Ne joue pas avec moi

Personnages : Sirius Black, OC (Glenda Jörgen)

Genre : Romance

Résumé : Monsieur Black a sa réputation à tenir. Monsieur Black a des principes comme ne séduire que des filles populaires et bien sous tout rapport. Ouais, et alors ?

Disclaimer : Le grand et merveilleux Sirius Black appartient à JKR (qui ferait bien de faire attention, je connais des personnes prêtes à tout pour le kidnapper).


Oui, je l'avais déjà posté, je sais. C'est pas ma faute, la responsabilité en incombe entièrement à mon inspiration drôlement capricieuse. Après cinq mois de désert total niveau idée et motivation, j'avais décidé de l'abandonner et de l'effacer pour passer à autre chose. Et puis finalement, en réfléchissant au cadeau que je pourrai faire à Mimi (Sunday Vanille) pour son anniversaire, l'envie m'est revenue de finir cette fic.

Donc sûr de chez sûr, cette fic est finie. Il y a cinq chapitres et j'en posterai un nouveau chaque vendredi.

Je dédie cette histoire à Mimi. Entre les défis, les cadeaux et les paris, vous lui devez au moins quatre chapitres sur cinq.

Et merci à Owlie Wood pour ses gentils conseils !

Bonne lecture !


Chapitre 1 : Tes intentions sont louables

Le parc était immaculé, couleurs froides et pures, parsemant les arbres de la Forêt Interdite, glaçant le lac, donnant de la chaumière du garde-chasse une image idyllique, avec son panache de fumée s'élevant dans les nuages gris et potelés. Des flocons, des étincelles de neige, du blanc partout à perte de vue, aveuglant les sens, étouffant les contours, assourdissant les bruits. Sirius sourit. Tout ce blanc l'émerveillait, promesse de magnifiques batailles de boules de neige, de bonhommes de neige au nez en carotte et de nombreux fous rires. Il traversa la grille d'entrée, la neige crissant délicieusement sous ses pas. Il ne put s'empêcher de prendre une boule de neige, la façonnant de ses mains tandis qu'il marchait. Il sortit sa baguette magique, la boule de neige émit une lueur violette et s'envola, virevolta dans les airs, dessinant des arabesques dans le ciel gris. Sirius rengaina sa baguette et la boule le suivit à quelques centimètres seulement au-dessus de son épaule. De loin, elle semblait un minuscule hibou blanc suivant son maître.

Les grandes portes s'ouvrirent pour le laisser passer. La boule de neige retomba au sol sur un signe de la main du jeune homme. Les portes se refermèrent, et Sirius put défaire sa lourde cape d'hiver et son écharpe, et profiter de la chaleur qu'il ressentait ici. Il s'ébouriffa les cheveux pour faire tomber les blancs flocons qui s'étaient amoncelés dans sa chevelure noire.

Après ce qu'il s'était passé la veille chez ses parents, il était plus que ravi de rentrer à Poudlard. Tout était si beau et si plein de l'esprit de Noël, des guirlandes d'or et d'argent s'enroulaient mollement le long des rampes du grand escalier, des stalactites brillants et finement sculptés pendaient du haut plafond, des boules transparentes ressemblant à des grosses bulles de savon multicolores s'illuminaient ça et là. Rien à voir avec l'ambiance au Square Grimmaurd. Rien à voir avec les pièces aux couleurs ternes, avec le repas solennel, avec les manières mielleusement hypocrites des invités. Rien à voir avec elle…

Il se mordit la lèvre nerveusement. Et dans un sursaut, il bondit vers l'escalier, l'attaquant de front, sautant de marche en marche, il déboula dans les passages secrets, courut dans les couloirs à en perdre haleine et arriva au bout de l'immense et infernal escalier qui serpentait tout le long de la tour de Gryffondor. Arrivé, tout essoufflé devant le portrait de la Dame en Rose, il prit le temps de reprendre sa respiration, ravi d'avoir pu se défouler. Ses joues étaient rougies par l'effort.

« Black, vous m'avez fait une frayeur d'arriver de la sorte, gronda la Dame en Rose.

- Désolée, ma chère, ce n'était pas l'intention », répliqua-t-il avec un large sourire.

La Dame leva les yeux au ciel.

« Quel est le mot de passe ?

- Mon vert sapin. »

Alors qu'il passait dans l'ouverture dégagée par le portrait, il rit des marmonnements qu'il entendait encore derrière lui.

« Mon vert sapin, et pourquoi pas mon petit papa Noël ? Que des idées absurdes ! Ca devient de plus en… »

Le portrait se referma, mettant un terme aux réflexions de la Dame en Rose.

Sirius entoura du regard la salle commune des Gryffondors. Sa salle commune depuis six ans, pensa-t-il avec fierté. Il pouvait être fier, à ce moment. Un feu ronflait dans la cheminée, illuminant la salle de teintes mordorées et chaleureuses. Les fauteuils sombres étaient parfaitement disposées autour du foyer. Les tables et les chaises avaient retrouvé des places convenables. Des bougies disposées ça et là donnaient un air de fête, aidées par les décorations traditionnelles rouges et or. Un soupir s'échappa de la poitrine du jeune Gryffondor. Les elfes avaient dû profiter du départ de la majorité des élèves pour entreprendre un rangement intense. Il n'y avait plus un seul vestige de la bataille de boules de parchemin qui s'était terminée par une cuisante défaite des Maraudeurs face aux despotiques septièmes années.

Sirius alla s'avachir dans le fauteuil le plus proche de la cheminée. Et pour la première fois depuis son retour dans l'école de sorcellerie, son sourire mutin s'effaça. Il était seul. Personne ne serait avec lui pendant ces vacances.

Il ne regrettait pas d'être parti plus que précipitamment du Square Grimmaurd. Ses yeux gris brillèrent d'une lueur froide. Non, il ne regrettait pas. Le repas organisé pour la veille de Noël avait été un calvaire. Petits fours, mépris, allusions plus ou moins voilées à leurs secrètes et noires espérances. Cette aversion pour les gens de petite naissance, pour les sorciers nés de Moldus, et surtout cette admiration pour ce nouveau mage noir, l'avaient écœuré. C'était à peine s'il avait pu toucher aux mets succulents qui encombraient la table, déchiré entre l'envie de s'enfuir, celle de hurler contre tous ces invités aux si haineuses intentions et sa raison qui lui intimait de rester sage et silencieux. Tôt ou tard, il prendrait sa revanche. Tiens-toi droit, montre ta bonne éducation, ne nous fais pas honte, autant de mots qui lui avaient vrillé les oreilles pendant toute la soirée. Et s'il voulait leur faire honte, et s'il ne voulait pas avoir une bonne éducation, et s'il ne voulait pas la voir, elle…

Bien entendu, on n'avait pas daigné lui en faire part avant. A quoi bon ? Avait-il vraiment son mot à dire ? Etait-elle vraiment jolie comme le prétendait sa mère ? Sirius ne tenait pas àe la savoir. Et ce n'était pas ainsi qu'on la lui avait présentée :

Sirius, voici Amarante Hartwell, fille d'un excellent ami de ton père.

Non, cela lui aurait suffi pourtant.

Sirius, je te présente Amarante Hartwell, ta fiancée.

Il en avait été pétrifié. Seul le regard meurtrier de sa mère avait pu le pousser à courber l'échine pour saluer la jeune fille. Amarante lui avait pris le bras et l'avait entraîné bon gré mal gré vers un des canapés pour l'entretenir de sa conversation. Des hochements de tête avaient suffi à ponctuer ce monologue.

Il se haïssait à cet instant de s'être laissé faire ainsi. Au matin, il avait bafouillé des excuses à ses parents et avait demandé l'autorisation de retourner à Poudlard, pour mieux y réviser soi-disant. Qu'ils l'aient cru, Sirius en doutait. Mais peu importait, cela avait eu l'air de ne pas leur déplaire qu'il quitte la maison plus tôt que prévu. Il aurait voulu aller chez les parents de James, mais il savait que celui-ci était parti fêter Noël en France chez des cousins.

Il se retrouvait ici seul. Il enverrait un courrier à James, Remus et Peter, pour leur dire qu'il était rentré plus tôt que prévu. Peut-être pourraient-ils le rejoindre assez vite ?

Il se coucha sur le canapé, les mains derrière la tête, repensant à la jeune fille aux longs cheveux noirs, qu'on lui avait présenté comme étant sa fiancée. Il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait faire. Il se retourna et s'aperçut alors qu'il n'était pas seul en ce jour de Noël dans la salle commune. Dans un coin, Glenda Jörgen travaillait à son exposé de Métamorphose. Il l'observa, curieux de ce qu'une jeune fille puisse faire ses devoirs en un jour aussi magique que Noël. Il connaissait Glenda, et en un sens, il ne savait pas grand-chose sur elle. En septième année, tout comme lui, elle parlait quelques fois avec Lily, mais semblait le contraire de celle-ci, plutôt solitaire. Petite et fine, elle semblait frêle. D'une main, elle replaça une longue mèche noire derrière son oreille, ne sentant pas sur elle le regard du jeune homme. A la lueur de la bougie, il pouvait contempler les tâches de rousseur qui rehaussaient la pâleur de son teint.

Sirius se releva et s'approcha de la table où la jeune fille travaillait. Quand il posa sa main à côté du parchemin, Glenda sursauta et leva les yeux vers lui.

« Black, tu m'as fait peur. Que fais-tu ici ? Tu ne devais pas être chez tes parents ? interrogea-t-elle.

- Tu ne m'as pas entendu entrer ?

- Non, je travaillais. »

Sirius s'assit à ses côtés, tandis qu'elle se replongeait dans les méandres d'un épais bouquin.

« Pourquoi tu ne fêtes pas Noël avec ta famille ? s'enquit Sirius.

- Je pourrais te poser la même question, rétorqua-t-elle en haussant un sourcil.

- Je vois… Excuse-moi.

- Pas grave. »

Ses longs cheveux noirs, il les contempla un moment distraitement.

« Black, j'aimerais travailler.

- Mais c'est Noël ! s'exclama-t-il.

- Je ne vois pas ce que ça change.

- Mais enfin, tu devrais t'amuser, rire, fêter ça ! Et pas rester vissée à une chaise, le nez enfoui dans une montagne de bouquins aussi barbants les uns que les autres », répliqua Sirius outré d'un tel acharnement au travail.

Les yeux de Glenda s'agrandirent et elle posa sa plume.

« C'est difficile de rire quand on est seule.

- Et moi, je fais partie de la décoration ? » sourit Sirius.

Un rire échappa à Glenda.

« Allez, viens. J'ai une très bonne idée : on va dehors, il y a des tonnes de neige qui n'attendent que nous.

- Mais…

- Je te conseille une bonne écharpe et des gants. Je suis impitoyable quand j'ai une boule de neige entre les mains.

- Mais il faut que…

- Il ne sera pas dit que le grand Sirius Black aura laissé une jeune demoiselle dépérir d'ennui face à ses devoirs le jour de Noël. »

Elle attrapa la main qu'il lui tendait et frémit au contact tiède de sa peau.

Il pensa à ses longs cheveux noirs. Etaient-ils vraiment aussi doux qu'ils le semblaient ? Il prit maladroitement une mèche noire qui vagabondait sur le front de la jeune fille et la remit sagement derrière son oreille. Il croisa ses yeux, se perdit dans leur clarté bleue. Il s'approcha. Ses lèvres. Fines et roses. Il se pencha et l'embrassa doucement. Il enlaça la jeune fille, la sentit frémir. Elle finit par le repousser gentiment et s'éloigna. Mais ses joues devenues roses et son air gêné en disaient plus long que tous les mots du monde.

Il resta là sans rien dire à la contempler, prenant plaisir à cette gêne qu'elle éprouvait. Puis il la poussa vers les escaliers menant aux dortoirs des filles.

« Allez, qu'est-ce que tu attends ? Va t'habiller, je t'attends », lança Sirius.

Glenda hésita, puis finalement fit ce qu'il lui disait.

Les boules de neige volèrent en cette après-midi de Noël, les rires s'élevèrent. Et les flocons complices cachèrent leurs baisers aux regards indiscrets.