Disclaimer : rien a moi. comprenez par la que mon compte en banque sera toujours aussi vide après que j'ai mis ce chapitre en ligne qu'il l'est à présent.

Enjoy!


Sirius était allé chez les Dursleys.

Si l'on avait demandé au presque fantôme – quasi esprit frappeur ce qu'il était aller faire en fourrant son nez immatériel dans les affaires méticuleusement rangées de l'ex famille de son filleul bien-aimé, il aurait répondu que c'était pour y flanquer un merdier monstrueux.

Il avait suffit pour cela d'apparaître en plein conseil d'entreprise de ce cher Vernon.

Il était passé presque inaperçu par le mur du fond, alors que le reste des occupants était tourné vers ce cher Vernon, qui se tenait devant la grande fenêtre de la salle de réunion de son entreprise de perceuses. Cette fenêtre fournissait une vue d'ensemble sur le site de chargement des produits terminés. L'usine en fait n'était qu'un grand ensemble de hangars dans lesquels était stockée la marchandise produite à moindre prix dans les pays du tiers-monde. Les ouvriers étaient là pour coller soigneusement une étiquette 'made in Britain' sur la mention 'made in Taiwan'.

Vernon n'avait pas été le premier à remarquer la présence de Sirius dans la salle de conférence. Son assistant avait brièvement levé le nez de ses notes et avait croisé le regard blanc et brillant d'un visage irréel et avait promptement perdu connaissance.

L'assistance un rien anesthésiée par la lecture exhaustive des chiffres de comptabilité des trois années précédentes ne s'en aperçu pas immédiatement. Mais en fin de compte, la position flasque et burlesque d'un employé sur le sol avait attiré l'attention.

Et puis Sirius émergea de la table de teck monumentale et lança un 'bouh !' joyeux.

Ce fut un chaos délicieux. Les gens restèrent d'abord figés et immobiles. Puis il devinrent tous blancs, puis verts, puis ils se mirent à hurler en reculant leurs chaises et en trébuchant dessus en essayant d'atteindre la sortie le plus rapidement possible.

D'un claquement de doigts, Sirius ferma les portes. Même la force déchainée des occupants paniqués ne put les enfoncer. D'une seule vague, ils se jetèrent sur la fenêtre qui, bien qu'elle soit à six mètres de haut, demeurait la seule issue.

D'un claquement de doigt, la fenêtre fut incassable.

La voix glacial du spectre s'éleva alors, égale, terrifiante et un rien jubilatoire.

Mon nom est Sirius Black.

Elle eut l'effet d'un sort d'entrave. Les hommes arrêtèrent de hurler et de s'agiter en tout sens, et ils se tournèrent doucement, pleurants, tremblants et horrifiés vers cette apparition.

Sans doute que vous ne vous en souvenez pas, mais je suis un prisonnier évadé.

Sirius réfléchit un peu, puis concéda.

Je suis aussi un prisonnier mort, puisque je suis un ectoplasme de la catégorie supérieure, ce qui veut dire que je suis encore capable de faire de la magie.

Il se tourna vers Vernon.

Mais ce cher Vernon sais qui je suis vraiment, pas vrai cher Vernon ?

Vernon trembla d'avantage, couleur d'ivoire.

Je suis le parrain d'Harry Potter.

Il se tourna vers l'assistance aussi terrifié que médusée.

Harry Potter est un des sorciers les plus puissants et les plus adorables qui soient donnés de rencontrer. Et c'est aussi le neveu de ce cher Vernon.

Il y avait une accentuation bizarrement cruelle sur le cher. Vernon mouilla son pantalon.

Et l'année dernière, Vernon a presque tué mon filleul, avec l'aide de sa chère épouse et celle de son cher fils.

Vernon se laissa glisser au sol et ses fesses, tombant dans la flaque d'urine qui s'était formée à ses pieds, firent 'floc'.

Même si je n'ai pas tué l'homme pour le meurtre duquel j'ai été emprisonné, j'avais bien la ferme intention de le tuer. J'ai toujours l'intention de tuer des gens. Je pense même qu'il y a un risque que j'y prenne goût.

Vernon n'était désormais plus le seul a avoir un pantalon humide.

Et l'homme qu'en ce moment j'ai le plus envie de tuer, mon cher Vernon, c'est vous. Etrange, n'est-ce pas ?

Vernon pleurait à chaudes larmes.

Je ne vais pas vous tuer maintenant. Je vais vous rendre fous d'abord.

Et le spectre claqua de nouveau des doigts. Vernon ferma les yeux convulsivement, s'attendant au pire mais ce fut l'alarme incendie qui les lui fit rouvrir.

Tous s'agglutinèrent sur la fenêtre pour voir les ouvriers quitter diligemment leur poste et rejoindre les abris les plus proches. Les cars d'évacuations quittèrent le site en quelques minutes. Bientôt, tout fut vide et l'on entendit plus que le bruit assourdissant de la sirène.

Sirius Black eut un sourire content et claque des doigts une dernière fois.

Le hangar principal explosa. Puis, ce fut le tour des hangars secondaires. Le terminal de voie ferrée. Les camions, les un après les autres. Toutes les voitures garées sur le parking. Tous les lampadaires. Tout explosa, chaque nuage de flammes d'une couleur différente de la première – rouge, jaune, bleu, vert, rose, orange, violet, noir, blanc, gris, brun, ocre…

Au revoir. A bientôt, cher Vernon.



Pétunia était cachée dans une contre allée du supermarché. Elle avait balancé toute une étagère de conserve par terre et s'était faufilée derrière le rayonnage.

Quelqu'un avait fait disparaître ses vêtements. Elle sanglota tandis que les responsables du magasin essayaient de la convaincre de sortir de là. Non, elle ne pouvait pas sortir comme cela. Elle ne pouvait pas montrer son corps maigre, ses seins plats et ballants, ses épaules fripées et son sexe vieillissant. Elle avait presque cinquante ans et n'avait jamais pris soin d'elle même. Elle ne faisait pas de sport, elle ne portait pas de crème et n'avait jamais tenté de se débarrasser des terribles vergetures et marques qu'avait laissé sa grossesse. Elle avait une immonde cicatrice de césarienne, elle….Elle avait un oignon au pied, une cuisse celluliteuse. Elle ne pouvait pas se montrer. Personne ne l'avait vue nue depuis bien avant la naissance de Dudley. Même Vernon.

Elle n'avait jamais été jolie, jamais gracieuse et féminine comme sa sœur. Jamais elle n'avait ne serait-ce qu'accepté qu'elle avait une enveloppe physique. Elle ne se contemplait jamais dans les miroirs, ne se regardait pas quand elle se lavait.

Non, si Petunia avait quelque chose en horreur, c'était sa propre image physique.

T'es moch-euh !

Elle renifla encore plus misérablement et chercha la voix de celui qui l'avait trouvée là.

Nan, sans déconner, j'ai vu des nanas laides, mais des comme toi, jamais. Et pourtant, j'étais dans une prison où il y avait des femmes presqu'aussi laides que les détraqueurs.

Un courant d'air chaud passait entre ses jambes et un visage transparent se forma devant le sien.

On dit que le corps des pécheurs est aussi torturé, noir et laid que leur crime. Le tien, visiblement est très sérieux.

Pétunia pleura.

Oh...Elle pleure, la petite dame toute nue dans un supermarché.

Objectivement, Pétunia Dursley n'était pas laide. Pas vraiment. Elle n'était pas un canon de beauté, c'était certain, tout comme il était vrai qu'un petit gommage et qu'un peu d'exercice lui auraient fait du bien mais ce n'était pas la catastrophe. Même Sirius devait admettre qu'il avait vu pire.

Mais Pétunia avait grandi avec la télé, les magasines porno de ses petits amis, et le corps parfait de sa sœur en maillot de bain tout au long des étés. Pourquoi sa mère n'avait-elle pas donné naissance à deux sœurs comparables ? Parfaite Lily, adorable Lily, que Pétunia elle-même avait aimé plus qu'elle ne l'aurait cru possible.

Il y a des gens comme ça, s'était dit Pétunia. Il y a des gens assez bien pour qu'on ne puisse que les aimer, même si cet amour faisait souffrir. Pétunia ne s'était jamais sentie à la hauteur lorsqu'elle se tenait à coté de sa sœur ; et peu à peu, insidieusement, la haine s'était formée quelque part dans son estomac, pas contre sa sœur, non, jamais. Pétunia se haïssait elle même. Se haïssait pour ne pas pouvoir changer ce qui était immuable. Elle se haïssait d'être si médiocre, de n'avoir rien qui puisse lutter contre la lumière incomparable de Lily qui la transformait en petit laideron sombre.

Pourtant, Pétunia avait eu des qualités. Elle savait danser, quand elle était jeune, elle racontait aussi de formidables histoires à son fils. Et l'amour qu'elle portait à ce dernier n'était égalé que par celui que son neveu avait reçu de sa propre mère. Non, Pétunia n'avait pas que des défauts mais elle en avait quand même un très important : elle avait baissé les bras.

Elle avait vu son époux garder ses manières rustres et devenir de plus en plus violent et vulgaire. Elle avait vu son fils devenir de plus en plus brutal et insolent. Et elle s'était dit 'A quoi bon ?'.

Et puis Harry était arrivé. Un petit bébé tout ce qu'il y avait de plus adorable, avec de grands yeux verts comme sa maman, qui souriait et gazouillait en se tenant les pieds, qui la regardait d'un air profondément intéressé quand elle faisait le ménage et qui lui chantonnait de petites comptines incompréhensibles en même temps que les clips musicaux passant à la télé. Comme Lily, Harry ne pouvait pas être haï.

Pourquoi avoir fait du mal à mon petit Harry adoré ?

Qu'avait-t-il fait ?

Et Petunia ne savait quoi répondre, parce qu'Harry n'avait rien fait. Il était juste là, dans la mauvaise famille, débarquant dans la vie d'une Pétunia au bout du rouleau qui s'était vue forcée de prendre sous son toit le fils de sa sœur qui avait disparu qui était morte et qui avait refusé de la voir après son mariage à Vernon. Lily, non contente d'être en tout supérieure à sa sœur, avait en plus décidé qu'elle ne voulait plus faire partie de sa famille. Que Pétunia ne valait pas la peine qu'elle se ferait en lui rendant visite de temps à autre puisque le monde magique lui était rigoureusement inaccessible. Parlons un peu d'un couteau chauffé à blanc qu'on retourne dans la plaie.

Pourquoi, Pétunia ?

POURQUOI ?

JE NE SAIS PAS !

Pétunia aurait voulu hurler.

'Je ne sais pas pourquoi. Parce que c'était tellement plus facile d'être en colère contre lui que d'essayer d'y faire quoi que ce soit !'

'Parce que je suis quelqu'un de lâche.'

'Laissez-moi tranquille.'

Sirius considéra la femme en tenue d'Eve devant lui. C'était pitoyable, vraiment, cette femme qui avait cru toute sa vie qu'elle ne serait qu'insignifiante et moyenne. Tout le monde était comme ça – presque tout le monde. Même le monde magique était fait de milliers personnes normales voire même médiocres, qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, qui avaient un dur labeur tout les jours qui ne nécessitait pas la mobilisation insensée de grosse facultés mentales. Des gens qui utilisaient tout les jours des potions spéciales pour cacher un bouton ou une verrue, qui enchantaient leurs robes pour avoir l'air plus minces, qui lisaient des magasines peoples pour connaître les dernières modes et pour rêver un peu, parce que ceux qui avaient plus de pouvoir, plus de connaissances, ou qui continuaient droit dans leur lignée étaient tout de même plus intéressant qu'eux-mêmes.

Mais cela ne faisait pas d'eux de mauvaises personnes. Cela faisaient d'eux des humains. Des humains normaux, avec des qualités et des défauts. Avec de la vanité, des doutes, des préjudices et une incroyable volonté à ignorer de temps en temps la vérité. Mais aussi des humains avec de grandes forces, avec une foi de fer en leurs valeurs, en leur amour et en leurs capacités. Des gens qui faisaient tout pour que le lendemain soit meilleur que la veille. Et ça marchait. Sinon, la société telle qu'il la connaissait à présent n'existerait pas.

Et les gens tels que Harry, que la Vie a mis sur le chemin de la Destinée, pour qui le Hasard avait mal fait les choses, bien sur qu'on les voit. Bien sur qu'on les adore. Mais il n'y en a pas tant que ça.

Pétunia n'avait pas d'excuses, elle avait quelques circonstances atténuantes. Puis, Sirius se remémora le corps brisé que Lucius Malfoy avait ramené chez lui l'an passé. Les hématomes bombés et noirs qui marbraient la peau d'albâtre, le sang qui ruisselait dans les cheveux noirs et un sanglot le pris à la gorge. S'il avait pu il aurait pleuré.

Harry qui avait souffert pour le cœur brisé de sa tante. Harry était son tout petit bébé. Il n'avait rien à voir avec tout ça.

De nouveau, un vague de cruauté sans nom traversa Sirius et avec un rictus vicieux il attrapa la cheville maigre et tira de toute ses forces, extirpant Pétunia de sous sa cachette et la promenant les pieds en l'air dans le magasin.

Tu sais quoi ? Je crois que ceux dans la rue aimeraient profiter du spectacle aussi.

Qu'en dis-tu ?


Le couloir était désert.

Dudley se pencha un peu hors de la salle de classe et risqua un œil discret au dehors. Derrière lui, la classe s'impatientait mais n'osait rien dire. Le professeur, par contre, fini par se rendre compte que quelque chose n'allait pas.

« Et bien, ? Est-ce que vous attendez ma permission pour sortir de la classe ? » et ajoutant tout bas 'Ce serait bien la première fois.'

Dudley n'attendait pas la permission de son professeur pour sortir de la salle. Qu'est-ce qu'il croyait d'abord ce prof ? Il n'avait besoin de la permission de personne. Il faisait ce qu'il voulait.

Aujourd'hui, Dudley avait vu des choses terrifiantes. Des objets à lui qui disparaissaient avant de réapparaître à un endroit différent. Son lit, ce matin, s'était trouvé presqu'en travers de la porte or, il dormait sous la fenêtre. Et puis, les salles dont les interrupteurs ne fonctionnaient pas quand il s'y essayait et qui étaient de nouveau opérationnels dès que quelqu'un d'autre les effleurait. Ce midi-là, son assiette avait glissée seule jusqu'à basculer sur ses genoux, l'inondant de bœuf en sauce. Tous ses stylos avaient cessé d'écrire, même ceux qu'il avait par la suite pris à ses camarades. Son sac avait successivement refusé de s'ouvrir, puis de se fermer. Les portes étaient plus dures à tourner que d'ordinaire. Et les couloirs…

Les couloirs Smelting semblaient infinis. Quand il y mettait le pied, c'était comme si la sortie se trouvait brusquement à des kilomètres et elle était nimbée d'une sorte de brouillard inquiétant comme les effets spéciaux dans le Seigneur des Anneaux. Alors du coup, Dudley allait faire très attention à ce qu'il se passait. C'était sans doute un tour d'un anormal. Peut-être que c'était même le Parrain. Dudley se remémora brusquement que le-dit parrain était mort et se rassura.

Un doute le prit et il vérifia mieux dans le couloir. Qu'avait dit Harry, en revenant pour la première fois de son école ? Qu'il y avait des fantômes ? Dudley frissonna. Les fantômes, ça n'existait pas, pas vrai ?

Il ouvrit plus grand la porte et posa un pied dans le couloir. Il n'y eu pas d'effet bizarre ce coup-ci mais quelque chose apparut en face de lui, très près de son visage.

C'était un homme d'une couleur étrange – un peu comme s'il était fait du parquet, de la peinture des murs…et est-ce que c'était vraiment un porte-manteau près de son menton ? – et il faisait une horrible grimace. Mais vraiment dans le genre horrible, vraiment. Pire que dans l'Exorciste.

Dudley hurla de toute la force de ses poumons et fit un bon en arrière, écrabouillant trois de ses congénères qui l'avaient suivi. La…la chose, l'être, se dressa de toute sa hauteur – oh, nom de …Il n'avait pas de jambes ! – et s'approcha sinistrement de Dudley qui se tortillait au sol, emmêlé dans les autres élèves qui étaient tombés avec lui et qui geignaient de douleur et d'effroi.

Un crissement atroce s'échappa de la bouche béante hérissée de crocs en échardes de bois et le visage de la chose s'allongea, son nez se muta en museau, comme s'il se transformait en chien. C'était assourdissant et tous les néons de la pièce explosèrent en répandant des éclats partout. Tous les élèves se mirent à hurler ensemble et le professeur cria aussi, suppliant qu'ils se calment, qu'ils expliquent ce qui se passe et qu'on allait appeler les pompiers. Dudley hurlait, mais c'était devenu naturel, si naturel qu'il ne s'en rendait pas compte.

SILENCE !

L'ordre raisonna comme une sirène dans la classe et tout ce que l'on put entendre ce fut les geignements désespérés et minables des élèves et le cri interminable de Dudley. Une vague souleva le parquet et brusquement les tables, les chaises, les élèves et le professeur se trouvèrent contre les murs. Au milieu de la classe, il y avait Dudley qui avait le pantalon mouillé et de la morve lui coulant du nez. Sirius redevint une forme argentée presque rassurant dans la pénombre qui avait envahit la classe – comme par magie.

Mon nom est Sirius Black et je suis mort.

Le professeur de Dudley était au bord de la syncope et vit du coin de l'œil les autres élèves et professeurs amassés derrière les fenêtres, contemplant effaré le spectacle surnaturel du fantôme hirsute et enragé penché sur Dudley Dursley.

Et toi, Dudley Dursley, ta vie va devenir vraiment, VRAIMENT compliquée.


« Albus, dites lui, vous ! Il me fait des grimaces ! »

Albus Dumbledore soupira, ce qui causa la chute du château de cartes qu'il était en train d'essayer de construire. Il se tourna vers Julia Cocklefirst, responsable de division au sein du Département de Régulation des Phénomènes Magiques et Extraordinaires. Le Directeur se redressa dans son siège et croisa solennellement les doigts, observant sérieusement Sirius Black de derrière ses légendaires lunettes dorées.

« M. Black, ce que vous avez fait n'est pas bien. »

Le dit prit un air politiquement contrit et l'encrier de Julia Cocklefirst entama une petite gigue embarrassée.

« Maintenant, j'ai une question très important à vous poser – j'espère qu'elle vous fera réfléchir à votre comportement. » Sirius adressa un regard curieux au vieil homme qui continua, de son ton particulièrement sévère. « Est-ce vrai que Vernon Dursley a mouillé son pantalon ? »

Sirius eut un sourire carnassier – même si, n'étant pas vraiment corporel à cet instant précis, il était difficile de le distinguer – et hocha la tête. Au diable le Secret. Si ça pouvait éviter les tragédies, autant que les moldus se tiennent pour prévenus. Dans le monde sorcier, on prend soin des enfants.


Le soir du 27 novembre, Harry reçu une lettre de Lucius Malfoy. C'était un événement rare – surtout compte tenu du climat politique actuel – et il prit soin de s'installer confortablement avant de briser le sceau de cire épais et ouvragé qui la fermait. Il avait vu le sceau qui fermait les lettres de Lucius Malfoy. Même s'il en existait une version montée en chevalière facile à transporter, l'original était plutôt un pavé d'argent presque pur – il devait y avoir un chouia d'or dedans - qui pesait plus d'une demi livre. C'était un objet encombrant – que Harry trouvait assez moche parce qu'il y avait une chimère gravée sur l'envers qui faisait une grimace pas sympathique du tout – mais fascinant. Après tout, cet objet, qui devait couter à peu près l'équivalent de ce que gagnait un des professeurs de Poudlard entre Noel et Juillet ne servait qu'à fermer des lettres. Vraiment, expliquer à un Malfoy ce qu'était le superflu devait se rapprocher de la tentative d'explication des couleurs à un aveugle de naissance. Le sceau lui même était un entortillé de calligraphie, de runes, de symboles et d'éléments décoratifs destinés à assurer que la lettre ne soit remise et ouverte que par le destinataire clairement désigné. La cire était d'un rouge presque noir, lisse et brillante, cassante comme les cookies de Mme Lirtel mais sans doute moins savoureuse.

La lettre était longue – trois rouleaux de parchemins longs de son poignet à son épaule – et écrite très petite et serrée. Elle n'était pas codée, parce que c'était Nerval qui la lui avait apportée pendant qu'il jouait dans les ruines d'une basse-cour derrière le château, le côté qui donnait sur les vastes collines des Highlands. Et Lucius Malfoy faisait confiance à Nerval pour ne pas se laisser intercepter. Franchement, en voyant Nerval, même de loin, on avait envie de tout sauf de l'intercepter.

Harry bascula ses fesses contre l'accoudoir et remonta ses genoux et ses pieds sur le siège. Il lissa pensivement le parchemin contre sa cuisse avant de se mettre à lire.

Cher Harry.

Votre Parrain s'est montré pour le moins facétieux envers votre oncle, votre tante et votre cousin. Ne lui en tenez pas rigueur, je l'ai trouvé du meilleur goût.

Cette nouvelle transmise, laissez moi ensuite vous assurer de combien vous nous manquez, ici, à Slendher. Les elfes étaient si ravis d'avoir quelqu'un prêt à abuser de leurs services qu'à présent que vous nous avez quitté, je les soupçonne de faire exprès de briser moult bocaux infâmes et de renverser les plats et les pots de fleurs pour se créer des soucis. Vraiment, votre caractère leur a fait forte impression. A moi aussi d'ailleurs.

Slendher comme vous le savez, est une demeure immense et vide. Je regrette lorsque je rentre le soir de vous savoir loin et les occasions que nous aurions eu de discuter.

Pour le moment, les choses se passent plutôt bien, surtout si nous les comparons avec les évènements de la dernière guerre. Comme nous le craignions, les nouveaux disciples de Voldemort sont jeunes, bien plus que lorsqu'il recrutait il y a bientôt trente ans. Cependant, comme on peut s'en féliciter, les efforts du Ministère pour accabler l'éducation sorcière des nouvelles générations de connaissances frivoles et de théories bénignes ont des résultats. Ces nouveaux combattants ne sont pas si dangereux que cela. Moins, en tout cas, que nous ne l'étions lors de son premier règne.

La mort de Bellatrix, contre toute attente, l'a beaucoup perturbé et l'exécution assez sommaire et particulièrement sanglante subie par Peter Pettigrow n'a servi qu'à effrayer ses troupes d'avantage. Ils tremblent de peur face à lui et non d'excitation face au combat, pour notre cause, c'est une bonne chose. La raison première de cette lettre, d'ailleurs, a trait au décès de ma belle-sœur. Certes, je crains par là de raviver de mauvais souvenirs mais vous n'ignorez pas qu'elle était la cousine de votre Parrain, dont vous avez été nommé seul héritier. Bellatrix, distraite comme elle l'était, a oublié de refaire un testament à sa sortie d'Azkaban.

Vous l'ignorez peut-être, permettez moi de vous l'apprendre dans ce cas. Lorsqu'un sorcier est condamné à une peine de prison devant être purgée à Azkaban (vous ne pensez tout de même pas qu'Azkaban est la seule prison du monde sorcier, nous formons une communauté forte de plusieurs millions d'individus) il est automatiquement créé un testament qui lègue l'intégralité des avoirs du condamné à l'héritier de la famille dont il est issu. Comme votre Parrain n'a jamais été condamné dans le sens le plus exact du terme, il n'a jamais signé ce document et ses possessions se sont donc trouvées sous votre contrôle et non sous celui de mon fils. Par la même, vous avez reçu son titre d'Héritier des Black et constituez donc à vous seul le dernier rameau de leur arbre généalogique.

C'est en vertu de cela que vous recevez les avoirs de Bellatrix Black. J'ai beaucoup discuté avec Dumbledore à ce sujet et il a admit que nous nous rencontrions plus tard cette semaine à mon bureau du ministère en compagnie d'un de mes avocats, d'un notaire et d'un représentant Gobelin pour étudier la question. Il est bien entendu que vous pourrez être accompagné de qui vous plaira. Nous déjeunerons sans doute au Ministère, car je doute qu'une simple matinée puisse suffire.

Pour changer de ce sujet particulièrement lourd ; je voudrais vous entretenir du sujet très intéressant que vous avez abordé dans vos dernières lettres, à savoir vos explorations de Poudlard. Je n'ai moi-même jamais vraiment prêté attention au château, occupé que j'étais avec ma propre maison et les multiples problèmes que me posaient mes études. (J'ai bien compris que vous négligiez ces dernières, j'espère pourtant que vous trouverez une voie qui vous conviendra) Les descriptions que vous en faites sont passionnantes, j'ai découvert par vous beaucoup de choses que je regrette ne pas avoir découvert moi-même.

Les éléments historiques que vous avez mentionné, surtout cette chapelle où vous avez dit avoir trouvé des vitraux en parfait état ne sont pas répertoriés dans les registres du Ministère, vous avez évoqué le modèle moldu des protections du patrimoine et après m'être renseigné, je pense qu'il serait une très bonne idée que le monde Sorcier se dote d'une semblable mesure.

Vous êtes vous jamais intéressé à la loi moldue ? Je la trouve stupéfiante de barbarisme. L'aisance avec laquelle ils la modifient au gré de leurs gouvernements est atterrante. Je sais que vous avez – avec une justesse qui m'étonne – critiqué l'immobilisme de notre législation mais au moins, chez nous, lorsqu'une loi est votée, elle demeure. Parfois un peu longtemps il est vrai. Au point où ils en sont, ils n'ont même pas besoin de les imprimer, le lendemain elle peut avoir été modifiée…

Il serait intéressant d'en discuter également lors de notre prochaine entrevue. Dumbledore a suggéré Mercredi, dans la matinée, cela vous convient-il ?

La lettre continuait encore un peu mais Harry n'était plus intéressé. Il allait voir Lucius Malfoy mercredi prochain !!! Il se leva et tourna autour de son fauteuil en sautillant joyeusement. Il allait voir Lucius – nananèè-reuh… Il se précipita dans sa chambre, mettant la lettre qu'il n'avait pas terminé dans sa poche – il la trouverait là un jour ou l'autre et la finirait. Il attrapa un petit bout de parchemin orange – Ron tentait de confectionner une bannière géante à la gloire des Canons de Chudley – et marqua qu'il était très content de voir Lucius Mercredi et qu'il était très important. Il confia la note à un Nerval qui démolissait avec une cruauté sans nom la collection de Chocogrenouilles de Ron - Harry allait devoir lui rembourser les trois ou quatre kilos de chocolat que l'oiseau avait dévoré.

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Et voilà!!! JOYEUX NOWEL!!!!!! MERCI (xOx) à Tous ceux qui ont reviewé, et à ceux qui vont reviewer.

Bonnes VACANCES (cinq mois sans vacances...je commençais à en avoir sérieusement besoin)