Auteur : Drusilla

Rating : M

Paring : SR/HG

Résumé : Hermione victime de multiples attaques, doit d'installer dans les appartements de Severus. Entre les agressions et la cohabitation… difficile, ils vont devoir outrepasser leur haine et apprendre la vie à deux. HG/SR.


Vie à deux
Chapitre 1 : Mourir seule

L'horloge de Poudlard sonna deux heures. Severus lâcha un soupir, à quoi bon arpenter ainsi les couloirs, à cette heure tout le monde dormait profondément. Encore deux escaliers, six couloirs et il serait au chaud dans ses appartements. La douceur de ses draps et un bon livre pour attendre le sommeil. Voilà un programme absolument charmant.

Malheureusement rien ne se passe jamais comme on le veut. Le drame arriva au niveau de la bibliothèque, à un étage et deux petits couloirs seulement de chez lui. Si près. Un élève dehors à cette heure-ci. Il se promit de faire regretter à ce trouble fête sa naissance. Puis ensuite, ses draps et son livre.

Il dut retenir un sursaut de stupeur en constatant qu'il avait en face de lui la Miss-je-sais-tout, plus communément nommé Miss Granger, Hermione pour les intimes. Cette simple vision suffit à lui rendre le sourire. Elle était là, figée en plein milieu du couloir, un air apeuré sur le visage. Prise au piège en flagrant délit de contournement du règlement.

- 150 points en moins pour Gryffondor et une semaine de retenue avec Rusard !

Son hurlement raisonna étrangement dans le silence des couloirs. Tout élève normalement constitué aurait eut un mouvement de panique, les plus raisonnables se seraient enfui. Elle ne bougea pas d'un millimètre. Ca ce n'était pas habituel. Une Miss-je-sais-tout silencieuse était synonyme de problème. Ce n'était pas son genre de rester immobile sans chercher à se défendre.

Il la dévisagea plus attentivement. L'avait-il terrorisé au point de la traumatiser ? Il espérait que non, car s'il y avait une chose qu'il haïssait plus que ses élèves c'était bien la paperasse à remplir. Il avança une main prudente vers son épaule, résolu à obtenir quelque chose de son élève. Même un frisson de dégoût.

- Miss Granger ?

Délicatement il toucha son épaule. Aucune réaction. Là il y avait problème. Pourquoi le regardait-elle si fixement ? Les gens sensés ne clignent-ils pas des yeux parfois ? D'ailleurs les gens sensés ne sont-ils pas au lit à deux heures du matin ? Il la secoua un peu. Rien. Aucune petite réaction. Il tenta de bouger son bras. Il était rigide. Bien. Là il y avait un problème.

Ses années d'espionnages lui avait enseigné les erreurs à ne pas faire. Il se désintéressa d'elle pour s'occuper des alentours. Aucun recoin ne fut épargné. Ce ne fut que lorsqu'il fut parfaitement sûr que personne n'était caché à cent mètre à la ronde qu'il daigna retourner auprès de la jeune fille.

- Enervatum.

Hermione sembla enfin capable de remuer, et ce ne fut que grâce aux réflexes de son professeur qu'elle ne s'étala pas par terre. Ces muscles, endoloris, refusaient de fonctionner. Il lui accorda le temps de se remettre, ne faisant aucun commentaire sur la tête brune qui reposait sur son épaule. Puis il la repoussa doucement.

- Bien, dans ma magnificence je retire la semaine de retenue. Mais pas les points en moins, la prochaine fois vous ne resterez pas sur le chemin d'un stupefix.

Bon, deuxième problème. Elle ne réagissait toujours pas. Pourtant il s'attendait à entendre sa voix plaintive hurler à propos d'injustice. Avait-elle aussi reçu un sortilège de silence ? Non, il l'entendait haleter. La réponse lui vint en même temps que la réalisation que sa soirée était fichu. Cette fois il ne put rien faire. Hermione s'écroula inconsciente à ses pieds.

Il réfléchit aux choix qui se présentaient à lui. Il opta finalement pour l'infirmerie, la jeune fille pouvait avoir subit bien pire qu'un stupefix. De plus il ne se souvenait pas l'avoir vu au repas, Merlin seul savait depuis combien de temps elle était dans ce couloir. Combien d'élève venait à la bibliothèque un dimanche, même avec le froid qui régnait dehors ? En novembre comme en juin, un élève évite soigneusement l'endroit en ce jour sacré.

Sans s'embarrasser d'un mobilis corpus – il fallait faire attention aux portes, et puis personne ne pouvait le voir – il souleva délicatement la jeune fille. Enfin jeune femme, depuis la bataille finale elle avait complètement changé. Mais qu'importe, il y avait un temps pour tout, et là l'urgence était de l'amener à l'infirmerie.

Quand il ouvrit la porte, un sortilège se déclencha immédiatement, visant à réveiller Mme Pomfresh. Il n'eut ainsi pas à se préoccuper de ce problème, il se contenta de l'allonger sur le premier lit. Bien qu'elle ne soit mince, la jeune femme faisait quand même son poids, et l'avoir porté à travers le château au milieu de la nuit en manquant de sommeil l'avait épuisé.

L'arrivé de l'infirmière l'obligea à s'éloigner un peu. Il expliqua brièvement ce que lui savait c'est à dire pas grand chose compte tenu de la gravité de la situation. Elle l'envoya très poliment dehors en le priant de prévenir le directeur. Il sortit, la laissant faire son travail. Malgré sa formation aux premiers secours, il n'était d'aucune utilité. Autant aller réveiller le directeur. Non décidément, il n'aurait pas le droit à ses draps et son livre.

Albus ne posa aucune question inutile, les mots Granger et attaquée semblait lui suffire pour se précipiter à l'infirmerie. A leur retour, Mme Pomfresh paraissait en avoir terminé, et Hermione reposait dans son lit, des potions sur la table de nuit. Son teint, bien que moins pale, reflétait encore son agression. Elle avait les yeux ouverts, fixant le plafond, son corps agité de tremblement. La peur était encore inscrite sur son visage, même si elle se calma un peu en voyant le directeur.

- Miss Granger, comment allez-vous ?, demanda-t-il.

- Bien professeur.

- Elle est en état de choc, intervint Mme Pomfresh. Elle souffre principalement d'une déshydratation et d'hypoglycémie.

- Merci Pompom. Miss Granger depuis combien de temps étiez vous dans le couloir ?

La jeune femme eut un nouveau frisson. Un instant son visage se tordit comme lorsque l'on essaye de résister aux larmes, puis elle céda et éclata en sanglot. Rogue ne put s'empêcher de pester intérieurement contre la fragilité de son élève. Pleurer n'avait jamais rien amélioré. Dumbledore attendit patiemment jusqu'à ce qu'elle se calme.

- Je suis désolée professeur, murmura-t-elle dès que sa voix fut suffisamment sûre. Le sortilège a bloqué mon corps, mais mon esprit fonctionnait. Et j'ai attendu, j'ai tellement attendu, j'ai prié pour que quelqu'un vienne. J'avais si peur, parce que plus le temps s'écoulait plus je perdais espoir, j'avais dit à Ron et Harry que je passais la journée à la bibliothèque, personne ne se souciait de ma disparition. J'ai fini par penser… par penser que j'allais mourir. Que j'allais mourir toute seule.

Une nouvelle vague de larme la submergea, et cette fois, même Rogue n'osa lui faire de reproche. Son esprit tout comme son corps était à bout, elle avait passé une journée seule, à espérer, passant probablement par tout les états avant de se résigner. Ses larmes expulsaient l'enfer qu'elle venait de vivre.

- Vous avez vu votre agresseur ?, questionna le maître de potion.

- Non monsieur. Il m'a attaqué de dos. J'ai à peine eu le temps de réaliser que le sortilège m'a frappé.

- Vous connaissez quelqu'un qui peut vous en vouloir ?

- Et bien… Depuis quelque temps il se passe des choses étranges. Une fois mon sac a pris feu, réduisant en cendre une partie de mes cours et mon livre de métamorphose. Et deux jours après, en revenant d'une étagère de la bibliothèque j'ai trouvé ma robe, que j'avais posé sur une chaise, lacérée.

- Vous n'avez rien dit ?

- Je n'avais pas de preuve et puis j'avais un peu peur que l'on se moque de moi. Ron pense que se sont les Serpentards, mais bon, vous le connaissez, pour lui c'est le mal incarné. Cela peut être n'importe qui, il y a beaucoup d'élève au château.

- En effet Miss Granger. Je n'ai malheureusement aucune solution à vous proposer, mais vous ne pouvez pas rester sans protection c'est évident. Je vais donc demander à un professeur d'assurer votre sécurité partout dans le château, entre les cours. Je pense au professeur Lupin, je crois que vous l'appréciez et Harry sera heureux de passer du temps avec lui.

Un silence de mort suivit sa décision. Le vieux fou avait encore frappé. Les yeux rougis d'Hermione ne quittait pas le directeur, si bien que Severus se surpris à se demander si elle n'allait pas le tuer. Connaissant l'acharnement de la jeune fille à ne dépendre de personne, ça allait bientôt hurler.

- En effet, cela plairait à Harry et je me sentirai plus rassurée.

Là quelque chose n'allait pas. Ce n'était plus la fière Gryffondor mais une jeune femme terrorisée qui avait dépassé son seuil de résistance. Il se souvint de ses mots, comment les oublier. Il ne pouvait pas la juger, elle avait du avoir vraiment peur. Et ce n'était pas finie, cette agression n'était pas isolée, on allait s'en prendre de nouveau à elle. Et elle ne voulait pas se retrouver de nouveau seule face à ça.

« J'ai fini par penser… par penser que j'allais mourir. Que j'allais mourir toute seule. »


Et voilà, un court premier chapitre qui met en place le début de l'histoire. Le premier qui hurle parce que j'ai mis Hermione sous la garde de Remus et non de Severus, je lui répond que rien ne sers de courir, il faut partir à point.

Bisous,

Drusilla