Ndla: Après plus de 12 ans voici le dernier chapitre du Tome 1 de mon UA Harry Potter Protecteur Fraternel. La trame du Tome 2 est en cours d'écriture mais avant lui sortira un One Shot retraçant l'enfance du Draco dépeint dans mon UA. Le plus simple pour être averti de sa sortie étant de mettre une alerte sur mon pseudo.

Je vous remercie de m'avoir suivi dans cette aventure et j'espère continuer encore longtemps comme ça. En espérant que mon histoire vous a plu. Je vais tenter de réduire l'intervalle entre les publications et mes fautes d'orthographe.

Chapitre Vingt Deux : Bienvenue à la maison

Lundi 8 Juin :

Harry ne se réveilla que quatre jours plus tard, à l'infirmerie une fois encore.

Un objet doré brillait juste au-dessus de lui. Le Vif d'or ! Il essaya de l'attraper, mais ses bras étaient trop lourds. Il cligna des yeux. Ce n'était pas un Vif d'or, c'était une paire de lunettes. Étrange. Il cligna à nouveau des yeux et distingua alors une vague forme près de lui. Il se concentra et finit par distinguer le visage souriant de son directeur : Albus Dumbledore.

-Bonjour, Harry, lui dit-il sur un ton bienveillant.

Harry avait du mal à rester focalisé sur son professeur alors que les souvenirs affluaient dans sa mémoire.

-La Pierre ! Amy ! Tenta-t-il de s'écrier, se remuant autant que ses faibles forces le lui permettaient.

-Calme toi mon garçon, tu es un peu en retard, dit Dumbledore. Personne n'a volé la Pierre et ta sœur va très bien.

Harry lâcha un soupir de soulagement et s'enfonça dans le confort de son lit. Il fit mine de se rendormir, épuisé par ses efforts. Il lui fallait gagner du temps pour concevoir une histoire crédible qui ne le mettrait pas en défaut. Il y avait fort à parier que Dumbledore était là pour ça.

Harry réfléchit un moment à ce qu'il avait vu avant de s'évanouir. Voldemort, tel un parasite avait comme fusionné avec son professeur de DFCM. Ce visage abominable le faisait encore frissonner. Un certain nombre de choses trouvaient tout à coup un sens : l'épisode de la forêt interdite, la conversation surprise par Granger, la voix dans la salle du miroir du Risèd. Sur ces pensées Harry finit par réellement s'endormir, sous l'œil protecteur de Dumbledore.

Il se réveilla deux bonnes heures plus tard, prêt pour son interrogatoire. Seulement Dumbledore n'était plus le seul présent.

-Harry ! s'écria Amy.

-Tu vas bien ? Tu m'as fait une de ses peurs, lui s'exclama-t-elle.

Amy se jeta dans les bras de son frère, non pas sans lui provoquer une certaine douleur, mais la joie de voir sa sœur en pleine santé valait bien cette peine.

-Doucement Miss Potter, sinon j'ai bien peur que Mme Pomfresh ne nous exclut de son infirmerie, ajouta Dumbledore avec un mouvement de tête entendu en direction de l'infirmière et de son regard courroucé.

-Bon maintenant que vous êtes tous là et bien réveillé, on va enfin pouvoir savoir ce qu'il s'est passé de l'autre côté des flammes, commença Dumbledore.

-Mr Weasley, si vous voulez bien commencer, l'enjoignit-il.

Weasley ? Harry ne l'avait pas encore vu mais il était allongé sur le lit voisin au sien. Il avait les jambes bandées et à en juger par sa tête, il venait lui aussi de se réveiller il y a peu. Il n'en menait pas large.

-Heu… après le mur de flammes... A vrai dire à part la douleur je ne me souviens plus de grand chose, lâcha-t-il penaud.

-C'était d'ailleurs d'une incroyable bêtise de ta part de faire ça, tu aurais pu y rester, le houspilla Hermione.

Ron baissa les yeux de gêne.

Harry comprit alors qu'il avait manqué le récit des étapes précédentes et il se demandait ce qu'avait bien pu raconter ses camarades.

-Pouvez-vous nous éclairer Mr Potter, demanda Dumbledore sortant le jeune sorcier de sa réflexion.

Harry se reconcentra et répondit à son tour :

-Une fois les flammes passées, Weasley s'est mis à hurler de douleur à cause des brûlures puis soudain plus rien. Je pense que la douleur était trop forte et qu'il est tombé inconscient. Dans la seconde qui suivit j'ai senti ma baguette m'échapper, j'étais seul et désarmé. Tout s'est passé tellement vite que je n'ai pas eu le temps de faire le moindre mouvement, continua-t-il.

Avec sa vie chez les Dursley Harry avait depuis longtemps compris comment cela fonctionnait: un petit mensonge entouré de vérité. Et si ça n'était pas glorieux pour nous, ça marchait encore mieux.

-Qui vous a désarmé, demanda Dumbledore bien que la question brûle les lèvres de tous les auditeurs présents.

-Le Professeur... commença Harry en laissant sa phrase en suspens.

Ils avaient raison pensa aussitôt Amy, Rogue était bien derrière tout ça !

-Quirell, lâcha finalement Harry.

Son annonce fut accueillie par une incrédulité presque générale. A l'étonnement le plus complet d'Harry ça ne semblait pas surprendre son directeur. Il lui cachait des choses à n'en pas douter...

Des « impossible », « je n'arrive pas à y croire », « c'est fou » commencèrent à fuser et Dumbledore se sentit obligé de recentrer la conversation :

-Continuez Mr Potter, l'incita-t-il.

-Donc je me retrouvais seul et désarmé dans une pièce seulement occupée par le Miroir du Risèd, dit-il tandis que sa sœur étouffait un léger cri de surprise. Dumbledore quant à lui haussait un sourcil en signe d'étonnement.

-Comment connaissez-vous l'existence de ce miroir ? lui demanda-t-il.

Harry ne voyant pas de raison de mentir, il expliqua à son directeur comment sa sœur et lui étaient tombés dessus « par hasard tandis qu'ils flânaient dans les couloirs » durant les vacances de Noël.

Dumbledore acquiesça à son explication et l'enjoignit à poursuivre.

-Donc le professeur Quirell m'a obligé à me placer devant le miroir et à récupérer la pierre pour lui si je ne voulais pas mourir, reprit Harry.

-Et là, je n'ai pas compris pourquoi mais j'ai vu mon reflet dans le miroir bouger. Je sortais la pierre de ma poche, je l'admirais un instant avant de l'y remettre. A ce moment là j'ai senti un objet tomber au fond de de ma vraie poche, ajouta-t-il.

-C'est là que Weasley s'est réveillé et qu'il s'est écrié Petrificus… mais il n'a pas eu le temps de finir que le professeur Quirell faisait volte-face et le stupéfixait dans l'instant, continua Harry.

-Tu ne t'en souviens pas ? demanda Harry à Ron, l'air étonné.

-Heu… maintenant que tu le dis... lâcha Ron sans vraie conviction.

Harry avait peur que cette ruse ne berne pas son directeur mais ce dernier se contentait d'écouter avec attention, sans rien dire.

-J'ai profité de cette aubaine pour jeter la pierre au travers des flammes noires. Le professeur Quirell m'envoya valser contre un mur tout près de l'entrée, d'un mouvement de baguette, avant de s'y précipiter, dit Harry.

-Mais alors il a la pierre ! s'exclama Hermione avec crainte.

Dumbledore toisa Harry du regard et intervint :

-Attendez Miss Granger, je ne crois pas que Mr Potter ait fini son histoire, dit-il un sourire au coin des lèvres.

-C'est vrai, lâcha Harry.

-En fait, j'ai lancé à travers les flammes une fiole de potion que j'avais dans la poche. J'avais l'espoir fou que Quirell s'y précipite et que le temps qu'il a passé à rechercher la pierre ait rendu la potion inefficace. Seulement je n'ai pas eu le loisir de constater ce qu'il est advenu ensuite, conclu-il.

-Je ne pense pas que votre plan ait marché, Mr Potter. Quand je suis arrivé je n'ai trouvé qu'un tas de cendres calcinées ainsi que vous et votre camarade Mr Weasley inconscients. La pierre était toujours en votre possession, énonça Dumbledore.

Harry était surpris mais content, son plan semblait fonctionner. Il se rappelait s'être précipité sur son professeur alors qu'ils n'étaient qu'à quelques mètres des flammes noires. Il espérait que sa version de la carbonisation « accidentelle » de son professeur fasse l'affaire.

Amy, Hermione et Ron quant à eux, lâchèrent un soupir de soulagement à l'unisson.

-Maintenant que nous avons enfin le fin mot de l'histoire je vais vous demander, mes demoiselles, de laisser Messieurs Potter et Weasley se reposer, ajouta gentiment le directeur.

-Attendez professeur, intervint Harry, je pourrais leur parler un instant avant qu'elles partent ? demanda –il.

-D'accord, je vais m'enquérir de vos états auprès de notre bien aimable infirmière, ajouta-il le sourire aux lèvres.

Le regard de ses trois camarades à nouveau braqué sur lui Harry prit la parole :

-J'imagine qu'il est inutile de demander à ce que cette histoire reste secrète mais j'aimerais que vous passiez ma contribution sous silence. Cette histoire va sûrement faire du bruit et je n'ai aucune idée des répercussions que ça aura. Ce que je sais par contre c'est que j'aime ma vie comme elle est et je n'ai pas envie que ça change. Je suis sûr qu'on peut compter sur Weasley pour nous concocter une fable haute en couleur et pleine de véracité, comme à son habitude, lâcha mesquinement Harry.

Ron ne releva même pas la pique à peine camouflée d'Harry, trop content de l'opportunité qu'il lui offrait.

Harry vit que sa sœur allait intervenir et la devança :

-Amy c'est mon choix, je te demande juste de le respecter, s'il te plaît, lui dit-il gentiment avec un regard de chien battu.

Il vit à l'expression de son visage qu'elle abdiquait.

Hermione quant à elle était plus perplexe. Potter avait encore fait preuve d'autoritarisme, de condescendance, de fourberie et maintenant il voulait que sa « bravoure » soit passée sous silence. C'était vraiment à ne rien y comprendre...

Elle repensa alors à ce qu'il lui avait dit pour expliquer sa « mésaventure » avec Malfoy. Vu l'avance qu'avait Quirell sur eux et le temps qu'il avait passé devant le miroir du Risèd avant l'arrivée de Ron et Potter il avait fort à parier que la protection de Dumbledore l'aurait définitivement bloqué. Ce qui voulait dire qu'ils s'étaient tous mis en danger inutilement. Raison que justement Potter avait invoquée pour légitimer « l'incident » avec Malfoy.

Ça lui faisait mal de le reconnaître mais il avait eu raison. Elle avait fini par entraîner Amy exactement ou Potter le craignait. Enfin ça n'était pas tout à fait vrai. Amy avait fait ses propres choix et elle avait même était instigatrice du mouvement, pensant bien faire. Cela dit sans ses informations ils ne se seraient jamais retrouvés dans cette situation périlleuse qui avait failli leur coûter la vie à tous. Potter, comme à son énervante habitude, s'y était pris comme un manche mais elle ne pouvait nier que ses craintes étaient fondées. A sa façon elle aussi avait fait courir des risques au groupe en pensant bien faire, comme Potter avant elle. Ron avait été gravement brûlé et Potter hospitalisé suite à son choix. Choix qu'elle reconsidérait maintenant mais qui sur l'instant lui avait paru indéniablement bon...

Potter continuait à mettre le bazar dans son esprit et ça l'agaçait grandement. Elle lui ressemblait plus qu'elle n'aimerait, ce qui la répugnait. Elle le détestait d'autant plus pour ça.

Albus revint à ce moment-là accompagné de Mme Pomfresh.

-Mr Weasley, les baumes que je vous applique depuis ces trois derniers jours ont dû faire effet maintenant, lui dit l'infirmière en ôtant ses bandages.

Les jambes de Ron étaient comme neuves et il put sortir, accompagné des filles. Amy serra son frère fort contre elle avant de suivre ses amis.

-Ne vous inquiétez pas Mr Potter d'ici une heure ou deux vous pourrez les rejoindre le rassura Mme Pomfresh.

Elle connaissait son sentiment vis-à-vis de ce lieu mais elle devait avouer que ça l'amusait beaucoup de le voir se tortiller dans son lit en attendant son aval pour s'enfuir.

-J'imagine que tu as nombre de questions à me poser Harry, commença Dumbledore.

Il avait repris son ton chaleureux et l'appelait à nouveau par son prénom, c'était étrange.

-Et je veux bien répondre à tes questions, sauf si j'ai de bonnes raisons de ne pas le faire, auquel cas, je te demande de me pardonner. Mais bien sur je ne te mentirai pas.

Harry réfléchit quelques instants à l'aubaine qui lui était offerte et il choisit ses questions avec minutie.

-D'après ce que j'ai pu lire je suis la seule personne ayant survécu à un Avada Kedavra et le seul à avoir «défait» Voldemort, si je puis dire. Est-ce pour ça qu'il veut absolument me tuer ? demanda Harry.

Dumbledore sourit, le jeune homme avait employé le nom du mage noir sans sourciller et ce dernier faisait preuve de perspicacité dans le choix de ses questions.

-Oui mais pas seulement, c'est tout ce que je peux te dire pour le moment. Un jour, tu sauras, mais pour l'instant, chasse cette pensée de ton esprit. Quand tu seras plus grand… Je sais que tu n'aimes pas ce genre de phrase… Disons plutôt que quand tu seras prêt, tu comprendras.

Chasser de son esprit la pensée que l'un des plus puissants mages Noirs de tous les temps voulait à tout prix sa tête ? Rien de plus facile, pensa sarcastiquement Harry.

-D'accord, se contenta-t-il de répondre, et pour la pierre ? Comment cette dernière a fini dans ma poche.

L'air grave qu'avait pris Dumbledore pour répondre à sa dernière question s'évapora instantanément de son visage, immédiatement remplacé par un grand sourire.

-Je suis content que tu me poses cette question. C'était une de mes plus brillantes idées, ce qui n'est pas peu dire, entre nous… Seul quelqu'un qui désirait trouver la Pierre, la trouver, pas s'en servir, pourrait la prendre, les autres ne verraient que leur reflet fabriquer de l'or et boire de l'élixir de longue vie. Mon intelligence me surprend moi-même, parfois, conclu-t-il.

Harry se devait d'avouer que c'était un stratagème des plus astucieux. Cela avait dû être une débauche d'énergie magique conséquente pour un tel rendu. Il était impressionné. Son professeur n'avait pas usurpé son titre de plus grand sorcier encore en vie. Mais une question subsistait :

-Et si le Professeur Quirell avait malgré tout réussi à récupérer la Pierre dans ma poche, il se serait passé quelque chose ? Une sorte de dernière protection peut être ? demanda Harry perplexe.

Il lui semblait avoir était affecté par un genre de sortilège de combustion tactile qui lui avait permis de se défaire de son enseignant. Il espérait obtenir des éclaircissements sans pour autant se dévoiler à son directeur.

Dumbledore parut surprit et légèrement déçu.

-Rien de plus malheureusement, mon sortilège était la dernière ligne de défense. Si le professeur Quirell avait récupéré la Pierre dans votre poche elle aurait été sienne. Une chance pour nous, tu l'en as empêché Harry, conclu Dumbledore le sourire aux lèvres.

Harry songea à ces propos et leurs implications, que voulait-il dire par là? Qui était responsable dans ce cas ?

Dumbledore sortit Harry de sa réflexion:

-J'ai une question à te poser moi aussi Harry, demanda Albus.

Harry lui fit signe qu'il était à son écoute.

-Es-tu sûr que cela s'est passé comme tu nous l'as raconté, demanda son directeur.

-Oui, parfaitement, répondit Harry avec aplomb.

-Dans ce cas tu ne verras aucun inconvénient à ce que je vérifie par moi-même, ajouta Dumbledore tandis que toute malice avait quitté ses yeux et que son regard devenait pénétrant.

-Et comment… commença Harry.

-Legilimens, le coupa Dumbledore.

Harry ne comprit pas ce qui lui arrivait. Des images se succédaient dans son esprit, comme un film si réaliste qu'il occultait tout le reste.

Il avait cinq ans, il regardait Amy débordant d'envie devant Dudley en train de pédaler sur son nouveau vélo rouge vif.

Il avait neuf ans, il était au chevet de sa sœur clouée au lit, malade, se sentant impuissant.

Il avait onze ans et il se trouvait en face du Cerbère. Là, le souvenir ne changea pas et il vécu de nouveau tout l'épisode de la salle du miroir du Risèd et malgré tous ses efforts il n'arrivait pas à chasser son directeur de sa tête. Une fois le souvenir à son terme il se retrouva à nouveau sur son lit dans l'infirmerie son directeur lui faisant face.

Dumbledore lui jeta un furtif regard surpris avant d'être rapidement remplacé par un léger sourire en coin.

Il n'était pas dupe, la version de la « carbonisation accidentelle » du professeur Quirell ne l'avait nullement convaincu. Les cendres étaient certes près des flammes noires mais encore trop éloignées pour en être la résultante. Ajouté à cela la mystérieuse amnésie de son camarade et on obtenait une histoire un peu trop bancale, sûrement inventée à la hâte, avait conclu Dumbledore.

Il en avait maintenant le cœur net.

Harry ne mit pas longtemps à comprendre ce que son directeur venait de lui faire. Cela dit il était surpris qu'un tel sort existe, ainsi la magie n'avait elle pas de limites ? En tout cas pas celle de l'esprit il semblerait.

-Merci pour ta coopération Harry, lui dit-il avant d'entreprendre de sortir de l'infirmerie et de se raviser.

-J'allais oublier, dit-il en sortant de sa poche la baguette d'Harry ainsi que sa dague. J'ai trouvé ceci, je pense que cela vous appartient, dit-il avec un sourire malicieux.

Il s'attarda un instant sur la dague avant d'ajouter le sourire aux lèvres:

- Un objet pour le moins intéressant.

Il n'en dit pas plus et sortit de l'infirmerie laissant Harry seul avec ses pensées.

Harry se sentait un peu désemparé, il se doutait bien qu'il serait difficile de faire avaler des couleuvres à un sorcier tel que Dumbledore mais il ne s'était pas attendu à être piégé de la sorte. De plus des questions relatives aux événements restaient en suspens.

De son côté Albus rejoignait son bureau en songeant à ce qu'il avait vu. Harry était plus prometteur qu'il ne l'avait espéré. Les laisser lui et sa sœur aux soins de ces horribles moldus fut sans nul doute la décision la plus difficile de sa vie. Mais il n'avait pas eu le choix, une enfance parmi les sorciers, faite de passes droits et de privilèges, aurait certainement fait d'Harry un adolescent capricieux et égocentrique. Alors qu'une vie faite d'injustices, de sacrifices et de privations avait toutes les chances de faire de lui un garçon éprit de justice et de liberté. Un garçon malléable en quête d'une figure paternel qu'il serait aisé de guider. Il pourrait le former à être le symbole d'espoir et de liberté qu'il lui faudrait être si un jour la guerre venait à éclater. Ce qu'il sentait être inévitable...

Gâcher l'enfance de deux enfants pour en sauver des centaines...

Jusqu'à présent tout se déroulait comme prévu. Harry avait passé les systèmes de protections de la pierre, spécialement conçu pour qu'il puisse les réussir. De telle sorte qu'il se construise dès maintenant la notoriété de héros dont il aurait besoin dans les années sombres à venir. La protection du Miroir était à elle seule suffisante pour protéger la Pierre et Dumbledore savait le professeur Quirell dans l'incapacité de blesser directement Harry.

En y réfléchissant c'était même encore mieux que prévu. Il n'avait osé espérer qu'Harry s'entourerait d'élèves aussi brillant que Granger, aussi débrouillard que le jeune Weasley ou même aussi courageux que pouvait l'être Amy. Les choix discutables pris il y a quelques années s'avéraient être plus judicieux qu'escompté.

Du moins, en théorie.

Harry rejoignit ses camarades au festin de fin d'année, à en juger par les couleurs qui ornaient la salle il semblerait que ce soit Serpentard qui ait gagné la coupe. Il en conclu que durant son séjour à l'infirmerie ils avaient dû se faire laminer dans le match les opposant aux Serdaigles. Quand il vit comme Dubois, son capitaine, le fusillait du regard, Harry comprit qu'il avait intérêt à trouver une bonne excuse à son absence. Il lui faudrait demander à Draco de s'attribuer les mérites de son hospitalisation pour désavantager Gryffondor au profit des Serdaigles. Vu comme ça faisait bien l'affaire des Serpentards ça pourrait sembler crédible. Et ça renforcerait l'emprise de Draco au sein de sa maison. Autant rendre l'incident utile pour quelqu'un, se dit-il.

Il alla rejoindre Neville qui lui avait gardé une place en face de lui. Il vit Weasley quelques places plus loin en train de conter sa fabuleuse aventure. Comme convenu il avait zappé Harry du récit. L'épreuve du balai avait disparu et lors de l'épreuve de logique Ron avait apparemment bu la potion à sa place. Après une joute verbale grandiloquente il avait jeté la pierre philosophale au travers des flammes car « face à un sorcier aguerrit il n'y avait pas d'autre choix pour un premier année ». Suite à cet acte de bravoure, il en avait payé le prix fort en étant propulsé d'un sort d'expulsion contre un mur, à une vitesse vertigineuse, lui brisant les deux jambes sur le coup. Leur professeur, tenta de passer les flammes alors que comme calculé par Ron, la potion ne faisait plus effet, il avait fini en cendres. Empêchant de ce fait le vol de la pierre philosophale.

C'était brillant, ça expliquait la plupart des événements : le tas de cendres, son hospitalisation et ses bandages aux jambes. Tant qu'ils n'avaient pas été débriefé par le directeur il n'avait pas eu la permission de recevoir de visite durant son séjour à l'infirmerie mais un étudiant l'avait peut être vu, alité sur un lit. Et dans ce cas son histoire expliquait le fait.

Le regard amouraché des filles qui l'entouraient, de même que le nombre ahurissant de personnes le regardant avec admiration de part et d'autre de la grande salle finirent de convaincre Harry qu'il avait pris la bonne décision. Il aimait sa vie comme elle était et il n'était pas près de permettre que cela change.

Dumbledore coupa Ron dans son énième speech en entrant à son tour dans la grande salle, faisant ainsi taire toutes les rumeurs de conversations.

-Une autre année se termine, dit-il joyeusement, et je vais encore vous importuner avec des bavardages de vieillard avant que nous entamions enfin ce délicieux festin. Quelle année ! Fort heureusement, vos têtes sont un peu plus remplies qu'auparavant… et vous avez tout l'été pour les vider à nouveau en attendant le début de l'année prochaine… Le moment est maintenant venu de décerner la coupe des Quatre Maisons. Le décompte des points nous donne le résultat suivant : en quatrième place, Poufsouffle avec trois cent cinquante-deux points. En troisième, Serdaigle avec quatre cent vingt-six points. Gryffondor a obtenu quatre cent soixante-deux points et Serpentard quatre cent quatre-vingt-quinze points.

Un tonnerre d'applaudissement, d'acclamations et de trépignements explosa à la table des Serpentards.

Harry croisa le regard enjoué de Draco et inclina la tête en signe de respect.

-Oui, oui, très bien, Serpentard reprit Dumbledore. Il convient cependant de prendre en compte des événements récents.

Il y eut alors un grand silence et les sourires des Serpentards devinrent moins triomphants.

-J'ai quelques points de dernières minutes à distribuer, poursuivit Dumbledore. Pour le sang-froid et le courage qu'ils ont montré en dépit du danger, j'accorde cent points aux élèves de Gryffondor lâcha finalement Dumbledore.

L'explosion d'applaudissements qui suivit fut tonitruante, les Serdaigles et les Poufsouffles étant eux aussi ravi de la chute des Serpentards.

Les élèves ne mirent pas longtemps à scander en cœur :

-Weasley ! Weasley ! Weasley !

L'étonnement de Dumbledore fut complet. Il s'attendait à les entendre ovationner Harry et pourtant il n'en était rien. Il était passé à côté de quelque chose semblerait-il.

Les couleurs de Gryffondor ornèrent bientôt la grande salle, leur Lion altier dominant toute la salle sur sa bannière immense.

La fête battait son plein dans la salle commune des Gryffondors quand Amy se sentit le courage d'aborder un sujet qu'Harry aurait voulu éviter.

Depuis quelques jours déjà Granger avait reçu la réponse de ses parents à deux questions, la première concernant les vacances chez Neville, ce qui ne faisait déjà pas spécialement la joie d'Harry mais ça n'était rien comparé à la deuxième. Elle avait demandé à ses parents l'autorisation d'inviter Amy à passer une semaine chez elle.

Une fois l'euphorie de la demande passée Amy avait eu la délicatesse, d'après ses dires, d'attendre qu'il se réveille pour donner une réponse définitive à Hermione.

Cependant Harry doutait d'avoir réellement le choix. Il n'aimait pas la savoir loin de lui et ça serait la première fois depuis leur naissance qu'il serait séparé aussi longtemps. Il ne savait pas trop comment il allait gérer ça. Jusqu'à maintenant il avait toujours fait son possible pour la rendre heureuse et passer du temps chez sa meilleure amie en faisait visiblement partie. D'autant plus que ça lui faisait passer une semaine de moins sous le toit des Dursley et ça, ça n'était pas négligeable. De toute manière il ne pouvait pas résister à sa sœur quand elle lui faisait son petit regard suppliant.

Harry fut amplement récompensé par le sourire qui illumina le visage d'Amy, Granger comptait visiblement énormément à ses yeux et réciproquement. Il n'était pas près de la voir quitter le paysage…

La fête dura une grande partie de la nuit et Harry du insonoriser son lit pour espérer pouvoir dormir. Il avait passé la soirée avec sa sœur, Neville et Granger, tous d'une excellente humeur. Il eut quand même du mal à la partager, sans doute en partie dû à la perspective de passer une semaine loin de sa sœur et sans doutes aussi parce l'attitude de Weasley était des plus agaçantes.

Il se pavanait tel un paon, comme s'il était un coq et la salle commune sa basse-cour. A le voir agir de la sorte Harry en oublierait presque le sens du mot humilité. C'était le prix de son anonymat et il le payait volontiers.

Mardi 9 Juin :

Il restait maintenant une douzaine de jours à Harry avant de retourner chez son Oncle et maintenant qu'il n'avait plus aucun impératif il pouvait occuper son temps comme il lui plaisait.

Il en profita donc pour donner rendez vous à Draco dans sa pièce pour un entraînement.

-J'ai besoin d'un alibi. Tu pourrais t'attribuer le mérite de mon séjour à l'infirmerie ? Lui demanda Harry une fois que le jeune Serpentard eu passé la porte.

-Tu sais bien que te faire hospitaliser et mon hobby favori, plaisanta Draco.

Harry sourit en retour.

-Mentir aux membres de ma maison ne me pose aucun problème. D'autant plus que ton absence nous a permis de gagner la coupe de Quidditch faute de mieux. Cela dit n'espère pas me faire croire que tu es étranger aux événements de la nuit, lui annonça Draco.

Harry envisagea la question. Il ne cachait pas grand chose à son ami et il ne voyait pas de raison valable de ne pas lui révéler la vérité. Il se garderait toutefois bien de lui parler de Voldemort. Ça c'était trop sensible comme information.

Harry entreprit de lui compter le véritable déroulé des événements ayant mené à son hospitalisation. Une fois finie la réaction de son ami ne se fit pas attendre :

-Je le savais ! L'autre rouquin en carton réussir à faire un barbecue de notre prof de DFCM, pfff même pas en rêve. C'est à peine s'il sait lacer ses chaussures seul celui là, s'exclama Draco.

Harry éclata de rire et ils continuèrent en débriefant plus sérieusement le duel avec Quirell. Il leur avait prouvé l'utilité de leurs entraînements et les progrès leur restant encore à faire. Ils allaient avoir tout le temps cet été de penser à des moyens de prendre l'ascendant sur un adversaire plus fort, grâce à leurs seules armes: la ruse et l'ingéniosité.

Draco n'avait d'ailleurs pas la moindre idée non plus, de comment Quirell avait fini en cendres. Si ça n'était pas l'œuvre d'une des protections de la Pierre, ce qu'avait aussi pensé Harry, alors il ne voyait pas du tout. Harry allait devoir potasser le sujet.

L'entraînement et le débriefing touchaient à leur fin et alors qu'Harry prenait la direction de la porte, l'esprit tournant à plein régime à la recherche de nouvelles stratégies de duel, Draco l'arrêta:

-Tu saurais préparer une potion de Polynectar ? lui demanda Draco.

Harry était perplexe, question étrange.

-Ça y est tu as enfin compris que ta tronche craignait, répliqua Harry en souriant.

-Au contraire j'en ai marre d'être assailli par des hordes de filles ne désirant que moi, j'aimerais passer plus inaperçu avec une tête banale, genre… la tienne, répondit immédiatement Draco.

Ça allait lui manquer ces joutes verbales durant tout l'été, elles avaient le don de le mettre de bonne humeur et bien qu'il ne l'avoue sous aucun prétexte cette histoire de vacance chez Granger le perturbait.

-Et sérieusement tu en serais capable insista Draco.

Harry reprit son sérieux et envisagea la chose.

-Avec les instructions sous les yeux, suffisamment de temps et les bons ingrédients, probablement, répondit Harry.

-Ok c'est tout ce que je voulais savoir, ajouta Draco.

-Bon j'y vais, si tu croises « super Weasley » envoie lui un bon coup de latte dans les parties de ma part, conclu Draco.

Apparemment il n'était pas le seul à être agacé par la nouvelle notoriété de Weasley même si c'était en grande partie sa faute, c'était le lourd tribut de l'anonymat…

Harry s'entraîna encore à la magie élémentaire et surtout il passa du temps à flâner sans réel but accompagné de Neville, Amy et Hermione. Harry ne s'était toujours pas fait à cette dernière et elle à lui. Cela dit les choses s'étaient apaisées entre eux. Ils se contentaient tous deux de s'ignorer un maximum et de réduire leurs interactions au strict minimum.

Jeudi 11 Juin :

L'entraînement aux duels suivant, Draco conclu la séance en récupérant un sachet dans son sac, qu'il jeta ensuite aux pieds d'Harry.

Harry ramassa le sachet hermétique et questionna Draco du regard.

-Des cheveux de Blaise Zabini, se contenta de dire Draco.

Il avait saisi l'opportunité donnée par le fameux Ghost et sa potion de pilosité accrue pour récupérer les cheveux que son camarade s'échinait à couper sans résultat.

-Merci mais je ne suis pas fétichiste tu sais, lui dit Harry.

Draco sourit.

-Imbécile ! Prends ça pour une invitation officielle à passer quelques jours dans le majestueux, que dis je, l'extraordinaire Manoir Malfoy, ajouta Draco de manière faussement solennelle.

Harry réfléchit à l'implication de ce que Draco était en train de lui proposer. Il prenait un gros risque en accueillant un Gryffondor sous son toit, autrement plus grand qu'en lui sauvant la mise à Poudlard. Draco devait vraiment lui être reconnaissant de son aide apportée durant l'année et même s'ils ne faisaient pas les comptes, là, ils étaient plus que quitte.

Plutôt que de verser dans le sentimentalisme qui les répugnait tous les deux Harry se contenta de répondre :

-Cool, j'ai toujours voulu être Noir.

Draco éclata de rire et lui tendit un rouleau de parchemin.

-Ouais mais avant ça, tiens, des devoirs, lui dit-il.

Harry ouvrit brièvement le rouleau tendu par Draco. Il contenait une multitude d'informations sur Blaise. De quoi lui permettre de jouer son rôle de manière crédible et de ne pas se faire avoir avec de simples questions comme : d'où viens-tu ?

Draco avait bien potassé la question, signe qu'il avait longuement réfléchi à la question et que cette proposition était loin d'être spontanée. Harry était sûr que Draco était lui aussi capable de préparer une potion de Polynectar mais bien qu'il ne l'avoue certainement jamais, il devait le penser plus compétant en matière de potion. Aux vues du niveau de risques qu'ils prenaient il ne pouvait pas se permettre de se manquer. Il s'en était défendu en disant que vu son statut dans sa maison il ne pouvait pas risquer de se faire prendre bêtement en tentant de se « procurer » les instructions scrupuleuses pour cette concoction mais Harry n'y croyait pas un instant. Quoiqu'il en soit c'est donc à lui qu'incombait cette mission maintenant.

L'invitation de Draco ne fut pas la seule surprise de la journée. En effet, quand les élèves sortirent de la grande salle après le repas de midi, d'immenses tableaux d'affichage flottaient dans les airs de part et d'autre de la porte du hall d'entrée.

Harry comprit au brouhaha qui lui parvenait du Hall d'entrée que les corrections étaient finies. A partir d'aujourd'hui chaque jour allait voir défiler les résultats des années, les uns après les autres. Demain ça serait les deuxièmes années puis le surlendemain les troisièmes années ainsi de suite. Enfin, d'après les informations données par sa directrice de maison dont il se souvenait.

Il se leva, et se dirigea vers le hall, Neville et Amy sur les talons. Il fut rapidement dépassé par Granger, ne pouvant visiblement pas contenir son impatience. Ça faisait plusieurs jours déjà qu'elle semblait sur les nerfs, attendant avec un mélange d'angoisse et de hâte les fameux résultats. Il l'entendit l'instant d'après laisser échapper un petit cri de joie. Harry la dépassa en secouant la tête d'un air dépité. Comme si sa réussite faisait le moindre doute... se dit il.

Harry vit avec un soulagement non dissimulé les très bons résultats de sa sœur. Outre son Optimal indiscutable en Métamorphose elle avait reçu quatre Effort Exceptionnel en Potions, Sortilèges, Défense contre les forces du mal et Astronomie. Ainsi que deux Acceptable en Histoire de la magie et en Botanique.

Amy exultait littéralement, elle sourit à son frère et s'empressa de sauter dans les bras d'Hermione quelques mètres plus loin. Sa reconnaissance envers la jeune enfant de moldus était évidente.

Harry révisa un peu son jugement vis à vis de l'utilité de Granger dans leur vie. Il ne pouvait nier que quand elle ne mettait pas la vie de sa sœur en danger, elle s'avérait être une très bonne amie. Et elle avait apparemment bien préparé Amy pour les examens. Chose qu'il s'était refusé à faire de lui même car Amy ne l'avait pas sollicité et qu'il ne voulait pas être trop immersif dans la vie de sa sœur. Elle ne lui avait rien demandé et il comprenait mieux pourquoi maintenant.

Harry sentit qu'on s'approchait de lui et tourna légèrement la tête pour voir Neville arriver dans sa direction. Il vit dans l'attitude de son ami qu'il se retenait de quelque chose, sans réussir à identifier quoi. Neville se mit à côté de lui, Harry le sentait trembler. Il l'enjoignit du regard à jeter un œil à ses résultats et Harry comprit enfin la raison de son état.

Acceptable en Astronomie et en Histoire. Effort Exceptionnel en Sortilèges, DFCM, Métamorphose et … Potions. Neville avait eu un EE en Potions, sa matière redoutée, celle pour laquelle il était convaincu de n'avoir aucun talent. Celle qu'il avait passé une bonne partie de l'année à savamment rater.

-Effort Exceptionnel Harry... en potions, lâcha-t-il la voix tremblante.

Il saisit l'épaule d'Harry et pressa fortement. Se contentant de ce seul signe de remerciement, ce qui était bien suffisant pour Harry. Son ami avait réussi c'était la meilleure des récompenses.

-Et moi Effort Exceptionnel en Botanique, lui répondit Harry, lui signifiant par la qu'ils étaient quittes.

-Et d'ailleurs, si je ne m'abuse tu es le seul à avoir obtenu un Optimal cette année, enchaîna Harry.

Neville, surprit par cette annonce, s'empressa d'inspecter les résultats des ses camarades et il se rendit à l'évidence après avoir observé le EE d'Hermione. Il était effectivement le seul à avoir eu un O en Botanique.

-Comment est ce possible ? S'interrogea Neville.

-Comment as tu trouvé l'examen ? Lui demanda Harry.

-Bah, facile, avoua Neville.

-Eh bien figure toi qu'il était loin de l'être. Si je devais émettre une hypothèse je dirai qu'à force de passer du temps avec toi le professeur Chourave a surévalué le niveau des élèves de première année, conclu Harry.

Neville réfléchit aux propos de son ami sans pour autant paraître convaincu.

Les résultats de Draco apparaissaient sur le même tableau que les siens, Harry put y jeter un discret coup d'œil sans éveiller les soupçons. Il savait le Serpentard mû par son devoir d'exemplarité du fait de sa fonction au sein de sa maison. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'en montrait digne. Ses résultats étaient brillants. Il avait même réussi l'exploit d'obtenir un Optimal en Histoire de la Magie. Draco venant d'une illustre famille sorcière Harry se dit que l'Histoire avait du avoir une part prégnante dans son éducation pré Poudlard. Un O qui venait s'ajouter à ceux obtenues en Potions, Sortilèges et DFCM. Le reste étant sanctionné d'un Effort Exceptionnel. A n'en pas douter Draco prouvait à tous, avec de tels résultats, qu'il était l'un des plus performants première année de Poudlard.

Harry finit par regarder ses propres résultats et il était assez content de lui. Il avait obtenu la note maximale dans les quatre seules matières qu'il estimait légitimes : Potions, Sortilèges, DFCM et Métamorphose. Il ne s'en sortait toutefois pas mal non plus dans les trois matières « secondaires » à ses yeux, à savoir : Histoire, Botanique et Astronomie.

Il égalait son ami Serpentard avec 4 O et 3 EE.

Amy et Neville ayant récolté 1 O, 4 EE et 2 A.

Sans surprise ils étaient tous battus par Hermione et ses 5 Optimal. Comme tous, excepté Neville, elle n'avait pas réussi à exceller en Botanique, bien qu'elle obtienne un excellent Effort Exceptionnel. Il en était de même pour la DFCM, matière dans laquelle il était dur de briller aux vues du niveau de l'enseignement qui leur fut donné...

Seul le travail acharné d'Harry et Draco pour progresser en duel, aussi bien de manière théorique que pratique leur avait permis de compenser.

Pour notre petit groupe la soirée qui suivi sentait l'allégresse dans la salle commune de Gryffondor. Sentiment renforcé par les résultats moyens du fumeux trio d'Or. Il semblerait que les révisions de dernières minutes aient leurs limites et qu'elles n'aient pas permis à Ron et ses comparses de briller comme ils auraient aimé.

Harry pu entendre Weasley légitimer ses résultats par l'attention de tous les instants que lui avait demandé la « traque » du traître et de la protection de la Pierre Philosophale. Selon lui le niveau magique d'un sorcier s'acquière et se constate sur le terrain, endroit ou il n'avait plus à faire ses preuves.

Harry soupira à l'entente de telles inepties et se reconcentra sur sa lecture tandis qu'Amy, Neville et Granger discutaient.

Le lendemain Harry rejoignit Draco pour commencer à travailler son « rôle ». Quand il ouvrit la porte il vit que son ami l'attendait déjà:

-Alors Potter ce que tu vois autour de toi sont les murs d'un château qui se nomme Poudlard. Il a été construit il y a environ mille ans par quatre illustres sorciers : Godric Gryffondor, Helga Poufsouffle, Rowena Serdaigle et le généralissime Salazar Serpentard, énonça Draco.

-Merci Draco je suis au courant, je ne suis pas débile... répondit Harry.

-Quand on voit tes résultats médiocres en Histoire de la magie on est en droit de se poser la question, se moqua Draco.

Harry sourit, il n'en manquait pas une se dit il. Il se pencha alors et sortit une balle de son sac avec laquelle ils s'entraînaient à viser lors de leurs séances de duel.

Il la jeta à Draco tandis qu'il l'atteignait en l'air d'un sort murmuré :

-Methaos Minimé, lâcha Harry en se concentrant intensément.

Draco rattrapa la balle qui s'était alors changée en un point fermé aux traits grossièrement dessiné. Ce dernier avait le majeur tendu.

-Ça s'appelle de la métamorphose et ça me permet de te signifier que tu peux aller cordialement te faire voir mon pote, lui répondit Harry en souriant.

Draco rigola et lui jeta sa balle doigt d'honneur dessus tandis qu'Harry relâchait son effort coûteux pour maintenir sa métamorphose.

-Ça n'est même pas réussi comme Métamorphose gros naze répliqua avec raison Draco.

-Et tu en connais un rayon sur les métamorphoses ratées Monsieur Effort Exceptionnel, lâcha Harry avec un dédain feint.

-Monsieur ? Ah enfin un peu du respect qui m'est dû, relança Draco en bombant le torse. J'espère que tu as bien fait tes devoirs jeune homme, le sermonna t il.

Harry sourit devant le jeu de son ami et ils se mirent au travail.

Les jours qui suivirent Draco et lui continuèrent de se retrouver pour travailler son rôle. Draco servait d'interrogateur. Harry potassa bien les notes de son ami et à la fin de la semaine il savait tout ce qu'il y avait à savoir sur Blaise Zabini, ou du moins tout ce qui se trouvait dans ce fameux rouleau de parchemin. Il n'avait plus qu'à espérer que ça soit suffisant.

Un matin, alors qu'Harry rejoignait son cachot pour préparer une de ses potions de coloration d'iris, il fut surpris d'y trouver son mentor.

-Potter, je vous attendais, lui dit-il d'un ton neutre comme à son habitude.

-Tout d'abord mes félicitations, lâcha-t-il avec amertume.

-Merci, mais je n'y suis pour rien, c'est Weasley qu'il faut remercier se défendit Harry, comprenant qu'il faisait référence à la Coupe des Quatre Maisons.

-Weasley ? Vous me prenez pour un imbécile peut être ? Comment un premier année médiocre aurait il pu tenir tête à un sorcier adulte, lui demanda-t-il sans la moindre once d'énervement.

-De plus je vous rappelle que c'est moi qui ait préparé la potion pour passer les flammes éternelles et son effet ne se quantifiait pas en temps mais en passage, un aller et un retour… dit-il montrant bien que son histoire ne tenait pas la route.

-Mais si vous n'avez rien à voir dans cette histoire je serais curieux de connaître la raison de votre hospitalisation continua-il. Un coup de Malfoy peut-être? Ajouta-t-il d'un ton qui laissait clairement comprendre qu'il n'en croirait pas un mot.

Rogue connaissait depuis longtemps l'amitié secrète et dangereuse qui liait les deux garçons. Il savait aussi que Draco servait régulièrement d'alibi à Harry et il ne s'y laisserait pas prendre.

Harry, ne voyant pas la nécessité de démentir, n'ajouta pas un mot. Il aurait été insultant pour l'intelligence de son Maître de tenter de le leurrer face à des faits aussi difficilement discutables.

-Quoiqu'il en soit je ne suis pas là pour ça, poursuivit Rogue.

-Je viens vous parler d'un camp d'été un peu particulier et non optionnel, lui indiqua-t-il.

Harry sourit devant la « proposition » de son Mentor qui n'en était pas vraiment une.

-Et qui consisterait en quoi si ça n'est pas trop indiscret, demanda Harry.

-Vous le saurez bien assez tôt, les seuls choses que vous ayez besoin de savoir c'est que ce stage est obligatoire si vous voulez continuer votre apprentissage de Maître des Potions. Il durera quinze jours et que je vous laisse le loisir de choisir la date, conclu Rogue avant de s'en aller.

Severus était impatient, le jeune Potter tenait ses promesses. Il avait rendu son année bien plus intéressante qu'à l'accoutumée. Il avait passé les derniers mois à tester sa volonté, ses aptitudes ainsi que sa force de travail. Il avait maintenant une assez bonne idée des atouts et surtout des faiblesses du jeune homme. Il avait été dur et exigeant avec Potter et ça n'était qu'un début. S'il ressortait entier de son stage alors ils seraient prêt en entrer dans le vif du sujet : la première année du programme de licence de Potions. Il se demandait en combien d'année son discipline réussirait à en maîtriser les concepts.

Harry, de son côté ne pensait pas à si long terme. Quinze jours, seul avec son mentor, alors qu'il pouvait deviner que ce dernier gardait quelques griefs après la ré-attribution de la coupe. Il n'allait pas se marrer tous les jours ça c'est sur pensa-t-il.

Lui qui s'inquiétait de passer une semaine loin de sa sœur, la note venait de considérablement s'alourdir. Il allait devoir laisser sa sœur seul avec les Dursley pendant quinze jours et cette idée n'était pas sans lui déplaire. Quand bien même il réussirait à la convaincre de le laisser s'absenter deux semaines sans pour autant lui révéler où il allait. D'ailleurs même lui n'en savait rien.

Ça n'était pas la seule question qui se posa à lui. Son Maître des potions avait qualifié le professeur Quirell comme un sorcier adulte et non un serviteur de Voldemort. Étrange...

Harry en conclu que Dumbledore n'avait pas jugé bon de révéler les réelles motivations de leur agresseur. Ce qui voulait dire que seul son directeur et lui étaient au courant que Voldemort n'était en aucun cas, mort. Enfin, eux et les Centaures évidemment.

La solution d'un de ses nombreux problèmes se présenta d'elle même quand il croisa sa sœur :

-Heu… Harry je ne sais pas vraiment comment te dire ça… mais … heu, Amy était visiblement mal à l'aise et Harry appréhendait la nouvelle qu'elle voulait lui annoncer.

-Bon autant tout lâcher d'un coup se murmura-t-elle pour s'encourager.

-Ron nous a invité Hermione, Dean, Seamus et moi à passer du temps chez lui pendant les vacances et bien que je sache que tu ne le porte pas dans ton cœur, j'ai très envie d'y aller lâcha-t-elle d'une traite.

Autant dire qu'Amy venait s'asséner un coup de massue à Harry avec cette nouvelle. Ce dernier eu d'ailleurs du mal à s'en remettre.

-Dis-moi que tu plaisantes, demanda-t-il suppliant.

Le visage contrit d'Amy lui donna sa réponse.

Harry lâcha un soupir de lassitude avant d'ajouter :

-Combien de temps au juste ? demanda-t-il inquiet.

-Dean et Seamus y passe tout le mois d'Août, Percy sera chez sa copine et Charlie et Bill ne vivent plus la bas depuis longtemps. Ron nous a dit qu'il avait plein de place et que sa mère aimait que la maison soit pleine et vivante tenta Amy.

-Là tu te fou de moi, rassures moi, s'offusqua Harry.

-Non, je te promets que sa mère lui a dit ça, il m'a fait lire la lettre, répondit-elle.

Le regard de son frère lui fit vite comprendre qu'il se foutait éperdument de cette partie.

-Ah tu veux parler du temps du séjour? Avec Hermione on pensait y passer une vingtaine de jour tout au plus lâcha-t-elle d'une voix douce.

Devant le silence de son frère elle ajouta :

-On dormira dans la chambre de sa petite sœur.

Elle savait qu'elle marchait sur des œufs avec ce type de sujet.

Vingt jours, pensa Harry, hors de question se dit-il avant de se raviser. Il n'était pas son père et il savait que s'il lui donnait trop d'ordres elle finirait par se braquer contre lui. D'autant plus que sur ce coup là, il n'avait aucune raison légitime de lui refuser ça. Au contraire même, elle serait bien plus en sécurité chez les Weasley qu'au Privet Drive pendant son absence. Son absence ? Harry n'en revint pas de l'aubaine qu'elle lui offrait tout à coup. Il pouvait faire d'une pierre deux coups en camouflant son départ pour son stage avec Rogue pendant qu'elle partirait en vacance à l'abri de la maison des Weasley.

De plus, Harry pouvait compter sur les jumeaux pour garder un œil sur Amy.

-Vingt jours ça fait un peu long tu ne crois pas demanda Harry, quinze jours c'est bien déjà, non ?

Dire qu'Amy était abasourdit par ce qu'elle venait d'entendre serait un euphémisme. Elle ne s'était vraiment pas attendue à ce genre de réponse. Elle pensait plutôt devoir se disputer avec son frère pour lui faire entendre raison et réussir avec difficulté à négocier une semaine, c'est pourquoi elle avait commencé par en annoncer vingt. Mais là, elle s'en tirer plus qu'à bon compte et elle s'empressa d'accepter et de serrer son frère dans ses bras.

Harry s'arrangea indépendamment avec Neville, Draco et Granger et il put ainsi élaborer un planning de vacances pour sa sœur et lui.

Il séjournerait chez Draco du dimanche 2 au dimanche 9 août tandis que sa sœur serait chez les Granger. Ils se rejoindraient ensuite chez les Londubat jusqu'au dimanche 16. Puis ils se sépareraient, Amy et Granger allant chez les Weasley et lui retrouvant son Maître pour son stage. Ils se retrouveraient alors le 1er sur les quais de la gare de King's Cross.

Finalement cet été s'annonçait bien plus intéressant et agréable que prévu. Il savait qu'il pouvait compter sur Draco et son Maître de potion pour lui changer les idées et lui faire oublier l'éloignement de sa sœur, du moins un temps. Et surtout ils n'allaient devoir subir que six semaines chez les Dursley au lieu des dix prévues initialement et ça, ça avait de quoi le mettre de bonne humeur.

Les quelques jours qui le séparaient du départ du château suffirent à Draco pour terminer de lui inculquer le « gros » de us et coutumes des Sangs Purs, en vue de sa visite au Manoir Malfoy. Ils étaient maintenant à peu près sûrs qu'Harry serait capable de faire illusion. Ils avaient convenu que Draco fournirait à Harry les ingrédients « peu commun » qui lui serait nécessaire pour sa préparation. Mme Figg aurait sûrement trouvé ce genre de demande bizarre avait pensé Harry. Draco faisant de fréquent passage sur le chemin de traverse il lui serait facile de se les procurer.

Ses recherches au sujet du sort lancé par Dumbledore furent totalement infructueuses. Celles pour trouver les causes pouvant entraîner une combustion ne lui apportèrent guère plus de réponses. Il avait cependant une idée de la personne à qui il pourrait demander et quand il pourrait le faire.

Harry préféra profiter de son temps limité dans la réserve pour une recherche facilement soluble : le Polynectar.

Après mure réflexion Harry avait décidé de ne pas emprunter le livre de « Potions de Grands Pouvoirs » durant l'été. Il n'était pas au fait des possibles inventaires que Mme Pince effectuait, ou pas, durant les vacances. Il avait préféré se rendre dans la bibliothèque de nuit et copier minutieusement toutes les instructions concernant la potion de Polynectar. C'était bien dommage car ce recueil semblait des plus intéressant, mais le risque était trop grand.

Cela faisait bientôt un mois que Norbert était parti et Hagrid tentait tant bien que mal de s'y faire. Lors de ce qui serait la dernière visite de l'année d'Harry, Hagrid le surpris en s'adressant très sérieusement à lui.

-Harry, je tenais vraiment à te remercier de tout ce que tu as fait pour Norbert et moi le mois passé dit-il.

Harry sentait que le sujet était toujours difficile à aborder pour son ami, en témoigne l'émotion contenue dans sa voix.

-Tu as pris de gros risque pour nous et sache que c'est quelque chose que je n'oublierais jamais, jamais insista bien Hagrid.

-C'était tout naturel Hagrid, quel genre de personne je serais si je ne faisais pas tout mon possible pour aider un ami, qui plus est quand ça me permet de côtoyer un Dragon s'enthousiasma Harry.

-Un ami murmura Hagrid pour lui-même avant de fondre en larmes.

Harry tenta de le consoler comme il put bien que cela ne soit pas vraiment son fort.

Hagrid se reprit et ajouta :

-Si seulement il y avait quelque chose que je puisse faire pour te rendre la pareille maugréa-t-il.

-Vous m'avez appris à nager rappelez vous. Et en amitié on ne compte pas les points, ajouta Harry.

S'en était trop pour Hagrid qui repartit une fois de plus en larmes. Il était vraiment content de ce qu'était devenu ce petit bout de chou qu'il avait transporté autre fois. Et à la fois déçu de ne pas pouvoir le remercier dignement de son aide.

-De toute façon qu'est-ce qu'un garde-chasse bourru comme moi pourrait bien t'apporter, s'apitoya-t-il.

Ça faisait de la peine à Harry de voir Hagrid dans cet état, d'autant plus qu'il partait demain. Il allait le laisser seul avec sa tristesse pendant plus de deux mois.

Il réfléchit quelques instants le temps qu'Hagrid reprenne contenance et il se souvient alors d'un projet qui aurait bien besoin de l'aide du garde chasse.

-En fait Hagrid, à bien y réfléchir j'aurai grand besoin d'aide pour un petit projet que j'ai, lui dit Harry.

Le visage du garde-chasse s'illumina tout à coup et ce dernier se montra des plus attentifs.

Harry lui parla de sa pièce secrète au quatrième étage en direction de la bibliothèque. De sa salle d'étude, d'entraînement, son havre de paix en somme. Il lui parla aussi de ce qu'il avait entendu dire par Thomas, ce fameux service de livraison de meuble par correspondance sorcier. Service dont Hagrid pu lui parler plus en détail d'ailleurs. Et de son intention de meubler sa salle pour lui ajouter un certain confort. La salle commune des Gryffondors n'en manquait pas, mais d'intimité et de calme ça elle en manquait cruellement. Ce que pu aisément comprendre Hagrid.

Seulement, le souci demeurait dans la fouille des colis et bien qu'il ne fasse pas de mal, Harry doutait qu'on lui permette de mener à bien son projet.

Une fois la conversation terminée Hagrid s'empressa d'accepter, il n'était pas sujet à la fouille, encore moins pendant les vacances et il était déterminé à aider Harry de son mieux. Qu'ils comptent ou pas les points, il se sentait redevable.

Ça semblait être un parfait compromis pour tous les deux. Ils décidèrent qu'ils conviendraient des détails dans leur correspondance de l'été et se quittèrent plus que ravi de ce nouvel arrangement.

Harry passa à nouveau la soirée avec Neville, sa sœur et Granger malheureusement pour lui, toujours là. Et il partit se coucher l'esprit détendu. Loin de s'attendre à ce qu'allait être sa dernière journée au château.

Il se réveilla comme nombre de jour avant cela. Il partit prendre une douche pour se réveiller avant de partir faire pour son entraînement matinale au Quidditch quand les choses commencèrent à prendre une tournure bizarre. Lorsqu'il tenta alors de saisir de son savon ce dernier lui échappa des mains, ce qui le fit sourire. Plutôt maladroit pour attrapeur se dit il. Il se baissa et tenta de le ramasser une deuxième fois mais ce dernier lui échappa à nouveau. Étrange, se dit-il. Son troisième et son quatrième échec finirent de le convaincre que quelque chose ne tournait définitivement pas rond.

Il se saisi de sa baguette restée en dehors de la douche, à portée de main et tenta d'utiliser le sort de lévitation pour se saisir du savon farceur.

Sa baguette fit alors retentir un tonitruant bruit de pet sous le regard abasourdit d'Harry. Il entendit des rires venant de son dortoir, apparemment les bruits de flatulences faisaient toujours leur petit effet.

Après une inspection minutieuse de « sa » baguette il se rendit compte que cette dernière était une contrefaçon. Il s'en voulut d'ailleurs de ne pas l'avoir remarqué avant.

Il se sécha, bien qu'il ne fut toujours pas réellement douché et retourna le coin de son dortoir à la recherche de sa baguette. Cette dernière avait été astucieusement cachée sous son lit.

Il repartit se doucher et à l'aide d'un sort de lévitation il put finalement réussir, non sans mal, à se laver.

Il ne tenta même pas de se coiffer et toucha le moins d'élément possible dans la salle de bain. Son instinct lui disait qu'il n'était pas au bout de ses peines...

Intuition confirmée quand, tandis qu'il retournait vers son lit il entendit une petite détonation suivit quelque seconde plus tard de hurlement de dégoût.

Finnigan, en essayant d'ouvrir la porte du dortoir avait marché sur une bombabouse, dégageant alors une odeur putride et nauséabonde.

Harry se précipita vers son lit pour se munir d'une de ses potions de privation olfactive. Le milieu confiné étant terrible pour ce genre de farce, ces camarades couraient dans tout les sens, cherchant de l'air pur. Neville, quant à lui s'était abrité sous sa couette.

-Neville, tiens boit ça, lui murmura Harry couvert par le brouhaha général.

Neville sortit prudemment sa tête de sous sa couette, inspecta une seconde la fiole qu'Harry lui tendait, avant de la boire d'une traite. L'effet fut instantané et il retrouva le sourire. Profitant alors du désarroi de ses camarades.

Weasley, voyant que ni Harry ni Neville ne semblait affecté ne put s'empêcher de les invectiver :

-Par Merlin comment vous pouvez ne pas sentir cette odeur, se plaint-il.

Tandis que Neville finissait d'enfiler sa robe Harry se retourna vers Ron pour lui répondre :

-On a vécu un an dans le même dortoir que toi, les odeurs incommodantes on est habitué... Les douches ça n'est pas mensuel tu sais, ajouta Harry.

Neville ne put s'empêcher de rire, ce qui rendit plus difficile encore le fait de trouver le passage pour sa tête dans sa robe.

Quand il y parvint enfin, Harry et lui tentèrent de sortir du dortoir.

-Pas la peine la poi... commença Dean.

-Laisse les partir, le coupa Ron.

Harry qui avançait en direction de la porte en prenant soin d'écarter les quelques bombabouses que Finnigan n'avait pas déjà écrasé, comprit bien qu'il y avait un autre obstacle.

Après une rapide inspection de la porte il se rendit compte que la poignée brillait. Elle semblait enduite d'un liquide gras. Sûrement très glissante. « C'est pour ça qu'ils ne sont pas sortit ? » se demanda Harry.

Il sortit sa baguette :

-Alohomora, lâcha t-il en direction de la porte qui s'ouvrit de quelques centimètres.

-Vous êtes des sorciers je vous rappelle, s'exclama Harry avec dépit sans prendre la peine de se retourner.

Neville et lui descendirent les marches pour arrivée dans une salle commune en pleine anarchie.

Apparemment certaines robes de sorciers avaient été rétrécies ou du moins intervertit entre les années et les élèves. Ce qui était bien pensé de l'avis d'Harry car étant le dernier jour il ne restait qu'une robe par élève.

On se retrouvait alors avec des étudiants méticuleusement moulés dans leur tenue et d'autres qui nageaient dans les leurs.

Ajouté à cela les filles avec des peintures de guerre sur le visage à la place de qu'elles avaient du prendre pour leur maquillage. Les cheveux des garçons colorées en rose fuchsia, jaune fluo ou vert caca d'oie, on obtenait un mélange aussi détonnant qu'hilarant.

Apparemment tous les dortoirs avaient eu leur lot de petites surprises. Harry laissa tomber son entraînement et partit en direction de la grande salle. Il avait hâte de voir si le chaos s'étendait à toutes les maisons.

Neville et lui se hâtèrent donc de rejoindre le petit déjeuner. Et ce qui les y attendaient ne leur permis pas de retenir leur fou rire. C'était un grand n'importe quoi. Une explosion de couleurs. Et des explosions tout court, les baguettes factices explosant après quelques sorts ratés. Elles n'étaient apparemment pas totalement au point se dit Harry.

Les professeurs finirent par arrivés et tentèrent de rétablir le calme. Aux vues de leurs langues pendantes il semblerait que la plupart d'entre eux furent piégés aussi. Dans l'incapacité de s'exprimer convenablement ils abandonnèrent bien vite tout tentative de ramener l'ordre. C'était le dernier jour après tout et ça semblait beaucoup amuser le professeur Dumbledore.

Une fois la salle bien remplie un son de trompette plutôt solennel retentit.

Les jumeaux Weasley entrèrent alors dans la grande salle, tous les regards braqués sur eux. Les personnes qui n'avaient pas encore fait le rapprochement eurent tôt fait de comprendre, on assistait à la conclusion de la Guerre des Blagues de cette année.

Fred et Georges amplifièrent leur voix et commencèrent leur discours :

-Cette année se fini... commença Fred.

-Et avec elle la première manche d'une Guerre des Blagues qui s'annonce... continua Georges.

-Mémorable ! S'exclamèrent-ils en cœur.

-Quelle qu'en soit l'issue nous tenons à remercier notre cher donateur... ajouta Fred.

-Sans qui nous n'aurions pu concevoir les prototypes qui vous furent présenté aujourd'hui... enchaîna Georges.

-Merci à toi ! Lancèrent-ils à l'unisson.

-Et maintenant place au vote, s'exclama Fred.

Une rumeur de bruit se leva alors, l'ensemble des élèves se sachant pas vraiment ce que l'on attendait d'eux.

-Qu'est ce que j'entends, demanda Georges.

-Weasley, murmura une première fois Fred.

-Weasley ! Weasley ! Weasley continua-t-il s'exprimant de plus en plus fort.

La grande salle eu tôt fait de prendre la suite et de scander leur nom haut et fort :

-Weasley ! Weasley hurlaient les élèves, se levant et applaudissant à tout rompre.

Harry ne se fit pas prier et se leva lui aussi. Il s'avouait vaincu, les jumeaux avaient fait fort tout au long de l'année. Il comprenait maintenant pourquoi il s'était fait si discret depuis Noël. La blague sur l'équipe de Serpentards était plus de la vengeance que vraiment de l'humour.

Harry n'en revenait pas. Ça avait du demander tellement de travail et de préparation pour obtenir les mots de passe et s'introduire dans tous les dortoirs de toutes les années de chacune des maisons pour y installer leur farces. Farces qu'ils avaient sans doute créé eux même pour la plupart, vu les défauts de fabrication et la durée de vie limitée. Un véritable tour de force pour des troisième année. Et plus largement pour n'importe qui en fait.

Et comble de l'ironie, ils le remerciaient pour son aide financière. Il leur avait donné les moyens financiers de le battre. Ironie qui ne manqua pas de faire sourire Harry.

Le soir venu c'était l'effervescence dans la tour Gryffondor. La conclusion des Jumeaux avait mis tout le monde de bonne humeur pour la journée, mais maintenant c'était l'heure de préparer le départ du lendemain.

Harry eut du mal à se retrouver seul avec les deux frères pour les féliciter.

-Il vous fallait au moins 9,5 pour l'emporter et vous tapez un 10, respect, les applaudit Harry.

-Merci mon cher, commença Fred.

-C'est bien aimable à vous de nous dire cela, continua George.

-Avec tout ce temps passé à vous faire discret, on avait presque cru que McGonagall avait réussi à vous museler, sourit Harry.

-Sachez cher ami que la personne qui fera taire notre génie créatif, lança Fred.

-N'est pas encore né, enchaîna George.

-Demande à notre mère, reprit Fred avec humour.

Harry rigola à leur pitrerie et ajouta d'un air suspicieux :

-On croirait presque que vous avez volontairement laissé les gens croire à votre défaite. Sûrement même Ghost. Et parier contre vous. La personne qui à soutenu les paris en misant sur votre victoire à du se faire un beau paquet.

-Sans doute une... commença George.

-Ou plusieurs... précisa Fred.

-Personnes brillantes et fort bien avisées, lança George.

-Croire en nous ça paie toujours, conclu Fred avec un clin d'œil.

Ça confirmait les soupçons d'Harry et c'était tant mieux. Avec un telle somme entre leurs mains les jumeaux allaient sans doute pouvoir mettre au point des blagues exceptionnelles. Et l'année prochaine hors de question de se reposer sur ses lauriers. Le péché d'orgueil une fois mais pas deux se promit Harry.

Harry finit par suivre Neville dans leur dortoir, ce dernier lui promettant un spectacle hilarant.

Faire ses bagages de départ levait toujours le voile sur des disparitions, passées jusqu'alors inaperçues. Il n'était donc pas rare d'entendre Weasley ou Finnigan maugréer après une chaussette, un parchemin ou une plume égarés.

Prévoyant, comme à leur habitude, Harry et Neville avait déjà fait leur bagages la veille. Ils purent donc passer la fin de soirée à observer leurs camarades se marcher sur les pattes en retournant leur dortoir à la recherche d'objets, qu'à en juger par sa mine réjouit, Neville avait malicieusement caché dans des endroits tous plus saugrenues les uns que les autres.

Le lendemain, Harry et Neville laissèrent derrière eux un dortoir vide avec pour tout signe de leur passage leur nom gravé discrètement dans le bois de leur lit comme des centaines de jeunes hommes avant eux. Une fois dans le hall on leur distribua un parchemin qui avait l'art de déprimer les élèves : l'avis les prévenants que l'usage de la magie était interdit pendant les vacances. Bien qu'il en soit déjà informé depuis longtemps Harry ne put empêcher cette information de le démoraliser comme les autres.

Bien que ça ne fasse qu'un an qu'il pratique la magie il ne s'imaginait déjà plus vivre sans. C'est comme s'il avait trouvait en elle une partie de lui qui lui avait toujours manqué. Maintenant et maintenant seulement il se sentait complet.

Le voyage de retour dans le Poudlard Express éloignait Harry et Amy de ce qu'ils considérèrent pour la première fois, de mémoire, comme leur foyer. Ce lieu majestueux dans lequel leurs vies avaient réellement pris un sens, allait leurs manqués à l'un comme à l'autre.

Ils s'habillèrent pour la première fois de l'année en moldu et quittèrent le train. Sur le quai de la voie 9 ¾ les embrassades de fin d'année étaient de rigueur et Harry n'y échappa pas. Il était de coutume de les faire ici pour ne pas attirer l'attention des moldus une fois de leur côté de la gare.

Harry vit l'émotion dans les yeux de Neville tandis que ce dernier s'apprêtait à lui faire ses adieux. Harry le devança :

-Neville, je tenais à te remercier dit-il à son ami visiblement étonné.

-Tout au long de l'année ton aide m'a été précieuse que ce soit en botanique et dans tout un tas d'autre domaine. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet mais ton aide m'a même probablement sauvé la vie, ajouta Harry en faisant référence à ses cours de flûte.

Neville ne comprenait pas à quoi il faisait référence mais ce qu'il savait c'est que cette année avait été magique à ses yeux. Sans doute la plus belle dont il se souvienne et il le devait en grande partie à l'amitié qu'il avait forgé avec Harry.

Il commençait à connaître son ami et il se doutait de l'effort que ça devait représenter pour lui de prononcer ces mots. Plutôt que d'émouvants adieux qui aurait embarrassés son ami plus qu'autre chose, et bien qu'il mourrait d'envie de lui exprimer toute sa gratitude pour cette année passée, il se contenta de lui adresser ces quelques mots :

-Je suis content d'avoir pu t'aider, je t'enverrais un hibou pour prendre de tes nouvelles et surtout à dans un mois lâcha-t-il souriant accompagnant ses propos d'une tape amical dans le dos.

Harry acquiesça et lui adressa un sourire pour toute réponse. Son amitié avec Neville ne lui coûtait pas le moindre effort, elle s'était construite naturellement et il était loin d'imaginer comme son ami se sentait redevable envers lui. Et s'il l'avait su il lui aurait été reconnaissant de ne pas en avoir fait étalage.

Sa sœur derrière lui s'était montrée légèrement plus démonstrative avec Hermione et toutes deux étaient maintenant en pleurs. Elle lança un vague au revoir à Neville entre deux sanglots et ils partirent ensemble en direction du passage magique.

Harry croisa le regard de Draco posté quelques mètres plus loin adossé à un pilier. Ils ne s'échangèrent guère plus qu'un léger mouvement de tête, pas besoin de plus entre eux.

Juste avant de traversé le passage Harry bu une fiole qui annula tous les effets des autres potions en cour et il retrouva sa tignasse et sa couleur d'yeux d'autrefois.

Une fois arrivé de l'autre côté Harry et Amy furent rapidement accosté par leur Oncle, visiblement mal alaise.

-Bon vous êtes prêt lâcha-t-il plus comme une affirmation qu'une question.

La politesse d'Hermione l'obligea alors à se présenter :

-Bonjour, je m'appelle Hermione Granger et c'est un honneur de vous rencontrer dit-elle en lui tendant la main.

Vernon la toisa et après un regard de répulsion il ajouta avec dédain :

-J'imagine que ça l'est.

Il attrapa le plus de bagages qu'il put et il partit en direction de la sortit.

A en juger par le regard étonné de Granger, Harry en déduisit que tout comme lui sa sœur en avait dit le moins possible sur sa vie au 4 Privet Drive et ça n'était pas plus mal de son avis.

Hermione et Neville se firent alors une idée plus précise de ce qu'avait dû être l'enfance de leurs amis respectif et ils ne purent empêcher un frisson de leur parcourir l'échine.

Amy adressa un regard d'excuse à son amie tandis qu'Harry prenait lui aussi la direction de la sortit sans un mot, sa sœur sur les talons.

Pétunia et Dudley les attendaient dans la voiture. Une fois les bagages chargés ils entamèrent le trajet de retour sans le moindre bruit.

Une fois la porte de la maison refermée Vernon partit ouvrir le placard sous l'escalier devant les regards interrogateur d'Harry et Amy. Il y déposa leur valise qu'il avait transportée depuis la voiture. Il ne restait qu'au deux sorciers leurs sacs à dos ainsi que leurs animaux de compagnie en cage.

-Vous ne pensiez quand même pas que j'allais vous laisser faire vos anormalités de monstres sous mon toit cracha leur oncle.

Harry vit les mains d'Amy se contracter sur son sac tandis qu'elle blêmissait à vue d'œil.

-Donne-moi ça fillette ! L'apostropha Vernon en saisissant son sac.

Amy ne lâcha pas prise ce qui eut pour effet d'énerver grandement son oncle.

-Lâche ça sale montre ! s'écria-t-il faisant sursauter Pétunia et sourire Dudley.

Vernon tira avec force le sac qu'Amy gardait plaqué contre son ventre ce qui propulsa la jeune fille au sol avant qu'Harry n'ait pu esquisser le moindre mouvement. Elle ne lâcha toutefois pas prise.

Ils n'avaient pas franchi le seuil de la porte depuis une minute que leur oncle les avaient déjà traité d'anormalités, de monstres et qu'il s'en prenait physiquement à Amy.

Vernon ne s'avoua pas vaincu et s'avança vers Amy d'un air menaçant. Harry ne put contenir sa colère plus longtemps :

-Ne la touche pas ! s'écria-t-il hors de lui.

Vernon se figea dans son mouvement trop étonné par le culot de son neveu. Il devint rouge de colère médusé par ce qui venait de se passer.

-Mais… mais… pour qui tu te prends ! Exulta-t-il finalement.

-Tu ose me donner des ordres sous mon propre toit ! hurla-t-il.

-Vous avez oublié comment ça marchait ici sales gosses, mais ne vous inquiétez pas je m'en vais vous le rappeler tout de suite, dit-il tandis qu'il s'empressait de se munir de sa ceinture.

-C'est vous qui avez l'air d'oublier ce qu'on nous apprend dans notre école, lâcha Harry sur un ton glacial.

-Ha ha ha ! S'esclaffa faussement son oncle.

-Ne me prends pas pour un abruti, tu crois que je ne sais pas comment vous fonctionnez ? Vous ne pouvez rien faire en dehors de votre école sans risquer de vous faire renvoyer et surtout pas sans vos vulgaires bouts de bois qui se trouve là-dedans je suppose ! S'exclama-t-il d'une voix suffisante en désignant leur valise du doigt.

Harry n'avait pas seulement déposé sa baguette dans sa valise mais aussi sa dague d'Auror. Et elles étaient toutes deux hors d'atteinte. Il se retrouvait complètement démuni face à son oncle. « Quel imbécile » se fustigea-t-il.

Tu ne veux pas me donner ton sac gentiment, gamine, tu l'auras voulu, dit-il d'une voix menaçante.

-Je vais t'apprendre le respect dit il en faisant claquer sa ceinture dans l'air.

Amy déjà au sol suite à sa chute se prostra, se recroquevillant sur elle même. Elle se mit à sangloter. Elle était incapable de se contrôle, elle la fière et courageuse Gryffondor, elle qui avait fait face à un troll de caverne et maintes autres dangers était figée au sol de terreur. Seul son oncle avait se pouvoir sur elle, quand il se mettait en colère il la terrorisait. Elle n'avait jamais subit son courroux physiquement et l'imaginer était même devenu pire avec le temps. Toutes ces années de sévisses moraux avaient laissé en elle des traces indélébiles. Elle se maudissait de ne pas réussir à surmonter son angoisse pour faire face à son oncle aux côtés de son frère, mais elle n'y pouvait rien, elle ne se contrôlait pas. Ses sanglots s'amplifièrent à mesure que la distance se réduisait entre son oncle et elle.

Les sanglots de sa sœur agirent comme un électrochoc sur Harry. Leur enfance n'avait été que brimades, violence morale et torture psychologique. Il avait presque oublié ce son, remplacé par les éclats de rires qui ponctuèrent leur année. Il sentit son cœur se déchirer. Le sentiment d'insécurité omniprésent durant leur enfance refit vite surface. Son oncle... qu'est ce qu'il pouvait détester ce petit homme insignifiant et brutal.

Harry sentait la colère s'emparer de lui. Tout mais pas sa sœur. Pas ça, il ne le permettrait pas :

-Stop ! Hurla-t-il tandis que l'ampoule du vestibule explosait accompagné d'un cri strident de sa tante affolée.

Harry se retrouva dans une demie obscurité, faiblement éclairé par les rayons de soleil traversant la partie vitrée de la porte d'entrée. Il avait le visage déformé par la colère. L'adrénaline affluant dans ses veines provoquait des tremblements involontaires dans ses jambes. Ça allait très mal finir il le savait.

Son oncle se figea dans sa progression et se retourna lentement. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il écumait de rage.

-Co… comment oses tu me donner un ordre, à moi! hurla Vernon.

Pétunia sursauta à nouveau et lui fit signe de penser aux voisins, tout ce remue-ménage n'était pas bon pour leur réputation.

Vernon prit quelques inspirations et se calma.

-Ok, tu veux commencer pas de problème mais ne crois pas que ta sœur va y réchapper cette fois, lâcha-t-il d'un ton menaçant.

-Ma maison, mes règles ! Je compte bien vous le rappeler.

Amy frissonna à l'entente de ces mots et se recroquevilla encore un peu plus. Ils n'allaient pas bien s'en sortir cette fois ci et privés de leurs baguettes elle craignait le pire pour eux.

La lueur malsaine dans les yeux de son oncle eu tôt fait de convaincre Harry. Il était plus que sérieux. Son propre sort lui importait peu, la douleur n'était qu'éphémère et s'il avait encaissé deux doloris il pouvait bien subir une énième raclée, aussi violente soit elle. Ce qui était inconcevable en revanche fut que son oncle veuille assouvir ses penchants sadiques avec sa sœur. Jamais il ne laisserait ça arriver. Il jeta un dernier regard à sa sœur, figée au sol par la peur. Le semblant de contrôle qu'il gardait sur ses émotions s'estompa en un instant.

-Vous jouez à un jeu très dangereux mon oncle, le prévint Harry sur un ton menaçant.

Harry fixa son oncle de ses yeux noircir par la colère, les pupilles dilatées par la rage. Il sentait la magie s'échapper par tous les pores de sa peau au rythme de son cœur tambourinant dans sa poitrine. Il tendit une main devant lui, la paume vers le ciel. Tandis qu'il ne lâchait pas son oncle du regard, il se concentra pour faire converger toute sa magie au niveau de sa main. L'instant suivant une petite flamme y égermait, dansant fièrement au dessus de sa paume. La lumière qui s'en dégageait donnait un aspect lugubre et angoissant au visage du jeune sorcier.

Pétunia étouffa un cri tandis que Dudley se réfugiait dans la cuisine en criant. Vernon, lui, resta paralysé devant Harry, le visage pâle.

-Car à jouer avec le feu, on se brûle, murmura Harry d'une voix froide.

Vernon et Pétunia sortirent de la maison avec précipitation appelant Dudley à les suivre. La voiture démarra la seconde suivante, les pneus crissèrent et avant qu'Amy n'ait pu se redresser pour comprendre ce qu'il venait de se passer Harry tomba de tout son poids, évanoui.

Il gisait là, inerte, sur le sol du vestibule du 4 Privet Drive.