Bon, ben voilà. Cinquième et dernier chapitre… Beuhhh… Snif.

Ce chapitre-là, je l'ai écrit en écoutant en boucle Wakare no Kyoku version piano. Pour ceux qu'ils l'ont, ils peuvent l'écouter en lisant, ça va vous foutre encore plus les boules. Rah, cette musique, comme je l'aime… Elle me tire les larmes à chaque fois T.T.

(c'est la 22ème de l'OST III. Pour vous situer, c'est la musique qui accompagne le moment où, dans l'épisode 51, Envy ouvre la Porte pour retrouver Hohenheim et se transforme en Léviathan.)

Ceci dit… Bonne lecture !


5

Voilà. Tout est fin prêt. C'est notre fusée qui se dresse, fière et belle. Je suis heureux. Ma première vraie fusée. J'espère pouvoir avoir le temps d'en construire au moins une autre… Encore plus jolie, encore plus sophistiquée.

Monsieur Hess assiste aux essais. C'est ce soir qu'elle sera lancée.

« Je ne vous l'avais probablement pas encore dit, mais nous n'aurons pas besoin de sortir la fusée. »

Il est fou ou quoi ? Il veut la lancer de l'intérieur du bâtiment !

Je lève les yeux au plafond où je discerne alors un étonnant spectacle : un gigantesque serpent est attaché en cercle. Comme s'il se mordait la queue. Il y a des gens tout autour. Haushofer, Eckart et…

« Noah ? »

Qu'est-ce qu'elle fait là ? J'ai des soupçons à présent, à propos de ce « Hess », de cette « Eckart » et de ce « Haushofer ». Je me tourne vers mon mécène, cherchant une explication. Pourquoi Noah… ?

« Elle est la clé qui ouvrira la Porte de Shamballa. »

La Porte… de Shamballa ? La Porte ? C'était de ça dont Edward parlait ? Alors en fin de compte, il ne me mentait pas ? C'était moi qui était trop terre à terre ?

Quelques personnes peignent ce qu'Eckart appelle « cercle de transmutation ». Edward m'en avait tant parlé aussi. Le voilà qui s'illumine ! Serais-je en train de rêver ?

Soudain, on peut entendre le bruit d'un avion. Le mystérieux pilote ne nous fait pas patienter plus longtemps et nous donne bien vite son identité. Une fenêtre se brise et Edward apparaît, entraîné dans une chute phénoménale, qui se termine juste devant Noah et les autres.

« Je n'aurai même pas eu besoin d'aller le chercher. »

Ils reparlent de cette fameuse Porte. Ils ont besoin d'Edward pour l'ouvrir, finalement. Son monde se trouve donc bien de l'autre côté. Ce n'est pas Shamballa, c'est son monde à lui.

Pardon. Pardon Edward, d'avoir douté de toi.

Noah aussi veut partir avec lui ? Il faut croire que je finirai mes jours seul, alors. C'est triste, de mourir tout seul.

Les murs tremblent tout d'un coup. Le « cercle de transmutation » brille de plus belle et m'éblouit. Edward, en bon énervé qu'il est, sort son revolver mais Eckart découvre la tête du serpent qui semble tenir quelqu'un entre ses crocs. J'entends Edward hurler :

« Papa ! »

Eckart renchérit que c'était nécessaire pour calmer ce « dragon ». C'est atroce ! Comment peut-on faire une chose pareille ? Travaillerai-je bien pour des salopards dispensés de toute humanité ?

Puis, le père d'Edward se sacrifie. Pour transmuter « Envy » (hein ? C'est… son fils ? Cette chose ?) et créer une porte. Un flot de sang se déverse devant nos yeux éberlués.

Et la Porte s'ouvre. Le passage vers un autre univers. Où se trouve le petit frère d'Edward. Et toutes les personnes dont jadis il me disait tant. Je suis bien obligé de le croire, maintenant. Mes yeux ne me trompent pas, je le sais. Moi qui n'ai jamais cru aux légendes et aux contes, me voilà bien obligé d'admettre que l'impossible est possible.

Eckart fait feu sur Edward. Sur un Edward qui ne bouge pas, les yeux dans le vide. Il s'écroule. Il tombe de si haut ! Et dans la réserve. Eckart poursuit :

« Préparez la fusée. Nous allons traverser la Porte. »

Edward, tu avais raison depuis le début.

Ce qu'il vient de se passer tourne en boucle dans ma tête. Et des sentiments de remords et de regrets m'envahissent l'esprit, me tordent l'estomac… Pardon, pardon, pardon !

Vite, je m'éclipse.

Je souhaite de tout cœur qu'il ne soit pas mort. Qu'il ne se soit pas brisé les os.

Dieu soit loué, il est juste inconscient. La balle s'est perdue dans la prothèse de son bras droit. Je le soulève et l'installe dans le cockpit d'une petite fusée. Je boucle les ceintures.

« Eh bien, tu as de la chance, Edward. »

Et le voilà qui se réveille. Quel grand excité ! Il gigote dans tous les sens. Je lui demande gentiment de ne pas faire trop de bruit.

« Tu vas pouvoir rentrer chez toi, Eckart est trop occupée par les préparatifs du lancement de la fusée. C'est maintenant ou jamais. »

Cette petite fusée qui dépasse les onze kilomètres par seconde te déposera de l'autre côté. Sans encombres.

Je te dois bien ça. Pour me faire pardonner. Car je t'en dois, des excuses…

« Attends ! Je n'ai jamais dit que je voulais aller là-bas ! »

Et puis quoi encore ? Qu'est-ce que tu me racontes, là ? Je sais que tu en meurs d'envie ! Tu m'as bassiné tellement de temps sur ton monde, ton désir de revoir tous tes proches… Alors, vole ! Et va les rejoindre. C'est ta chance !

« Moi, je veux que tu y ailles. »

Il prend un air grave et me dévisage un court instant :

« Alfons… Suis-je un poids pour toi… ? »

Je secoue la tête, souriant. Ah, tu me feras toujours rire, toi ! Un poids ? Tu n'as jamais été un poids pour moi. Je sais qu'il y a quelques temps j'ai pensé beaucoup de mal de toi parce que je refusais d'ouvrir les yeux, que j'étais fatigué et que j'avais l'esprit obstrué par de vilaines pensées mais non : tu n'as jamais été un poids.

Et puis…

« Nous ne sommes pas juste des êtres qui existons dans ton rêve. »

Je vois à l'expression sur sa figure qu'il est étonné. Eh oui, ne me regarde pas comme ça, je te crois ! J'en ai mis du temps, je sais…

« Même si ma vie est sur le point de s'éteindre, je suis ce que je suis. Et je suis bien là. »

Je suis bien vivant. Je vis bien. Je suis réel.

Tu vas me manquer, Edward. Tu vas beaucoup me manquer.

Une dernière poignée de main…

« Ne m'oublie pas. »

Promis ?

Promis.

Je meurs, lentement mais sûrement, la maladie me ronge, mais je ne suis pas plus triste que ça. Puisque, de toute façon, je continuerai à vivre dans ta mémoire. Les gens sont éternels dans les souvenirs des autres.

J'espère que tu me pardonneras. J'espère que tu ne m'en veux pas trop. J'ai été assez borné sur ce coup-là, je l'avoue. Je ne pensais qu'à moi…

Allez ! Trêve de bavardages ! Je ferme le cockpit et m'en vais tout mettre en marche. Il est temps !

Edward commence à hurler. Décidément, il ne changera jamais…

Il faut faire vite. Quelques commandes actionnées, la fusée est en position. Elle démarre puis prend la route, Edward vociférant toujours à l'intérieur. Je le regarde partir, s'élancer à travers la Porte qui semble l'accueillir à bras ouverts.

Retourne d'où tu viens, Edward. Tu l'as mérité. Tu n'as fait que t'attarder dans un monde qui n'était pas le tien. Ton chez-toi t'attend. Au revoir, et bon voyage.

Je n'entends pas monsieur Hess accourir derrière moi, furieux.

J'entends juste deux coups de feu et les balles qui ricochent contre la carrosserie de l'appareil.

Et une troisième détonation.

Cette balle, je la sens me traverser le dos, me percer le coeur, et finir sa course contre les parois métalliques de la machine de lancement.

Ça fait mal…

Je me sens partir tout de suite.

Alors, c'est ça mourir. J'aurais donc connu la mort encore plus tôt que prévu. Mes jambes vacillent. Elles n'ont plus la force de me soutenir. Je tombe, un sourire sur les lèvres.

Tu t'envoles, Edward.

Je m'envole aussi.

Et vers le même endroit que toi.

Vers la Porte.

Sauf que toi, tu la passes, et que moi j'y resterai. C'est bien toi qui me disais : « C'est là-bas que partent les âmes des morts », n'est-ce pas ?

Alors je vais la voir, cette fichue Porte.

Au moins, j'ai pu accomplir mon rêve avant, tout de même, alors que j'avais perdu espoir.

Tu me disais aussi qu'il ne fallait jamais désespérer.

Qu'il restait toujours une parcelle d'espoir, même infime, même là où il semblait ne pas en avoir…

Alors j'ai espéré.

Et mon rêve sera utilisé pour la guerre. Pour tuer des gens. Anéantir des villes.

Ce n'est pas ce que j'ai voulu, mais bon…

On ne peut pas tout avoir.

Même une vie longue et pleine de surprises, je n'ai pas pu en avoir une.

Quoique… La surprise dans ma si courte vie, c'était toi, Edward !

Un ami comme toi, on n'en rencontre pas partout…

Allez, c'est l'heure de dormir, maintenant. N'oublie pas ta promesse.

Adieu.

Adieu Noah.

Adieu Edward Elric.

Et merci de m'avoir ouvert les yeux, de m'avoir montré à quel point le monde est extraordinaire. A quel point il est stupéfiant. Qu'il est rempli de choses incroyables mais pourtant vraies.

Merci.


Paix à son âme XD /part chialer dans son coin/

Voilà, c'est fini ! Merci à tous mes lecteurs et revieweurs de m'avoir suivi ! J'espère que ce dernier chapitre vous a plu et que je ne suis pas tombée dans le gnangnan pour la fin…

Par contre, cette fic risque d'être totalement réécrite quand le film sera sorti en France. /espoir, quand tu nous tiens/ Parce que, en comparant plusieurs versions fansubbées, on arrive pas forcément au même point de vue, donc…

(je ne critique absolument pas le travail des fansubs, attention ! Mais on ne sait jamais…)

Walà. Merci z'encore ;) !

à bientôt !

Eolane.