Epilogue (NC17 …)
John frappa le punching-ball de toutes ses forces. Yeah, ça faisait un bien fou. Il n'avait qu'à imaginer qu'il s'agissait de son père et hop, un bel œil au beurre noir, et boum, le nez cassé, et vlan, la lèvres fendues et --
Et soudain le punching-ball se mit à irradier, une lumière bleue brillait en son centre et cette fois, le coup que John lui asséna passa purement et simplement à travers. John soupira et grommela, sans se retourner. « Rodney, je croyais que nous nous étions mis d'accord : plus de tours de magie intempestifs tant que nous sommes au SGC ! »
Bon sang, mais quelle foutue tête de pioche ce canadien ! Si Landry apercevait ne serait-ce qu'un petit éclat bleu près de Rodney, ce dernier était bon pour un aller simple à la zone 51 … et cette fois, ce ne serait pas pour y étudier de la technologie, ce serait lui qui serait étudié ! L'idée fit frémir John. Jamais. Lui vivant, plus aucun scientifique fou ne poserait ses mains sur Rodney, il était peut-être une foutue tête de pioche de canadien mais il était SA foutue tête de pioche de canadien et il était le seul à pouvoir poser ses mains dessus. Ce qu'il avait d'ailleurs fait dès qu'ils étaient revenus à Cheyenne Mountain. Et dès qu'il s'était un peu calmé après les petites révélations sordides de sa chère maman.
« Huhu … » fit la voix de Rodney près de son oreille (nondenon, il bougeait aussi comme un des Ninjas de Léo maintenant ! John ne l'avait même pas entendu arrivé près de lui). « Je crois que tu as parfaitement démontré à ce punching-ball qui était le maître ici. Et puis … » Rodney pris les mains de John dans les siennes. « J'aime un peu trop les … petits tours de magie intempestifs de ces jolies menottes pour rester sans rien faire alors que tu es en train de les démolir. Tttttt, regarde moi ça, un grooooooooooos bobo … »
John regarda ses mains. Ouch en effet, il avait peut-être mis un peu trop d'enthousiasme dans ses euh, exercices. « Rodney, ne détourne pas la conversation, nous nous étions mis d'accord pour que -- hey, mais qu'est-ce que tu fais !»
Rodney avait porté les mains écorchées à ses lèvres et y déposait de petits baisers. Il leva les yeux vers John, son regard disant clairement ce qu'il pensait de cette question, genre « faut-il que je te fasse un dessin mon chéri d'amour ? ». Rodney était passé maître dans l'art de l'expression oculaire. « J'applique une technique de soin qui a fait ses preuves à travers les âges. » John vit passer un éclair de malice dans les yeux de Rodney. Bah voyons, une technique de soin !
« John, rien de tout ce qui est arrivé n'est de ta faute, ni ma … disparition, ni le fait que ton père soit visiblement loin de la définition de l'être humain idéal … »
John eut un ricanement sordide. Ca c'était le moins que l'on puisse dire ! Son charmant papa avait fait croire à sa femme que son fils était mort et avait tout bonnement fait interner celui-ci. Et lorsque sa mère avait découvert la vérité, son attitude ne lui avait pas laissé d'autre choix que de s'enfuir.
John ne se rappelait rien de tout cela. Sa mère lui avait pourtant raconté qu'elle avait tout d'abord essayé de l'emmener lui aussi mais que son père les avait ni plus ni moins pourchassés et elle avait du lui rendre son fils. Son fils unique, puisque dans l'esprit du Colonel John Sénior Sheppard, il n'avait qu'un seul enfant digne de ce nom. Il l'avait faite passée pour morte et avait organisé cette mascarade d'enterrement. Tout ça pour que le monde ignore qu'il avait pu engendrer un enfant … différent.
Les révélations de sa mère avaient empli John d'une colère sourde. S'il avait eu son père devant lui à cet instant, il aurait sans aucun regret commis un parricide et puis Léo s'était mis à hurler. Juste ça, un hurlement, comme le cri d'un animal blessé. Il avait fallu que Beckett lui administre un sédatif. John l'avait veillé toute la nuit et au matin, il lui avait parlé, il lui avait expliqué qu'il l'aimait, que sa mère l'aimait, peu importait ce que leur père pensait de lui … d'eux. Ils étaient une famille, tous les trois. « Tous les cinq … » avait murmuré Léo. « Cinq ? » s'était étonné John. Léo avait hoché la tête et avait égrené les chiffres sur les doigts de sa main. « Maman, toi, moi, David et Mlle Jinx … ma famille. » Il avait levé les yeux et avait soudain passé ses bras autour du torse de John et enfouit son visage dans son sweater. « Mes ailes … »
Ils étaient restés quelques jours à Halcyon (au grand dam de Landry). On ne pouvait pas réellement dire que les relations entre John et sa mère étaient, disons, particulièrement épanouies et sereines, mais ils faisaient tous les deux des efforts. En fait, ils avaient Rodney et Léo pour les aider. Ces deux là pouvaient être machiavéliques, complotant ensembles dès que John avait le dos tourné.
John était certain que l'étrange panne de voiture qu'il avait eu en conduisant sa mère dans la ville voisine était un coup de l'infernal duo. Sa mère et lui s'étaient un long moment regardés en chien de faïence puis s'étaient mis à discuter tout en marchant vers le garage le plus proche. Et parler, c'était déjà un début, non ? Et puis, elle avait sauvé Rodney, il lui devait au moins ça. Non, il fallait qu'il soit honnête, elle avait fait ce qu'une mère seule peut faire pour ses enfants : elle avait tué pour les sauver. Malgré tout, John n'était pas certain qu'il pardonnerait un jour sa mère, et encore moins son père. Encore heureux, qu'il y avait Léo. Il adorait son frère. C'était étrange de se découvrir une personne aussi identique et en même temps si différente de lui.
Rentrés au SGC, ils avaient du faire face pour John, aux remontrances d'Elisabeth (en présence de Landry qui arborait un petit sourire ravi) et pour Rodney, à un Beckett en mode « protection maximale» activée. La bonne nouvelle, c'était que John était toujours Colonel (il avait cru un moment que sa très récente promotion n'était plus qu'un souvenir) et la très bonne nouvelle, c'était que sans tous les produits que Merryweather avait injectés à Rodney, le gène qu'elle avait activé allait de nouveau entrer en mode dormant. Les petits pouvoirs de SuperRodney allaient donc disparaître progressivement (ce qui n'avait pas fait sourire Landry qui se voyait déjà à la tête d'une armée de super soldats pour combattre les Ori). Le labo de Merryweather avait été entièrement détruit pas un incendie (bah voyons !) et il ne restait rien de ses recherches.
Et ils s'étaient enfin retrouvés seuls, Rodney et lui.
« Huuuu, j'ai entendu dire que tu avais demandé à ce Marine, Brown, Thorne … » Rodney fit un geste impatient de la main. « … peu importe, de nous accompagner sur le Daedalus, comme ton second. » Rodney qui tripotait toujours les mains de John (nope, ce n'était pas thérapeutique ça, ou alors, de la thérapie genre massage thaïlandais oui !)
« Lorne ? Oui, il fera un excellent -- argh, Rodney, arrête ça tout de suite où --»
« Ou quoi ? » susurra Rodney, sa voix douce, limite mielleuse (et limite en train de dévorer son oreille gauche en plein milieu du gymnase au SGC nondenon !).
« Rodney tu … tu … » Oh et puis merde ! Tant pis pour DADT (26). John poussa Rodney jusqu'au mur où il le plaqua (élicitant un oumpf ! de la part de Rodney). Il posa ses lèvres sur celle de Rodney et l'embrassa. On était loin du baiser chaste. C'était plutôt le baiser de quelqu'un en manque, bruyant, bestial. Rodney poussait de petits gémissements excitant davantage John. John écarta violemment les jambes de Rodney et se frotta contre lui. Son sexe était si dur qu'il en était presque douloureux. Rodney qui avait plongé ses mains dans la chevelure de John, rompit le baiser. « Sexe … mes quartiers … maintenant, » le tout prononcé entre deux souffles, comme s'il avait couru le marathon.
« Huhuuuuu, je ne sais pas McKay, c'est toi qui insiste pour jouer aux allumeuses dans les endroits les plus dangereux … » Il mordit la lèvre supérieure de Rodney puis la relâcha, ravie de la voir rouge et gonflée. « … comme hier dans l'armurerie … » Cette fois, il glissa sa main sur la braguette du pantalon de Rodney et exerça une légère friction. Les yeux de Rodney roulèrent dans leur orbite et ses jambes s'affaissèrent. « … ou encore dans les WC près du bureau de Landry … » Une autre caresse, insistante cette fois. Rodney pantelait et il ressemblait à une marionnette dont on aurait coupé les fils.
John en profita pour ramener les mains de Rodney au-dessus de sa tête, contre le mur, et les emprisonna d'une main pendant que de l'autre, il continuait, méthodiquement, à torturer son captif. Une délicieuse torture s'il devait en croire les gémissements de plaisir dudit captif. « Je crois que cette fois, c'est moi qui décide du quand et du où et je --» Un éclat bleuté au dessus de sa tête attira soudain le regard de John. Oho ! fut tout ce que son pauvre petit cerveau eut le temps de penser lorsqu'il se retrouva suspendu en l'air à plusieurs centimètres du sol !
« Rodney ! » cria t-il.
Argh, il détestait lorsqu'il faisait ça, utiliser ses petits pouvoirs pour -- Gnnnnnnnné. Une fois encore son cerveau fut réduit à penser sous forme d'onomatopées. Profitant de son immobilisation, Rodney s'était attaqué lui aussi à la braguette de John, ou plus exactement directement à ce qui se trouvait derrière, si John devait en croire la clim' qu'il pouvait sentir sur sa peau, élicitant la petite chair de poule. La sensation de fraîcheur disparut brutalement pour être remplacée par une intense chaleur (ooooooooooooh oui, intense, vraiment intense …). L'orgasme le traversa comme une décharge électrique, à la fois brutale et exquise, lui rappelant ses premières aventures sexuelles d'adolescent. Gah, pensa son cerveau, Yeeeeeeehaaaaa, cria son sexe. Jamais moyen qu'ils soient d'accord ces deux là … lui il aurait plutôt dit « encore ? ».
« Alors » fit une petite voix amusée juste en dessous de lui. « Qui décide du quand et du où ? »
John ouvrit un œil. « Huuuuuuu ». Merde, il était sensé dire En-co-re ! pas produire des borborygmes. Il referma les yeux. Ses jambes flottaient toujours au-dessus du sol. En fait, il flottait, point. Le sexe est vraiment un suuuuuuuuuuuuuuper calmant.
« Après ça, tu ne pourras pas dire qu'avec moi tu n'est jamais allé au septième ciel. »
Réouverture de l'œil. Yep, Rodney le fixait toujours, bras croisés sur la poitrine et lèvres délicieusement rouges. John tendit les bras vers lui. « Viens par ici Rocco (27). » Rodney se laissa faire et John prit son visage dans ses mains et l'embrassa, doucement cette fois, prenant le temps d'explorer, de goûter.
« Que me vaut ce baiser de cinéma ? » finit par demander Rodney.
« Hey » fit John en battant des bras et des jambes. « Je suis comme Léo, je crois que j'ai trouvé des ailes ! »
Rodney leva les yeux au ciel. « Hahahaha, très drôle. »
« Sauf que moi, et bien, j'ai quelque chose d'encore mieux que des ailes. » John attira Rodney à lui.
« Ah oui, quoi ? »
« Moi, j'ai les ailes et en plus, j'ai l'ange, un ange tout à moi.»
Et avec un dernier baiser, John entreprit de débaucher son ange personnel.
Fin ! (et j'aime toujours pas les NC17, mais je crois que je déteste encore plus décrire une pipe qu'une bonne vieille pénétration anale … soupirrrrrrrrrrr)
La suite est en cours d'écriture (enfin, le storyboard avance). Il y aura : le retour de Chaya, une autre Ancienne bien connue des Gaters, un petit séjour sur notre bonne vieille Terre, de petits voyages dans le temps et bien entendu, de la RodneyTorture (désolée, c'est ma marque de fabrique, on se refait pas). Titre : Les jeux sont faits
(26) DADT : don't ask, don't tell, allez sur Wikipédia pour en savoir plus (à noter que la France et le Canada sont les deux armées à reconnâitre officiellement la liberté sexuelle de leurs membres).
(27) Je suis certaine que je n'ai pas besoin de vous dire de qui il s'agit, LOL !