Je sais, je devrais me cacher pour retard pareil... honte à moi... mais mieux vaut tard que jamais, non ?

Chapitre 2, 2ème partie :

Enroulée dans une serviette de bain, Hermione sortit de la salle de bain. Tout en chantonnant, elle se dirigea vers sa chambre où elle enfila rapidement sa nuisette avant de s'effondrer sur son lit.

« Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire ? »

Un sourire naquit sur ses lèvres et elle se pencha pour attraper quelque chose sous son lit. Elle sortit un ordinateur portable qui lui avait coûté plusieurs mois de salaire durement gagnés et économisés pour acheter cette petite merveille. C'est avec un malin plaisir qu'elle appuya sur le bouton 'démarrer' et qu'elle ouvrit sa session.

« Très bien… » se dit-elle en cliquant sur l'icône donnant accès à Internet. « Voyons voir si j'ai des messages… »

La page d'accueil de Meetic s'ouvrit et Hermione rentra son pseudo (PetiteBrunePiquante) et son mot de passe (jenesuisplusamoureusedeharry).

« 1 nouveau message ! » s'exclama t-elle. « Ma petite Hermione, tu as tous les garçons à tes pieds… Qu'est-ce que c'est que ce pseudo ?» se moqua t-elle en relisant le nom. « BeauEtSulfureux ? Plus nul, tu meurs. » Elle hésita à directement supprimé le message mais, piquée dans sa curiosité, elle l'ouvrit.

Je tiens avant tout à faire part de mon dégoût et de mon scepticisme face à ce nouveau moyen de faire des rencontres. (« Ca commence bien… » pensa avec ironie Hermione) Mais la vie est pleine de surprises (principalement mauvaises pour ma part, je ne sais pas ce qu'il en ait pour vous) et me voila en train de taper sur un clavier qui peine à marcher un mail très douteux. Je ne veux en rien ressembler à ses gens ridicules et niais en mal d'amour qui se trouvent assez désespérés pour utiliser ce moyen navrant de rencontrer des gens. (« Il est con ou quoi ? Si tu trouves ça ridicule faut pas t'inscrire, coco… ») Mais mon désir de tester à tout prend le dessus, comme certains souhaitent tester la sodomie, moi, c'est les rencontres virtuelles que je teste. Tout en étant curieux, je ne souhaite pas perdre ma fierté en bavardant avec des cruches dont les intérêts ne vont pas plus loin que la couleur de leur prochaine paire de chaussures. Je me passerai bien des gens cons, merci. Je suis intelligent, moi. C'est pourquoi je vous écris ce mail, à vous qui semblez faire tâche dans ce monde virtuel, superficiel et stupide. Votre profil vous fait passer pour une fille intelligente et saine et j'aimerai vous rencontrer autour d'un café ou d'un dîner pour voir la femme qui se cache derrière. A moins que vous ne soyez une dinde comme les autres dans ce cas là, je vous laisserai payer l'addition et vous dirai aurevoir.

La balle est dans votre camp.

Hermione resta quelques instant, immobile et muette, fixant l'écran de son ordinateur, légèrement déroutée.

Pardon ? Ce mec, aussi aimable qu'une autruche, lui demandait un rendez-vous après un seul et unique mail ? La blague. Hermione, brusquement énervée par l'attitude de ce BeauEtSulfureux de ces deux, décida de répondre à son mail d'une manière aussi aimable que lui.

C'est avec surprise que j'ai lu votre mail. Aussi peu aimable soyez vous, je vais vous donner quelques conseils.

Premièrement, puisque vous êtes si curieux et que vous semblez vouloir tout connaître, sachez que l'on ne balance pas un rendez-vous comme ça, dans un premier mail. Il ne vous est même pas venu à l'idée que peut-être nous ferions mieux d'échanger quelques messages avant de nous engager dans quelque chose de réel ?

Deuxièmement, malgré vos peu de compliments à mon égard, sachez qu'une femme peut savoir lire et se demander quelle sera la couleur de ses prochaines chaussures. Ce n'est pas parce que l'on est intelligente et que l'on aime lire que l'on ne sait pas apprécié les autres choses de la vie. Et vice et versa.

Troisièmement, votre façon de toiser les gens avec autant de mépris m'est insupportable. Cela répond à votre question : en aucun cas je n'aimerai partagé un café ou un dîner avec quelqu'un de votre espèce.

Sur ce, vous m'excuserez, mais j'ai à m'inquiéter de quel vernis ira mieux avec ma nouvelle écharpe.

PS : Vous me semblez tout sauf intelligent.

Fière d'elle, Hermione appuya sur 'envoyer', le sourire aux lèvres. Niahahahah ! Ce crétin allait voir ce qu'il allait voir ! Elle allait quitter la page quand elle remarqua avec effroi que BeauEtSulfureux venait de se connecter et qu'il allait lire sa réponse et sans doute lui répondre d'aller se faire foutre. Et effectivement, il répondit.

J'aimerai que l'on s'engueule face à face. Ce soir, 20 heures 30 au Cube. A toute à l'heure.

« QUOI ? » cria Hermione. « Mais, mais… »

Ce mec avait un culot de l'enfer ! Elle l'envoyait chier et il ne se démontait pas ! Quel sale chien des bois ! Il était hors de question que Hermione aille à ce stupide rendez-vous. Hors de question. Hors de – qu'est-ce qu'elle allait mettre ?


Hermione était devant le Cube et attendait ce BeauEtSulfureux qui était en retard de 5 minutes. Elle commença à taper du pied avec impatience et croisa les bras.

« Bonjoooouuuur… » susurra une voix à son oreille.

Hermione sursauta et se retourna pour faire face à un homme, probablement un peu plus âgé qu'elle, trente ans au plus. Il portait un long manteau noir en mohair et l'avait laissé ouvert. Hermione pouvait distinctement voir le costume, sûrement hors de prix, qu'il portait. Son visage est un peu rond mais néanmoins plein de charme. Il lui sourit gentiment. Elle lui fit un sourire rayonnant, ravie de voir que, mis à part son étrange manière de dire bonjour, il semblait parfaitement sain d'esprit et était plaisant à regarder.

« Bonsoir ! » répondit Hermione, toute enthousiaste. « Je suis Hermione. »

« Enchanté, Hermione… » susurra l'homme qui devait être BeauEtSulfureux. « Dis donc… je vois que vous venez d'arriver et je me demandais… »

« Oui ? » demanda Hermione, un sourire aux lèvres

« Je me demandais si ça vous disait de mettre la main dans mon pantalon. » acheva l'homme avec un sourire.

A présent, ce sourire n'avait plus rien de gentil pour Hermione. Elle ouvrit grand les yeux, choquée des paroles qu'il venait de prononcer et elle ramena sa main vers sa poitrine.

« Je… je vous demande pardon ? » balbutia t-elle, inquiète.

« Mets la main dans mon caleçon, ma jolie… » répéta l'homme en se rapprochant. « Allez, je meurs d'envie que tu me tâtes les bou – »

Hermione poussa un cri et se rua à l'intérieur du restaurant avant que l'homme ne finisse sa phrase. Elle frissonna en repensant à ce qu'il avait dit et alla déposer son manteau au vestiaire.

Elle devait maintenant chercher un homme beau et sulfureux. Vous savez les reconnaître vous, les hommes beaux et sulfureux ? Hermione arpenta le bar, en tirant discrètement sur sa robe bleu marine qu'elle regrettait maintenant d'avoir mise tellement elle lui semblait courte et moulante. Elle tourna la tête dans tous les sens à la recherche de son rendez-vous mais personne ne lui semblait sulfureux. Il y avait quelques hommes séduisants, d'autres mêmes beaux mais aucun ne correspondait à BeauEtSulfureux.

Elle finit par s'asseoir sur un tabouret, accoudée au bar. Elle soupira. Si ça se trouve le mec n'était même pas venu et elle était là, comme une potiche à attendre désespérément.

« Un martini s'il vous plait » commanda t-elle au serveur.

Après une minute d'attente, le jeune homme revint, le verre d'Hermione à la main et le fit glisser sur le comptoir. Elle remercia d'un signe de tête et avala son verre d'un trait. Elle laissa son regard errer à travers le bar. Les gens avaient l'air heureux : certaines filles hurlaient en buvant cul sec des verres de vodka et finissaient par éclater de rire, certains hommes analysaient le bar en quête d'une fille à draguer et d'autres buvaient en couple ou tout simplement entre amis. Hermione semblait être la seule à être venue non accompagnée. Elle soupira en se disant que décidément, sa vie sentimentale était une éternelle répétition. Elle se sentit tout d'un coup fatiguée. Plus fatiguée qu'elle ne l'avait jamais été.

Elle finit, après deux martini, par se lever et bien décidée à rentrer chez elle. Alors qu'elle allait quitter l'immense bar aux teintes argent, neige et turquoise du Cube et se diriger vers le vestiaire, elle s'arrêta en plein mouvement. Elle venait d'apercevoir le parfait BeauEtSulfureux. Et de toutes évidences, il l'avait remarqué en tant que PetiteBrunePiquante vu qu'il ne la quittait pas du regard. Cela lui semblait évidement que c'était lui. Elle l'avait toujours trouvé beau mais il dégageait aussi une sorte d'animalité qui aurait rendue dingue la plus simple des femmes. Elle se dirigea vers lui d'un pas qu'elle espérait déterminé et une fois qu'ils furent si proches l'un de l'autre qu'un corps aurait eut des difficultés à passer entre eux, BeauEtSulfureux prit la parole :

« Evidement… » soupira t-il. « J'aurais du m'en douter… Qui d'autre que Hermione Granger pourrait choisir PetiteBrunePiquante comme pseudonyme ? »

Hermione eut un sourire et il le luit rendit à sa plus grande surprise.

« Alors » dit-elle. « Ce soir Draco Malfoy a décidé d'être une âme charitable. Il daigne faire profiter le petit peuple de son aristocratique présence ? » Elle balaya la pièce du regard. « Je crois que c'est réussi. »

« J'adore quand tu fais des blagues, Granger » ricana l'ancien serpentard. « Elles ne font rire que toi et elles me donnent une nouvelle raison de me moquer de toi. »

«Tu as besoin de raisons maintenant pour te moquer de moi ? » répliqua Hermione. « Je croyais que tu pouvais tout te permettre sans avoir à donner de raison. » Il eut un sourire et elle rit à son tour. « Alors j'espère sincèrement que ta soirée est calamiteuse…»

« Je dois vraiment t'écouter parler ? » demanda Draco en haussant un sourcil. « Parce que, sincèrement, les dires d'une sang-de- »

Hermione le fit taire d'un regard. Elle se racla la gorge et reprit la parole :

« Tu ne pourrais pas t'arrêter deux minutes, Malfoy ? » Elle le fusilla du regard mais finit par soupirer de lassitude « J'en ai plus qu'assez de sans cesse me battre. Avec les autres comme avec toi alors, je voudrais juste… parler. Gentiment, évidement (Malfoy eut un ricanement). Ca s'appelle enterrer la hache de guerre, tu connais ?»

Malfoy resta un instant silencieux, la fixant de ses yeux acier.

« J'espère que par 'enterrer la hache de guerre' tu voulais dire 'se bourrer la gueule'. » finit-il par dire en souriant.

« Evidement ! » s'exclama Hermione en éclatant de rire. « Allez, viens, la première tournée est pour moi ! »


« C'est ton tour Malfoy ! » cria Hermione d'une petite voix aiguë.

Elle attrapa une poignée de cacahuètes dans le petit bol et laissa le temps à Draco de s'installer et d'ouvrir en grand la bouche.

« Prêt ? » demanda t-elle.

« Je suis toujours prêt Granger ! » répondit Malfoy, la tête en arrière.

Hermione lança la première cacahuète et Draco l'attrapa avec aisance. Les suivantes furent moins faciles et il finit même par tomber au sol en essayant d'en rattraper une.

Hermione partit dans un fou rire incontrôlable et dût se tenir au comptoir blanc pour ne pas tomber à son tour. Draco se releva tant bien que mal, tout aussi mort de rire que sa compagne. Il se rassit à bout de souffle sur son tabouret.

« Je crois que c'est assez pour ce soir. » dit-il avant de boire une nouvelle gorgée de whisky.

« Très bien. » gloussa Hermione. « Comme tu voudras. » Elle se rassit convenablement et s'accouda au comptoir.

« Granger » commença Malfoy après un instant de silence. « Malgré ta… terrible coiffure (Hermione eut un air offusqué), ton attitude de petit tyran et ton sang infér… »

« Tais-toi ! » gronda Hermione en lui plaquant sa main contre la bouche. « Même bourré tu ne peux pas t'empêcher d'être détestable ! »

Malfoy eut un hoquet. « Si tu m'avais laissé finir tu aurais entendu que malgré tout ça, je te trouve pas mal… »

Hermione haussa un sourcil. « Je te demande pardon ? »

« Tu es une belle femme, Granger. Satisfaite ? »

Elle eut un sourire moqueur : « Venant de toi, je ne sais pas si je dois le prendre comme un compliment. »

Elle se leva tout d'un coup et partit quasiment en courant vers la sortie. Elle alla rapidement chercher ses affaires au vestiaire et sortit le plus vite possible en vérifiant que Malfoy ne la suivait pas.

Une fois sur le trottoir, elle se mit à réfléchir. Comment allait-elle rentrer ? Elle avait trop bu pour pouvoir transplaner et elle habitait trop loin pour rentrer à pied. Restait la solution du taxi.

Elle essaya d'en héler un mais comme chacun le sait, un taxi ne se héler pas aussi facilement et les chauffeurs sont généralement trop méchants pour s'arrêter et préfèrent passer devant vous en roulant dans une flaque d'eau pour vous éclabousser.

Hermione poussa un cri et fit un bond en arrière pour éviter le jet d'eau d'un chauffeur de taxi vicieux venait d'éparpiller et le maudit sur plusieurs générations.

« Alors Granger » murmura une voix chaude à son oreille. « on arrive pas à appeler un taxi ? »

Hermione se retourna et foudroya l'homme du regard. Elle ne répondit rien et préféra l'ignorer. Elle resserra son manteau autour d'elle, le vent glacial de Décembre s'infiltrant partout.

Elle sentit tout d'un coup un bras autour de sa taille et un manteau lourd sur ses épaules.

« Malfoy, cesse de faire l'imbécile. » grogna t-elle en se dégageant. « Remets ton manteau ou tu vas mourir de froid. »

Draco Malfoy remit son manteau en haussant les épaules et agita le bras en direction d'un taxi. Aussitôt celui-ci déboula et s'arrêta juste devant le trottoir.

Hermione grommela quelque chose comme un merci et ouvrit la porte de la voiture. Elle allait monter quand une main la retint par le bras.

« Quoi encore ? » demanda t-elle en levant les yeux vers Draco.

« Je voulais juste… » murmura t-il.

Ses yeux gris habituellement si froids semblaient perdus. Il planta son regard d'acier dans celui d'Hermione et se pencha vers elle.

Une rafale de vent glacial vint faire voltiger les boucles brunes de la jeune femme et Draco sourit. Sa main blanche et fine vint glisser jusque dans le cou d'Hermione et il sentit un frisson la parcourir. La buée que laissait échapper leur bouche se mélangeait. Alors Draco plongea. Il effleura de ses lèvres froides la bouche rose d'Hermione. Pendant une seconde, elle ferma les yeux de plaisir mais bien vite, la main de Draco se fit plus pressante et la pression sur son cou s'accentua. Elle rouvrit les yeux et se rappela tout ce que Draco Malfoy lui avait fait endurer pendant des années.

Elle le poussa sans ménagement et se mit à hurler :

« Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Malfoy ? » Elle rangea derrière son oreille une mèche malmenée par le vent. « Tu m'insultes, m'humilies pendant des années et en une soirée et quelques verres de trop, tu m'embrasses ? »

Elle était furieuse. Elle ne sentait même plus le froid qui l'entourait et la rougeur sur ses joues était assurément due à sa colère.

« Tu me dégoûtes ! » continua t-elle en se tenant plus fermement à la portière du taxi. « Tu dis être intègre, à ta façon, que tu ne te dérobes pas de tes obligations de mangemorts, que tes idées sont fixes et qu'elles ne changeront jamais ! Mais regarde-toi ! Tu n'es même pas capable de résister face à un verre de whisky ! »

Draco tenta de protester mais elle el fit taire d'un coup de sac dans le ventre.

« Tu es lâche, puant, tu ne vas jamais jusqu'au bout des choses ! Tu es tellement faible, on dirait que tous tes principes présomptueux et racistes ont disparu, que tu n'y as jamais cru ! Il est hors de question, Malfoy, hors de question que je me laisse embrasser par un homme incapable d'assumer ses convictions aussi dégoûtantes et horribles soient elles ! »

Elle lui lança un dernière regard furieux et rentra dans le taxi en claquant sèchement la portière. Aussitôt qu'elle fut installée, la voiture démarra en trombes.


Hermione entra comme une tornade dans l'appartement, toujours aussi en colère. De plus, le chauffeur avait essayé de la calmer en lui disant que c'était rien, juste une petite querelle entre amoureux qui allait bientôt s'arranger. Elle avait répondu séchement qu'elle préférerait être morte plutôt que d'être en couple avec Draco Malfoy.

Elle s'assit sur le canapé, lasse et très fatiguée. D'autant qu'elle passerait toute la journée de demain à répéter pour la soirée. Elle soupira lourdement et regarda l'heure. Trois heures et demi.

Elle se leva et se dirigea sur la pointe des pieds dans le couloir menant aux chambres. Une grande silhouette se dessina devant la porte de Pansy. Hermione crut tout d'abord que c'était un voleur/violeur et s'apprêtait à le poignarder avec ses talons aiguilles mais elle se rendit compte bien vite que ce n'était un garçon en sous-vêtements, tentant maladroitement de fermer la porte sans bruit et de tenir ses vêtements dans ses bras.

Hermioen eut un sourire et continua d'avancer. Mais quand elle arriva devant le visiteur qui essayer de s'échapper, elle eut une surprise.

"Jack ?" souffla t-elle en levant un sourcil étonné.

Jack, son coup de la veille, se tenait devant elle, tout rouge, ses vêtemens dans les bras.

"Ah... Salut Hermione !" murmura t-il en retour, un sourire gêné sur le visage.