Disclaimer : Hellsing, ses personnages et son histoire ne m'appartiennent pas . Tout est à Mr Hirano.

Comme un lundi… - Doc -

Le Doc termina son rapport sur le spécimen d'étude avec un soupir de soulagement. Il se leva pour regarder par la fenêtre. La journée se terminait et la nuit débutait. Il appréciait plus ce moment depuis qu'ils avaient enfin décidé d'avoir un quartier général digne de ce nom à terre. Il en avait vraiment eu marre des zeppelins. Non seulement à cause des problèmes d'occupation d'espace (il ne pouvait jamais avoir les locaux dont il avait besoin pour ses laboratoires) mais en plus il en avait assez du mal de l'air qui l'obligeait à passer du temps à faire obéir son estomac. Au moins cela avait eu un bénéfice : il n'avait jamais pris de poids. De toute façon, il avait tout de même mis au point une pilule qui permettait de garder la ligne tout en mangeant copieusement.

Une pilule qui n'avait jamais fonctionné sur le Major, bien qu'elle fonctionnât dans tous les autres cas. Mais heureusement, depuis qu'ils avaient enfin synthétisé un sang vampirique de meilleure qualité, tous les vampires artificiels bénéficiaient de la capacité de se modeler un corps d'Apollon. Ça leur avait fait un choc la première fois que le Major était sorti en maillot de bain au bord de la piscine.

Le Doc grimaça à ce souvenir. Le Major avait aussi omis de se souvenir que son maillot de bain étant devenu trop grand pour lui, il s'exposait à une perte impromptue de l'accessoire vestimentaire en plongeant dans l'eau mais enfin… l'accident avait été clos grâce à la nouvelle Rip qui s'était mise soudain à chanter du Schubert (quoi que le titre « La truite » à ce moment là avait été mal interprété) pour détourner l'attention.

Doc sortit de son bureau et arpenta les longs couloirs blancs immaculés de ses laboratoires. Dans chaque labo de la taille d'une salle de sport, des vampires sous ses ordres en blouses blanches s'activaient aux recherches qu'il avait coordonnées. Il avait choisi chaque homme et chaque femme et amélioré leurs compétences par des traitements spéciaux. Ainsi il était sûr que ses recherches avançaient sans encombre et sans incidents malheureux qui l'obligerait à remplacer ses cobayes et ses chercheurs. Le bâtiment était tellement mieux équipé depuis les subventions colossales allouées par le Millénium. Le Major ne cessait de vanter les découvertes et les capacités de son Doc.

Lequel prit l'ascenseur qui menait à l'étage supérieur. Il rajusta son manteau en face du miroir. Ce nouveau tissu intâchable qu'il avait mis au point avait tout de même plus d'allure. Et il s'enorgueillissait d'avoir lancer sa propre ligne de vêtements, qui faisait un tabac dans le monde médical et de la recherche biologique. Et il avait entendu dire que son modèle de lunettes intéressait un certain type de la mode, un Gauthier… La porte s'ouvrit avec un déclic discret sur les salles de repos du bâtiment.

Quelques membres influents du Millénium y faisaient étape et s'y faisaient plus dorloter que dans la clinique privée la plus huppée. Quelqu'un vint à sa rencontre. C'était le Capitaine, sous sa forme humanoïde :

« Ah, bonchour Capitaine, komment fous portez fous ?

- A merveille, Docteurissime. Ce traitement pour les cordes vocales a été miraculeux. Ça a complètement changer ma vie. Je peux à présent m'exprimer parfaitement et même chanter, vous voulez entendre ?

- Euh.. che suis dézolé, chai enkore des visites à faire…

- Bien sur bien sur, je comprend, mais j'espère bien vous voir à mon récital dans deux jours !

- Sans faute, mon cher, sans faute. »

Il réussit à s'éclipser. Oui, il avait vraiment fait un miracle avec le Capitaine. Mais personne n'aurait pu prévoir que ça le changerait si radicalement. Le Capitaine s'était révélé avoir une belle voix de ténor et un rêve qui avait toujours été de chanter. Malheureusement, à cause de sa seconde nature, on avait toujours l'impression d'entendre un concerto pour hurlement lupins dès qu'il entamait le couplet.

Il avança dans le couloir et tomba sur Zorin Blitz qui promenait Schrödinger. S'il considérait comme une réussite d'avoir enfin persuadé Zorin de se faire tatouer l'autre partie du corps (ce qui permettait à tout le monde d'arrêter de loucher en la regardant ), il devait néanmoins considérer Schrödinger comme un échec.

« Alors Miz Zorin, pas d'amélioration pour lui ?

- Hélas non, Doc, mais il a arrêté de cracher des boules de poils quand même. »

Schro marchait à quatre pattes et regardait autour de lui en se léchant la main qu'il se passait derrière l'oreille. Il regarda Doc et fit « Mouaioou ! » de l'air niais de tous les chats du monde. La régression avait été fulgurante mais ils avaient réussi à l'arrêter au moment où les poils commençaient à repousser. Maintenant Schrödinger était une espèce de chat domestique à forme humaine mais capable de griffer et mordre à mort tous les intrus. Et auquel on essayait d'apprendre à ne pas faire sa toilette intégralement de CETTE façon. Doc pensait à l'offrir à Seras Victoria. Après tout, l'animal avait manifesté son penchant pour elle à plusieurs reprises. Et puis, il en serait débarrassé….

Doc sourit pour lui même. Zorin ajouta :

« Au fait Doc, le Major vous attend dans le salon du fond.

- Che m'y rend.

- Salut Doc. »

Avant de se rendre dans le salon, Doc fit un crochet pour visiter sa dernière patiente. La porte était ouverte et il entendit un « Schnell !!! » vindicatif. Puis un claquement de fouet.

« Bien le bonchour Miss Van Winckle, fit-il.

Zalutations Docteurissime. » fit la charmante femme. Les raisons de sa présence dans les bâtiments étaient plutôt secrets. Mais ils ne pourraient plus l'être une fois qu'elle en aurait fini. En fait la demande de Miss Van Winckle avait été formulée de cette façon : « Du 90 B au moins ! »

Et les implants avaient bien pris. C'était un plaisir de la voir au bord de la piscine dans ce sublimissime bikini chanter du Wagner à pleine gorge. Doc desserra son col, sentant sa température monter. Ah, Miss Rip. Encore quelques jours et il testerait son philtre de séduction sur elle.

Il jeta un coup d'œil à celui qui avait reçu un coup de semonce.

« Acht ! Ce petit imbécile n'a pas enkore fini de faire fotre chambre, Miss Winckle ?

- Nein, et en plus che krois l'avoir entendu murmurer kelke choze !! Je l'enferrais se faire korriger par la copine du Machor. »

Elle redonna un coup de fouet juste à 3 centimètres de l'oreille du concerné. Enrico Maxwell sursauta et astiqua avec encore plus de vigueur le carrelage de la salle de bains privée. Ses bras allaient à une vitesse maximale, la sueur lui coulait du front sur son visage tordu par l'effort et la terreur tandis que son joli tablier à franges blancs balayait le sol.

« Che doit rechoindre le Majorissime, Miz Van Winckle mais ke diriez fous de dîner avec moi dans deux zheures ?

- Afec plaisir Dokteurissime ! »

Doc sortit de l'appartement. Finalement il n'aurait peut être pas besoin de sa petite concoction. C'est d'un pas léger, aérien, qu'il gagna le salon.

Le Major, dont la masse ventrale était à présent remonter vers le torse pour le faire ressembler à quelque chose, attendait en jouant aux cartes avec le Dandy. Il y avait peu de temps, ce dernier avait eu un étrange comportement. Il avait déclaré qu'il avait reçu une illumination et qu'il arrêtait de jouer aux jeux d'argent. Maintenant il jouait au bridge et à la belote. Certains prétendaient même l'avoir vu jouer au Monopoly et aux Sims sur ordinateur. Doc hésitait à se prononcer sur une régression ou une évolution de son cas.

« Ah bonchour mon cher Dok, fous m'afez l'air touchours plus en forme ! Fit le Major en venant lui serrer la main.

- Merzi, Majorissime, fous aussi.

- Z'est grâce à fous, mon ami. Che suis maintenant un homme convoité, par les dames heureuzement. »

Dok réussit à sourire malgré la grimace mentale qui s'esquissait dans sa tête.

« Et où en zont nos affaires, Majorissime ?

- Et bien nous zavons 173 guerres et difers conflits armés en kours, dont une trentaine avec des chens qui ne savent même pas ke nous sommes derrière leur guerre !!

- Z'est une réussite magnifique, Majorissime !

- Oui, che songe à laisser l'Amérique à Alucard et bientôt nous pourrons kommencer à nous faire cette petite guerre rangée dont nous rêfions tous deux !

- Komme fous foudrez Major »

Le Dok se demanda tout de même d'où il était allé pêcher cette idée. Puis une silhouette arriva d'un pas félin derrière le Major et s'enleva un cigare de la bouche pour demander :

« Dites Dok, vous pourriez pas faire quelque chose pour mon nez ? »

Dok regarda Intégral Hellsing qui avançait, en costume de Bunny Girl, avec des talons et des bas résilles et tendit le bras…

…Et percuta quelque chose de froid. Ce fut suivit d'une sensation humide. Puis quelqu'un cria. Puis on lui redit :

« Dok ?! Fous m'entendez ?!!! »

Il se réveilla. L'interphone lui diffusait la voix désagréable du Major.

« Oui Major ? » Il releva la tête. Il avait encore dormi sur la table de son labo.

« Dok ! fous foudriez bien fenir nous aider ?! Nous afons malenkontreuzement bouzillé un des types à la barre. Zelui qui s'occupe de la stabilité horizontale. En pluz ch'ai encore mal au ventre, che ne dichère touchours pas mieux ! Allez SCHNELL !!! »

Dok regarda son calendrier de la poste au mur. C'était bien un lundi matin. Il porta la main à son visage. Regarda sa main. Regarda la table.

Quelqu'un avait soigneusement disposé plusieurs fioles d'encre autour de sa tête pendant qu'il dormait. Assez proches et assez remplies pour qu'il se retrouve le visage coloré s'il remuait trop dans son sommeil. C'est ce qui l'avait réveillé. Inutile de chercher bien loin :

« SSSSCCCCHHHRRRRRÖÖÖÖÖÖÖDINNNNNGGGGEEERRRR !!!! »

Encore un lundi matin en puissance.

Qui, QUI ? n'a jamais détesté le lundi matin parce qu'il lui réserve les pires crasses de la semaine? Hein? Alors y'a pas de raison que les persos d'Hellsing n'y ait pas droit. N'hésitez pas à commenter.