Epilogue

Il se tenait debout, dans le vent froid de ce début de janvier, face à une petite plaque grise. Il se moquait éperdument que la bise qui soufflait avec rage essaye de le frigorifier. Plus rien n'avait d'importance à présent que cette petit bout de pierre sur lequel était gravé simplement : « Clara Jenkins, geboren in ?, gestorben in der 24 Dezember, 1922. ».

Il tenait une fleur blanche à la main qu'il déposa doucement sur la tombe de la jeune fille qu'il avait tant aimée. Une rose blanche, aussi pure que l'avait été son âme. Il s'adressa à la pierre tombale en grès comme si elle était devant lui. En fermant les yeux, il pouvait revoir son visage souriant comme si elle se tenait devant lui, son éternel sourire accroché aux lèvres, légèrement moqueur.

"-Tu serais sûrement triste d'apprendre que mon faux jeton de père a fiché la camp dès que tu n'as plus été là. Il a juste laissé un mot derrière lui, avec un nom: Haushofer... J'ignore qui ça peut bien être, mais en tout cas, il faudrait me forcer pour que j'aille le voir, tu peux me croire. Je sais que cela te ferais beaucoup de peine, tu y tenais tellement à ton « Hohenheim-san »...

Mais puisqu'il n'est plus dans mes pattes, je vais pouvoir avancer. Maintenant je dois continuer, comme je te l'ai promis. Je continuerais sans relâche. La parole d'Edward Elric est un serment inviolable, tu peux me croire. Je vais écumer toutes les petites bibliothèques à partir d'aujourd'hui, sois-en sûre. Je dois donc partir, j'espère que tu me comprends. Je ne reviendrais plus ici pour te voir. Je ne voudrais pas rester attaché à cette terre puisque la mienne, et la tienne, est ailleurs, et que tout le monde m'attends. Je suis certain que tu comprends. Pardonne-moi."

Il hésita avant de poser un baiser sur ses doigts et de le poser sur le haut de l'épitaphe, juste sur le nom de Clara. Il murmura dans un souffle:

"-Je t'aime."

Et il lui sembla à cet instant que le vent ne se faisait plus si froid, plus si violent qu'au début. Il était presque certain qu'il avait senti quelque chose sur sa joue, comme une caresse et que de petites lèvres fraiches s'étaient aventurées plus avant pour poser sur ses lèvres un baiser. Le vent sifflant à ses oreilles, semblant lui murmurer quelque chose.

Il essaya de s'imaginer qu'il s'agissait d'un autre « Je t'aime », adressé rien que pour lui d'un endroit qu'il devait encore une fois retraverser pour retrouver sa réalité, et d'où on l'attendait. Où Clara l'attendait. Une larme roula sur sa joue, alors qu'il n'avait pas eu conscience qu'il pleurait et, renversant la tête en arrière, adressa un grand sourire au ciel gris au dessus de lui.