Auteur : Umbre77

Titre : Journal d'un père

Rating : M, peut-être

Résumé : Bouquiniste, Hermione recueille un livre mystérieux qu'elle confie à son meilleur ami, Harry Potter, sans se douter des immenses ennuis qu'elle lui lègue.

Petit mot de l'auteur : Voilà pourquoi je ne dois pas aller à la bibliothèque à vélo en écoutant des chansons de Dragon Ball Z ! Voilà pourquoi je ne dois pas acheter de carnet… Pourquoi il est mauvais que je n'aie rien à faire de l'année… Bref… Voilà. Bonne lecture.

A Yami, pour sa générosité et son amitié.

A Zoo, pour sa gentillesse et sa présence.

A Lily. Parce qu'elle est elle-même et ça suffit

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Chapitre 4 : Départ mouvementé

Harry ne s'était pas trop attarder à regarder son rêve partir en fumée. L'idée de toutes ses fleurs en train de se consumer le rendait malade, mais il ne pouvait plus rien faire pour elles. Sur ses pensées, il n'avait pas hésité à transplaner, dans différents endroits. Des endroits qu'il avait visités, par le passé. Cela allait de la simple bourgade à la cachette de Voldemort. Bien que cet endroit lui inspirât une répugnance particulière, il n'hésita pas à s'y rendre, pour égarer les créatures qui devaient probablement le chercher. Il savait qu'elles pourraient le suivre à la trace. Il se promena donc longuement dans une lande, perdue au milieu de nulle part.

Quand il estima qu'il les avait suffisamment menées en bateau, il se risqua à transplaner à Londres. Pour le bien-être des sorciers vivant là-bas, il choisit un parc désert et n'hésita pas à partir en courrant pour s'infiltrer très vite dans le métro. Là, il dut changer trois fois avant de trouver la bonne ligne. Assis dans un compartiment pratiquement désert, il s'appuya contre la vitre, regardant son visage. Il avait une brûlure sur la joue et l'air sombre. Il ne s'était pas vu ainsi depuis Voldemort. Un long soupir lui échappa et il regarda combien d'arrêt il lui restait avant d'arriver au Chaudron baveur.

'Beaucoup trop', pensa-t-il, chagriné.

Il ferma un instant les yeux, essayant de ne pas penser à ses fleurs. Il ne pourrait jamais envoyé de bouquet à Drarry, comme il l'avait dit. Un frisson le parcourut et il ouvrit les yeux. Il regarda autour de lui. À part l'homme couché sur la banquette, il n'y avait rien. Pas de créatures sombres et vaporeuses. Juste deux hommes. Un clochard et un autre en mauvais état, brûlé, blessé, fatigué. Il soupira et regarda son propre regard. Il ne pensait pas revoir un jour cette lueur d'inquiétude dans ses prunelles.

Avec la fin de la guerre, il avait perdu les années en trop qu'il avait prises par le passé. Lorsque Voldemort était en vie, il avait bien souvent le visage d'un homme de vingt-cinq ans. Mais depuis sa mort, il avait comme rajeuni.

'C'est le bonheur, qui fait cet effet', avait dit Hermione, souriante.

Mais soudainement, ses années qu'il avait récupérées venaient de s'effacer, en quelques heures, à son grand dam. Un soupir lui échappa et il referma les yeux, de nouveau. Il était fatigué et avait beaucoup de mal à tenir éveillé. L'adrénaline retombée, il ne restait en lui qu'une somnolence persistance et les mouvements du métro ne l'aidaient pas à tenir éveillé. Il gigota sur son siège, mal à l'aise. S'endormir n'était pas une bonne idée, il risquait de se retrouver il ne savait où. Et s'il ne se trompait pas, il était pris par le temps, avec ce qui le poursuivait.

Soufflant, Harry se leva pour déambuler dans le train, manquant de tomber de temps à autre, face aux soudains mouvements de l'engin. Il boitait légèrement, la brûlure à la cuisse ne lui permettant pas vraiment de marcher normalement. Il y eut encore un arrêt et il s'appuya par mégarde sur sa jambe blessée. Un gémissement lui échappa et il se laissa tomber sur son siège, posant sa main sur sa blessure.

« Ptain, t'as fait la guerre ou quoi ? »

Harry sursauta et se tourna vers la voix. Le clochard s'était redressé et deux grands yeux bleu clair le regardaient, derrière une couche de crasse. Il eut un vague sourire, bien que crispé. Il venait de se faire attaqué par des choses noires, il n'avait pas vraiment envie de se battre avec un clochard dans le métro.

Cela dit, celui-ci n'avait pas l'air mauvais. Ses yeux ne transmettaient aucune mauvaise intention et, malgré la saleté et les vêtements troués, Harry lui trouva quelque chose de beau. Propre, il devait sans doute être un homme intéressant. Il avait quelque chose de mystérieux, malgré le pathétique suintant de sa condition. Et, une fois lavé, Harry ne doutait pas instant de son charme.

« Non, je n'ai pas fait la guerre, dit-il. Il y a eu le feu, chez moi… »

Le clochard le regarda un instant, d'une étrange manière.

« Le feu, dit-il. C'est moche, ça… Et vous allez où, comme ça ?

– Me faire soigner, répondit Harry. C'est plus que conseillé, je crois… »

Le clochard hocha de la tête et sortit de sa poche une petite flasque. Il la tendit à Harry qui hésita une seconde avant de la prendre. Il but un peu, l'alcool lui brûlant vivement la gorge. Il avala pourtant et rendit la petite gourde à son propriétaire. Celui-ci la regarda et but une gorgée. Il sembla réfléchir et en reprit une seconde. Il rangea alors la flasque puis le regarda.

« En tout cas, ça vous a bien amoché. Vous avez réussi à sauver quelque chose ?

– Non, dit Harry. Enfin, si, des lettres…

– Des lettres ? Mais pourquoi avoir sauvé des lettres et pas autre chose ? »

Harry eut un léger sourire.

« Parce que le feu a pris très vite… Je n'ai eu le temps que d'attraper ça… Et puis… Ce sont des lettres précieuses.

– Des lettres de votre amoureuse ? » demanda l'homme.

Harry se mit à rougir brusquement. Sans le vouloir, le clochard venait de mettre le doigt sur quelque chose qu'il préférait ne pas trop regarder : la brusque envie de sauver les lettres de Drarry, parmi toutes les autres choses de sa maison. Il préféra pourtant de nouveau repousser cette idée. Et puis, il n'avait pas sauvé que les lettres de Drarry… Non, il avait pris toute sa correspondance, même celle de Sad.

« Hem, dit-il. Non, ce sont… de bons amis. »

Le clochard sourit, signifiant ainsi qu'il n'était pas leurré par son mensonge. Le brun se contenta de gigoter, regardant à l'extérieur.

« C'est bientôt mon arrêt », dit-il, pour changer de conversation.

Le clochard regarda, lui aussi.

« Pas moi, dit-il. Me reste encore quelques stations… »

Harry hocha de la tête. Le train s'arrêta de nouveau et il se leva, prenant son sac.

« À une prochaine fois, dit-il. Merci pour votre compagnie.

– De rien, répondit l'homme. Merci à vous… »

Il se coucha sur la banquette, visiblement décidé à dormir. Harry se contenta de sourire et sortit rapidement avant d'être entraîné vers la station suivante. Il sortit du métro d'un pas volontaire et traversa la rue. Heureusement, il n'était pas loin du Chaudron baveur. Tout juste quelques rues. Pourtant, à peine eut-il fait quelques mètres que le bar sorcier lui sembla à des kilomètres. Sa tête lui tournait désagréablement, sans doute à cause des blessures. Et il se sentait si fatigué…

Malgré les différentes faiblesses qu'il ressentait, il pressa le pas. Il fallait qu'il arrive chez Hermione. Elle pourrait l'aider. Elle pourrait lui dire ce qui le poursuivait. Lui dire pourquoi il avait mal comme ça. Et le soigner… Faire disparaître cette douleur… Peut-être même pourrait-il dormir un peu ? Jamais il n'avait été aussi fatigué. Et pourtant, il en avait passé, des nuits blanches, à l'époque de Voldemort. Et il avait si mal… Comme si les brûlures mordaient dans sa peau, tout doucement. Il préféra ne pas s'en assurer…

Il courrait presque, mais d'un pas chancelant. Les maisons défilaient, tout autour de lui, ainsi que les vitrines. Il n'allait pas en ligne droite et il le savait. Le mur se rapprochait, s'éloignait… Et le sol était si confortable… Comme une sorte de matelas. Il serait bon de se coucher dessus, juste un peu, le temps de récupérer. C'était moelleux, après tout… ça ne pouvait pas lui faire de mal ! Et il n'y avait personne…

Sans le vouloir, Harry dévia et toucha le mur brusquement. Il s'arrêta, se laissant glisser le long de celui-ci pour se retrouver au sol. Il avait tellement mal… Il ne savait plus où il était et il était si fatigué… que se passait-il ? Jamais une brûlure ne lui avait fait cet effet… Jamais il ne s'était sentit…

Comme dans un flash, Harry se revit boire à la flasque du clochard. Le clochard qui avait pris deux gorgées de sa bouteille… mais n'avait pas dégluti une seule fois. Avec un rire défait, Harry se traita d'idiot. Des années de méfiance et d'entraînement et il se faisait avoir stupidement… Si stupidement… Il rit encore.

Les choses pouvaient-elles prendre forme humaine ? Et si c'était le cas, le clochard était-il une chose ? Et l'ombre devant lui ? Cette ombre noire, devant sa vision troublée ? Était-ce une chose ou un être humain ?

« Oh, Hermione, dit-il. Pourquoi tu n'habites pas dans cette rue ? »

Et il s'évanouit, alors que l'ombre se penchait sur lui.

oOooOooOo

Du vert… du vert, partout. En bas, en haut… Tout n'était que vert, dans cet univers. Les arbres, de leur couleur chatoyante, étaient comme une large parure de verdure pour la terre. Et les animaux, dissimulés dans les feuillages, étaient comme des fleurs qui n'attendaient qu'un peu de soleil pour s'épanouir.

Jamais de sa vie, il n'avait vu un aussi bel endroit. Si vert… Si beau ! Si ensoleillé. Le soleil était partout. Vous laissait-il dans un coin ombragé qu'il transparaissait à travers une feuille ou entre les branchages. L'or et le vert… Et une touche de brun, une touche de terre.

Planté près d'une fougère luxuriante, Harry regardait tout cela, d'un œil enchanté, émerveillé. Il n'avait jamais rêvé un tel endroit. Du moins, pas en étant éveillé. Et jamais, en dormant, il n'avait vu des couleurs aussi éclatantes. Lui qui avait la réputation d'être un fleuriste sachant si parfaitement mettre en valeur les couleurs, il découvrait avec plaisir ses teintes qu'il ne connaissait pas. Ce mariage subtil de lumière et de verdure, qu'il ne pouvait qu'entrapercevoir dans son pays.

Car s'il était sûr d'une chose, s'était bien d'être ailleurs. Restait à savoir où. Alors qu'il détaillait la faune autour de lui, il ne put s'empêcher de penser à l'Inde. Oui… Il ne pouvait être que là ! C'était si… logique !

Son cœur accéléra légèrement et il avança d'un pas hésitant, regardant tout autour de lui. Il n'était pas là pour rien. Même si ce n'était qu'un rêve, il devait être là pour une raison spécifique. Levant les yeux, tournant la tête, il avançait dans les branchages, sans vraiment regarder le sol. Il n'avait pas peur de trébucher. Après tout, c'était un rêve. Tomber, ce n'était pas dangereux…

Pourtant, il dut s'arrêter. Il venait d'apercevoir, entre les branchages, une silhouette noire et vaporeuse. Elle déambulait entre les arbres, lentement. Bien qu'hésitant – et si ce n'était pas un rêve ? Et s'il était là ? Et que les créatures le tuaient ? Comment donc pouvait-il savoir ? – il se décida à la suivre, prudemment. Ce fut sur la pointe des pieds, tout en évitant les branches plutôt qu'en les écartant, qu'il rattrapa la créature. Celle-ci c'était arrêtée près d'une seconde. Elles restèrent côte à côte un long moment, puis partirent. Harry, lui, s'approcha.

Il y avait un creux, là où les choses s'étaient arrêtées. Et elles avaient regardé quelque chose dedans. La curiosité étant son plus grand défaut, il n'hésita pas à se rendre au même endroit. Cependant, plus il s'approchait, plus il se rendait compte que ce n'était un creux que cachaient les fourrés. Mais bel et bien une immense plaine en contrebas. Une plaine où se dressait une merveille architecturale. Jamais il n'avait fait face à tant de beauté. Et pourtant il en avait vu, des bâtiments magnifiques. Mais jamais comme celui-là. Des piliers sculptés, des façades couvertes de dessins. Et tout cela, dans une pierre étrange, presque dorée.

Tout autour, les jardins étaient des merveilles de composition. Les fleurs épousaient parfaitement les longues surfaces murales et chaque branche semblait placée dans un mouvement particulier. La nature et la pierre ne s'étaient jamais aussi bien mariées. Pourtant, dans cet immense édifice, quelque chose lui fit peur. L'ambiance était lourde, comme si quelque chose, dans les murs, menaçait quiconque y entrant. Et il ne fut pas surpris de voir déambuler dans les sentiers des choses noires. Mais aussi des blanches. Funestes sentinelles, elles erraient, comme des âmes en peine. Comme si elles n'avaient aucun autre but que de longer les murs et de surveiller.

Perplexe, Harry faillit s'avancer, mais il stoppa en voyant un être humain déambuler parmi les choses. Cet être humain… Il le reconnut du premier coup d'œil… C'était le clochard. Celui-là même qui lui avait donné à boire… Celui-là même qui était le coupable de son soudain affaiblissement. Il s'aperçut que deux choses noires et blanches, plus épaisses et plus grandes que les autres, se dirigeaient vers lui et s'arrêtaient juste devant lui. Harry ne s'attendit même pas à ce qu'elles lui fassent du mal, aussi ne fut-il pas étonné de voir le clochard simplement parler avec l'homme. Il n'entendait pas les voix, mais il savait qu'ils communiquaient, d'une manière ou d'une autre. Le clochard souriait, confiant. Il finit par se détourner des choses et leva les yeux vers lui, lui faisant un sourire. Harry eut un frisson. Il savait qu'il était là. Il ne le voyait peut-être pas, mais il le savait…

Près de l'homme, les deux choses se tournèrent elles aussi. Elles poussèrent un léger grondement et toutes les autres entités s'arrêtèrent pour lever vers lui ce qui leur servait de tête, bien que celle-ci fût dissimulée sous les cagoules. Un frisson lui parcourut le dos. Il était pourtant sûr qu'elles ne le voyaient pas…

« Où que vous soyez et quoi que vous fassiez, dit le clochard d'une voix forte, elles vous trouveront. Et elles vous mettront hors d'état de nuire. »

Harry le regarda, serrant les dents.

« Vous feriez mieux de vous résoudre, Monsieur Potter, dit-il. Tout comme l'a fait votre père… »

Ce fut un tremblement qui le saisit, cette fois.

« Jamais ! dit-il. Je ne renoncerais jamais ! »

Le clochard sourit et il leva vers lui ses deux grands yeux bleus.

« Je pensais… que vous aspiriez à la paix, Monsieur Potter », dit-il, souriant de manière énigmatique.

Harry faillit gémir.

« Templas », murmura-t-il.

Il regarda l'endroit. Templas pour Temple…

« La paix, Monsieur Potter, dit Templas, attirant de nouveau son attention. Nous pouvons vous l'offrir. Une paix éternelle, bien entendu… »

Un sentiment de haine entra en Harry. Il n'avait pas vaincu Voldemort pour se faire battre par un idiot sûr de lui.

« Jamais ! cria-t-il de nouveau. Je ne me laisserais pas faire ! »

Templas eut un léger sourire.

« Alors… Nous allons devoir nous battre. »

Son sourire s'accentua.

« Que le meilleur d'entre nous gagne ! »

Et Harry se réveilla.

oOooOooOo

Ce qui déstabilisa d'abord Harry, ce fut de sentir un lit sous son corps. Ensuite, lorsqu'il eut assimilé cet état de fait, il reconnut la pièce où il dormait. La chambre d'ami d'Hermione Granger. Un peu surpris, il remarqua également que son amie avait pris soin de soigner ses blessures. Des bandages entouraient son épaule, sa jambe et son ventre. Et il était nu. Complètement. Une légère rougeur envahit ses joues. Bien sûr, il savait qu'Hermione était sa meilleure amie. Ce n'était pas dérangeant qu'elle le voit nu. Mais ça le gênait quand même un peu. C'était une femme, après tout !

« Tu es réveillé, enfin ! » dit la jeune femme, en entrant dans la pièce.

Harry rabattit la couverture sur lui, mortifié. Hermione, elle, eut un léger sourire amusé.

« Gêné ? dit-elle, taquine.

– Oh, ça va, hein », dit-il, mal à l'aise.

La jeune femme sourit et s'installa sur le bord du lit, vérifiant sa température.

« Bon… tu sembles te remettre, dit-elle. Que t'est-il donc Encore arrivé ? »

Harry soupira, tout en se recouchant dans le lit. La gêne envolée, il tira Hermione contre lui, la jeune femme se couchant contre lui. Il appuya sa tête sur celle de la jeune femme et attendit un long moment avant de lui raconter.

« Le journal, murmura-t-il. Le journal que tu m'as donné… Il… Enfin, il appartient à mon père. C'est un journal qu'il a écrit lors d'une mission donnée par le Ministère. Ce journal m'apporte plein d'ennui. »

Hermione se mordit la lèvre. Elle se redressa un peu et s'appuya sur son coude. Harry fit de même et ils se regardèrent dans les yeux, l'air grave.

« Quel genre d'ennui ? demanda-t-elle.

– Je ne saurais trop t'expliquer… Des choses noires qui me poursuivent et mettent le feu à tout… »

Les yeux d'Hermione se dirigèrent vers sa blessure à l'épaule.

« Décris-les-moi… »

Harry hocha de la tête et résuma en quelques mots. Il regarda sa meilleure amie froncer les sourcils.

« Dis-moi plus de choses, dit-elle. Raconte tout ce qu'il s'est passé en détail, depuis leur attaque jusqu'à ton dernier souvenir ! »

Le brun obéit. Il savait qu'il ne devait surtout pas la contredire quand elle réfléchissait ! Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour faire son récit en entier, observant la jeune fille tout en laissant les mots coulés. Il prit la peine de raconter son rêve, espérant ainsi trouver des indices quant à ce qu'il se passait là-bas. Hermione sembla perplexe, mais n'eut aucun commentaire. Quand il eut fini de parler, elle se redressa légèrement, s'asseyant plutôt, les jambes pliées.

« Bon… en premier lieu, es-tu certain qu'il y avait bel et bien des choses blanches et noires ?

– Je te le certifie », dit le brun.

Hermione eut l'air encore pensive, pendant un long moment. Elle le regarda ensuite, l'air soucieux.

« Je suis désolée, Harry, dit-elle, détournant les yeux.

– Désolé ? Demanda-t-il. Pourquoi ?

– Je… Tu as eu tellement d'ennuis… Je n'aurais pas dû te le donner, j'aurais dû me méfier, mais j'étais si curieuse… »

Harry eut un léger sourire compréhensif.

« Ce n'est pas grave, dit-il. Je comprends, tu sais ? Moi aussi, j'étais curieux… Si tu me disais plutôt ce que tu sais, au lieu de tout garder pour toi ? »

Hermione sembla essayer de se secouer.

« Bon, dit-elle. Les choses qui te poursuivent sont des gardiennes. Les gardiennes d'un secret. Il devait être terrible, car elles sont nombreuses. Ce sont des gardiennes éternelles. Elles ne peuvent être tuées, ni détruites. On peut leur faire mal, les bloquer un temps, mais jamais assez. Tant que le secret qu'elles gardent est menacé, elles poursuivent et se débrouillent pour… Pour éliminer ce qui les dérange.

– En d'autre terme, moi… »

Hermione hocha de la tête.

« Elles portent un nom très simple et très facile à retenir : Les Ombrelles.

– Ombrelles ? demanda Harry.

– En définitif, une Ombrelle protège de la lumière du soleil. Leur nom vient du fait qu'elles protègent le secret de la lumière, de la révélation ultime. »

Harry hocha de la tête.

« Comme tu le sais, il existe deux types d'Ombrelles. Premièrement, les noires. Elles tuent et sont fabriquées par un sorcier partiellement mauvais. Les blanches, elles, se contentent d'effacer la mémoire et sont crées par un sorcier relativement bon. »

Harry eut un sursaut. Les blanches effaçaient la mémoire… Voilà donc pourquoi son père avait survécu… Il était bien heureusement tombé sur les blanches !

« Donc, il faut que je trouve les blanches, c'est ça ? »

Hermione se mordit la lèvre, faisant sombrer le peu d'espoir qu'Harry avait dans le cœur.

« Quoi ? dit-il.

– Hem, dit la jeune femme, mal à l'aise. Le problème… C'est que les blanches ne quittent jamais l'endroit où est caché ce qu'elles protègent, contrairement aux noires… »

Harry poussa un long soupir.

« Tu veux dire que je vais devoir y aller, c'est ça ? »

La jeune femme hocha de la tête.

« Oui et le plus tôt sera le mieux… Les noires ne vont vraiment pas te laisser tranquille. Et si ce que tu as vu dans ton rêve est vrai, il y a fort à parier que ce… Templas est une sorte de gardien. Il t'en enverra sûrement et pas un peu… »

Harry poussa un soupir et se laissa tomber dans le lit. Il se redressa ensuite et, avisant ses vêtements, se leva, toute pudeur effacée. Hermione, elle, rougit légèrement mais ne se détourna pas. Harry n'était pas le premier homme nu qu'elle voyait et elle espérait que ce ne serait pas le dernier !

D'un pas volontaire, le brun se dirigea vers ses vêtements que la jeune femme avait posés sur une chaise. Il lui fit un sourire reconnaissant en constatant qu'ils étaient propres.

« Que comptes-tu faire ? Demanda Hermione.

– Y aller, dit le brun. Je ne vais pas me laisser tuer comme ça. Je m'en fiche, de ce secret… complètement. Je veux vivre… Donc, je vais y aller. Je vais foncer, enlacer une ombrelle blanche, la baiser s'il le faut, mais j'aurais la mémoire effacé et ainsi, je serais sauvé ! »

Hermione eut un sourire tout en le regardant s'habiller. Elle fronça pourtant les sourcils.

« Harry, dit-elle. Tu ne sais pas où se trouve ce fameux temple… »

Le brun figea. Il gronda tout en fermant son pantalon.

« Je m'en fiche, dit-il. Je dois pouvoir trouver des indications dans le journal de mon père… Ce n'est pas pour rien que le lire m'a mis en danger et je… »

Il se figea, regardant sa meilleure amie.

« Ciel, Hermione ! dit-il. Je n'aurais jamais du te raconter tout ça ! »

La jeune femme sembla un instant surprise puis sourit.

« Et pourquoi cela, dis-moi ?

– Je t'ai mise en danger, dit-il. Toi aussi, tu…

– Non, dit Hermione, coupant court à l'angoisse du brun. Non, je ne serais pas poursuivie.

– Mais tu…

– Tout ce que je sais, c'est que mon meilleur ami est poursuivi par des Ombrelles venant d'Inde, qu'un temple s'y trouve avec un secret dedans et un gars nommé Templas qui le garde.

– La même chose que moi », dit le brun.

Hermione secoua la tête.

« Non, dit-elle. Si les Ombrelles ont voulu détruire le journal, ce n'est pas pour rien. Et si elles veulent te détruire, c'est parce qu'il est en ta possession et que tu peux le lire. Je pense qu'il doit y avoir quelque chose dans le journal. Quelque chose qui le rend si dangereux et qui te rend dangereux par la même occasion. Tu as lu une partie, mais les Ombrelles ne le savent pas. Elles ignorent que tu n'as pas lu Tout. Ce qu'elles savent, c'est que tu peux lire le contenu du journal et que tu l'as ouvert… »

Harry fronça les sourcils.

« Mais j'ai lu tout, Hermione… »

Elle secoua la tête.

« Je ne pense pas, dit-elle. Si tu avais tout lu, avec les éléments que tu as en mains, il n'y a pas assez que pour t'attaquer… Il doit y avoir autre chose dans ce journal. Je vais aller te chercher certaines affaires en vue de ton départ. Je veux que, pendant mon absence, tu l'ouvres et que tu regardes bien, partout… d'accord ? »

Harry sembla hésité, mais il hocha de la tête. Hermione lui sourit et se leva souplement du lit, lissant sa robe et replaçant ses cheveux d'un air tranquille. Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit pour s'arrêter dans l'embrasure.

« Au fait, dit-elle. Si tu te poses la question, c'est Tom, le barman du Chaudron, qui t'a trouvé dans la rue. Il t'a entendu parler de moi et en a donc déduit que tu venais chez moi… »

Harry sourit. Voilà qui expliquait la silhouette penchée sur lui et sa présence chez sa meilleure amie.

« Et, ajouta-t-elle, un sourire malicieux aux lèvres, j'espère que tu garderas contact avec ce Drarry… »

Harry cligna un instant des yeux.

« Hermione ! dit-il. Tu as lu mes lettres ? »

La jeune femme se contenta de rire et partit rapidement avant d'être punie pour son intrusion.

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Quand Hermione fut partie, Harry mit un certain temps à se décider avant d'aller chercher le journal dans son sac. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais il lui répugnait de le prendre pour l'ouvrir et se mettre encore plus dans les ennuis. Il aurait tellement aimé envoyer une lettre à Templas et lui dire qu'il ne savait rien, ne voulait rien savoir et préférait qu'on lui efface la mémoire. Mais le rêve fait par le biais de l'étrange boisson l'en dissuada. Il n'avait pas aimé la manière dont l'homme s'était moqué de lui et était bien décidé à ne pas céder. S'il devait se battre, alors il se battrait et, d'une manière ou d'une autre, vaincrait. Même si pour cela, il devait se rendre en Inde.

Affalé dans son lit, le journal rouge et or en main, il mit du temps à ouvrir le livret. Il sentit, comme à chaque fois, la résistance. Puis, les premières lignes apparurent le long du carnet. Il attendit une seconde puis tourna les pages avec lenteur. Quand il arriva à la dernière couverte d'écriture, il hésita, puis la tourna. Sans surprise, il n'y avait rien. Il gigota un peu puis continua la manœuvre, regardant chaque surface blanche avec intérêt. Mais quand il arriva à la fin du livre, il devait se rendre à l'évidence, il n'y avait rien. Poussant un soupir, il le laissa là, regardant le vide. Quelles informations pouvaient donc être si dangereuses pour Le secret, dans ce que son père avait écrit. Il ne voyait rien de bien méchant, bien au contraire…

Navré, il regarda la dernière page et la tourna. Sans surprise, rien. Juste une surface orange. Il soupira et regarda le dos du livre. Il le fixa un long moment avant de s'apercevoir de la légère pochette, juste là, tout à la fin. Le cœur serré, il s'assit et l'ouvrit. Dedans, un simple morceau de parchemin attendait d'être déplié. Étonné, Harry se saisit du feuillet et le déplia. Il sursauta vivement en découvrant une carte. Elle avait visiblement été tracée par son père et le trajet avait été fidèlement retracé, jusqu'à un certain point. Sans doute n'avait-il pu continuer de la faire, mais des croix figuraient à certains endroits bien particuliers. Une rivière, une dépression… Il avait dû comprendre où il se trouvait en les rencontrant. Il avait ainsi tracé un chemin relativement précis de son périple. Restait à savoir si la dernière croix indiquait le temple ou ses alentours.

'Sûrement les alentours, pensa-t-il. Cela m'étonnerait qu'il ait fait tout le plan avec ce qui le poursuivait…'

Poussant un soupir, Harry se laissa aller sur son lit. Il sursauta pourtant en entendant les pas précipités d'Hermione. Celle-ci entra en trombe dans sa chambre et ferma la porte vivement derrière elle. Elle lui lança un sac.

« J'y ai mis des potions soignantes, des vêtements de camouflage et de la nourriture. Le tout rétréci et allégé. Oh, j'ai aussi mis de quoi écrire, au cas où… Il faut que tu partes ! »

Harry haussa un sourcil.

« Vite, espèce d'idiot ! dit-elle. Elles arrivent ! »

Harry n'eut même pas besoin de demander qui arrivait. Il se redressa vivement pour s'emparer du sac qu'il mit sur son dos. À la dernière minute, il pensa à y jeter le journal et la carte. Il s'approcha d'Hermione et la serra contre lui.

« Merci, dit-il. Merci beaucoup, pour tout ce que tu as fait…

– C'est la moindre des choses, dit Hermione. C'est moi qui t'es mis dans le pétrin, c'est normal que je t'aide à t'en sortir… »

Harry se contenta de sourire. Un long cri se fit entendre à l'extérieur.

« File, dit-elle. Transplane un peu partout en Angleterre et rends-toi ensuite à cette adresse. »

Elle lui fourra un papier dans les mains.

« Il pourra t'aider à te rendre là où tu veux… Pars, maintenant ! »

Harry hocha de la tête. Il lui sourit et, avant de partir, jeta un coup d'œil à son autre sac, contenant sa vieille cape et les lettres de Drarry.

« Prends-en soin pour moi », dit-il.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et transplana, alors même qu'une odeur de brûlé se faisait sentir dans la maison.

A suivre…

oOooOooOo

Vous avez une chance folle ! Je suis en manque de publication. Résultat ? Beeen… La suite de Journal d'un père !

Normalement, je devais publier une fois l'Histoire terminée… Mais bon… je suis en manque de publication. N'espérez pas de suite le mois prochain, sauf si, par un miracle étonnant, j'arrivais à finir la fic pendant ce laps de temps. Un gros poutoux à tous ! J'espère que ça vous a plu !