Auteuse : Moua !

Titre : Draco Malfoy et la main maudite.

Base : Harry Potter (ne tiens pas compte du HP 6 ET du 7, que je n'ai toujours pas lu d'ailleurs lol)

( Ndvif : Quoi ? Tu ne l'as pas lu ??? Boudiou, comment tu fais ? Ndla : Ouais je sais mais bon… Presque tout le monde m'a raconté le bouquin donc du coup… Plus trop envie de lire lol… Mais je le ferais… Un jour mdr.)

Genre : Yaoï, Slash (relation entre mecs, donc pas d'homophobes comme d'hab) Romance – Humour (je ne suis faite que pour ça n.n)

Rating : M avec du lemon tout en humour ;)

Couple : Harry-Draco

Disclaimer : Les personnages que vous connaissez ne sont pas à moi, mais à JKR, les autres m'appartiennent.

Statut : Multiparter : nombre de chapitres encore inconnus.

Résumé : Il existe une légende qui dit qu'un Dieu malicieux a créé une formule pour réunir de manière amusante les amoureux, je serais curieuse de découvrir comment ? Ne dis pas n'importe quoi Mione, ça n'existe pas.

Note : Un nouveau chapitre rien que pour vous ! Merci à vous tous ! Ceux et celles qui me soutiennent encore malgré mon manque outre cuisant de ponctualité.

Bonne lecture !

VIF : Merci ma belle ! Nan vraiment, t'es trop rapide comme bêta… J'tadore ! J'espère que tu vas mieux ma chérie. (NdVif : de rien, c'est toujours un plaisir n.n…)

DRACO MALFOY ET LA MAIN MAUDITE.

Résumé des chapitres précédents (pour vous remettre un peu dans le bain) :

Harry se retrouve collé à Draco Malfoy, ou autrement dit, il a remplacé la main droite de l'ex Serpentard. Cela ne le gêne pas, parce qu'il est amoureux de Draco, mais cela l'ennuie parce qu'il préférerait être proche de lui d'une tout autre manière. Il apprend d'ailleurs que le blond a déjà un petit ami nommé Allen, et évidemment il le déteste dès le premier regard.

Draco et lui essaient de trouver un moyen de lui faire retrouver son apparence humaine, mais se retrouvent dans une impasse. Severus et Remus sont mis au courant, mais là encore il n'y a pas de solution. Malgré tout, Draco ne peut rester inactif et doit reprendre son travail. Lors d'une journée particulièrement harassante, Harry perd connaissance à cause de blondinet… Blondinet qui s'en aperçoit un peu trop tard…

-Chapitre 5 : La main, la crise et le nez -

Il se sentait tout engourdi.

Autour de lui l'air glacé commençait à se réchauffer et il sentait quelque chose se glisser en lui et prendre possession de son corps en entier. D'abord ce ne fut qu'une douce sensation, mais elle se transforma bien vite en une torture atroce.

Sa tête semblait être comprimée dans un étau de fer. Le sang dans ses veines affluait et refluait violemment le long de son corps lui donnant l'impression qu'un millier d'insectes parcouraient l'intérieur de ses membres avec frénésie. Son cœur battait à en rompre sa cage thoracique, faisant désagréablement bourdonner ses oreilles.

Un premier souffle lui échappa et la goulée d'air qu'il prit ensuite comprima si rudement ses poumons qu'il en gémit de douleur. Respirer lui faisait terriblement mal et Harry se demanda péniblement s'il était en train de mourir. Néanmoins, à peine s'eut-il posé la question qu'une voix douce et grave le cueillit, guidant doucement mais sûrement son esprit torturé à travers les limbes de son cauchemar.

« Harry… Harry, tout va bien. Ne t'inquiète pas, je suis là, lui répétait inlassablement la gentille voix. »

Et Harry la suivit, docile et soulagé, tel Jack et sa citrouille attirés par une lueur au fond de leur puit.

« Harry, je suis là. Ouvre les yeux, allez fait un effort, ouvre les yeux. »

Et Harry obéit une fois de plus, découvrant ses yeux verts au regard de la personne à laquelle l'agréable voix appartenait. Un voile blanc obstrua un moment sa vue, l'aveuglant un peu, mais au bout de quelques minutes, la brume opaque se dissipa. Il commença alors à distinguer les formes autour de lui. Une en particulier qui, penchée au-dessus de lui, affichait un sourire lumineux.

« Harry, oh mon dieu, je suis si content ! Ça faisait tellement longtemps ! »

Qui étais-ce ? À qui appartenait ce ton de voix si grave et chaleureux ? Harry dû cligner plusieurs fois des yeux avant de distinguer avec plus ou moins de netteté le visage de cette personne.

« D… Dudley ? murmura-t-il avec difficulté. »

« Oui ! s'écria l'homme avec enthousiasme, oui c'est moi ! Oh cousin, tu ne peux pas savoir à quel point j'suis heureux de te voir ! »

Alors c'était lui.

Sans en comprendre réellement la raison, Harry en fut imperceptiblement déçu. Il se sentait heureux, lui aussi, mais quelque part en lui, un vent de désillusion soufflait. Comme s'il s'était attendu à voir quelqu'un d'autre à la place.

« Ah… Attends, attends ! Tiens, regarde, tu verras mieux comme ça ! repris son cousin en lui glissant quelque chose sur le nez. »

Effectivement, il y vit bien mieux. Tout devint très net et il caressa du bout des doigts sa chère paire de lunette.

« Comment te sens-tu Harry ? lui demanda Dudley. »

« Je… Je… Un peu vaseux mais ça va. »

Dudley parut soulagé, et lui fit un sourire resplendissant.

« Oh Man, tu nous as vraiment fichu la frousse ! Maman était tellement inqui… Maman ! s'exclama-t-il soudain en écarquillant les yeux. Oh merde, il faut que j'aille la chercher, elle sera tellement contente de te revoir parmi nous ! »

Et sur ces mots, l'homme imposant dans ses quatre-vingt-dix kilos de chair et de muscles se précipita vers la porte à la vitesse de l'éclair.

« Bouge pas, je reviens vite, lança-t-il sans même penser à fermer la porte avant de disparaître dans le couloir. »

Harry, quant à lui, se demandait sincèrement ce qu'il se passait. Dans son esprit, un million de questions tournaient en rond, le troublant toujours un peu plus. Il se souvenait d'avoir perdu connaissance, puis d'avoir fait un rêve étrange avant de s'évanouir à nouveau pour se retrouver ici, allongé et nu –NU ?- dans son ancienne chambre, chez sa tante et –Oh bonus- avec Dudley à son chevet.

Que diable c'était-il passé ? Pourquoi, quand il essayait de percer sa mémoire, celle-ci se bloquait instantanément ? Pourquoi ne se rappelait-il pas de son rêve ? Il avait l'étrange impression que seul ce rêve pouvait résoudre toutes ses interrogations, et surtout apaiser un peu les battements furieux de son cœur.

Son cœur qu'il sentait profondément troublé et perturbé par quelque chose. Quoi ? Il ne le savait pas encore, tout comme il ne savait pas s'il craignait ou s'il attentait avec impatience le dénouement de cette histoire.

Il ne se doutait pas alors, qu'à plusieurs kilomètres de là dans une somptueuse demeure, le « quoi » qui confondait son cœur, mourrait d'inquiétude.

oOoOoOoOoOo

Draco était complètement paniqué.

Le sang battait rapidement à ses tempes, confondant son esprit déjà angoissé.

Qu'avait-il fait ? Bon sang ! Comment avait-il fait pour ne pas remarquer plus tôt l'état dans lequel il avait mis Harry ? Pourquoi ce stupide Gryffondor ne se réveillait-il pas ? Pourquoi refusait-il d'ouvrir les yeux ? Et comment allait-il faire pour le ramener à lui ?

Tant de questions qui encombraient ses pensées, le rendant totalement incohérent dans ses actes -et c'était peu dire.

D'abord, il rata de peu l'homicide involontaire d'Harry -oubliant sa taille réduite- sous les baffes qu'il lui mettait pour qu'il se réveille. Ensuite, il faillit noyer Harry dans une bassine d'eau chaude –l'associant probablement avec un poisson- avant de le rincer à l'eau froide -manquant de lui faire choper une pneumonie- puis de le carboniser en voulant le réchauffer à la lueur d'un feu. Enfin il avait enveloppé Harry comme une momie, avant de lui retirer les bandelettes et de presque le noyer à nouveau, en tentant de lui faire boire un thé bouillant à même ses lèvres.

À sa décharge, il avait une bouche bien plus grande qu'Harry et de toute façon, il s'était brûlé la langue avant même d'avoir pu approcher son visage de celui du Gryffondor. Heureusement…

Il avait failli appeler les urgences, mais deux détails l'en avaient empêché de justesse. Il refusait que quiconque, autre que lui, voit Harry sous cette forme et… Il avait oublié d'atténuer les flammes dans l'âtre, manquant de faire griller sa jolie tête blonde mais perdant tout de même trois cheveux dans le feu de l'action.

Tout ça pour dire qu'un Malfoy totalement paniqué était –certes à mourir de rire pour un spectateur étranger mais- diablement dangereux pour lui et l'objet de son attention. D'où la fameuse et séculaire règle aristocratique et toute Malfoyenne : « Un Malfoy ne panique pas ! –trois petits points plus loin- pour son bien et celui d'autrui. » Mais cette dernière partie était écrite en tout petit, en vraiment tout petit. Après tout, personne n'avait réellement besoin d'en connaître la véritable raison n'est-ce pas ?

Bref ! Toujours était-il que Draco Malfoy se retrouvait désormais assis dans son salon, les fesses posées près d'une immense flaque d'eau s'écoulant de la cheminée, le bras droit tendu vers l'avant et sa main Harry reposant tranquillement dans un mini-édredon blanc qu'il avait fait apparaître.

À partir de là, il ne savait plus quoi faire.

Il avait retrouvé un minimum de calme –après s'être brûlé la langue et trois cheveux-, mais son esprit était entièrement blanc. Son regard anthracite parcourait allègrement le petit corps d'Harry cherchant une solution, un moyen de lui faire ouvrir les yeux, mais échouant à chaque fois.

Draco c'était rarement retrouvé dans une telle situation, mais pour la première fois de sa vie, il était terriblement inquiet du sort d'Harry Potter. Pour la première fois de sa vie… Il voulait revoir les yeux couleur d'émeraude d'Harry, son sourire breveté Gryffondor invincible et son petit air contrarié chaque fois qu'il se faisait chahuter par le Serpentard.

Quelque part en lui, quelque chose c'était brisé et il ressentait avec une acuité impressionnante l'absence de sa main droite. En si peu de temps, le Gryffondor avait pris autant de place dans sa vie ? Draco n'arrivait pas à le croire et pourtant l'inquiétude et la peur qui le taraudaient n'étaient pas le fruit de son imagination, si ?

Cela devait probablement être dû au fait que le brun avait pris la place de sa main droite… Oui, c'était probablement pour cette raison qu'il lui semblait avoir perdu une partie de lui.

Merlin ! Qu'allait-il dire à Lupin ? Le loup allait certainement le bou… Le bou… Le bouf… ?

« Mais oui ! s'écria-t-il brusquement. »

Tout en se fustigeant mentalement pour ne pas y avoir pensé plus tôt, il appela Deby et lui demanda expressément de joindre son parrain et Lupin par cheminée. Eux, ils sauraient certainement quoi faire. Même s'il devait se faire arracher la tête pour ça, il devait d'abord penser à Harry.

Harry qui, du côté Moldu, était entrain de se faire étrangler par sa tante.

oOoOoOoOoOo

« Oh Harry ! Harry, Harry, Harry, psalmodiait Pétunia en resserrant ses bras autour de son cou, j'étais si inquiète ! »

« Humpf, répondit-il. »

Mais « ARGH ! » pensa-t-il. Il appréciait les marques d'affection de sa tante, mais là, il trouvait qu'elle exagérait un peu. Il allait finir par étouffer à être ainsi pressé contre sa poitrine. Chaude et maternelle certes, mais tout de même ! Quitte à mourir étouffé contre une poitrine, il préférait et de loin, celle de Draco Malfoy.

Il rougit subitement, essayant en vain de chasser les rougeurs qui coloraient graduellement son visage. Tant et si bien, qu'au bout d'un moment, Dudley le voyant devenir aussi écarlate qu'une tomate –probablement dû au manque d'air- décida de tempérer un peu l'enthousiasme excessif de sa mère.

« Maman, dit-il, Harry vient juste de se réveiller et… Tu vas finir par le tuer. »

« Quoi ? Comment ça ? s'insurgea-t-elle vexée. Je ne… »

Elle se tu en apercevant le visage empourprée de son neveux et réalisa que son fils avait raison. Embarrassée, elle gloussa pour se donner une contenance. Après tout, c'était quand même la première fois qu'elle montrait avec autant de chaleur toute l'affection qu'elle portait à Harry.

« Je suis désolée, mais je suis si soulagée de te revoir parmi nous, que j'en ai perdu un peu le contrôle. »

Harry respira enfin et pu se calmer à son tour. Penser à son amoureux, lui faisait vraiment perdre la tête…

« Ce n'est rien, dit-il. Je suis désolé de vous avoir inquiété à ce point. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

« Ça, nous n'en savons rien, répondit Dudley. Tu nous as fichu une sacrée frousse. Tu t'es évanoui d'un coup, comme ça en plein repas, pour te retrouver dans le coma, c'est tout. »

Harry souleva un sourcil.

« Vraiment ? »

« Oui, poursuivit Pétunia. Nous avons fait appel à un médicomage qui nous a dit que tu t'étais endormi, sans aucune raison. »

Cette fois le brun, fronça les sourcils, pensif. Il ne sentait pas de magie autour de lui, mis à part la sienne, et il ne sentait pas de douleur particulière dans son corps, mis à part cet insistant sentiment d'abandon dans son cœur. Si cela n'était lié ni à la sorcellerie, ni à une maladie quelconque, comment avait-il fini dans cet état ?

« Ne te torture pas trop l'esprit, lui conseilla son cousin perspicace, parce que le plus important c'est que tu sois enfin de retour. »

Harry eut envie de lui répondre qu'il était parfaitement impossible qu'il ne s'en inquiète pas, mais il se ravisa songeant qu'il était préférable pour sa tante et son cousin de ne plus se faire de soucis à son sujet. Il règlerait ce problème, seul. Enfin, une fois qu'il aurait retrouvé un peu de force et aussi après avoir…

GRRRBLMBLMBLM…

Remplis son estomac.

« Désolé, marmonna-t-il rouge de confusion. »

Un éclat de rire joyeux accueillit ses excuses et son air embarrassé.

« C'est vrai que tu dois mourir de faim, réalisa Pétunia, je m'en vais de ce pas te préparer une soupe. »

À la mention de la soupe, Harry ne put s'empêcher de grimacer et Dudley rit non seulement de sa tête mais surtout de celle de sa mère qui ne comprenait pas le manque d'enthousiasme de son neveu. La soupe, c'est bon pourtant.

« Je crois qu'il préfèrerait autre chose maman, lui fit remarquer Dudley. D'ailleurs, Marie ne devrait pas tarder à arriver avec les pizzas. »

Pétunia n'en parut pas convaincu jusqu'à ce qu'elle aperçoive la lueur de convoitise évidente qui brillait dans les yeux d'Harry.

« Très bien, soupira-t-elle, je suppose que je n'ai pas le choix. »

« C'est moi ! résonna soudain une voix féminine dans le salon, le repas est arrivé ! »

« Ah ! En parlant du loup, s'exclama Dudley. Bon ! Maman, tu vas aider Marie, pendant que j'habille et descend monsieur l'handicapé ici présent ? »

Pétunia acquiesça et ne put que sourire quand, une fois dans le couloir, elle entendit clairement la mini dispute qui s'engageait entre son fils et son neveu.

« Comment ça handicapé ? Non mais, handicapé toi-même ! »

« Pouah ! Ne t'approche pas si près, t'as une haleine de phoque ! »

« QUOI ? Non mais je te ne permets pas ! Et puis d'abord qu'est-ce que t'en sais ? T'as déjà senti l'haleine d'un phoque toi ? »

« Non mais ça pue, j'en suis certain. Alors va te brosser les dents ! »

« Je vais te… »

Son sourire s'élargit un peu plus. Tout semblait enfin être revenu à la normale.

oOoOoOoOoOo

Si à Privet Drive tout était rentré dans l'ordre, ce n'était pas le cas à Malfoy Manor.

Draco qui avait réchappé deux fois à la mort par incinération n'avait pu échapper à l'incendie qui brûlait encore dans son salon. Un incendie qui portait le doux nom de Remus Lupin. Des hurlements qui lui avaient cassé les oreilles, il n'avait perçu que peu de phrases : « Comment as-tu pu faire ça ?!... BLABLABLABLA… Je n'arrive pas à y croire !... BLABLABLA… Complètement inconscient ma parole !... BLABLABLA… Severus dit quelque chose !... BLABLABLA… »

Ah oui ! Et aussi, mais non des moindres : « Pauvre Harry… Et BLA… ».

Une demi-heure était passée depuis la tempête. Une demi-heure pendant laquelle Remus avait rechargé ses batteries avec du thé, Severus commencé à préparer une potion et Draco essayé d'éviter les lances acérées qui jaillissaient par vague du regard furieux du loup. Bref ! Le bonheur total quoi. Certes, l'ironie était probablement de mauvais goût à l'heure actuelle des choses, mais Draco se sentait oppressé et confus et sa seule arme contre l'abattement était la dérision.

Une méthode inappropriée à la situation –et qu'il se gardait bien d'en faire profiter à Remus sous peine de combustion immédiate- mais qui lui permettait au moins de garder les pieds sur terre. Enfin… Uniquement lorsqu'il ne perdait pas son regard sur le petit corps de sa main.

« Tsss… »

Severus roula des yeux, sachant que Remus allait déclancher un nouveau cyclone.

« Tssssss…. »

Alors il décida d'agir. Son compagnon se rendait ridicule pour rien.

« Écoutes Remus, Draco s'est déjà excusé un nombre incalculable de fois, alors arrête de t'en prendre à lui et aussi de faire « tsss » parce que c'est très agaçant et je n'arrive pas me concentrer. »

« Mais enfin Severus, tu vois bien ce qui est arrivé à Harry non ? se révolta-t-il. »

« Oui, je le vois, je ne suis pas aveugle, mais ça ne sert à rien de t'énerver. C'est arrivé et nous n'y pouvons rien d'accord ? Cesse donc de t'agiter. »

Remus grommela quelque chose de grossier à propos des Serpentard insensibles, mais obéit tout de même et rejoignit Draco. Le blond, lui, n'avait rien remarqué de la petite scène qui venait d'ébranler son salon, car il n'avait conscience que des yeux obstinément fermés d'Harry. Il essayait mentalement de l'appeler à lui, mais Harry se refusait à lui faire signe. Il regrettait tellement ce qu'il avait fait… Et il ne pouvait même pas le dire au principal intéressé.

Draco espérait vraiment qu'Harry irait mieux.

Son regard s'assombrit une seconde et ce fut ce petit voile grisâtre que Remus aperçut en s'asseyant près du Serpentard blond. Draco Malfoy semblait réellement être touché par le sort d'Harry et le loup-garou se sentit un peu honteux. Il s'était emporté un peu vite, peut-être.

Ils passèrent une heure encore dans le silence le plus complet, attendant que la potion soit prête. Severus était assis sur le canapé, enlaçant son compagnon réfugié dans ses bras et observant d'un œil nouveau son filleul. Il était extrêmement rare pour lui de voir Draco dans un tel état de stress et d'angoisse. Ce qui le poussait à s'interroger sur la relation qu'il entretenait avec Harry Potter et surtout, sur les sentiments qu'il commençait probablement à nourrir pour le Gryffondor.

Aux dernières nouvelles, son filleul fréquentait un métissé du nom d'Allen quelque chose… Et de ce que lui avait dit Draco, il y a quelque temps, bien qu'Allen ne soit pas l'homme de sa vie, il tenait énormément à cette nouvelle relation et il avait beaucoup d'affection pour lui. C'est pourquoi, voir Draco aussi sombre et inquiet à cause de Potter, intriguait beaucoup le maître des potions.

Se pourrait-il qu'entre temps, son cher filleul ait changé d'orientation ?

Il n'eut pas le temps de pousser avant sa pensée que le sifflement caractéristique d'une potion finie, retenti. Il se leva, aussitôt suivi par Remus, et ils se dirigèrent ensemble vers le chaudron. Severus en versa un peu dans une fiole qu'il fit rétrécir et la tendit à Draco.

« J'espère que ça va marcher, murmura le blond avant de la porter avec précaution aux lèvres d'Harry. »

HPDMHPDMHPDM

L'estomac plein, Harry se sentait mieux. Son corps avait retrouvé un peu de son énergie et il se dit avec dérision que si lors de son combat contre Voldemort il avait eu une pizza à portée de main, il aurait gagné en un claquement de doigt. Pour certains c'étaient les épinards et pour lui, c'était une pizza…

« Harry ! Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente de te revoir parmi nous. Pétunia et Dudley étaient terriblement inquiets pour toi. »

« Je n'en doute pas une seconde Marie, marmonna-t-il alors que sa tante lui serrait la main à en faire craquer ses articulations et que son cher cousin tentait de lui briser les os en lui démontrant toute son affection par de grandes -et surtout nombreuses- tapes viriles dans le dos. »

Bien que ses relations avec eux aient beaucoup évolué, Harry se sentait toujours un peu embarrassé face aux démonstrations affectives de Pétunia et Dudley. Il aimait cette proximité familiale qui s'était installée entre eux mais avait encore un peu de mal, tout au fond de lui, à se laisser complètement aller. Il savait néanmoins, qu'avec le temps, il pourrait rendre au centuple tout l'amour que lui témoignait désormais sa tante et son cousin, car il aimait cette main protectrice posée sur la sienne et il aimait cette main charnue qui passait et repassait le long de son dos.

Mais… Il y avait un « mais ». Un « mais » qu'il n'arrivait pas à s'expliquer.

Il était confortablement installé dans le salon, assis entre les membres de sa famille qui babillaient joyeusement à son sujet lui montrant toute l'importance qu'il avait pour eux… Et pourtant, il y avait un « mais ». Un « mais » agaçant, qui le troublait parce qu'il représentait un manque soudain. Un brusque sentiment de perte qu'il n'arrivait pas à comprendre.

Il avait l'impression d'avoir manqué toute une partie de sa vie et il ne savait pas pourquoi cela le troublait autant. Il sentait tout au fond de lui que quelque chose de capital s'était passé pendant son coma, mais il n'arrivait pas à mettre la main dessus.

« Harry, qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as un problème ? »

La voix inquiète de Dudley le fit sortir de ses pensées. Il cligna plusieurs fois des yeux, surpris de s'être ainsi plongé dans ses pensées au point que cela se remarque.

« Non… Tout va bien, mentit-il. »

Mensonge qui ne passa pas inaperçu. Il sentit la main de sa tante se resserrer sur la sienne et le regard noisette de son cousin le scruter avec réprobation. Il soupira.

« C'est juste que… Je… Je ne sais pas comment l'expliquer, mais il y a quelque chose au fond de moi qui me dit qu'il s'est passé quelque chose d'important pendant mon coma et j'ai beau y penser, je n'arrive pas à mettre la main dessus. »

Sa main lui fit brusquement très mal et il se tourna vers sa tante qui lui broyait les doigts. Il vit le visage ridé de Pétunia se peindre de milles et unes émotions avant de s'arrêter sur l'une d'entres elles qui l'intrigua au plus haut point : la douleur. Il fronça les sourcils, certains désormais qu'on lui avait caché quelque chose d'important. Il s'apprêtait à lui demander ce qu'il s'était passé quand tout autour de lui se figea.

oOoOoOoOoOo

« Pourquoi ? Pourquoi ?........... POURQUOI ? hurla Remus en reculant vivement. »

La fiole était vide.

Severus avait les sourcils froncés.

Draco était blême.

Harry était encore et toujours inconscient.

« Ce n'est pas possible ! Il y a forcément une explication ! reprit Remus toujours aussi bouleversé. »

Il arracha la fiole des mains de Draco et se précipita sur le chaudron de potion. Alors qu'il y plongeait vivement le petit récipient, il sentit de longues mains pâles le retenir.

« Lâche-moi Severus ! »

« Non, répondit fermement le maître des potions. »

« Je t'ai dit de me lâcher, se récria le lycan avec fureur. »

Il tenta de repousser son amant, mais il se retrouva enclavé dans un étau presque douloureux. Cela fit redoubler son ardeur et il tenta avec hargne de se débarrasser de l'étreinte ferme qu'exerçaient sur lui les bras de Severus. Il n'y arriva pas et sa colère s'attisa de plus en plus faisant remonter en lui un pur sentiment de violence et de haine, contre son amant.

Harry était en danger…. Harry était en danger et Severus l'empêchait de l'aider. C'était l'unique pensée qui traversait l'esprit de Remus.

Severus était son ennemi et il fallait qu'il l'élimine.

Il fallait qu'il… Il fallait qu'il… Qu'il… Qu'il…

« Severus qu'est-ce que tu m'as fait ? murmura-t-il alors qu'il sombrait brusquement dans l'inconscience. »

Le corps de Remus s'alourdit et il lâcha la fiole dans le chaudron, alors que ses jambes l'abandonnaient. Severus le serra contre lui en poussant un léger soupir de soulagement. Il s'agenouilla rapidement et raffermis sa prise autour du corps de Remus avant de se lever et de le porter jusqu'au canapé où il l'y allongea. De son côté Draco ne savait pas quoi penser de la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux.

En une seconde il avait vu les yeux de Remus changer de couleur et devenir aussi brillant et étincelant que de l'or. Ses canines avaient poussé et son corps s'était mis à trembler entre les bras de son parrain.

« Que vient-il de se passer ? demanda-t-il au bout d'un moment. »

Severus rangea sa baguette et se tourna vers son filleul en fronçant les sourcils.

« La pleine lune est proche et le loup en Remus, agité par ses sentiments exacerbés, a commencé à s'exciter. J'ai juste eu le temps de lui lancer un petit sort de sommeil avant qu'il ne s'éveille complètement. Remus est toujours extrêmement fragile durant ces périodes et la moindre contrariété peut lui faire perdre totalement le contrôle de lui-même. »

Draco hocha la tête, signe qu'il avait compris. Voilà pourquoi il était tellement énervé. Il aurait dû s'en douter, Remus était d'un naturel calme d'habitude et arrivait toujours à gérer n'importe quelle situation de manière pondérée tout en ayant une poigne de fer.

« Je suis désolé. »

Severus haussa un sourcil surpris.

« Pourquoi ? Ce n'est pas de ta faute. »

« Si justement, murmura Draco avec chagrin. C'est de ma faute. Si je n'avais pas mis Harry dans cet état, rien de tout ceci ne serait arrivé. »

Le blond avait baissé son visage, son regard fuyant le petit corps endormi d'Harry. Ses lèvres tremblaient un peu et ses épaules étaient affaissées comme si tout le poids du monde reposait en ce moment même sur elles. Severus l'observa longuement et décida que l'heure n'était pas aux complaintes. Il posa une main ferme sur l'épaule de son filleul.

« Tu n'as pas la puissance de Merlin Draco et à ma connaissance tu n'es pas responsable des caprices de la nature. Remus le sait aussi et lorsqu'il reprendra ses esprits, il sera plus embarrassé qu'autre chose. Ce stupide lycan ! S'il avait attendu que je lui explique la situation, il ne se serait pas énervé inutilement. »

« Je peux le comprendre… La potion d'énervement n'a pas fonctionné parrain et Harry est toujours inconscient. C'est normal que l'inquiétude de Remus ait tourné à la fureur… En particulier dans un moment pareil. »

Au grand étonnement de Draco, Severus lui lança une œillade vexée.

« Ça ne justifie absolument rien ! Comment pouvez-vous croire que moi, Severus Snape, j'ai pu rater une potion ? »

« Mais…. »

« Quoi donc ? Regarde le corps de Potter, il est cent fois plus petit que la normale. Si je lui avais donné la potion originelle cela aurait excité son corps et son cœur aurait commencé à pomper du sang à grande vitesse. En potion, les doses et les ingrédients varient selon différents critères qui ne sont pas à négliger, tu devrais le savoir non ? Ici en l'occurrence, c'est la taille de Potter qui modifie les valeurs et donc en toute logique, le degré même de la potion. Ce que je lui ai donné est une potion d'énervement à moindre effet qui correspond parfaitement à sa petite taille. Ça signifie… »

« Qu'il va probablement se réveiller d'ici une heure ou deux, c'est ça ? poursuivit Draco avec un sourire soulagé. »

« Ne te réjouis pas trop vite, le tempéra Severus. Il se réveillera, de cela j'en suis sûr, mais je ne sais pas combien de temps il faudra à ma potion pour faire effet. Potter n'est pas simplement devenu petit, il a aussi pris la place de ta main. Si sa taille est une valeur sûre, la forme qu'a prit son corps ne l'est pas. »

Draco aurait pu perdre son sourire, mais ce ne fut pas le cas car il avait la certitude qu'Harry finirait par revenir à ses côtés. Harry n'était plus en danger et c'est ce qui lui importait le plus. Il se promit de veiller sur lui jusqu'à ce qu'il ouvre enfin ses jolis yeux.

« Merci parrain. »

« Hn. »

oOoOoOoOoOo

Tout c'était passé très vite. Trop vite.

Une minute, sa tante lui serrait la main et la suivante, elle se tordait de douleur, toussant et crachant, une main crispée sur sa poitrine. Dudley avait réagi au quart de tour. Mettant Harry à l'écart, il s'était précipité sur sa mère et l'avait allongée dans le canapé, ordonnant à sa fiancée de rapidement lui apporter ses médicaments.

Harry était resté prostré face à la scène. Le regard fixe, les bras ballants, il avait l'impression d'être présent sans vraiment l'être. Dudley s'agitait bruyamment en faisant prendre les pilules à sa mère et Marie lui prêtait main-forte autant qu'elle le pouvait. Cela ne dura pas longtemps, mais ça avait été toute une éternité pour Harry.

Ce ne fut qu'une fois Pétunia endormie sous l'effet des calmants et portée dans sa chambre que le couple se remémora la présence du sorcier qu'il avait oublié dans le salon. Dudley passa une main crispée sur son front avant de la glisser dans ses cheveux avec un soupir abattu.

« Il va me tuer… »

Sa compagne lui sourit gentiment et l'étreignant elle le pressa avec tendresse contre sa poitrine.

« Ne t'inquiète pas, lui dit-elle, Harry n'est pas stupide. Il va comprendre. »

« Il va surtout comprendre qu'un tison peu aussi servir d'arme du crime, répliqua-t-il avec un rire jaune. Dis, tu ne veux pas descendre avec moi et cacher tous les objets potentiellement dangereux pour ma survie ? »

Marie leva les yeux au ciel et se détacha de lui.

« Je m'occupe de ta mère, va lui parler. »

« Tu es sûre que tu ne veux pas venir ? Je risque ma vie là… Et puis, il t'aime bien. Il ne te tuera pas toi… »

Marie gloussa, mais ne répondit pas. À la place, elle lui donna un tendre baiser d'encouragement et le poussa dans le couloir pour lui claquer la porte au nez. D'abord surpris, Dudley grogna d'indignation avant de pointer un doigt rancunier sur la porte et de lui lancer un « Si je meurs ce sera de ta faute ! » offusqué. Puis il soupira et après une profonde inspiration, il se décida à rejoindre son futur meurtri… Euh, son cousin, dans le salon.

Cousin qu'il trouva assis droit comme un « i » dans le canapé, l'expression du visage indéchiffrable.

Bon… Il a l'air calme… Enfin, j'espère…, s'encouragea-t-il avant d'aller s'installer face à lui.

Une petite minute s'écoula, pendant laquelle Dudley tritura nerveusement son pantalon et au moment où il voulut prendre la parole Harry le devança d'une voix chargée de reproches.

« Explique-moi ce qu'il vient de se passer et n'essaye pas de m'entortiller où je me mettrai vraiment très en colère ! »

Il poussa un profond soupir et alors qu'il ouvrait la bouche pour répondre, se dit que de toute façon les tisons étaient plus éloignés d'Harry que de lui. Avec un peu de chance, il arriverait à se sauver avant que le brun ne lui en plante un dans le popotin.

« Maman est malade. Elle est sujette aux crises de nerf et le moindre effort, le moindre désagrément peu lui être fatal. Le problème c'est qu'on ne sait jamais quand cela va arriver. Elle peut se mettre très en colère et ne rien ressentir, comme elle peut juste s'émouvoir et… Enfin, tu l'as vu. »

Un petit silence tendu avant qu'Harry ne reprenne la parole.

« Depuis quand ? »

« Harry… »

« DEPUIS QUAND !? »

Okay… Il va me tuer… Marie, ma chérie, prend soins de la Mercedes s'il te plaît…

« Un peu plus de six mois. »

« Pourquoi est-ce que je n'ai pas été mis au courant ? »

Un sourire sans joie se dessina sur les lèvres de Dudley avant qu'il ne réponde faiblement.

« Justement parce que c'est toi. Cousin… Maman regrette toujours profondément ce qu'on t'a fait subir à l'époque, et elle prend sa maladie comme la punition qu'elle mérite. »

« Quoi ? s'exclama Harry choqué, mais c'est n'importe quoi ! »

« Pour toi peut-être, mais pour elle ça ne l'est pas ! répliqua Dudley en lui lançant un regard criant. Elle prend tout ceci très au sérieux et elle savait à l'avance que tu réagirais de cette manière. Elle savait que tu allais être froissé et que tu allais probablement t'accuser d'une chose dont tu n'es pas responsable. Elle ne voulait pas que tu le saches à cause de ça, justement. Parce que tu as un grand cœur Harry… Tout au fond d'elle, elle accepte sa condition comme un juste retour de son attitude horrible envers toi. »

Il se tu quelques secondes avant de reprendre, plus lentement.

« Moi aussi je le prends comme ça. Voir ma mère souffrir me fait du mal, mais je me dis que c'est notre châtiment pour avoir été aussi méprisables avec toi. Tout comme la mort de papa… ajouta-t-il, sa voix un peu brisée par l'émotion. »

Harry était interdit. Ses yeux étaient écarquillés et il ne savait plus quoi penser. Il croyait pourtant que tout ceci était de l'histoire ancienne, que les Dursley avaient fait une croix sur leur passé de tortionnaire après s'êtres excusés auprès de lui quelques années auparavant… La plaie était dissimulée, mais elle continuait toujours de suinter… Et il ne l'avait pas remarqué.

Bien des fois, quand il n'était encore qu'un enfant terrifié et maltraité Harry avait ardemment souhaité être définitivement débarrassé de sa tante, son oncle, son cousin… Mais tout avait changé et il ne voulait pas de ça. Il ne voulait plus de ça. Il avait grandi. Certes il avait souffert, mais le petit garçon en lui était enfin apaisé. Il avait trouvé l'amour qu'il recherchait tant à l'époque et il ne voulait plus être la cause de tant de souffrance.

Le passé était oublié. Le présent était à chérir. Et l'avenir à construire.

Harry comprenait enfin leurs réactions un peu trop enthousiastes quand ils le voyaient. Il venait de réaliser à quel point le poids de leurs remords écrasait leurs cœurs. Leur culpabilité était si grande et si profonde qu'ils en venaient à penser que le moindre mal était la sentence pour leurs actes passés.

Et c'était ça, le petit quelque chose qui l'empêchait d'accepter totalement l'affection parfois surabondante et exagéré de sa tante et de son cousin. Il soupira. Une discussion sérieuse s'imposait, mais il attendrait que sa tante se soit reposée.

« Dudley… Est-ce que sa crise est due à ce que je vous ai demandé tout à l'heure ? »

Il vit clairement son cousin tressaillir et il sut qu'il avait vu juste. Que c'était-il donc passé pendant son absence qui ait pu contrarier sa tante au point qu'elle fasse une crise de nerf ?

« C'est difficile à expliquer. En fait, je crois que tu vas perdre certaines de tes illusions au sujet d'une certaine personne. »

Harry fronça les sourcils.

« De quoi parles-tu ? »

« Tu devrais dire « de qui » je parle, le corrigea Dudley. Draco Malfoy est venu te voir. »

Malfoy ?

Draco ?

Draco est venus lui rendre visite ? Il est venu le voir ? Lui, Harry Potter ? Alors qu'ils n'avaient aucun contact ? Alors qu'ils ne s'étaient pas vus depuis des années ? Non, impossible. Dudley était probablement en train de lui jouer la comédie.

« Ce n'est pas vrai, murmura-t-il confus. »

« Oh que si, affirma son cousin en soupirant, mais avant de te réjouir, il faut que tu saches qu'il n'est pas l'homme que tu crois, Harry. C'est un usurpateur, un pervers, un vicieux, un… »

Harry n'entendit pas la suite, son esprit focalisé sur le « Oh que si » assuré de son cousin. Son cœur fit un bon prodigieux dans sa poitrine. Il n'arrivait pas à le croire…

« Harry, tu m'écoutes ?! »

Non il n'écoutait pas et cela se voyait au sourire presque niais qui étirait ses lèvres et à son regard perdu dans le vague. Draco était venu et lui… Merde alors ! Lui il avait trouvé le moyen d'être dans le coma ? Mais pourquoi non d'un XXXX de XXXX de XXXX de Merlin, fallait-il que le destin s'acharne ainsi sur lui ? Pour une fois que sa seigneurie blondie se déplaçait pour le voir –lui et personne d'autre- il fallait qu'il se retrouve comateux !

Non d'un Scrout à pétard ! Pourquoi tant d'injustice ? Cela dit… Ces pensées moribondes n'occupèrent pas longtemps l'esprit d'Harry car il se concentra bien vite sur autre chose.

Draco, son Draco était venu juste pour lui. Rien que pour lui… Rien que pour… Quoi au fait ?

Pourquoi Draco Malfoy avait-il éprouvé le besoin de venir lui rendre visite ? Deux options s'offraient à Harry. Soit le blondinet s'était aperçu qu'il était follement, éperdument et totalement raide dingue de lui…

« Harry, tu baves. »

Soit il avait fait une connerie et il voulait qu'Harry lui prête main-forte en échange -il eut un sourire pervers- d'une folle, indécente et sauvage nuit d'amour entre ses bras…

« Harry, tu baves beaucoup. »

Qui bien évidemment, parce qu'il avait un charme défiant les lois de la nature, se transformerait en jour, en semaine, en mois, en année… En éternité.

« Harry, merde ! T'es entrain de saloper le tapis ! » (NdVif : MDR n.n)

« Hein ? »

« 'Bécile… tssk. Est-ce que tu as seulement écouté ce que je t'ai dit ? »

Le sorcier s'essuya les lèvres sans que son sourire benêt ne les quitte. Dudley soupira.

« Oui, non, enfin si, il y avait de ça, mais je ne parlais pas uniquement de la bave. Je parlais de ce fichu sorcier manipulateur et pervers ! »

« Pervers ? »

Dudley enflammé par sa rancune envers Draco ne se rendit pas compte qu'il allait dire ce qu'il ne fallait justement pas dire… Du moins, pas dans un moment comme celui-ci.

« Oui, un pervers ! Un gros, gros pervers ! On le laisse une minute dans la chambre avec toi et la suivante, il se retrouve le nez planté sur ton p… Ta… Ton… Bref ! Il a failli te violer Man, non mais tu te rends compte ? Ce putain de blondinet à la noix voulait te sauter dessus et il l'aurait fait si maman n'était pas arrivée à temps ! »

Le nez planté sur ton… Te violer… Te sauter dessus… Le nez planté sur ton… Te violer… Te sauter dessus… Le nez planté sur ton… Te violer… Te sauter dessus… Le nez planté sur ton… Te violer… Te sauter dessus… Le nez planté sur ton… Te violer… Te sauter dessus… Le nez planté sur ton… Te violer… Te sauter dessus…

Le schéma que suivit l'esprit d'Harry fut très simple et très clair. En d'autres termes, cela se voyait comme le nez de Draco planté sur son…

Ses yeux s'écarquillèrent.

Ses joues s'empourprèrent.

Son sourire s'élargit.

Un soupir alanguit lui échappa.

Il était évident qu'il n'avait retenu de la tirade flamboyante de son cousin que ce qu'il voulait retenir… Et ledit cousin réalisa enfin la bêtise qu'il venait de faire. Il venait de mettre de l'eau au moulin d'Harry. Encore serait-elle allée irriguer son cerveau, Dudley ne s'en serait pas plaint. Malheureusement, elle avait fait le chemin inverse et gorgeait avec un enthousiasme un peu traumatisant, le mauvais moulin… Qui finit par fièrement pointer vers le Nord. (NdVif : Rho le vilain moulin n.n)

Harry était gravement atteint et cela se passait de commentaire.

« Tu crains… Tu crains vraiment, marmonna un Dudley déconcerté. »

Mais Harry s'en fichait. Il se fichait bien de savoir ce que Dudley pouvait lui dire parce que la vierge venait de lui apparaître. Étincelante, séduisante… Miraculeuse. Draco Malfoy son fantasme, son souhait, son désir, son amour… Ce Draco Malfoy là, avait failli lui sauter dessus. Il était venu pour lui sauter dessus. Quand il pensait à ce que blondinet avait failli lui faire… Son corps entier se réchauffait, son cœur bondissait, son sang cavalait dans ses veines, sa tête bourdonnait…

La prochaine fois, il fallait vraiment qu'il le viole… Oh oui ! Un viol tout ce qu'il y a de plus consentant…

« Harry… Ça va ? Tu es tout rouge. »

C'était trop d'émotion d'un coup.

« Hey Man, tu deviens bizarre là ! »

Le monde commença à tourner, le sol tanguait dangereusement et sa vision devint floue...

« Merde ! HARRY ! »

Il pouvait mourir heureux.

HPDMHPDMHPDMHPDM

Plus loin, dans un certain Manoir…

« Tu vas finir par lui faire un trou dans le ventre à ce rythme. »

Le blond grommela, mais ne répondit pas.

« Tu sais, ce n'est pas en le fixant comme ça qu'il va se réveiller. »

Définitivement agacé, Draco fusilla son parrain du regard.

« Et qu'est-ce qui te fait dire que ça ne marchera pas, hein ? »

« Si ça fonctionnait, Belle ne se serait pas faite violer ! »

Un long silence suivit cette remarque.

« Mais de quoi parles-tu ? demanda enfin Draco après avoir secoué la tête. »

« D'une trilogie de livres que Remus m'a fait lire il y a peu. Ils racontent l'histoire d'une princesse endormie pendant des siècles, qu'un prince immoral a réveillée d'une manière parfaitement grossière. Ce sont les Mésaventures de la belle au bois dormant. » (1)

Draco en resta interdit.

« C'est ridicule. Tout le monde sait que la belle au bois dormant a été réveillée par le baiser du prince. »

« Ce n'est pas ce que j'ai lu, pourtant. Cela prouve bien à quel point les moldus peuvent être tordus. »

Severus conclu sa réplique d'un « hn » bien senti et Draco plissa les yeux.

« Vos goûts sont plus que douteux en matière de lecture, parrain. »

« Toujours est-il que ce n'est pas en fixant Potter que tu vas le réveiller. »

Le blond fronça les sourcils, perplexe.

« Tu suggères que je viole Harry pour le… »

Un léger tremblement parcourant son bras empêcha Draco de poursuivre. Il baissa les yeux sur sa main et son cœur se mit à battre plus vite.

Harry clignait des yeux.

Il venait de se réveiller.

« Harry… Tu es enfin revenu… »

Le petit brun grommela quelque chose d'incompréhensible alors qu'il portait lentement sa main à ses yeux pour se les frotter.

« Est-ce que ça va ? »

Harry ouvrit complètement les yeux pour aussitôt les plonger dans le regard inquiet de Draco. Il lui fit un tendre sourire et les joues rouges, lui répondit :

« La prochaine fois, il faut vraiment que tu me violes…» (NdVif : Mouahahaha)

Long, long, long silence interdit dans la pièce, avant qu'il ne soit coupé par une petite réplique pleine d'esprit.

« Alors, qui avait raison au sujet de la belle au bois dormant, hein ? »

À SUIVRE…

(1) : Pour ceux qui ne connaissent pas les « Mésaventures de la belle au bois dormant », je vous le conseille vivement. Plus que vivement même lol. Écrite par Anne Rice (auteur de fiction et créatrice du célèbre vampire Lestat) cette trilogie est vraiment sympa. Seul petit bémol, elle est extrêmement difficile à trouver en rayon.

Et voilà… Un cinquième chapitre de fait. Un chapitre qui contrairement au précédent se finit sur une petite note d'humour.

Je tiens à m'excuser encore pour le retard, mais comme d'habitude, ce n'est pas facile pour moi d'allier étude et écriture. Cela me prend beaucoup de temps et j'ai bien failli envisager d'arrêter définitivement. (NdVif : C'est ma mort que tu souhaites ???) Néanmoins je me suis aperçue que malgré le temps infini que je prends, certains lecteurs me restaient fidèles et attendaient avec une patience incroyable et une gentillesse qui me comble, la suite de mes histoires. (NdVif : fiou, j'ai eu peur là)

Vos encouragements m'ont fait du bien et m'ont poussé à ne pas abandonner. Même si j'ai du mal à poster en temps et en heure, vous êtes là et m'encouragez avec un tel enthousiasme que je ne peux que continuer à vous faire plaisir. Alors sachez que je continuerai d'écrire tant que vous me soutiendrez. (NdVif : Merci infiniment… et là t'as pas fini d'écrire hein ? lol Ndla : Nan, rassure-toi, comme je te l'ai dit j'attendrais encore un peu…n.n)

Merci ! Merci infiniment.

J'espère que ce chapitre vous a plu.

Un petit commentaire pour me faire plaisir ?

Kissouxxxx HK ;)