Titre : Des surprises à la pelle.

Auteur : Patpat.

Bêta-lectrice : Mag-San.

Source : Gravitation

Genre : Yaoi, Shonen-aï, Mpreg

Rating : T

Paring : Yûki Eiri / Shindô Shûichi

Disclaimer : Les personnages ne sont pas les miens, ils appartiennent à Maki Murakami. Seule exception : Miri Johanson, rescapée de « Should I believe in Destiny ? » dans un rôle un petit peu différent…

Notes : Ohayo ! Voici voilà le premier chapitre de la suite de « Ze veux un bébé ». Je sais que je vous l'avais promise pour Juin ou Juillet mais mon emploi du temps très chargé, ajouté à mon départ en vacances ainsi qu'aux nombreuses fics sur lesquelles je travaille en tant qu'auteur ou bêta, ne m'ont pas vraiment laissé le temps de l'écrire convenablement. Et puis j'ai longtemps hésité quant à ce que j'allais mettre dedans. « Ze veux un bébé » étant ma première fic de Gravitation, je ne voulais pas tout bâcler… Du coup bah j'ai opté pour un Mpreg. Pour ceux et celles qui ne savent pas se que c'est c'est un Male Pregnancy. Autrement dit un mec tombe enceinte. Vous vous direz « Ah c'est louche ce truc, j'veux pas lire ça ! » Mais avant de juger, lisez donc… Ca se fait beaucoup sur la section anglaise des fics de Gravi de ffnet. Et c'est très, très, très, très, très drôle. Et vous vous coucherez moins bêtes ce soir ! lol. Bon avant de mettre en scène le Mpreg, sachez que les premiers chapitres seront dédiés à une DEMANDE EN MARIAGE, à un MARIAGE et à une LUNE DE MIEL… Le Mpreg ne viendra que plus tard et je vais faire en sorte que vous puissiez lire la fic et son One Shot final sans être obligé de lire le Mpreg… Donc pour l'instant, vous n'avez rien à craindre… Mais lisez le quand même… lol.

Special thanks to : Drudrue et Lulu mes meilleures amies qui m'ont soutenues depuis le début de ce projet. Mag-San et son engouement pour mes histoires (elle a sauté sur l'occaz' de devenir ma bêta la petite chipie !). Et pour finir à mon frère à qui j'ai pris la tête sans arrêt pour avoir son avis sur mes idées.

Pensées en Italique. Dialogues en gras.

Chapitre 1 : Panique.

Shindo Shuichi était un jeune et talentueux chanteur d'à peine 21 ans. Il avait tout pour être heureux puisque sa vie sentimentale était comblée par l'écrivain de son cœur, Yuki Eiri, auteur de roman à l'eau de rose qui avait réussi à conquérir le cœur de toutes les femmes du Japon. Ils étaient ensemble depuis près de 3 ans maintenant et avaient pris, quelques mois auparavant, la décision d'adopter un enfant. La tâche s'était révélée plus ardue qu'ils ne le pensaient, sans compter que leur homosexualité semblait poser plus de problèmes aux directeurs des organismes d'adoption avec lesquels ils avaient pris contact que ces derniers ne voulaient bien le montrer. Mais il était déterminé à avoir son bébé et il savait que, même s'il ne le montrait pas (en fait il ne montrait jamais grand-chose le garnement), Yuki le désirait aussi. Côté professionnel, tout allait pour le mieux. Il était le leader du groupe Bad Luck, qu'il avait fondé avec son meilleur ami Nakano Hiroshi qui en était le guitariste. Et ils avaient à leurs côtés un pianiste d'exception en la personne de Fujisaki Suguru. Aujourd'hui, leur groupe était mondialement connu grâce à une associée de choix qui avait été chargée de la coproduction par Seguchi Tohma en personne. C'était une musicienne américaine, également à la tête de sa propre boîte de production nommée BS Music et qui, au même âge que Shuichi et Hiro, trônait fièrement au sommet d'une fortune personnelle estimée à plus de 6 milliards de dollars. Cette jeune femme, nommée Miri Johanson, s'était révélée être une parente de la famille de Yuki : une cousine au deuxième degré du côté maternelle ou quelque chose dans le genre... Pourtant, vu à quel point elle ressemblait au romancier, elle aurait pu être sa sœur.

Shuichi aimait sa vie telle qu'elle était actuellement et savait qu'elle ne pouvait aller qu'en s'améliorant. Surtout maintenant qu'il avait pris une décision importante… En effet, il s'apprêter à demander Yuki en mariage. Non seulement leur relation serait enfin concrétisée mais en plus cela apporterait une certainement stabilité à leur vie de couple qui avait subi de nombreux tumultes depuis son commencement. Cela ne pourrait que faire du bien à leur relation et au bien-être du futur bébé. D'ailleurs cela ne pouvait que jouer en leur faveur auprès des organismes d'adoption… Shuichi n'était pas très à l'aise dans le rôle de celui qui prend des initiatives dans le couple ; en effet, la plupart du temps, c'était Yuki qui prenait les grandes décisions. Mais comme ce dernier n'était jamais très expressif au niveau de ses sentiments, Shuichi savait qu'il aurait plus de chance de voir pleuvoir des grenouilles avant le jour où son petit-ami lui demanderait sa main. Donc, la seule alternative restait qu'il fasse le premier pas pour une fois. Ainsi donc il avait discrètement mesuré le tour de doigt de l'annulaire gauche de son amant en se basant sur un anneau que ce dernier portait déjà et qu'il avait dû ôter pour faire un peu de plomberie quand Shuichi avait « malencontreusement » enfoncé la tête de sa brosse à dents dans le broyeurs de l'évier de la cuisine. Quelle coïncidence que cet incident lui ai permis de prendre les mesures dont il avait besoin au moment où il en avait besoin… (Note de Mag-San : Mahahaha gennnnnnre) Mais le principal demeurait qu'il était parvenu à ses fins et que maintenant, il sortait tout content d'une bijouterie avec dans la poche de son bermuda la précieuse alliance qu'il comptait passer au doigt de son blondinet d'amoureux. Il avait déjà réservé une table dans le meilleur restaurant de Tokyo pour le dimanche qui venait afin d'y faire sa demande en bonne et due forme. Les plats avaient été choisis et prépayés et Shûichi avait dépensé une telle fortune pour la bague, notamment parce qu'il l'avait faite faire sur mesure par le jouailler pour qu'elle plaise autant que possible aux goûts sobres et à l'élégance de Yuki, qu'il n'avait quasiment plus rien sur son compte en banque jusqu'à son prochain cachet. Heureusement, en jeune homme responsable (1), Shuichi avait ouvert un compte épargne auquel il se refusait de toucher parce que cet argent mis de côté servirait au bébé quand il arriverait dans la famille.

Shuichi arriva très vite à l'appartement qu'il partageait avec Yuki et le silence qui régnait en maître dans la maison laissait entendre à Shûichi que son amant n'était pas encore revenu de son rendez-vous avec son éditeur à qui il devait remettre les derniers chapitres de son tout nouveau roman. Alors qu'il venait d'ôter ses baskets et de se laisser tomber sur le canapé avec un long soupir de soulagement à l'idée d'avoir trouver l'anneau parfait pour celui qu'il aimait, on sonna à la porte. Il se releva et alla ouvrir. Ce n'était certainement pas Yuki qui sonnait à sa propre porte…

Konnichi wa, Shu-chan ! dit Miri avec un petit sourire en coin.

Décidément elle ressemblait énormément au son romancier de cousin dans chacune de ses attitudes. Elle avait elle aussi un caractère assez distant, à la limite de la froideur, mais elle avait aussi des moments de folie, comme des sautes d'humeur, pourtant sans être enceinte. De plus, tout comme Yuki, elle était blonde et avait de jolis yeux noisette, presque dorés. Elle était aussi très belle et il émanait d'elle un charisme envoûtant. Shuichi et Miri s'entendait très bien, surtout que la jeune femme était une grande amie de Sakuma Ryuichi et qu'en plus elle avait tout fait pour soutenir la relation entre Shuichi et Eiri, malgré Seguchi qui tentait encore de convaincre l'auteur qu'adopter était une très mauvaise idée…

Ah, Miri-san, c'est toi… Daijobu ?

Ca va, ça va… Mais s'il te plait Shuichi, pour la énième fois, cesse tes formalités avec moi ! Je suis peut-être ta patronne, au même titre que Tohma, mais je suis aussi ton amie…

Haï, très bien. Tu veux entrer ? proposa la chanteur en s'écartant pour inviter la jeune femme chez lui.

Arigato, accepta-t-elle en pénétrant dans l'appartement et en ôtant soigneusement ses bottes en cuir, tandis que Shuichi fermait derrière lui.

Si tu es venue voir Eiri, il n'est pas là pour l'instant…

Non c'est toi que je venais voir. Je voulais te féliciter pour les paroles que tu as remises à K. Il me les a donné pour que je commence à les traduire en anglais pour que tu puisses les enregistrer pour l'album américain dès demain… Elles étaient vraiment bonnes. Tu es très inspiré en ce moment. Je peux en connaître la raison ?

Pourquoi ? demanda Shuichi, un peu déconcerté par la démarche de la blonde. Je veux dire pourquoi t'inquiéter quand tout va bien ?

Bien, justement, si tout va bien je veux être qua ça continue. Alors dis-moi un peu, Shu-chan… Comment se passent les choses entre mon cher cousin et toi ? s'enquit Miri avec un sourire amusé.

Tout va pour le mieux, s'extasia le jeune homme.

Dans ce cas tant mieux ! Mais est-ce que c'est vraiment tout ?

Je ne vois pas de quoi tu veux parler… fit Shuichi en feignant l'innocence.

Et bien figure-toi, répondit-elle avec un de rien, qu'en allant m'acheter une nouvelle veste pour cet automne, j'ai repéré dans la foule du centre commercial, une touffe de cheveux roses. Alors je me suis dit « Tiens, ça me rappelle quelqu'un ! ». Du coup, j'ai suivit la touffe rose jusque dans une bijouterie où je l'ai vue acheter quelque chose que ressemblait à s'y méprendre à une alliance…

Shuichi rougit avec force en la regardant droit dans les yeux. Le regard de la jeune femme exprimait un intense sérieux. Shuichi prit un air suppliant et s'exclama :

Par pitié, Miri, ne dis rien à Yuki ! Je veux lui faire la surprise ! J'ai déjà tout prévu pour que ce soit parfait… J'ai même réservé dans un grand restaurant !

Oh mais je n'ai jamais eu l'intention de dire quoi que ce soit à qui que ce soit. Je voulais juste t'entendre me confirmer que toi et mon cousin adoré alliez bien passer à l'étape supérieure.

Enfin ça, c'est s'il accepte… gémit Shuichi en baissant les yeux, commençant à douter de lui-même et de la certitude qu'il avait quelques instants auparavant que Yuki dise oui.Soudain, il sentit une main douce se poser sur son épaule.

Ne te mets pas dans tous tes états, Shuichi. S'il n'est pas trop stupide ou trop orgueilleux, Eiri acceptera. Après tout, il t'aime non ? Alors tu n'as pas à douter. C'est la dernière chose dont tu aies besoin en ce moment… la voix de l'américaine s'était faite chaude et réconfortante bien qu'on puisse encore sentir derrière une pointe d'agacement et de rudesse.

Le garçon leva vers elle un sourire chaleureux et confiant.

Bien, c'est mieux. Dis-moi un peu combien d'autres personnes sont au courant de ton plan.

Et Hiro, et avec toi maintenant, ça fait deux.

Et c'est pour quand ?

Je compte faire ma demande dimanche au restaurant.

Bien alors tout va pour le mieux en effet. Bon, je vais devoir y aller.

Déjà ? s'étonna Shuichi, un peu déçu de voir son amie partir si tôt.

J'ai encore pas mal de chose à faire avant de rentrer chez moi… Et puis j'aimerais discuter avec Hiro…

Oh ! Doshite ?

Tatsuha m'a dit qu'il tenait d'Ayaka elle-même qu'elle comptait rompre…

Nani !

Elle n'a jamais vraiment été amoureuse de lui. Elle n'est sortie avec lui que parce qu'Eiri le lui a demandé et aussi parce qu'elle s'était assez attaché à lui. Mais apparemment, aujourd'hui ça ne lui suffit plus…

Mais Hiro ne sait pas encore qu'elle veut rompre ?

Et deux choses l'une ; soit il n'est au courant de rien et dans ce cas je vais vérifier ça, soit elle l'a déjà fait et il nous l'a caché à tous, répondit Miri en se levant avec Shuichi pour aller au couloir et remettre ses bottes.

Le connaissant il en serait capable. Il a toujours tendance à garder ses sentiments et ses problèmes pour lui jusqu'à ce que ça le ronge, approuva le jeune homme aux cheveux fuchsia. Peut-être que je devrais venir le voir avec toi…

Non, ton petit mari ne va pas tarder à rentrer. Et puis je ne pense pas que venir en comité aidera les choses.

Oui, tu as sans doutes raison, acquiesça Shuichi. Je viendrais en avance demain matin pour pouvoir lui parler.

Ton meilleur ami à des problèmes mais ne te montes pas la tête, Ok ? Concentre-toi sur ton dîner de dimanche avec ton amoureux ! Faudrait pas tout faire foirer. Bon, good evening !

Et là-dessus, la blonde quitta l'appartement.

Mais Shuichi étant ce qu'il est, oublia vite les conseils de Miri et commença à ruminer son chagrin pour son meilleur ami. Pauvre Hiro… Il l'aime tellement son Ayaka. Un peu comme moi j'aime Yuki. Ca me ferait tellement mal si Yuki me quittait… pensa-t-il en allant à la chambre pour se changer. En effet, c'était peut-être l'automne mais avoir marché toute la journée lui avait donné chaud. Et comme il espérait passer une très, très, très bonne soirée avec son écrivain d'amour, il fallait qu'il se rende un peu plus présentable. Une bonne douche et des vêtements propres un petit plus légers étaient donc de mise. Il se déshabilla, mettant au passage ses affaires dans la panière à linge sale et alla à la salle de bain.

C'est à ce moment que Eiri rentra à la maison. Tout était silencieux, il en déduit donc que Shuichi devait être resté avec son pote Nakano pour aller boire un verre avant de rentrer. Tant mieux comme ça il pourrait en profiter pour prendre une douche afin de se détendre après cette après-midi stressante avec son éditeur. Il laissa sa veste et ses chaussures à l'entrée et commença à se dévêtir tout en rejoignant la salle de bain. Finalement, c'est en arrivant dans la pièce d'eau avec sa chemise déboutonnée et son pantalon dégrafé qu'Eiri comprit pourquoi la maison était si silencieuse… Son idiot de petit ami s'était assoupi dans son bain. Sur le coup agacé, puis très vite amusé, c'est avec un petit sourire aux lèvres que le romancier alla s'accroupir auprès de la baignoire pour caresser d'un revers de main le visage de son amant. Il était tellement adorable quand il dormait… Plus que quand il sautait partout comme un kangourou dopé aux anabolisants en tous cas. Yuki déposa un petit baisé sur son front, puis sur le bout de son nez et enfin sur ses lèvres. C'est alors qu'il fut surpris de se voir rendre son baisé. Mais il se laissa faire et les deux jeunes hommes s'embrassèrent ainsi pendant quelques minutes.

Salut la belle au bois dormant, susurra le blond avant de se redresser.

Et oui, j'attendais que mon prince charmant vienne m'embrasser… dit Shuichi avec un sourire encore un peu endormi.

Tu ferais bien de sortir de l'eau si tu ne veux pas finir aussi ridé qu'un pruneau, se moqua son petit ami en lui tendant une serviette.

Shuichi la saisit, se leva et l'attacha autour de sa taille, sous le regard appréciateur de Yuki qui n'avait pas perdu une miette du spectacle. Pour une raison qu'il connaissait bien, voir sa petite boule rose toute mouillée et quasiment nue lui faisait énormément d'effet.

J'espère que tu t'es assez reposé dans ton bain Shu-chan, dit-il d'une voix des plus sexy, parce que ce tu vas avoir besoin de beaucoup d'énergie…

En disant cela, Yuki s'était rapprochait de Shuichi et avait posé ses mains sur ses hanches, faisant dangereusement glisser la serviette. Il se pencha sur le chanteur pour l'embrasser une nouvelle fois, mais avec bien plus de passion. Ce baisé langoureux incita Shuichi à glisser sensuellement ses mains sur le torse de son amant avant de passer ses bras autour du cou de ce dernier afin de resserrer leur étreinte.

Tu m'as manqué aujourd'hui, Eiri, murmura-t-il.

XXX XXX XXX

Le lendemain matin, Shuichi était parti plus tôt que d'habitude pour le studio. Ayant enfin fini son livre, Yuki avait décidé de prendre une dizaine de jours de tranquillité avant de commencer le suivant. Ainsi donc il commença sa première journée de repos en descendant à la laverie le linge sale, car cette semaine c'était lui qui était de corvée de lessive. Auparavant, pour éluder cette tâche ménagère qu'il trouvait particulièrement ingrate (bien plus que de faire les poussières ou de nettoyer la salle de bain en tablier à fleurs, allez savoir pourquoi…), il emportait tout le linge chez le teinturier ou chez une blanchisseuse. Quand Shuichi avait découvert la supercherie, il était tellement en colère qu'il avait privé son amant de sexe pendant plus de trois semaines. Finalement n'y tenant plus, Yuki avait craqué en lui présentant ses excuses et lui promettant de ne plus recommencer. S'il avait alors obtenu de son petit Shu que l'abstinence forcée soit levée, il avait tout de même hérité d'un mois complet de lessive. C'est en repensant à cette cuisante défaite avec tout même un nanoscopique sourire aux lèvres qu'Eiri commença à faire les poches des pantalons, pulls et autres vêtement qui se trouvaient dans la panière. C'est en fouillant celles d'un des bermudas de Shuichi qu'il trouva quelque chose de particulièrement intéressant… Il en tira un petit écrin de satin noir juste assez grand pour contenir des boucles d'oreilles ou une bague. Fronçant les sourcils, le cœur de l'écrivain se serra. Un bijou ? Pourquoi faire ? Et pour qui ? Et si… Non, Shuichi n'oserais pas… Finalement, sa curiosité prit le dessus il ouvrit l'écrin. Il retint son souffle et son cœur s'arrêta net lorsqu'il y trouva ce qui n'était autre qu'une alliance. Il s'agissait d'un fin anneau de platine bordé de deux liserés d'or. Yuki sortit la bague de sa petite boite et l'examina sous toutes les coutures pour découvrir qu'à l'intérieure était gravé un petit message : « Parce que je t'aimerai toujours mon amour ». Eiri en restait sans voix, et ce pour plusieurs raisons. La première à cause de la magnifique déclaration d'amour de Shuichi immortalisée au creux de l'anneau. La seconde parce que le dit anneau était la preuve que Shuichi avait la ferme intention de passer le reste de sa vie à ses côtés. La troisième parce qu'avec ce même anneau, le petit Shuichi tout timide quand il s'agissait de prendre les devant en amour comptait lui faire sa demande. Et enfin, la dernière, parce que ce baka avait oublié ce précieux bijou dans une poche d'un de ses vêtements sales. Ne sachant s'il devait rire ou pleurer, ou même les deux, l'auteur se laissa tomber dans un fauteuil non loin, le regard toujours rivé sur l'alliance. Alors c'est pour ça qu'il tenait tant à m'inviter à dîner dimanche soir sans pour autant me dire où exactement… comprit le blond. Soudain, une abominable idée germa dans son esprit sadique à souhait. Puisque tu veux à jouer à ça mon petit Shu-chan, alors tu verras qui surprend qui !

XXX XXX XXX

Lorsqu'au soir Shuichi rentra chez lui, il était complètement dépité. Son meilleur ami d'habitude toujours de bonne humeur était resté dans son coin à broyer du noir tout en grattant sa guitare. Son humeur maussade avait mis Sakano, leur producteur, dans tous ses états. Suguru avait paru complètement abasourdi par cette attitude si différente de l'habituelle façon d'être d'Hiroshi. K avait littéralement piqué une crise de nerf en menaçant le pauvre guitariste avec un bazooka en hurlant « Pour une fois que c'est pas Shindo, c'est toi qui t'y met ! ». Miri, qui était venue leur apporter les traductions en anglais des paroles écrites par Shuichi avait semblait à la fois très inquiète mais aussi étrangement positive ; elle avait passé beaucoup de temps à convaincre Hiro que c'était mieux ainsi plutôt que de perdre son temps avec une personne qui ne l'aimerait jamais autant que lui. Shuichi n'avait pu que rester auprès de lui en lui promettant que tout irait mieux très vite. Jamais il ne s'était autant sentit inutile et impuissant. C'était toujours Hiro qui le consolait avant, quand Yuki et lui avait une dispute. Mais maintenant que Ayaka avait définitivement quitté le jeune homme et qu'était enfin venu l'occasion de lui rendre la pareille, il n'avait pas su trouver les mots exacts pour le réconforter. C'est donc d'humeur triste que le chanteur annonça :

Tadaïma, Yuki !

Il n'eut pas de réponses alors il ôta ses chaussures et alla se morfondre lamentablement sur le divan. Il était resté un long moment à fixer le vide quand son cerveau se remit doucement en route. Allez reprends-toi, Shuichi ! Tu as du boulot cette semaine. Le grand soir est dans deux jours… Pense donc à ce que tu vas te mettre pour aller au restaurant plutôt que de te rendre malade. Hiro ira mieux très vite, c'est sûr. Aussitôt, le jeune homme pensa à l'anneau de platine dans sa poche et il retrouva le sourire. Du moins quelques instants, le temps de se rendre compte que l'écrin n'était pas sa poche. Son cœur manqua un battement lorsqu'il réalisa qu'il avait complètement oublié ce qu'il en avait fait. Alors, tentant de reprendre son calme, il se remémora exactement ce qu'il avait en rentrant de la bijouterie : il s'assoie, on sonne, c'est Miri, ils discutent du dîner de dimanche programmé par Shuichi, puis de Hiro et Ayaka, Shuichi qui est triste pour Hiro, puis le bain, puis la séance d'amour avec Yuki… Aussitôt, Shuichi se mit à rougir avant de reprendre ses esprits. L'écrin était dans la poche de bermuda… Mon bermuda beige que j'ai enlevé pour me laver… Et ce bermuda je l'ai mis au sale… Et… Le jeune homme bondit du canapé pour aller à la salle de bain et fouiller la panière à linge. Mais qu'elle ne fut pas son horreur quand il trouva la panière vide.

NOOOONNNN ! hurla-t-il, en larme. Kuso ! Mais qu'est-ce que j'ai fait ! Elle est perdue ! Elle doit être coincée quelque part dans la tuyauterie de l'immeuble maintenant… Mais qu'est-ce que je vais faire ? J'ai ni le temps, ni l'argent pour retrouver une bague comme celle-là ! Kami-sama… Qu'est-ce que je vais devenir, moi ? Je ne peux pas annuler le dîner car les plats ont été prépayés et j'avais tout préparé !

C'est le visage humide de larmes de désespoir que le jeune homme retourna dans le salon. Non, c'est pas possible que tout tombe à l'eau ! Pas comme ça ! Pas maintenant ! Et si ça, plus la rupture de Hiro et Ayaka était un signe ! Et si Yuki ne voulait pas m'épouser ! Pitié, il faut que tout s'arrange ! Peut-être que je me suis trompé et que j'ai posée la bague dans le tiroir de mon chevet !... S'accrochant à l'infime espoir que l'anneau n'était pas dans la poche de son bermuda quand il avait été emmené à la laverie, Shuichi se rua dans la chambre pour fouiller son chevet. Ne trouvant rien, il tenta sa chance dans son placard, mais toujours rien. Les vêtements volaient en tous sens dans la chambre quand un raclement de gorge le tira de sa fouille archéologique.

J'peux savoir ce que tu fous ? demanda un peu durement Yuki, adossé contre la porte, les bras croisés sur son torse.

Rien, je cherche juste un truc… répondit à la hâte son petit ami en reprenant ses recherches.

Faut pas te sentir obligé de foutre ton bordel pour si peu, dit froidement l'écrivain.

Pour si peu ? POUR SI PEU ! Ca se voit que c'est pas toi qui l'a payé cette bague ! pensa Shuichi avec hargne avant de se rappeler que son innocent amant ignorait tout de l'existence de cette alliance.

A moins que ce soit quelque chose d'important, reprit plus doucement le blond. Je peux t'aider si tu veux, dis-moi ce que tu cherches.

Non ! C'est rien. Juste un truc sans importance, le coupa brusquement Shuichi.

Alors pourquoi ce foutoir ? demanda Yuki avec un étrange sourire moqueur.

Tu me connais, je fais toujours une montagne de pas grand-chose ! Je t'assure, c'était pas important… se calma soudain Shuichi en cessant enfin de tout chambouler.

Pas important hein ! ricana intérieurement Eiri, à la fois satisfait de voir son amant dans tous ses états et content de voir que tout se passait comme il l'avait prévu.

Au fait Shu, c'est toujours ok pour dimanche ? Tu m'emmènes bien dîner… Où d'ailleurs ? Faudrait peut-être que tu me le dises pour que je sache comment m'habiller, demanda le blond, l'air de rien.

Shuichi vira au blanc. C'était vrai que même sans la bague il ne pouvait pas annuler le dîner… Pas après la crise qu'il avait piqué pour que Yuki accepte l'invitation. Ni après qu'il ait dépensé une fortune non remboursable pour la réservation et les plats.

Oui, on va toujours dîner. Mais je ne te dirais pas où, faut que ça reste une surprise. Qu'au moins ça, ce ne soit pas gâché ! Tout ce que tu as besoin de savoir c'est que tu dois t'habiller classe…

Et là-dessus, il quitta la pièce si désordonnée qu'on aurait pu croire qu'un tsunami de vêtement l'avait submergée. Eiri regarda son amant rejoindre le salon en traînant des pieds, d'un air dépité et dégoûté. Il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en pensant : Te faire paniquer, c'était ta punition pour avoir voulu prendre les devant pour ça ! Comme si je n'avais jamais eu l'intention de te demander de m'épouser… Mais je pense que je me ferais vite pardonner. Ton enfer ne durera que deux jours. Après, mon petit Shu, ce sera le paradis.

Ndla : (1) Je sais, « Shuichi » et « responsable » dans la même phrase ça parait invraisemblable…

Notes : Yuki est un sadique mais c'est en grande partie pour ça que je l'aime ! Pour ça et parce qu'il est super sexy mais aussi super attachant à sa manière ! Et vous verrez que le pauvre Shuichi en verra des vertes et des pas mûres dans le prochain chapitre ! Review please !

Lexique :

Konnichi wa : Bonjour à partir de 11h du matin

Daijobu : Comment ça va ?

Haï : Oui

Arigato : Merci

Doshite : Pourquoi ?

Nani : Hein ! De quoi ?

Tadaïma : C'est moi, je suis rentré !

Kuso : Merde

Kami-sama : Seigneur ! Oh mon Dieu!