Ca fait une éternité que j'ai rien fait par ici et en plus, c'est même pas du rating M, donc un bon paquet va être déçus. Mais bon, c'était l'idée du moment pour ce thème faudra faire avec. La bonne nouvelle (enfin question de point de vue) c'est que ça m'a remotivée pour écrire un peu plus de Royai, donc tous les espoirs sont permis !!


Au-delà des apparences - Perspicacité

Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir que le lien qui existait entre le colonel Mustang et son assistante dépassait de loin le cadre professionnel. Et il n'y avait pas besoin d'être génie pour deviner que le charme légendaire du Flame Alchemist avait sévi sur la talentueuse tireuse.

Après tout, pour quelle autre raison une jeune femme si brillante et si compétente aurait-elle accepté de perdre son temps, sa jeunesse et ses ambitions avec un tire-au-flanc pareil ?

C'était en tout cas l'idée première qu'avait partagé chacun des membres de l'équipe au moment où ils avaient rencontré leurs supérieurs.

Petit à petit, pourtant, une autre hypothèse, bien différente fit son chemin.

Le but du colonel était clair et même s'il ne cachait pas son opportunisme démesuré, ce qu'il visait était suffisant pour justifier ses agissements et son comportement parfois déplacé.

Ou du moins, c'était la conclusion à laquelle était parvenue chaque membre de l'équipe à force de voir travailler Mustang et Hawkeye en tandem.

Aucun des soldats du bureau n'imaginait ce qu'il y avait entre eux avant leurs transferts à Central City.

Une fois dans la capitale, la façade de leur colonel commença à s'éroder et les uns derrière les autres, il commencèrent à réaliser.

Ce n'était pas la tireuse qui avait un faible pour l'alchimiste, contrairement à ce qui se racontait. Certes, elle respectait son chef, l'admirait certainement, et n'était sûrement pas indifférente à son physique avantageux mais ce n'était rien en comparaison de l'adoration qu'il lui vouait.

Tour à tour, chacun des quatre sous-officiers que le colonel avait fait transférer avec lui fut le témoin des rares moments d'inattention de leur supérieur qui leur laissait voir, bien malgré lui, la nature exacte de ses sentiments pour son assistante.

Le premier à noter que son intérêt pour la blonde n'était pas que professionnel fut Breda, assez logiquement.

Il avait assisté, par hasard, à un échange de salutations bien honnête, en fin de journée, mais la façon dont Mustang n'avait pas quitté des yeux la silhouette d'Hawkeye alors qu'elle enfilait son manteau, et la manière dont ses mains se serraient alors qu'il se retenait de la toucher avait été plus explicite qu'un aveu par écrit en trois exemplaires datés et signés.

Le colonel flirtait souvent avec les secrétaires, et il lui arrivait même de faire des avances à certaines femmes gradées, mais jamais il ne posait les doigts sur elle. La seule qu'il essayait régulièrement ne serait-ce que d'effleurer était son assistante, mais il s'arrangeait toujours pour que son geste paraisse accidentel et totalement innocent.

Sauf qu'en y regardant de plus près, il était assez facile de deviner la promesse qui se cachait sous la demi-caresse qu'il se permettait de faire sous prétexte d'aider la jeune femme à enfiler sa veste.

Puis ce fut Falman, lors de l'affaire de Barry le Boucher, qui eut le privilège de voir son supérieur jaloux face aux démonstrations d'affection d'une armure rendue mobile par l'âme d'un psychopathe envers une Liza Hawkeye en civil, particulièrement plus féminine et attrayante qu'à l'ordinaire. L'adjudant-chef ne fut donc pas vraiment surpris quand le colonel se proposa pour raccompagner la jeune femme chez elle et à peine la porte de leur planque passée, il enroulait son bras autour de sa taille de manière possessive.

Ce qui arriva ensuite entre eux n'était pas bien difficile à imaginer.

D'ailleurs, Fuery n'eut aucun mal à comprendre lui-aussi les jours suivants.

Il se retrouvait à écouter à longueur de journée les échanges téléphoniques entre Roy et Elizabeth et la facilité avec laquelle ces deux-là roucoulaient était bien trop grande pour n'être que le fruit de leurs talents d'acteurs.

Leur petit jeu de provocation-suggestion était bien rodé et leur code suffisamment explicite pour indiquer que ce n'était pas leur première utilisation. Leurs sous-entendus étaient délicats, ne révélant que peu de choses sur ce qu'ils impliquaient tout en donnant une image assez précise de ce que chacun avait en tête et à plusieurs reprises le sergent-chef se prit à rougir en comprenant la nature exacte de la conversation à laquelle il assistait en silence.

Non, finalement le seul à refuser d'admettre la réalité était Havoc qui resta longtemps persuadé qu'une relation amoureuse entre l'alchimiste et la tireuse était impossible, en particulier à cause du manque d'affection du colonel pour la jeune femme.

Malgré les remarques de ses camarades lui assurant que son supérieur n'était pas ce qu'il semblait être et que même s'il cumulait les conquêtes, son cœur était bel et bien pris, le sous-lieutenant n'était pas convaincu.

Jusqu'à ce qu'il se retrouve coincé dans ce lit d'hôpital à coté de l'intéressé.

Havoc ne comprit pas vraiment ce qui se cachait derrière les échanges violents de Mustang et de son assistante. En revanche, il reconnut facilement son air désespéré face aux larmes de la tireuse. Seul un homme amoureux pouvait être bouleversé de la sorte d'avoir fait pleurer une femme.

Et par la suite, chaque geste prit une nouvelle dimension.

De la manière dont Hawkeye restait toujours deux pas derrière son chef à la façon qu'il avait de ne pas la regarder, même quand il lui donnait un ordre direct.

Tout devenait logique.

Ils étaient obligés en toutes circonstances de préserver les apparences et garder le rôle qui leur avait été assigné.

Mais ça ne les empêchait pas, de temps à autre, de quitter leur masque d'indifférence et de se laisser aller à ce que leurs corps et leurs cœur réclamaient.

Un sous-entendu explicite, une caresse impromptue, une étreinte bousculée entre deux portes.

Personne ne les prenait jamais sur le fait, mais une fois qu'on savait où regarder, les signes de ce qui avait existé entre eux l'espace de quelques instants dérobés à l'abri des yeux indiscrets, devenaient aussi visibles que s'ils s'étaient exibé en public.

Il n'y avait pas besoin d'être perspicace pour comprendre la nature du lien qui retenait l'alchimiste à la tireuse, non, il suffisait d'observer.