Titre : Escapade tudesque.

Disclaimer : tout ce qui suit est la propriété exclusive de Mme Rowling.

Rating : T

Cette petite histoire est un cadeau pour ma chère Dalou28, fidèle lectrice de l'idole de Poudlard.

Escapade tudesque

Dépression.

Le mot était tombé. Dépression, la bête immonde qui vous ronge petit à petit, qui ôte l'envie de rire, l'envie de vivre, tout simplement l'envie de se lever le matin.

Que le monde aille se faire voir. Qu'il le laisse tranquille, qu'on le laisse tranquille.

S'il ne s'était pas senti aussi mal, Séverus aurait sans aucun doute goûté l'ironie de la situation. Survivre au Seigneur des Ténèbres, à Dumbledore, à Black et à tous les autres fous furieux dont sa vie avait été jalonnée pour finalement se laisser emporter par ce cancer de l'âme. Seulement, il n'avait plus envie de rire. Il ne sortait de son lit que lorsque les cris de son estomac se faisait trop insistant, pour se rendre compte rapidement qu'il n'avait pas eu non plus le courage de faire les courses aujourd'hui, et que par conséquent il ne restait dans sa demeure qu'un quignon de pain rassis et ce qui avait été une pomme à se mettre sous la dent. Bah, tant pis, il irait un autre jour, il n'avait vraiment pas le courage.

Tandis que Séverus se recouche, revenons un peu sur les événements qui ont mené à son état. Il n'y a pas grand-chose à dire cependant. Peut-être que ses nerfs ont fini par être rattrapés par l'existence terrible qu'il a mené, qui peut dire ? Peut-être que se réveiller au lendemain de la grande bataille de Poudlard pour apprendre que le venin de Naguini n'a été soigné que in extremis et lui a coûté son ouïe, la mobilité de son bras droit et une demi paralysie faciale.

Minerva, aussi précise qu'un métronome, passe une fois par semaine pour essayer de le secouer, mais comment faire comprendre à quelqu'un qui ne souffre pas de cette horreur. Séverus ne peut pas. Intellectuellement, il sait très bien qu'il devrait, qu'il faudrait….mais tout est si dur, mais tout est si lourd.

Alors il attend. Mais sans savoir quoi. Il attend que cela finisse, que cela passe, comme les années noires qui ont souillées le monde magique ont fini par passer grâce à l'héroïsme de Potter. Personne ne fera rien, et un jour Minerva trouvera sans doute l'enveloppe corporelle de son ami, apaisé enfin par une dose de poison ou un morceau de verre coupant et priera que la camarde est emmenée l'âme de l'homme au sein de l'empyrée, auprès de Dumbledore qu'ils ont tous deux tant aimé.

Et ce sera la fin de Séverus Snape.

Tout du moins c'est ce qui est écrit.

Vous connaissez tous la théorie des mondes parallèles ? Dans des milliers de galaxies, c'est ce qui s'est produit. Séverus s'est laissé mourir.

C'est ce qui était écrit, et censément c'est ce qui se passera.

Cependant, selon la théorie littéraire si prisée du grain de sable, il suffit parfois de très peu de choses pour changer le cours des événements, pour prendre l'autre chemin.

Séverus aurait dû mourir. C'est ce qui s'est passé. Dans des milliers d'univers, l'adolescent s'est agenouillé pour être marqué comme Mangemort, dans des centaines le jeune homme est devenu un espion, dans des dizaines, le vétéran de la guerre s'est donné la mort. Dans toutes il est mort, solitaire. Il n'y a que dans notre univers que son existence a choisi une direction différente, un peu comme si cette fois le bras du destin s'était enfilé dans l'encolure plutôt que dans une des manches.

Séverus aurait dû mourir. C'est ce qui se serait passé en fait, si Luna Loovegood ne s'était pas présenté un jour à sa porte, traînant à sa suite un Harry Potter furieux, bâillonné et menotté….

A suivre…..