Disclaimer : c'était juste une tentative de suite à HP7. Tout est à JKR…surtout ce symbole tellement évident de la baguette…

4. Affinités

Tu m'attires à toi…

Je ferme les yeux, je sens ton odeur qui m'enivre, et le contact de ton corps. Tu me serres dans tes bras, si fort…Un geste amical ?

Je sais que je dois partir, couper le contact entre nous, me protéger. C'est trop fort, trop troublant.

Je tente de m'éloigner mais tu as passé ta main derrière ma nuque et je vois ta bouche se rapprocher de mes lèvres. Elle est rouge, palpitante, gonflée par ton désir et l'éclat de tes yeux me brûle.

Tu m'embrasses longuement, voluptueusement. Je fonds dans tes bras mais je ne le montre pas. J'ai les jambes coupées, le ventre en feu.

C'est la même palpitation que tout à l'heure quand j'ai touché ma baguette, mais cent fois plus forte. Ce fourmillement qui se répand en moi, qui m'embrase.

Je pense que tu m'as ensorcelé, je ne vois pas d'autre explication. Toi, mon ennemi intime. Trop intime. Mes joues rosissent et je sens le sang affluer, palpiter partout en moi. Tu halètes doucement tandis que tu mordilles mon cou puis mon oreille. Je ne veux pas avouer mon trouble. J'essaie de me dégager :

- Harry, s'il te plaît, arrête.

- Non je n'arrêterai pas. Pas maintenant.

Tu souris et j'ai honte. Tu bouges doucement ton bassin contre mes hanches et je ferme les yeux en soupirant. Il faut absolument que je m'en sorte.

- Mais je ne suis pas homosexuel…

- Moi non plus

- Je n'ai jamais...

- Moi non plus, chuchotes-tu en posant ton doigt sur mes lèvres.

Ce doigt fait battre mon cœur et me fait fermer les yeux. Je devrais partir, maintenant. Me libérer de ton emprise, de ton regard, de ta chaleur…De ton désir, qui me ravage.

Je ne bouge pas. J'ai juste fermé les yeux, espérant disparaître. Comme quand je jouais à cache-cache, petit. J'ai fermé les yeux, alors je ne suis plus là. Tu ne me vois pas. Je ne me vois pas. Alors je n'ai pas honte.

Cherche-moi. Attrape-moi. Fais moi crier.

Doucement, avec tendresse, tu commences à me déshabiller. D'un geste sûr. Je te regarde déboutonner ma chemise, bouton par bouton, et je ne peux quitter des yeux ta bouche qui glisse sur moi. Tes mèches brunes qui me caressent. Tes soupirs. Je glisse mes doigts dans tes cheveux. C'est doux et troublant. Infiniment interdit.

Puis tu relèves ton visage vers moi. Tes yeux verts étincèlent. Mon cœur bat à tout rompre. Ta bouche me cherche, me frôle dangereusement. J'entrouvre à nouveau la mienne, déjà vaincu. Ta langue, exigeante, cherche la mienne, et la trouve. Nous nous unissons dans un nouveau baiser, plus violent, affamé que jamais.

Tu mordilles mes lèvres. Tu les lèches. Tant de caresses que je ne connais pas. Je te rends ton baiser, encore et encore, jusqu'à perdre le souffle. Je n'ai jamais été embrassé comme çà, et je crois que je tremble de désir. Je gémis enfin…

L'alcool et le parfum des fleurs me sont montés à la tête ; ton odeur me fouette les sangs. Virile et enfantine à la fois, j'ai un goût d'amande sur les lèvres.

Tu m'entraînes sur le canapé. Plus je tente de t'échapper, plus tu resserres ton étreinte. Tu me caresses, à présent. Tes mains douces et chaudes glissent sur mon cou, mes épaules, ma poitrine. J'ai l'impression que tu es partout, sur moi. Tes dents agacent mes tétons et je pousse un cri. Tu me chavires, chaque parcelle de ma peau que tu touches explose de plaisir sous tes doigts. Mon corps engourdi se réveille enfin, après tout ce temps.

Tes yeux me cherchent, inlassablement, pour trouver des réponses à toutes les questions que tes mains me posent. Jusqu'où… ?

Et à chaque fois, la réponse est oui. Encore.

Rapidement, tu te déshabilles. Je n'en crois pas mes yeux : ton corps est magnifique, musclé, robuste. Incroyablement viril. Je gémis de plaisir par anticipation. Très vite, tu es nu, dressé devant moi. Sans honte, sans gêne.

Je tends les bras vers toi, pour pouvoir enfin toucher, goûter cette peau de pêche, rendue légèrement nacrée par les reflets des bougies.

Mais tu restes immobile, tendu face à moi, et tu me regardes. Des incendies flambent dans tes yeux. J'ai l'impression que tu es un félin et que tu vas bondir sur moi. Me dévorer. Enfin, je l'espère. Dévore-moi. Maintenant.

Enfin tu te penches vers moi et me débarrasses rapidement du reste de mes vêtements, presque agacé. Je ferme à nouveau les yeux. La vision de ma nudité m'effraie. Le corps est tabou, chez moi. Ma trop bonne éducation. Tu comprends, et tu ralentis tes gestes.

Je pressens que tu souries. Tu frôles ma peau de tes lèvres, délicatement, partout, dans une trajectoire aléatoire. Plus tu descends, plus j'ai peur. Plus j'ai envie. Moins j'ai le courage d'ouvrir les yeux.

Attrape-moi. Fais-moi crier.

Tu appuies ton visage sur mon ventre, et je glisse à nouveau mes doigts dans tes cheveux. Tu frottes ton visage longuement contre mon estomac, mon ventre, mes hanches. Je sais que tu attends que je te guide vers mon bas-ventre, tu ne veux pas me brusquer.

Je n'ose pas.

Je reste immobile, yeux clos, à m'agripper désespérément à tes cheveux. Pourtant j'ai mal à force d'avoir envie de toi.

- Draco, regarde-moi, souffles-tu. Regarde nous.

Alors j'ouvre les yeux et je penche la tête vers toi, vers mon ventre. Tes yeux émeraude me brûlent. Puis, avec une lenteur insolente, exaspérante, tu approches enfin tes lèvres de ma verge. Sans me quitter des yeux, tu fais courir ta langue tout le long de mon membre.

Je ne respire plus, je suis entièrement à ta merci, suspendu à tes lèvres. Ce que je vois est tellement honteux, obscène que j'ai du mal à en croire mes yeux. Est-ce que c'est mon corps que je vois se pâmer sous tes caresses ? Mon corps que j'ai toujours caché…

La transgression accroît encore mon désir, et tu le sais. C'est pour çà que tu veux que je te regarde. Je crispe mes doigts dans tes boucles et tu esquisses un sourire gourmand.

Ta langue indiscrète me découvre, me déflore. Elle passe sur mon gland, légère, taquine, puis ta bouche se referme sur mon sexe et l'absorbe entièrement. Longuement tu fais courir ta bouche, ta langue sur moi. Je suis envahi par une vague de désir incroyable. Mes émotions sont à leur comble, je ne me maîtrise plus. Je crois que je vais…

Tu t'immobilises. Je pousse un soupir de frustration. J'en voulais encore…

Tu remontes vers moi et tu chuchotes :

- Est-ce que tu as confiance en moi ?

- Oui.

- Est-ce que tu en as envie ?

- Oui…non…je ne sais pas…

- Menteur…

Tu reprends mes lèvres, goulûment, en glissant tes mains dans mon cou, tendrement. Ton corps, à présent nu et couché contre le mien, est si doux sur ma peau qu'une nouvelle vague brûlante me submerge.

Alors je m'abandonne à toi. J'abandonne tout : la honte, la raison, l'orgueil. J'ai toujours su que tu étais beaucoup plus fort que moi.

Très vite tu es partout : contre moi, sur moi, en moi.

Ta peau brune contre ma peau blanche. Fascinant.

Tu murmures un sort de lubrification, et tu plies mes genoux. Je me laisse faire. Je suis à toi, totalement. Je sens tes doigts puis ton sexe contre mes fesses, timides d'abord, comme une demande muette. J'ai peur, mais je veux savoir. Connaître ton corps, jusqu'au plus profond de moi. Me laisser submerger. Je vibre de tout mon être. Fais-moi crier.

Tu me pénètres enfin, très doucement. Tu cherches sur mon visage un assentiment, ou une dénégation. Je ferme les yeux, dépassé par les émotions, je me mords la lèvre, et j'attends. J'attends que la douleur s'estompe, j'attends que tu me rassures.

Alors tu me parles, doucement, tu me dis de me détendre, que tout ira bien. Tu me caresses, tendrement, partout.

Dans un souffle tu me murmures que tu as envie de moi, depuis très longtemps.

Soudain, j'ai envie, moi aussi. Terriblement. A hurler.

Depuis toujours.

Je te supplie : « Viens en moi. Viens, maintenant. » Tu obéis, en te crispant au fur et à mesure de ton avancée en moi. Toi non plus tu ne t'attendais pas à çà.

Tellement de sensations, tellement de plaisir.

Je ne retiens plus mes soupirs ni mes mouvements pour te sentir encore mieux, encore plus profond. C'est douloureux mais irrésistible. On en a tellement envie.

Depuis toujours.

Je te regarde à nouveau et je vois le désir flamber dans tes pupilles élargies. Cette lueur, je la connais, je l'ai déjà vue dans tes yeux, quand on s'affrontait. Les meilleurs ennemis. Je sens ton sexe énorme en moi, j'ouvre la bouche pour te supplier de m'en donner encore, encore, encore…Qui pousse ces gémissements impudiques ?

Tu me ravages, je me cambre, et tu attrapes mon sexe dans ta main, fermement. Comment sais-tu exactement ce dont j'ai envie, Harry ? Comment sais-tu si bien me faire l'amour ?

J'ai l'impression que je n'ai jamais aimé, jamais ressenti, jamais vécu, avant.

Vivre, enfin. Je t'ai enfin volé cette étincelle de chaleur, je l'ai absorbée, elle m'embrase et va m'envoyer au paradis. Ou en enfer. Harry…Je me contracte et tu cries.

Sans retenue, tu jouis, et je regarde le plaisir s'inscrire sur tes traits. Je ne veux jamais oublier ce moment. La beauté de ton visage en cet instant. Jamais.

Je chavire à mon tour, emporté par la plus violente jouissance que j'aie jamais ressentie. J'ai l'impression de mourir…Haletant, tu te laisses retomber contre ma poitrine.

Tu es lourd contre moi et c'est encore une sensation nouvelle. J'aime cette sensation d'écrasement. Je respire tes boucles brunes. L'odeur d'amande. Mon ennemi intime.

oooOOOoooOOOoooOOOoooOOOOooo

Nos souffles se calment enfin. Le silence s'est installé. On ne se regarde pas.

Que dire après çà ? Je pressens que la suite va être moins agréable. On a été trop loin, trop vite. Le danger rôde. Aucun de nous deux ne veut prendre l'initiative de dire une connerie. On n'a plus vingt ans. Plus d'illusions.

Soudain le téléphone sonne. Avec un soupir, tu réponds. C'est ta femme qui s'enquiert du départ de tes fils pour Poudlard. Tu la rassures rapidement. Tu es gêné, j'évite ton regard.

Tu raccroches. Il fait totalement nuit. Le charme est rompu.

Tu jettes un regard à ta montre et tu me lances, mi-amusé, mi-goguenard :

- Alors, j'ai réussi à te faire oublier 20 ans en une demi-heure ?

- Quoi ? Je sursaute désagréablement.

- Du calme, Draco. Pas la peine de tout prendre au tragique. Je plaisantais.

J'ai l'impression que tu te moques de moi. J'ai soudain honte de mon abandon de tout à l'heure. Je me relève, agacé.

- Redis-moi pourquoi tu es venu me chercher cet après-midi ? je demande à voix basse, essayant de masquer ma rancœur.

- Hé bien…je te l'ai dit, il y a trois mois au pub, je voulais savoir si tu voulais reprendre ta baguette. Mais tu n'as pas répondu.

Devant mon air irrité, tu ajoutes après quelques instants, plus doucement :

- Tu sais, quand je t'ai revu, en septembre, sur le quai, tu avais l'air tellement…perdu. J'y ai souvent pensé après. Je me suis dit que c'était l'occasion de te la redonner, que çà pourrait peut-être t'aider, te faire du bien. Voilà, c'est fait.

Encore une gifle. Tu as eu pitié, et c'est tout ? C'est comme çà qu'on en est arrivés là ?

Je m'obstine :

- Donc, une fois de plus, tu voulais jouer au Sauveur, c'est çà ?

- Pff…Très drôle. Franchement, Draco, tu ne pourrais pas un peu oublier Poudlard, non ? C'est loin tout çà. C'est fini.

Oublier Poudlard. Ton courage contre mon orgueil. Non, là, je veux savoir. Je continue :

- Mais quand on était en 6ème année, tu étais un peu obsédé par moi, si je me rappelle bien.

- Quoi ?

- Tu me suivais partout, tu n'arrêtais pas de me chercher, j'ai dû trouver des cachettes insensées.

- Mais c'était parce que tu préparais un mauvais coup, c'est tout ! Je voulais t'arrêter avant que çà dégénère. D'ailleurs à l'époque j'étais amoureux de Cho.

- Non, c'était Ginny

- Peut-être, oui. Mais j'avais d'autres soucis, crois-moi.

- Mais pourquoi tu m'as pris ma baguette ?

- Quoi ?

- Pourquoi ma baguette ?

- Je ne sais pas…parce qu'elle me convenait bien. C'était le hasard, c'est tout. Cà n'a pas d'importance.

Tiens, d'abord tu insistes pour me la rendre et soudain çà n'a plus d'importance ?

A qui mens-tu Harry ? Qu'as-tu enfoui toi aussi au fond de ta mémoire ?

Ou est-ce le fait d'avoir entendu la voix de ta femme qui te fait te refermer comme une huître ? La honte, soudain, de tes pulsions incontrôlables…le présent qui rattrape le passé ?

Tu te rhabilles rapidement, sans me regarder.

Un silence hostile s'installe.

Oublier Poudlard…C'est pas comme çà qu'on va y arriver. Je me rhabille également. Tu détournes la tête.

Le moment est dangereux. L'amertume flotte entre nous. Je me dirige vers la porte.

- N'oublie pas ta baguette, lâches-tu d'une voix lasse.

Je me retourne, un sourire moqueur sur les lèvres :

- Décidément, tu y tiens. Soit.

Je la cherche des yeux. Elle gît par terre, près du canapé. J'hésite. Tu te penches, la ramasses avec délicatesse et me la tends. A nouveau cette sensation agréable qui remonte le long de mon bras et me fait fermer les yeux. Je murmure :

- C'est bizarre, quand je la touche, je sens quelque chose comme…

- Un fourmillement ? Oui, je sais, moi aussi.

- Vraiment ? Cà ne me faisait pas çà avant. Avant que tu me la prennes…

Juste un regard entre nous. Un éclair.…. Des connexions complexes.

Mon cœur s'accélère. Tu te mords la lèvre pour dissimuler un sourire complice.

Des affinités.

Bien sûr. Il n'y a pas de hasard.

Mon ennemi intime.

Depuis toujours.

Et à jamais.

On le sait bien, tous les deux.

Cette baguette, c'est le désir entre nous, ce fourmillement si particulier. Irrésistible. En me la rendant, tu m'as rendu ma vie, ma virilité.

L'envie.

Avant de refermer la porte, je te lance négligemment :

- Si jamais tu en as encore besoin, de notre baguette…tu sais où me trouver.

Tu souries, tu ne réponds pas.

Dehors, il ne neige plus. Pour la première fois depuis vingt ans, je n'ai pas froid.

FIN

Merci à vous qui avez aimé ou laissé des reviews...la suite existe, elle s'appelle "Oublier Poudlard", vous trouverez le lien sur mon profil :)