Rating: NC-17 / M / 18+ pour violence et inceste

Disclaimer: les personnages de Numb3rs ne m'appartiennent pas, et depuis la dernière fois je ne sais toujours pas à qui ils sont.

Notes de moi: Cette idée d'histoire m'a prise soudainement l'autre jour, sans prévenir. Elle est assez sombre et porte sur un désir de vengeance très violent. Autant vous dire que tout ne sera pas rose.

Voilà. J'ai replacé le chapitre 1 corrigé car, comme me l'avait fait remarqué Cybélia, il manque quelques mots.

ATTENTION !!!! Cette histoire comportera de la violence et des mentions d'inceste, avec quelques lemons (que je pense faire soft).

Bonne lecture !


N'as-tu donc pas, Seigneur, assez d'anges aux cieux ?

Victor Hugo (1802-1885)

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Un long, long, très long couloir.
« N'importe qui mais pas lui. Non, pas lui. »
Le boyau immaculé semblait se tordre, se refermer au loin. Et les foulées qui résonnaient à ses oreilles lui semblaient désespérément trop courtes, trop lentes. Jamais il ne pousserait la porte à temps.
« Vous m'avez déjà volé ma mère, et maintenant c'est lui. Je vous défends, je vous interdit de toucher à mon frère. »
Mais il est des choses qui se moquent bien de nos injonctions de mortels.

Don poussa enfin, brutalement, la porte qui donnait sur la zone chirurgie.
« Papa ! »
Le patriarche des Eppes se leva au son de sa voix. Le jeune homme se précipita vers lui.
« Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment va-t-il ?
- Pour le moment ils sont en train de l'opérer.
- Son état est grave ?
- Assez.
Alan était extraordinairement calme à côté de son fils qui tournait déjà en rond comme un lion en cage. Au bout de quelques minutes, Don consentit à s'asseoir.
- Ton appel était si concis.
- Je n'en sais vraiment pas plus que toi. La police m'a appelé lorsqu'ils l'on retrouvé. J'ai eu le temps d'arriver sur les lieux et j'ai pu l'accompagner dans l'ambulance.
- Il était conscient ? Charlie était conscient ?
- A peine. Mais il a tenu jusqu'à ce qu'il soit sous anesthésie.
- Il ne t'a rien dit sur ce qui lui était arrivé ?
- Non mon grand. Tout ce que je sais, c'est qu'une voiture l'a renversé près du campus. Pour le reste... »
Son père haussa les épaules avec désespoir, la voix coupée par l'émotion. Don se releva brusquement et partit dans le couloir.
« Où est-ce que tu vas ?
- Trouver les flics qui s'occupent de son affaire.
- Don, tu ne vas pas partir maintenant quand même ?
Courant dans le couloir, le jeune homme se retourna brièvement.
- Je n'ai pas l'intention de quitter cet endroit. Je veux juste savoir.
- Don ! »
Mais la porte battante s'était déjà refermée sur lui. Alan se laissa retomber et soupira. Son regard se porta sur la salle d'opérations d'où personne ne revenait. Son fils y avait disparu, et Alan avait peur qu'il n'en ressorte jamais.
Il n'avait prononcé que deux mots.
Là, Donny.
Il n'avait prononcé que le nom de son frère avant de sombrer.

Au bout d'une heure, il vit son aîné revenir. Don réapparut dans le couloir et vint s'asseoir près de son père, sans un mot.
Les deux hommes restèrent silencieux pendant un long moment, tantôt marchant en long et en large, tantôt immobiles sur leurs sièges. Autour d'eux, les blouses blanches qui défilaient semblaient ne pas exister.
« Tu as trouvé ceux que tu cherchais ? Demanda soudain Alan à son fils.
- Ils étaient déjà partis. J'ai téléphoné à droite et à gauche pour savoir quel commissariat était chargé de l'affaire.
- Tu ne veux pas les voir maintenant ?
- Aujourd'hui ou demain, ça ne changera pas grand-chose.
Don regarda son père. Il avait l'air épuisé.
- Vas te prendre un café ou quelque chose de solide. Tu ne passeras jamais la nuit sans ça.
- Oui, tu as raison. »
Alan parti, le jeune homme tourna son regard vers la lourde porte blanche marquée du sceau de la stérilité médicale. Elle état fermée, désespérément fermée, et semblait vouloir le rester. Alors en désespoir de cause, il rejeta la tête en arrière, se cala contre le mur et ferma les yeux, juste pour un instant.

« Qu'est-ce que tu attends bon sang ? »
« Monsieur Eppes ? »
Réveillé en sursaut par la main qui se posait sur son épaule, Don se redressa brutalement sur son siège.
« Qu'est-ce que... ?
- Vous vous êtes endormi. Ca va ?
Il secoua la tête tout en se frottant les yeux. Puis il regarda autour de lui et se rendit compte qu'il était toujours seul.
- Est-ce que vous avez vu mon père ?
- Le monsieur qui était avec vous ? Il est déjà dans la chambre.
- La chambre ?
- Votre frère est sorti de la salle d'opération, il y a dix minutes.
Don regarda sa montre: il avait dormi presque une heure. Ce fut seulement à cet instant qu'il vit les portes grandes ouvertes. Puis il reconnu en son interlocuteur un chirurgien sans sa tenue stérile, qu'il suivit sans un mot de plus.
- Comment va Charlie ? L'opération s'est bien passée ?
- Étant donné ses blessures, il a eu beaucoup de chance. Espérons que cela durera.
- Pourquoi ça ?
Le médecin s'arrêta devant le mur vitré qui donnait sur SA chambre, le regardant avec compassion.
- Votre frère est dans le coma monsieur Eppes. Je suis désolé. »

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Les yeux fixés sur Charlie qui semblait presque dormir, Don n'entendit même pas son père quitter la pièce. Son cerveau restait imperméable à tout ce qui se passait à l'extérieur, bloqué, comme si le mot était venu briser ses fragiles rouages.
Coma.
Tu ne vas pas me faire ça, frangin, hein ? Tu ne vas pas me lâcher.
Il semblait si fragile, là, couché sous les draps blancs. Il était si pâle, comme vidé de son sang. Et il restait immobile, désespérément immobile au milieu de toutes ces machines qui lui étaient reliées. Le coeur de son grand frère se serrait. Où était donc la vie dans tout ce fatras ? Où était le sang qui colorait toujours ses joues, où était la sueur qui parcourait toujours ses mains? C'était comme si quelqu'un avait brisé Charlie en mille morceaux. Son aîné voulait penser que le coma n'était qu'une pause, une solution trouvée par son cerveau si brillant pour tout réparer calmement. Mais pour avoir côtoyé la mort, Don savait bien que cette image n'était qu'une idiotie destinée à gommer son anxiété.
En vérité son frère pouvait mourir, et le chauffard responsable était sur le point de passer meurtrier.
Le jeune homme laissa son regard glisser sur le corps inanimé de Charlie. Il y avait tant de différences entre le frère qu'il serrait entre ses bras chaque nuit et celui qui jouait au funambule avec la mort juste devant lui ! Rien n'aurait dû se passer ainsi. Son petit frère devait rentrer, comme chaque soir, remisant son vélo au garage et pestant contre lui qui était toujours au bureau. Son petit frère ne devait rien risquer.
Et merde !
Qu'est-ce que tu fiches là, sur ce lit ? C'est pas juste, c'est pas... logique ! Tes maths voudraient que ce soit moi plutôt que toi. Tu disais sans cesse que je risquais beaucoup trop de mourir à ton goût.
Et derrière lui, derrière la vitre, le temps continuait de s'écouler. La Terre tourna, et le ciel finit par reprendre cette couleur rougeoyante qu'il aime porter chaque matin. Mais Don ne se rendait plus compte de rien.
C'est pas juste !
C'est pas juste.
C'est pas.

Il s'était endormi en tenant sa main.