Voilà... l'inspiration étant au rendez-vous, j'ai finalement mis le point, final ou non, le temps nous le dira, à ce nouveau bébé. Cette idée avait fait son chemin depuis un moment. Pour ceux qui voudront me crucifier après avoir lu cette fic, sachez que j'ai pleuré en l'écrivant, si cela peu appeler à votre indulgence. En plus si vous êtes sages, ce one-shot ne sera peut-être pas un one-shot, une suite pourrait bien voir le jour, n'héstez pas à commenter!

When heaven is missing an Angel

À travers la fenêtre donnant sur la petite pièce froide, éclairée par le vif éclat des néons, Gibbs regardait le cœur serré la jeune femme qui se battait pour sa vie. Un combat perdu d'avance, selon les médecins. Ils étaient formels. Elle avait tenu aussi longtemps qu'elle avait pu, au-delà même de toutes probabilités. Elle était là, étendue sur le lit, l'air si fragile au milieu de tous ces tubes qui la maintenaient en vie. Le noir de ses cheveux se détachait sur le blanc immaculé des draps, formant une auréole sombre autour de son pâle visage, qui, outre une légère entaille au front, était parfaitement indemne. Elle avait l'air paisible. Si cela n'avait été du tube dans sa gorge qui l'aidait à respirer et des moniteurs qui attestaient que la vie habitait toujours son corps meurtrit, on aurait pu la croire endormie. À ses côtés se tenait Anthony DiNozzo.

Le jeune homme n'avait pas fermé l'œil depuis qu'il avait reçu l'appel fatidique. Un chauffard venait de briser sa vie en ravissant celle de la femme qu'il aimait. À leur arrivé à l'hôpital, elle était en salle d'opération. Ensemble, toute l'équipe avait attendu, rongée par l'inquiétude, d'être informée de son état. Abby était en larmes, lovée dans les bras de Tim, qui essayait tant bien que mal de contenir son émotion. Tony marchait de long en large dans la salle d'attente, les nerfs à vif, laissant sa frustration retomber sur quiconque lui adressait la parole. Gibbs était assis, immobile, sur une chaise inconfortable, fixant droit devant lui, un air indéchiffrable sur le visage. Jenny était à ses côtés et elle avait glissé sa main dans la sienne, cherchant un mince réconfort dans ce contact familier. Finalement, le docteur était apparut, le visage ravagé par la fatigue et annonciateur de mauvaises nouvelles.

« Nous avons fait tout ce que nous avons pu, mais l'hémorragie intracranienne étaient trop importante et inopérable. Son état est stable, pour l'instant, mais le scanner ne montre aucun signe d'activité cérébrale. C'est déjà un miracle qu'elle ait survécu jusqu'à l'hôpital et pendant l'intervention, commença celui-ci sur un ton compatissant. C'est une battante, elle a tenu bon, pour l'enfant. Elle va bien. C'est une petite fille et elle est parfaite, ajouta-t-il finalement »

Le médecin se poussa légèrement sur le côté, laissant la place à une infirmière qui s'avança et tendit l'enfant à Tony, qui n'avait jusque là pas prononcé le moindre mot. En larme, le jeune italien la pris délicatement dans ses bras et la serrant contre lui, son regard se perdant dans les yeux sombres de la petite fille. Le regard de sa mère, pensa-t-il. Ziva. Il devait la voir.

« Où est-elle ? Je veux la voir, elle ne doit pas rester seule, dit-il au médecin sur un ton qui n'admettait aucune réplique. »

Alors qu'il allait protester, l'homme en sarrau blanc rencontra le regard glacial de Gibbs et resta silencieux, avant d'indiquer au petit groupe de le suivre. Il les avait conduit aux soins intensifs, derrière la vitre donnant sur la pièce où était allongée leur collègue et amie. Il leur avait précisé qu'ils ne pouvaient entrer qu'un seul à la fois, avant de s'éclipser.

Ils étaient encore là, quelques heures plus tard. Gibbs avait enlacé Jenny, à sa sortie de la chambre. Elle n'avait pu retenir ses larmes. La vue de celle, autrefois si fougueuse, qui lui avait sauvé la vie, maintenant étendue sur ce lit d'hôpital, vulnérable et brisée, lui était insupportable. L'ex-marine tentait de lui apporter un peu de réconfort, caressant ses cheveux d'un mouvement apaisant, mais il avait lui-même du mal à contenir sa rage de voir celle qu'il considérait comme sa fille souffrir alors qu'il était impuissant. Ils avaient tous pu avoir un instant seul avec elle et maintenant Tony était de retour à son chevet. Le médecin était à ses côtés. L'ex-marine vit son agent lui faire signe alors que le médecin s'adressait à lui.

« Je reviendrai lorsque tout sera terminé. Il a besoin de moi, il va avoir besoin de nous, de chacun d'entre nous, murmura-t-il à Jenny en relâchant son étreinte.
- Vas-y, lui répondit-elle à voix basse, essuyant les larmes qui coulaient toujours sur ses joues. Dis-lui au revoir pour nous tous. Je serai avec Tim, Abby et Ducky, ajouta-t-elle en faisant un petit signe de tête vers le reste de l'équipe qui se tenait un peu plus loin. »

Il regarda don la jolie rousse s'éloigner avant d'entrer dans la pièce. Il s'approcha de sa jeune agente et prit sa main dans la sienne. Il déposa un délicat baiser sur son front avant de lui murmurer à l'oreille :

« Je te serai toujours redevable, Ziva, et je veillerai sur eux, je te le promets. Tu seras bien entourée, là-haut et ici, on s'occupera bien d'eux. Tu vas nous manquer, tu sais. Semper Fi, Officier David. »

Il pressa un peu plus fort sa main dans la sienne, avant de la relâcher et de se reculer pour prendre place auprès de Tony, le regard embué et la gorge nouée par l'émotion. Des larmes coulaient toujours sur les joues du jeune homme, allant s'écraser sur la couverture enveloppant un petit être fragile et plein de vie. Le médecin s'approcha de la jeune femme et allait éteindre le respirateur lorsque, faiblement, Tony l'interrompit :

« Attendez, s'il vous-plait. Juste une minute. »

Le médecin se posta légèrement en retrait, dégageant l'espace près du lit de la jeune israélienne. Le jeune agent s'avança près d'elle, tenant sans ses bras leur petite fille, maintenant bien éveillée. Il s'assied sur le lit et serra la main de la jeune femme inconsciente dans la sienne avant de la soulever avec précaution. Leur doigts enlacés caressèrent doucement le sombre duvet recouvrant la petite tête de l'enfant, avant de tracer délicatement les traits de son visage.

« Ziva David, je te présente Allyson Ziva DiNozzo. C'est une battante, comme sa maman. Elle a tenu bon et grâce à toi, je peux la serrer dans mes bras. Elle est magnifique. Elle te ressemble tellement. Tu vas me manquer, mon Ange. Je te promets qu'elle n'oubliera jamais sa maman et moi, je n'oublierai jamais sa maman. Je te le promets, Ziva. Tu peux te laisser aller maintenant, elle est en sécurité. Je... je t'aime... je t'aime... tellement.»

Les épaules secouées par les larmes, il se recula légèrement, tenant toujours la main de la jeun femme dans la sienne, caressant sa paume avec son pouce. Il fit signe au médecin et celui-ci éteignit silencieusement les appareils qui maintenaient un souffle de vie dans son corps blessé. Rapidement, le bip régulier du moniteur cardiaque se ralentit pour finalement n'émettre qu'un son continu. Une infirmière l'éteignit, plongeant la pièce dans un silence profond, interrompu seulement par le bruit des sanglots que laissait échapper le jeune italien. Il sentit son supérieur poser une main réconfortante sur son épaule et leva vers lui un regard implorant, le suppliant silencieusement de lui dire que tout cela n'était qu'un cauchemar.

« Ça va aller, Tony. Ça va être difficile, mais ça va aller, lui dit-il d'une voix rassurante. Tu devras aller de l'avant, pour elle, continua-t-il en posant les yeux sur le doux visage aux yeux sombres qui les regardait avec attention. Elle va nous manquer, à tous, mais tu dois continuer à vivre, pour votre petite fille. »

Ils restèrent ainsi, comme le voulais ses croyances, au chevet de la jeune femme qui avait marqué leur vie et leur avait été brutalement arrachée. Un petit être innocent était arrivé sur Terre, illuminant légèrement cette sombre journée, alors que quelqu'un d'exceptionnel devait quitter ce monde. Le paradis avait besoin d'un Ange, pensa Gibbs, en quittant la pièce, soutenant un jeune homme déchiré entre le bonheur de tenir dans ses bras l'enfant qu'il avait tant attendu et la douleur d'avoir dit adieu à la femme qui faisait battre son cœur. Ils laissèrent derrière eux le corps sans vie de la jeune israélienne, veillé par le rabbin qui s'assurerait qu'ici, auprès des siens, elle soit enterrée selon les rites de la religion qu'elle chérissait et qu'elle avait défendue toute sa trop courte vie.

Fin... ou pas fin, là est la question.