Chapitre 1 : L'épouvantard d'Hermione.

« Hermione ? Tu sais que la rentrée n'est que dans trois semaines ? »

« Oh ! Tais-toi Ron ! Toi, tu sais très bien que j'ai un retard monstrueux ! Il faut absolument que je finisse ce livre avant le repas ! Alors laisse-moi tranquille si ce n'est pas trop demander. »

« Laisse tomber Ron, c'est pas la peine d'essayer de lui faire comprendre quoi que ce soit dans des moments pareils… »

Harry et Ron s'éloignèrent donc de la jeune fille sans qu'elle s'en rende compte puisqu'elle était plongée dans un volume qui aurait dû être coupé en huit tomes de taille plus raisonnable d'après Ron.

Cela faisait bientôt un mois qu'ils étaient tout les trois réunis au square Grimaud, la maison de Sirius. Harry et Ron s'étaient réjouis de pouvoir enfin passer des vacances complètes ensemble, mais c'était sans compter sur le stress d'Hermione qui polluait toute l'atmosphère du quartier général de l'ordre. La jeune fille était terrorisée à l'idée de passer ses ASPICs à la fin de l'année et battait tout les records d'anticipation en apprenant par cœur près de deux livres de cours par jours. Les garçons avaient vite compris qu'il était dans leurs intérêts de fuir leur meilleure amie pour la pré-rentrée.

La partie masculine des Griffondor était donc désœuvrée dans cette belle journée d'août et décida de traîner un peu dans la grande maison (toujours délabrée mais de plus en plus présentable) avant de démarrer un cluedo version sorcier sans convictions. Harry menait largement la partie, il faut dire aussi qu'il connaissait le jeu dans sa version moldu, quand Mrs Weasley entra brusquement dans leur chambre et sans frapper.

« Maman ! On frappe avant d'entrer ! Imagine qu'on était en train de se changer ! »

Molly Weasley ne fit que soulever un sourcil exaspéré pour souligner la stupidité des propos de son fils.

« Si tout les deux vous décidez de vous changer à 2h de l'après-midi, je me poserais de sérieuses questions quand à votre santé mentale, les garçons… »

Ron eu le bon sens de ne rien dire et pris une belle teinte coquelicot tandis qu'Harry tentait tant bien que mal de retenir un rire qui ne serait pas le bienvenue.

« Pourquoi êtes vous là, Mrs Weasley ? Vous avez besoin d'aide ? »

« Oui. Mais toi mon chéri, tu peux rester là. Mon grand dadais de fils suffira amplement. »

« Quoi ? Qu'est-ce qu'y a, Maman ? »

« IL Y A un épouventard. Ron je t'en supplie, prend la peine de parler correctement si tu ne veux pas faire mourir de honte ta pauvre mère…

« … », fut tout ce que Ron fut capable de prononcer dans sa colère mais Harry réagit différemment et s'étonna d'un fait.

« Mais je pensais que les épouvantards avaient été chassés d'ici il y a déjà deux ans ? »

« Oui moi aussi. Mais il se trouve que cette maison et bien plus grande qu'il n'y laisse paraître. Nous avons trouvé une nouvelle pièce avec Arthur il y a peu. Cette chambre est très bien protégée, je pense d'ailleurs qu'il s'agit de celle du frère de Sirius… »

A ces mots, Harry ne put réprimer un frisson, le frère de son parrain était mort en mangemort.

« … Mais je ne veux pas que quelqu'un de non averti tombe dessus. Vous êtes presque en septième année et vous pouvez vous servir de la magie, alors si vous pouvez me débarrasser de toute ce qui peut être indésirable dans cette pièce j'en serais très heureuse. »

Ron poussa un soupir mais accepta, surtout parce qu'avec sa mère il n'avait pas le choix… Harry lui se réjouissait de voir quelque chose briser enfin la monotonie qui commençait à s'installer pendant les vacances. Mrs Weasley leur donna un parchemin où était indiqué le lieu de la chambre et les différentes méthodes ou mots de passe pour ouvrir la porte. La liste était conséquente et certainement pas exhaustive car, comme le signala la sorcière, de nouvelles épreuves pouvaient toujours être rajoutées depuis son propre passage. Après ces bonnes paroles, elle sortit de la pièce aussi brusquement que lors de son arrivée.

Harry jeta un coup d'œil à la liste par dessus l'épaule de Ron.

« Bon ça va nous prendre tout l'après-midi… Autant y aller tout de suite. »

« Mouais… Les trucs chiants, c'est toujours pour nous… Nettoyer la maison ! C'est ce qu'on a fait tout l'été il y a deux ans ! »

« Peut être mais au moins maintenant on peux utiliser la magie… Je pense que ça sera moins long. »

Ron regarda le long papier qu'il avait toujours dans les mains et haussa les sourcils, l'air de dire « tu penses vraiment que ça va être facile ? ».

Dans un commun soupir, ils se levèrent tout les deux et entreprirent de trouver la fameuse chambre…

Après une bonne demi heure de recherche, ils arrivèrent enfin devant une porte fermée à clef qui ressemblait à la description de Mrs Weasley.

« Bon, voyons ça…, Ron s'approcha jusqu'à coller son long nez contre la porte pour déchiffrer les caractères inscrits sous la poigné. Je dois voler pour m'abaisser. Mouais… vachement clair. »

Il se tourna vers Harry pour voir si celui-ci avait une idée. L'intéressé haussa les épaules d'un air désabusé et pointa sa baguette vers la porte.

« Euh… Bon, on va tenter ça : Wingardium Leviosa ! »

Dans un simple craquement la poignée se leva de quelques centimètres et retomba brusquement, ouvrant la porte.

« Bravo Harry ! On continue. »

Ils passèrent ainsi des pièges de plus en plus complexes mais tout de même à leur niveau, même s'ils durent se creuser les méninges plus d'une fois malgré les indications très utiles de Molly Weasley. L'après-midi était déjà bien avancé quand ils arrivèrent devant la dernière porte. Cette fois-ci ce fut Harry qui fut chargé de lire les devinettes.

« Alors… Pour cette ultime épreuve, deux énigmes tu devras résoudre. Comment faire quatre triangles équilatéraux avec six baguettes ? Et quelle est la suite de ceci :

1

11

21

1211

111221

312211

« Et bien… Je sais pas toi, mais moi, là, je suis totalement largué! » Soupira Ron.

Sans voix, Harry acquiesça d'un signe de la tête.

« Et tu sais ce qui me fait peur maintenant ? »

Négation d'Harry.

« Ce qui me fait peur c'est qu'on va devoir aller déranger Hermione si on veut ouvrir cette foutue porte… »

« Oulala… Elle va être d'une humeur de chien ! »

Affirmation de Ron.

Quand ils arrivèrent dans la cuisine, ils purent remarquer qu'Hermione n'avait pas bougé d'un pouce. Seul l'avancée de la lecture, d'ailleurs impressionnante, témoignait des trois heures qui s'étaient écoulées…

« Vas-y toi, » souffla Harry en poussant Ron dans le dos.

« Sois pas con Harry ! répondit Ron sur le même ton, Si j'y vais, je vais me faire pulvériser. Elle s'énerve beaucoup moins quand c'est toi ! »

Harry, à son grand regret, fut bien obligé d'accepter.

« Hermione ? On peut te déconcentrer cinq minutes ? »

Le regard qu'elle lui décocha en guise de réponse avait de quoi faire frissonner un troll des montagnes.

« A quel sujet ? » demanda-t-elle sèchement.

« Onabesoindetoipourrésoudredesénigmes. » Dit précipitamment Ron.

« Vous QUOI ? Je n'ai strictement rien compris ! »

« On a besoin de toi pour résoudre des énigmes ».

« Vous vous moquez de moi ? J'ai autre chose à faire que résoudre des devinettes stupides ! »

Harry, sentant à juste titre que la conversation leur échappée à grand vitesse, décida de lui raconter calmement le pourquoi du comment du problème qui leur était posé.

Une fois qu'elle eu enfin compris de quoi il retournait, Hermione poussa un profond soupir.

« Et ça ne peut vraiment pas attendre ? »

« Hermione, si on attend, tu seras incapable de relever le nez de ton pavé ! Puis tu connais ma mère, si on ne fait pas ce qu'elle nous a dit, on risque quelques problèmes Harry et moi… »

Harry hocha violemment la tête pour confirmer.

« Bien, dans ce cas allons-y tout de suite, que je puisse me remettre à lire un peu avant passer à table. »

Les soupirs de soulagement des garçons furent un éloquent remerciement.

Ils arrivèrent tous les trois face à cette étrange porte aux énigmes et Harry et Ron virent avec bonheur que les mots n'avaient pas laissés place à des devinettes encore plus complexes.

« C'est surprenant, dit Hermione en esquissant un sourire, ce n'est absolument pas magique ! C'est une énigme moldue ! Et plutôt connue pour ceux qui ont un peu de culture littéraire ! »

« Autant dire personne chez les sorciers… Sauf toi Hermione. »

« Vous êtes sûrs qu'il s'agit de la chambre du frère de Sirius ? Ce type était mangemort, non ? Il doit détester les moldus… »

« Il doit uniquement s'en servir comme ultime protection… réfléchit Harry à voix haute, C'est même toi Hermione qui m'a dit en première année que beaucoup de sorciers très puissants sont incapables de résoudre de simples problèmes de logique… »

Harry pensait bien sûr aux fameuses bouteilles de Rogue, épreuve pour parvenir à la pierre philosophale. Il savait très bien qu'il serait resté coincé à ce moment de l'aventure s'il n'y avait pas eu Hermione à ses côtés.

« Oui tu as probablement raison… Il n'empêche que c'est d'une facilité déconcertante ! »

« Aurais-tu l'obligeance de nous expliquer en quoi ce charabia est compréhensible, Her-mignonne ? »

« Et bien le seul moyen de créer quatre triangles avec six allumettes, c'est de créer une pyramide à quatre faces. Quand au deuxième problème, il n'est absolument pas mathématique… La réponse est 13112221. »

A peine eut-elle finit de prononcer les chiffres que la porte s'ouvrir doucement pour libérer le passage jusqu'à la chambre.

« C'était enfantin, ce réjouit Hermione, n'importe qui connaissant l'œuvre de Bernard Werber pouvait répondre ! »

« Oui bravo Herm', réplique Ron, vexé, tu peux retourner dans tes bouquins maintenant… »

« Sûrement pas ! Je suis bien trop curieuse de voir la chambre d'un mangemort versé dans la littérature moldue. »

« Allons-y alors… »

Quand ils pénétrèrent dans la pièce, ils furent grandement, monumentalement déçus. La chambre était tout ce qu'il y a de banale et ne cachait apparemment rien de spécial ou dangereux. Il y avait uniquement une bibliothèque pratiquement vide, un bureau trop bien rangé pour être intéressant, une grande armoire, un lit à baldaquin et un tapis miteux posé au centre de la pièce.

« Bof, ce mangemort avait une vie bien rangée apparemment, murmura un Ron dépité, bon on est là pour s'occuper d'un épouvantard… Je suppose qu'il est dans l'armoire, comme d'habitude… Harry tu te prépares, je vais ouvrir ! »

Harry se mit en joue, plaçant sa baguette devant lui mais Hermione l'arrêta d'un geste.

« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée… Harry, si tu affrontes l'épouvantard, ça sera un détraqueur, or je ne crois pas que ce soit une bonne chose. De plus, je suis sûre que si tu ouvres cette armoire, Ron, il n'en sortira rien, mais regarde plutôt par là. »

Elle tendit la main vers le dessous du lit où se trouvait un tiroir qui, effectivement, vibrait dangereusement.

« Bon je m'en charge ! J'ai toujours eu envie de voir ce qui me fait le plus peur depuis qu'on a fait ce cours avec Lupin en troisième année ! »

« Tu veux dire que tu ne sais pas ce qui te fait le plus peur ? » s'étonna Ron

« Non, répondit-elle calmement, je ne me suis jamais posé la question et comme je ne suis pas phobique, je n'ai pas de réponses faciles. »

« Ben, t'as intérêt d'être rapide alors, lui signala Ron, prépare toi, j'ouvre le tiroir ! »

Il s'agenouilla et posa la main sur la poignée. D'un regard, il demanda l'assentiment d'Hermione, celle-ci concentrée et crispée sur sa baguette acquiesça d'un signe de tête.

Brusquement Ron tira pour libérer l'épouvantard et se jeta aussitôt sur le lit pour laisser le champ libre à la sorcière. Harry aperçut une forme immatérielle surgir à toute vitesse pour se placer devant son ami. Immédiatement, elle prit forme humaine.

Le jeune homme s'approcha doucement de la fille, un sourire conquerrant aux lèvres, Hermione tremblait de tous ses membres et tenta de reprendre contenance. Le garçon approchait toujours avec le sourire arrogant d'un vainqueur et tendit les bras. Elle était pétrifiée, à un tel point que Harry se décida d'intervenir. Il visualisa une image et cria « Ridiculus ». L'élève de Poudlard, car s'en était un, se retrouva immédiatement vêtu d'un tutu de danseuse de ballet.

Ron éclata de rire, mais le cœur n'y était pas forcément…

Les garçons regardèrent d'un air abasourdi leur meilleure amie. Hermione. Hermione avait peur de Drago Malfoy

« Lui ! Souffla Ron d'une voix éteinte… »

Hermione s'enfuit alors de la chambre en courant.