Bonjour à tous! Oh … je sais ce que vous allez dire… encore une traduction ! Et viiiii j'ai pas pu me retenir et vous la fait partager. Désolé pour ma longue absence mais je n'avais plus vraiment la tête aux fics... Sinon, j'ai quelques chap. d'avance et je compte bien terminer toutes mes fics en retard, même si ça doit prendre du temps.

Alors profitez de cette nouvelle histoire pleine d'originalité, que la très charmante Sophiax nous a fait le plaisir de rédiger dans la langue de Shakespeare, et que j'ai moi-même plaisir à traduire dans la langue de Molière ! Elle fournit une analyse de TR que je trouve très intéressante et une approche tellement plus 'nuancée' que ce dont JK nous fait part dans le 6ème livre. Mais libre à vous de vous faire une opinion, et puis j'aime aussi les Tommychou sadiiiiiiique !XD

Je traduirai la suite directe en temps voulu: 'Kundalini Rising', un AU qui exploite encore davantage tout le potentiel du personnage de Tom Riddle.

Auteur : Sophiax

Traductrice : me !

Pairing : Tom/OC

Disclamer: JK Rowling pour l'univers d'Harry Potter.

Summary: dans le monde post-apocalyptique du 22ème siècle, Voldemort règne sur tout. La résistance décide alors d'envoyer la dernière descendante de la famille Weasley en 1943 pour en finir avec celui que le Lord a une fois été: Tom Riddle.

Note de l'auteur : L'histoire résulte de mes réflexions sur le personnage de Tom Riddle/Voldemort, et sur quel genre de fille aurait été susceptible de l'intéresser… Le premier chapitre introduit l'histoire passée, ce qu'est devenu le monde où vit à présent Honora. Je connais le sentiment général à propos des OC, je ne les aime habituellement pas moi-même. Cependant, j'ai tenté de faire au mieux pour rendre mes personnages intéressants et multidimensionnels.

Attention ! Une précision ! Malgré les apparences que peuvent laisser voir le premier chap, Honora n'est pas une Mary-shue !

Les chapitres sont longs mais ne vous découragez pas! Et les reviews sont les bienvenues, merci !


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Chapter 1 : Polaris

Le garde trembla et réajusta la fourrure sur sa gorge. "Typique," marmonna t-il. Son mot fut bien vite emporté par le vent glacial puis alla s'échouer dans l'eau de mer grisâtre.

Ils étaient trois cette nuit là, trois âmes malchanceuses pour monter la garde. Tous étaient âgé de moins de 25 ans, une femme et deux hommes. Ils marchaient le long du rocher volcanique escarpé et rude sous les semelles de leurs chaussures. Un violent frisson traversa la tiédeur du sortilège qui les protégeait. L'île qu'ils patrouillaient était située à environ un kilomètre, un petit point à peine remarquable dans l'immensité du lieu. Il n'y avait aucune structure à sa surface. Cette petite île volcanique qui montrait le bout de son nez au dessus de l'océan glacé du Nord Atlantique, était indétectable par plusieurs barrières et sortilèges, une sécurité nécessaire à sa survie.

Au dessus des trois têtes masquées sous leur cagoule, des nuages noirs glissaient rapidement dans le ciel crépusculaire. Leur réflexion produisait une lueur verte. En d'autres temps plus innocents, c'est ce qu'on appellerait une aurore polaire, cette lumière fabuleuse qui se manifeste au-delà des lointaines latitudes de l'hémisphère nord. Cependant, les gardes de l'île de Polaris en savaient davantage. Il n'y avait plus d'explication si saugrenue des résidus magiques empoisonnés qui se dégageaient dans l'atmosphère en ces jours.

"Quand est-ce que notre groupe termine ?" demanda l'un des hommes.

"Pas avant les sept prochaines heures," vint la réponse, "tiens tes hippogriffes."

Un ricanement. "Ils sont éteints depuis des lustres. Tout le monde sait ça."

"C'est juste une expression." Une autre rafale de vent heurta l'océan, et le jet d'eau rendit la conversation impossible.

Sous leurs pieds, à travers plusieurs mètres de roche et de profondeur, une autre scène se déroulait. C'était un grand hall, avec une cinquantaine de personnes si ce n'est plus, sous un éclairage vif et chaleureux. Le peuple de l'île se sentait aussi sauf que possible, sachant leur demeure surveillée. Il y avait des rires, des discutions et de l'anticipation. On allait bientôt célébrer le passage à l'âge adulte d'une des membres de la communauté, une fille qui s'asseyait pour la première fois à la table principale, une fille qui se sentait assez importante aujourd'hui. Elle avait les cheveux couleur feu.

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En l'an 2112, tout n'était que glace. Le monde à jamais changé au profit des ténèbres, avait perdu la motivation d'évoluer, l'envie de vivre. Telle une demie vie, telle une planète se nourrissant du sang maudit d'une licorne morte, la population soumise pleurait mais leur larmes se fondaient en glace avant de toucher le sol.

Il n'y en avait qu'un qui se souvenait du monde passé. Leur leader, leur maître, leur Seigneur des ténèbres. Il érigeait ses murs immortels, toujours plus blancs et plus terribles. Il rendait le semblant d'une justice comme un dieu auto proclamé, n'accordant l'ombre d'une pitié.

Mais dans ce monde de souffrance, quelques points de lumière subsistaient. Tout espoir n'était pas perdu.

La Résistance était éparpillée et peu nombreuse, cachée dans des endroits isolés. Sur des îles, haut dans les montagnes, au milieu de vastes étendues glaciales et désertiques, ils s'accrochaient les uns les autres. Ils s'accrochaient aux anciennes coutumes, à la lumière. Ils s'étaient nommés le Royaume de l'ombre. Des scintillements dans la nuit à la fenêtre d'une ferme, à l'affût des armées noires qui les pourchassaient, des rires ou encore un air fredonné dans ces caves et ces grottes. Chaque avant poste de résistance était gouverné par la ou le meilleur sorcier, en charge de contacter ses homologues une fois par an. Tout autre voyage ou tentative de communication était considérée comme trop risquée.

Le Royaume de l'ombre était l'ennemi caché qui résistait au mage noir Lord Voldemort. Aussi immortel qu'il était, ils conservaient la force de l'espoir qu'un jour, quelqu'un pourrait le vaincre. Cependant, depuis la dernière guerre au début du 21ème siècle, cet espoir s'estompait de jour en jour.

Sur Polaris, une petite île de l'enclave nord, une fille avait grandi sous le nom d'Honora Crowley, entourée par une vie de peur des ténèbres de l'extérieur. Honora avait été élevée par sa grand-mère maternelle, Eleanor Weasley-Demetrius. Elle avait perdu ses parents à l'âge de trois ans, disparus dans les Alpes d'Europe au cours d'une mission pour le Royaume de l'ombre. Honora ne se souvenait pas de ses parents. Elle n'avait jamais découvert la cause de leur disparition, mais selon elle, la région montagneuse laissait suspecter l'implication des géants.

En cette froide journée de Février, Honora célébrait ses 17 ans. Bien entendu, Polaris était toujours éternellement froide. Cet hiver était cependant le plus rude dont elle avait le souvenir. Le climat de la planète changeait, résultat de la vaste et puissante magie noire qui la maintenait d'une poigne de fer.

L'année des 17 ans d'Honora, serait l'année qui allait changer sa vie.

"Joyeux anniversaire ma petite !" s'écria Julius Talbot, premier sorcier et gouverneur de Polaris, avant de porter le toast.

"17 ans n'est pas si petit," protesta t-elle. "Je suis adulte maintenant. Freya a eu 17 ans l'année dernière et elle est déjà dans un groupe de garde." Elle désigna son amie, une sorcière blonde aux yeux gris nommée Freya Lief.

"Et oui elle l'est," acquiesça le premier sorcier, les yeux brillants avec joie. "Honora, je vois que tu es toi aussi impatiente de commencer le travail de garde ?"

Honora déglutit. La vérité c'est qu'elle le redoutait ce travail. Être de garde signifiait se vêtir de fourrure de la tête aux pieds, braver la glace et un vent si violent qu'il pouvait faire trembler les plus puissants sortilèges de chaleur. "Euh... bien sûr, monsieur ?" répondit-elle avec espoir.

Julius se mit à rire. "Excellent ! Sans un tel enthousiaste de la part des jeunes générations, Polaris aurait certainement succombé aux mangemorts il y a des années." Il but une gorgée d'hydromel. "Sonorus." Il brandit sa baguette. "Ladies and gentlemen!" Sa voix amplifiée rebondit sur les murs de pierre du grand hall. "Sorciers et sorcières de mon estime ! Aujourd'hui Honora passe à l'âge adulte." Il montra la sorcière vêtue de blanc, ses cheveux aubruns tombant gracieusement sur ses épaules.

"Nous félicitons et célébrons cette nouvelle citoyenne du Royaume de l'ombre, une jeune fille assez spéciale, dernière descendante de la fabuleuse lignée des Weasley."

Les applaudissements retentirent dans le hall. Honora adressa un sourire à sa grand-mère, puis à tout ses amis. Polaris était sa demeure et elle les connaissait tous aussi bien qu'elle-même. C'était amusant d'être le centre d'attention. Son regard se posa sur Marlow Woden, un autre ami. Le bleu azur croisa le brun chocolat avec un léger pétillement.

Le toast terminé, elle brandit son verre de vin et se leva, "merci à vous tous !" dit-elle clairement, avant de boire une gorgée et leur afficher un brillant sourire. D'autres applaudissements s'en suivirent puis tous commencèrent leur repas. Les douze elfes de maison oeuvrant sur Polaris avaient fait un effort avec la nourriture. Honora reprit place près de sa grand-mère.

"Comment te sens-tu ?" demanda Eleanor, ses fines lèvres s'étirant en un sourire.

"Hmm." Honora réfléchit un moment. "Pas vraiment différente. Je devrais ?"

"Non, je ne me souviens pas m'être sentie différente à ton âge. Du moins pas tout de suite…" Les vieilles joues d'Eleanor se tintèrent de rose, elle semblait se remémorer un plaisant souvenir. "C'était l'année où j'avais rencontré ton grand père, Adam Demetrius."

"Oui c'est vrai !" s'écria Honora en mâchant un morceau de poulet rôti. " Oh grand-mère, raconte moi encore votre rencontre."

Eleanor eut un petit rire. "Et bien tu sais comment c'était en ces jours. Les mangemorts nous pourchassaient avec férocité, l'atmosphère était tendu et dangereux… même plus que maintenant. Nous avions de la chance d'être en sécurité à ce moment."

"Et ? A propos de grand-père ?" pressa la jeune fille en avalant ses pommes de terre.

"Il était auror. J'étais moi-même en formation pour devenir guérisseuse. Et mange plus doucement ma chérie, ton exubérance m'inquiète."

"Désolée," s'excusa Honora. "Mais je t'en prie grand-mère, continu !"

"Et bien autrefois, les aurors étaient des chasseurs de sorciers noirs," précisa t-elle. "Lorsque je suis née en 2028, ils étaient la seule défense du Royaume de l'ombre, plus ou moins comme aujourd'hui. Des guerriers-héros. Adam faisait parti des meilleurs. Il était si séduisant, si resplendissant. Je suis tout de suite tombée sous le charme."

"Comment vous êtes-vous rencontré ?" chantonna presque Honora, connaissant déjà leur histoire du bout des doigts.

"Nous avions une infection causée par des strangulots dans les cavernes d'eau. Les plus vils démons étaient déjà au service de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. L'un des travailleurs avait été attaqué et j'étais descendue dans les cavernes pour lui porter secours. Le premier sorcier de l'époque, Malcolm Thomas, avait ordonné que plusieurs aurors se rendent sur place pour éliminer et prévenir l'attaque d'autres monstres… Adam était parmi eux. Je l'ai rencontré dans les cavernes, alors que j'étais trempée et effrayée, essayant de me rappeler mes formules… Il m'avoua plus tard qu'il était tombé amoureux de moi ce jour là, même si dans mon état, je devais sûrement faire peur !" Elle marqua une pause, pensive.

"Oui, Adam Demetrius était vraiment l'homme fait pour moi depuis le début," finit-elle en souriant avec mélancolie.

Honora soupira. "C'est si merveilleux de savoir tout de suite à qui l'on est destiné. Je n'ai jamais ressenti ça avec personne !" Elle leva les yeux au ciel d'un air dramatique.

"Ma chérie, tu as seulement 17 ans," répondit-elle. "Ne soit pas si pressée de grandir, tu auras le temps de t'épanouir. Le monde est bien assez sérieux comme cela."

Honora se pencha et embrassa sa grand-mère. "Merci !" C'était vrai, mais elle sentait rarement le poids du monde peser sur ses épaules. Bien que Polaris s'accrochait encore difficilement à la résistance en subissant les menaces constantes du seigneur noir, sa famille chaleureuse, ses amis et la bonne magie régnait à travers ces murs de pierre. Honora se sentait heureuse et en sécurité dans ce cocon. Pourtant… un autre sentiment grandissait en elle. Un désir ardent, une soif de quelque chose qu'elle ne pouvait nommer.

Elle se demandait si cela provenait de ses ancêtres, en tant que dernier membre de la lignée. Le nom Weasley s'était pratiquement éteint maintenant, puisque la mère d'Honora, Adaïre, avait marié son père, Félix Crowley, un sorcier anglais d'origine égyptienne. Sa fille avait d'ailleurs hérité de son teint miel pâle. Toutefois le sang des Weasley demeurait en elle, celui de ses arrières arrières grands parents, Bill et Fleur Weasley. C'était un signe du désespoir de la dernière guerre, car aucun membre de la grande famille Weasley n'avait vécu assez longtemps pour avoir des enfants.

Bien entendu, Honora connaissant l'histoire transmise par Eleanor. Les célèbres Weasley, fidèles amis du grand Harry Potter. La légende de son propre héritage la fascinait et elle regrettait que les choses aient tournées si mal pour eux.

Arthur et Molly Weasley avaient eu sept enfants. Bill, le plus âgé, l'arrière arrière grand-père d'Honora avait épousé la belle Fleur Delacour, une demie-vélane. Charlie, le plus aventureux, avait été tué dans une attaque causée par les dragons. Voldemort avait cherché à rassembler les dragons peu après avoir introduit les géants dans son armée noire, et les traîtres s'étaient retournés contre leurs propriétaires. Fred et George, les jeunes jumeaux, possédaient leur propre boutique. Celle-ci avait explosée pendant la bataille finale du Chemin de traverse et aux dires des survivants, ils s'étaient vaillamment défendus jusqu'au bout.

Il y avait enfin Ginny et son frère Ron ainsi que sa femme, Hermione Granger-Weasley. Cette histoire avait toujours beaucoup captivé l'attention d'Honora, c'était comme assister à quelque chose d'horrible sans pouvoir détourner le regard. Ron et Hermione, les fidèles amis d'Harry Potter, avaient été tués avec lui lors du combat final et Ginny Weasley, sa fiancée, capturée et exécutée par les mangemorts.

Cette entière tragédie était cependant trop lointaine dans le temps pour avoir un réel impact sur Honora. Mais la jeune sorcière ressentait toujours de l'amertume envers la perte et la persécution des siens. Les choses avaient si mal tournées… et personne n'avait rien vu venir, ou n'avait pu en connaître la raison. Après la victoire de Voldemort, le monde changea. Sans personne pour lui tenir tête, le Seigneur des ténèbres avait saccagé l'Europe, rassemblant toutes sortes de fidèles, et pas seulement des sorciers. Les détraqueurs, les géants, les dragons, les loups garous, les vampires, toutes les sombres créatures avaient prêté allégeance au seigneur noir, lui promettant horreur, destruction, et sang moldu en guise de sacrifice. Lorsqu'ils les trouvaient, tous les sorciers nés de famille moldue étaient systématiquement tués.

La guerre s'était aussi répandue à travers le monde moldu et le gouvernement britannique secrètement mis sous contrôle. Puis vint le tour des Etats-Unis, de l'Afrique et de toute la planète. Le Lord noir les gouvernait tous sous le joug d'un régime fasciste et féodal, qui condamnait le reste des moldus encore présents sur Terre. Ils demeuraient dans l'ombre, condamnés à vivre dans l'illusion du divertissement, une sorte de 'réalité virtuelle'. A l'âge de dix ans, les enfants de moldus subissaient des tests magiques. Tout sorcière ou sorcier né-moldu ainsi découvert était exterminé.

Après la défaite de Harry Potter, la majorité des familles de sang-pur avait rejoins Voldemort. Celles qui restaient… formaient le Royaume de l'ombre, le monde souterrain. A l'époque d'Honora, c'était tout juste s'ils réussissaient à survivre.

A vrai dire, une partie d'elle-même avait parfois envie de se soumettre au mage noir. Honora avait un esprit vif et de grandes ambitions pour elle-même. Malgré ce sentiment d'appartenance, elle trouvait difficilement sa place sur Polaris ou même dans le Royaume de l'ombre. Ils étaient tous si attachés à leur survie, à rester caché, que le reste ne comptait peu ou plus. Si ce n'est se défendre contre leur inévitable sort, elle ne voyait ni avenir, ni aucune opportunité.

Si Honora avait vécue au temps de Harry Potter, elle aurait voulu travailler au ministère de la Magie. Tant de grandeur, tant de choses à découvrir et étudier… et pourquoi pas devenir elle-même un grand leader. Guider les autres vers le chemin de la vérité et du bonheur… et tout le reste.

Comme il était de coutume pour les enfants du Royaume de l'ombre, ses aînés lui avaient enseignés la magie, incluant sa grand-mère Eleanor et le premier sorcier Julius Talbot en personne. Aux côtés d'élèves de son âge, Marlow, Freya, Jasper Gallows, Lithia Poundstone et ses gloussements, Honora avait suivit des cours de défense, métamorphose, sortilèges, potions, soins, botanique… tout ce qu'une sorcière se devait de connaître. Elle se savait douée, si ce n'est l'une des meilleures de sa classe. Elle avait un sens inné pour les études, lisait beaucoup et attachait un certain plaisir à la connaissance. Sa grand-mère plaisantait souvent en disant que si sa petite fille avait eu sa place à Poudlard lors des temps heureux, ce serait dans la maison Serdaigle.

Poudlard, pensa t-elle en sentant un frisson lui parcourir l'échine. Le quartier général du Lord noir. C'était à présent le centre de son grand empire, l'ancienne magie lui était utile. Honora savait que Voldemort était sans doute la seule personne encore en vie se souvenant du lieu comme d'une école de magie. Après tout, il avait survécu bien après ses premiers mangemorts, devenu immortel… La jeune sorcière n'était cependant pas convaincue qu'il l'était vraiment, il devait avoir une quelconque faiblesse. Personne ne l'avait encore découverte, voilà tout.

Le dessert de son dîner d'anniversaire apparut sur la table et Honora réintégra le présent. Oui, Polaris était accueillant. Peut être était-ce l'effet du vin, mais elle se sentait soudainement euphorique et excitée. Elle voulait sortir, voir le monde ou du moins ce qu'il en restait, se forger un nom, une renommée. En fait, elle s'était même surprise à vouloir que Lord Voldemort en personne craigne son nom.

"Un jour…" murmura t-elle.

"Quoi, que dis-tu ?" s'exclama Eleanor en se retournant.

"Oh rien," répondit-elle, reprenant son habituelle expression joyeuse. "Je pensais juste à mon pudding crème caramel."

Les lumières du grand hall diminuèrent et les invités étaient déjà bien éméchés. Finissant son pudding, Honora se leva, fit signe à sa grand-mère et alla rejoindre Freya et Marlow à leur propre table.

"Alors, comment ça fait de se sentir adulte ?" plaisanta Freya.

"Pourquoi ne me le dis-tu pas ?" répondit-elle sur le même ton. "Tu es adulte depuis cinq mois mais ça ne se voit toujours pas dans ton comportement !"

"Hey !" protesta la sorcière blonde. "C'est faux. Demande à Jasper," ajouta t-elle avec un clin d'œil au jeune homme. "Il te le dira."

"Je ne pense pas que tu aies envie qu'il nous raconte tous vos petits exploits," intervint Marlow, le sourire aux lèvres.

"Hein ?" fit Jasper en réalisant qu'on parlait de lui. "Qu'est-ce que j'ai fait ?"

"Ou plutôt avec qui l'as-tu fait ?" rétorqua Honora en gloussant.

"Honora ! Je suis choquée !" s'écria Freya même s'il n'en était rien.

"Oh t'inquiète, on sait que vous ne ferez rien de trop euh… imprudent," précisa Marlow, les joues rouges. Il jeta un oeil à Honora et elle lui rendit son sourire.

Elle alla ensuite s'asseoir sur leur banc, aux côtés de Marlow. Celui-ci s'hasarda à passer un bras autour des épaules de la jeune femme, ce qu'elle préféra ignorer. Elle n'était pas certaine de ses sentiments pour Marlow. Lui était amoureux d'elle, c'était certain. Grand brun aux jolis yeux, il était plutôt beau garçon. Cependant, il lui manquait ce quelque chose, un détail qui lui échappait. Il était doux, gentil et la traiterait certainement comme il se doit jusqu'à la fin de ses jours. Honora avait même surpris la conversation de deux vieilles sorcières ; la majorité des personnes sur Polaris espéraient les voir se marier un jour.

Avec un soupir, Honora s'empara d'un peu de whisky pur feu. Jetant des coups d'œil rapides autour d'elle, elle vit les plus vieux habitants absorbés dans leurs conversations, en train de danser ou de jouer à des jeux sorciers. Les enfants étaient déjà au lit. Un sourire malicieux vint redessiner ses lèvres alors qu'elle proposait une petite drink-party.

"On ne peut pas ! C'est la punition assurée," objecta Marlow.

"Oh ne fait pas ta sainte nitouche," répliqua Honora d'un air exaspéré. Son ami eut un air légèrement blessé. "Ne voulais-tu pas me faire boire ?" ajouta t-elle d'une voix séductrice pour se rattraper.

Marlow sourit malgré lui.

"Freya, ça te dit ?"

"Okay," acquiesça t-elle. "Jasper aussi, n'est-ce pas mon cœur ?" dit-elle en passant une main dans les cheveux de son ami.

"Comme tu veux, chérie."

Quelqu'un toussa derrière eux, un bruit qui sonna plutôt comme un 'weeeeeeeee !'

"Lithia !" s'exclama Honora avec un regard vers la jeune femme. "Tu es partante ?"

"Evidemment !"

C'est ainsi que leur petite fête commença, leur exubérance se faisant de plus en plus grande sous l'effet de l'alcool. Honora sentait qu'elle était en train de s'enivrer. Elle s'était déjà retrouvée ivre auparavant, mais jamais en public. Elle avait une fois emmené Freya dans l'intention de dérober deux bouteilles de bière au beurre, qu'elles consommèrent la nuit même, riant et partageant leurs plus sombres secrets. Honora avait même osé proclamer avec audace qu'un jour elle réussirait à prendre la place de Lord Voldemort à la tête du monde. Freya lui avait lancé un regard horrifié jusqu'à ce que Honora éclate de rire, disant qu'elle était juste en train de se moquer, après tout.

Il était presque minuit lorsqu'ils terminèrent la bouteille de whisky pur feu.

Honora n'avait vraiment plus toute sa tête alors qu'elle essayait de retrouver son chemin à travers les tunnels taillés dans la pierre, menant à ses propres appartements. Marlow la tenait par le bras, bien qu'il était tout aussi ivre. Elle gloussa telle une hystérique pendant tout le trajet, ce qui fit aussi rire Marlow, même s'ils ne se souvenaient plus de ce qui était si drôle. Ils arrivèrent à hauteur d'une grande porte de bois sur laquelle était inscrit en lettres brillantes : 'Eleanor Weasley Demetrius et Honora Crowley.'

"Bon, nous y sommes," souffla Honora. Elle se retourna vers lui et vit avec trouble qu'il était sur le point de lui faire une déclaration.

"Honora," articula t-il. "Je… je t'aime."

Elle déglutit. "Marlow, je-"

"C'est vrai, je t'aime. Tu m'aimes aussi ?"

"Marlow je suis fatiguée. Tu es ivre, et dieu seul sait si je le suis aussi." Elle se dégagea doucement de son étreinte. "Je suis désolée. Tiens, pourquoi ne vas-tu pas faire un tour ? Prendre l'air ? Laisse moi juste rentrer."

Marlow lui afficha son air blessé. "Honora, attends !"

"Non, je vais dormir." Elle mima le geste de ses deux mains. "Je te verrai dans la matinée."

Elle referma la porte derrière elle avant qu'il ne puisse ajouter quoique ce soit. Pendant un instant cependant, elle se sentit mal à l'aise pour Marlow car elle avait flirté avec lui toute la nuit, sans toutefois aller jusqu'au bout. Mais cette pensée lui traversa brièvement l'esprit, ce n'était quand même pas de sa faute s'il l'appréciait. Prise de vertige, elle glissa lentement le long du mur. La pièce était éclairée d'une simple bougie, bien qu'elle eut l'impression d'en voir des dizaines danser devant ses yeux. Sa tête se relâcha et elle s'endormit à même le sol.

TBC...