Part one : N'importe laquelle ?

Selon Harry Potter, le cours de Potions était l'invention la plus sournoise, la plus cruelle, la plus diabolique et la plus déplaisante qui soit. Ca y est, vous y êtes ? Multipliez par trois. Car non seulement c'est un cours de potions qu'avait Harry ce matin, mais en plus en compagnie des êtres les plus sournois, cruels, diaboliques et déplaisants. Les Serpentard et Rogue.

Ce dernier, d'humeur passablement suspicieuse, passait, repassait, et re-repassait devant toutes les tables, inspectant les potions d'un œil expert. Il fronça le nez devant celle de Parkinson, fit mine de vomir devant celle de Ron, et manqua de s'étouffer à la vue de celle d'Harry.

-Potter, Potter. Je crois que le jour où vous réussirez une potion, j'aurais eu le temps de devenir un squelette tout desséché.

« Ce n'est pas une mauvaise idée ».

Rogue eu un sourire satisfait, et pivota sur sa gauche, ignorant la potion d'Hermione et passant directement à celle de Goyle.

C'est à ce moment précis que le très fin stratège Drago Malefoy lança un œil de scarabée en direction du Survivant, qui le reçu en pleine tête. Voyant le visage colérique de ce dernier, Malefoy recommença l'opération, mais rata son coup. Les yeux de scarabée s'écrasèrent en un grand « floutch » dans les cheveux de Rogue. Au moment même où Malefoy lançait ses yeux, Harry avait envoyé des peaux de veracrasses dans la même direction. Son projectile atterrit quand a lui dans la nuque du professeur de potions. Celui-ci manqua de s'évanouir sous la colère. Le visage boursouflé de fureur, il articula difficilement et d'une voix hachée :

-Potter. Malefoy. Retenue. Un mois... Ce soir... Vingt heures... DEHORS ! TOUT-DE-SUITE.

Les deux concernés n'osèrent prononcer un mot, et se contentèrent de ranger leurs affaires. En sortant de la classe, ils eurent portant le temps de voir Rogue abattre son livre sur la tête d'une Serpentard qui pouffait de rire, les larmes au coin des yeux.

-Ce que tu peux être bête, Potter !

-C'est quand même pas moi qui ai visé pleine tête. Si j'ai raté, c'est parce qu'il a bougé quand tu t'es gouré.

-Tu aimerais bien.

Ils se séparèrent sans aucune autre parole, mais dès qu'il furent chacun retournés dans leur salle commune déserte, ils éclatèrent de rire au souvenir de la tête qu'avait fait Rogue.

Le soir venu, pourtant, ils avaient beaucoup moins envie de rire. Bien que tous les élèves de l'école les avaient félicités pour leur exploit, ils avaient toujours une retenue à faire, et Malefoy se dirigea, la mort dans l'âme, vers les cachots. Harry était déjà là, assis sur un banc, et grogna à son arrivée.

-Tu peux laisser ton gel et tes pectoraux à la porte. Sans parler de ton entrejambe.

-Et de votre fierté, ajouta Rogue en pénétrant dans la pièce derrière eux, un sourire mauvais aux lèvres. Vous avez voulu vous amuser, maintenant c'est à moi de rigoler. Vous allez me récurer toute la classe. J'ai fais exprès de répandre des ingrédients un peu partout, si vous voulez savoir.

Il vérifia qu'ils n'avaient pas leur baguette sur eux et fit apparaître tout un dispositif de produits ménagers moldus.

-Débrouillez-vous, conclu-t-il. Je reviens dans deux heures exactement. J'avais dis un mois, mais vous resterez jusqu'à ce que ça brille. Sans compter bien sûr les dégâts quotidiens qui s'ajouterons à ces charmantes immondices. Vous avez de la chance, les vacances de Noël sont dans deux semaines.

Il referma la porte avec un sourire satisfait, et ils l'entendirent murmurer un « Collaporta », une nuance de sadisme dans la voix.

-Potter, marmonna Malefoy, si j'avais ma baguette, tu serais déjà mort.

-Ah oui ? Dit Harry d'un air peu intéressé avant de s'emparer d'une grosse éponge.

-Moi, Drago Malefoy, en train de récurer des ordures... Dit celui-ci d'un ton dégoûté.

-Quel drame, ironisa Harry. Le grand Malefoy qui joue les elfes de maison, qui l'eut cru...

-Tu peux dire ce que tu veux, grimaça Malefoy en n'esquissant aucun geste pour aider le Gryffondor, mais je suis célèbre dans toute l'école, Potter, tu ne peux pas le nier.

En effet, Harry ne pouvait pas. Depuis la mort de Lucius Malefoy, l'étiquette peu seyante de fils de Mangemort s'était décollée de la peau d'ivoire de Malefoy, le laissant endosser le rôle bien plus plaisant de séducteur de ces dames. Séducteur ? Que dire, d'idole, de fantasme !

-Je peux embrasser n'importe quelle fille, se vanta Malefoy. D'ailleurs, je les ai presque toutes embrassées. Que les belles, bien sûr.

-Tu ne te limites donc plus aux plus aux Sang Purs ?

-Tu écoutes parfois, ce qu'on te dit Potter ? Je peux embrasser n'importe quelle fille.

-Ah oui ? Dit Harry, une idée lumineuse germant dans son esprit. N'importe laquelle, vraiment ?

-Absolument.

-Et si je te mets au défi d'en embrasser une en particulier ?

-Et qu'es-ce que j'y gagne ? Murmura Malefoy en haussant les sourcils.

-Si tu réussis... Je clamerais partout que tu es le plus grand, le plus célèbre séducteur de toute la Grande-Bretagne.

-Uh ! Tout le monde le sait déjà, objecta le blond avec un sourire vaniteux.

-Et je porterais un T-Shirt avec « Je suis terriblement amoureux de Drago Malefoy », ajouta Harry avec une grimace.

-« Et je suis stupide »

-Et je suis stupide, en prime sur le T-Shirt.

-Un T-Shirt rose ? S'enthousiasma le Serpentard.

-Un T-Shirt rose, concéda difficilement Harry. Mais, dit-il alors qu'un sourire exalté prenait ses aises sur le visage de Malefoy, si tu échoues... Je dirais à toute l'école que tu es gay...

-Ils n'en croiront pas un mot...

-...Et que je t'ai surpris dans une cabine de toilettes avec Crabbe et Goyle.

-Tu ferais pas ça ?!

-Et je citerais Hermione et Ron comme témoins. Alors, tu acceptes ?

Malefoy, plus qu'alléché par la vision de Potter portant un T-Shirt rose à sa propre gloire, sourit sadiquement.

-Tout à fait.

-Parfait, dit Harry un sourire deux fois plus sadique que celui de son comparse se formant sur son visage tandis qu'ils scellaient leur accord en serrant leurs mains.

-Au fait, c'est qui que je dois embrasser ? Demanda Malefoy, alarmé par l'air satisfait d'Harry.

-Hermione Granger, articula Harry, prenant plaisir à lâcher une bombe sur le séducteur du collège.

-Que... Quoi ?! Non ! Non tu ne peux pas !

-Eh bien quoi ? Hermione est une fille !

-C'est une Sang-de-Bourbe !

-C'est une fille quand même. Et puis, ajouta malicieusement le brun, depuis quand Theresa Williams est une Sang Pure ? Pourtant, elle avait l'air de bien te plaire la semaine passée quand je t'ai vu dans un couloir en train de la tripo...

-D'accord ! S'exclama Malefoy, apeuré à l'idée de se faire traiter de gay.

Parce que c'est ce qui allait lui arrivé. Il n'était pas apeuré parce que Granger était une Sang-de-Bourbe, ça, non, il était passé au-dessus de ça... Il n'était pas apeuré non plus par son apparence, non, elle était même très jolie... Il était apeuré, terrifié, parce qu'au grand Jamais Hermione ne se laissera faire par lui, même sous la contrainte, la menace où la torture, il le savait, Hermione Granger l'enverra toujours bouler.