Euh... Bonjour ?!! J'ai même honte de ressortir de mon silence radio après tant de temps !! Alors oui j'ai les excuses classiques, pas le temps, les études, le boulot, manque d'inspiration... Mais le final est le même ! Ca fait un temps fou que je n'ai rien publié !

Alors pour les quelques courageux qui liront encore mon histoire, rapide résumé :

Hermione a fait croire à sa mort auprès du monde magique, seul l'Ordre est au courant de la supercherie, elle a fait deux années d'études à Durmstrang, a changé d'apparence bien sur et elle est revenue à P. pour la dernière année. Elle veut intégrer les rangs de V. pour battre le mal à la source. Elle est à Serpentard, Malfoy qui fait parti de l'Ordre sait qui elle est réellement. Il y a en ce moment une phase où le monde magique et le monde des morts se croisent, moment sans magie. Hermione veut profiter de ce moment où elle est obligée de redevenir elle-même pour voir ses amis.

Voilà je crois que l'essentiel est dit !!!

Bonne lecture et merci à ceux qui liront cette suite si tardive !!!

Chapitre 9 :

Le jour fatidique approchait à grands pas et j'étais de moins en moins pressé de savoir comment tout cela allait se passer. Est-ce que sous la pression et la joie des retrouvailles Granger ne gâcherait pas tout en avouant à ses idiots d'amis le pot aux roses ? Je ne pouvais pas la suivre toute la journée pour m'assurer qu'elle ne gafferait pas, cela paraitrait beaucoup trop suspect. Bah après tout c'est son plan à elle, et puis elle est assez grande pour assumer la conséquence des ses actes.

**********

Nous voilà enfin à quelques minutes du début de cette phase. Je pensais que les 12h de « croisée des mondes » seraient vers le milieu des 48h totales sans magie mais il s'est avéré, après recherches, qu'elles sont dès le début, ce qui arrange bien Granger elle ne tient plus en place d'attendre.

Ça y'est. Tous les sorciers et créatures magiques j'en suis certain ressentent en même temps que moi cette étrange sensation. Comme si je me vidais de ma substance, je me sens affaibli et frileux. La magie fait partie intégrante de mon être et je la vois presque quitter mon corps. Contre toute attente Granger semble ressentir la même chose que moi, étrange puisqu'elle n'est pas une vraie sorcière après tout… Je sens que si je partage ce point de vue avec elle je risque fort de perdre toute trace extérieure de virilité!

Bien que je m'y sois préparé voir Champa redevenir Granger est assez déstabilisant. Ses cheveux se raccourcissent et redeviennent plus foncés, ses yeux également passent du vert au brun, ses traits du visage se modifient mais son corps lui ne change pas tellement, après tout cela fait un moment qu'elle a du quitter ses formes adolescentes mais je pensais qu'elle modifierait ce point là aussi de son apparence. J'espère surtout que ses amis ne feront pas le lien entre les deux jeunes filles sinon ça risquerait de compromettre fortement cette mission.

Je la vois passer ses mains sur son visage, sur son corps, inconsciente de la sensualité avec laquelle elle fait ça. Puis doucement elle se rapproche du miroir sur pied installé dans la salle de bain et se regarde de haut en bas. Je vois une unique larme rouler sur sa joue quand elle se voit, elle est redevenue elle-même après tant de temps et j'imagine bien que cela doit être très perturbant. Ne pouvant m'en empêcher je lui lance :

« Allons ne pleure pas Granger je sais que tu avais oublié ta tête originale mais faut pas s'inquiéter bientôt tu retrouveras la nouvelle! »

Le regard blasé qu'elle me rétorque me coupe toute envie de continuer sur cette lancée.

« - Alors tu te décides à bouger d'ici avant que tes idiots de copains se mettent à te chercher partout et te trouvent avec moi?

- Je sais que tu es impatient de te débarrasser de moi Malfoy et l'envie est partagée alors je ne vais pas m'attarder plus longtemps. Dans 11h45 environ je trouverais un moyen de les quitter mais je te serais reconnaissante de veiller sur moi afin de faire diversion s'ils ne me laissent pas partir.

- Ouah maintenant tu me demandes de jouer officiellement ta nounou! Je vais voir dans mon planning si j'ai quelques minutes pour te sauver la mise. »

Je suis un tantinet vexé qu'elle soit déjà à la porte sans avoir attendu la fin de ma tirade. Je ne m'en formalise pas plus et je la laisse partir affronter ses démons. Comme nous sommes en pleines vacances la plupart des Serpentards sont retournés dans leurs familles me laissant ainsi un libre accès à la salle commune. Je me sers un grand verre d'eau glacée et je m'installe confortablement dans un des fauteuils faisant face au foyer. Je tente de continuer le livre entamé qui gît sur la table basse mais je prends vite conscience que mon esprit est trop accaparé par Granger et sa lubie de « morte vivante ».

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Cela doit faire une heure que je n'ai pas bougé de ma place et je vois Blaise rentrer dans la salle commune avec un air un peu effrayé. Il avance vers moi les yeux dans le vague et se laisse tomber sur le canapé d'à côté. Il ne dit rien et d'un naturel peu curieux sur les affects de mes congénères je ne lui demande rien. Je continue mon inactivité, plongé dans mes pensées.

« - Je viens de percuter Granger. »

Cette phrase est suffisamment impromptue pour me sortir de ma léthargie. Ma crainte du moment est qu'il ai fait le lien entre cette « Granger-fantôme » et la bien vivante Champa.

« - Tu ne croyais quand même pas que cette miss-je-tout ne serait pas au courant de cette phase bizarre? » Je lui demande ça d'un air détaché comme si je n'y portait pas de réelle importance.

« - Excuse-moi d'être perturbé par l'idée de me retrouver nez à nez avec une morte qui paraît bien en forme !

- Elle était avec ses idiots d'amis? » Je me rends compte en posant la question que j'y porte un peu trop d'intérêt.

« - Oui, enfin elle était pas loin, je crois qu'elle les regardait, elle n'osait pas trop s'approcher et eux avaient l'air tellement à côté de leurs pompes qu'ils ne réagissaient pas beaucoup non plus. Je ne suis pas resté longtemps à les observer bien sur, quand j'ai foncé dans la tignasse de Granger je ne me suis pas attardé. A mon avis ils étaient juste sous le choc des retrouvailles. Mais ca te fait rien de savoir que Granger se balade dans le château? »

Je le regarde avec insistance, me demandant pourquoi diable il me pose une telle question. A part pour l'insulter et la dédaigner je n'ai jamais vraiment porté d'intérêt à cette fille alors qu'est-ce qui peut bien lui faire penser que cela m'atteint d'une manière ou d'une autre. Mais Blaise me connait bien et avant de se faire incriminer pour sa remarque il change de sujet. J'aurais préféré lui répondre quand j'entends ce qu'il me dit.

« - Ce qui est étrange c'est qu'au début j'ai cru que c'était Thalie, je n'avais jamais fait le lien avec leur ressemblance. T'en penses quoi toi de ça ? »

Je n'ose pas le regarder en face de peur qu'il voit mon trouble. Je voudrais lui répondre, « mais bien sur crétin qu'elles se ressemblent! C'est la même personne! » Évidemment je n'en ferais rien et je tente de paraître le plus vague possible dans ma réponse.

« - Je n'en sais rien, j'ai oublié à quoi elle ressemblait la morte. Et puis évite de comparer ma compagne actuelle avec cette sang de bourbe. » Je sais qu'en mettant Blaise sur le sujet je suis gagnant.

« - Oh Draco, enfin ! Je te vois tel que tu es, tu avoues ton lien avec cette merveilleuse Thalie, je suis fier de toi. Alors parlons de ce que tu ressens pour cette charmante compagne, comme tu la qualifies. »

Son air motivé à aborder ce sujet n'a rien de rassurant pour moi, je ne suis pas une de ces filles qui commèrent sur leur relation amoureuse telles des pintades gloussant en cœur. Je me contente de mon air le plus blasé possible et me lance dans un discours d'une passion feinte sur ma relation. Mais heureusement pour mes nerfs et moi même un petit groupe de quatrième année rentre dans la salle commune en faisant beaucoup de bruit. Je les regarde passer, histoire de gagner un peu de temps face à Blaise et je me surprends à m'intéresser à ce qu'ils racontent au moment où j'entends le nom fatidique, Granger.

« -... je te jure que c'était elle, ils se serraient tellement fort tous les 4 que si elle n'était pas déjà morte elle serait restée sur le carreau !

- Pfff, cette Sang-de-Bourbe est très bien là où elle est !

- Mais rien ne t'a paru étrange lorsque tu l'as regardé ? » demande une des filles de la bande.

- Mis à part qu'elle est plus jolie morte que vivante, non pas vraiment !

- Elle m'a fait penser à quelqu'un... quelqu'un de notre maison. »

A ces mots je n'ose plus un geste et à mon plus grand malheur je vois Blaise qui porte également un soudain intérêt à ce que racontent ces abrutis. Je me décide à intervenir avant que cette fille ne fasse trop travailler son neurone et qu'elle soit illuminée d'une révélation dérangeante.

« - Allez jacasser plus loin, vos sornettes ne m'intéressent pas alors dégagez ! »

Mon ton est suffisamment cassant pour qu'ils ne tentent pas de riposter et ils filent illico presto vers leurs dortoirs. Décidément Granger va créer bien plus de soucis qu'elle ne le pensait avec son histoire. Je protège ses arrières pour les rumeurs de Serpentard mais qu'en est-il pour les autres maisons ? Est-ce que Dumbledore veille et lancera un sort d'oubli à ceux qui s'avèrent trop curieux ou perspicaces ? Si ce grand fou n'y a pas pensé il vaudrait peut-être mieux que j'aille lui en parler avant que tout ceci ne dégénère. Je me lève prestement, marmonne quelques mots à l'attention de Blaise, prétextant l'envie de prendre l'air et je fuis rapidement avant qu'il ait le temps de me retenir. Je l'entends seulement me hurler que je ne m'en sortirais pas comme ça et que notre discussion n'est pas finie. Pour le moment seul m'importe la sécurité immédiate de la délurée Gryffondor.

Je marche dans les couloirs de l'école depuis cinq bonnes minutes au moment où j'aperçois Granger qui sort en courant d'une salle de classe. Je vois d'ailleurs ses amis ébahis et ne comprenant visiblement pas ce qu'il se passe lorsque je passe devant la porte ouverte. Weasley femelle veut se lever pour rattraper son amie mais St Potter lui retiens le bras en lui chuchotant quelque choses que je n'entends pas. Je profite de leur moment d'hésitation pour me lancer à la suite de Granger. Je la retrouve assise par terre contre un mur au détour d'un couloir sombre, les jambes recroquevillées contre son torse, sanglotant silencieusement. Je me contente de m'installer à côté d'elle sans rien dire et je passe un bras autour de ses frêles épaules tremblantes.

« - J'ai failli cra... craquer et tout leur dire. » Sanglote-t-elle au bout de quelques minutes.

J'imagine aisément ce qu'elle peut ressentir à ce moment précis. Cette guerre détruira bien du monde, outre les morts ce sont les vivants qui paieront les pots cassés. Je sais que ses amis ne vont pas tarder à venir la chercher alors il vaudrait peut être mieux qu'ils ne me trouvent pas avec elle. Seulement remonter le moral aux êtres humains, voire aux êtres vivants en général, ce n'est vraiment pas ma spécialité. Alors je ne sais pas comment m'occuper de Granger sans l'abandonner en larme au milieu du couloir. Et bien sur, au moment où je suis en train de me dire ça j'entends les voix de son fan club qui se rapprochent en criant son prénom.

« - Granger écoute moi s'il te plait – ma voix se fait pressante – il faut qu'on bouge d'ici ! Imagine s'ils te trouvent dans mes bras ils risquent de ne vraiment pas s'en remettre cette fois ! »

L'impression de parler à un mur est oppressante, je décide de prendre les choses en main, je l'attrape au niveau de la taille et je la relève. Ses forces vitales ont du l'abandonner sur ce coup là parce qu'elle ne tient même pas sur ses jambes.

« - Ça te dérangerais de coopérer oui ! »

Elle lève un regard dépité vers moi et se décide enfin à bouger, elle réagit même vivement lorsqu'elle prend conscience de la proximité de ses amis. Je l'entraîne dans le couloir sombre qui part vers notre droite, on continue pendant quelques minutes à s'enfoncer dans ce coin du château qui m'est absolument inconnu, jusqu'à ce qu'on trouve une vieille salle de classe insalubre. Une fois à l'intérieur j'utilise ma baguette pour remettre en état deux chaises poussiéreuses et cassées qui trainaient sur le sol. Granger se laisse tomber sur l'une d'elle, en soupirant elle me demande :

« - Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?! Elle est belle la lionne, hein ?! Je ne vois pas mes amis pendant 2 ans, ils me croient morte, et quand enfin je peux discuter avec eux, les approcher et leur dire à quel point ils comptent pour moi je me comporte comme une fille faible – son ton monte et elle semble réellement en colère contre elle même – je savais que je n'y arriverais pas ! Cette mission c'était de la folie, je n'ai pas assez de volonté pour aller jusqu'au bout. Je vais aller voir Dumbledore et tout abandonner, je me suis imaginée plus forte que ce que je suis.

- T'arrêtes un peu de t'apitoyer sur ton sort Granger ? - je lui rétorque avec véhémence - Si t'attends de moi que je te plaigne t'es tombée sur la mauvaise personne. Ces choix tu les as fait, tu les assumes ! Tu le regretteras toute ta vie si tu laisses tomber maintenant. Alors relève toi, soit fière et bat toi !

- Tu es bien avec ton discours ! - elle se lève d'un bond au moment où elle me dit ça – Toi tu n'as pas d'attache ta seule raison d'être dans cette guerre c'est de gagner TA liberté ! La mienne c'est de gagner LA liberté ! Cette nuance mets un abîme entre nous Malfoy. Je ne suis pas là pour ma gloire je souhaite mettre fin à l'horreur alors ne me fais pas la morale ! J'ai aussi le droit de baisser les bras parfois et de continuer par un autre moyen ! J'ai le droit d'abandonner cette mission !

- Non ! - à présent je hurle vraiment – Non tu n'abandonneras pas Granger ! Parce que jusqu'au bout tu iras au front, à la bataille, tu te lèveras chaque matin avec la peur au ventre, peur de les perdre, peur de te perdre. Chaque jour tu te demanderas pourquoi tu es là, pourquoi tu souffres au nom d'un concept : la liberté. Alors oui je suis sans attaches mais cela ne fais pas de moi un être mauvais par essence ! Et mes attaches je les ai brisées pour ne pas faiblir comme tu le fais. »

Je vois au regard qu'elle me lance qu'elle en train de prendre conscience de mes propos, peut être reviendra-t-elle sur sa décision. J'ai été cruel avec elle mais je ne pouvais lui avouer que si elle, elle laissait tomber je pouvais partir tout de suite me trouver une petite maison à la campagne loin de Voldemort pour refaire ma vie parce que je ne voyais plus l'intérêt de continuer sur cette voie là. Être seul dans mes missions m'avais beaucoup pesé dernièrement et voir Granger partager ce fardeau avec moi l'avait rendu un peu moins lourd, ou du moins plus acceptable.