOo – oOoOo

Lorsqu'il pénétra dans les jardins quelques minutes plus tard, l'ancien Gryffondor se trouva derechef mieux. Il respirait à grands poumons l'air frais du soir qui commençait à tomber.

Il observa quelques instants le Parc désert, ne sachant pas trop où aller pour oublier.

D'un côté, il voulait partir, mais pour aller où ?

Et d'un autre, il voulait rester, mais pour quoi ?

En voyant une lueur qui filtrait à travers les rideaux de la cabane d'Hagrid, il commença à se diriger vers elle lorsqu'il entendit des pas derrière lui qui le figèrent sur place.

L'estomac dans les talons, il se retourna pour le voir, lui.

Harry n'avait pas remarqué qu'il ne portait pas de robe de sorcier quand il l'avait vu dans le bureau directorial. Il n'avait pas non plus remarqué les cernes noires sous ses yeux gris qui brillaient drôlement à la lueur du crépuscule.

Il semblait maintenant décontracté, ainsi posté devant lui, les mains dans les poches.

Il semblait déterminé à en croire son air sérieux.

Le brun se rappela alors la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls ensemble. C'était quelques jours plus tôt. Sur le Chemin de Traverse. Derrière la boutique de Quidditch...

« On marche ? » Murmura le blond au bout de quelques minutes.

Harry sursauta et le regarda un instant droit dans les yeux quand il entendit des éclats de voix sortir de la Grande Salle ; apparemment, le repas du soir était terminé. Il acquièça et tourna les talons en direction du Lac, ses mains commençant à trembler doucement.

Ils marchèrent durant quelques minutes qui parurent une éternité à Harry lorsque Draco bifurqua légèrement sur la droite, en direction des deux tombes en marbre blanc. Lorsqu'il s'y arrêtèrent, le blond sortit sa baguette et fit apparaître deux gerbes de fleurs qu'il posa sur les deux tombeaux en soupirant.

Harry observa les deux noms d'Albus Dumbledore et de Severus Rogue gravés en or dans la pierre blanche et finit par détourner les yeux, pris soudain d'un malaise.

« La dernière fois que je suis venu ici remonte à des années en arrière. C'était le jour où... Commença Draco à voix basse.

_ On s'est embrassés. Acheva Harry sur le même ton.

_ ... Oui. C'était il y a si longtemps.

_ Dans une autre vie... »

L'ancien Serpentard soupira et prit la main d'Harry dans la sienne. Machinalement, celui-ci resserra cette étreinte.

« Elle regrette, tu sais.

_ Je ne veux pas en parler. Coupa Harry sur un ton abrupt.

_... C'est ta femme.

_ Non. C'est une personne dont j'ai été amoureux quand j'étais adolescent, rien de plus.

_ ... C'est la mère de tes enfants.

_ Pourquoi tu fais ça ?

_ Fais quoi ?

_ Tu la protèges.

_ ... Je me mets à sa place.

_ Je ne savais pas qu'on connaissait la condescendance à Serpentard.

_ Non, mais si les rôles auraient été échangé, j'aurais été capable de la même chose, peut-être même quelque chose de pire. Harry, j'aurais tout fait, tout ce qui est imaginable pour te garder. »

L'ancien Gryffondor lâcha la main blanche qu'il tenait dans sa main et se détourna des tombeaux.

« Attends ! Harry, attends ! » Cria Draco derrière lui.

Mais Harry ne s'arrêta pas, il avança de plus en plus vite vers le portail en fer forgé surmonté de deux sangliers ailés. Plus que quelques pas... Quelques pas et il serait libéré. Libéré de tout.

« Harry ! Murmura le blond en l'attrapant par le bras pour le retourner.

_ Tu n'as rien fait !

_ Quoi ?

_ Tu n'as rien fait ! Pour me garder, tu n'as rien fait !

_ Tu voulais des enfants, je n'étais pas en mesure de t'en donner.

_ On aurait adopté.

_ Ce n'est pas si simple.

_ Ce n'est pas plus compliqué.

_ Mais tu ne comprends rien, Harry. Tu ne comprends rien du tout.

_ Alors explique-moi ! Tu crois que c'est facile ? Ces trous noirs ? Tu crois que c'est facile d'avoir oublié des années de mon existence ?

_ Dix neuf mois.

_ Quoi ?...

_ Dix neuf mois et bientôt trois jours.

_... Raconte-moi... »

Draco sembla hésiter quelques instants puis soupira et prit à nouveau Harry par la main en direction du portail.

Ils le franchirent sans dire un mot et prirent le chemin qui menait à Pré-au-Lard. A mesure que le temps et le paysage passaient, le Survivant sentait sa gorge s'assécher et son coeur battre de plus en plus violemment. Il se laissait emporter docilement vers son passé. Un passé qu 'il allait bientôt retrouver.

Dix neuf mois.

Leur liaison avait duré dix neuf mois.

Il avait connu le bonheur absolu durant dix neuf mois.

Et il allait retrouver ce bonheur. Il allait enfin redevenir vraiment heureux.

Ils pénétrèrent en silence dans le petit village où quelques sorciers traînaient encore dans les rues et passèrent devant les Trois Balais avant de bifurquer un peu plus loin sur la droite.

Harry connaissait cet endroit.

Ce petit pub sombre et légèrement crasseux au fond de la ruelle... La Tête de Sanglier...

Il tourna la tête vers Draco pour lui demander quelque chose, mais ce dernier posa précipitemment ses doigts sur sa bouche.

« Ne dis rien... » Chuchota-t-il.

Puis, ils pénétrèrent dans le pub.

En les voyant ensemble, Abelforth parut une seconde surpris mais son visage redevint impassible lorsqu'il laissa tomber sur son comptoir le torchon blanc qu'il tenait dans ses mains et se dirigea d'un pas traînant vers un panneau à gauche où il prit une clef qui portait le numéro 77. Comme dans un rêve qu'il avait fait quelques semaines plus tôt.

Le vieil homme tendit silencieusement la clef à Draco, celui-ci le remercia d'un mouvement de tête et alla en direction de l'escalier étroit avec Harry.

L'ancien Gryffondor tremblait de plus en plus à mesure qu'ils montaient les escaliers et referma ses doigts autour de ceux du blond lorsqu'ils arrivèrent au deuxième étage. Ils se dirigèrent vers la dernière chambre du couloir, à droite et y pénétrèrent.

Le blond donna un coup de baguette, et un candélabre poussiéreux s'alluma sur une petite table à côté de la fenêtre fermée. Puis, il alla s'asseoir sur le grand lit couvert d'un vieux patchwork multicolore. Il observa Harry qui restait figé à l'entrée de la chambre en regardant la pièce comme s'il essayait de se rappeler de quelque chose. Un détail, n'importe quoi.

« C'était ici qu'on se retrouvait. Murmura-t-il d'une voix rauque.

_ Je sais. Répondit Harry en continuant d'observer la chambre. Je l'ai vu... Dans un rêve. »

Puis, le brun reporta son attention sur Draco et l'observa à son tour.

Il était beau. Emouvant.

Perdu... Intimidé... Comme lui.

« Que s'est-il passé après... Commença Harry d'une voix tremblante.

_ Qu'on se soit embrassés ?

_ Oui...

_ Pendant cinq jours, rien. J'ai voulu oublié, mais je n'y arrivais pas. Je me repassais la scène encore et encore dans ma tête sans pouvoir penser à autre chose. Alors, je t'ai écrit. Je t'ai provoqué. Je voulais savoir si ça t'avait touché autant qu'à moi.

_ Et ?...

_ Tu n'as pas répondu. Pas tout de suite. Ca m'a rendu dingue. Je comptais le dire à Ginny quand j'ai reçu un hibou de ta part. Tu voulais me parler de la baguette que tu m'avais prise il y avait des années de ça. Tu jouais les amnésiques, je n'ai pas trop aimé ça. Mais j'ai accepté. Je voulais t'humilier... Ou t'embrasser encore une fois. C'est ici qu'on s'est retrouvés ; tu ne voulais pas qu'on nous voit ensemble, les gens auraient pu parler, et tu voulais être tranquille. On a donc parlé de mon ancienne baguette. Tu me disais qu'elle ne t'obéissait pas toujours, quelque chose dans ce genre-là. Je ne t'écoutais pas beaucoup, je préférais te regarder. Et j'étais bouleversé. Bouleversé par le désir que tu faisais naître en moi. »

A ce moment-là, Harry vint s'asseoir à côté du blond, la respiration hâchée.

Il essayait de se souvenir, mais il n'y arrivait pas. Il était lui aussi bouleversé. Bouleversé par les mots et par la chaleur de cette voix qui lui rendait sa vie.

« Tu as beaucoup parlé ce jour-là. Tu n'as pas arrêté. Plus tard, tu m'as avoué que c'était parce que je te troublais... Le lendemain, on s'est revus. Pour parler de Poudlard. Tu voulais savoir comment se passait la vie en communauté à Serpentard. Et bizarrement, on a beaucoup ri ensemble...

_ On est devenus amis ?

_ ... Oui... En quelque sorte. Tu semblais avoir oublié que l'on s'était embrassés, et je ne pensais qu'à ça. Je voulais qu'une seule chose, c'était recommencer. On se voyait tous les jours ; tu étais devenu mon plus beau rêve et mon pire cauchemar... Je n'en dormais plus...

_ ... Et un jour...

_ Un soir...

_ ... Un soir...

_ C'est arrivé comme ça. Sans prévenir. On venait de chez Hagrid.

_ Tu es venu avec moi chez Hagrid ?

_ Oui... Je vais le voir assez régulièrement depuis, tu sais.

_ Donc ce fameux soir, on s'est embrassés...

_ On a fait un peu plus que ça... »

Harry jeta un coup d'oeil au blond et vit que ce dernier regardait ses mains avec insistance, de vagues plaques rouges à la base du cou.

« Oh... Se contenta-t-il de dire, alors que son estomac se nouait.

_ Je ne voulais pas... Que ça se passe comme ça, la première fois. Dans le froid, contre un arbre... C'est à ce moment-là que je me suis vraiment rendu compte que... j'étais tombé amoureux de toi.

_ ... Et moi ?...

_ Tu ne disais rien, mais je savais que quelque chose se passait en toi. On a continué à se voir plusieurs fois par semaine. Je crois que Ginny t'avait demandé pourquoi tu partais si souvent, alors on avait espacé nos rendez-vous. On a commencé à s'écrire, aussi. C'est un peu grâce à cette correspondance que j'ai gardé espoir après avoir fait le Serment...

_ Pourquoi ?

_ Parce que tu les as toutes gardées... Dans ta chambre du Troisième Etage. Derrière le portrait de Dumbledore. Je ne voulais pas que tu les mettes là, mais tu m'as dit que tu avais une bconfiance au vieux fou, alors...

_ Derrière le portrait de Dumbledore ?... » Répéta Harry dans un murmure.

Il se rappelait vaguement le jour où Ginny lui avait conseillé de le mettre dans sa chambre du Troisième Etage. La façon dont elle avait insisté, comme si elle savait déjà quelque chose. Elle prétendait qu'il lui fallait un confident, mais en fait, elle voulait une personne qui serait prête à lui révéler ses secrets si son bonheur en dépendait...

« Tu es sûr ? Chuchota-t-il à nouveau.

_ Oui... Tu les confiais à ton elfe, c'était lui qui les enfermait là. »

Kreattur...

Voilà pourquoi Ginny était devenu proche de lui. C'était pour surveiller son courrier...

« Tu m'as évité après notre... première fois. Je pense que tu avais peur. Des autres, de ce que tu ressentais. Et puis, tu es revenu vers moi. Un soir, tu m'as donné rendez-vous ici et c'est devenu notre point de repère régulier. C'est ici qu'on a passé les plus belles heures de notre vie, Harry. Et j'ai du mal à me dire qu'on y revient enfin... Tu m'as... Tu m'as manqué... »

Harry contempla le visage à quelques centimètres du sien et sourit.

Il ne se souvenait toujours pas – y arriverait-il un jour ? – mais la vérité était rétablie.

Il posa délicatement sa main droite sur la joue froide de Draco qui sourit à son tour, incertain.

« ... Il va falloir que tu me réapprennes... » Souffla le brun en se rapprochant de sa Némésis.

Le sourire du blond s'élargit et il se pencha doucement vers lui pour poser ses lèvres sur les siennes.

Harry passa un bras tremblant autour de la taille de l'ancien Serpentard, le coeur battant, alors qu'il fermait les yeux.

Cette sensation... Il était certain de la connaître.

Il gémit lorsque Draco fit pénétrer sa langue dans sa bouche, et s'allongea docilement alors que Draco se couchait sur lui, ses mains blanches passant impatiemment sous son pull. Harry fourragea quelques instants les cheveux blonds et frotta timidement son sexe gorgé de sang contre la hanche de l'ex Serpentard. Celui-ci cassa le baiser, et haleta en faisant passer le pull par dessus la tête du Survivant.

« Je ne pense pas t'apprendre grand-chose... » Souffla-t-il d'une voix rauque, les lèvres gonflées.

Harry sourit et l'embrassa à nouveau.

Doucement, il défit les boutons de la chemise immaculée et fit courir ses doigts sur la peau douce et tiède du blond.

Alors que Draco défaisait son pantalon, Harry se sentit léger.

Peut-être n'aurait-il pas besoin de réapprendre, mais il avait besoin de beaucoup de temps... Pour rattraper leur retard considérable.

FIN

Pour ceux qui attendaient un lemon, ben moi aussi, j'avoue, j'en ai écrit un que j'ai trouvé nul à biiiip, donc je l'avais enlevé, mais peut-être que je ferai un épilogue où il y en aura un... J'ai quand même fini ma fic, c'est déjà un très grand progrès. Merci encore pour tout!