Disclaimers: Shin Kidousenki Gundam Wing, personnages et produits dérivés appartiennent à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et aux parties associées.
Genre : UA, Schoolfic, OS terminé, tapé, posté en quatre parties.
Rating : T. Le reste, vous verrez bien.
Pour qui : petite Lilith de moi ! C'est ton cadeau de concert et puis et puis voilà quoi :p
Résumé : Chat échaudé craint l'eau froide.
Mici : à toutes les personnes qui m'ont reviewée, j'ai répondu à tout le monde. Message pour Nyo : Merci ! Si tu veux que je réponde à tes reviews, laisse ton email ou mieux logue-toi ça facilite grandement les réponses :p
C'est toi le Chat
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4ème et dernière partie : Le choix.
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Chambre de Heero Yuy, 21 mai 2007
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Chat avait un peu réfléchi à ce qu'avait dit son Binôme.
Chat y avait accordé… bien cinq minutes pendant ses révisions ?
Le temps d'anticiper de trop, d'entrevoir des choses qui n'existaient pas.
Il ne fallait compter que sur son propre jugement, les avis extérieurs étaient bien trop extérieurs pour comprendre.
D'ailleurs depuis quand y avait-il quelque chose à comprendre ?
Depuis quand Chat avait-il besoin d'un avis ?
Qui l'avait demandé ?
¤
- Dire quoi à qui ?
¤
Son Binôme prenait quelques libertés, il faudrait le remettre subtilement à sa place.
Chat avait le contrôle.
Chat était un bon fils.
¤
Chat avait donc accordé bien cinq minutes à la réflexion.
Il ne serait pas dit qu'il était obtus.
Puis Chat arrêta d'y penser : le Parasite était toujours là et absolument rien n'avait changé dans son comportement.
¤
- C'est quoi ta couleur préférée ?
- ?
- Je demande c'est tout. T'aimes le bleu ciel ?
- Je m'en fous.
- Ok. ¤ sourire ¤
¤
Il nettoyait, faisait à manger, commentait, laissait les papiers de caranougats dans la corbeille.
Et Coucoune faisait toujours un festin de ses baskets bleues.
¤
- Poupoune tu fais chier !
- … Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Ah merde t'es rentré plus tôt. Euh… surprise ?
- …
- J'en ai eu marre de tes murs gris à la con, ça fait un bail que je te dis qu'ils vont voler. Et donc ils ont volé.
- ¤ mal au crâne ¤ vous avez repeint mon studio ? Vous êtes malade ?
- Bah j'avais un peu de temps et c'est un 25 m2 pas 250. Et de quoi tu te plains ? T'as dit que tu t'en foutais ? Continue !
- Je n'ai jamais dit…
¤
Toujours pareil, le Parasite n'en faisait qu'à sa tête.
Aucun changement.
¤
- T'as dit que tu te foutais du bleu, alors je t'ai mis du bleu comme tes baskets, qu'est-ce que tu la ramènes ?
- Vous n'avez jamais dit…
- T'avais pas demandé. Faut apprendre à le faire de temps en temps ça évite les surprises.
- …
- Par contre Poupoune tu fais vraiment chier.
- Comme son maître.
- Attends de savoir gros malin. Le lapin a fait deux-trois pochoirs involontaires sur le mur. L'a les pattes toutes bleues, va falloir que je les nettoie.
- Vous allez me remettre le mur comme vous l'avez trouvé.
¤
Non, aucun.
¤
- Non, faudra le faire toi-même. Tu peux pas prouver que c'est moi qui ais repeint, donc tu peux pas me forcer à le repeindre.
- … Je vais…
- Avant de me tuer regarde bien. Tu trouves pas que c'est plus sympa ? Moins… je sais pas, moins naze ?
- …
- Qui ne dit mot consent.
- J'ai parlé.
- Qui me parle ? Bon, je vais nettoyer les pattes de Poupoune. ¤plie les genoux et se penche ¤ Allez viens dans ta cage Pépère. Toi, Joe l'ingrat, tu peux réchauffer ta tambouille, ce soir on te laisse tranquille, maman est sortie de l'hosto et on passe la soirée avec elle.
- … ¤ pouffement bien involontaire étranglé ¤
- Qu'est-ce que t'as t'es constipé ? Et pourquoi tu mates mon cul comme ç…
¤
¤flash-back Poupoune en train de poser ses pattes sur son jean bleu pendant que, penché, il peignait le rebord du mur ¤
¤
- POUPOUNE ! Mon cul c'est pas un terrain de jeux, bordel ! Les plaintes étaient trop dures, te fallait du tendre ? Faut que je me remette au sport, c'est ça ? Et toi crétin, arrête de pouffer, je t'entends !
- …
¤
Pas de mots à son oreille, pas de main dans les cheveux. Juste des mots normaux. Aussi normal que pouvait être le Parasite.
Juste un studio de repeint. Bien repeint il fallait le reconnaître.
Il était allé assez loin, mais pas plus loin que d'habitude. Ils avaient fini par manger ensemble 3/7.
Le Parasite, le Chat et le lapin.
Habituel.
Binôme exagérait, il ne fallait pas voir le mal partout.
Oui, Chat avait eu conscience que c'était bien lui qui avait eu cette pensée.
Les Chats n'étaient pas à l'abri de leurs propres paradoxes.
Chat était un bon fils.
¤
Deux semaines après la conversation avec Binôme, Chat avait oublié jusqu'au sujet de la conversation.
Chat avait une mémoire sélective. Et Chat avait énormément de travail. Rien qui ne perturbe son quotidien.
Ce fut les semaines suivantes que Chat commença tout doucement à se rappeler.
¤
Chat s'était réveillé un lundi, très tôt, pour avancer dans son mémoire.
Chat avait cours dans l'après-midi et donc, à un moment dans la matinée il aurait dû croiser le Parasite.
Il n'était pas passé.
Enfin si. Mais pas en matinée.
¤
Quant Chat était rentré le soir, il avait vu qu'il y avait des emballages de caranougat à la poubelle.
Chat avait pensé que le Parasite avait dû avoir un contretemps.
Et que le principal était que ce soit propre.
Et il avait aussi pensé…
¤
- Enfin un peu de silence.
¤
Il avait donc fait une séance de yoga avant de passer sa soirée à potasser, sans trouver le temps long.
De toute façon le Parasite passerait le lendemain, il s'était dit.
¤
Le mardi, Chat travaillait à l'hôpital et ses horaires auraient dû lui permettre de voir le Parasite.
Il partait de chez lui à 08h30 habituellement.
Il avait un peu regardé ses cours et le temps avait passé jusqu'à 09h00.
Personne.
¤
- Bon débarras.
¤
Chat était parti en haussant les épaules, le ventre plutôt vide parce qu'il n'avait pas mangé.
Pas malade. Juste jamais été un gros mangeur.
Même si parfois il se resservait discrètement quand Hélène ou le Parasite préparait quelque chose.
¤
- Ah tu vois que c'est bon ! Tu tire la gueule mais t'aimes les endives au jambon.
- Je ne tire pas la gueule c'est mon état naturel.
- Putain alors quand tu souris c'est la revolution. Aqui se queda la clara, la entrañable transparencia, de tu querida…
- ¤ se prend la tête entre les mains, désespéré, marmonne ¤. Je ne suis pas mort.
- Ah, tu vois tu souris. Bon c'est un micro-sourire mais c'en est un quand mhmph.
- On ne parle pas la bouche pleine.
- Ché quand mêmech oune révoloutionne. Et en dessert y a des crêpes. Oui « encore » et je t'emmerde, si t'es pas content t'as qu'à faire autre chose. J'aime ça et toi aussi.
¤
En revenant le mardi soir, donc, Chat avait constaté que le Parasite était passé.
Oui son studio était propre.
Par contre il n'y avait pas de caranougats dans la corbeille et pas de barquette de dîner à réchauffer.
Et aucun mot, au cas où. Peut-être Hélène était sortie de l'hôpital…
Ce n'était pas comme s'il lui devait autre chose qu'une pièce propre.
Par contre Foufoune n'avait pas été aux abonnés absents : le lacet de sa basket bleue était presque entièrement rongé.
¤
- Baka de lapin.
¤
Chat s'était préparé un bol de nouilles instantanées qu'il avait trouvé au fin fonds d'un placard qu'il n'avait plus jamais regardé depuis l'arrivée de Hélène.
Enfin si, il l'avait regardé, quand elle n'était plus venue, c'était à ce moment qu'il s'était acheté du lyophilisé.
Ce n'était pas facile de reprendre des habitudes que l'on avait bien perdu mais ce n'était pas impossible.
L'absence de saveur pouvait avoir du goût, il suffisait de ne se nourrir que de ça.
Comme les édulcorants. L'esprit pouvait se persuader qu'ils étaient aussi bons que le sucre si on ne sucrait qu'avec eux.
Mais dès qu'on reprenait le goût du sucre, l'édulcorant redevenait synthèse synthétique.
Rien ne remplacerait le goût du sucre.
Rien ne remplacerait un véritable repas à moins de ne plus jamais en avoir, plus jamais avoir aucune saveur.
Rien ne valait l'insipide. Mais l'insipide ne valait rien.
Le pire était de s'en rendre compte. Chat n'était pas au bout de ses surprises.
¤
-… .
¤
Chat avait donc froncé les sourcils devant ses nouilles avant de les manger, les trouvant fades malgré lui. Puis il s'était remis à son mémoire et s'était couché tard.
C'était toujours aussi propre et pourtant ça ne sentait pas que les produits nettoyants.
Il y avait l'odeur du Parasite et de son lapin qui soi-disant appartenait à sa mère.
Un mélange de caramel et de foin.
Il n'avait jamais vraiment fait attention à leur odeur, tellement elle était omniprésente.
Mais scientifiquement parlant, il était naturel de plus sentir les choses dès lors que l'on n'y était plus vraiment exposé.
Si Chat n'avait pas été aussi fatigué de sa journée, s'il n'avait pas eu autant de travail, il aurait peut-être eu un peu de mal à s'endormir.
Peut-être aurait-il rêvé.
¤
Les jours se suivirent et se ressemblèrent et le Chat interdit l'esquisse d'une colère aussi sourde qu'insensée
et la formation d'une boule quelque part dans son ventre
de se répandre dans tout son corps, de lui monter à la tête.
Le Parasite n'était ni malade, ni remplacé : c'était bien lui qui faisait le ménage, les papiers de caranougats ou ses lacets morts en témoignaient.
¤
- …
¤
Les deux après-midi par semaine où le Chat était chez lui, le Parasite venait le matin, après son départ.
Et le jour où il était là un peu plus tard le matin, le Parasite passait l'après-midi. Ni vu ni connu.
¤
- Baka de Parasite.
¤
Chat avait failli demander si on n'avait pas changé les horaires de passage, mais poser la question aurait donné trop d'importance à un simple incident de parcours.
Chat occultait que le fait même de se poser la question témoignait déjà d'une certaine importance donnée aux faits.
D'où cette colère sourde, injustifiée, ridicule. Envers lui-même. Enver le Parasite. Envers le lapin.
¤
-…
¤
C'était peut-être un hasard. Mais six mois de train-train et trois semaines qu'il n'était plus dans le wagon, qu'il commençait tout doucement mais sûrement à dérailler.
Le Chat avait été d'une extrême bêtise, équivalente à son extrême prudence il savait pourtant qu'il ne devait rien prendre pour acquis.
Cette extrême prudence que d'autres auraient très certainement qualifié de paranoïa et ils auraient raison.
Paranoïa qui l'avait protégé toutes ces années de la déception, qui lui garantissait de rester un bon fils.
Paranoïa présente, mais réduite comme une peau de chagrin.
Paranoïa nouvelle, puissante, violente.
¤
Au début il y avait été plus ou moins indifférent et au fil des jours force devait-il constater qu'il y pensait.
Il ne le voyait pas mais son odeur était là, sournoise.
Et il y pensait.
Et ça l'énervait. C'était plus fort que lui.
Son Binôme n'avait plus jamais mentionné leur conversation sur le Parasite, d'ailleurs il avait presque la même odeur que lui :
Le blond s'était visiblement mis aux caranougats.
Et apparemment le bibliothécaire, grand brun-roux aux yeux verts et aux montures fines en chemise blanche et pantalon beige, appréciait sa façon de le déguster. Il se mordait la lèvre en le regardant fixement.
Et le Binôme ne s'en rendait même pas compte.
¤
- Heero ?
- Hn ?
- Heero ça fait deux fois que je recommence ma phrase et j'en ai un peu marre. Si tu le souhaites on peut reporter…
- Non.
- Ne t'excuse pas surtout.
- C'est ce que je fais.
- ¤ secoue la tête, un demi-sourire sur les lèvres ¤
¤
Malgré lui il y pensait.
Dans tous les surgelés insipides qu'il ingurgitait il y pensait.
¤
- Je vais changer de marque.
¤
Dans l'odeur de ses draps brocolis, il y pensait.
¤
- Je vais changer de draps.
¤
En regardant les murs bleu ciel d'été et les traces de pattes sur les plaintes à côté de son futon, il y avait pensé.
¤
- Je vais repeindre mon… je vais plutôt arrêter de regarder mes murs. Je vais m'acheter de nouvelles baskets.
¤
Son humour ridicule, qui ne faisait rire que lui.
¤
- Sauf que quand j'ai fait pipi dans l'œil de Dorianne, elle a consenti, du haut de ses 9 piges, à humblement permettre qu'on virilise mon prénom. Dorian, eurk. Duo ça va plus vite. Te marre pas, crétin, ça se sent un sourire, même petit et de dos.
- Je ris pas.
- Menteur. Vala tes cheveux sont nickels, tu pourras plus te cacher.
¤
Plus se cacher…
Ses remarques à la con dont il ne devrait même pas se rappeler.
¤
- Le ménage se fait le matin, pourquoi venir le soir ?
- Pourquoi pas ? Qu'est-ce que tu me parles de ménage tu le fais jamais ?
¤
Son caractère de merde qu'il devrait être soulagé de ne plus voir en face.
¤
- Revenez dans 30 minutes.
- C'est ça ouais, si je devais attendre le bon vouloir de tous les étudiants je ferais jamais mon job. Bougez-vous j'ai pas que ça à faire, c'est lourd ce truc.
¤
Ça le travaillait. Plus que pour Hélène parce qu'avec Hélène il avait eu une explication… par ce putain de Parasite.
Ça le travaillait. Ça ne devrait pas mais ça le faisait.
Il ne savait rien et il détestait ça.
Et plus de mémoire pour occuper l'esprit. D'abord la soutenance d'ici juillet. On était en mai.
Puis prochaine étape le doctorat, mais ce n'était pas pour tout de suite.
Plus de mémoire pour empêcher les bribes d'une conversation de revenir.
¤
- Tu devrais lui dire, Heero.
- Dire quoi ?
- Dire à Duo que tu l'apprécies.
- …
- Duo ne sera pas là éternellement, Heero. A quinze ans on est con tu dis. Y a pas d'âge pour l'être, je dis.
¤
Les faits étaient là : le Parasite s'évertuait à l'éviter comme ça. Sans raison.
Pourtant la dernière fois qu'ils s'étaient vus tout avait été comme d'habitude.
C'était un samedi soir et il ne lui avait pas dit à demain, normal le lendemain était dimanche et le dimanche le Parasite ne venait jamais.
Il n'avait même pas de ses nouvelles… pas qu'ils se doivent quoi que ce soit.
« Comme ça ». « Sans raison ». Comme s'il devait en avoir une… ?
¤
Le Parasite s'était comporté trop différemment avec lui pour qu'il trouve normal un comportement qui devrait l'être.
Cela s'appelait du conditionnement.
Un homme de ménage n'avait pas à passer le soir pour préparer à manger, même pour faire plaisir à sa mère.
Cela s'appelait… comment ?
¤
- Kuso…
¤
Le Parasite avait bénéficié de la cinquième semaine de congés payés de sa mère qu'il avait été obligé de prendre pour ne pas qu'elle soit perdue.
Et donc le Parasite avait déjà été absent, longtemps. ce n'était pas comme s'il ne l'avait jamais été.
Ce n'était pas comme s'il ne revenait pas entre deux portes.
Ils se voyaient souvent, peu de temps, parfois un peu plus longtemps.
L'absence n'était pas le problème.
¤
- Heero ? Heero tu m'écoutes ?
- … non. ¤ Mais j'aurais peut-être dû t'écouter. Non mais A QUOI JE PENSE ? ¤
- Tu ne parles plus de Duo. Est-ce que quelque chose s'est…
- Nos horaires empêchent à présent un quelconque croisement.
- Tu devrais être content alors. Soulagé. Débarrassé puisque c'est un « imbécile ».
- Je le suis.
- ¤ regard turquoise sceptique ¤ Alors pourquoi je te sens aigri. Pourquoi je sens ta frustration ?
- Tu ferais mieux de sentir le bibliothécaire.
- Hein ? Oh… plutôt pas mal… oui, Heero, je vais aller sentir le bibliothécaire. D'ailleurs je vais y aller là, on n'avance pas.
- Winner ?
¤
L'absence n'était pas le problème, oui.
Juste l'absence de raison.
Le silence radio.
Le changement dans le changement, sans avertissement.
Jamais il n'était passé l'après-midi pour faire le ménage.
Juste, juste l'habitude, seconde, mauvaise nature, comme la sienne.
Pourquoi n'était-il pas normal ?
¤
- Moi au moins je me donne les moyens d'obtenir ce que je veux. Tu dois venir du pays du « tout cuit dans le bec » pour être autant en attente.
- ?
- Je sais pas ce qu'on t'a fait pour que tu sois systématiquement sur la défensive mais putain… fais la part des choses, quoi. On est ptet pas les super potes de la vie mais je suis pas ton ennemi.
- Je ne te permets pas.
- Je me permets, tu permets ? Je subis ton humeur de merde ces trois dernières semaines et tu commences sérieusement à me gonfler. Quoique j'hésite entre les nerfs et la pitié.
- … ¤ se lève et arme le poing ¤
- ¤ enserre le poing très fort dans sa paume droite ¤ Conduis-toi en homme, bordel. Tu me fais plus l'effet d'un chaton, un siamois bien snob, trop longtemps resté en animalerie, qui ne saurait même plus quand sortir ses griffes.
- …
- Mais les Chats ne sont pas stupides, eux. Et toi à ce rythme tu resteras en vitrine, dans ta cage de verre. Seul. Et si c'était vraiment ce que tu voulais tu n'aurais pas autant la tête dans le cul. Règle ton problème quel qu'il soit mais me fais pas chier.
- ¤ le poing se desserre et donc la main le quitte ¤
- Et si c'est ton état naturel eh bien tu es naturellement con et c'est dommage. Je pensais autrement de toi. Et je me trompe pas d'habitude. Salut.
¤
Non, ce n'était pas…
¤
Son côté bon mais loin d'être con.
Son sourire qui le faisait sourire, même peu.
Ses yeux permanganate de potassium.
Ses cheveux automne.
Son corps qu'il voyait dans ses rêves.
Son lapin.
Moins il le voyait, plus il y pensait.
Il y pensait.
Il y pensait.
Bordel il y pensait.
¤
- La mission est terminée, Baka ?
¤
Il lui manquait et il le haïssait au plus au point à mesure que les jours défilaient et se ressemblaient.
Quand il pensait à lui…
Qui que ce soit lui pardonne, quand il pensait à lui…
Il ne pensait pas à son ménage.
Il ne pensait pas à son ventre.
Il oubliait juste, juste… d'être un bon fils.
¤
- Maman ?
- Heero ? Tu vas bien ?
- Oui. Je prenais des nouvelles.
- Tu ne m'appelles jamais, c'est toujours moi d'habitude.
- …
- Ce n'est pas un reproche hein ? C'est juste… enfin tu vois ce que je veux dire ? Alors les études ? Ton mémoire ?
- Terminé. Pas encore présenté.
- Tu manges bien au moins ?
- Hn.
- Et les amours. Tu as une… tu as quelqu'un dans ta vie ?
- Je dois raccrocher.
- Je t'aime, Heero…
- Pourquoi tu me dis ça, ce n'est pas utile tu sais.
- Parce que je le pense ?
- Est-ce que tu m'aimerais si…
- Heero ?
- Je dois te laisser. A bientôt.
- Heero ?
- ¤click ¤
- Heero…
¤
Il le haïssait. Il ne voulait plus jamais le revoir.
Irrationnel ? Oui, bien sûr et en même temps non, sans lui il ne serait pas comme il est là.
Il ne lui apportait que des problèmes, comme tout Parasite qui se respectait.
Seulement il ne pouvait plus utiliser les études en insecticide. Qu'importe, il utiliserait sa mère – il ne pouvait pas lui faire ça -, sa conscience.
Il se servirait d'Erwann, de sa trahison pour se forger une nouvelle distance.
Erwann, son erreur de jeunesse. Celui qu'il n'avait pas cherché à reconquérir.
Celui pour lequel il avait refusé d'aller au-delà.
Erwann, son erreur. Son enfermement. Son excuse pour faire machine arrière. Son excuse pour ne pas être différent. Pour ne pas aimer les hommes.
Sa trahison, il avait eu tellement mal, l'avait tellement aimé, haï.
Chat n'avait pas été assez fort pour s'assumer, assumer son homosexualité. Avait perdu sa force – force et idéalisme de l'adolescence - en perdant la face.
C'était… ridicule…
C'était… con ?
Mais quand on avait mal ? Quand on avait peur ?
Il n'était plus un Chaton mais un Chat.
Il ne se laisserait pas marcher sur les pattes. Pour qui le Parasite se prenait ?
C'était lui qui le laisserait à réfléchir et non le contraire.
Et il les aurait ses explications.
Qu'il aille se faire foutre.
¤
Il le lui dirait demain vu qu'il avait une journée de récupération au boulot.
Il le lui dirait demain alors que pour une fois il serait là toute la journée.
Il le mettrait au défi de l'éviter comme ça. Et plus jamais il ne laisserait qui que ce soit l'approcher à ce point.
Et s'il ne venait pas il se procurerait son adresse et irait jusque chez lui le lui dire, envahirait son espace comme le Parasite avait envahi le sien.
Chat réglerait son problème d'homme à homme.
Le stress avait dû lui avoir fait baisser sa garde.
C'était ce qu'il avait ruminé toute la journée au travail.
Il ne s'était pas attendu à ce que ça sente les lasagnes au saumon en arrivant devant la porte de son studio.
Les lasagnes fraîches.
¤
- …
- Poupoune ! Bouge-toi ou je vais te shooter dedans. Et non je mettrais pas ta bouffe dans la basket bleue. Nan mais tu vas la lâcher la basket ? Mets-là où tu l'as trouvée.
- …
¤
Chat avait ouvert la porte pour trouver le Parasite dans sa kitchenette, en train de réprimander Moumoune du pied, tout en surveillant la cuisson du repas dans le mini four blanc qui ne le resterait pas trop longtemps.
Le lapin n'avait pas trop changé, peut-être un petit peu plus gros et un peu moins blanc. Il s'était tourné en sa direction, l'avait observé de ses yeux bleu si semblables aux siens s'il y regardait bien.
Avant de se précipiter sur ses baskets neuves… noires et bleues.
Chat portait un jean bleu et une chemise bleue à manches courtes, ouverte sur un débardeur blanc.
En tous cas, Poupoune avait toujours la truffe aussi active.
Le Parasite ne se rendait compte de rien, concentré qu'il était sur le repas, sur le four qu'il venait d'arrêter.
A présent il était en train de ranger et le bruit qu'il faisait couvrait rationnellement les bruits extérieurs à la kitchenette.
¤
- Poupoune ? J'espère que t'as lâché ton joujou, Heero dit rien parce que je lui fais ménage et popote mais vu que c'est mon dernier jour tu vas finir en civet !
¤
Il ne portait pas de charlottes aux pieds, il semblait avoir une nouvelle paire de baskets noires. Chat ne les avait jamais vues.
Il portait un jean tout aussi noir et un polo de la couleur de ses yeux.
Et ses cheveux étaient tressés, alors que d'habitude, quand il passait le soir, ils ne l'étaient jamais.
Il était de dos et même de dos.
Même de dos…
Dernier jour ?
Chat avait la gorge nouée.
Même de dos…
¤
- Poupoune ?
¤
Même de dos le Chat le trouvait… beau.
Ses cheveux étaient vraiment couleur automne sous la petite lumière de la kitchenette.
Comme les feuilles, entre fauve, or, ambre, châtain.
Merde, il était beau.
Quel mauvais fils il faisait et ça faisait mal…
Le regard des autres, celui de sa mère, les conséquences –il était fils unique -, là, là, il s'en foutait.
C'était son dernier jour ?
¤
- Poupoune ? Je t'entends plus, qu'est-ce que tu fous encore ? Oh Heero, t'avais pas entendu, ça va ?
- … ¤ connard ¤
¤
Le Parasite le regardait comme si de rien n'était, avec sa malice habituelle, un caranougat entre les lèvres.
Sans gêne.
Sans rien.
Chat, dont le ressentiment s'était fiché à même sa peau, à même ses lèvres, avait senti la rage refluer.
Le Parasite s'était tourné un peu, lui avait souri sans faire tomber le caranougat, avant de reprendre ce qu'il faisait. Déjà vu ?
A présent il faisait la vaisselle, ayant au préalable ouvert les robinets et enfilé ses grands gants de caoutchouc jaune.
¤
- Ouais encore moi je sais, mais t'inquiète vieux, ce soir, c'est la der.
- ?
¤
Hein ?
Oui, il en parlait à son lapin…
Parle à mon lapin, ma tête est malade.
Mais il changeait de sujet.
¤
- Mine de rien ça fait un bail ! Poupoune et moi on t'a laissé tranquille pour finir ton mémoire.
- ¤ Il est fini depuis deux semaines. ¤
¤
Il l'avait pensé très fort.
Ça avait été plus fort que lui.
La phrase en elle-même était anodine.
Le ton sec dans sa tête l'était moins.
¤
- C'est ta tambouille de félicitations. Maman revient demain et… Heero ?
¤
Chat n'entendait plus rien, rien d'autre que les battements de son cœur et le sang faisant bourdonner ses tempes.
Chat s'était approché doucement, tout doucement.
Le Parasite était là.
Sa colère était tapie à l'ombre de son soulagement, à l'ombre de la peur qu'il sorte de sa vie.
C'était son dernier jour il avait dit.
Le dernier.
Mais le Chat avait vécu ces trois dernières semaines comme si c'était le dernier jour.
Alors que le Parasite était encore là.
Si proche. Si loin.
Qu'est-ce que ce sera quand il sortira définitivement de sa vie ?
¤
- Duo ne sera pas là éternellement, Heero.
¤
Chat regarda son appartement comme si c'était la première fois qu'il le voyait.
Ses murs étaient bleus.
¤
- Moi au moins je me donne les moyens d'obtenir ce que je veux.
¤
Ses draps étaient verts et ses rideaux jaunes. Il avait dû installer les nouveaux dans la journée.
Son appartement était vivant, alors que le Chat voulait se contenter d'exister, sans vivre.
Echapper à lui-même.
Parasite avait raison. Il ne pouvait plus se cacher.
Il y avait du bruit dans son studio, moins assourdissant qu'un silence qu'il avait fini par haïr autant que son absence à lui.
¤
- Tu dois venir du pays du « tout cuit dans le bec » pour être autant en attente.
¤
Ce salaud.
En attente ?
Avait-il été si passif ?
Oui hein ?
On avait forcé son blindage et il n'avait pas été à même de le réparer.
Incapable de le faire.
Et il n'en avait pas eu envie non plus.
Envie…
¤
- Duo ne sera pas là éternellement, Heero.
¤
La lumière était revenue dans son appart.
Et le Chat s'était précipité dessus, avec lenteur.
Il s'était approché de son Parasite et avait collé son corps contre le sien, sur l'évier.
Chat avait entouré la taille de sa proie et avait posé sa tête dans le creux de son épaule.
Il sentait bon le caramel.
Sa peau était chaude, Chat avait envie de la goûter.
Les mains étaient sages, sages.
C'était…
¤
- Heero ?
- Est-ce que je peux rester un peu comme ça ? S'il te plaît ?
¤
C'était un murmure contre son oreille et son corps contre le sien.
C'était bon, bon.
C'était plus fort que lui.
Plus fort que la morale.
Plus fort que les souvenirs.
Plus fort que sa colère.
Plus fort que les conséquences, qui que ce soit lui pardonne, là, le Chat ne pensait qu'à lui.
N'avait la force de ne penser qu'à lui.
Jamais il ne s'était senti aussi fort dans sa propre faiblesse.
¤
Le Parasite avait failli en laisser tomber son caranougat.
Chat l'avait tutoyé. Et l'eau continuait à couler dans l'évier.
Et le lapin continuait à s'acharner sur sa basket, lapin dont il se souvenait enfin du nom.
Le Parasite aurait pu repousser le Chat, mais le Chat n'avait pas pensé au rejet.
Il avait juste pensé à tenter sa chance.
Juste pensé à prendre contre lui ce qui lui faisait du bien, bien au-delà de la présence amicale.
Une dépendance qui était toute sensuelle, toute humaine.
Ce n'était pas juste une présence qui manquait au Chat, tout ce temps lui avait bien permis de le comprendre.
Il pouvait comprendre vite, mais il fallait lui expliquer longtemps.
¤
Le Parasite s'était légèrement tendu pendant quelques secondes, avant de sourire, Chat sentait ses muscles se contracter.
¤
- Euh. Est-ce que ça peut attendre que je finisse la vaisselle ?
- ¤ étreinte resserrée sur le ventre ¤
- Okaaaaaaaaaay. Alors je crois que tu peux rester comme ça. Jusqu'à ce que t'ai une crampe ou que Poupoune réclame.
- ¤ un sourire ¤ baka…
- Et… que me vaut ce harponnage en règle ? Je t'ai manqué ?
- Pourquoi m'évitais-tu ?
¤
Etre clair c'était très bien aussi.
Les choses pouvaient-elles être aussi simples ?
La vie, la société, la morale pouvaient moins compliquer les choses que ses propres démons.
Le Parasite continuait à faire la vaisselle pendant que le Chat ronronnait contre son oreille, caressant doucement le ventre chaud.
…
A quel moment le Chat avait-il placé ses pattes sur autre chose qu'un tissu ?
C'était le moment de dire non, petit Parasite.
Tu étais chez un félin à 20h00 avec un petit lapin.
Tu avais des chances de te faire croquer.
Et la vie c'était comme le loto : 100 pour 100 des gagnants avaient tenté leur chance.
Un non valait mieux qu'une hypothèse.
Ni remords, ni regrets. Pour l'instant.
Et le caranougat mordu pour éviter tout gémissement.
Caranougat avalé par une bouche gourmande.
¤
- T'éviter ? T'es pas le nombril du monde, vieux.
- …
- .. Ah mes horaires décalés ? Heero tu sais que Tony Micelli c'est pas mon métier à la base ?
- …
- Maman revient demain. Et j'ai été à plusieurs entretiens ces derniers temps et tu sais quoi ? Je suis pris dans un garage !
¤
Chat avait repéré un petit grain de beauté dans le cou du Parasite.
Il embrassa cette petite trace brune sur ce cou pâle, rougi par la chaleur, par lui.
Chat se donnait les moyens.
Cela lui évitait de se sentir con. Très très con.
¤
- T'éhmm… t'écoutes quand je te parle, Heero ?
- Hm-Hm ? Tu aurais pu me le dire.
- Je n'ai pas pu…
- Et tu avais tes entretiens le soir, aussi ? La vraie raison, Duo.
¤
Une langue contre le lobe droit.
Frissons.
Pour la langue.
Pour le « Duo » d'une voix douce, rauque, dans son oreille.
C'était la première fois que le Chat l'appelait directement par son prénom.
Le Parasite eut la présence d'esprit de fermer le robinet. Il n'avait pas autant la tête à l'envers, même s'il la rejetait en arrière et quelque part c'était frustrant.
¤
- Hmm…
- La vraie raison, Duo.
- Je… j'allais bientôt partir. Je voulais voir si… je peux pas réfléchir quand tu fais ça. Quand tu me caresses le ventre comme ça.
- Si ? ¤ continue quand même ¤
- Si je pouvais m'éloigner de toi. A la base je devais t'aider de bon cœur hein ? Mais pas autant… m'impliquer.
¤
Winner avait raison.
C'était peut-être pour cela qu'il l'avait laissé parler sans le frapper.
¤
- Et toi pareil, vu que t'es un Joe l'Ermite, je voulais pas être un bouche-trou en attendant que tu…
¤
Souffle dans l'oreille.
Frisson.
¤
- que quelqu'un… en…
¤
Lèvres humides dans un cou.
Suçon.
¤
- en attendant… je… hmm… tu… tu comprends ?
¤
Le Parasite commençait à onduler contre son pantalon, doucement.
Oui le Chat comprenait même si très bientôt il n'allait plus rien comprendre.
Parasite continuait à faire la vaisselle, laver les couverts, le bol qui lui avait servi à préparer la farce, la casserole qu'il savait ne pas faire cramer et qui pouvait être lavée sans être trempée…
Laver des contenants pour se donner contenance…
Pour ne pas perdre pied dans une danse aussi vieille que le monde…
Sauf qu'au commencement il ne devait pas y avoir de jean, de vêtement si doux, entre les corps qui veulent s'unir.
Qui cherchent leur chaleur.
Le lobe était suçoté à présent.
¤
- Et tu peux ?
- Quoi ?
- Tu peux ?
- Hein ?
- T'éloigner ?
¤
Un souffle retenu.
Un peu de plaisir n'était pas une réponse.
Il fallait des mots au plus silencieux des Chats.
Un soupir.
¤
- Non… voulais te dire au revoir ce soir. Sais pas si j'aurais pu.
- Je ne t'aurais pas laissé partir de toute façon.
- Hey ! Il est où mon choix ?
- Tu me l'as donné, toi ?
- ¤ sourire ¤ touché. Je tiens de maman.
¤
Chat avait assez parlé.
Chat avait envie de l'embrasser. Une envie dingue.
Chat ne savait plus ce que c'était mais n'avait pas oublié comment faire.
Dorothy serait fière de lui, de ses initiatives.
Du fait qu'il se reprenne en main.
¤
- Laisse la vaisselle.
- Mais… j'aime pas quand c'est sale.
- Laisse la vaisselle, Duo.
- Mais… hmph ?
¤
Sur l'évier il y avait un caranougat préalablement déballé sur son emballage.
C'était difficile à déballer ces petites choses alors on s'y prenait à l'avance, si on voulait en manger plusieurs, pour les déballer afin de les savourer directement, sans se battre avec.
Chat ôta à regret sa main du ventre du Parasite, prit la friandise et introduisit l'extrémité dans la bouche de son homme de ménage.
¤
- Cha va pas ?
¤
Chat s'était reculé du Parasite pour lui permettre de se tourner vers lui.
Parasite qui avait préalablement ôté ses gants et posé près de l'évier, lui fit les gros yeux,
mais Chat l'attrapa par la boucle de sa ceinture et l'attira vers lui.
¤
- Tu vas mouiller tes cheveux si tu restes dos à l'évier.
- …
- Viens…
¤
Et ils marchèrent tout doucement, jusqu'à ce que les pieds de Chat se cognent sur le futon.
Chat s'assis puis s'allongea délicatement sur le dos, de sorte à ce que le Parasite suive le mouvement tout doucement , sans geste brusque, sans faire tomber le caranougat.
Deux sourires.
Des yeux permanganate plus foncés encore.
¤
- La fausse excuse pour m'allonger…
- On fait comme on peut. Si je résume la situation je ne devrais même pas en chercher, d'excuse. Ça doit faire près de 5 mois qu'on sort ensemble sans être au courant.
- ¤ pouffe ¤ C'est con. Mais c'est pas con. Et maintenant on fait quoi ?
- Approche…
¤
A l'oreille.
¤
- Je veux goûter au caranougat. Depuis le temps que j'en ai envie.
- Hé ! T'avais dit que tu viendrais au sucre.
¤
Le Parasite se pencha vers le Chat et lui tendit l'autre extrémité du caranougat. Chat mordit dedans, doucement, mâcha et avala.
Cette friandise était beaucoup plus facile à découper avec les dents qu'un carambar classique.
¤
- C'est sympa ce truc.
- Pourquoi tu crois que j'en bouffe, patate ? Tain la fac ça abrutit, je dis.
¤
Le Chat croqua encore un petit bout et le Parasite se pencha plus.
¤
- Hmm…
- Encore un petit peu ?
¤
Si Parasite dit oui, Chat ne dira pas non…
Chat va pas, non ?
¤
- Hm…
- Un dernier bout ?
¤
Jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent, se goûtent, s'apprivoisent.
Un baiser-spaghetti, comme dans la Belle et le Clochard, sauf qu'ils vous jetteraient des pierres s'ils entendaient qui que ce soit émettre la comparaison.
Ils n'étaient :
ni des chiens.
Ni clochards.
Ni Belle.
Peut-être à ce moment avaient-ils en commun un chtouille de romantisme.
Et une lancinante envie de faire l'amour.
La Belle et le Clochard avaient bien dû s'unir à un moment ou à un autre pour que Belle ait mis au monde une si jolie portée à la fin du dessin animé.
¤
Chat adorait le caranougat sur les lèvres de Parasite.
Et il l'embrassait à bouche-que-veux-tu, encore et encore et encore pour capturer un goût dont il se sentait à l'heure actuelle insatiable.
¤
- Heero… hmm… Heero…
¤
La bouche était chaude, humide, goûteuse.
L'odeur de son corps lui faisait tourner la tête, les mains, tout.
Frénésie, frénésie… besoin d'être touché, aimé avec des mains, une bouche, un corps. Ce corps.
Son corps…. Le Chat voulait plonger, se noyer dans un volcan de permanganate. Et il touchait partout, partout…
Et il rendait le Parasite fou, à bout de souffle.
Chat était animal.
Chat redevenait homme.
¤
- Heero… Heerhmm…
¤
Il y avait tellement longtemps qu'il n'avait pas été touché ainsi…
Il avait tellement faim…
La douceur de vivre lui avait permis de prendre véritablement conscience du vide choisi dans son existence.
Tant qu'on n'avait pas retrouvé le goût, on ne pouvait pas sentir l'insipide.
Chat était sur le dos et à moitié débraillé, ses mains stratégiquement sur les fesses d'un Parasite devenu proie, la lèvre inférieure entre ses dents, haletant, les cheveux dans tous les sens, le t-shirt quelque part pas sur lui…
Par contre Poupoune venait d'élire domicile sur ses fesses nues.
¤
- Aouuuuch ! POUPOUNE ! VIRE DE LA !
¤
Chat était dans la frénésie.
Dans l'angoisse de le perdre, le soulagement de le savoir là.
Et à l'urgence du toucher, le Parasite avait compris.
A l'urgence il opposa la douceur.
Un baiser tendre sur une tempe.
Un chuchotement.
¤
- Heero, on a tout notre temps, je vais pas m'envoler tu sais ?
- ¤ étreinte resserrée, baiser dans le cou, élan plus tendre, moins frénétique. ¤
- Et puis j'ai pas de capotes vieux, t'en as, toi ?
- …. ¤ et merde ¤
¤
Et merde.
¤
- Tu veux que je rentre ?
- ¤ étreinte resserrée à nouveau ¤ Tu m'as pris pour un sauvage ou quoi ?
- Je sais pas, je demande. C'est frustrant parfois d'arrêter trop tôt. Et ça peut saouler et je l'aurais pas mal pris vu que je t'ai demandé.
¤
Front contre front.
Souffle repris doucement, tout doucement.
¤
- Tu vas soigner les griffures de Poupoune puis prendre une douche ? Pendant que je mets la table ?
¤
Une routine.
Deux sourires.
Puis deux éclats de rire.
¤
- Ok.
¤
Un baiser sur un nez et un sourire presque enfantin dans des yeux bleus de Prusse.
Des yeux heureux.
Un corps aux longs cheveux qui se relève, se dirige dans la salle de bain pour désinfecter des griffures avant de prendre une douche.
Un lapin qui vient prendre la place occupée précédemment par son maître, sur le ventre du Chat.
Une conversation insolite.
¤
- Qu'est-ce que je fais ? Je le rejoins sous la douche et on mange après ?
- ¤ mouvement de truffe ¤
- Si je te laisse mon ancienne basket pour toi tout seul, tu ne viendras pas t'asseoir sur les fesses nues de ton maître ?
- ¤ regard de convoitise de l'animal et truffe mode turbine ¤
- ¤ petit sourire du Chat. Il venait de se trouver un allier. ¤
¤
- Heero tu fais chauffer les lasagnes, j'ai presque fini ?
- Ok ¤ quand on aura fini ¤
- Heero ? Mais… Hmm…
- On a toujours les à-côtés :p
¤
Les lasagnes furent mangées très, très, très tard dans la nuit.
Ils ne firent rien d'autre que des touche-tendresse, parfois un peu plus.
Mais ils étaient trop bien au chaud l'un contre l'autre pour sortir.
Et ils avaient tout leur temps, pour mieux se connaître et le reste.
Et la prochaine fois ils iraient chez le Parasite.
¤
¤
Epilogue.
¤
Puisqu'il ne le présenterait jamais à sa mère, - jamais comme ça, parce qu'il s'entendait avec elle malgré leurs différences -,
au moins pouvait-il partager le secret avec quelques personnes.
¤
- Ah, enfin, c'est fooou ce que ça m'étonne votre couple.
- La ramène pas, Quatre. Au fait, le bibliothécaire ?
- C'est en cours de négociation.
- Tu veux dire que tu n'as rien fait ?
- Si mais… enfin… je veux un plan cul, il veut du stable. Alors on coupe la poire en deux. On a du cul stable.
- Vous sortez de vos chambres ?
- Ben oui on bouffe. On se fait des cinés, des restos, des expos, pourquoi ?
- T'es casé, Casanova.
- Et toi, tu n'es plus un chaton.
¤
La famille, les amis de Duo.
¤
- Hilde, c'est Heero.
- Le mec qu'a choisi Poupoune la première fois que tu l'as vu ?
- …
- Poupoune ne s'entend avec personne et il peut être très sauvage. Les mecs potentiels de Duo passent par le test Poupoune. Si Poupoune valide, c'est bon. Sinon ce sera l'Enfer.
- …
- Sinon je suis enchantée de te connaître, Poupoune a beaucoup parlé de toi. Enfin on retrouvait des bouts de lacet dans sa gueule.
¤
Et sa meilleure amie à lui.
¤
- Allo ?
- Dorothy ?
- Heero ? Tu m'appelles ? T'es devenu moins radin avec le temps ? Hey t'as l'air en forme !
- Quand est-ce que tu reviens en France ?
- Dans deux semaines je devrais être à Nancy mais tes horaires…
- Je m'arrangerais.
- Super ! Alors les amours ? Les études je m'en fous, ta mère m'en parle et ça se passe trèèèès bien.
- Faudrait que je te présente quelqu'un…
¤
Un jour, peut-être, Erwann deviendrait un doux souvenir, mais il fallait laisser le temps au temps.
Une chose était certaine : la vie était une belle coquine.
Ce n'était pas pour rien qu'on disait que ce qu'on ne voulait pas voir par la porte, arrivait par la fenêtre.
L'amour entrait au moment où on s'y attendait le moins.
Un mois froid, un mois d'octobre, pour réchauffer les cœurs de glace.
Chat resterait un bon fils pour sa mère.
Et il resterait avant tout lui-même.
Qui veut vivre heureux vit caché, oui, se cacher des autres, pas de soi.
Ne pas se laisser envahir par les souvenirs, pour avancer.
Chat a choisi. Ce n'est plus lui le Chat !
A bonne entendeur… chalut !
¤
Chabadabada…
¤
¤
Owari
Voilà, voilà ! C'est fini !
J'espère que cette histoire vous plaît, surtout à toi petite Lilith de moi ! Te papouille ma choupie.
Merci pour vos petits mots et à bientôt,
Mithy ¤ s'est cassé les deux orteils et ça douille moins ¤
